• il y a 2 mois
Nos débatteurs du jour sont Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste de BDO France, professeur à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et Flavien Neuvy, économiste, directeur de l’Observatoire Cetelem. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-debat-du-7-10/le-debat-du-7-10-du-lundi-14-octobre-2024-7948948

Category

🗞
News
Transcription
00:00Débat ce matin, dans le cadre de la journée, on respire sur Inter et alors couvre à Paris
00:07le Mondial de l'Auto 2024 sur la voiture électrique qui, à très brève échéance
00:12désormais, est appelée à remplacer les véhicules thermiques.
00:16En Europe, c'est dans 10 ans, en 2035, que la vente de véhicules à moteur thermique
00:21neuf sera proscrite, voilà une industrie plongée dans une mutation extrêmement rapide
00:28et profonde, une crise même, avec des acheteurs qui ne sont pas nécessairement prêts à
00:34faire le choix de l'électrique pour des raisons qu'on va analyser et détailler
00:40avec Anne-Sophie Alsif, bonjour, vous êtes chef économiste de BDO France, professeur
00:47à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Flavien Neuville, bonjour, économiste également, directeur
00:55de l'Observatoire CTLM, merci d'être au micro d'Inter, photos à l'instant T,
01:01en France, les voitures électriques représentent 17% des achats de voitures neuves, mais depuis
01:08un an, les ventes ont brutalement chuté, alors comment expliquer la violence de cette
01:14baisse ? Qu'est-ce qui freine les consommateurs ? Est-ce le prix, pour commencer ? L'incertitude
01:22sur la capacité à revendre le véhicule ? Les doutes sur les systèmes de recharge ?
01:28L'autonomie ? Vous diriez quoi, Anne-Sophie Alsif ?
01:31Le prix, en premier, c'est vrai qu'on le sait, beaucoup de ménages ont été frappés
01:35par la crise du pouvoir d'achat et c'est vrai que de changer de véhicule et d'aller
01:39vers l'électrique est aujourd'hui à l'achat encore plus cher. Ce qui s'est passé aussi,
01:43c'est qu'on a eu une réforme des différentes aides et bonus, privilégiant en effet les
01:47petites voitures, notamment européennes, pour faire face à la concurrence chinoise.
01:51Et c'est vrai que pour les personnes qui sont plus loin de leur travail, ils utilisent
01:57moins les petites citadines qu'on va utiliser plus dans les grandes villes. Donc là, c'est
02:00vrai que le prix a vraiment expliqué qu'on a eu un fort ralentissement des ventes.
02:06Et donc, il y a aussi, ça c'est un calcul rationnel, il y a quelque chose de psychologique
02:11aussi au fait Flavien Neuilly de ne pas passer la barre, d'attendre, de garder sa vieille
02:19voiture en se disant bon, je vais voir encore un an, deux ans, dans trois ans ce qu'il
02:23en est.
02:24Oui, alors bien sûr que le prix est une barrière énorme parce que les voitures neuves, d'une
02:27façon générale, y compris les voitures thermiques, ont beaucoup augmenté. Les prix se sont
02:30envolés sur ces 20 dernières années. C'est vraiment très spectaculaire. Ce qui fait
02:33que la voiture neuve est inaccessible pour beaucoup de ménages et la voiture électrique
02:36est encore plus chère, 30 à 40% plus chère. Donc effectivement, la voiture électrique
02:39est trop chère pour de nombreux ménages. Mais il n'y a pas que ça. Il y a certains
02:42acheteurs potentiels de la voiture électrique qui ont été un petit peu échaudés ces
02:45dernières années parce que, par exemple, le prix de l'électricité a augmenté. Alors
02:49que la promesse initiale de la voiture électrique, c'était de dire votre voiture électrique
02:53vous coûte plus cher à l'achat, mais à l'utilisation, c'est moins cher. Donc, vous
02:56allez économiser finalement. Et les prix de l'électricité ont augmenté. Donc là,
02:59ça a semé, ça a jeté l'ombre d'un doute finalement sur la voiture électrique. Et
03:03puis l'hiver dernier, alors cet hiver, ce n'est pas le cas, mais l'hiver dernier, on
03:05a beaucoup parlé de potentielle coupure de courant. Et donc, les gens ne comprenaient
03:09pas. On nous dit d'acheter des voitures électriques et dans le même temps, on nous dit d'éteindre
03:12la lumière. Donc, le message a été un petit peu brouillé et ça a généré de
03:15l'attentisme chez certains automobilistes qui se posaient la question de passer à l'électrique
03:19et finalement qui ont préféré attendre. Il faut rappeler qu'en France, on est sur
03:22un marché mature. Ça veut dire que tous ceux qui ont besoin d'une voiture ont déjà
03:25une voiture et ils peuvent la garder un an de plus ou deux ans de plus. Donc, ils attendent.
03:28Comment qualifiez-vous l'état de l'industrie automobile aujourd'hui Anne-Sophie Alsif ?
03:34Alors, l'état de l'industrie automobile dans l'électrique est en grande difficulté
03:40en Europe, notamment par rapport à la Chine. Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, les voitures
03:45chinoises sont déjà très importantes en nombre et surtout, en termes de performances
03:50techniques rapportées au prix, elles sont vraiment supérieures aux voitures européennes.
03:55Pour l'instant, j'insiste bien sur ce fait. On le voit, là, on a le salon de l'auto
04:01qui s'ouvre. L'année dernière, le salon de l'auto à Pékin, vous voyez le nombre
04:05de voitures électriques. Avec, c'était assez intéressant, vous voyez les Européens
04:09qui sont designés par des professionnels européens. Donc, il n'y a plus du tout le
04:13cliché de la voiture moche qui n'est pas performance, etc. Pareil pour les performances
04:19techniques concernant l'autonomie. On a des voitures chinoises qui viennent et qui sortent
04:24à 900 000 kilomètres d'autonomie. Donc, là, on voit aussi toutes ces problématiques.
04:28C'est vraiment ponctuel. C'est derrière nous. Et puis, bien évidemment, une capacité,
04:32une production colossale dans un contexte où les États-Unis font des droits de douane
04:37et protègent un maximum leur marché, puisque eux-mêmes produisent. Eh bien, forcément,
04:41là où ces voitures arrivent, c'est en Europe. Et à mon sens, si on n'a pas les bonnes
04:44protections pour justement protéger notre industrie européenne automobile, c'est vraiment
04:49la question. C'est là où il peut y avoir des conséquences.
04:51On est largué. En tout cas, l'industrie automobile. D'abord, il faut rappeler que
04:54l'industrie automobile en Europe, c'est une industrie structurante. En France, en
04:58Allemagne, mais pas seulement. Ça fait travailler beaucoup de monde, des dizaines, 14 millions
05:02d'emplois directs et indirects. Et l'industrie automobile fait face à un triple défi pour
05:06être très rapide. Il y a la transition vers l'électrique qui se fait dans un laps
05:10de temps très court. C'était 2% des ventes en 2019. On veut 100% des ventes en 35. C'est
05:15colossal. C'est un saut technologique énorme dans un laps de temps très court. Alors que
05:18ce sont des usines, c'est de l'industrie lourde. Ça ne se fait pas si facilement que
05:21ça. Le deuxième défi, c'est que comme on passe à l'électrique, effectivement, et
05:25c'est très vrai, il y a une concurrence chinoise qui est redoutable parce que les Chinois,
05:28ça fait 15 ans qu'ils travaillent sur le sujet. Il y a une centaine de constructeurs
05:31chinois, un peu plus. Et ils ont des usines qui peuvent produire énormément de voitures.
05:35Ils sont en surcapacité. Donc, la concurrence chinoise va être très forte. Et le troisième
05:38problème, c'est qu'aujourd'hui, on a des volumes de ventes en France et en Europe qui
05:42sont 15 à 20% en dessous de 2019. Donc, la période pré-crise sanitaire, c'est-à-dire
05:47qu'on ne fait pas suffisamment de ventes, ce qui fait que les usines aujourd'hui ne
05:50tournent pas suffisamment. On a entendu Volkswagen qui a annoncé potentiellement la fermeture
05:54de deux usines. Donc, il y a ce problème de capacité de production. Et donc, pour
05:58l'industrie automobile, oui, on est vraiment dans une période assez historique, si je
06:02puis dire. Très loin, d'ailleurs, des crises qu'on a pu connaître par le passé. En 2008,
06:05c'était vraiment l'effondrement de la demande. Là, il y a un triple défi à relever.
06:08Anne-Sophie Alsif, la concurrence chinoise vous semble-t-elle loyale ?
06:13Alors, non. Quand on regarde, ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'Organisation mondiale
06:18du commerce. Il n'y a que juste à lire les écrits. Pourquoi ? Parce qu'en effet, c'était
06:24un objectif du gouvernement chinois. Alors, attention, pourquoi ils se sont mis à l'électrique
06:27comme les pompes à chaleur ? C'était vraiment parce qu'ils avaient des énormes problèmes
06:30de pollution qui entraînaient des milliers de morts. Donc là, on n'était pas, j'ai
06:33entendu votre débat avant d'améliorer, on était vraiment dans une situation de morbidité.
06:38Donc, il fallait vraiment que le gouvernement agisse. Et donc, en effet, depuis 20 ans,
06:42ils ont un plan d'être vraiment leader sur la voiture électrique, mais surtout pour
06:45en profiter eux parce qu'ils en avaient besoin pour leur économie. Et c'est vrai que quand
06:49vous allez aujourd'hui à Shanghai, à Pékin, ce qui est incroyable, c'est que vous voyez
06:52le nombre de voitures électriques, mais également tout ce qui est deux roues, trois roues et
06:55également à l'électrique. Donc, on voit qu'il y a vraiment eu une politique incroyable
07:00de passer à l'électrique très rapidement en mettant vraiment tous les moyens de production.
07:04Et ça, c'est vrai qu'on l'a moins en Europe parce qu'on n'a pas ces politiques de plan
07:07et ces politiques de moyens long terme. La conséquence, c'est surtout pour beaucoup
07:12de constructeurs, notamment européens et allemands, c'est vraiment la diminution aussi
07:17des ventes des voitures électriques en Asie et aux États-Unis. Donc, ce qui sont un petit
07:21peu les deux clients qui permettent d'acheter les voitures électriques quand ça va mal
07:26en Europe. Aujourd'hui, on voit qu'on a de la ralentissement. Donc, c'est ça un petit
07:29peu la grande difficulté. Encore une fois, et j'insiste là-dessus, les voitures électriques
07:33chinoises ont un niveau technologique très haut, avec des prix plus bas. Donc, on n'est
07:38plus sur l'avantage compétitif qu'on avait avec la voiture thermique, où en effet, l'Europe
07:42était vraiment leader et avait la compétence technologique.
07:44Vous dites qu'elles ont été subventionnées, que ça a fait l'objet d'un plan d'État
07:51sur deux décennies et demie. On faisait quoi pendant ce temps-là ?
07:56Ce qui est incroyable, en fait, c'est qu'effectivement, la Chine a une vision long terme. Très bien.
08:02Mais nous, en fait, on a une instabilité des politiques publiques qui est incroyable.
08:05Je rappelle quand même qu'en 2008-2009, Grenelle de l'environnement, donc je vais
08:09prendre l'exemple franco-français, mais à l'époque, la décision est prise avec
08:12l'accord de tout le monde de mettre en place un bonus-malus écologique pour inciter les
08:16automobilistes à acheter des voitures qui émettent peu de CO2. Et donc, les voitures
08:19qui émettaient le moins de CO2 à l'époque, c'était les voitures diesel. Donc à l'époque,
08:22à chaque fois que quelqu'un achetait une 208 diesel ou une Clio diesel, l'État lui
08:27versait de l'argent. Donc le message qui était envoyé par les pouvoirs publics aux
08:30constructeurs et aux automobilistes français, c'était acheter du diesel, c'est bon pour
08:34la planète. Et quelques années après, on fait volte-face. Alors il y a eu le diesel
08:37get, on dit non, non, non, on va aller vers le 100% électrique. Et en fait, ce qui est
08:41compliqué, c'est à la fois pour les constructeurs, parce qu'on change de politique publique
08:44comme ça en l'espace de 15 ans du tout au tout. Et puis aussi pour les automobilistes
08:48parce que les automobilistes qui ont acheté un véhicule diesel en 2011, par exemple,
08:52avec le soutien de l'État, c'était des critères 3. Et ces critères 3 sont interdits,
08:56vont être interdits dans deux métropoles au moins. Et donc ça, du coup, les gens ne
09:00comprennent plus rien. On a une instabilité dans ces politiques publiques qui est très
09:03difficile à gérer pour les constructeurs.
09:05Protéger son industrie avec des droits de douane ou protéger la planète grâce à des
09:11voitures chinoises accessibles. Ce problème économique et moral, vous le tranchez comment
09:19Anne-Sophie Alsif ?
09:20En faisant du protectionnisme du marché européen, ponctuel, pour justement rattraper le retard
09:25technologique qu'on a pris par rapport à la Chine. En effet, la difficulté, c'est
09:28qu'on fasse de la subvention. Donc c'est l'argent public. On sait qu'on a des difficultés
09:32et qu'on achète massivement des voitures étrangères. Et on l'a dit, en termes d'emplois,
09:36on parle de filières qui génèrent des millions et des millions d'emplois. Donc ce n'est
09:41pas comme les pompes à chaleur où il y avait un vrai sujet. Là, c'est vraiment un secteur
09:44qui est vraiment macroéconomiquement très important. Donc on peut avoir des mesures
09:48protectionnistes ponctuelles. Ça existe. Le temps qu'en effet, l'industrie européenne
09:53puisse concurrencer l'industrie chinoise et avoir des produits, on va dire, au même
09:58niveau de gamme, avec des coûts et des prix attractifs et ensuite réouvrir le marché.
10:01C'est tout à fait possible.
10:02On va pouvoir attraper ce retard, Flavien Neuvier ?
10:05Ce sera difficile. Pas impossible, mais ce sera difficile. Ce qu'il faut bien comprendre,
10:09c'est que malgré les droits de douane qui viennent d'être décidés, les constructeurs
10:12chinois ont les moyens de proposer des véhicules moins chers. D'ailleurs, on a un peu des injonctions
10:16contradictoires. C'est-à-dire qu'on dit aux gens acheter des voitures électriques.
10:18Les voitures électriques chinoises qui, potentiellement, sont moins chères, on augmente les prix.
10:22Donc on a un peu des injonctions contradictoires en permanence. Non, quand on regarde la structure
10:26de coût des constructeurs chinois et leur capacité de production en Chine, peut-être
10:3040 millions de voitures par an alors que leur marché intérieur, c'est 25. On voit bien
10:33qu'ils ont les moyens, effectivement, de baisser encore les prix et d'être très
10:36compétitifs face aux concurrents français et européens. Et d'ailleurs, ça les inquiète
10:40parce qu'on le sait, aujourd'hui, il y a des voitures partout en Chine sur les bateaux
10:44et elles sont prêtes à arriver en Europe. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'aujourd'hui,
10:47le marché chinois a 25 millions de voitures. C'est le premier marché mondial. Mais les
10:50perspectives de croissance ne sont pas les mêmes. Donc, ils ont besoin de trouver des
10:52relais de croissance. Et pour eux, l'objectif, c'est l'Europe parce que c'est moins difficile
10:56de vendre des voitures en Europe qu'aux États-Unis, notamment.
10:58Est-ce que le rendez-vous de 2035 dont on parlait il y a quelques minutes est tenable ?
11:04Alors, je pense que oui, puisque c'est vrai que chez les producteurs, bien sûr, ça a
11:08été intégré. Donc, vous êtes dans des industries, c'est des process d'investissement
11:12qui sont colossaux. Donc, on ne peut pas changer comme ça du jour au lendemain. Après, ce
11:16qui peut se passer, c'est avoir peut-être sur certains types de véhicules, on l'a dit,
11:20par exemple, autoriser le thermique avec les biofuels ou ce genre de choses pour avoir
11:23un petit peu plus de temps. Mais en tout cas, l'idée, c'est vraiment de rester sur le 2035
11:27et de créer justement une incitation pour les constructeurs se mettre dans la concurrence
11:32et justement concurrence et soit toujours attractif par rapport aux Chinois.
11:35Avant 2035, il y a 2025. Dans quatre mois, si les émissions de CO2 des voitures n'ont
11:41pas baissé de 15%, chaque groupe va payer des amendes qui vont se compter en milliards
11:47d'euros. Une note blanche évalue à 15 milliards. Ces amendes qui vont pleuvoir sur les constructeurs
11:54européens. Il y a un effet de ciseaux. C'est une double peine. Comment ils vont pouvoir
12:01s'en sortir ? C'est une double peine parce que les constructeurs ne peuvent pas forcer
12:04les clients à acheter des voitures 100% électriques. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'hésitation
12:08autour de la voiture électrique qui est le seul moyen d'atteindre ses objectifs d'émission
12:11de CO2. Sinon, effectivement, il y a de lourdes amendes qui vont tomber. Et donc, toute la
12:15question pour les constructeurs automobiles européens, c'est d'être capable de proposer
12:19des modèles qui soient un peu plus accessibles. Alors là, on va voir au Mondial de l'Auto
12:22des modèles qui sont un peu moins chers. Donc ça, c'est une porte de sortie. Mais c'est
12:25vrai que plus on vend de voitures électriques, plus les aides publiques baissent. Donc, on
12:28est un peu pris en tenaille, en quelque sorte, avec toutes ces injonctions contradictoires.
12:31Mais c'est sûr qu'il y a beaucoup d'inquiétude aujourd'hui sur l'ensemble de la filière.
12:35On parle beaucoup des constructeurs, mais n'oublions jamais les équipementiers, les
12:38sous-traitants. Et puis ces petits équipementiers qui sont un peu partout sur le territoire
12:43national. Quand ils ferment, ça fait 100, 200 emplois de perdus à un endroit. On n'en
12:47parle pas forcément beaucoup, mais ça fait beaucoup de dégâts. Et puis les concessionnaires
12:50automobiles aussi. Ne les oublions pas parce que là aussi, c'est beaucoup d'emplois
12:53à la clé.
12:54Merci à tous les deux. Flavien Neuvi, économiste, directeur de l'Observatoire CTLM. Anne-Sophie
13:00Alsif, chef économiste de BDO France et professeur à l'Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne.
13:07Merci encore.

Recommandations