• il y a 2 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Thierry Cabannes et ses invités débattent de l'accord signé avec l'Italie.
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Transcription
00:00Allez, on termine par Bruno Retailleau qui était à Naples.
00:02Déjà fini ?
00:03Non, on a encore un petit tas de mots, mon cher Louis de Ragnel.
00:07Un peu de rab, évidemment.
00:08Bruno Retailleau était à Naples au G7 des ministres de l'Intérieur, vous le savez,
00:11au menu, bien sûr, l'immigration.
00:13Thomas Bonnet, notre envoyé spécial, et un accord,
00:15je vais vous faire réagir là-dessus,
00:16a été trouvé entre Bruno Retailleau et son homologue italien.
00:19Thomas Bonnet.
00:22À l'issue de ce sommet du G7 et après s'être entretenu avec son homologue italien,
00:27Bruno Retailleau a annoncé la signature d'un accord entre la France et l'Italie
00:31pour la création d'une unité de coopération en matière de lutte contre l'immigration illégale.
00:37Très concrètement, cela veut dire qu'à l'avenir,
00:39il pourrait y avoir des enquêtes qui seront menées conjointement entre la France et l'Italie,
00:43qu'il y aura plus de coopération entre les deux pays.
00:47Cette unité, elle sera basée, et c'est un symbole évidemment, dans la ville de Vintimille,
00:50lieu de passage privilégié, on le sait, pour l'immigration illégale entre la France et l'Italie.
00:55Cette unité devrait voir le jour à partir de janvier 2025.
00:59C'est une réussite pour Bruno Retailleau qui va donc repartir d'Italie avec cet accord.
01:04Avec un accord aussi, nous dit-il, obtenu avec son homologue allemande
01:07sur la question de la directive retour de l'Union européenne.
01:11Et puis en matière de message, Bruno Retailleau aura montré lors de ce sommet du G7
01:16qu'il y a d'autres pays en Europe, le Royaume-Uni, l'Allemagne ou encore l'Italie
01:20qui ont fait de la lutte contre l'immigration un chantier prioritaire.
01:23C'est aussi le souhait de Bruno Retailleau et c'est un message, sans doute,
01:26destiné aux nombreuses critiques émises en France.
01:30Voilà, message envoyé aux nombreuses critiques en France.
01:33C'est Bruno Retailleau qui a reçu le soutien, on en a parlé, d'un certain nombre de députés.
01:38Louis de Raguenel.
01:39Et du Premier ministre Michel Barnier.
01:40Et du Premier ministre, évidemment, il va s'en dire.
01:43Il vaut mieux d'ailleurs.
01:44Non mais absolument, il vaut mieux.
01:46Toujours mieux parce que sinon vos jours sont comptés assez vite.
01:49Non mais Bruno Retailleau a fait un constat assez simple,
01:51c'est que Giorgia Meloni a réussi à faire baisser l'arrivée sur les côtes italiennes
01:56de 66% depuis le début de l'année.
01:59Et tout le monde s'était moqué d'elle au moment où elle avait mis en place sa politique
02:03de lutte contre l'immigration illégale,
02:05mais aussi elle avait mis en place une politique de réduction de l'immigration légale.
02:10Donc il y a vraiment les deux volets, illégal plus légal.
02:14Et on a vu que ça a fonctionné et le discours politique d'autorité,
02:18mêlé en plus à des accords avec chaque pays qui laisse partir les migrants
02:23et en plus à un arsenal juridique assez puissant, eh bien ça fonctionne.
02:27Donc Bruno Retailleau se dit, je vais essayer de faire un peu pareil
02:30et on va signer un accord avec les Italiens,
02:33puisqu'il y a quand même une grande partie,
02:35en tout cas avant l'arrivée de Giorgia Meloni au pouvoir,
02:37il y avait une grande partie de l'immigration qui arrivait en France,
02:40qui arrivait justement par le biais de l'Italie,
02:42qui laissait passer le long de la frontière franco-italienne
02:45des migrants dont ils ne voulaient pas
02:46parce qu'ils savaient de toute façon en tant que pays de transit
02:50que des migrants voulaient remonter vers les pays du Nord.
02:53Et donc la France était un pays de destination.
02:57Et donc voilà, Bruno Retailleau essaye de montrer dès son premier déplacement
03:02qu'il veut du concret, ensuite on verra les résultats.
03:05Mais interrogé chez nos confrères de France 2,
03:07Michel Barnier était, puisque Carine Roux lui avait posé la question
03:10sur l'exemple italien, plus nuancé.
03:12En disant oui, je regarde, il y a peut-être des choses à prendre,
03:14mais ce n'est pas tout à fait l'organisation que je souhaite donner.
03:17Et Michel Barnier, il ne peut pas s'autoriser à être clivant
03:20et je crois d'ailleurs que ce n'est pas très culture.
03:22Bruno Retailleau, lui, il a une carte à jouer.
03:25Il porte des convictions qu'il a toujours portées
03:28quand il était le patron des sénateurs de la droite.
03:31Donc la façon dont il agit n'est pas très étonnante,
03:35elle est même plutôt encourageante parce que vous vous dites
03:38c'est le même homme aujourd'hui que celui qui défendait
03:43les textes de loi sur l'immigration il y a six mois ou un an.
03:48Ce qui est intéressant, c'est que l'Italie est un laboratoire.
03:51Il y a effectivement la volonté politique de Giorgia Meloni
03:54qui commence à porter du fruit.
03:55Il y a le fait aussi que sa volonté politique est clairement assumée
04:00sur l'immigration légale et illégale, mais sur aussi le choix des migrants.
04:04C'est-à-dire qu'on ne veut pas non plus accueillir n'importe qui.
04:07Et on l'assume, on préférait accueillir des chrétiens que des musulmans.
04:10Voilà, c'est assumé, c'est dit.
04:12En France, évidemment, ça donnerait sans doute des débats sans fin.
04:15Pas en Italie.
04:16Il y a aussi cette idée, bien entendu, de passer
04:20non seulement des accords avec la Tunisie, mais aussi avec l'Albanie
04:24qui devient donc un pays tiers pour traiter des demandes d'asile.
04:28Pour l'instant, la France ne s'est pas du tout lancée
04:30dans ce genre de politique.
04:32Donc Bruno Retailleau, bien entendu, a raison d'envoyer
04:36le signal qu'il envoie en ce moment parce que ça veut dire
04:38que si l'Italie l'a fait, la France peut tenter de le faire.
04:41En tout cas, moi, je ferai tout pour m'y plier.
04:45Dernière chose, Louis de Ragonel l'a signalé,
04:49l'Italie, ce n'est pas n'importe quelle frontière.
04:51Il y a énormément de migrants qui passent à Vintimille,
04:54qui passent aussi de Brionson et tout cela en toute impunité,
04:58si j'ose dire, même s'il y a énormément de forces de l'ordre
05:01qui sont sur le terrain.
05:02Chaque fois, c'est une bataille dans les trains entre Vintimille et Nice
05:06pour arrêter les migrants qui montent en toute impunité.
05:09Moi, je suis monté dans ce train cet été, je peux vous dire
05:11que vous n'avez pas besoin de leur demander leur papier
05:13pour savoir qu'il n'a rien à faire dans le train que vous empruntez.
05:16Donc, il y a énormément de travail à faire
05:18et je crois que là, le ministre est dans son rôle,
05:21effectivement, quand il va en Italie pour jouer sur tous les leviers.
05:24Naïm M. Fadel.
05:25C'est vrai que le ministre de l'Intérieur, ce qui est étrange,
05:27complètement avec le garde des Sceaux,
05:29il a une volonté très forte, il est déterminé.
05:32Et ce qui est intéressant, c'est que lui, sans tabou,
05:34il va traiter aussi avec les pays sources.
05:36Il le dit, la question des visas,
05:38la question de l'aide au développement,
05:41la question aussi du transfert des détenus
05:44pour qu'ils purgent leur peine dans leur pays d'origine.
05:47Moi, je pensais que ça n'existait pas,
05:49mais apparemment, ça existe, mais ce n'est pas utilisé.
05:52Et puis aussi, la négociation au niveau des relations commerciales
05:56où il dit, nous, en fonction de si le pays source joue le jeu,
06:01on traitera pour le commerce ou pas.
06:04Donc, c'est extrêmement intéressant.
06:05Et il va revenir aussi sur le délit de clandestinité.
06:08Nathan Devers.
06:10Oui, moi, je prends aussi assez souvent le train Nice 26 000.
06:14Alors, je ne sais pas reconnaître qui...
06:16Non, je précise ma pensée.
06:18Quand j'étais dans ce train,
06:20des policiers sont montés pour arrêter des gens
06:22qui étaient sans papier.
06:23Et donc, ils contrôlaient les papiers
06:25et ils les ont fait descendre.
06:26Et on a eu un message dans le train
06:28disant qu'il y avait des gens qui n'étaient pas à leur place
06:30et qu'on les faisait descendre
06:31et que c'est pour ça qu'ils avaient un retard assumé.
06:33Donc, il y a eu une communication de la part de la SNCF.
06:36Il y a énormément, en effet, de policiers dans ce train
06:39qui passent déjà leur temps à descendre les gens.
06:41Pas toujours, d'ailleurs.
06:42Donc, ça devient presque quotidien.
06:45Et parfois, c'est des scènes assez désagréables à voir,
06:48c'est le moins qu'on puisse dire.
06:49Le problème de l'Italie, je pense, sur la question migratoire,
06:52c'est que l'Italie est dans une situation
06:54de grande proximité géographique
06:56avec la plupart des pays de départ.
06:58Et donc, il y a une sorte d'irresponsabilité
07:01et même de manquement à ces responsabilités
07:03de la part de l'Union européenne,
07:04en tout cas, de la plupart des pays européens,
07:05qui avaient pris des engagements de répartition de migrants.
07:08Engagements qu'ils n'ont pas tenus.
07:10Qu'ils n'ont pas tenus.
07:11Et donc, l'Italie s'est retrouvée dans une situation,
07:13je parle avant Mélanie,
07:14une situation intenable
07:15où, en effet, ils sont un des principaux pays d'accueil
07:18des exilés qui fuient les rives sud de la Méditerranée
07:22et personne ne se les répartisse.
07:25Donc, là, il y a un vrai sujet.
07:27Moi, je pense que la vraie question,
07:28c'est que les pays européens tiennent leurs engagements.
07:30Des engagements qu'ils ont proposés.
07:32Et s'ils ne le font pas,
07:33évidemment qu'ils mettent l'Italie
07:35dans une situation extrêmement délicate.
07:37Vous savez que les Anglais disent ça de nous ?
07:38Très seuls.
07:39Et les Anglais le disent de nous.
07:40Nous, on est les Italiens des Anglais.
07:41Oui.
07:42Exactement. Et c'est vrai.
07:43Parce qu'ils passent l'espace chez nous.

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