Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
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00:00Europe 1, la France bouge, la pépite.
00:04Oui vous êtes la pépite ce soir Franck Grossel, fondateur d'Insted, vous avez 30 ans, l'entreprise est née en 2020, c'est ça ?
00:10Vous y avez réfléchi quelques années avant mais elle a vraiment été créée en 2020.
00:16Effectivement et en fait on va parler de mon projet de fin d'études à l'école de design de Nantes.
00:20C'est votre projet de fin d'études à l'école de design de Nantes.
00:22En 2018.
00:23Elle est géniale cette école, on a fait une délocalisation avec la France bouge là-bas et c'est exceptionnel,
00:28on a tous envie de devenir designer donc je salue encore une fois les personnes qui dirigent cette école ainsi que les professeurs.
00:34Vous, vous avez grandi dans les Hauts-de-France Franck et vous avez une formation d'ébéniste.
00:39Donc vous avez fait l'école de design plus une formation d'ébéniste, comment ça se passe ?
00:43Dans l'autre sens.
00:44J'ai fait un cursus d'ébénisterie complet de 6 ans en CAP, brevet des métiers d'art et diplôme des métiers d'art.
00:50Et j'ai remporté un concours de l'UNESCO et de la Fondation Culture et Diversité qui m'a envoyé un petit peu moins d'un an,
00:55travailler en Thaïlande en stage chez un designer qui avait monté son studio de design dans l'entreprise familiale d'ébénisterie, de tapisserie et de métallerie.
01:04Et c'est là que j'ai appris à faire la différence entre le beau et le bon.
01:07C'est quoi la différence entre le beau et le bon dans cet univers ?
01:10On peut parler en termes de beau, déjà c'est très subjectif, mais on peut parler de prouesse technique,
01:18on peut parler d'esthétique, on peut parler de matériaux.
01:21Et bon c'est quoi ?
01:23Et bon c'est ce qui va donner un sens à ce beau.
01:26C'est la fonctionnalité, c'est l'impact, c'est la perception.
01:29Et la façon dont on le fait aussi.
01:30Exactement.
01:31Donc vous revenez en France à 22 ans, vous allez à Nantes où vous faites vos études de design.
01:37Et comment ça vous vient cette histoire de bière, de dresche de bière ?
01:44Je crois que vous aimez beaucoup la bière, à consommer avec modération évidemment.
01:48Effectivement l'équation est assez simple entre ébéniste, designer produit, soucieux de l'environnement et accessoirement amateur de bière.
01:54Dans le cadre de mon projet de fin d'études sur la thématique zéro déchet, il n'y avait pas mille chemins.
01:58Donc vous êtes allé vers ce chemin.
02:00Vous allez nous raconter ce qu'est INSTED.
02:02Franck Grossel, on vous écoute, vous avez une minute.
02:07Chez INSTED, on est brasseur de mobilier.
02:08C'est comme être ébéniste, sauf qu'à la place du bois, on utilise les céréales issues du brassage de la bière,
02:12qu'on appelle les dresches de brasserie.
02:14Pour remettre les choses dans le contexte, la bière c'est de l'eau, du malt, de la levure et du houblon.
02:19Ces dresches sont devenues avec l'évolution du nombre de brasseries,
02:22en France ces derniers temps une problématique écologique, économique et logistique pour les brasseurs.
02:26On ne peut plus la donner comme auparavant à l'alimentation du bétail, plus uniquement.
02:30C'est de ce constat que nous avons développé ce concept de mobilier brasser.
02:34Pour fabriquer ce matériau à l'apparence d'un marbre organique avec les échantillons que je présente juste devant moi,
02:39on mélange ces céréales avec des emballages alimentaires à usage unique, recyclés et biosourcés,
02:45qui ne trouvent pas de filière de revalorisation en France aujourd'hui autre que l'incinération.
02:49On obtient alors un écomatériau local, résistant, imperméable et durable,
02:54avec lequel nous concevons différentes pièces de mobilier à destination des professionnels.
02:58Café, hôtel, restaurant, entreprise...
03:00Et le petit point problématique, c'est qu'aujourd'hui, malgré la phase fourniture dont on entend parler,
03:0452% des meubles achetés en France sont importés.
03:07L'empreinte environnementale est deux fois supérieure à celle d'un mobilier fabriqué en France.
03:11C'est pour ça qu'avec INSTED, on traite ce sujet, cette problématique.
03:15Merci pour votre pitch, Franck Grossel, fondateur d'INSTED.
03:18Vous en pensez quoi de la table de la France Bouge ?
03:24Beaucoup de biens.
03:26D'abord, en tant que métier d'art et des bénesses, des bénistories.
03:31Oui, parce que vous êtes le président de l'Institut pour les savoir-faire français.
03:33Il faut savoir qu'au début, c'était sur des bois précieux.
03:36Donc ça remodernise ce métier-là, puisque vous travaillez sur des matériaux recyclés.
03:42Mais à l'origine, ces matériaux recyclés sont des bois précieux ? Ils viennent d'où ?
03:47Non, à l'origine du métier.
03:49Ah, le métier, je crois que c'est ça.
03:51Les ébénistes travaillaient sur des bois précieux.
03:53Donc je trouve que travailler sur de la matière recyclée, c'est fantastique.
03:58Ça modernise aussi cette profession.
04:01Et d'autre part, vous alliez à la fois ce métier d'art et le design.
04:09Vous faites du beau et du bon.
04:11Exactement.
04:12Mais c'est très intéressant de parler de l'évolution du métier d'ébéniste,
04:14parce que c'est vrai qu'à rappeler, l'ébéniste, initialement,
04:17venait appliquer des feuilles de plaquage sur des structures fabriquées par les menuisiers.
04:21Oui, de bois précieux.
04:23Exactement, de bois précieux.
04:25Le métier a évolué en intégrant l'intégralité de ses compétences
04:29et ensuite en apportant des procédés plutôt numériques et technologiques
04:34avec l'apparition de l'imprimante 3D, la commande numérique, etc.
04:37Et aujourd'hui, je considère faire partie de cette troisième révolution
04:41et troisième mutation du métier,
04:43qui est celle de repenser notre façon de se sourcer, de produire et de consommer.
04:48Je suis très heureux de vous retrouver, parce que vous êtes modeste dans votre pitch,
04:53puisque vous étiez lauréat de la Fondation Banque Populaire catégorie artisanat d'art.
04:59En Bretagne, il y a quelques années, et je crois que j'étais membre du jury.
05:03Ah bon ?
05:04On s'est déjà croisés.
05:06Ça fait plaisir de vous revoir comme entrepreneur maintenant.
05:09Merci.
05:10C'est un hasard, mais c'est un petit monde qui se retrouve régulièrement.
05:12Stéphanie Dupleix, je me tourne vers vous.
05:14Vous êtes la directrice du marché Paul Berserpet, c'est votre univers tout ça.
05:17Quel regard portez-vous sur Insted, la start-up de Franck, ce soir sur Europe 1 ?
05:23Moi, ça me parle incroyablement, puisque je suis ébéniste de formation.
05:28Voilà, on est entre ébénistes ce soir, pas moi.
05:31J'ai fait l'école boule en deuxième vie, et j'adore le concept,
05:35parce que ça me fait beaucoup penser au médium et tous ces substituts de bois qu'on utilisait,
05:43qui sont comme vous dites, le face mobilier.
05:47Et on pourrait tellement remplacer ce qui nous arrive d'Asie,
05:51comprimés, déchiquetés, replaqués en blanc par des produits locaux de récupération
05:56qui permettent de traiter le déchet.
05:58Et en plus, c'est joli.
06:00Moi, je trouve ça merveilleux.
06:02En plus, j'ai une conscience de l'infinie possibilité qu'offre le produit.
06:10Parce que là, on vous le présente en galet, mais ça peut être un volume,
06:13ça peut être passé à la commande numérique et travaillé un peu comme avec une imprimante.
06:17C'est magique de faire ça.
06:18Et j'imagine qu'en plus qu'avec vos déchets, il peut y avoir une sélection sur la couleur, le grain et autres.
06:25C'est un outil de production écologique sans fin.
06:29Donc vous validez à 100% ?
06:31Je valide à 100%.
06:32Ça pourrait avoir sa place au puce, à part de la seconde main,
06:37mais quelque part, il utilise quand même des matériaux qui datent.
06:40Oui, mais qui sont propres à son époque.
06:43Là, moi, quand je suis bloqué dans mes plus de 15 ans,
06:47il sera sûrement éligible parce qu'il représentera,
06:50donc dans 15 ans, excusez-moi de vous le dire,
06:52on sera en 2040,
06:54et du coup, il représentera les années 2025.
06:59Et tant mieux, vous savez que chez nous, on a du Stark et du Wilmot
07:03qui sont des designers et architectes contemporains.
07:05Bien sûr, bien sûr.
07:06Si vous êtes parmi nous ce soir, Franck, sur Europe 1,
07:08c'est aussi parce que vous avez des besoins,
07:10vous avez notamment...
07:12Quels sont vos besoins prioritaires aujourd'hui ?
07:15S'il y en a un à citer ?
07:17Alors aujourd'hui, le principal besoin pour nous,
07:20c'est de gagner en crédibilité, en visibilité
07:22par ce qu'on vient de mettre sur le marché, notre offre.
07:24Et aujourd'hui, l'enjeu, c'est d'aller chercher un maximum de partenaires
07:30avec qui on peut commencer à implémenter ce genre de mobilier
07:34dans les nouveaux projets.
07:35Vous avez un expert en face de vous, Luc Lussénécal.
07:38Je vous suggère de participer au concours du Mobilier National.
07:42Parce que le Mobilier National organise chaque année
07:45un concours de designers à partir de matériaux recyclés.
07:48Ils sélectionnent trois meubles
07:50et vous en avez forcément un qui termine à l'Élysée.
07:53Quelle plus belle vitrine !
07:55Vous y avez pensé ?
07:57À vrai dire, c'était un de mes rêves, mais un petit peu enfoui.
08:00Le fait de le verbaliser, c'est que c'est peut-être possible.
08:03En tant qu'ébéniste du Mobilier National, c'est le lourd.
08:06Je peux vous mettre directement en contact avec eux
08:08pour que vous soyez participants.
08:10Avec grand plaisir.
08:11Quels sont les points qu'ils pourraient améliorer ?
08:13Vous êtes un expert, Luc, là-dessus.
08:15J'ai l'impression que tout est en place.
08:18Tout est en place.
08:20Il manque beaucoup de story-telling.
08:23J'ai essayé, je travaille un petit peu l'émission.
08:26Je n'ai pas trouvé de dossier de presse, d'argumentaire.
08:30Il faut aussi, vous qui êtes la génération
08:34de tout ce qui est médias,
08:37il faut l'incarner.
08:39Il faut faire des démos.
08:40Il faut vous montrer à l'œuvre.
08:42Il faut expliquer ce que vous faites.
08:44Expliquer le travail.
08:45Quand vous avez des grandes maisons aujourd'hui
08:47qui organisent des visites dans les ateliers
08:50pour des objets que l'on connaît,
08:52c'est aussi pour expliquer le travail des uns et des autres.
08:55Et donc, vos métiers.
08:56C'est sur notre route.
08:57Pour information, on a dévoilé notre première collection de mobilier
09:00au Salon Maisons et Objets, il y a trois semaines.
09:03Et pour ne rien vous cacher,
09:05le dernier coup de vernis sur nos produits
09:07a été passé le mardi pour une exposition le jeudi.
09:09Donc tout est sur notre route.
09:11Tout est à faire.
09:12Donc c'est la start-up qui fonce.
09:14Exactement.
09:15Mais on a déjà une sacrée présence aujourd'hui sur les réseaux sociaux
09:17parce qu'on ne fait pas que de l'auto-promotion
09:19sur les produits que l'on a développés.
09:21Mais on apporte beaucoup de valeurs ajoutées
09:23autour justement de ces valeurs de seconde main,
09:25autour du recyclage,
09:26comment on pense le réparable,
09:27comment on pense l'éco-conception.
09:29Gardez les fondamentaux.
09:31Qu'est-ce que c'est votre fondamental ?
09:33C'est un savoir-faire d'exception.
09:35Donc montrez-le, montrez-le.
09:37Bien sûr, l'argumentaire des produits recyclés,
09:39c'est excellent.
09:41Et puis aujourd'hui, c'est la bonne soirée.
09:43C'est la soirée de la bière,
09:45des étudiants.
09:47Le jeudi soir, c'est là où on sort généralement.
09:50Et ce que j'apprécie aussi,
09:52c'est vos prix.
09:54Vos prix sont abordables.
09:56J'ai vu que vous sortiez une nouvelle table
09:58à 400 euros TTC.
10:01Oui, ça veut dire qu'on peut s'offrir
10:03quelque chose de rare et d'assez unique
10:05pour un prix abordable.
10:07C'est la volonté de démocratiser en fait
10:09ce fameux mobilier éco-responsable,
10:11un peu dans la hype,
10:12ce qu'on peut considérer comme un peu bobo,
10:14à des prix exorbitants.
10:15Aujourd'hui, nous, on veut quelque chose d'accessible
10:17parce que l'éco-responsable doit l'être.
10:19Et ça, c'est un point fort.
10:21Il y a encore quelques conseils
10:23de la part de Luc,
10:24notamment quel type d'événement il pourrait participer,
10:26comment raconter son histoire
10:28sur les réseaux.
10:29Vous restez avec nous autour de la table
10:31de La France Bouge.
10:32On va faire une petite pause en musique
10:34avant de découvrir les derniers petits conseils
10:36de Luc.
10:37On va écouter Étienne Daou et Françoise Hardy.
10:39Et si je m'en vais avant toi
10:41sur Europe 1 ?
10:45Ça va ?
10:46Oui.
10:48Oui, mais Françoise est partie avant Étienne.
10:51Ah, ah non.
10:52T'avais pas un prof qui s'appelait Bruno Houssin par exemple ?
10:55Bruno comment ?
10:56Bruno Houssin.
10:57Non, ça ne me dit rien.
10:58C'est un designer nantais
11:00qui a des grands...
11:02Il a été longtemps enseignant
11:04et je ne savais plus...
11:06Oui, je n'ai fait que 2016-2018 là-bas.
11:08Ce n'était pas une grande fenêtre.
11:10Oui, mais lui, il y a...
11:14Je pense qu'il y a toujours été,
11:16mais...
11:17Mais ça me dit quelque chose ce CD.
11:18Je ne l'ai pas lu en tant que prof,
11:19mais le nom me parle.
11:20Oui, c'est un designer français
11:21qui est assez connu,
11:22mais qui est surtout nantais.
11:23D'accord.
11:24Voilà.
11:28Tu me dis ?
11:40Et annonce.
11:42C'était Étienne Daoué, Françoise Hardy,
11:44et si je m'en vais avant toi sur Europe 1.
11:46Et à noter vos rendez-vous d'Europe 1.
11:47Lowi Cholewa, clap.
11:52On reprend.
11:54C'était Étienne Daoué,
11:55Françoise Hardy,
11:56et si je m'en vais avant toi sur Europe 1. Et à noter vos rendez-vous sur l'antenne d'Europe 1 avec Laurie Choleva.
12:02Clap, c'est le samedi de 18h à 19h. C'est l'émission qui vous raconte le cinéma.
12:07Samedi, François Ozon et Hélène Vincent seront les invités de Laurie Choleva pour le film Quand vient l'automne en salle dès mercredi prochain.
12:21Ben alors je la recommence.
12:23A noter vos rendez-vous Europe 1, Laurie Choleva pour Clap, c'est le samedi de 18h à 19h.
12:30C'est l'émission qui vous raconte le cinéma. Et samedi 28 septembre, Laurie Choleva
12:36recevra François Ozon et Hélène Vincent pour le film Quand vient l'automne en salle mercredi prochain.
12:53Charmante, à la brocante, à la brocante, des vieux phonos, des vieux pianos, des vieilles xamans...
13:01Charles Trenet à la brocante, mais oui parce que ce soir sur Europe 1, on vous parle de ce marché de la seconde main qui existe depuis plus d'un siècle.
13:09Nous sommes avec Stéphanie Duplex, la directrice du marché Paul-Bert Serpette, avec Franck Grossel qui est la start-up de ce soir, fondateur d'Instead.
13:18Franck, vous, vous utilisez
13:20vous utilisez des céréales, des brasseurs pour construire vos meubles, pour concevoir et fabriquer vos meubles.
13:28C'est ce qu'on appelle plus communément les drèches de brasserie, c'est cette céréale qui résulte du brassage en fait.
13:34Et on les devine un petit peu quand on regarde même à la une vue vos objets.
13:39Exactement, à la base d'un marbre organique et avec la densité aussi de quelque chose de très minéral,
13:44quand on se rapproche, on a quand même cette cosse, cette enveloppe de la céréale qui reste perceptible.
13:50Et à la façon un petit peu des styles de bière, on la décline en blanc, en blond et en bleu.
13:56Comme la bière.
13:58Vous ne comptez pas vous arrêter là, on parle des bières, à terme je crois que vous souhaitez même reprendre d'autres matériaux comme le café je crois ?
14:06Exactement, en fait nous la volonté c'est de transposer un objet purement fonctionnel à quelque chose de singulier,
14:12parce qu'il y a une histoire qui vient en fait mettre en valeur aussi la production d'artisans et noterroirs.
14:17Donc tous les coproduits issus de la fabrication préférée des français, que ce soit le vin, le café, la bière, le cidre,
14:24peuvent être des coproduits à utiliser dans le cadre de la fabrication de mobilier pour préserver d'autres ressources qui seraient réfiées.
14:31La laine ?
14:32Alors ça serait également possible de faire quelques essais avec, mais aujourd'hui je pense que les propriétés de la laine,
14:37comme vous devez le savoir sur les pulls, sont plus liées à l'isolation, à quelque chose pour maintenir la chaleur.
14:43Oui mais nous on est en train de reformater toutes nos boutiques et on a des panneaux isolants, un mélange de laine recyclé.
14:53Et qui permettent de décorer aussi la boutique ?
14:56Ça décore et ça donne une isolation phonique et thermique et c'est esthétique.
15:01Je vous mettrai en lien avec le fabricant de ces panneaux parce que je pense qu'il y a des techniques que vous pourriez récupérer.
15:08C'est très fort Luc Le Sénécal.
15:10Avant de passer à l'histoire de Marius Simon qui va nous raconter Benjamin, Luc je crois que vous vouliez aussi conseiller à Franck.
15:20L'idée c'est que pour se faire connaître il faut qu'il participe à plein d'événements.
15:24Donc il a été à Maisons et Objets il y a trois semaines.
15:27Il y a d'autres salons régionaux, vous les connaissez, je vous enverrai la liste.
15:33Et surtout aller aussi vers une autre clientèle que vous négligez pour l'instant, c'est le B2B, c'est-à-dire au processionnel.
15:40Les établissements, les restaurations, ça vous fera une excellente vitrine et montrer vos réalisations.
15:46Ou les boutiques de vêtements, vous pourriez faire des meubles de casse pour les boutiques.
15:53Le B2B il ne faut jamais négliger, c'est une très très belle vitrine.
15:56On est complètement orienté vers cette cible, en fait on s'est réorienté vers cette cible récemment.
16:00On est même en B2B, puisqu'on travaille avec des prescripteurs, des distributeurs, des architectes, qui nous proposent sur des projets.
16:07Donc ça forme une sorte de récurrence.
16:09Mais pour les salons, nos objectifs sont liés à du professionnel.
16:13On va d'ailleurs très prochainement faire équipe hôtel.
16:15Donc le salon pour l'hôtellerie.
16:18Il faut sortir un peu de ce que l'on connaît, des sentiers battus, c'est un peu ce que vous avez fait Stéphanie Dupleix,
16:23vous êtes la directrice du marché Paul-Bert Ferpet.
16:26Vous, je le disais tout à l'heure, c'est une reconversion.
16:29Si vous êtes parmi nous ce soir, ce n'était pas prévu il y a 30 ans.
16:32Non, il y a 30 ans ce n'était pas prévu.
16:35Vous faisiez quoi ? Racontez-nous, je crois que vous travaillez pour le groupe BPCE en montage financier.
16:39Vous vous rendez compte ?
16:40Oui, je me rends bien compte.
16:42Mais racontez-nous, racontez aux auditeurs de reprendre.
16:44Je suis issue d'une famille qui était dans le médico-social.
16:51Et du coup, je n'ai pas voulu plonger justement dans la carrière familiale.
16:59Ce qui m'a un peu perdue au départ.
17:01Et après mon bac, je suis partie vivre en Angleterre.
17:05Alors peut-être premier indice de l'univers, c'est que j'ai atterri comme fille au père
17:09chez le senior director of Sotheby's England.
17:12Et je me suis retrouvée au milieu d'une marchandise exceptionnelle chez lui.
17:15Et donc lui, pour qu'on comprenne bien, c'est ?
17:18C'est le commissaire-priseur principal des plus grandes maisons de vente mondiales pour l'Angleterre.
17:22C'était un hasard ?
17:23C'était un pur hasard, j'avais 18 ans.
17:25C'est génial.
17:26C'était un pur hasard.
17:27Et donc, ça s'est très très bien passé.
17:29Il y a eu vraiment une fibre qui est passée.
17:31J'étais partie 9 mois, je suis restée 2 ans.
17:33Mais sont arrivés mes 20 ans.
17:35Les enfants étaient trop grands, il fallait partir.
17:37Non, ils n'étaient pas encore trop grands.
17:38En tout cas, moi j'étais en train de réaliser que j'avais que mon bac et que j'avais que 20 ans.
17:41Que j'étais en Angleterre en train de faire un peu la fête.
17:45C'est comme ça qu'on apprend une langue aussi.
17:47Benjamin s'y connaît.
17:49Par combien de langues ?
17:51Déjà une, et puis les autres sont en cours.
17:54Parce que tu fais la fête, et t'as bien raison.
17:56Et donc, je suis rentrée en France.
17:58Et là, que faire ?
18:02Immédiatement, je me suis lancée dans l'intérim.
18:04L'intérim m'a amenée vers des réseaux bancaires.
18:06Et du coup, j'ai repris des études de commerce en spécialisation sur les métiers de l'immobilier.
18:13Et la première banque qui m'a embauchée était le Crédit Agricole.
18:16Et je suis partie en bac office boursier.
18:19Et donc, j'ai appris les mécaniques financières sur le tas, suite à mes études.
18:25Et ensuite, par des jeux de changement de poste,
18:30je me suis spécialisée dans les montages financiers pour les promotions immobilières.
18:35Où j'y ai passé, j'ai eu mon diplôme en 98,
18:42et j'y suis restée jusqu'en 2008.
18:45Où là, les subprimes arrivaient.
18:48Et moi, sincèrement, ça ne...
18:51Parce qu'on vous demandait des trucs que vous n'aimiez pas ?
18:54On me demandait de me débarrasser de produits financiers toxiques
18:57sur des cibles qu'ils ne pouvaient pas comprendre ce qu'ils allaient acheter.
19:00Et puis, il y avait aussi le fait que, entre temps,
19:03je venais d'avoir mon troisième enfant,
19:06et que tout ça a mélangé...
19:08Tout ça a mélangé, vous avez dit que ce n'est plus votre truc,
19:10vous allez faire des cols boules.
19:11On va faire autre chose.
19:12Non.
19:13J'avais déjà commencé à faire des meubles un peu comme ça.
19:16Pour vous amuser le week-end.
19:18Pour m'amuser le week-end.
19:20Et des amis me poussaient en me disant
19:22fais-en quelque chose, fais-en quelque chose.
19:24Et je pense que vouloir quitter une carrière
19:26plutôt très confortable dans un groupe financier,
19:29trois enfants,
19:30et je me suis dit c'est peut-être une bonne idée
19:32d'avoir monté une entreprise dans un endroit
19:34où mes enfants sont au coin de la rue.
19:36J'avais un peu un espèce de rêve d'épicière.
19:39Mes enfants sont là, mon travail est là.
19:41Créer votre propre village à côté de chez vous.
19:43Et voilà, j'ai refait les cols boules.
19:45Et vous avez réussi ?
19:46Et j'ai réussi, pas tant que ça.
19:48J'ai réussi l'entreprise, j'ai réussi l'atelier,
19:50j'ai réussi la création,
19:51mais au bout de huit ans, ça marchait très bien.
19:53Et je me suis retrouvée de nouveau avec les banquiers, le RSI,
19:55tout ce qui va avec, les salariés, les fiches de paye.
19:58Et à ce moment-là, j'ai quitté, enfin j'ai quitté,
20:00j'ai revendu l'atelier avec mon associé.
20:02On l'a revendu.
20:04Et vous êtes ?
20:05Et j'ai rencontré Jean-Cyril Boutmy,
20:07qui est le président fondateur du groupe StudiRama,
20:10qui venait d'acheter la société propriétaire de Paul-Bert Serpet.
20:15Et tous les deux, on était,
20:17on est toujours d'ailleurs motivés par la même chose.
20:20Moi, par un réel ADN pour les métiers d'art,
20:26lui, une réelle passion pour l'antiquité, les époques.
20:29Et en croiser ça, plus l'empathie qu'on a pour les marchands,
20:32moi, en tant qu'ancienne prison d'art...
20:35Donc cette association perdure ?
20:37Ça marche pas mal.
20:39Ça marche plutôt bien.
20:40Ça nous fait plaisir d'entendre ça,
20:41ces belles reconversions françaises.
20:42Ça vous plaît aussi, Luc Le Sénécal, je sais.
20:44Parce que ça nous montre que, voilà,
20:46une carrière n'est pas figée,
20:48on peut prendre d'autres chemins
20:50et aller vers des choses qui n'ont absolument, absolument rien à voir.