• il y a 7 mois

Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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Transcription
00:00 Tristan Morel, on vous écoute pour Umiami, c'est à vous.
00:03 Donc, Umiami, c'est une entreprise française avec une usine à Strasbourg qui est en mesure de créer les premiers filets de poulet
00:11 à base de plantes uniquement et qui est capable de le faire à très grande échelle.
00:15 Nos listes d'ingrédients sont très courtes, on a seulement sept ingrédients.
00:19 On a des produits qui sont bons pour la santé, qui sont très bons en termes de goût et qui se remplacent, qui remplacent très efficacement
00:27 n'importe quel
00:29 filet de poulet. Donc aujourd'hui, on a beaucoup de chefs qui utilisent notre produit en disant
00:34 "j'ai du poulet sur mon menu, j'ai envie d'avoir également une version végétale"
00:38 parce qu'il y a beaucoup de flexitariens, de végétariens et de véganes qui viennent dans mon restaurant et aujourd'hui je n'ai pas une offre
00:44 qui est adaptée pour eux. Donc ça leur permet tout simplement d'avoir sur leur menu
00:48 un filet de poulet et une contrepartie végétale
00:53 pour remplir toute la demande et permettre à tout le monde de pouvoir venir dans leur restaurant et se régaler
00:59 comme les autres convives.
01:01 Merci pour votre pitch Tristan Morel, cofondateur du Miami. Quasiment une minute, moi ça me donne envie de goûter, pas vous Flore ?
01:07 Ah pareil, je suis allée voir sur le site internet, ça a l'air bon, ça a l'air beau, on a envie de
01:11 tester justement cette texture dont vous nous parlez. Mais oui, cette texture que vous arrivez donc à reproduire, ces filets de poulet,
01:18 c'est quoi les plantes ? Vous avez dit sept ingrédients ?
01:21 Oui, on utilise du poids et du soja
01:24 et pour les huiles végétales on utilise de l'huile de tournesol.
01:28 C'est incroyable et donc l'usine est à Strasbourg, elle est à vous déjà ?
01:34 Oui, en fait on a racheté l'usine de Knorr qui appartenait à Unilever,
01:38 qui faisait des soupes et des sauces qui étaient desservies dans toute l'Europe et qui
01:42 a pris la décision de se délocaliser en Europe de l'Est pour des raisons de coûts.
01:48 Et ensuite on a fait des travaux d'aménagement pour pouvoir installer nos lignes de production.
01:52 Là on a installé une première ligne de production avec une capacité
01:56 de 7500 tonnes par an, donc c'est une capacité beaucoup plus importante que nos concurrents qui font des lignes de production
02:02 qui sont capables de produire plutôt 2000 tonnes de produits par an, ce qui nous offre un avantage compétitif
02:08 qui nous permet d'avoir des coûts de production
02:10 plus faibles que nos concurrents et donc aussi être beaucoup plus accessible. Notre ambition c'est pas simplement
02:16 de permettre à des personnes qui ont des moyens particuliers de pouvoir réduire leur consommation de viande, mais c'est vraiment de permettre à toute la population
02:24 française, européenne et même mondiale plus tard de pouvoir réduire leur consommation de viande
02:29 sans faire de sacrifice sur le goût et tout ça sans faire aussi de sacrifice sur leur porte-monnaie.
02:35 Vous en pensez quoi Xavier Hynckovic ? Vous êtes le CEO de Bonduelle, quand vous écoutez comme ça je vous vois écouter
02:40 attentivement Tristan Morel, le cofondateur du Miami.
02:42 Moi je suis inspiré par Tristan, d'abord j'ai envie de goûter tes produits, donc là il va falloir qu'on s'organise
02:48 Tristan et puis bravo parce que autant de dynamisme, de volonté et puis de passion
02:54 je pense que tu le fais avec le coeur, tu le fais avec l'envie et
02:59 tu as su réunir autour de toi des personnes et ce projet, moi je suis un homme de projet donc j'adore le projet de Tristan
03:05 et je le félicite pour avoir eu ce courage de se lancer aussi en tant que responsable d'entreprise
03:12 parce qu'il faut un sacré courage pour le faire.
03:14 Vous êtes combien aujourd'hui dans l'entreprise chez Miami ?
03:16 Déjà merci beaucoup et puis finalement je pense qu'on partage la même mission,
03:20 végétaliser l'alimentation, être abordables, pouvoir nourrir les français et puis produire un maximum en France.
03:26 Aujourd'hui on est 130 chez Miami
03:29 avec
03:31 on a une
03:33 on a à peu près 75 personnes qui travaillent dans l'usine
03:36 et puis le reste de l'équipe travaille dans ce siège à Montrouge.
03:41 Vous avez fait des très belles levées de fonds aussi,
03:43 la première c'était en 2020 et une seconde vous avez levé 110 millions d'euros.
03:48 Au total on a levé 110 millions, oui.
03:50 Flore ?
03:51 C'est impressionnant, c'est ce que je disais au tout début de l'émission,
03:54 bravo parce que pour venir aussi de ce secteur là c'est compliqué, il y a des besoins en financement qui sont colossaux,
04:00 les acteurs existent aussi depuis un certain nombre d'années.
04:03 Il y a une concurrence, on en a reçu dans la France Bouge.
04:05 Parce qu'il y a un marché aussi qui est colossal, qui est aussi en croissance
04:09 et ça me faisait penser, je me disais mais les filets de poulet finalement,
04:13 est-ce qu'on pourrait pas s'en passer ?
04:14 Parce qu'il y a aussi cette question de pourquoi vouloir remplacer de la viande animale par de la viande végétale.
04:20 Mais en fait ma salade César, je veux avoir mes petits morceaux de poulet.
04:24 Donc il y a vraiment un besoin et vous y répondez,
04:27 vous savez exactement pitcher et le fait d'avoir levé plus de 100 millions d'euros,
04:32 en fait vous savez convaincre et vous savez rassembler des gens, c'est exactement ce que disait Xavier.
04:36 Donc c'est impressionnant, tant par la réalisation en moins de quatre ans,
04:41 que par l'innovation technologique que vous avez réussi à développer.
04:44 Et aussi un point important, et je voyais Elisabeth sourciler quand on a parlé de Knorr.
04:49 Bravo de vous installer en France.
04:51 - Bah oui, bravo. - Merci.
04:53 - Ils sont délocalisés, vous vous êtes allés dans l'usine, formidable.
04:57 - Merci. En fait moi j'aimerais dire quand même que la France,
05:00 c'est quand même un pays qui est très favorable à l'innovation industrielle,
05:04 surtout aujourd'hui, pour un certain nombre de raisons.
05:06 La première des raisons c'est qu'on a un savoir-faire qui est très fort,
05:10 on a de très bons ingénieurs, on a beaucoup d'usines,
05:14 surtout dans le Nord et dans l'Est de la France,
05:16 et avec des personnes qui ont l'habitude de gérer des lignes de production,
05:22 qui savent très bien le faire et qui ont une éthique de travail
05:25 qui est sans commune mesure avec ce qu'on trouve à l'étranger.
05:28 - Donc fierté française. - Entièrement.
05:31 Moi je trouve vraiment que le discours de Montagnes une usine en France,
05:36 il ne tient plus la route aujourd'hui,
05:37 parce qu'on est vraiment soutenu d'une part par le gouvernement
05:41 qui pousse toute une politique de réindustrialisation,
05:44 mais d'autre part par du savoir-faire, des compétences,
05:48 et puis on a quand même aussi la chance en France
05:54 d'avoir une agriculture qui est très développée,
05:56 donc on peut aussi facilement sourcer ses matières premières localement.
06:02 - Et être entrepreneur en France, c'est la même chose ?
06:04 Finalement ce n'est pas si compliqué que ça ?
06:06 - Je ne sais pas si j'aurais pu monter le projet Miami
06:12 dans un autre pays que la France,
06:14 tout simplement parce qu'on a un écosystème qui est super développé,
06:17 parce qu'on a accès au financement,
06:20 donc moi je suis très content d'avoir monté Miami.
06:24 - Ça fait du bien d'entendre ça.
06:24 - Oui, d'avoir accès au financement quand on a le réseau,
06:26 quand on est un homme, quand on est blanc,
06:28 parce que moi j'ai l'autre pan d'accompagner des start-up
06:31 qui sont fondées ou co-fondées par au moins une femme,
06:34 et aujourd'hui même les chiffres le démontrent,
06:36 c'est difficile de monter une entreprise,
06:38 qu'on soit un homme ou une femme,
06:39 mais c'est encore plus difficile quand on est une femme,
06:41 et justement l'accès au financement est un frein aujourd'hui.
06:44 - Il y a des femmes dans les associés au board ?
06:46 - Oui, on a une associée qui s'appelle Clémence,
06:50 qui a contribué très fortement au développement de l'équipe,
06:54 dans l'équipe ressources humaines,
06:56 et puis on a au board Laëtitia de Panafieux,
07:00 qui représente un fonds qui s'appelle Astanor.
07:03 - Merci Flore.
07:04 - Et on est en train actuellement de chercher un tierman,
07:08 on aimerait bien que ce soit une femme.
07:11 - Flore va vous donner des conseils, évidemment !
07:14 C'est important de rester en France.
07:16 Je voulais vous poser une question,
07:17 vous avez une covid, vous êtes le CEO de Bonduelle,
07:20 malgré la guerre en Ukraine,
07:23 vous avez fait le choix, entreprise française,
07:25 de rester en Russie.
07:26 - Oui, tout à fait.
07:27 - Pourquoi ?
07:28 - Parce que notre mission est de servir les personnes,
07:30 de nourrir les personnes,
07:31 et la façon dont nous opérons en Russie
07:33 est en parfait alignement avec les réglementations
07:36 qui sont les nôtres,
07:37 qui sont données par le gouvernement français.
07:38 - C'est des produits fabriqués en France
07:40 que vous livrez en Russie ?
07:41 - Produits fabriqués en Russie.
07:42 - Donc vous avez des usines en Russie ?
07:43 - Oui, tout à fait.
07:44 Nous en avons deux aujourd'hui en opération.
07:45 - Et c'est facile de travailler en ce moment avec les Russes ?
07:47 - C'est facile de travailler avec les personnes
07:50 qui travaillent chez Bonduelle en Russie, oui.
07:52 Donc on opère aujourd'hui.
07:54 - On vous entend parler là,
07:55 on dirait qu'il n'y a pas de guerre.
07:56 - Bien sûr qu'il y a une guerre,
07:58 mais aujourd'hui on travaille dans le pays qui est la Russie,
08:00 avec les personnes qui travaillent chez Bonduelle,
08:03 et qui fournissent nos distributeurs russes.
08:07 Bien sûr qu'il y a une guerre,
08:08 elle s'arrêtera cette guerre, on en est convaincus,
08:10 c'est terrible,
08:11 parce qu'il y a des gens qui s'ouvrent
08:13 des deux comtés de la frontière.
08:15 Il faut absolument être là pour les personnes,
08:18 pour les réconforter,
08:19 on parlait de nourriture réconfort centrée.
08:22 Nous on est très heureux de servir les personnes en général,
08:26 quelle que soit leur nationalité.
08:28 - Donc vous n'entrez dans aucun conflit géopolitique ?
08:30 - Bien sûr que non,
08:31 c'est pas du tout notre mission, non, pas du tout.
08:34 - Tristan Morel, vous êtes parmi nous ce soir,
08:36 vous êtes le cofondateur du Miami,
08:38 vous avez des besoins,
08:40 dans les priorités c'est quoi ?
08:43 C'est devenir le leader en France de cette viande végétale ?
08:46 - En fait le premier besoin,
08:48 c'est de montrer que les alternatives végétales à viande
08:51 peuvent être tout aussi bonnes en termes de goût,
08:53 peuvent être aussi accessibles,
08:55 et ont énormément d'avantages pour la santé.
08:59 Pour la petite anecdote,
09:00 un de nos investisseurs c'est Ibrahima Konate,
09:02 un joueur de l'équipe de France aussi,
09:04 un joueur du Liverpool,
09:06 et c'est un joueur qui,
09:07 la veille de chaque match,
09:08 et le jour de chaque match,
09:09 mange des alternatives végétales à viande
09:11 pour être plus en forme pendant les matchs.
09:13 Et donc la première des choses,
09:16 c'est vraiment pouvoir apporter cette éducation.
09:19 Et nous, pour éduquer les consommateurs,
09:22 notre créneau d'entrée c'est les chefs.
09:26 Parce que les chefs c'est des personnes qui...
09:28 - Vous en avez parlé dans le pitch,
09:29 des chefs de restaurant.
09:30 - C'est hyper important.
09:31 - En fait nous...
09:33 - Pour que ça apparaisse davantage sur les cartes, sur les menus.
09:35 - Exactement, il faut que le produit
09:37 apparaisse sur les cartes.
09:39 Pourquoi ? Parce qu'en fait,
09:40 quand on essaye un nouveau produit,
09:42 le plus simple c'est de l'essayer dans un restaurant.
09:44 Parce qu'il y a beaucoup moins de barrières
09:45 quand on essaye dans un restaurant.
09:46 Le produit est cuisiné par quelqu'un d'autre.
09:48 - On n'a rien à faire.
09:49 - On n'a rien à faire.
09:50 Une fois qu'on a goûté le produit,
09:51 en général on l'adopte.
09:52 Moi mes amis qui goûtent le produit me disent,
09:54 une fois que ce produit sera présent partout
09:56 et bien distribué,
09:58 je ne vois plus d'intérêt de continuer
10:00 à manger du blanc de poulet.
10:01 Et donc pour pouvoir planter la graine,
10:05 il faut pouvoir pousser...
10:06 - C'est extraordinaire, c'est bien cette stratégie
10:08 de passer par les chefs.
10:09 - Exactement.
10:10 - C'est une super stratégie.
10:11 Vous formez aussi des chefs chez Bonduelle.
10:13 - Oui, on a formé 2000 chefs en deux ans.
10:16 Parce que c'est important.
10:17 Tristan a tout à fait raison.
10:19 - Sur le bien manger.
10:20 - Aujourd'hui les chefs, la façon...
10:21 - Sur l'éducation.
10:22 - Exactement.
10:23 La façon dont ils sont formés à l'école autaritaire
10:25 ne prend pas du tout en compte
10:27 le repas végétarien ou flexitarien.
10:29 C'est-à-dire que le légume apparaît en accompagnement.
10:33 Et toute notre volonté, c'est vraiment de les aider
10:35 à mieux cuisiner le végétal.
10:37 Donc on a sorti un beau livre.
10:40 Je te l'enverrai.
10:41 Je vous l'enverrai à tous.
10:42 Tristan, la cuisine au végétal,
10:44 qui est faite par nos propres chefs.
10:46 Donc on a des chefs qui éduquent des chefs.
10:48 Et tu as entièrement raison.
10:50 Aujourd'hui, les consommateurs qui vont dans des restaurants
10:53 ont une demande que les chefs ne peuvent pas toujours...
10:56 à laquelle les chefs ne peuvent pas toujours répondre.
10:59 Et là on est là pour aider.
11:00 Donc je suis ravi qu'on ait le même combat,
11:03 gentil combat.
11:05 On est tous sur la même longueur d'onde.
11:08 Pour répondre à vos besoins, évidemment,
11:10 Fleur Hegnell a étudié,
11:12 puisque c'est son métier,
11:13 elle est déléguée générale de Ouilla.
11:15 Mais avant, on va faire une petite pause en musique sur Europe 1.

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