Avec David Rigoulet-Roze, Chercheur associé à l'IRIS, rédacteur en chef de la revue Orients Statégiques chez l'Harmattan, Marc Gotti juriste et cofondateur du collectif d'avocats et juristes “les 300”, Xavier Moreau, historien et analyste politico-stratégique
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00:00:30Comment tu parles de ton père ?
00:00:31Il est assez évident, si nous sommes honnêtes,
00:00:32que si je m'étais appelé Moussa Darmanin,
00:00:34je n'aurais pas été lue maire.
00:00:35Vous n'allez pas l'appeler Blaise !
00:00:37Nous sommes en guerre.
00:00:39Eh oui, eh oui, Jean Moussa Darmanin, Moussa Darmanin,
00:00:43on va en parler, effectivement.
00:00:44Vous savez, la cérémonie de transmission
00:00:46d'un ministre à un autre, d'un gouvernement à un autre,
00:00:49ça produit quand même quelques jolies déclarations
00:00:54dont nous allons parler, mais auparavant.
00:00:56Et c'est, hélas, beaucoup plus sérieux.
00:00:58La guerre, la guerre entre Israël, le Hezbollah,
00:01:01les bombardements au Liban, tout ce qui est en train de se passer,
00:01:04on va en parler avec David Rigouleros,
00:01:07qui est chercheur associé à l'IRIS.
00:01:09Et qu'est-ce qui se passe ?
00:01:11Jusqu'où ça peut aller ?
00:01:13Il y avait le Hamas et Gaza,
00:01:15aujourd'hui le Hezbollah, le Liban.
00:01:17Jusqu'où ? Jusqu'où ?
00:01:19Est-ce que c'est encore, évidemment, des morts, des blessés ?
00:01:23Et surtout, surtout, surtout, une tension au Proche-Orient
00:01:27qui n'arrête pas, d'ailleurs, qui n'a jamais, hélas, arrêté,
00:01:30sauf par intermittence.
00:01:32Et puis, nous allons parler quand même, revenir,
00:01:35parce qu'on n'en parle plus aujourd'hui,
00:01:37mais c'est toujours là, et pendant,
00:01:39l'appel à la destitution du président de la République,
00:01:42d'Emmanuel Macron, lancé par la France Insoumise
00:01:45et Jean-Luc Mélenchon.
00:01:47Où ça en est ?
00:01:49Et est-ce que, franchement, aujourd'hui,
00:01:51les conditions, est-ce qu'on peut démettre le président de la République ?
00:01:54On ne peut pas le démettre comme ça, bien sûr.
00:01:56C'est quand même un événement grave.
00:01:58On va en parler avec Marc Gauthier, qui est juriste,
00:02:01et qui va expliquer dans quelles conditions
00:02:05peut se passer l'actualisation, l'incarnation
00:02:09de l'article 68 de la Constitution.
00:02:12Démission ? Démission ou pas ?
00:02:17Et puis, évidemment, on va parler, encore une fois,
00:02:20des délégations de Gérald Darmanin,
00:02:24aussi de Gabriel Attal,
00:02:26et c'est intéressant parce que, de quoi ils parlent
00:02:28quand ils quittent le gouvernement ?
00:02:30Vous allez voir, ils lancent
00:02:32quelques petites, allez,
00:02:34petites bombes à retardement ?
00:02:37Non, disons, quelques petites chignotes
00:02:40aux gens qui vont leur succéder,
00:02:43et ça ne plaît pas beaucoup, quoi.
00:02:45C'est intéressant. La censure, évidemment, aussi.
00:02:48Et puis, en seconde partie,
00:02:50nous allons parler aussi d'une autre guerre,
00:02:53qui continue, qui continue depuis mars 2022,
00:02:56c'est la guerre Russie-Ukraine.
00:02:58Et on va avoir un débat, un débat
00:03:00qui s'annonce passionnant, entre Xavier Moreau,
00:03:03qui est expert, qui est historien,
00:03:05et entre le colonel Père de Jong.
00:03:07Jusqu'où, là aussi, ça va aller ?
00:03:09Cette guerre est pliée ou non pliée ?
00:03:12On en parle tout de suite.
00:03:14Encore une fois, attachez vos ceintures.
00:03:17C'est parti !
00:03:18Ici Sud Radio.
00:03:21Les Français parlent au français.
00:03:25Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:28Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:03:34Hélas, s'il ne s'agissait que de moi,
00:03:37le Proche-Orient dans tous ses états,
00:03:40la Russie, l'Ukraine,
00:03:42qu'est-ce qui se passe ?
00:03:43Eh bien, on va commencer par parler
00:03:45de ce qui s'est passé encore hier au Liban.
00:03:47Les bombardements, les morts,
00:03:50une situation qui a l'air d'empirer
00:03:52de jour en jour.
00:03:54Que se passe-t-il vraiment ?
00:03:55On en parle tout de suite.
00:04:12Alors André, vous venez d'en parler,
00:04:13il y a eu des bombardements hier au Liban.
00:04:15Qu'est-ce qui se passe exactement au Proche-Orient ?
00:04:17Est-ce qu'on est prêt de l'enflammement ?
00:04:19Eh bien, on peut se poser la question.
00:04:21Effectivement, c'est un hélas d'Alida
00:04:23quand elle chantait à Salama.
00:04:24Salama, c'est la paix.
00:04:26Salam en arabe, shalom en hébreu.
00:04:28Vous voyez, c'est le même mot pour dire la paix.
00:04:30Mais malheureusement, aujourd'hui,
00:04:32malheureusement et depuis d'ailleurs,
00:04:34ce n'est pas d'aujourd'hui.
00:04:35La guerre, la guerre.
00:04:37Ce qui s'est passé depuis déjà quelques temps à Gaza
00:04:40et ce qui se passe avec le Hezbollah
00:04:43et sur le territoire libanais.
00:04:45Tout cela après l'épisode des Bipers et des Tokiwokis.
00:04:51Jusqu'où, effectivement, ça peut aller ?
00:04:54Alors, de temps en temps, on se dit
00:04:57qu'il y a une espèce de calme, d'intermittence
00:04:59et puis ça recommence.
00:05:002006, on se rappelle 2006,
00:05:02c'était la grande, grande bataille
00:05:04entre le Hezbollah et Israël,
00:05:06déjà avec des dégâts de part et d'autre.
00:05:08Et David Rigoulet-Rose est avec nous.
00:05:10Bonjour monsieur.
00:05:12Bonjour.
00:05:13Bonjour.
00:05:14Vous êtes chercheur associé à l'IRIS
00:05:15et vous êtes rédacteur en chef de la revue
00:05:17Orient Stratégique aux éditions L'Armatant.
00:05:20Est-ce qu'on est, effectivement,
00:05:23une fois de plus, une fois de trop,
00:05:26mais hélas, ce n'est pas nouveau,
00:05:29dans une, en fait, une guerre d'attrition,
00:05:32une guerre d'usure qui dure depuis des années,
00:05:34voire des décennies,
00:05:36ou on est dans autre chose, à votre avis ?
00:05:39Oui, là, il y a une guerre d'attrition,
00:05:42effectivement, qui a été lancée
00:05:44depuis deux jours,
00:05:45notamment sur une multiplicité
00:05:47de cibles du Hezbollah,
00:05:49des stocks de munitions,
00:05:51des entrepôts,
00:05:52mais c'est différent par rapport
00:05:54aux guerres précédentes,
00:05:55notamment, vous évoquiez celle de 2006,
00:05:57la guerre dite des 33 jours,
00:05:58qui avait été contenue,
00:06:00d'une certaine manière,
00:06:01chronologiquement et dans ses paramètres.
00:06:03Là, on passe à autre chose,
00:06:05parce qu'en réalité,
00:06:06il y a eu le 7 octobre,
00:06:08le 7 octobre et un changement de paradigme.
00:06:11Et donc, effectivement,
00:06:13on a le sentiment...
00:06:14En quel sens, David Rigaud, le rosé,
00:06:16c'est un changement de paradigme ?
00:06:18C'est-à-dire que les Israéliens
00:06:21ont la représentation,
00:06:23aujourd'hui, à tort ou à raison,
00:06:25d'être assiégés sur une multiplicité
00:06:27de fronts,
00:06:28ce qui n'était pas le cas précédemment.
00:06:30C'était un front spécifique,
00:06:32de manière ponctuelle et séquencée,
00:06:34soit par rapport à Gaza,
00:06:35soit par rapport à la guerre de 2006
00:06:37avec le Hezbollah,
00:06:38qui avait duré 33 jours
00:06:40et qui s'était terminée
00:06:42sur un échec relatif
00:06:43des deux parties, d'ailleurs.
00:06:44Et là, on est dans une autre configuration,
00:06:46tout simplement,
00:06:47parce qu'il y a la logique potentielle
00:06:49d'un engrenage au niveau régional
00:06:51avec une dynamique multifront,
00:06:53qui est d'ailleurs assumée,
00:06:55plus ou moins explicitement,
00:06:56par l'establishment politico-militaire israélien,
00:07:00en disant qu'Israël est exposé
00:07:03sur 7 fronts,
00:07:04une guerre ouverte à Gaza,
00:07:06un potentiel deuxième front
00:07:08qui semble prendre forme
00:07:10avec le Sud-Liban,
00:07:12voire au-delà,
00:07:14avec la Syrie, l'Irak,
00:07:16les Houthis.
00:07:18Donc, on va dire qu'il y a une dynamique
00:07:20qui est très dangereuse
00:07:22au niveau régional,
00:07:23parce qu'on a le sentiment que,
00:07:25même si jusqu'à présent,
00:07:26les acteurs avaient tenté
00:07:27de contenir une escalade,
00:07:29les paramètres sont de moins en moins
00:07:31maîtrisés par l'ensemble des acteurs
00:07:33et il y a un risque d'engrenage
00:07:35aujourd'hui qui est évident
00:07:37et qui préoccupe aux premiers chefs,
00:07:38d'ailleurs les Américains.
00:07:39– Tout à fait, et surtout que,
00:07:41comme vous le savez,
00:07:43dans un mois, ou presque,
00:07:45enfin un peu plus d'un mois,
00:07:46sont les élections présidentielles américaines
00:07:48et il y a peut-être un lien,
00:07:50en tout cas, il n'y a pas que celui-là,
00:07:52mais il peut exister.
00:07:53Juste une chose,
00:07:55parmi les nombreux facteurs,
00:07:59est-ce que vous pensez,
00:08:00parce que jusqu'à présent,
00:08:02on a senti que Hassan Nasrallah,
00:08:04qui est le chef du Hezbollah,
00:08:07enfin l'incarnation du Hezbollah,
00:08:09quand il répondait,
00:08:10il dit oui,
00:08:11il y a quelques années,
00:08:12il était beaucoup plus belliqueux,
00:08:13nous allons bombarder, etc.
00:08:15Là, on a l'impression
00:08:17qu'il dit oui,
00:08:18la réponse sera terrible
00:08:19après l'histoire des Bipers,
00:08:21enfin des Bipers et des Wokitokis
00:08:23de ce qui s'est passé
00:08:24il y a quelques jours.
00:08:26Est-ce que, à votre avis,
00:08:28l'Iran peut entrer plus directement
00:08:32dans la danse,
00:08:33compte tenu de ce qui s'est passé,
00:08:35qu'Israël avait, on le sait,
00:08:36attaqué l'Iran en profondeur,
00:08:38enfin attaqué,
00:08:39en tout cas avait envoyé des avions
00:08:42et des espions
00:08:45pour trouver des secrets,
00:08:47les secrets nucléaires, etc.
00:08:48Est-ce que l'Iran peut, aujourd'hui,
00:08:50avancer et se mettre au premier rang
00:08:53de la confrontation ?
00:08:55Il y a un dilemme iranien aujourd'hui,
00:08:58évidemment qui se répercute sur l'Hezbollah,
00:09:00puisque l'Hezbollah est une création de l'Iran.
00:09:02Même si c'était un parti et une milice libanais,
00:09:08ce n'est pas un corps étranger au Liban,
00:09:09mais il est indexé sur l'agenda iranien,
00:09:11donc effectivement il tient compte
00:09:12des considérations iraniennes.
00:09:13Il y a un dilemme,
00:09:14parce que jusqu'à présent,
00:09:15l'ensemble des acteurs,
00:09:17dont l'Iran,
00:09:18n'a pas souhaité, évidemment,
00:09:19rentrer dans une logique escalatoire,
00:09:20comme les Américains du reste,
00:09:22en prenant conscience que le risque
00:09:24était très très lourd
00:09:27en termes de conséquences potentielles.
00:09:29Mais en même temps,
00:09:30le président Pezeski en vient faire une déclaration
00:09:33en disant que ce n'est pas possible
00:09:34de laisser le Hezbollah seul.
00:09:36Donc c'est effectivement préoccupant,
00:09:39parce que là,
00:09:40il y a un débat stratégique à Téhéran
00:09:42sur l'opportunité justement
00:09:44de monter d'un cran
00:09:45et de savoir s'il est nécessaire ou pas
00:09:49de sortir d'une logique calibrée,
00:09:52comme ça avait été le cas jusqu'à présent,
00:09:53et de prendre le risque
00:09:55d'une dynamique escalatoire
00:09:56qui serait potentiellement incontrôlable.
00:09:58Incontrôlable notamment pour Téhéran aussi,
00:10:00parce que Téhéran n'a pas envie
00:10:01de se retrouver directement confronté
00:10:03avec les Américains.
00:10:04C'est bien tout le problème.
00:10:05Donc chacun est pris dans des contradictions
00:10:07difficilement gérables.
00:10:09Il y a une logique systémique
00:10:10au niveau régional
00:10:11où l'ensemble des acteurs,
00:10:12a priori,
00:10:13n'a pas envie d'une déflagration globale,
00:10:16mais en même temps,
00:10:17les paramètres semblent leur échapper
00:10:19de plus en plus.
00:10:20On le voit au fur et à mesure
00:10:21des mois et des semaines.
00:10:22Et cette logique, effectivement,
00:10:24induit la nécessité,
00:10:25en termes de dissuasion,
00:10:26de riposte,
00:10:27de moins en moins calibrer.
00:10:29Et avec les risques,
00:10:30ça comporte.
00:10:31Oui, et on voit très, très, très bien.
00:10:33Alors, il y a une réunion
00:10:34du conseil de sécurité aujourd'hui
00:10:36qui a été demandée,
00:10:37notamment par la France.
00:10:39Il y a effectivement
00:10:41ce qui peut se passer
00:10:42dans les coulisses
00:10:43et dans les institutions.
00:10:45Mais justement, de ce point de vue,
00:10:47est-ce que l'Amérique,
00:10:48aujourd'hui,
00:10:49à votre avis,
00:10:50peut exercer une pression
00:10:52suffisante sur Israël
00:10:53pour dire
00:10:54« Bon, écoutez, c'est très bien,
00:10:55mais surtout,
00:10:56parce qu'il se dit
00:10:57que l'Amérique
00:10:59ne dit surtout pas
00:11:00d'invasion du Liban,
00:11:01en tout cas,
00:11:02d'invasion terrestre du Liban. »
00:11:04Est-ce que l'Amérique
00:11:05peut, en ce temps d'élection,
00:11:07peser sur Israël
00:11:09où, effectivement,
00:11:11il y a la tentation
00:11:14de l'électron libre
00:11:15qu'a toujours été Israël,
00:11:16mais cette fois-ci,
00:11:17effectivement,
00:11:18plus qu'auparavant ?
00:11:21Oui, il y a un effet miroir
00:11:22quand je parlais du dilemme iranien.
00:11:23Il y a un dilemme aussi
00:11:24qui se pose pour les Américains,
00:11:25effectivement,
00:11:26parce qu'Iran,
00:11:27dans une campagne électorale,
00:11:28c'est un trou noir
00:11:29en termes décisionnaires,
00:11:30qui est très dangereux, justement,
00:11:32parce qu'il peut profiter,
00:11:34il peut laisser court
00:11:35à certaines velléités, justement,
00:11:37où la pression américaine
00:11:39se ferait moins efficace,
00:11:40en sachant que les Américains
00:11:42ont explicitement dit
00:11:44qu'une opération terrestre au Liban
00:11:46était tout à fait malvenue,
00:11:48mais en même temps,
00:11:49si Israël se retrouvait
00:11:50en difficulté,
00:11:51éventuellement,
00:11:52avec une intervention d'Iran,
00:11:53les États-Unis ne pourraient pas
00:11:55sursoir un engagement
00:11:57pour la sécurité d'Israël,
00:11:59et c'est là où il y a un dilemme,
00:12:01parce que, d'un côté israélien,
00:12:03il y a une logique post-7 octobre
00:12:06qui fait qu'il y a un certain nombre
00:12:08de buts de guerre
00:12:09qui sont affichés.
00:12:10En l'occurrence,
00:12:11par rapport à Gaza,
00:12:12c'était une première séquence,
00:12:13d'une certaine manière,
00:12:14mais aussi,
00:12:15et ça ne tient pas uniquement
00:12:16à la personne d'ailleurs
00:12:17de Netanyahou,
00:12:18donc souvent il y a
00:12:19un biais cognitif là-dessus,
00:12:20mais il y a un consensus en Israël
00:12:22sur la question
00:12:23de la sécurité au nord,
00:12:24et d'où, évidemment,
00:12:25le paramètre du Hezbollah,
00:12:26et c'est ce qui explique
00:12:27aujourd'hui l'opération
00:12:28qui est en cours,
00:12:29et qui est d'ailleurs,
00:12:30qui avait été validée aussi
00:12:33par des gens
00:12:34qui sont des détracteurs
00:12:35de Netanyahou,
00:12:36en l'occurrence,
00:12:37Benny Gantz,
00:12:38qui disait que
00:12:39la situation au nord,
00:12:40le statu quo n'était plus possible.
00:12:42Et on y est,
00:12:43effectivement,
00:12:44les Israéliens,
00:12:45de leur point de vue,
00:12:46considèrent que le statu quo
00:12:47n'est pas possible,
00:12:48malgré les efforts américains,
00:12:49diplomatiques,
00:12:50pour parvenir à une option
00:12:51non militaire,
00:12:52en l'occurrence,
00:12:53le retrait demandé
00:12:54du Hezbollah
00:12:55au-delà de 10,
00:12:56voire 30 kilomètres
00:12:57de la frontière.
00:12:58C'est ça,
00:12:59la ceinture de sécurité,
00:13:00en quelque sorte.
00:13:01Voilà,
00:13:02et comme cette demande
00:13:03n'a pas été,
00:13:04effectivement,
00:13:05validée par le Hezbollah,
00:13:06les contradictions jouent
00:13:07pour tous les acteurs
00:13:08aujourd'hui,
00:13:09puisque Israël considère,
00:13:10à tôt ou à raison,
00:13:11que l'option diplomatique
00:13:12est devenue
00:13:13plus ou moins caduque.
00:13:14Oui,
00:13:15ils le disent,
00:13:16d'ailleurs,
00:13:17ils ont retrouvé,
00:13:18d'ailleurs,
00:13:19après le 7 octobre,
00:13:21encore une fois,
00:13:22comme paradigme,
00:13:23en tout cas,
00:13:24pour l'une des,
00:13:25et peut-être
00:13:26pour les deux parties,
00:13:27oui,
00:13:28on est en mentalité
00:13:29d'assiéger,
00:13:30on essaie de nous éradiquer,
00:13:31on essaie de nous supprimer,
00:13:32donc,
00:13:33voilà,
00:13:34et ça recommence
00:13:35comme d'habitude.
00:13:36Est-ce qu'il peut y avoir,
00:13:37David Rigoulet-Rose,
00:13:38il peut y avoir,
00:13:39je ne dirais pas
00:13:40un Sarajevo
00:13:41comparaison
00:13:42n'est pas raison,
00:13:43mais est-ce qu'il peut y avoir
00:13:44un dérapage ?
00:13:45Est-ce qu'il peut y avoir
00:13:46un dérapage incontrôlé ?
00:13:47Est-ce que c'est possible ?
00:13:48Oui, c'est possible,
00:13:49c'est ça qui est très dangereux,
00:13:50et d'ailleurs,
00:13:51c'est ce qui préoccupe
00:13:52au premier chef
00:13:53à la fois d'un côté l'Iran
00:13:54et les États-Unis,
00:13:55pas pour les mêmes raisons,
00:13:56mais en réalité,
00:13:57tout le monde est très inquiet,
00:13:58on le voit avec les discussions
00:13:59à l'ONU,
00:14:00justement,
00:14:01parce qu'il y a
00:14:02un risque de dérapage,
00:14:03d'ailleurs,
00:14:04il a été perçu
00:14:05lorsqu'il y a eu
00:14:06la frappe sur le Golan,
00:14:07qui était,
00:14:08dont la destination
00:14:09était accidentelle,
00:14:10même si le tir
00:14:11a été délibéré
00:14:12récemment
00:14:13du port de Hezbollah,
00:14:14mais pas la cible,
00:14:15et on a vu
00:14:16que,
00:14:18il y avait un dérapage
00:14:19qui s'est retrouvé
00:14:20plus ou moins contrôlé,
00:14:21même s'il y a eu
00:14:22une réplique israélienne,
00:14:23en l'occurrence,
00:14:24l'émination de Fouad Choker,
00:14:25à Beyrouth,
00:14:26et on voit bien
00:14:27que les seuils sautent
00:14:28les uns après les autres,
00:14:29et quand les seuils sautent,
00:14:30évidemment,
00:14:31le risque escalatoire
00:14:32et le risque de dérapage
00:14:33pour le coup incontrôlé
00:14:34devient de plus en plus grand.
00:14:35Oui,
00:14:36c'est,
00:14:37c'est,
00:14:38oui,
00:14:39on ne vous entend plus là,
00:14:40on ne vous entend plus,
00:14:41oui, ça y est,
00:14:42non, non, ça y est,
00:14:43on ne vous entendait plus.
00:14:44Merci,
00:14:45merci à tous,
00:14:46merci de vos éclaircissements,
00:14:47on va suivre tout cela,
00:14:48on espère,
00:14:49effectivement,
00:14:50que cette spirale escalatoire
00:14:51va s'arrêter,
00:14:52mais,
00:14:53hélas,
00:14:54comme on dit,
00:14:55comme disait De Gaulle,
00:14:56dans cet orient compliqué,
00:14:57difficile
00:14:58d'analyser
00:14:59avec des idées simples.
00:15:00Merci.
00:15:01Effectivement.
00:15:02Bercov,
00:15:03dans Tous les États,
00:15:04revient tout de suite
00:15:05pour sa balance
00:15:06où nous recevrons
00:15:07Marc Gauthier,
00:15:08juriste et cofondateur
00:15:09du collectif d'avocats
00:15:10et juristes Les 300,
00:15:11et on parlera de,
00:15:12d'une possible,
00:15:13ou pas,
00:15:14de la destitution
00:15:15d'Emmanuel Macron.
00:15:16Si vous avez une question,
00:15:17ou une réaction,
00:15:18n'hésitez pas à appeler
00:15:19au 827-300-300,
00:15:20ou à laisser un commentaire
00:15:21sur notre Facebook Live.
00:15:22Sud Radio,
00:15:23votre attention
00:15:24est notre plus belle règle.
00:15:25Français parlent au français.
00:15:26Les carottes sont cuites.
00:15:27Les carottes sont cuites.
00:15:28Sud Radio,
00:15:29Bercov,
00:15:30dans Tous les États.
00:15:31Qui veut tuer
00:15:32le président Macron ?
00:15:33Ou du moins,
00:15:34le destituer ?
00:15:35Eh bien, écoutez,
00:15:36il y en a,
00:15:37il y en a au Parlement
00:15:38et ailleurs
00:15:39qui veulent,
00:15:40effectivement,
00:15:41la destitution.
00:15:42Pourquoi ?
00:15:43Comment ?
00:15:44Est-ce possible ?
00:15:45On en parle,
00:15:46tout de suite.
00:15:47Sud Radio,
00:15:48André Bercov.
00:15:49Bercov,
00:15:50dans Tous les États,
00:15:51ça balance pas mal
00:15:52sur Sud Radio.
00:15:53Monsieur le président,
00:15:54il y a des gens
00:15:55qui veulent tuer
00:15:56le président Macron.
00:15:57Ils veulent tuer
00:15:58le président Macron.
00:15:59Ils veulent tuer
00:16:00le président Macron.
00:16:01Ils veulent tuer
00:16:02le président Macron.
00:16:03Ils veulent tuer
00:16:04le président Macron.
00:16:05Ils veulent tuer
00:16:06le président Macron.
00:16:07Je vous fais une lettre
00:16:08Que vous lirez peut-être
00:16:09Si vous avez le temps
00:16:10Oui, ça c'était la lettre
00:16:11de Boris Vian
00:16:12au président de la République
00:16:13de là-delors.
00:16:14C'est...
00:16:15Il y a...
00:16:16c'était y a plus de 60 ans.
00:16:17Et là,
00:16:18c'est d'autres personnes
00:16:19qui envoient
00:16:20d'autres lettres non pas
00:16:21au président de la République
00:16:22mais au Parlement.
00:16:23Eh bien,
00:16:24il s'agit de quoi ?
00:16:25Il s'agit de
00:16:26la France Insoumise
00:16:27qui veut la destitution,
00:16:28qui a donné
00:16:29aux élus
00:16:30de Paris
00:16:31ces lis de mai,
00:16:32qui ont fait
00:16:33qui a demandé une motion de destitution à l'Assemblée Nationale.
00:16:39Je rappelle juste ce que c'est que l'article 68 qui est dans la Constitution.
00:16:46Voilà ce que dit l'article 68.
00:16:50Le Président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs,
00:16:55manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat.
00:16:59La destitution est prononcée par le Parlement, constitué en Hauts-de-Cour,
00:17:02le Parlement, le Sénat et l'Assemblée Nationale.
00:17:05La proposition de réunion de la Hauts-de-Cour, adoptée par une des assemblées du Parlement,
00:17:09est aussitôt transmise à l'autre, qui se prononce dans les quinze jours.
00:17:12La Hauts-de-Cour est présidée par le Président de l'Assemblée Nationale.
00:17:16Elle statue dans un délai d'un mois un bulletin secret sur la destitution,
00:17:21sa décision et des faits immédiats.
00:17:24Les décisions prises en application du présent article
00:17:26sont la majorité des deux tiers des membres composant l'Assemblée concernée ou la Hauts-de-Cour.
00:17:31Important, je vous le dis, deux tiers des membres.
00:17:33Toute délégation de vote est interdite,
00:17:35se sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion de la Hauts-de-Cour, etc.
00:17:40Voilà, et il se fait qu'il y a 15 jours,
00:17:46le chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon,
00:17:49a appelé, samedi 14 septembre donc,
00:17:52le Parti Socialiste à permettre la motion de destitution d'Emmanuel Macron,
00:17:56dont la reçabilité doit être examinée mardi par le bureau de l'Assemblée.
00:18:00Elle a été examinée et je crois, Marc Gauthier, bonjour, vous êtes juriste.
00:18:05Bonjour Marc Gauthier.
00:18:07Vous êtes là ?
00:18:09Oui, bonjour, vous m'entendez ?
00:18:10Oui, très bien, très bien.
00:18:12Alors Marc Gauthier, vous êtes juriste, vous êtes cofondateur du collectif d'avocats et juristes Les 300.
00:18:17Eh bien, il faut toujours être nombreux, l'union fait la force.
00:18:20Et alors justement, il y a ce qui a été lancé, donc, par la France Insoumise,
00:18:28en disant, voilà, il faut absolument que cette motion passe, en tout cas.
00:18:34Et juste avant de vous donner la parole,
00:18:37je voudrais vous faire écouter ce qu'a dit Manuel Bompard,
00:18:41il y a, sur BFM TV, il y a quelques jours,
00:18:45face à Pauline de Malherbe.
00:18:47Écoutez Manuel Bompard, le porte-parole de la France Insoumise.
00:18:50Nous sommes 81 députés à avoir déposé cette demande de résolution
00:18:55pour qu'elle soit débattue à l'Assemblée Nationale pour la destitution du président de la République.
00:18:58C'est l'article 68 de la Constitution.
00:19:00Ensuite, il faut que ça soit examiné au bureau de l'Assemblée Nationale.
00:19:02Pour l'instant, il n'y a pas eu de réunion du bureau de l'Assemblée Nationale.
00:19:05Mais au bureau de l'Assemblée Nationale, le nouveau Front Populaire est majoritaire.
00:19:08Donc, je pense que notre procédure peut passer cette étape.
00:19:11Et ensuite, il faut un vote des deux tiers des députés à l'Assemblée Nationale
00:19:15Or, les députés macronistes représentent moins d'un tiers des députés à l'Assemblée Nationale.
00:19:18Donc, si les oppositions sont vraiment des oppositions...
00:19:21Si l'ERN vote avec vous, quoi ?
00:19:22Non, pas seulement l'ERN.
00:19:23Si les oppositions sont vraiment des oppositions,
00:19:26là, tout le monde sera mis au pied du mur.
00:19:27Mais si les oppositions sont vraiment des oppositions,
00:19:30alors oui, il est possible de faire avancer cette procédure de destitution.
00:19:33Alors, Marc Gauthier, est-ce que c'est possible, effectivement ?
00:19:37Est-ce que d'abord, ce que vous disiez, la responsabilité, ça a passé, je crois, mardi dernier ?
00:19:43Oui, oui, absolument, c'est passé.
00:19:45Alors, vous avez plusieurs points à préciser pour les auditeurs.
00:19:49C'est que la procédure de destitution actuelle a été revue en 2007
00:19:54pour qu'elle soit rendue plus facile,
00:19:56compte tenu de l'inviolabilité quasiment générale
00:19:59dont bénéficiait le chef de l'État.
00:20:01Donc, aujourd'hui, vous pouvez, en fait, destituer un président de la République
00:20:05simplement avec ce que vous avez raté en tout début d'émission,
00:20:08lorsque ce comportement-là fait un manquement grave,
00:20:11suffisamment incompatible avec l'université de son mandat.
00:20:14Or, là, ce qui se passe, c'est que vous pouvez avoir un motif de destitution
00:20:19qui a été invoqué par la France Insoumise, enfin le Nouveau Front Populaire,
00:20:22qui, finalement, sort un peu des clous du cadre purement juridique.
00:20:26Et or, là, ils le veulent destituer le président
00:20:29parce qu'il n'aurait pas nommé un premier ministre
00:20:31en fonction de la nouvelle majorité parlementaire.
00:20:33Donc, un petit point d'explication technique très rapide,
00:20:36et après, je mettrai les deux pieds dans le plat.
00:20:37Le président n'a pas en soi l'obligation constitutionnelle
00:20:41de nommer le premier ministre en fonction de la nouvelle majorité parlementaire.
00:20:44Oui, c'est ça. Il n'était pas obligé de nommer Lucie Castex pour ne parler que d'elle.
00:20:49Non, voilà, c'est ça. Donc, faire ça serait plus respectueux pour la démocratie,
00:20:53comme on l'a d'ailleurs vu précédemment avec Chirac en 86,
00:20:56Balladur en 93, Jospin en 97.
00:20:58Et théoriquement, c'est suicidaire de ne pas le faire
00:21:01car ça met le gouvernement en position de sauter par des motions de censure.
00:21:04On ne pourra pas non plus venir invoquer une sorte de tradition,
00:21:07ou une coutume du passé qui obligerait le président à le faire.
00:21:10Car au niveau constitutionnel, ce n'est pas reconnu en France, la tradition et la coutume.
00:21:14Mais en fait, tout ça n'est pas un réel problème.
00:21:16Il suffit juste de voter une motion de censure, comme dit précédemment,
00:21:19avec les oppositions.
00:21:20Sauf que vu que le pouvoir législatif et les oppositions du dernier dernier
00:21:24sont prêts à faire son pacte,
00:21:25ils se couchent, comme d'habitude,
00:21:27en trahissant un peu le droit de défense.
00:21:29Et puis comme ça, au gouvernement que M. Barnier a nommé,
00:21:32on arrose un peu tous les partis, on contente un petit peu tout le monde,
00:21:35sauf que ça ne représente pas et on fait une sorte de bras d'honneur au droit de défense.
00:21:39Mais alors justement, Marc Gauthier,
00:21:41parce qu'on peut penser ce qu'on veut du président de la République,
00:21:44et chacun a son opinion,
00:21:45mais moi ça m'a paru effectivement, enfin moi et pas seulement moi,
00:21:48ça a paru assez léger quand même.
00:21:52C'est-à-dire, procédure de destitution, c'est quand même un acte grave.
00:21:55Est-ce que ça méritait, en tout cas,
00:21:58vous avez très bien expliqué que juridiquement, ça ne tient pas vraiment complètement debout,
00:22:03mais est-ce que ça méritait, est-ce qu'aujourd'hui,
00:22:07d'abord, juste, est-ce qu'il y a, en circonstances publiques,
00:22:11il n'y a pas eu de destitution, de procédure de destitution ?
00:22:13Ça n'a jamais existé, jusqu'ici.
00:22:15Il y a eu des procédures de destitution qui ont été lancées en 2001-2016,
00:22:19mais qui n'ont pas abouti.
00:22:20D'accord. Et alors aujourd'hui, si quelqu'un justement,
00:22:24qui soit d'ailleurs LFI, ou RN, ou ailleurs, etc.,
00:22:27veut lancer une procédure, est-ce qu'il y a des motifs aujourd'hui,
00:22:31et je parle en dehors des opinions politiques ou des opinions délégiques de chacun,
00:22:36pour lancer une procédure de la sorte,
00:22:39parce que vous avez encore une fois dit, démontré,
00:22:42que ce n'était pas vraiment complètement le cas avec celle de la France insoumise ?
00:22:46Tout à fait. Je vous remercie de cette interrogation,
00:22:49parce que ça me permet justement de mettre les deux pieds dans le plat,
00:22:51comme je l'annonçais au début.
00:22:52C'est qu'en fait, le pouvoir législatif sait très bien
00:22:56qu'il y a pléthore de motifs graves pour destituer Macron.
00:22:59Pléthore ? Vous n'y allez pas avec le dos de la cuillère, Marc ?
00:23:04Certainement, si vous me connaissez.
00:23:06Mais je vais vous donner juste quelques exemples.
00:23:09Des exemples très marquants. Vous allez voir, c'est plié.
00:23:12La violation, par exemple, systématique de l'article 35 de la Constitution
00:23:16par le Président, ainsi que le droit international de la guerre,
00:23:18en matière de guerre, parce que l'article 35 de la Constitution parle de guerre.
00:23:21En avril 2018, on bombarde la Syrie avec nos petits copains américains et anglais,
00:23:27ce qui est déjà illégal du point de vue du droit international,
00:23:29car ce n'est pas autorisé par le Conseil de sécurité de l'ONU,
00:23:32et ce n'est pas non plus sollicité par le gouvernement légitime à l'époque de la Syrie.
00:23:35Mais surtout, c'est que nous, en France, on va bombarder un autre État.
00:23:39Il faut donc activer la procédure de l'article 35,
00:23:41ce qui n'a pas été fait à l'époque par Macron.
00:23:43Il y a tout un formalisme à respecter.
00:23:45Or, là, si vous voulez un sujet d'un petit peu plus d'actualité,
00:23:50et qui est chaud bouillant, c'est l'Ukraine.
00:23:52Parce que figurez-vous, et là, je vais vous donner un scoop, André, vous allez être content,
00:23:55tous les auditeurs de Sud Radio vont être les premiers à avoir ce scoop.
00:23:59En Ukraine, sachez que d'après la propre doctrine juridique officielle
00:24:03de l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire,
00:24:06sorti en mai 2022, et qui dépend directement du ministère des armées,
00:24:10la France est bien en guerre contre la Russie.
00:24:12Eh oui.
00:24:13Parce que figurez-vous que les chercheurs en droit spécialisés dans les conflits armés
00:24:19considèrent qu'à partir du moment où la France, y compris via l'OTAN,
00:24:23participe à la planification et à la supervision des opérations militaires,
00:24:27elle devient co-belligérante.
00:24:28Ah oui, même si elle le fait sur le territoire français,
00:24:32même si elle le fait en préparant, disons, des soldats ukrainiens, par exemple,
00:24:36en les formant, c'est être co-belligérant ?
00:24:40Du point de vue juridique ?
00:24:42Ah non, c'est la planification et la supervision des opérations militaires sur le terrain.
00:24:46Vous pouvez envoyer des instructeurs, vous pouvez envoyer du matériel militaire,
00:24:50vous pouvez envoyer des milliards et des milliards d'euros,
00:24:52juridiquement, vous ne serez pas considéré comme co-belligérant.
00:24:54Mais par contre, si vous faites de la supervision des opérations militaires sur place,
00:24:58et la planification, là c'est dedans.
00:25:00Or, figurez-vous, on a déjà l'épreuve depuis au moins septembre 2022,
00:25:04ça a été lâché par des journalistes, au contraire, du New York Times,
00:25:08qui ont démontré qu'en fait, l'OTAN participait à la planification des opérations militaires sur place.
00:25:13Donc les preuves sont dans le domaine public, et donc du coup, c'est quand même assez cocasse.
00:25:16Si vous voulez, quand vous avez Macron qui passe son temps à dire qu'on n'est pas en guerre contre la Russie,
00:25:20soit désavoué contre la propre doctrine juridique qui émane de son propre ministère des armées.
00:25:24C'est quand même assez cocasse.
00:25:26Petit aparté, si vous m'y autorisez André, puisqu'on parle de l'Ukraine.
00:25:30Parce que moi j'en ai aussi un petit peu ras-le-bol d'entendre toute cette propagande anti-russe qui n'est pas du tout légitime.
00:25:34Ça c'est justement que les journalistes d'investigation qui sont basés à Washington,
00:25:38donc très près du pouvoir politique américain,
00:25:40ont enquêté sur les origines réelles de cette guerre,
00:25:43et se sont même fait fact-checker par d'autres confrères aux Etats-Unis.
00:25:46Figurez-vous que leurs conclusions sont sans tripotons possibles et sans rappel.
00:25:50Ce sont bien les Américains qui ont préparé et lancé cette guerre,
00:25:53dont un des points culminants a été le fameux coup d'État de Maïdan en 2014.
00:25:56C'est vrai. Alors Marc, juste je vous interromps, on va faire un débat complet après vous là-dessus,
00:26:03et donc on va en reparler de ça.
00:26:05Donc c'est pas pour arrêter votre aparté, mais on va en parler effectivement, bien sûr,
00:26:102014, les accords de Minsk et compagnie.
00:26:13Mais revenons à ce que vous avez dit, qui est quand même très important.
00:26:16Ce que vous dites, c'est-à-dire que, en fait,
00:26:20participer à la planification des opérations sur le territoire ukrainien,
00:26:24vous dites que les journalistes américains et beaucoup d'autres,
00:26:27l'OTAN, donc le fait, ou l'a fait,
00:26:30et avec des participations de la France, notamment.
00:26:33Oui, c'est ça. Supervision et planification des opérations militaires.
00:26:36D'accord.
00:26:38En droit des conflits armés, vous êtes co-déligé.
00:26:40Donc ça c'est du droit, c'est peu importe les opinions de chacun,
00:26:43je comprends.
00:26:45Non, mais il faut le dire, oui. D'accord.
00:26:49Voilà, donc ça c'était un petit exemple avec deux facettes,
00:26:51une fois pour la Syrie et une fois pour l'Ukraine.
00:26:53Mais en fait, comme je vous le disais tout à l'heure, il y a pléthore.
00:26:55Vous pouvez aussi prendre, par exemple,
00:26:57sur des choses un petit peu moins graves, mais tout de même
00:26:59qui portent atteinte à la dignité de la fonction, parce que c'est aussi ça.
00:27:01La procédure de destitution actuelle,
00:27:03elle est surtout légitime lorsqu'elle porte atteinte
00:27:05à la dignité de la fonction, au-delà des aspects juridiques
00:27:07et même au-delà de la violation des articles de la Constitution.
00:27:10Mais Macron, vous vous souvenez, lorsqu'il a dit
00:27:12qu'il voulait emmerder une partie des Français,
00:27:14ceux, par exemple, qui n'étaient pas vaccinés Covid-19,
00:27:16et bien ça, ça constitue un manquement aussi
00:27:18à ses devoirs, qui sont incompatibles avec l'exercice
00:27:20de son mandat et qui portent atteinte à la dignité de la fonction.
00:27:22Il faut rappeler que Macron n'est qu'un petit
00:27:24mandataire et que celui qui est souverain
00:27:26c'est pas lui, c'est le peuple,
00:27:28d'après la Constitution. Donc bien sûr,
00:27:30avec de tels trompements, il trahit ce qu'il est censé incarner,
00:27:32à savoir la représentation de l'unité de la nation
00:27:34et en même temps de tous les Français.
00:27:36Non, je vois. Alors ça, c'est effectivement un point de vue
00:27:38à la fois, je dirais, politique
00:27:40comoral, qui est très important, mais enfin
00:27:42je trouve que ça encore
00:27:44on pourrait discuter, effectivement, sur le
00:27:46j'ai envie d'emmerder les non-vaccinés,
00:27:48on en a beaucoup parlé ici, mais ce que vous dites
00:27:50Marc Gauthier, c'est-à-dire ce qui est
00:27:52intéressant, c'est que donc, en fait
00:27:54vous dites, vous, que selon
00:27:56les règles juridiques, en tout cas
00:27:58d'un certain nombre d'instituts, etc.
00:28:00l'OTAN est
00:28:02comme élégérant et donc la France
00:28:04est comme élégérante et est en guerre
00:28:06en fait avec la Russie, quelque part,
00:28:08de facto et non pas de juré,
00:28:10quoi, mais voilà.
00:28:11Oui, c'est ça, mais en fait, ça provient des professeurs
00:28:13agrégés qui font la doctrine juridique
00:28:15au sein de cet institut, l'école militaire,
00:28:17qui dépend du ministère des armées, donc c'est ce que
00:28:19je vous disais, c'est quand même assez rigolo, entre guillemets,
00:28:21qu'ils soient désavoués par ces propres services.
00:28:23Mais surtout, c'est que
00:28:25il n'y a pas que ça, si vous voulez, vous savez
00:28:27qu'on avait parlé des F-16.
00:28:29Les F-16, oui.
00:28:31En fait, ils prenaient un soin tout particulier
00:28:33à ne pas faire décoller les F-16
00:28:35des pays qui entourent l'Ukraine et l'Union Européenne
00:28:37pour aller bombarder ou faire les missions par rapport à la guerre
00:28:39avec la Russie, parce que si c'était le cas,
00:28:41c'était aussi considéré par la doctrine juridique
00:28:43comme un acte de co-belligérance.
00:28:45Donc quand les F-16 décollent, ils doivent au moins
00:28:47stationner quelques instants sur le territoire ukrainien
00:28:49et ensuite partir faire leurs missions
00:28:51pour aller attaquer la Russie ou défendre.
00:28:53Ils prennent un soin tout particulier pour ne pas être co-belligérants.
00:28:55Sauf que vous avez compris que ça ne sert plus à rien,
00:28:57puisque dès le moment où la doctrine juridique
00:28:59identifie qu'on l'est parce qu'on participe
00:29:01à cette planification et à la supervision des opérations militaires,
00:29:03le truc des F-16,
00:29:05c'est une petite cerise sur le gâteau.
00:29:07C'est comme l'histoire aujourd'hui, on va en reparler aussi
00:29:09dans le débat des missiles à longue portée.
00:29:11Des fameux missiles à longue portée.
00:29:13Oui, tout à fait.
00:29:15Ils prennent un soin particulier à ne pas vouloir rentrer en guerre
00:29:17contre la Russie, mais le problème c'est qu'au niveau juridique, on l'est.
00:29:19Mais alors justement,
00:29:21je voudrais demander à
00:29:23Marc Gauthier, vous êtes juriste, cofondateur
00:29:25et vous êtes citoyen français,
00:29:27à quoi sert, à votre avis,
00:29:29aujourd'hui, est-ce qu'elle sert à quelque chose
00:29:31ou c'est une action de communication
00:29:33au mieux
00:29:35ou au pire
00:29:37de la France insoumise
00:29:39en lançant cette procédure d'institution
00:29:41qui, encore une fois, suit son cours ?
00:29:43Oui, ils savent que ça
00:29:45n'aboutira pas, déjà parce que le motif,
00:29:47ça peut être une sanction politique
00:29:49parce que c'est ce qui est voulu dans l'esprit
00:29:51de cet article 68, ce n'est pas une sanction juridique,
00:29:53c'est une sanction politique. Après, si on doit juger
00:29:55Macron sur un plan juridique, on peut toujours aller le chercher
00:29:57lorsque son inviolabilité sautera,
00:29:59lorsque son mandat s'arrêtera. Mais la France insoumise
00:30:01était avec un motif aussi presque
00:30:03ridicule parce qu'il n'y a pas
00:30:05de chose qui prend en compte dans la constitution que ça ne sera pas voté.
00:30:07Et donc c'est là où vous pourrez aussi
00:30:09voir un peu tout le côté
00:30:11un petit peu manipulatoire,
00:30:13le côté un peu même de trahison des représentants
00:30:15de la nation parce que, quelque part, ils n'utilisent
00:30:17pas des motifs que l'on a depuis des années
00:30:19et qui sont actés, qui sont passés,
00:30:21qui sont avérés, parce que moi je me dis que c'est pas long
00:30:23comme le bras, avec vous, là, aujourd'hui, je ne peux pas tout éliminer
00:30:25mais il y a quelque chose dans mon bras.
00:30:27Et donc, du coup, c'est un peu politique aussi.
00:30:29Alors certes, ils l'ont mauvaise parce que
00:30:31on n'a pas choisi le premier ministre
00:30:33qu'ils auraient souhaité, mais on voit
00:30:35que c'est des intérêts politiciens.
00:30:37En fait,
00:30:39c'est ça, c'est-à-dire qu'on ne prend pas
00:30:41les prétextes qui sont des prétextes
00:30:43lourds, en tout cas selon vous, et selon
00:30:45ce que vous me dites, on prend
00:30:47effectivement un prétexte dont on sait qu'il n'aura
00:30:49aucune chance d'aboutir.
00:30:51Oui, c'est ça, et donc c'est là
00:30:53où c'est pris, si vous voulez.
00:30:55Il y a plein d'autres
00:30:57exemples, on pourrait parler du recours
00:30:59systématique au cabinet étranger
00:31:01pour faire la politique de la nation, dans des domaines particulièrement
00:31:03sensibles comme l'armée française.
00:31:05On pourrait parler aussi
00:31:07bien sûr de la crise Covid, la façon dont
00:31:09le président a donné l'impulsion,
00:31:11qui a promulgué des lois, qui allait à l'encontre
00:31:13des traités protecteurs des droits de l'homme
00:31:15dans l'ordre international. Oui, mais alors ce que vous dites,
00:31:17Marc Gauthier, ce qui est intéressant,
00:31:19sur le fond, parce que vous avez donné
00:31:21quand même deux exemples forts,
00:31:23ce qui est intéressant, c'est que les politiques
00:31:25quels qu'ils soient, qu'ils soient
00:31:27pour macronistes ou pas macronistes,
00:31:29ne choisissent pas les bonnes pistes
00:31:31et en fait font tout pour
00:31:33presque faire des leurres, justement,
00:31:35pour ne pas parler de ce qui compte.
00:31:37Oui, le pouvoir législatif
00:31:39ne joue plus son rôle de contre-pouvoir, mais ça on l'avait compris,
00:31:41ça fait bien longtemps qu'il n'y est plus dans ce rôle,
00:31:43c'est très très très pris, et les gens ne se rendent
00:31:45pas compte à quel point c'est dangereux, parce que finalement
00:31:47vous avez un exécutif qui fait ce qu'il veut. Une fois qu'il est élu,
00:31:49il fait ce qu'il veut. Si le Parlement
00:31:51se transforme en un simple centre d'enregistrement,
00:31:53ne fait pas son rôle minima,
00:31:55adéquat, et bien
00:31:57c'est fini, vous avez un pouvoir autoritaire
00:31:59qui peut même devenir totalitaire.
00:32:01Car tel est mon bon plaisir,
00:32:03comme disait un certain Louis XIV.
00:32:05Merci Marc Gauthier, en tout cas
00:32:07merci pour vos informations et vos exercicements.
00:32:09Écoutez, c'est à discuter
00:32:11et on continuera d'en discuter.
00:32:13Un peu plus, peut-être, de la fin ?
00:32:15Oui, allez-y.
00:32:17C'est juste pour vous dire, nous on est venus voir,
00:32:19justement, au collectif, des personnes qui étaient
00:32:21particulièrement au courant des rouages de la politique.
00:32:23Et ils nous ont confié ceci, tout en étant très prudents
00:32:25et en ne quittant pas de mots. Mais ils nous ont dit la chose suivante.
00:32:27Pour eux, c'est très clair,
00:32:29la situation est simple. Ils identifient un grand
00:32:31nombre de représentants de la nation que dans trois catégories
00:32:33possibles. Petit A, soit des lâches.
00:32:35Petit B, soit des hypocrites et profiteurs
00:32:37de la nation. Et petit C, soit des
00:32:39corrompus et traîtres.
00:32:41Eh bien, vous les aviez habillés pour l'hiver, là.
00:32:43Vous les aviez habillés pour l'hiver, Marc Gauthier.
00:32:45C'est pas moi qui l'ai dit, mais en tout cas, quand j'ai entendu ça, j'étais d'accord.
00:32:47Ouais, écoutez, je pense quand même
00:32:49qu'il y en a qui font leur boulot et qui sont pas tous,
00:32:51tous, tous, comme disait l'autre,
00:32:53comme disait Coluche,
00:32:55tous, un pour tous, tous pourris.
00:32:57Donc, écoutez,
00:32:59à suivre, en tout cas, mais on vous a
00:33:01écoutés et c'est intéressant
00:33:03ici d'avoir toutes les opinions
00:33:05et surtout, tous les engagements.
00:33:07Et alors, moi, je vais vous donner le bon numéro
00:33:09si vous voulez réagir à notre émission.
00:33:110 826 300 300
00:33:130 826 300 300
00:33:15Notre antenne vous est ouverte.
00:33:17On se retrouve tout de suite.
00:33:19Le français parle pour français.
00:33:21Je n'aime pas
00:33:23la blanquette de veau.
00:33:25Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:33:27Sud Radio Bercov
00:33:29dans tous ses états.
00:33:31Il y a ceux qui partent et il y a
00:33:33ceux qui restent. Et oui,
00:33:35je suis venu d'Armanin
00:33:37à Tal et tous les autres.
00:33:39Je suis venu te dire que je m'en vais
00:33:41et que tes larmes n'y pourront rien changer.
00:33:43Et quand ils parlent et quand ils font les discours
00:33:45d'ailleurs devant leurs successeurs, c'est très
00:33:47intéressant parce qu'ils disent
00:33:49des choses. Et hier,
00:33:51justement, dans la
00:33:53passation des pouvoirs
00:33:55d'Armanin et à Tal,
00:33:57et bien c'était très intéressant.
00:33:59Écoutez.
00:34:01Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:34:03Les perles du jour.
00:34:05À tous les hypocrites
00:34:09de gauche à droite.
00:34:13Vous voyez quand ils nous quittent.
00:34:19Mais non, ceux qui nous quittent,
00:34:21ils ne sont pas tous hypocrites. Il ne faut pas exagérer.
00:34:23Non, non, non. Mais qu'est-ce
00:34:25que vous voulez ? Ils soignent leur sortie aussi.
00:34:27Et par exemple, le ministre
00:34:29de l'Intérieur, Gérald
00:34:31d'Armanin, qui vient d'être remplacé
00:34:33par Bruno Retailleau,
00:34:35eh bien, il s'est fendu d'un discours
00:34:37et je dois dire
00:34:39que je ne vais pas faire
00:34:41au début des commentaires car sur les réseaux
00:34:43sociaux, il y a un tweetos
00:34:45un internaute
00:34:47qui a fait un montage
00:34:49assez rigolo, je dois dire,
00:34:51des déclarations
00:34:53de Gérald d'Armanin.
00:34:55Écoutez.
00:34:57Je m'appelle Gérald Moussa
00:34:59Jean d'Armanin.
00:35:01Mon père, à la maternité
00:35:03de Valenciennes, voulait écrire Moussa d'Armanin.
00:35:05Moussa d'Armanin.
00:35:07Moussa d'Armanin.
00:35:09Du nom de mon grand-père,
00:35:11tiraillur algérien qui avait servi la France.
00:35:13Ah ouais, le mec, dès qu'il n'est plus au gouvernement,
00:35:15il assume enfin qu'il a des origines algériennes.
00:35:17Moussa d'Armanin,
00:35:19l'algérien.
00:35:25Il est assez évident, si nous sommes honnêtes,
00:35:27que si je m'étais appelé Moussa d'Armanin,
00:35:29je n'aurais pas été élu maire et député
00:35:31et sans doute n'aurais-je pas été
00:35:33visé à l'intérieur du premier coup.
00:35:35Donc, tranquillement, le mec reconnaît qu'il y a
00:35:37un racisme d'État, un racisme systémique
00:35:39dont lui-même a fait partie.
00:35:41Depuis quelques semaines,
00:35:43je m'intéresse particulièrement, M. Benzema est en lien,
00:35:45on le sait tous, notoire,
00:35:47avec les frères musulmans.
00:35:49Il doit être schizophrène, c'est pas possible.
00:35:51Ça m'a toujours choqué d'entrer dans un hypermarché et de voir qu'il y avait,
00:35:53en arrivant, un rayon de telle cuisine
00:35:55communautaire et de telle autre à côté.
00:35:57C'est comme ça que ça commence, ce communautarisme.
00:35:59D'Armanin, t'as perdu la mémoire ou quoi ?
00:36:01Vous êtes prête, si je comprends bien, à ne même pas légiférer
00:36:03sur les cultes et vous dites que l'Islam n'est même pas un problème.
00:36:05Non, mais lui, c'est un sketch.
00:36:07Lui, c'est un sketch.
00:36:09Alors, c'est intéressant quand même
00:36:11parce que voilà quelqu'un qui a été
00:36:13ministre de l'Intérieur pendant plusieurs années,
00:36:15qui apprenait, effectivement,
00:36:17qui allait, après chaque attentat,
00:36:19en disant ça ne peut plus se reproduire,
00:36:21et qui prenait des positions. Et tout d'un coup,
00:36:23tout d'un coup, il dit oui,
00:36:25il dit, eh bien,
00:36:27si je m'appelais Moussa,
00:36:29j'aurais jamais réussi, j'aurais jamais été
00:36:31ministre, j'aurais jamais été
00:36:33quelqu'un. Et la personne,
00:36:35l'internaute, dit alors, vous admettez
00:36:37la France est raciste systémique ?
00:36:39Evidemment, ça ne veut rien dire.
00:36:41Il n'admet rien du tout.
00:36:43Parce que, je vous
00:36:45signale que, qui était derrière
00:36:47lui pendant que Gérald D'Armanin faisait
00:36:49son discours ?
00:36:51Il avait Ousmane Nassrou.
00:36:53Conseil régional d'Île-de-France
00:36:55et nouveau secrétaire d'État de la Citoyenneté
00:36:57et de la lutte contre les
00:36:59discriminations. Depuis quand
00:37:01en France, on arrête quelqu'un
00:37:03parce qu'il s'appelle Ousmane, ou autre ?
00:37:05Depuis quand ? Et là,
00:37:07il abonde dans ce que les bonnes âmes
00:37:09des Global Young Leaders et autres
00:37:11appellent le racisme systémique
00:37:13des Français. Mais ça veut dire quoi
00:37:15ça ? Et vous avez vu
00:37:17les extraits qu'a mis cette internaute,
00:37:19c'est intéressant. Il dit alors,
00:37:21oui Benzema, il ne voit pas les trucs avec les islamistes,
00:37:23et moi, je suis très
00:37:25choqué, dit encore
00:37:27Gérald D'Armanin,
00:37:29quand je vais dans certains
00:37:31grands magasins et que je vois des rayons communautaires,
00:37:33c'est du communautarisme, et puis
00:37:35face à Marine Le Pen, il dit alors,
00:37:37ah bon, vous ne trouvez pas que l'islam est un problème ?
00:37:39Alors, pendant
00:37:41très longtemps, il joue à ça,
00:37:43et là, il se souvient,
00:37:45il se souvient de façon
00:37:47tout à fait
00:37:49miraculeuse, qu'il s'appelle Moussa.
00:37:51Et il dit, voilà,
00:37:53je suis né Moussa, mon grand-père
00:37:55a servi la France, et c'est évident,
00:37:57et voilà,
00:37:59c'est parce que,
00:38:01mais si je m'étais appelé Moussa, etc.
00:38:03Attendez, c'est franchement,
00:38:05c'est pas...
00:38:07Qu'est-ce que je pourrais dire ? Je ne dis pas que ça fait
00:38:09faux cul, n'exagérons rien,
00:38:11mais c'est pas sérieux. C'est pas sérieux.
00:38:13Encore une fois, et vous parlez,
00:38:15hier, il y avait,
00:38:17derrière vous, Gérald D'Armanin,
00:38:19il y avait Ousmane Nassrou, ok ?
00:38:21Un dénommé secrétaire d'Etat. Donc,
00:38:23arrêtez cette espèce de comédie,
00:38:25comme arrêtez
00:38:27Gabriel Attal de se préoccuper
00:38:29et de savoir, alors il était là,
00:38:31Gabriel Attal, en disant,
00:38:33est-ce qu'il réclame
00:38:35des garanties sur la PMA,
00:38:37la procréation médicale assistée,
00:38:39sur le droit à l'IVG, sur les droits LGBT ?
00:38:41Comme si, effectivement, ce nouveau
00:38:43gouvernement allait renverser
00:38:45tout cela, changer les lois,
00:38:47supprimer, effectivement, la PMA,
00:38:49les droits à l'IVG ou les droits LGBT.
00:38:51Intéressant, on n'oublie jamais,
00:38:53les politiciens sont toujours des politiciens,
00:38:55alors en partant, on glisse
00:38:57des petites choses,
00:38:59des petits trucs, comme ça on dit,
00:39:01ça va les gêner un peu, et puis je me refais
00:39:03une virginité, voilà,
00:39:05je m'appelle Moussa d'un côté,
00:39:07je suis LGBT,
00:39:09etc. de l'autre.
00:39:11Franchement, D'Armanin,
00:39:13franchement Attal, allez,
00:39:15vous êtes un peu mieux que ça,
00:39:17on mérite, nous aussi,
00:39:19un peu mieux que ça, arrêté,
00:39:21avec ces espèces d'omélies
00:39:23qui ne sont que des
00:39:25abolis biblo-dinalités
00:39:27sonores.
00:39:29Sud Radio
00:39:31Bercov, dans tous ses états,
00:39:33le face-à-face.
00:39:35Alors, dans le face-à-face
00:39:37aujourd'hui, nous faisons le point sur
00:39:39la guerre en Ukraine, avec
00:39:41Xavier Moreau, historien
00:39:43et analyste politico-stratégique, et le
00:39:45colonel Perdejong, vice-président de l'Institut
00:39:47Temis, spécialiste géopolitique
00:39:49et ancien colonel
00:39:51des troupes de marines. Et je rappelle que
00:39:53Xavier Moreau est fondateur et président de l'Institut
00:39:55StratPol, StratPol, StratStratégie,
00:39:57pol comme politique, vous n'êtes pas
00:39:59foulé, mais c'est bien, vous avez raison, il faut être clair.
00:40:01Et puis je rappelle que le colonel Perdejong
00:40:03a publié
00:40:05aux éditions Mareuille, Agir
00:40:07entre les lignes, c'est bien,
00:40:09c'est mieux que nager entre deux os, effectivement.
00:40:11En tout cas, c'est d'actualité. C'est d'actualité,
00:40:13vous publiez bientôt, en octobre,
00:40:15un livre qui s'intitulera comment ?
00:40:17-"Poutine, l'ordre fort", c'est le même éditeur.
00:40:19-"L'ordre fort", voilà, le seigneur
00:40:21de la guerre, seigneur S.E.I. et
00:40:23pas S.A.I., enfin on verra.
00:40:25On verra la suite, on verra la fin de suite.
00:40:27Alors effectivement, messieurs, d'abord
00:40:29merci, merci d'être là, et merci
00:40:31d'être avec nous pour un débat
00:40:33justement sur, voilà,
00:40:35cette guerre qui a commencé
00:40:37un certain mars
00:40:392022, nous sommes en septembre
00:40:412024,
00:40:43et effectivement,
00:40:45pour Xavier Moreau,
00:40:47pourquoi la Russie a gagné ?
00:40:49En tout cas,
00:40:51c'est sujet, en tout cas, à interrogation,
00:40:53pour le moins, et contestation,
00:40:55mais c'est intéressant de voir
00:40:57ce qui se passe aujourd'hui,
00:40:59et juste, je voudrais
00:41:01vous demander,
00:41:03et ça m'intéresse, et je voudrais
00:41:05commencer par vous, Colonel Perdejon,
00:41:07nous avons reçu juste avant vous,
00:41:09je ne sais pas si vous l'avez écouté,
00:41:11Marc Gauthier, qui est juriste, qui est du
00:41:13collectif des 300, et Marc Gauthier,
00:41:15il dit, on parlait de la procédure de destitution
00:41:17d'Emmanuel Macron, lancée
00:41:19par la France insoumise,
00:41:21il dit, oui, mais ça, ça n'aboutira pas,
00:41:23parce que, il dit, mais il y a d'autres,
00:41:25selon lui, il y a d'autres
00:41:27motifs
00:41:29qui sont nettement plus lourds
00:41:31d'après lui, et notamment,
00:41:33et je voudrais vous demander, à tous les deux
00:41:35d'ailleurs,
00:41:37selon le service des armées,
00:41:39l'institut des armées, qui dépend
00:41:41un peu du ministère des armées, pardon,
00:41:43il disait qu'aujourd'hui,
00:41:45l'OTAN et la France
00:41:47est co-belligérante
00:41:49par rapport à la Russie, c'est-à-dire
00:41:51qu'après lui, la France serait, je dis bien au conditionnel,
00:41:53en guerre avec la Russie,
00:41:55d'une certaine manière, non pas
00:41:57pour entraîner ou former
00:41:59en France des soldats
00:42:01ou des cadres,
00:42:03mais de participer à la stratégie
00:42:05en Ukraine de formation
00:42:07d'un certain nombre de gens.
00:42:09Est-ce que c'est le cas ou pas ?
00:42:11Est-ce qu'aujourd'hui, en fait, parce qu'on voit très très bien,
00:42:13on dit que la France n'est pas en guerre
00:42:15avec la Russie, pas du tout,
00:42:17et en même temps, il y a l'OTAN,
00:42:19il y a tout ce qui se joue à l'intérieur de l'OTAN.
00:42:21Qu'en est-il exactement ?
00:42:23C'est un sujet extrêmement difficile à évaluer. Pourquoi ?
00:42:25Parce qu'en fait, il y a un déni.
00:42:27Il y a le déni des Européens, le déni de la France,
00:42:29qui dit que non, on ne se bat pas contre la Russie.
00:42:31Encore que la France a fait un pas de plus,
00:42:33puisque rappelez-vous le débat, l'année dernière,
00:42:35le début de cette année, sur les histoires
00:42:37de troupes au sol. C'est vrai que les troupes au sol,
00:42:39c'était vraiment à des critères, et c'est d'ailleurs
00:42:41la raison pour laquelle les Américains,
00:42:43les Italiens, les Allemands ont toujours
00:42:45refusé strictement
00:42:47l'idée du Président Macron
00:42:49qui était d'envoyer des troupes au sol.
00:42:51Oui, il l'a dit, il l'a évoqué.
00:42:53Plus en plus, c'était très fort. L'ensemble des déclarations
00:42:55officielles des Allemands, des Américains principalement,
00:42:57était extrêmement nette. On n'enverra pas
00:42:59de troupes au sol, parce qu'on peut considérer
00:43:01qu'envoyer des troupes au sol sur le territoire
00:43:03ukrainien pouvait être considéré
00:43:05comme un engagement,
00:43:07comme une co-belligérance.
00:43:09Pour le reste, on voit bien que les Américains
00:43:11jouent un jeu extrêmement subtil.
00:43:13On voit bien qu'ils ne donnent pas à tous les F-16,
00:43:15ils ne donnent pas à l'ensemble de l'armement,
00:43:17les Allemands non plus, le Taurus n'a pas été
00:43:19donné aux Ukrainiens. Donc on voit bien que
00:43:21la belligérance fait qu'on va avec
00:43:23les Ukrainiens à 100%.
00:43:25En fait, on n'est pas à 100% avec les Ukrainiens.
00:43:27On a déclaré qu'on était à 100%
00:43:29avec eux, mais en fait, on ne fait pas,
00:43:31on va les aider. Pourquoi on va les aider ?
00:43:33Parce que l'Europe, et la France particulièrement,
00:43:35on est nous la profondeur stratégique
00:43:37que les Ukrainiens n'ont pas. Alors que les Russes
00:43:39ont une vraie profondeur stratégique qui est bien sûr démographique,
00:43:41géographique et industrielle. C'est le cœur du sujet.
00:43:43Donc on voit bien qu'on est dans
00:43:45une situation un peu bizarre,
00:43:47et qui est gérée par qui ? Par les Américains.
00:43:49C'est les Américains qui ont décidé qu'on ferait comme-ci,
00:43:51comme-ça. Donc c'est l'OTAN. On voit bien que l'OTAN...
00:43:53L'OTAN, c'est les Américains.
00:43:55Oui, c'est eux. On voit bien que l'OTAN
00:43:57n'est pas engagé à 100%. On voit bien qu'il y a une espèce
00:43:59de... Comment dire ? On est sur une ligne
00:44:01un petit peu grise. On n'est pas à 100%
00:44:03avec. Et je pense que c'était l'erreur
00:44:05des Ukrainiens, c'est d'avoir pensé,
00:44:07depuis le début de l'histoire, d'ailleurs, depuis
00:44:09le discours
00:44:11de 2007 de, comment dire,
00:44:13de Poutine à Munich, où il reprochait
00:44:15l'unipolarité mise en place
00:44:17par les Américains. Et c'est vrai que le reproche
00:44:19qui est de faux Américains, c'est de vouloir entraîner
00:44:21impérativement l'Ukraine et la Géorgie
00:44:23au sein de l'OTAN. Et c'est ça
00:44:25qui donne des boutons à Poutine.
00:44:27Et puis il y a eu Maïdan, et puis il y a eu Minsk,
00:44:29etc.
00:44:31On voit bien que les Américains étaient extrêmement offensifs,
00:44:33mais ils n'ont jamais pensé une seule seconde
00:44:35qu'ils pourraient être belligérants avec la Russie.
00:44:37Ils le font pas. Pourquoi ? A cause du nucléaire.
00:44:39Parce que le nucléaire, en fait, équilibre
00:44:41les forces, équilibre les moyens.
00:44:43Donc ce dialogue entre les deux grands
00:44:45fait qu'on s'équilibre. Et à l'heure où on parle,
00:44:47à l'instant, on voit bien
00:44:49qu'on est dans cette situation-là. En fait,
00:44:51les Américains ont émetté des discours
00:44:53vis-à-vis des Russes, et les Russes émettent des discours
00:44:55vis-à-vis des Américains, en disant qu'il se passe
00:44:57des choses sur le terrain.
00:44:59Si vous allez trop loin, si les lignes rouges sont franchies, etc.
00:45:01Alors justement, Xavier Moreau,
00:45:03je voudrais rappeler quelque chose qui est au coeur
00:45:05des discussions pour avancer.
00:45:07C'est les missiles britanniques Storm Shadow.
00:45:09Vous savez, jusqu'à présent, ils avaient imposé
00:45:11des restrictions à Kiev, en disant
00:45:13attention, la fourniture et l'utilisation
00:45:15de missiles de longue portée dans le conflit avec la Russie
00:45:17et donc visant le territoire russe
00:45:19ne ferait qu'escalader la violence.
00:45:21Selon des informations récupérées
00:45:23par Bloomberg, alors encore une fois au conditionnel,
00:45:25les Britanniques seraient prêts
00:45:27à débrider les missiles Storm Shadow
00:45:29confiés à Kiev, et à leur permettre
00:45:31d'eux-utilisation sur des cibles
00:45:33distantes en territoire. Russes,
00:45:35ces missiles, capables de frapper jusqu'à
00:45:37250 km de distance, utilisent
00:45:39un système de GPS opéré par le Pentagone,
00:45:41opéré par le Pentagone, etc.
00:45:43Alors, craint d'escalade ou pas,
00:45:45et puis la Russie répond, eh bien écoutez,
00:45:47si les Etats-Unis le voyaient au Munich s'impliquent davantage,
00:45:49au Kiev Starmer, eh bien nous répliquerons.
00:45:51Je pense
00:45:53que pour moi c'est un faux débat, parce que
00:45:55de toute manière, les Kieviens
00:45:57utilisent déjà la technologie
00:45:59américaine pour pouvoir frapper sur le territoire russe,
00:46:01simplement ils ne le font pas avec des missiles,
00:46:03ils le font avec des espèces d'ULM, les Foxbat,
00:46:05qui sont des ULM à hélice
00:46:07qui peuvent voler sur plus de 1000 km
00:46:09et qui sont chargés d'explosifs
00:46:11et qui par exemple, avec ça, ils ont réussi à toucher
00:46:13un dépôt de munitions à Tver,
00:46:15c'est à la même hauteur que Moscou en gros,
00:46:17donc ils peuvent frapper au-delà même de la portée
00:46:19du Storm Shadow
00:46:21ou de l'attaque MS,
00:46:23donc c'est pas
00:46:25quelque chose de nouveau,
00:46:27moi je suis assez
00:46:29serein, parce que de toute manière les Russes, en fait, on est comme
00:46:31pendant la guerre froide, c'est-à-dire qu'il ne faut
00:46:33pas considérer que la Russie
00:46:35fait la guerre à Kiev, la Russie
00:46:37fait la guerre à Washington et Washington fait la guerre à la Russie,
00:46:39et Kiev est un proxy, mais dans le monde,
00:46:41il y a d'autres proxys, il y a les Houthis par exemple,
00:46:43qui désormais, et c'est pas moi qui le dis,
00:46:45c'est dans The Telegraph
00:46:47et dans Bloomberg que vous venez de citer,
00:46:49c'est-à-dire que les Houthis ont chassé de la mer Rouge
00:46:51la flotte américaine, le groupe aéronaval
00:46:53américain, il n'y a plus aujourd'hui que des bateaux
00:46:55français, il y a le chevalier Paul notamment,
00:46:57et des dépôts britanniques,
00:46:59donc si jamais, par exemple,
00:47:01les Russes estiment que
00:47:03les Washington
00:47:05ou Londres livrent des missiles
00:47:07trop avancés,
00:47:09ils vont livrer, tout d'un coup on va voir
00:47:11que les Houthis ont des missiles de croisière supersonique
00:47:13anti-navire.
00:47:15Juste un mot,
00:47:17est-ce que vous considérez, on a parlé de ça,
00:47:19est-ce qu'aujourd'hui, il y a une vraie belligérance ou pas ?
00:47:21Entre l'OTAN et la Russie.
00:47:23Si vous voulez,
00:47:25qu'est-ce que c'est que la belligérance ?
00:47:27Pourquoi est-ce qu'il y a le Pearl Harbor en décembre 1941 ?
00:47:29Parce que les Américains ont gelé
00:47:31les avoirs japonais et ont mis un blocus
00:47:33sur la livraison des matières premières.
00:47:35En soi, le fait de prendre des sanctions
00:47:37contre la Russie, il y en a depuis 2014,
00:47:39c'est déjà un casus belli.
00:47:41Je suis d'accord avec le colonel Pyre de Jong,
00:47:43c'est qu'en fait,
00:47:45on est comme pendant la guerre froide.
00:47:47C'est-à-dire qu'on se fait la guerre,
00:47:49mais...
00:47:51La guerre est de moins en moins froide.
00:47:53Mon maître, Georges Henri Soutou,
00:47:55qui a écrit
00:47:57l'histoire de la guerre froide,
00:47:59le premier titre de son livre,
00:48:01mais ce n'était pas ses commerciales, c'était
00:48:03« La guerre de 50 ans ». Parce qu'il disait que ça s'appelait la guerre froide,
00:48:05mais elle n'était pas froide pour tout le monde.
00:48:07Demandez aux Coréens, aux Vietnamiens,
00:48:09aux Afghans, ce qu'ils en pensent.
00:48:11Je pense qu'on est en guerre froide, effectivement.
00:48:13Je retiens la phrase de Poutine,
00:48:15qui dit une phrase assez intéressante sur la guerre froide.
00:48:17En 2016 ou en 2018,
00:48:19je crois que c'est en 2016, il a dit très clairement
00:48:21« La Russie n'a pas perdu la guerre froide
00:48:23parce que la guerre froide n'est pas finie. »
00:48:25Il s'inscrit dans la continuité de 1991.
00:48:27En fait, il ne s'est rien passé.
00:48:29On est sur le même modèle. Mais encore une fois,
00:48:31pour Poutine, c'est intéressant de faire ça.
00:48:33Pourquoi ?
00:48:35Parce qu'il se repositionne après l'humiliation,
00:48:37entre guillemets, de 1991,
00:48:39la chute de l'URSS, etc.
00:48:41On voulait démembrer la Russie.
00:48:43On se moquait d'eux.
00:48:45Je me rappelle, à l'époque, avec Chirac.
00:48:47Chirac faisait un énorme effort vis-à-vis de Yeltsin
00:48:49de l'époque pour les réintégrer dans le système.
00:48:51On voit bien que l'histoire récente,
00:48:53en tout cas entre les années 1990 et les années 2000,
00:48:55même 2010, était assez humiliante
00:48:57pour les Russes, qui n'étaient pas très considérés.
00:48:59On le voit même encore aujourd'hui.
00:49:01On estime que leur système
00:49:03n'est pas fonctionnel.
00:49:05Ils ont le PIB de l'Espagne.
00:49:07On entend plein de trucs à gauche et à droite.
00:49:09On voit toujours les points faits,
00:49:11mais jamais les points forts.
00:49:13Le problème, c'est que Poutine s'est reconstruit
00:49:15à partir de 2005.
00:49:17Le jour où il a dit, très concrètement,
00:49:19la pire catastrophe de l'humanité,
00:49:21c'était la fin de l'URSS, quelque part.
00:49:23Du XXème siècle.
00:49:25De l'humanité, ce serait un peu trop.
00:49:27On voit bien
00:49:29qu'il se réinscrit
00:49:31sur un point de départ.
00:49:33C'est son point de départ de sa réflexion.
00:49:35Et toute la construction qu'on a,
00:49:37jusqu'à aujourd'hui, est fondée là-dessus.
00:49:39Elle est fondée sur le retour à un espèce de rééquilibrage.
00:49:41Et le fait qu'ils puissent le faire
00:49:43avec les Américains, on voit bien que tout le discours
00:49:45sur le nucléaire ne concerne pas les Français
00:49:47ni les Anglais. Il ne concerne que les Etats-Unis.
00:49:49On se comprend, etc.
00:49:51Et on revient sur l'histoire de l'armement
00:49:53qui est très important. Pourquoi ?
00:49:55Parce que le problème des missiles nucléaires, ils peuvent être lancés par des avions.
00:49:57Concrètement, l'arrivée des F-16
00:49:59pourrait poser problème. Quand vous mettez
00:50:01un F-16, vous mettez quoi sous un F-16 ?
00:50:03Ils ont tout une série d'avions.
00:50:05Mais le F-16, c'est très symbolique.
00:50:07C'est un avion américain, que je sache.
00:50:09Qu'est-ce qu'on va mettre là-dessous ? C'est ça la question.
00:50:11On voit bien que si on bricole le truc
00:50:13pour envoyer le missile à taper
00:50:15à l'endroit qui ne va pas bien... Parce que les Ukrainiens,
00:50:17on a un vrai problème avec les Ukrainiens.
00:50:19Les Ukrainiens, eux, sont dans l'obligation
00:50:21de nous entraîner, nous, Européens, dans la guerre
00:50:23pour des questions de groupe.
00:50:25On est ensemble, on y va, etc.
00:50:27L'Union fait la force, etc.
00:50:29Rappelez-vous, en février de cette année,
00:50:31ils ont tiré sur deux radars
00:50:33d'alerte
00:50:35du système nucléaire russe,
00:50:37qui protègent
00:50:39les intérêts vitaux.
00:50:41Donc, problème. Les Américains ont pris l'oreille
00:50:43de Zelensky et ont dit que ça ne touche pas ça.
00:50:45Même s'ils ont tiré à 800 kilomètres,
00:50:47il y a 1200 kilomètres, avec un truc bricolé.
00:50:49Ils ont tapé ce radar.
00:50:51Ils ont réussi à taper ce radar.
00:50:53Et donc là, les Russes ont dit, attendez, ne bougez pas,
00:50:55je vais commencer à vous larguer des choses, vous allez voir.
00:50:57La guerre menace beaucoup.
00:50:59Pour l'instant, on en est au stade de la menace.
00:51:01Ce que je veux dire, c'est que les Américains régulent
00:51:03l'activité ou l'activisme ukrainien en disant
00:51:05la guerre existe, vous avez le droit de la faire,
00:51:07parce que vous avez été agressés par les Russes
00:51:09le 24 février 2022,
00:51:11mais il y a des limites que vous n'allez pas dépasser.
00:51:13On voit que les Américains imposent des limites en permanence.
00:51:15C'est pour ça que le discours du président Macron
00:51:17était très déstabilisant.
00:51:19Il a parlé, lui, des troupes au sol.
00:51:21Il y avait une limite qui était impensable pour les Américains.
00:51:23Je voudrais y revenir.
00:51:25Ma théorie, que j'ai expliquée,
00:51:27c'est qu'en fait, le plan initial
00:51:29de Londres et de Washington,
00:51:31puisque c'est quand même eux qui ont poussé
00:51:33à abandonner l'accord d'avril 2022,
00:51:35c'était qu'ils allaient provoquer
00:51:37l'effondrement de l'économie russe.
00:51:39Comme a dit l'immortel Bruno Le Maire.
00:51:41Quand Bruno Le Maire le dit,
00:51:43en fait, ce n'est pas lui qui l'a inventé,
00:51:45on lui a dit et il l'a cru.
00:51:47Je pense que l'OTAN n'a jamais sous-estimé
00:51:49la capacité militaire russe,
00:51:51autant je pense réellement que les élites occidentales
00:51:53ont sous-estimé l'économie russe.
00:51:55Ils ne la connaissaient tout simplement pas.
00:51:57Ils ont sous-estimé aussi le fait que
00:51:59les bouleversements économiques auxquels on assistait,
00:52:01c'est-à-dire que la Russie a sans problème trouvé
00:52:03des clients alternatifs pour toutes ses productions
00:52:05de matières premières, d'hydrocarbures, etc.
00:52:07Et donc, en fait, cet écroulement qui devait arriver dans 6 mois
00:52:09ne s'est pas produit.
00:52:11Et il n'y a pas de plan B.
00:52:13Le problème aujourd'hui de l'OTAN, c'est qu'il n'y a pas de plan B.
00:52:15Donc en fait, ils font durer la guerre,
00:52:17mais sans savoir exactement
00:52:19qu'est-ce qu'ils veulent obtenir.
00:52:21Jusqu'à l'été 2022, aujourd'hui, ça n'allait plus du tout.
00:52:23Et aujourd'hui,
00:52:25c'est l'impasse devant laquelle est l'OTAN en Ukraine aujourd'hui.
00:52:27Mais alors, Père Dujon, quand on nous arrive
00:52:29aujourd'hui, nous parlons
00:52:31d'aujourd'hui, c'est intéressant.
00:52:33Je vais vous faire entendre un sonore
00:52:35à tous les deux. Je trouvais qu'il faudrait agir ici.
00:52:37Ça s'est passé il y a deux jours
00:52:39au Parlement européen. Un député,
00:52:41indépendant du Parlement européen,
00:52:43c'est un anglais, moi,
00:52:45il est allé dans l'hémicycle et a parlé
00:52:47et il a été interrompu.
00:52:49Son micro a été coupé.
00:52:51C'est les deux minutes. Il parle deux minutes.
00:52:53Écoutez.
00:52:55Is this some
00:52:57war council?
00:52:59Are we at war?
00:53:01You're not helping Ukraine by
00:53:03prolonging this war.
00:53:05You're not helping Ukrainian
00:53:07people who were
00:53:09looking for shelter.
00:53:11Thank you for your question.
00:53:13Escaping their own country and
00:53:15the...
00:53:17Les minutes sont courtes.
00:53:19Well, dear colleague, it wasn't really
00:53:21a question.
00:53:23Voilà.
00:53:25C'est extraordinaire. Les minutes sont courtes.
00:53:27On l'a carrément coupé.
00:53:29Il n'y a même pas une minute. Il n'y a rien.
00:53:31Coupé. Et d'ailleurs, la personne
00:53:33qui était là,
00:53:35qui dit, écoutez, ce n'est pas le problème.
00:53:37Vous êtes à côté de la question.
00:53:39L'Ukraine,
00:53:41on est tous pour l'Ukraine, etc.
00:53:43C'est-à-dire qu'en plein Parlement européen,
00:53:45un député n'a pas le droit
00:53:47de dire une opinion.
00:53:49Je disais, écoutez,
00:53:51si on est en guerre, on revient à ce qu'on disait.
00:53:53Si on est en guerre, dites-le qu'on est en guerre.
00:53:55Et voilà. C'est quand même
00:53:57assez hallucinant.
00:53:59C'est d'autant plus hallucinant qu'en fait,
00:54:01quand même, les choses en Europe sont en train de changer.
00:54:03On voit par exemple l'Allemagne.
00:54:05Friedrich Merz, qui est le président
00:54:07des démocrates chrétiens,
00:54:09qui pourrait être le prochain chancelier, soit l'année prochaine,
00:54:11soit même avant, puisque Scholz
00:54:13joue beaucoup sur l'élection
00:54:15dans le Land de Brandenburg.
00:54:17Eh bien lui,
00:54:19il est favorable à la livraison des taux russes,
00:54:21russophobe convaincu. Il a donné
00:54:23plusieurs interviews il y a deux mois en disant
00:54:25que la guerre est perdue, on arrête tout,
00:54:27et puis derrière, il faut relancer le gazouz.
00:54:29Derrière, il y a la pression du lobby industriel allemand
00:54:31qui a perdu toute la compétitivité.
00:54:33Il y a la montée des
00:54:35parties de la paix, ce que j'appelle
00:54:37les parties de la paix, c'est-à-dire l'alternative sur Deutschland,
00:54:39qui a fait un très bon résultat
00:54:41aux européennes, qui a emporté le Land de Thuringe,
00:54:43qui est arrivé en deuxième position
00:54:45dans le Land de Saxe.
00:54:47Le président,
00:54:49c'est un démocrate chrétien,
00:54:51qui lui, juste avant, a fait un grand discours en disant
00:54:53qu'il était contre la guerre et qu'il fallait reprendre
00:54:55des relations normales avec la Russie.
00:54:57Donc ça bouge énormément
00:54:59en Europe, et surtout, quand ça bouge en Allemagne,
00:55:01c'est là que ça se décide.
00:55:03Et donc, essayer
00:55:05encore de faire,
00:55:07de mener ce genre de politique
00:55:09bellicisse à Bruxelles, c'est un peu
00:55:11à contre-courant de ce qu'on observe
00:55:13aujourd'hui de manière générale, surtout en Allemagne.
00:55:15On va continuer, Père Dejong,
00:55:17je me demandais aussi ce que vous en pensez, parce qu'on sent,
00:55:19juste après cette petite pause,
00:55:21nous en continuer avec Père Dejong et avec
00:55:23Xavier Moreau, qu'est-ce qui se passe réellement
00:55:25en Ukraine ? Vous savez, ici, nous,
00:55:27on se pose des questions. On n'est pas dans le
00:55:29discours univoque, ni dans le discours
00:55:31unipolaire. Donc, on va,
00:55:33c'est passionnant, on va décrypter.
00:55:35Et si vous voulez participer au départ sur la
00:55:37guerre en Ukraine, n'hésitez pas à nous appeler au
00:55:390 826 300 300.
00:55:41Ne bougez pas, on se retrouve tout de suite.
00:55:45Sud Radio, Bercov,
00:55:47dans tous ses états. Et nous sommes toujours
00:55:49et plus que jamais avec
00:55:51Xavier Moreau, historien et analyse politico-stratégique,
00:55:53son plus récent
00:55:55livre, Pourquoi la Russie a gagné,
00:55:57fondateur de l'institut Stratpol, et
00:55:59avec le colonel Père Dejong, vice-président
00:56:01de l'institut Temis, spécialiste
00:56:03de politique et ancien colonel des
00:56:05troupes marines. Et je rappelle, son plus récent
00:56:07livre, Agir entre les lignes, aux
00:56:09éditions Mareuil. Colonel Père Dejong,
00:56:11on vient d'entendre
00:56:13l'amiral Robb Bauer, je rappelle
00:56:15que l'amiral Robb Bauer, c'est le président
00:56:17du comité militaire de l'OTAN.
00:56:19Et lui vient de dire
00:56:21que l'Ukraine disposait d'un droit
00:56:23juridique et militaire solide pour frapper
00:56:25l'intérieur de la Russie. Donc il dit
00:56:27voilà, il a tout à fait le droit légal, militaire,
00:56:29l'Ukraine de frapper profondément la Russie,
00:56:31toute nation à laquelle a le droit de se défendre,
00:56:33et ce droit ne s'arrête pas à la frontière de votre
00:56:35propre pays. Très bien.
00:56:37Et il continue,
00:56:39il dit, alors évidemment, chef de l'état
00:56:41majeur des forces armées tchèques, c'était une réunion
00:56:43du comité militaire de l'OTAN,
00:56:45a répondu, oui, nous,
00:56:47écoutez, nous n'imposons
00:56:49aucune restriction à Kiev, nous pensons
00:56:51que les Ukrainiens doivent décider eux-mêmes
00:56:53d'utilisation de ces armes, dit M. Reka,
00:56:55chef de l'état majeur des forces armées
00:56:57tchèques. Et donc,
00:56:59vous avez dit, effectivement,
00:57:01et vous l'avez tous les deux souligné, vous aussi
00:57:03Père Dejong, bien sûr, les Etats-Unis autorisent
00:57:05l'Ukraine à utiliser les armes fournies dans le cadre
00:57:07de frappes transfrontalières pour contrer
00:57:09les attaques des forces russes, mais ils n'autorisent
00:57:11pas encore, encore,
00:57:13l'utilisation de missiles à longue portée à l'intérieur
00:57:15de la Russie. Alors, dernière chose,
00:57:17il parlait de ça à cette réunion
00:57:19des chefs d'état du gouvernement de l'OTAN, c'est quand même
00:57:21important, à part d'un soutien et d'une formation
00:57:23supplémentaire à l'Ukraine,
00:57:25principaux sujets abordés,
00:57:27mais, ils ajoutent, samedi,
00:57:29donc c'était samedi dernier, il y a deux jours,
00:57:31il n'était pas
00:57:33clair si le débat sur les
00:57:35restrictions imposées par les Etats-Unis
00:57:37était abordé. Donc, on est quoi ?
00:57:39Un pas en avant, deux pas en arrière, ou le contraire ?
00:57:41On est vraiment dans une période
00:57:43de transition. La guerre
00:57:45est en place depuis deux ans et demi,
00:57:47c'est énorme. Je pense que quand les
00:57:49Russes sont rentrés en Ukraine,
00:57:51eux-mêmes n'imaginaient pas que deux ans et demi après,
00:57:53ils seraient encore en guerre, et nous, Européens, on n'a
00:57:55jamais pensé une seule seconde que ça durerait aussi longtemps.
00:57:57Le problème, c'est la lassitude générale.
00:57:59Donc, en fait, il y a une espèce d'escalade, rappelez-vous
00:58:01les lignes rouges, elles ont été franchies les unes après les autres,
00:58:03parce que cette guerre continuant,
00:58:05on est engagés vis-à-vis de la parole qu'on a donnée
00:58:07à Zelensky et aux Ukrainiens,
00:58:09on va les aider à faire la guerre, mais on pensait que ça s'arrêterait.
00:58:11On pensait qu'il y aurait une discussion, on pensait
00:58:13comme le disait Xavier Moreau, on pensait qu'ils allaient
00:58:15être à genoux assez rapidement, en quelques mois.
00:58:17En fait, on voit qu'ils ont de la croissance,
00:58:19les présidents de cette année,
00:58:21les Russes vont avoir une croissance de 3,4%,
00:58:24et c'est pas de moi, je crois que c'est le FMI ou la Banque mondiale
00:58:26qui donnent les chiffres.
00:58:28Donc, en fait, le système est fonctionnel, entre guillemets.
00:58:30Pourquoi ? Parce que les Russes ont trouvé des solutions,
00:58:32leur industrie, et surtout les alliances
00:58:34qu'ils ont fait avec la Chine.
00:58:36Le problème, c'est qu'on voit la Russie toujours toute seule.
00:58:38Elle n'existe pas, la Russie, seule.
00:58:40Il y a un peu les BRICS en ce moment, aussi.
00:58:42C'est plus que ça. Vous avez différents niveaux.
00:58:44Le premier niveau, c'est le cœur nucléaire du système,
00:58:46et c'est pas moi qui le dis, c'est vraiment la grande révolution
00:58:48géopolitique de ces dernières années,
00:58:50alors pas du XXe siècle, mais ces dernières années,
00:58:52pour le coup, c'est la relation
00:58:54extrêmement structurante entre Pékin
00:58:56et Moscou. Ça, c'est le premier acte.
00:58:58Et aujourd'hui, lorsqu'on parle de l'armée russe,
00:59:00on se trompe, il faut parler de ce groupe
00:59:02d'armée, entre guillemets,
00:59:04entre la Russie et la Chine. Et on voit bien
00:59:06que les problématiques américaines concernent davantage
00:59:08la mer de Chine et Taïwan
00:59:10que la Russie. Donc on voit bien qu'on ne peut pas
00:59:12isoler la Russie de la Chine.
00:59:14Et ça, c'est la force de
00:59:16Poutine, c'est d'avoir réussi à créer ça.
00:59:18Oui, c'est nouveau. C'est juste révolutionnaire.
00:59:20Et depuis
00:59:22un an, deux ans,
00:59:24le nombre de fois où il y a eu des réunions, on a essayé
00:59:26de mettre un coin dans la relation entre
00:59:28Xi Jinping et Poutine, on l'a fait
00:59:30des dizaines de fois. Et à chaque fois, Xi Jinping
00:59:32dit, du coup, j'ai mangé mes nems, moi je fais autre chose.
00:59:34Il est sur
00:59:36autre chose. Mais on voit bien qu'il est
00:59:38consistant. Le deuxième point très important,
00:59:40ce que vous évoquiez à l'instant, c'est le
00:59:42cadre politique, c'est l'environnement des BRICS.
00:59:44Là, on va avoir une réunion des BRICS
00:59:46au mois d'octobre, le 22, 24 octobre.
00:59:48A Kazan, c'est ça.
00:59:50En Russie, en plus, extrêmement structurante.
00:59:52Pourquoi ? Vous avez une tonne de pays, tous les
00:59:54pays africains veulent y aller. Vous avez la Turquie
00:59:56qui risque d'y rentrer. Tous les pays qui n'ont pas été
00:59:58retenus l'année dernière, ils vont
01:00:00leur y venir. Donc vous allez avoir des
01:00:02BRICS qui vont, en fait, un autre système.
01:00:04C'est pas un système militaire, les BRICS,
01:00:06mais c'est un cadre qui donne, en fait, la possibilité
01:00:08à Poutine d'être reconnu. Vous vous rendez
01:00:10compte que Poutine, au mois de mars
01:00:122022,
01:00:14non, en 2023,
01:00:16on l'a convoqué
01:00:18à la
01:00:20Copenhagen Internationale. Et là,
01:00:22il va discuter avec tout le monde.
01:00:24Qu'est-ce qu'on fait ? Il a été en Mongolie il y a quelques jours,
01:00:26au début septembre, où là,
01:00:28les Mongols ont signé théoriquement
01:00:30les papiers. Ils auraient dû l'attraper
01:00:32à l'aéroport et puis l'envoyer tout de suite.
01:00:34Il est très bien reçu
01:00:36avec toute la parade.
01:00:38Avec des honneurs dus à son roi.
01:00:40Exactement. Et probablement, comme une visite d'État,
01:00:42il a été décoré de l'ordre mongol, de je sais pas quoi,
01:00:44de grand Yamamushi. Tout ça veut dire
01:00:46quoi ? C'est que cette force
01:00:48diplomatique extrêmement forte, en fait,
01:00:50elle nous perturbe. Et qu'est-ce qu'elle fait, cette force diplomatique ?
01:00:52Elle nous isole, nous. Le problème, les 34
01:00:54pays de l'OTAN, on devient isolés.
01:00:56C'est que nous, on veut... On explique
01:00:58aux autres ce qu'il faut faire et puis, d'un coup, on se retourne.
01:01:00En fait, autour de nous, l'ensemble de la planète
01:01:02dit, ben non, votre truc, ça ne nous concerne pas.
01:01:04Moi, je vais en Afrique toute l'année.
01:01:06Les Africains me disent tout le temps, ils me disent,
01:01:08la guerre ukrainienne, c'est une guerre européenne.
01:01:10Gardez-la pour vous. Elle ne nous concerne pas.
01:01:12C'est exactement ce qu'avait dit le ministre,
01:01:14avait répondu à Lys Truss, à l'époque où il était
01:01:16Premier ministre. Ça n'a pas duré longtemps. Ça a duré trois semaines.
01:01:18Elle avait rencontré Jean Shankar,
01:01:20ministre des Affaires étrangères indien,
01:01:22en lui disant, oui, pourquoi vous n'appliquez pas
01:01:24des sanctions contre la Russie ? On était au début de la semaine.
01:01:26Et il a dit, mais déjà, un, vous ne vous les appliquez pas
01:01:28parce que vous continuez toujours à importer du gaz russe.
01:01:30Et de deux, il faut que
01:01:32vous compreniez que les problèmes du monde
01:01:34ne sont pas les problèmes de l'Europe, mais que les problèmes de l'Europe sont les problèmes du monde.
01:01:36Et ça, il est en train
01:01:38d'expliquer. Et d'ailleurs, vous voyez,
01:01:40le Premier ministre Modi, qui peut être
01:01:42un intermédiaire accepté par les Russes
01:01:44et accepté par les Kieviens, parce que la Chine est trop
01:01:46engagée, je pense. En tout cas, c'est ce que pensent
01:01:48les Occidentaux avec la Russie. Il est allé à Kiev.
01:01:50Il est allé à
01:01:52Moscou. Et en fait, on a
01:01:54un renversement du monde
01:01:56où là, finalement, ceux qui se font la guerre,
01:01:58qui se tiennent mal, c'est les Européens.
01:02:00Enfin, les Occidentaux, au sens large. Et finalement,
01:02:02vous allez avoir une puissance. Il y a une proposition de paix
01:02:04saoudienne. Il y a une proposition de paix africaine.
01:02:06Il y a une proposition de paix...
01:02:08Il y a les Emirats arabes unis qui jouent
01:02:10aussi les intermédiaires. C'est par eux que se passent les libérations
01:02:12d'otages. Il y a également
01:02:14le Lula, le
01:02:16président qui a son projet de paix.
01:02:18Et en fait, ce qu'il se passe, en gros, quand on
01:02:20prend un peu de recul, on voit une guerre en Europe
01:02:22et on voit ce qu'on appelle
01:02:24le Sud global
01:02:26qui dit, mais arrêtez de vous
01:02:28entretuer, nous sommes là pour
01:02:30vous ramener à...
01:02:32Et surtout, ce n'est pas notre problème. Juste une petite anecdote
01:02:34très amusante. C'est Narendra Modi dont vous parliez.
01:02:36Il était à Washington.
01:02:38Il a été reçu par Biden et Authentic. On l'a tous vu.
01:02:40Biden s'approche. Il dit, je suis très heureux
01:02:42de recevoir un senton d'un petit pays. Mais les petits pays,
01:02:44ce n'est pas mon problème.
01:02:46Aujourd'hui,
01:02:48les trois clients du pétrole russe,
01:02:50depuis que les
01:02:52occidentaux ont mis un cap sur
01:02:54le baril d'Oural,
01:02:56à 60 dollars, la Russie a complètement
01:02:58changé de client. C'est la Chine,
01:03:00l'Inde et le Pakistan. Et c'est ça,
01:03:02les BRICS. C'est-à-dire qu'en fait, on a l'impression
01:03:04que les occidentaux n'ont pas vu
01:03:06que la Chine, oui, en 99, quand
01:03:08l'ambassade de Chine se fait bombarder à Belgrade,
01:03:10c'est 1000 milliards de dollars de
01:03:12PIB nominal. Aujourd'hui,
01:03:14c'est 18 milliards et quand ça en parité de pouvoir
01:03:16d'achat, c'est 23 milliards.
01:03:18C'est 5000 milliards
01:03:20de plus que le PIB américain. Et en plus,
01:03:22c'est de la vraie croissance parce que c'est de l'industrie.
01:03:24Et d'ailleurs, on peut le dire, mais le complexe
01:03:26plutôt industriel américain,
01:03:28il y a un rapport qui a été commandé par le Pentagone qui est sorti
01:03:30en janvier-février de cette année. Il y a eu
01:03:32une commission sénatoriale qui a eu lieu il y a un mois.
01:03:34Ils ont constaté qu'en fait,
01:03:36Lockheed Martin, Boeing et tous ceux
01:03:38qui fournissent des armes et des missiles à l'Ukraine,
01:03:40et y compris ce qui a été fourni à l'Ukraine,
01:03:42ils sont au moins autant dépendants
01:03:44des sous-ensembles chinois que les russes.
01:03:46Et c'est pour ça qu'il n'y a pas de sanctions contre
01:03:48ces sociétés-là parce que si jamais ils mettent des sanctions
01:03:50contre ces sociétés chinoises,
01:03:52ça veut dire qu'ils ne pourront eux-mêmes plus fabriquer des armes.
01:03:54C'est quoi le constat de tout ça, en fin de compte ?
01:03:56Le constat, c'est qu'en fait,
01:03:58en deux ans et demi, et ça c'est la force de Poutine
01:04:00probablement, et il l'a fait inconsciemment,
01:04:02mais c'est ça qui a fonctionné, c'est qu'en fait,
01:04:04en recréant une guerre froide, il recrée un modèle
01:04:06d'une guerre froide dans lequel vous avez deux pôles,
01:04:08vous avez le pôle du sud global, parce que le terme
01:04:10est plutôt bien choisi dans ce cadre-là,
01:04:12et puis de ce qu'il appelle l'Occident collectif.
01:04:14Donc vous avez...
01:04:16autour de l'OTAN, l'OTAN étant le bras armé
01:04:18de cet Occident collectif. Et c'est vrai que l'OTAN
01:04:20est théoriquement une organisation, enfin une alliance
01:04:22qui est destinée à protéger l'Europe.
01:04:24Oui, je m'en rappelle,
01:04:26ça s'appelle l'Organisation de l'Atlantique Nord !
01:04:28Exactement ! Sachant que l'OTAN
01:04:30a été quand même en Ex-Yougoslavie,
01:04:32a été basé à Bombardier-Belgrade,
01:04:34bien évidemment a été en Libye,
01:04:36bien évidemment a été en Irak, et en Afghanistan.
01:04:38Donc le problème, c'est que l'image
01:04:40qui a été émise par l'OTAN à ce moment-là est une image
01:04:42extrêmement... enfin en tout cas elle sort de ses frontières.
01:04:44Donc on ne peut pas dire que l'OTAN n'est qu'un
01:04:46outil destiné à protéger
01:04:48l'Europe d'OTAN, que les Américains
01:04:50à chaque réunion de l'OTAN cet été,
01:04:52ils ont proposé aux Japonais, aux Australiens,
01:04:54aux Néo-Zélandais, etc., aux Sud-Coréens
01:04:56de les rejoindre dans l'OTAN. Et alors ?
01:04:58Pour l'instant c'était... bah oui,
01:05:00il faut qu'on y réfléchisse.
01:05:02Le problème, nous Européens,
01:05:04on réfléchit à la vitesse de l'éclair en se disant
01:05:06on va créer une espèce de pôle Européen,
01:05:08on voit bien que l'OTAN devient
01:05:10une espèce de monstre qui se développe,
01:05:12et il y aura des pôles différents, il y aura un pôle Américain,
01:05:14un pôle Européen et un pôle Asiatique, bien évidemment.
01:05:16Pourquoi ? Parce que c'est la politique Américaine,
01:05:18c'est pas la politique Européenne.
01:05:20Et nous on est très embêtés avec ça, c'est qu'en fait
01:05:22on s'isole,
01:05:24on s'isole par le fait qu'encore une fois
01:05:26les Américains mènent le bal là-dedans.
01:05:28Non mais justement, alors justement, c'est très intéressant
01:05:30parce que si, évidemment,
01:05:32alors on va pas spéculer, mais enfin c'est dans
01:05:34un mois d'un mois et demi,
01:05:36si Trump redevient président
01:05:38des Etats-Unis, il a clairement
01:05:40annoncé la couleur.
01:05:42Voilà, Vlad, mon cher,
01:05:44enfin il dit pas mon cher Vlad, mais Vlad,
01:05:46on va discuter, style, avant même que je sois
01:05:48à Washington c'est réglé et tout ça.
01:05:50C'est vrai que ça change la donne quand même.
01:05:52Alors le plan qu'a annoncé Vance,
01:05:54son j'espère futur vice-président,
01:05:56je suis Trumpiste,
01:05:58ça nous a pas échappé.
01:06:00Donc le plan qu'a annoncé Vance,
01:06:02c'est pas ça qui va ranger les choses,
01:06:04parce que c'est ce qui est proposé par les démocrates
01:06:06depuis février 2023,
01:06:08c'est-à-dire le gel du conflit sur
01:06:10le 38ème parallèle, entre guillemets, qui sera plus
01:06:12coréen, mais voilà. Et ça les Russes,
01:06:14Poutine a dit non, on veut pas geler la guerre, on veut la terminer.
01:06:16Donc ça c'est ce qu'a annoncé Vance.
01:06:18Je pense que Vance a annoncé ça,
01:06:20parce qu'il fallait bien expliquer ce qu'il voulait faire,
01:06:22vu que Trump avait dit qu'il terminait en 24 heures.
01:06:24Si Trump veut terminer la guerre en 24 heures,
01:06:26il n'a qu'à annoncer que les Etats-Unis ne sont plus
01:06:28impliqués dans l'affaire.
01:06:30Je vais comparer ça au discours de Pétain,
01:06:32le 16 juin 1940, l'armée française
01:06:34tient encore, il fait son discours et tout le monde se rend.
01:06:36Votre comparaison
01:06:38ne tient pas très très bien.
01:06:40Je parle sur le fait
01:06:42d'annoncer que tout d'un coup
01:06:44il n'y a plus de soutien américain, ça évidemment,
01:06:46vous allez avoir des redditions d'unités.
01:06:48On le saura très très vite,
01:06:50puisque c'est dans un mois et demi,
01:06:52juste on reprend tout cela après une petite pause,
01:06:54au 0800 26 300 300
01:06:56nos auditeurs.
01:06:58A très vite, à tout de suite.
01:07:00Sud Radio
01:07:02Sud Radio
01:07:04Bercov dans tous ses états.
01:07:06Et nous sommes toujours et plus que jamais
01:07:08avec Xavier Moreau et avec le Colonel
01:07:10Père de Jong pour parler effectivement
01:07:12de ce qui se passe actuellement et qui nous concerne
01:07:14au premier chef et quotidiennement,
01:07:16puisqu'on a vu les conséquences
01:07:18économiques et politiques et autres
01:07:20sur ce qui se passe entre
01:07:22l'Ukraine et la Russie, qui concerne
01:07:24d'ailleurs le monde entier. Je crois que nous avons un auditeur
01:07:26Marie. Oui, nous avons un auditeur qui nous appelle
01:07:28de Saône-et-Loire et c'est Philippe. Bonjour Philippe.
01:07:30Oui, bonjour Philippe.
01:07:32Oui, bonjour André, merci de votre bol d'air
01:07:34quasi quotidien
01:07:36et un grand bravo
01:07:38à vos invités
01:07:40que je connais par les sites
01:07:42que je consulte
01:07:44et je les remercie de nous ouvrir
01:07:46un peu les yeux dans cette
01:07:48marée de n'importe quoi
01:07:50que l'on entend.
01:07:52Par contre, ils ont fait une petite erreur tous les deux
01:07:54et même vous, vous faites commencer
01:07:56le conflit en 2022.
01:07:58Or, pour moi, il commence à Maïdan en 2014
01:08:00quand l'Union Européenne
01:08:02et les chefs secrets américains
01:08:04contestent une élection.
01:08:06Non, non, ils l'ont dit tous les deux
01:08:08à un moment donné. Vous savez, ils sont
01:08:10tout à fait conscients de ça et moi aussi.
01:08:12Simplement, on est passé vite parce qu'on avait
01:08:14à parler de l'actualité, voilà.
01:08:16Parce que, imagine-t-on
01:08:18qu'un virus en 2022 dira
01:08:20ben non, c'est pas Macron qui a gagné, c'est Mélenchon
01:08:22et puis on va organiser des manifs et on va reconnaître
01:08:24Mélenchon ou Marine Le Pen comme légitime
01:08:26vainqueur de l'élection.
01:08:28C'est une ingérence insoutenable.
01:08:30Alors, moi, ce que je voulais
01:08:32vous appeler parce qu'il y a aussi les conventions de la haine
01:08:34dont on parle très peu.
01:08:36Les conventions de la haine sont très, très claires
01:08:38sauf que, de ma part, elles ne sont pas obsolètes.
01:08:40Il y a une interdiction
01:08:42de former des combattants
01:08:44pour un pays en guerre.
01:08:46C'est une cause de co-belligérance
01:08:48et d'entraîner aussi
01:08:50de laisser transiter sur son territoire
01:08:52vous pouvez vérifier,
01:08:54de laisser transiter sur son territoire
01:08:56d'une armée militaire à destination
01:08:58d'un pays belligérant.
01:09:00Vous dites que c'est une cause de belligérance, de co-belligérance.
01:09:02Voilà.
01:09:04Il y a tout simplement également
01:09:06alors là, les militaires seront plus qu'avec moi
01:09:08pour le dire, mais je suis un peu historien
01:09:10le droit de suite qui a été invoqué
01:09:12par exemple aux Etats-Unis pour bombarder
01:09:14le Laos ou le Cambodge
01:09:16quand les nord-vietnamiens installaient des bases là-bas.
01:09:18Le droit de suite, il est reconnu internationalement.
01:09:20Donc c'est effectivement
01:09:22des avions décollés d'Allemagne
01:09:24ou de France pour aller bombarder des positions
01:09:26même en Ukraine.
01:09:28Là, il y aurait le droit de suite puisque la Russie est combattante.
01:09:30Merci. Merci Philippe.
01:09:32Juste, alors, Colonel Perlejonc.
01:09:34Droit de suite, co-belligérance
01:09:36ce que dit Philippe
01:09:38c'est reconnu.
01:09:40Bien sûr, il a raison, mais le vrai problème aujourd'hui
01:09:42c'est la reconnaissance les uns des autres.
01:09:44Aujourd'hui, il y a deux mots encore plus importants
01:09:46c'est le déni plausible et l'emprunte minimum.
01:09:48Aujourd'hui, nos Etats ne se déclarent plus la guerre.
01:09:50On n'est plus sur un modèle
01:09:52d'il y a 20 ou 30 ans. On est sur un modèle
01:09:54dans lequel ces personnes
01:09:56la notion de déni plausible, d'où l'émergence
01:09:58de Wagner et des sociétés militaires privées
01:10:00Ah oui, des troupes, des milices, etc.
01:10:02C'est des structures judiciaires.
01:10:04On ne se déclare plus la guerre aujourd'hui.
01:10:06Donc en fait, il y a un déni plausible.
01:10:08Pourquoi ? Parce que dans les grands discours politiques, on peut affirmer
01:10:10que ce n'est pas Billy Jérôme. On va aider l'Ukraine
01:10:12à faire quelque chose. C'est ça l'idée globale.
01:10:14Et aujourd'hui, je pense qu'il y a un consensus
01:10:16global sur ces idées-là.
01:10:18Evidemment, les Russes ne sont pas d'accord.
01:10:20Ils vont dire que... Rappelons-nous le point de départ
01:10:22parce qu'on parle de 2014, Maïdan.
01:10:24Mais en fait, ça remonte à un moment fondamental.
01:10:26C'est la reconnaissance
01:10:28par la communauté internationale du Kosovo.
01:10:30Le Kosovo est un territoire qui est...
01:10:32Le bombardement de la Yougoslavie
01:10:34en 1999.
01:10:36Et c'est le moment décisif.
01:10:38Le problème du Kosovo, c'est que très concrètement,
01:10:40vous avez une terre qui est serbe et qui est
01:10:42reconnue comme devenant une terre, je dirais,
01:10:44autonome. Et Poutine, depuis
01:10:46ce moment-là, il enclenche un processus
01:10:48qui fait que toutes les activités qu'il a eues...
01:10:50Je prends la Géorgie avec
01:10:52l'Ossétie et puis la...
01:10:54Comment dire ?
01:10:56L'Abkazie.
01:10:58L'Ossétie du Sud et l'Abkazie.
01:11:00Plus le
01:11:02Donbass et la Crimée. C'est au nom des
01:11:04peuples à disposer d'eux-mêmes. Donc c'est le droit des peuples
01:11:06à disposer d'eux-mêmes. Le problème, tout est là.
01:11:08C'est un argument juridique.
01:11:10Et en y remontant, Poutine,
01:11:12il s'appuie là-dessus. Les peuples choisissent d'eux.
01:11:14Les gens du Donbass ont choisi d'eux.
01:11:16C'est le cœur du cœur.
01:11:18La co-belligérance là-dedans, encore une fois,
01:11:20c'est le sentiment,
01:11:22c'est les discussions qu'il y a entre les gens.
01:11:24Je ne te fais pas la guerre. Et aujourd'hui, je suis intimement
01:11:26convaincu que les Américains, par des canaux
01:11:28souterrains, par des services de
01:11:30renseignement, entre autres par William Burns,
01:11:32communiquent bien évidemment
01:11:34en disant, je te rassure, pas de problème,
01:11:36on n'ira pas là ou là.
01:11:38Il y a une partie grise et souterraine.
01:11:40Les accords de Minsk 2
01:11:42déterminent
01:11:44dans le point 10 que
01:11:46toutes les armées étrangères doivent
01:11:48quitter le sol ukrainien
01:11:50et qu'il ne doit plus
01:11:52y avoir de livraison d'armes.
01:11:54Washington, à partir des accords
01:11:56de Minsk 2015,
01:11:58février 2015,
01:12:00a systématiquement et ouvertement
01:12:02enfreint. Il y a eu officiellement
01:12:04au moins 75 000 soldats
01:12:06ukrainiens formés. Donc c'était contre
01:12:08le temps. Même
01:12:10Trump a livré les
01:12:12missiles Javelin et il y a eu des transferts
01:12:14d'armement qui ont été faits alors que c'était
01:12:16marqué noir sur blanc dans les accords de Minsk qu'il ne fallait pas.
01:12:18Sans doute que la Russie l'a fait, mais au moins
01:12:20elle l'a fait en secret. Ça, encore une fois,
01:12:22on est dans des guerres secrètes. Mais pourquoi
01:12:24est-ce que Vladimir Poutine ne fait plus confiance aux Occidentaux ?
01:12:26C'est que systématiquement, leur signature
01:12:28ne vaut rien. L'accord de sortie
01:12:30de crise...
01:12:32Je suis très près d'accord.
01:12:34L'accord de sortie de crise qui est signé par
01:12:36Sikorsky, Fabius et
01:12:38Steinmeier
01:12:40au moment de la crise
01:12:42à Maïdan, donc qui devait
01:12:44mettre fin à la crise avec une élection dans six mois,
01:12:46il ne dure pas 24 heures.
01:12:48Les accords de Minsk qui sont signés, il y a
01:12:50une résolution du Conseil des Nations
01:12:52Unies 2202 qui est
01:12:54votée, donc ça oblige tous les membres à la faire
01:12:56respecter. Le problème, ce n'est pas que la Russie soit rentrée en Ukraine,
01:12:58c'est qu'elle y soit allée tout seul. En principe,
01:13:00l'Amérique, les Etats-Unis, l'Angleterre,
01:13:02l'Allemagne qui ont voté pour cette
01:13:04résolution 2202
01:13:06et elle avait une date de péremption,
01:13:08c'était le 1er janvier 2016.
01:13:10Et puis il ne faut pas oublier quand même, et vous le savez,
01:13:12ce qui s'est passé en avril à Ankara
01:13:14où on devait signer l'accord entre Zelensky
01:13:16et les Russes. Enfin, c'était pratiquement fait.
01:13:18Le témoignage de Naftali Bennett,
01:13:20l'ancien Premier ministre israélien,
01:13:22qui a fait tout ce qu'il pouvait. Vraiment, lui,
01:13:24il a été efficace comme Erdogan
01:13:26et c'est lui, c'est le premier qui a raconté.
01:13:28On était sur le point de signer et tout d'un coup
01:13:30Johnson est arrivé. Et ensuite,
01:13:32David Arakamia, qui est le chef du groupe parlementaire
01:13:34de Zelensky à la Rada, l'a dit publiquement.
01:13:36Et donc les témoignages,
01:13:38tous les témoignages vont dans ce sens.
01:13:40Et là, la responsabilité des
01:13:42occidentaux est énorme. Ça aurait dû s'arrêter en avril
01:13:442022, c'est évident.
01:13:46Je crois que nous avons un auditeur.
01:13:48Un nouvel auditeur, c'est Julien qui nous appelle
01:13:50de Marseille. Bonjour Julien.
01:13:52Bonjour Julien. Bonjour André.
01:13:54Très content de parler à M. Xavier Moreau
01:13:56et à Pierre de Jong,
01:13:58un des seuls spécialistes qui a les yeux
01:14:00ouverts sur le conflit.
01:14:02Vous voulez dire que les autres sont aveugles ?
01:14:04Non, non. Ils ont
01:14:06un regard biaisé, on va dire. D'accord.
01:14:08Voilà. D'accord.
01:14:10On vous écoute, Julien. Que penser
01:14:12du discours qu'il va avoir eu aujourd'hui
01:14:14de M. Zelensky sur son plan
01:14:16de victoire par Russie
01:14:18pour l'Ukraine, sachant qu'aujourd'hui
01:14:20les Russes sont entrés dans Gledar,
01:14:22ils vont prendre Kourovakovo dans pas longtemps
01:14:24et Pokrovsk, donc ils avancent sur
01:14:26tous les fronts. Ils réduisent la poche
01:14:28de Soudja et du reste.
01:14:30Que penser des illusions
01:14:32de M. Zelensky
01:14:34sur sa propre victoire, en se disant
01:14:36qu'il va utiliser des armes
01:14:38occidentales pour frapper l'intérieur
01:14:40de la Russie, en sachant très bien
01:14:42que personne ne lui autorisera ?
01:14:44Alors Pierre de Jong, en fait,
01:14:46Zelensky justement, et évidemment
01:14:48Xavier Moreau répondra aussi,
01:14:50Zelensky aujourd'hui,
01:14:52il est encore, parce qu'on peut se poser
01:14:54la question, personna totalement grata
01:14:56à Washington, bon il est reçu
01:14:58effectivement avec tout
01:15:00le monde, mais
01:15:02quand il vient, qu'il signe des bombes,
01:15:04qu'il est décoré d'ailleurs
01:15:06par les militaires,
01:15:08il dit
01:15:10oui oui, écoutez c'est très simple,
01:15:12on va aller avec les fusées à longue portée, etc.
01:15:14C'est le dernier baroud
01:15:16ou au contraire, il a peut-être
01:15:18des garanties, à votre avis ?
01:15:20On n'en sait rien, parce que c'est difficile à dire. Quel est son problème ?
01:15:22Il a trois problèmes. Il a
01:15:24une élection américaine qu'il ne maîtrise pas du tout.
01:15:26Alors il sait bien qu'il y a une échéance qui va arriver au mois
01:15:28de novembre, et à partir de là, vers quoi il va ?
01:15:30Donc il faut qu'il accélère le processus, en disant
01:15:32livez-moi de l'armement, parce qu'à partir de novembre
01:15:34c'est possible que tout s'arrête. C'est le premier point.
01:15:36Le deuxième point, c'est une lassitude européenne.
01:15:38Les Allemands ont annoncé il y a
01:15:40quelque temps qu'ils allaient diminuer par deux la contribution
01:15:42financière qu'ils allaient faire à l'Ukraine.
01:15:44Donc ils sentent bien
01:15:48qu'ils ont fait un formidable
01:15:50son, comme vous dites, si bien,
01:15:52où ils ont coupé le kiki
01:15:54aux députés européens. Parce que le gars
01:15:56voulait parler de ça, et il n'a pas eu le droit de le faire.
01:15:58Pourquoi ? Parce que l'Europe, ça coûte
01:16:00extrêmement cher. C'est le deuxième point.
01:16:02Troisième point, c'est l'opinion publique ukrainienne elle-même,
01:16:04qui est probablement fatiguée de ce qui arrive.
01:16:06Vous vous rendez compte ? 14 millions d'Ukrainiens
01:16:08sont partis dans le monde.
01:16:10Donc aujourd'hui, il manque des forces vives.
01:16:12Et le nombre de morts et de blessés.
01:16:14Le seul chiffre qu'on ait, c'est les chiffres qui ont été avancés
01:16:16par Biden,
01:16:18comment dire, le 6 juin
01:16:20de cette année, sur la page de Normandie,
01:16:22il a dit 350 000 morts et blessés de chaque côté.
01:16:24Ce qui veut dire, en gros, 30 à 40 000 morts
01:16:26par an. Ce qui veut dire que c'est extrêmement
01:16:28dur pour l'Ukraine. Donc l'Ukraine, aujourd'hui, son problème
01:16:30c'est quoi ? Et puis j'oublie un quatrième point,
01:16:32c'est qu'il est théoriquement
01:16:34susceptible de ne pas être élu. Puisque je vous rappelle
01:16:36qu'il est en fin de mandat
01:16:38depuis le mois de mai. Donc théoriquement,
01:16:40il aurait dû procéder à des élections.
01:16:42La guerre étant ce qu'elle est,
01:16:44donc en fait, il a ses problèmes là. Ce qui veut dire qu'aujourd'hui,
01:16:46Zelensky est obligé d'animer le paysage
01:16:48parce qu'il est engagé.
01:16:50L'Ukraine est engagée dans un truc où il faut qu'il soit aidé.
01:16:52Et la solution, c'est quoi ?
01:16:54La solution, elle n'est pas à base de missiles.
01:16:56On sait bien que de bombarder, si vous voulez,
01:16:58parce qu'il y a une guerre à deux niveaux qui se passe.
01:17:00Une guerre dans la profondeur,
01:17:02avec des missiles, etc. Mais on n'a jamais
01:17:04forcé un pays à mettre
01:17:06un genou à terre quand vous le bombardez.
01:17:08Londres, pendant la Deuxième Guerre mondiale, ça ne fonctionne pas.
01:17:10C'est une guerre terrestre.
01:17:12Et là, les Russes, il y a un moment fondamental,
01:17:14c'est Advitka,
01:17:16en février 2024,
01:17:18cette année. En fait, c'est le moment
01:17:20où ils prennent l'endroit où c'est là
01:17:22que ça se passe. Parce qu'à partir de là,
01:17:24c'est direction l'Ouest, c'est direction le Tiers.
01:17:26Et donc aujourd'hui, il y a des conséquences
01:17:28diplomatiques, des conséquences politiques
01:17:30et des conséquences stratégiques et militaires.
01:17:32On va en parler justement aussi avec
01:17:34Xavier Moreau, tout de suite après cette
01:17:36petite pause, on se retrouve
01:17:38ici et puis,
01:17:40le plus loin possible. C'est passionnant.
01:17:48Xavier Moreau, père de Jean,
01:17:50aussi dans tous leurs états, mais au moins, ils prennent le temps
01:17:52d'expliquer. Xavier Moreau, alors Zelensky
01:17:54in the USA.
01:17:56Zelensky, ça me rappelle la phrase de Kissinger, c'est-à-dire
01:17:58que c'est dangereux d'être l'ennemi des États-Unis, mais c'est fatal
01:18:00d'être son ami. Et je pense que Zelensky
01:18:02est en train de l'éprouver.
01:18:04Plus concrètement, sur la proposition de paix
01:18:06qu'il fait, en fait, il veut rentrer dans l'Union Européenne.
01:18:08C'est ce qu'a dit également son ministre des Affaires étrangères.
01:18:10Et dans l'OTAN, dès maintenant,
01:18:12et disposer des garanties
01:18:14immédiatement, et des financements,
01:18:16donc les fonds structurels de l'Union Européenne,
01:18:18et des garanties, c'est-à-dire le cinquième
01:18:20amendement,
01:18:22l'article 5 de la charte
01:18:24atlantique, qui fait que
01:18:26quand on est en guerre... Si un pays est attaqué,
01:18:28l'OTAN est là. Le problème, c'est qu'en principe, c'est même
01:18:30juridiquement impossible, parce que l'OTAN, précisément,
01:18:32on met qu'un pays en guerre ne peut pas rentrer dans l'OTAN,
01:18:34parce que si jamais l'Ukraine rentre dans l'OTAN
01:18:36avec le territoire actuel,
01:18:38dans ce cas, la France est immédiatement en guerre, selon l'article 5.
01:18:40Alors, l'article 5 n'est pas contraignant,
01:18:42c'est-à-dire que les pays
01:18:44interviennent en fonction des moyens,
01:18:46ça peut être juste une déclaration.
01:18:48Mais cela dit, c'est quand même un pas
01:18:50vers la co-belligérance encore plus
01:18:52important. Donc je pense que,
01:18:54je suis d'accord avec le colonel, c'est que
01:18:56avant tout, Zelensky a un problème politique.
01:18:58Pas de visibilité,
01:19:00il y a peut-être...
01:19:02De survie, pour lui.
01:19:04Il faut se souvenir que, aussi psychologiquement,
01:19:06Zelensky, pour le convaincre,
01:19:08alors qu'il voulait signer la paix avec les Russes en avril 2022,
01:19:10Johnson débarque,
01:19:12le compare à Churchill.
01:19:14Il n'est pas le seul.
01:19:16Vous avez beaucoup de folliculaires chez nous,
01:19:18qui l'ont comparé à Churchill.
01:19:20Ce type Zelensky est un comique.
01:19:22Et tout d'un coup,
01:19:24vous avez Johnson, premier ministre britannique,
01:19:26c'est quand même pas la dernière des puissances, qui vient
01:19:28et qui le compare à un des plus grands hommes politiques
01:19:30du XXe siècle. Et je pense qu'il s'est pris au jeu.
01:19:32Et qu'aujourd'hui, il sent
01:19:34qu'exactement ce que disent les alcoolais, c'est que les Européens
01:19:36déjà n'ont plus d'argent, plus d'industrie,
01:19:38tout le renouvellement des stocks,
01:19:40et ça, ça avait été dit par le syndicat de la Bundeswehr,
01:19:42parce qu'il y a un syndicat de la Bundeswehr,
01:19:44l'armée allemande, en 2022,
01:19:46c'est-à-dire, recompléter les stocks va coûter 4 fois plus cher
01:19:48parce que l'énergie coûte 4 fois plus cher.
01:19:50Et donc, aujourd'hui, il y a un problème fondamental
01:19:52et il doit trouver déjà une solution politique
01:19:54et garantir l'après-élection
01:19:56dans le cas où Trump...
01:19:58Vaste programme.
01:20:00On croit Emmanuel, Emmanuel de Pessac
01:20:02qui nous appelle.
01:20:04Au 0856-300-300.
01:20:06Bonjour Emmanuel. Bonjour André,
01:20:08vous m'entendez bien ? Très bien, on vous entend très bien.
01:20:10Bonjour à toute l'équipe et
01:20:12Privyet serboro.
01:20:16Ça y est, il parle en russe.
01:20:18Ça y est, encore une incursion
01:20:20du KGB.
01:20:22Je suis payé par le Kremlin, vous savez.
01:20:24Cinquième colonne, cinquième colonne encore.
01:20:26Exactement. Allez-y Emmanuel, allez-y.
01:20:28La trouille des États-Unis,
01:20:30c'est la trouille des anglo-saxons depuis le 18e siècle.
01:20:32Les plans de démantèlement étaient déjà
01:20:34dans les cartons. C'est en fait la création
01:20:36de l'île Monde. Si vous regardez
01:20:38une map Monde, si vous prenez
01:20:40comme disait De Gaulle de Brest à Vladivostok,
01:20:42il y a les cerveaux,
01:20:44c'est-à-dire l'ingénierie, il y a aussi
01:20:46les ressources et il y a évidemment
01:20:48la puissance militaire. Et depuis le
01:20:5018e siècle, et d'ailleurs ça a été répété
01:20:52je crois par une nouvelle
01:20:54élue européenne qui disait
01:20:56qu'il fallait morceler la Russie
01:20:58et qu'il fallait ensuite mettre des petits gouvernements à droite et à gauche.
01:21:00Parce que si l'île Monde se crée
01:21:02et effectivement ils ont poussé
01:21:04la Russie vers la Chine alors que
01:21:06sa nature aurait plutôt
01:21:08été vers l'Europe,
01:21:10à partir du moment où ce bloc est créé,
01:21:12les États-Unis, les anglo-saxons
01:21:14en général, l'hégémone en tout cas
01:21:16sera détruit.
01:21:18C'est pour ça qu'ils attaquent à ce niveau-là
01:21:20avec des proxys.
01:21:22En tout cas, effectivement, c'est peut-être
01:21:24ça du 18e siècle.
01:21:26Cela dit, il y a eu des précédents intéressants
01:21:28entre Napoléon,
01:21:30Hitler, les campagnes de Russie
01:21:32diverses et variées
01:21:34n'ont pas été du tout...
01:21:36Ça a toujours été financé par les mêmes.
01:21:38Et dans le même objectif.
01:21:40Alors justement...
01:21:42Sur Napoléon, il voulait l'alliance de la Russie.
01:21:44Il ne voulait pas dépecer la Russie,
01:21:46c'était pas Hitler, il ne voulait pas tuer les Slaves.
01:21:48Oui, donc il ne considérait pas les Slaves comme des sous-armes.
01:21:50Voilà, au contraire, il voulait retrouver
01:21:52de Tilsit et forcer
01:21:54l'Empereur à appliquer
01:21:56le blocus continental.
01:21:58Alors, Zelensky aux Etats-Unis,
01:22:00ici la guerre, nous n'avons pas
01:22:02vaincu l'économie russe, contrairement à ce que disait
01:22:04Bruno Le Maire. On continue.
01:22:06Merci en tout cas à Père de Jong,
01:22:08merci à Xavier Moreau.
01:22:10Je pense que c'était très important de remettre
01:22:12un tout petit peu
01:22:14les églises orthodoxes
01:22:16dans le village et aussi bien
01:22:18les églises serbes et aussi bien, effectivement,
01:22:20un peu de lumière. Merci à vous deux
01:22:22et à demain.