• il y a 3 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la déclaration choc de Gérald Darmanin.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

Category

🗞
News
Transcription
00:0018h19, on se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1 on va.
00:04Il y a eu beaucoup de réactions après les déclarations de M. Darmanin.
00:07Gérald Darmanin qui a quitté ce matin le ministère de l'Intérieur.
00:11Il a, dans ses adieux qu'il a fait à la fois au personnel de la place Beauvau et aux policiers et gendarmes,
00:17évoqué le fait qu'il porte un deuxième prénom, Moussa. Écoutez ce qu'il a dit.
00:22Je m'appelle Gérald Moussa Jean Darmanin.
00:27Mon père, à la maternité de Valenciennes, voulait écrire Moussa Darmanin,
00:34du nom de mon grand-père, tirailleur algérien qui avait servi la France.
00:39Après tant d'années de fonction élective, je remercie mes électeurs de Tourcoing,
00:44que je vais retrouver à l'Assemblée nationale avec beaucoup de fierté,
00:48il est assez évident, si nous sommes honnêtes, que si je m'étais appelé Moussa Darmanin,
00:53je n'aurais pas été élu maire et député, et sans doute n'aurais-je pas été ministre de l'Intérieur du premier coup,
00:59comme ma jeunesse m'a porté à ces responsabilités fortes.
01:03Ça ne retient rien de mon éducation, rien de mon mérite, rien de mon amour de la France,
01:09mais il faut regarder les choses en face.
01:11Voilà pour ces déclarations de Gérald Darmanin qui ont fait réagir notamment Jordan Bardella.
01:15Il dit, il serait intéressant que Gérald Darmanin explicite ses propos.
01:19A qui considère-t-il comme raciste les habitants de Tourcoing, les membres de l'institution policière,
01:24les Français en général ?
01:25Cette déclaration est une injure à la France qui lui a tout donné
01:28et qui donne leur chance à tous ceux qui la respectent.
01:31Vous comprenez ce qu'a voulu dire Gérald Darmanin en disant
01:34« si je m'étais appelé Moussa, je n'aurais jamais été élu ».
01:37Écoutez, moi je crois que c'est un homme qui quitte le ministère,
01:42qui en a gros sur le cœur, qui a aimé son job,
01:46bien qu'il ait voulu le quitter parce qu'il était fatigué au milieu de l'année,
01:49on peut d'ailleurs le comprendre.
01:51Plus de 4 ans et demi passés à bord.
01:53C'est très très lourd.
01:54D'ailleurs je crois qu'il a été un des artisans de la dissolution
01:57parce qu'il a été un de ceux qui a inoculé le virus dans la tête du président
02:01lui disant qu'on pourrait faire une délétion et peut-être même en juin.
02:05Et là il s'en va, il revient sur son parcours,
02:08il a toujours dit qu'il était un fils de femme de ménage,
02:11il a toujours dit que son père était ouvrier,
02:13il a toujours parlé de ses ascendances.
02:15Il ne les a pas cachées.
02:16Même il s'en vantait.
02:18Nicolas Sarkozy avait dit je suis un français de son mêlée.
02:21En plus, moi je ne vois pas dans une région comme Tourcoing
02:26où il y a une grande population mixte
02:28et avec beaucoup de gens qui viennent de français du Maghreb,
02:33je pense que ce n'était pas du tout quelque chose qui pouvait,
02:36si c'était présenté, disons Anneuilly.
02:38Bon, ça aurait peut-être, mais même pas.
02:41Donc je ne sais pas ce qu'il prend aujourd'hui
02:43parce que toute cette origine qu'il n'a jamais cachée,
02:46qu'il mettait au contraire comme un étendard pour sa fierté.
02:49Ça ne l'a sans doute jamais empêché d'être élu.
02:51André Vallini, ça vous surprend ou pas,
02:53ce qu'il dit, l'ancien ministre de l'Intérieur ?
02:55Ça me surprend qu'il y revienne toujours.
02:57Qu'il l'ait dit une fois au début, c'était bien,
02:59mais il en fit une espèce de gimmick là.
03:02Je pense qu'il y a toujours de la discrimination en France
03:05à l'embauche dans le secteur privé.
03:07Et il faut lutter contre ça,
03:08et je crois qu'il y a d'ailleurs un secrétaire d'État
03:10qui est chargé de ça.
03:11Donc il faut vraiment lutter contre la discrimination
03:13qui frappe les populations d'origine étrangère.
03:16Mais en politique, ça n'est plus vrai depuis longtemps déjà.
03:19Je vous rappelle que Mitterrand avait nommé
03:21Kofi Ndiaye ministre après qu'il ait été élu député.
03:24Il était d'origine togolaise, élu dans le Finistère.
03:26Il y a eu Najat Vallaud-Belkacem, il y en a Rachida Dati,
03:29il y en a beaucoup.
03:30Donc je pense qu'il devrait arrêter de rappeler toujours ça.
03:33Louis Dragnel ?
03:34Je suis assez d'accord avec André Vallini.
03:35En fait, Gérald Darmanin a même plein de choses
03:38qu'il peut valoriser dans ce qu'il a fait.
03:40Il a toujours soutenu les policiers.
03:41Enfin, il y avait énormément de choses.
03:43Et je ne comprends pas cette forme d'obsession.
03:46Dès qu'il est dans une situation un peu compliquée,
03:48il a besoin de ressortir ses origines modestes, simples.
03:51Et du coup, c'est un peu ce que disait Catherine.
03:53Il en fait un étendard.
03:54Là où je trouve ça particulièrement maladroit,
03:57c'est que si vous regardez bien l'image,
03:58et je l'ai décrit pour les auditeurs d'Europe 1,
04:00c'est qu'on voit Gérald Darmanin
04:02qui est sur le perron de l'hôtel de Beauvau,
04:04au ministère de l'Intérieur.
04:05Et derrière lui, il y a Bruno Retailleau,
04:07il y a Nicolas Daragon,
04:08et puis il y a Othmane Nassrou,
04:10nouveau secrétaire d'État qui est en charge de la citoyenneté.
04:13Je trouve ça très maladroit.
04:14À l'endroit aussi d'Othmane Nassrou,
04:15qui lui, est d'origine marocaine,
04:17puisqu'on est obligé de rentrer dans la description
04:19des origines des gens.
04:20Et je trouve que, voilà,
04:22je comprends que Jordan Bardella, aussi de l'autre côté,
04:24ait pu être choqué et qu'on soit servi
04:26comme argument politique.
04:28Je trouve qu'aujourd'hui, si vous voulez,
04:30Gérald Darmanin, cette histoire, elle est manifestement...
04:34On avance, on avance.
04:35Un dernier mot là-dessus, Catherine et Joseph ?
04:37Juste un mot.
04:38Moi, je crois que c'est un moment...
04:39Les passations de pouvoir, c'est douloureux pour ceux qui partent.
04:42Et donc, il a envie d'un peu miauler sur lui-même,
04:46et il rappelle qu'il était...
04:49Joseph, vous voulez faire un apport décisif ?
04:53Le problème de Gérald Darmanin, c'est qu'en disant ça,
04:58évidemment, on se souvient de l'élection municipale de Tourcoing.
05:01L'élection municipale de Tourcoing,
05:03il affrontait une gauche qui était une gauche laïque, je rappelle.
05:06Alors que lui, il allait chercher les voix de la communauté musulmane.
05:10Monsieur Ilkussen, qui est un frériste,
05:14il était bien content de le retrouver dans des réunions privées
05:17pour justement solliciter.
05:19Il l'a fait expulser.
05:20Oui, mais peut-être.
05:21Ne vous exagérez pas, Joseph.
05:23Mais oui, il l'a bien fait.
05:24Non, mais il l'a bien fait.
05:25Mais à cette époque, pardonnez-moi,
05:27c'est bon quand même de rappeler,
05:28il trouvait quand même des vertus.
05:30Donc, tout d'un coup, ce point de vue paraît bizarre.

Recommandations