Procès de Mazan : une avocate de la défense fait polémique avec ses vidéos Instagram

  • il y a 11 heures

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pascale de La Tour pour débattre des actualités du jour. Aujourd'hui, retour sur les vidéos de l'avocate Nadia El Bouroumi, qui commente les audiences en chanson.
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00:0046, je voudrais qu'on s'arrête un instant sur le procès des viols de Mazan.
00:10Et notamment sur le comportement de cette avocate de la défense du procès Pellicot.
00:14Je vous le disais il y a un instant, elle s'est filmée en train de danser sur cette
00:18chanson que nous connaissons tous, Wake me up before you go go, alors que dans cette affaire
00:23la victime dormait pendant que des hommes venaient la violer avant de repartir.
00:28Cette avocate raconte aussi sans filtre ce qui se passe lors de ce procès, je vous propose
00:34d'écouter pour bien comprendre et que les auditeurs d'Europe 1 comprennent de quoi on
00:38parle. Elle est avocate de la défense, écoutez ce qu'elle dit sur les réseaux sociaux.
00:42Je sors du procès Pellicot. Ce qui est important c'est la question de la soumission chimique,
00:48c'est à dire que cette dame elle dit non je ne me rappelle pas de tout ce qui se passe.
00:51Moi j'avais sollicité l'expert en lui disant, et monsieur l'expert quand elle explique que
00:56finalement elle n'est pas bien, qu'elle est endormie etc. Est-ce que ce n'est pas un argument
01:00qui consiste à dire que même sous soumission chimique on a l'impression qu'elle est inconsciente,
01:04elle est semi consciente. Et là aujourd'hui on a eu la vérification par cette dame qui dit non
01:08mais moi je ne me reconnais pas, je ne suis pas là alors qu'elle fait des poses etc. Ca pose un vrai
01:11problème sur la question de la soumission chimique et surtout sur le fait que les autres pouvaient
01:16imaginer que finalement elle n'était pas sous soumission chimique. Elle s'est justifiée ce matin
01:21avant peut-être de réagir parce qu'évidemment, pardon mais je trouve ça extrêmement choquant,
01:25mais d'abord qu'elle se mette en scène sur les réseaux sociaux, pardon c'est une avocate,
01:29c'est un procès lourd, un procès exceptionnel, on n'a jamais vu ça. Mais moi je trouve ça,
01:34on est au-delà du scandaleux. Enfin je suis extrêmement choquée par son comportement,
01:38elle était chez Pascal Praud. D'abord on écoute ses justifications et s'il vous plaît on en parle
01:43après. On communique sur le procès largement mais malheureusement nos propos sont totalement
01:48déformés. Donc moi j'interviens, je suis avocat de la défense, j'essaie de défendre mes clients
01:53comme il se doit, sans jamais jamais manquer de respect à qui que ce soit. Mais a priori dans
01:58ce procès, dès qu'on pose une question à Mme Pellicot, on est irrespectueux. Mme Pellicot,
02:02elle a une trentaine voire une cinquantaine de journalistes et aujourd'hui elle a tous les
02:06uns des réseaux sociaux qui sont avec elle. Alors même que c'est une victime, c'est un fait et c'est
02:10pas discutable. Moi je sais tranquillement avec mes abonnés de discuter et je reçois des messages
02:14de partout, je suis insultée, humiliée. Elle cherche un peu, pardon, excusez-moi, mais enfin
02:19franchement c'est quoi ce comportement ? Elle est avocate, elle a prêté serment mais qu'est-ce
02:24que c'est que ce comportement Gabrielle Cluzel ? Moi je suis frappée par la disparition de la
02:28décence commune, cette décence minimale qui devrait habiter toutes les strates de la société
02:33et a fortiori des métiers tels que le sien. On imagine son niveau d'études et de l'avoir
02:42ainsi traité la victime, c'est évidemment profondément choquant qu'un avocat défende
02:46tout le monde, qu'un avocat défende ses clients et pose des questions diverses et variées pour
02:55tout mettre à profit pour son client. Ça c'est tout à fait audible mais ce comportement ça
03:05dépasse même l'adjectif scandaleux. Moi ce que je veux dire simplement c'est qu'il y a eu des
03:09précédents dans la justice parce que souvenez-vous, alors c'était pas les avocats c'était les juges,
03:13quand le syndicat de la magistrature a épinglé sur le mur des cons deux paires de victimes,
03:18vous trouvez que c'était plus décent deux paires de jeunes filles violées ? Donc ça fait un certain
03:23nombre d'années qu'il y a eu une dégringolade de cette décence minimale, de ce respect minimal
03:28qui est simplement de l'humanité. Mais pardon là elle se met en scène sur les réseaux et en plus
03:32elle justifie, elle dit ah non mais c'est parce que tout le monde soutient Gisèle Pellicot et en
03:36gros moi mes clients passent pour des monstres. Parce qu'elle a été violée et que les autres
03:40sont suspectés d'avoir violé. Je suis d'accord avec ce que vient de dire Gabrielle Gisèle, c'est-à-dire que
03:45c'est à la fois irresponsable, indigne et j'allais dire même, si vous voulez, la justice se rend dans
03:50les prétoires et le débat doit d'abord prioritairement se dérouler dans le prétoire. Elle
03:56elle essaye à travers les réseaux sociaux de prendre à témoin l'opinion publique sur des
04:00arguments d'ailleurs que je n'ai pas très bien compris, en l'occurrence sur la soumission chimique,
04:03je ne sais pas si vous l'avez compris moi personnellement. Elle laisse entendre la soumission chimique, mais pas tant que ça.
04:08Il y a en effet la forme qui est tout à fait discutable, c'est le moins qu'on puisse dire, on
04:13n'attend pas d'un avocat ce type de comportement, mais c'est vrai qu'il y a quelque chose j'allais
04:17dire de plus encore, oui de plus pervers d'une certaine manière, c'est qu'elle met en doute
04:23quand même malgré tout par ses propos la parole de la victime, alors de manière d'ailleurs très
04:30peu compréhensible, mais c'est ce qu'elle cherche quand même malgré tout à introduire dans le débat.
04:33Donc on est là face en effet à quelque chose qui est tout à fait surprenant, qui est inquiétant,
04:37et qui traduit malheureusement, je le crains aussi plus généralement, une baisse de niveau dans
04:41beaucoup de domaines. Mais pardon, mais il me semble que les avocats ont des devoirs de réserve,
04:47quand se mettent en scène, parler de ce qui se passe... Ils peuvent communiquer, les avocats
04:52communiquent à la presse, communiquent directement. Là elle le fait par les réseaux sociaux, elle le
04:58fait d'une manière... C'est comme la nabilasie, je vais me faire poursuivre par certains qui vont
05:07être vexés, mais la nabilasie, comment on pourrait dire, nabilation, c'est ça ? C'est-à-dire qu'elle
05:16cherche à se faire connaître par le buzz, et ce n'est rien d'autre. Mais j'imagine que le conseil
05:25de l'ordre... Le conseil de l'ordre va certainement, à mon avis... Il me semble qu'elle soutient son
05:32client comme la corde soutient le pendu, parce que je ne suis pas certaine que ce genre de mise
05:37en scène soit la meilleure façon de mettre dans de bonnes dispositions ceux qui seront amenés à
05:43juger son client. Mais moi je trouve ça indécent vis-à-vis de la victime, pardon, excusez-moi,
05:46mais ça me choque qu'une avocate tienne ce genre de propos, qu'elle laisse entendre, elle dit
05:50oui oui c'est une victime, mais bon, sur la soumission chimique, je ne comprends pas comment
05:54on en arrive là, et comment une avocate, encore une fois, qui a prêté serment, arrive, même chez
05:58Pascal Praud ce matin sur Aurore Empin, à défendre sa diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux.
06:04On n'a pas l'impression dans les propos qu'elle tient chez Pascal Praud, finalement, elle ne revient
06:11pas sur son comportement. Alors on n'a pas tout entendu, mais il me semble pas qu'elle s'excuse,
06:16en l'occurrence au contraire, elle le justifie d'une certaine façon. Oui, c'est tout à fait,
06:22encore une fois, c'est tout à fait condamnable. Encore une fois, qu'elle cherche les failles de
06:27toutes les façons, parce que c'est le propre de l'avocat, c'est le propre d'un procès contradictoire.
06:36Ça se passe dans l'ensemble du tribunal. Exactement, et qu'elle cherche de toutes
06:39les façons les failles dans cette affaire, et tous les avocats le font. Vous savez,
06:43il y a quelques semaines, je lisais ça dans la presse, il y a un Pakistanais qui a agressé
06:49sexuellement une jeune femme, son avocat a plaidé l'écart culturel. Pardonnez-moi,
06:56moi ça me choque. L'écart culturel. Moi ça m'a choqué, mais voilà, cet avocat a jugé que c'était
07:02un bon moyen. C'est pas la première fois que des avocats prêtent ça. Je ne sais pas si cela
07:06permettra de faire en sorte qu'il soit moins condamné, moins durement condamné, mais enfin,
07:11néanmoins, c'est la ligne de défense qu'a adopté l'avocat. L'écart culturel. Vous voyez,
07:15quand j'ai lu ça, j'ai trouvé ça très violent. Donc il y a un certain nombre d'avocats qui vont
07:20très loin dans la défense de leurs clients. Mais là, ce qui est spécialement choquant,
07:23c'est que de fait, elle utilise des mises en scène d'influenceuses low-cost pour se faire
07:32connaître, on va être très clair, pour se faire connaître. Et se met le doute, quand même,
07:36sur la victime et ce qu'elle a subi. Tout en disant, pardon, Gisèle Pellicot, non, non, mais
07:42bien sûr, c'est la victime. Mais je pense que néanmoins, elle devait le savoir. Enfin, j'espère,
07:47en tout cas, qu'on l'a prévenu, parce que ce genre de procès, quand il n'est plus à huis clos,
07:50c'est terrible pour la victime. Eh bien, merci beaucoup. Il est 20h54 sur Europe 1,
07:58tout de suite, les enfants d'Europe 1, lors d'Autriche.

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