Après l'interrogatoire de Dominique Pélicot au procès des viols de Mazan à Avignon, RTL reçoit maitre Antoine Camus, avocat de Gisèle Pélicot.
Regardez RTL Evènement avec Cindy Hubert du 18 septembre 2024.
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00:00RTL ÉVÉNEMENT
00:02Et bonjour Maître Antoine Camus.
00:04Bonjour.
00:05Merci beaucoup d'être en direct avec nous ce matin depuis Avignon.
00:08Vous êtes l'un des avocats de Gisèle Pellicot.
00:11On parlait dans le journal de cette audience d'hier
00:14les premiers mots de Dominique Pellicot et ce long interrogatoire.
00:18Comment va votre cliente ? Comment a-t-elle accueilli ces mots
00:22après, on le sait, des semaines de silence ?
00:26Écoutez, c'était une parole qui était très attendue, comme vous le dites.
00:31Ça fait plusieurs semaines, en effet, que Dominique Pellicot devait prendre la parole.
00:36Je pense qu'un peu comme tout le monde, tout le monde a ressenti une forme de malaise hier
00:41avec un sentiment de décalage.
00:44On a un homme qui voudrait se présenter, c'est en tout cas l'image qu'il aimerait donner,
00:49comme un homme qui assume ses responsabilités, qui reconnaît tout.
00:53Il l'a dit hier, je suis un violeur comme tous les autres dans la salle.
00:57Sauf qu'en réalité, comme tous les autres, il ne peut pas s'empêcher de se victimiser.
01:02Très, très rapidement, dans sa prise de parole,
01:06et alors qu'on aurait pu s'attendre à ce qu'il développe bien davantage sur ce qu'avait été sa vie,
01:12on en arrive quasi dans les premières secondes de sa prise de parole,
01:17à son enfance, au viol qu'il aurait subi à 9 ans.
01:22Puis c'est très rapidement la faute d'Internet avec cette rencontre,
01:27qui ne date pas vraiment d'ailleurs, avec un infirmier qui lui expliquera
01:31comment s'y prendre pour droguer et endormir ses victimes,
01:37avec quel dosage.
01:39Puis c'est la faute de tous ces hommes qui finalement, sur le site Internet coco.fr,
01:46l'auraient rapidement dépassé pour l'inscrire dans une spirale infernale.
01:52Donc en réalité, il n'assume pas grand-chose, Dominique Pellicot,
01:56avec sa petite voix chevrotante et pleurnicharde,
02:00et il ne peut pas s'empêcher de donner des coups de griffe sur tout,
02:03c'est-à-dire qu'il connaît son dossier par cœur,
02:05et vous l'avez vu hier, en réalité, il commence par donner une petite griffe à sa fille Caroline pour son livre,
02:12il donne une petite griffe à un témoin, à sa belle-fille.
02:15Mais Maître Camus, pardon, ça veut dire que vous ne lui accordez aucune sincérité ?
02:20Pour vous, c'était juste une stratégie de défense ?
02:22Il se cherche des excuses et rien de plus ?
02:24Il a quand même dit « je suis un violeur ».
02:26Oui, en fait, la difficulté, si vous voulez, c'est qu'il peut difficilement dire le contraire.
02:31Vous le savez, tout a été filmé.
02:33La difficulté avec Dominique Pellicot,
02:36et il suffit de se plonger malheureusement dans le très épais dossier d'instruction
02:41pour se rendre compte qu'il ne reconnaît que ce qu'il n'a pas d'autre choix que de reconnaître
02:47parce qu'on a une preuve irréfutable.
02:50Mais je ne sais pas pour vous, mais si vous, vous avez compris hier,
02:53avec une réponse satisfaisante,
02:56quand ça a commencé au juste,
02:59quel dosage au juste,
03:01qui d'autre encore,
03:03combien au juste d'hommes sont venus dans cette maison de Masan ?
03:06Je vous rappelle qu'initialement, il en dénombrait 30,
03:10et puis finalement 40,
03:12et puis 50.
03:14Puis quand on lui a dit « Mais attendez, monsieur, au visionnage des vidéos,
03:18il semblerait qu'il y en ait près de 80 »,
03:21il répond en cours d'enquête « Oui, ça me paraît cohérent.
03:24Hier, nous avons appris que finalement, ce serait près de 2 à 3 fois par semaine,
03:29ce qui rendrait le nombre bien plus élevé encore que le nombre de 80.
03:34Vous savez que nous en avons 50 dans le box
03:36et qu'un certain nombre d'entre eux courraient encore dans les rues.
03:40Je suis désolé, mais Dominique Pellicot ne dit bien que ce qu'il veut nous dire,
03:45et lorsqu'il reconnaît, c'est qu'il n'a pas le choix.
03:48Merci beaucoup, Maître.
03:50Désolé, on est pressé par le temps.
03:53On suivra bien sûr cette audience,
03:55notamment encore aujourd'hui,
03:57avec les premiers interrogatoires des accusés,
04:00et on est tous frappés.