• il y a 3 mois
Avec Sergueï Kolessnikow, professeur agrégé d’économie et auteur de "Les BRICS nouveaux maîtres du monde ?" éd. RIC

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?...
▪️ Instagram : / sudradioofficiel
▪️ Twitter : / sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : • Bercoff dans tous ses états

##LE_FACE_A_FACE-2024-09-16##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Sud Radio Berkhoff dans tous ses états, le face à face.
00:06Alors aujourd'hui André, on va parler des Bricks avec notre invité Sergei Kolesnikov.
00:12Les Bricks, nouveau maître du monde, c'est son livre aux éditions RIC.
00:17Bonjour Sergei Kolesnikov.
00:20Bonjour André Berkhoff, merci de votre invitation.
00:24Bah écoutez, invitation vraiment que j'ai eu,
00:27j'ai eu l'initiative tout de suite quand j'ai reçu votre livre et que je l'ai lu.
00:31Les Bricks, nouveau maître du monde, la géopolitique du XXIe siècle aux éditions donc RIC.
00:38Et j'ai trouvé que vous résumiez vraiment de façon très intéressante
00:43tout ce bouleversement du monde qui se passe depuis quelques années,
00:47que l'on commence à voir, que l'on commence à connaître,
00:50mais qui n'est pas encore tout à fait effectivement,
00:53dont les contours s'esquissent mais ne sont pas encore tout à fait nets.
00:56Alors, les Bricks, nouveau maître du monde, avec un point d'interrogation,
01:01mais c'est vrai qu'on peut aujourd'hui se poser la question.
01:04Et c'est très intéressant, Sergei Kolesnikov, votre livre,
01:07parce que vous résumez très bien ce qui est en train de se passer.
01:12Vous parlez évidemment de ce qui se passait avec l'Ukraine, avec la Russie,
01:16mais surtout, surtout, surtout, vous parlez aussi,
01:20et d'ailleurs c'est quelque chose qui nous concerne beaucoup,
01:23vous parlez de la censure, vous parlez du narratif,
01:26vous parlez de ce narratif qui a encore tout à fait pignon sur rue en Occident et ailleurs.
01:34Et alors expliquez-nous d'abord les Bricks, les Bricks, les fameuses Bricks,
01:39d'ailleurs juste pour résumer, c'est qui aujourd'hui les Bricks ? Ils sont combien ?
01:44Ben ils sont neuf, à l'origine en 2009, il y avait le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine,
01:53et puis ensuite est arrivée à l'invitation de la Chine l'Afrique du Sud,
01:58et puis cette année 2024 sont entrées donc l'Égypte, l'Éthiopie,
02:04mais surtout l'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et l'Égypte.
02:09Et puis il y a des dizaines de pays qui font anti-chambres pour y rentrer maintenant.
02:16Ils sont très nombreux les candidats aujourd'hui ?
02:18Ah c'est plusieurs dizaines, c'est plusieurs dizaines.
02:21Alors justement, Sergey Kolesnikov, au départ c'est venu les trois ou quatre qui sont réunis,
02:28sont réunis pourquoi ? C'était par rapport en réaction à quoi très exactement ?
02:34Comme par hasard, je vous ai dit 2009, ça a suivi 2008, c'est-à-dire la crise des subprimes.
02:42La grande crise économique effectivement mondiale qu'il y a eu à l'époque.
02:46C'est-à-dire que les BRICS ont voulu un petit peu se mettre à l'abri du chaos généré par le capitalisme mondial,
02:56où on ne leur donnait pas leur place puisque Niouef et Migny à la Banque mondiale,
03:03ils ne pouvaient peser lourd, ils étaient obligés de subir la loi de l'étalon dollar,
03:11et finalement les décisions en termes de libre-échange, de protectionnisme
03:17émises à leur encontre par les puissances dominantes, l'Occident.
03:24Donc ils ont voulu un petit peu, pas du tout comme on le présente aujourd'hui,
03:30essayer de faire éjecter l'Occident.
03:34Ce n'est pas du tout ça, c'est au contraire de se mettre à l'abri des...
03:39Ce n'était pas anti-occidental au départ, c'était pas une volonté d'entrer en guerre, entre guillemets en guerre,
03:46pas chaude mais contre l'Occident, c'était pas ça.
03:49Absolument pas, absolument pas.
03:52Si vous voulez c'est intéressant de revenir un petit peu quand même de plus loin pour comprendre.
03:58À l'origine les BRICS, vous savez, ça aurait pu être les NPI de la fin du XXe siècle,
04:06les nouveaux pays industriels qui sont entrés à partir de 1950.
04:11Comme les dragons asiatiques par exemple.
04:13Voilà exactement, les dragons asiatiques.
04:16Et à l'époque des dragons asiatiques, on pensait que c'était enfin le tiers-monde qui commençait à se développer
04:23et qui venait suivre la grande marche des étapes de la croissance initiée par l'Amérique.
04:30Alors après, au niveau des BRICS, lorsque la Chine s'est désengagée de l'emprise de Mao Zedong
04:39et qu'elle a commencé à regarder de près sa croissance, avec Deng Xiaoping qui disait
04:46peu importe que le gars soit blanc ou noir, l'essentiel c'est qu'il attrape les souris.
04:52Bref, capitalisme ou socialisme pourvu que ça marche.
04:55Alors nous de notre côté, on était très intéressé à faire rentrer la Chine dans l'OMC où elle est entrée.
05:03L'Organisation Mondiale du Commerce, oui.
05:05Oui, parce qu'en fait...
05:07Elle est entrée en 2001.
05:11Elle est rentrée en 2001 et elle a retenu en 2012.
05:15Il faudra déterminer pourquoi si on a le temps.
05:19On était très intéressé à ce que la Chine rentre dans l'OMC parce que, d'une part, on avait besoin d'un gigantesque marché.
05:31On était déjà dans une crise qui ne s'est jamais terminée depuis l'époque de la crise du pétrole.
05:39Nous les économistes, on appelle ça la crise du fordisme.
05:42Mais pour les économistes libéraux, la notion de crise est intellectuellement impensable.
05:49La crise, ça n'existe pas.
05:51Du coup, on ne voit pas qu'on est toujours dans la crise.
05:55La Chine, pour nous, c'était un sauvetage.
05:58C'était un pari gagnant-gagnant.
06:00L'immense marché de plus d'un milliard de consommateurs.
06:04On allait en plus pouvoir transformer la méchante Chine communiste en bonne Chine libérale qui allait reprendre le chemin de l'Amérique.
06:18C'était parfait.
06:21Pour la Russie, c'était un peu plus difficile.
06:26La Russie s'est dégagée du communisme par miracle, en fait, par l'arrivée de Gorbatchev.
06:35Mais entre la fin de 1990 et 2000, ça a été terrifiant.
06:43Mais terrifiant, le mot est faible.
06:46Parce que dans les années 1990, la Russie va plonger dans le chaos, la désespérance, la crise la plus abominable.
06:57Puis, il sera aux mains de la mafia.
06:59C'est la crise de 1929, si vous voulez.
07:01La même chose, la même ampleur que la crise de 1929, mais vécue par la Russie.
07:06Et ça allait très bien aux Américains.
07:09Ça allait tellement bien que Bill Clinton va financer la réélection de Yeltsin.
07:17Boris Yeltsin, oui.
07:19Je joue ce qu'on oublie.
07:21Bill Clinton va aussi aider Yeltsin à finir sa guerre de Tchétchénie.
07:29Ça aussi, on l'a oublié.
07:33Tout ça, Anna Clinton, celui des années 1990.
07:40Après quoi, avec la doctrine Primakov, ministre des Affaires étrangères puis premier ministre de Yeltsin,
07:49on commence déjà à s'orienter vers un pivot asiatique.
07:55Avec Poutine, qui arrive d'abord comme premier ministre puis très rapidement comme président.
08:04Alors là, les Américains commencent à comprendre que ce n'est pas tout à fait la même chanson qu'avec Yeltsin.
08:12Je voudrais vous demander justement, parce que vous en parlez, Sergei Kolesnikov, dans votre livre.
08:19Est-ce que vraiment la fameuse doctrine de Zbigniew Brzezinski et autres,
08:25vous savez qu'il a le grand échiquier, mais d'autres aussi,
08:29est-ce que vraiment les néoconservateurs américains, une partie de la classe dirigeante américaine,
08:34voulaient vraiment démembrer la Russie, en finir avec la Russie,
08:42ça devait être maintenant une espèce de conglomérat dont on allait tirer,
08:46c'était vraiment leur intention ?
08:49Vous savez, pour comprendre finalement tout ce qui se passe aujourd'hui,
08:55il faut revenir à 1991, lorsque l'URSS s'effondre.
09:02Et à l'époque, il y avait Herbert Bush et Egor Batchev, c'était des gens de valeur.
09:11Très rapidement vont arriver des gens comme Bill Clinton,
09:15et Bill Clinton va jouer un double jeu,
09:19c'est-à-dire qu'au lieu de continuer le partenariat stratégique pour la paix,
09:24c'est-à-dire la transformation de l'OTAN, qui n'avait plus lieu d'être puisqu'il n'y avait plus d'ennemis.
09:30Il n'y avait plus de pacte de Varsovie non plus.
09:34Donc au lieu de transformer l'OTAN en alliance pacifique,
09:41et en alliance pour promouvoir la paix et la prospérité dans le monde,
09:46on a raté quelque chose de phénoménal.
09:49En fait, Bill Clinton, comme je le dis, je ne sais plus si c'est dans ce bouquin ou dans un autre,
09:55dans la tête de l'oncle Sam, qui était juste...
09:58Oui, votre précédent livre, absolument, dans la tête de l'oncle Sam.
10:01Le précédent livre.
10:02Alors, vous me dites, oui, Bill Clinton, donc...
10:05Bill Clinton, en fait, a choisi de trahir les engagements de James Baker et d'Herbert Bush,
10:16c'est-à-dire pas un iota de l'OTAN vers l'Est.
10:22Oui, il avait dit que l'OTAN ne va pas s'avancer vers l'Est d'un centimètre, c'était ça.
10:26Voilà, c'est exactement ça.
10:28Et ça, il fallait le promettre à Gorbatchev parce qu'on avait besoin de son autorisation
10:34pour la réunification de l'Allemagne.
10:37Eh bien, c'est ce que Bill Clinton, dans un premier temps, allait faire croire à Yeltsin,
10:44et puis ensuite, très rapidement, au début des années 1990, il va trahir sa parole,
10:51il va appeler, je crois que c'était vers 1997, les trois premiers pays,
10:56Pologne, Tchéquie, je ne sais plus si c'était Roumanie, à rentrer dans l'OTAN.
11:02Et ensuite, ça va être la marche en avant, l'encerclement de l'Amérique
11:11autour de... comme un boa constrictor qui veut étouffer sa proie.
11:17Pourquoi est-ce qu'il a fait ça, Bill Clinton ?
11:20Je le dis, à mon avis, il y a la pression du complexe militaro-industriel américain
11:29qui n'a fait que se développer, qui est apparu à travers la Deuxième Guerre mondiale.
11:35Vous savez, en 1941, au début de la guerre, les Américains construisaient un porte-avions,
11:42il leur fallait un an, et puis ensuite, très vite, ça sera trois semaines.
11:47Et après...
11:48Donc c'est le complexe militaro-industriel qui a pesé sur...
11:52Il continue, le complexe militaro-industriel, il a besoin de guerre, il a besoin de...
12:00Allo, oui, je crois que nous avons un petit problème.
12:06André Bercoff reçoit aujourd'hui Sergei Kolesnikov qui revient dans quelques minutes.
12:11Il est l'auteur du livre Les Brics, Nouveau Maître du Monde.
12:14Si vous avez une question, si vous avez une réaction, n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300
12:21ou à réagir sur notre Facebook Live, on se retrouve tout de suite.
12:25Bercoff dans tous ses états.
12:28Et je ne suis pas le seul, dans tous mes états, vous le savez, Les Brics, Nouveau Maître du Monde,
12:34le formidable bouleversement auquel nous assistons en ce moment,
12:39Sergei Kolesnikov a écrit un livre très intéressant et très informel sur le sujet aux éditions RIC.
12:46Alors, Sergei Kolesnikov, avant la pause, nous parlions justement du fait qu'on va passer,
12:55parce qu'il faut, on va avancer sur cette histoire qui nous concerne.
12:58Mais déjà, vous voyez, c'était en 90, 94, 97, donc il y a 30 ans, déjà les choses s'inversaient.
13:07On avait dit, effectivement, à Gorbatchev que l'OTAN n'allait pas avancer d'un centimètre à l'Est.
13:13Maintenant, il y a les pays enseignements, effectivement, sous le joug soviétique,
13:17qui n'en voulaient plus, qui voulaient aller à l'OTAN.
13:19Enfin, il y a eu tout ce qui s'est passé.
13:21Et effectivement, est-ce que vous avez les chiffres ?
13:25C'est-à-dire que l'OTAN, en quelques années, a pratiquement intégré la plupart des pays
13:32qui étaient enseignements sous le pacte de Varsovie, le pacte soviétique, carrément.
13:39Ça a été vraiment une transformation quasi totale.
13:43Absolument, absolument.
13:46Je termine juste, mais très rapidement, les raisons pour lesquelles Bill Clinton a changé son fusil d'épaule.
13:54La deuxième raison, c'est donc que l'Amérique avait enfin son ennemi mortel du temps de la guerre froide,
14:01au fond du trou.
14:02Donc, une occasion inespérée d'en finir pour une bonne fois pour toutes.
14:07Et troisièmement, c'est surtout ça qui me tient à cœur,
14:10je pense que, ce faisant, l'Amérique est revenue à son ADN.
14:14C'est-à-dire que l'ADN de l'Amérique, il est religieux.
14:17L'Amérique est choisie par Dieu pour diriger le monde.
14:22Alors, version laïque avec Clinton ou Biden, mais c'est toujours ça.
14:29Dès qu'avec 1991, l'Amérique a voulu s'étendre à l'Est,
14:36attraper les pays de l'OTAN.
14:39Alors, j'entendais, il n'y a pas tellement longtemps, sur une radio, je ne sais plus où,
14:43un général, on en a des pas mauvais.
14:46Oui, les généraux de plateau, on en parlera.
14:48Les généraux de plateau.
14:50Celui-là, il s'appelait Perruche, je crois, ou quelque chose.
14:52Et il disait, oui, mais enfin, les pays du Pacte de Varsovie,
14:57pour les faire rentrer dans l'OTAN, on n'est pas allé les chercher.
15:00C'est eux qui ont voulu venir.
15:03Alors, c'est parfaitement exact.
15:05C'est eux qui ont voulu venir, mais peut-être qu'on n'aurait pas dû
15:09si facilement les accepter aussi.
15:11Quand on est à la tête d'un empire, que ce soit la Russie ou l'Amérique,
15:17on a des responsabilités géopolitiques, n'est-ce pas ?
15:20Et donc, on fait attention.
15:22Et ce que disait Poutine, c'est-à-dire qu'il valait mieux pour la paix du monde
15:28que ces pays de l'Est, etc., restent...
15:35D'accord, mais ils y sont.
15:37Oui, mais Sergei Kolesnikov, aujourd'hui, ils y sont.
15:40Effectivement, on aurait peut-être pu le faire autrement.
15:42Aujourd'hui, ils sont là.
15:44Et je voudrais qu'on parle d'aujourd'hui,
15:46et je voudrais qu'on parle d'une dimension
15:48qui est très intéressante dans votre livre,
15:50et que vous résumez, et qu'on sait, c'est le narratif.
15:52Qu'est-ce qui fait que, justement, dans la guerre,
15:56vous parlez du soft power, il y a la guerre,
15:58et la guerre, la guerre des armes,
16:00il y a, je dirais, la parole des armes,
16:04et puis il y a les armes de la parole.
16:06Qu'est-ce qui fait que ce narratif s'est implanté
16:09de façon formidable, alors qu'il y avait eu le Donbass,
16:13que dès le 2 mars 2022, vous aviez Hitler d'un côté,
16:18c'était Poutine, et Churchill d'un côté, c'était Zelensky.
16:22Je parle du narratif occidental, en tout cas dans sa grande majorité.
16:27Qu'est-ce qui a fait ça ?
16:29Alors ça, c'est la question la plus intéressante
16:31et la plus difficile que vous posez là.
16:34J'ai commencé, effectivement, par me poser cette question
16:37de savoir pourquoi diable, les mêmes,
16:40exactement les mêmes, qui criaient contre l'impérialisme américain,
16:44comme André Glucksmann, l'ex-Mao,
16:46ont acclamé, les bras ouverts,
16:51le bombardement criminel de l'Irak par George Bush.
16:57Alors, il y a effectivement eu un retournement, mais complet.
17:01Je dirais que, finalement, ces gens auxquels on a donné la parole,
17:05comme Glucksmann, n'avaient pas une analyse extrêmement fine,
17:09nuancée et intéressante,
17:11ni dans un cas, quand ils étaient contre l'Amérique,
17:14ni dans l'autre cas, quand ils sont pour l'Amérique.
17:17Alors, bref, toujours est-il qu'il y a eu un revirement.
17:20La droite bling-bling chez nous.
17:22Je fais référence à Sarkozy,
17:24qui nous a remis dans le commandement intégré,
17:27et la gauche cavière se sont ruées dans les bras de l'Amérique.
17:35À mon sens, à partir de Sarkozy,
17:39on commence à avoir des élites qui ne sont pas tellement au niveau
17:44de ce qu'il aurait fallu.
17:46Mais il y a aussi autre chose.
17:49C'est-à-dire que l'Amérique,
17:53quand elle a commencé à s'en prendre,
17:56à vouloir avancer, encercler la Russie,
18:00elle a fait ça avec ses fondations.
18:03Elle a des dizaines, quand c'est pas des centaines de fondations
18:08qui s'occupent de géopolitique.
18:10Alors là où ça devient intéressant...
18:12Quand vous dites fondations, c'est les think tanks,
18:15les cabinets de conseil, etc.
18:17Exactement. Ce sont les think tanks
18:19où nos journalistes de mainstream vont s'abreuver en analyse
18:25pour pouvoir en parler à la télévision.
18:29Ils ne vont pas peut-être jusqu'à voir que ces fondations
18:34sont des émanations, en tout cas sont financées
18:37par le lobby militaire ou industriel dont nous parlions tout à l'heure,
18:42sont financées par la CIA, sont financées par le Pentagone,
18:46sont financées par le département d'État
18:49et des fous furieux comme l'ami Soros avec sa fondation.
18:54Et tous ces gens-là sont des gens qui ont...
18:59L'Europe a perdu la tête, a perdu la raison, si on peut le dire.
19:07Et maintenant qu'elle a commencé,
19:10elle a participé au crime de l'Amérique.
19:15On reviendra peut-être tout à l'heure,
19:17mais le coup d'État du Maïdan, c'est un coup d'État.
19:21En 2014.
19:23En 2014. Avant 2014, il y a une démocratie.
19:26Après 2014, il n'y a plus de démocratie.
19:28Il y a un régime policier.
19:30Ça fait doucement rigoler quand on nous dit
19:32qu'il faut aller défendre nos valeurs en Ukraine.
19:37C'est de la folie furieuse.
19:39Folie furieuse chez nous, nous, on s'est fait...
19:42C'est comme le serpent K.A. dans le livre de la jungle de Mowgli.
19:46On s'est fait complètement hypnotiser par ce discours américain
19:51qui, lui, est un discours qui sait très bien où il va.
19:55Par contre, l'Amérique n'a pas...
19:57L'Amérique, vous savez, c'est toujours pareil.
19:59C'est Dr. Jekyll et Mr. Hyde.
20:02Oui, il y a les deux.
20:03Parce qu'il y a des choses formidables en Amérique,
20:05il faut le dire aussi.
20:06Bien sûr, bien sûr.
20:07Mais moi, quand j'étais jeune,
20:08enfin, on n'est pas très loin en termes d'âge,
20:12quand j'étais jeune, j'adorais l'Amérique,
20:15John Wayne, la défense de l'orphelin,
20:19la veuve et de l'orphelin, etc.
20:21Le bon contre les méchants.
20:23Vous ne vous rendez pas compte, à l'époque,
20:25que s'il y avait John Wayne, s'il y avait les films de Far West,
20:29c'est qu'il y avait déjà des bandits.
20:31En fait, les bandits...
20:33Mais Sergei Kolesnikov, est-ce qu'on ne pourrait pas vous dire
20:35oui, d'accord, très bien, vous parlez effectivement de ce discours,
20:39des think tanks, des fondations, de tout ce que fait...
20:43Mais la Russie aussi a ses think tanks,
20:47ses fondations, sa guerre de l'information.
20:50C'est de part et d'autre.
20:51Simplement, l'une est peut-être moins influente que l'autre, chez nous.
20:55C'est peut-être ça.
20:56Évidemment, chaque pays a ses réseaux d'influence, de propagande,
21:01et c'est bien normal, et c'est bien naturel.
21:04Ce qui est moins naturel, c'est que ces réseaux de propagande
21:07soient mis d'un côté, du côté américain,
21:10pour la volonté impérialiste de dominer la planète entière,
21:14le monde entier.
21:15Et c'est ça qui va générer les révolutions de couleur,
21:18les guerres de George Bush, et puis la guerre de Biden aujourd'hui,
21:22parce que c'était quand même un plan, un plan du Pentagone,
21:26c'est l'extending Russia, le plan de la RAND Corporation
21:32qui a prévu cette guerre d'Ukraine.
21:35Alors que de l'autre côté, Poutine et les BRICS ne veulent pas la guerre,
21:39ils veulent un monde multipolaire, favorable au commerce,
21:43à la paix et au pacifisme, quoi.
21:46Donc on ne peut pas le mettre sur le même plan.
21:48Poutine avait, jusqu'à présent, enfin jusqu'à ces dernières années,
21:52il était trop faible pour réagir.
21:56Du temps de George W. Bush, quand il a dit en 2007
22:03au sommet de sécurité de Munich, il a dit
22:06« trop c'est trop, maintenant il faut comprendre
22:09que nous on est pacifiques ».
22:11– Au-delà de cette limite, vos tickets les plus valables, en tout cas,
22:14étaient faibles.
22:15– Voilà, exactement.
22:16Si vous venez chercher l'oursurus dans la taiga,
22:18vous n'allez pas être déçus du voyage.
22:21– Oui, pardon, on va juste faire une toute petite pause
22:24et on vous reprend après vous, c'est passionnant.
22:27Et on va essayer de comprendre un peu ce qui se passe justement avec ces BRICS,
22:31avec ce changement total, les plaques tectoniques
22:34qui fonctionnent à toute vitesse.
22:37À tout de suite.
22:38– Et si vous avez une réaction, une question,
22:41n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300
22:45ou à réagir sur notre Facebook Live.
22:48– Sud Radio.
22:49– Parlons vrai.
22:50– Parlons vrai.
22:51– Sud Radio.
22:52– Parlons vrai.
22:53– Un canapé avec relax électrique 799.
22:56– Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
23:00– Sergueï Kolesnikov, les BRICS, nouveau maître du monde,
23:03Rick Essay.
23:04Sergueï Kolesnikov quand même,
23:06essayons un peu, un peu dans la nuance,
23:09vous dites, les BRICS, oui, contrairement à l'Amérique
23:12qui a effectivement cette vocation,
23:15qu'elle soit religieuse ou séculaire ou séculière,
23:19de diriger le monde,
23:21on se rappelle de la fin de l'histoire de Fukuyama,
23:25il n'empêche que quand même dans les BRICS,
23:28quand vous dites pacifiste, etc.,
23:30il y a quand même l'Arabie Saoudite
23:32qui a massacré 400 000 personnes le Yémen,
23:34il y a quand même l'Iran, il y a quand même tous ces gens-là,
23:37la Chine dont on ne peut pas dire que le crédit social
23:39est une vertu démocratique évidente,
23:42est-ce que vous n'avez pas quand même peut-être
23:45légèrement tendance à angéliser les uns
23:48et à diaboliser les autres,
23:50cher Sergueï Kolesnikov ?
23:53– Oui, je vois ce que vous voulez dire,
23:55effectivement, moi la Chine ce n'est pas ma tasse de thé
23:58comme société de surveillance
24:03où j'irais volontiers vivre,
24:06pas davantage d'ailleurs que l'Arabie Saoudite.
24:08Alors justement, à propos de l'Arabie Saoudite,
24:11ça c'est très intéressant parce que
24:13lorsque l'Arabie Saoudite va quitter l'alliance avec l'Amérique,
24:17c'est vraiment un point de bascule phénoménal.
24:21Et pourquoi l'Arabie Saoudite
24:25finit-elle par renverser son alliance,
24:28rentrer dans les BRICS
24:30et voyant son avenir plutôt du côté de la Russie et de la Chine
24:35plutôt que du côté de l'Amérique ?
24:37– Alors que l'Amérique, elle était création de l'Amérique presque,
24:40enfin on peut dire.
24:41– Ah oui, le roi Ibn Séoud avait créé le pacte du Quincy
24:50avec la Roosevelt et c'était donnant-donnant,
24:55tu me donnes ton pétrole et moi je te protège militairement.
24:58– Alors qu'est-ce qui s'est passé justement ?
25:00– Je te protège militairement.
25:02Or, avec la guerre de 2003,
25:05lorsque George W. Bush, la CIA, a inventé un prétexte,
25:12comme elle le fait toujours,
25:13pour la guerre d'Ukraine ça sera exactement pareil,
25:15inventé un prétexte pour lancer un tapis de bombe sur l'Irak,
25:22l'Arabie Saoudite va se dire, mais enfin quand même c'est bizarre,
25:29avant cela, Saddam Hussein était le grand allié de l'Amérique
25:37et c'est lui qui a fait le job,
25:39c'est lui qui s'est tapé huit temps de guerre monstrueuse,
25:43800 000 morts contre l'Iran,
25:46alors là personne n'est allé dire,
25:49oui mais ils ont utilisé du gaz chimique,
25:52oui mais alors on fait…
25:53– Il y a eu un massacre de 200-300 000 personnes,
25:56personne n'en parle, c'est vrai.
25:58– Personne n'en parle,
26:00alors Saddam Hussein croyait qu'il avait fait le job pour l'Amérique,
26:05il pouvait peut-être, il avait besoin d'argent après tout ça,
26:09aller prendre le Koweït,
26:12qui d'ailleurs le Koweït, ça appartient à qui le Koweït ?
26:15Ça nous ramène, vous savez, au mandat de la SDN des Britanniques
26:20après la première guerre mondiale,
26:22lorsqu'on va découper l'Empire Ottoman en tranches,
26:27et ni l'origine du Koweït ni l'origine de l'Irak
26:32sont tellement simples et évidentes,
26:35donc toujours est-il que l'Arabie va se dire,
26:40oui mais alors la protection militaire de l'Amérique,
26:46s'il se retourne contre son allié,
26:49quelle preuve j'ai qu'il ne va pas se retourner contre moi ?
26:52Et donc les Brics, parce qu'eux ne voient pas,
26:57ils ne sont pas affrontés, comme je disais tout à l'heure,
27:01ils ne sont pas hypnotisés par le discours des fondations américaines,
27:06eux ils sont en dehors, ils sont dans le tiers monde,
27:10et ils voient de côté, ils nous voient de côté,
27:13et ils voient bien le double jeu que nous ne voyons pas,
27:17ils voient bien le double jeu de l'Amérique,
27:20c'est-à-dire qu'elle soi-disant va aider la démocratie, la liberté, etc.,
27:25en fait elle s'intéresse à ses intérêts, bien compris,
27:30et elle propage le chaos et la misère de partout.
27:35Donc là-dessus, il y a l'épisode Trump,
27:41Biden dira que c'est un accident de l'histoire,
27:46on verra si cet accident va se renouveler ou pas,
27:49on le saura assez vite maintenant.
27:52J'ai toujours dit que Biden quand il revient en manette,
27:56lui il a son idée de faire tomber l'Ukraine dans son escarcelle,
28:04il a depuis longtemps, parce qu'il était vice-président de Barack Obama,
28:10pendant les deux mandats.
28:13On connaît les intérêts avec Burisma,
28:15on connaît les intérêts, effectivement,
28:18l'Ukraine terre à blé de l'Europe, l'Ukraine avec tous les minerais,
28:22enfin vous en parlez aussi dans votre livre.
28:25Alors Trump s'était un petit peu rebellé contre le protectionnisme,
28:32enfin Trump avait lancé une guerre protectionniste contre la Chine,
28:37d'ailleurs moi à l'époque j'étais prof,
28:40et je me disais, bon sang, on se fait avoir par la Chine,
28:43ce n'est pas possible, on perd nos emplois, on se désinduce.
28:48Oui, on l'a vu, et en Europe surtout.
28:51Je dis ça pourquoi ?
28:53Parce que nous étions, vous me demandiez à l'origine,
28:56comment vous expliquez que nous fassions telle et telle lecture,
29:00c'est que nous sommes complètement, sur le plan idéologique,
29:03nous avons été complètement à la ramasse,
29:08déjà les élites giscardiennes croyaient qu'on allait,
29:13un peu comme Macron aujourd'hui,
29:15croyaient qu'on allait faire un monde pacifié, global,
29:21le village mondial, les cultures, les frontières disparaîtraient,
29:26bon, c'est une lubie, une lubie totale,
29:32et donc Trump a eu quand même un éclair de lucidité,
29:36de se dire, si ça continue comme ça, l'économie américaine va disparaître.
29:41Donc, Trump, je l'admire pour avoir su taper du poing sur la table,
29:48mais les Chinois, c'est des gens qui jouent fin.
29:52Alors, ils ont mis en place les routes de la soie, l'Inde...
29:56C'est toutes les dimensions des BRICS aujourd'hui,
30:00que l'on voit arriver, que l'on voit advenir.
30:03Je crois que nous avons...
30:05Un auditeur, en effet, en ligne.
30:07C'est Maurice qui nous appelle des Hauts-de-Seine.
30:09Bonjour, Maurice.
30:10Bonjour, Maurice.
30:11Bonjour à vous, bonjour M. Bercoff.
30:13Bonjour au seul invité dont j'ai pas reçu le nom.
30:17Ecoutez, j'interviens parce que j'apprécie beaucoup ce que dit l'invité.
30:24Ce dont on parle, j'ai un petit peu les mêmes couleurs de moustache que l'invité.
30:33Et donc, je l'ai vécu en direct, en fait.
30:37J'ai vécu, j'ai vu, j'ai vu dans ma vie,
30:41ce qui est en train de se passer,
30:43et j'ai pu voir tout que ça se passait, vous voyez.
30:45Alors, j'ai vécu la chute du mur de Berlin,
30:49j'ai vécu la visite de Boris Helsin
30:53avec Clinton, verre de whisky à la bouche,
30:56pendant ce temps-là, bien sûr.
30:58Vous étiez où ? Vous l'avez vécu par...
31:00Excusez-moi.
31:01Je l'ai vécu de mon...
31:03De votre écran, absolument, d'accord.
31:05Non, j'ai vécu tout ça en direct, comme ça s'est passé,
31:07et j'ai compris, en fait, quand on dit que
31:11l'Amérique a sa part de propagande, et la Russie aussi,
31:15en fait, pour moi, c'est pas symétrique.
31:17Je crois qu'il y a quand même quelqu'un qui a des visées sur l'autre,
31:21et que l'autre est en état de défense.
31:23A savoir que la Russie-Sibérie fait 17 millions de kilomètres carrés.
31:29La Chine fait 8 millions, 9 millions de kilomètres carrés.
31:33Les USA, l'Amérique, fait 10 millions de kilomètres carrés.
31:38La Sibérie, c'est le territoire, dans le futur,
31:41le plus riche de la planète.
31:42Et ça, l'Amérique le fait depuis la libération.
31:45Et si elle s'ingénie, malgré la visite de Gorbatchev,
31:49la Sud-et-Nord de Berlin,
31:51l'acceptation, justement, de non-agression,
31:55si elle s'ingénie à toujours faire passer la Russie
31:59à diaboliser le système russe,
32:03malgré tout ça, c'est parce qu'elle ne veut en aucun cas
32:07d'un partenariat entre la Russie et l'Europe.
32:10Parce que ça lui permettrait d'écouler toutes ses richesses
32:13de son continent.
32:15C'est pour ça qu'elle est diabolisée depuis la chute du Nord.
32:19D'accord. Maurice, on vous a écouté, effectivement.
32:21Sergei Kolesnikov, que pensez-vous, justement,
32:25de ce que dit Maurice ?
32:27C'est que, effectivement, c'est inégal
32:29et qu'il y a l'un qui veut, effectivement,
32:31d'ailleurs vous l'avez dit un peu, dévorer l'autre.
32:33Oui, oui, tout à fait.
32:35C'est ce que je viens de vous dire.
32:37C'est-à-dire que l'Amérique veut dominer le monde
32:41alors que la Russie veut un monde multipolaire,
32:44basé sur des rapports économiques d'égalité.
32:49Maintenant, il y a aussi une autre chute.
32:52Dans ce cas d'invité, je suis content qu'il pense un peu comme moi.
32:57Moi, je suis économiste, sociologue, politologue,
33:01donc la dimension économique, certes,
33:04elle est très importante.
33:06Elle existe, bien sûr,
33:08mais il ne faut pas radoucir ou éliminer
33:11les dimensions idéologiques,
33:14les dimensions culturelles.
33:18L'Amérique, elle marche sur les deux.
33:21Vous l'avez dit.
33:23Quand je disais qu'elle revient à son ADN religieux,
33:26je pense que c'est vraiment une réalité.
33:29Maintenant, au sujet de l'Europe,
33:31pourquoi est-ce qu'on en arrive à des...
33:34Emmanuel Todd disait dans son dernier bouquin
33:37qu'il faut quand même être un peu dérangé
33:40pour s'imaginer que la Russie,
33:42avec 140 millions d'habitants,
33:44va vouloir faire la guerre à l'UE,
33:48450 millions d'habitants...
33:50Et envahir l'Union Européenne.
33:52Et envahir l'Union Européenne,
33:54donc se mettre à dos l'OTAN,
33:56c'est-à-dire pas loin de 1 milliard d'habitants.
33:59Il faut être un petit peu dérangé.
34:01Alors, comment se fait-il que
34:03Shultz, Macron, Von der Leyen, Charles Michel,
34:06tous les dirigeants des pays baltes et des polonais, etc.,
34:10soient un peu dérangés quand même ?
34:12Il change, je vous ai remarqué
34:14que le ton change ces derniers temps.
34:16Ah oui, ça change.
34:18Comme j'ai écouté ce que vous disiez
34:20avec le colonel Hogarth,
34:22c'est la grosse panique maintenant qui s'installe.
34:24Je reviens sur l'Europe.
34:26L'Europe, maintenant,
34:28elle s'est trop enferrée
34:30dans ses mensonges.
34:32Elle est obligée, c'est la fuite en avant.
34:34Elle a dit, Boucha,
34:36c'est les criminels putes.
34:38Bon, c'est pas vrai.
34:42Le Maïdan,
34:44c'est une révolution spontanée,
34:46magnifique, c'est la démocratie.
34:48Bon, c'est pas vrai.
34:52Ils diront même que
34:54la trahison de
34:56Pas-un-pouce vers l'Est,
34:58c'est écrit nulle part.
35:00Forcément, c'est écrit nulle part.
35:02Parce que sinon, on violerait
35:04l'article 10 du traité de l'OTAN,
35:06c'est la porte ouverte, donc on ne pouvait pas coucher par écrit.
35:08Quelque chose d'aussi fondamentalement...
35:14C'est bien de rappeler ça.
35:16Je crois que nous avons un auditeur.
35:18Oui, nous avons un nouvel auditeur.
35:20C'est Philippe de Caen.
35:22Bonjour Philippe.
35:24Bonjour André, bonjour Lucie.
35:26Oui, je voulais
35:28un petit constat.
35:30Après, une question pour monsieur...
35:32Quand la crise
35:34des sortes prime
35:362008-2011, les investisseurs
35:38asiatiques, russes
35:40et pas que,
35:42n'ont pas cru
35:44à cette crise. Ils pensaient que
35:46les Américains et les USA
35:48allaient redresser la barre.
35:50Après, quand ils ont vu s'écrouler Lehman Brothers
35:52et autres, là, ça a été le sauf
35:54qui peut.
35:56Je dirais que
35:58les investisseurs asiatiques et russes
36:00et autres institutionnels,
36:02je vais donner une petite image
36:04un peu risible, étaient en costume
36:06trois pièces chaussures Berluti
36:08et se sont retrouvés en strip
36:10et en thong.
36:12Moi, j'ai une question pour monsieur.
36:14Allez-y.
36:16C'est les nouvelles règles
36:18du commerce international
36:20qui, d'après monsieur Balachnikov,
36:22vont devoir s'imposer.
36:24En clair, vous avez le G7
36:26qui va perdre et qui perd
36:28actuellement en puissance
36:30par rapport au BRIC plus.
36:32Ils vont devoir redistribuer
36:34les règles du commerce international.
36:36Donc, sur quelle base,
36:38demain, on va pouvoir
36:40s'entendre ? On va pouvoir
36:42négocier
36:44et en clair, qui va devenir
36:46le leader ?
36:48Sergueï Koleksnikov va répondre juste après
36:50cette petite pause.
36:52Nous reprenons effectivement une vraie question.
36:54Sur quelle base il y aura
36:56possibilité de négociation ?
36:58On se retrouve juste après cette petite pause.
37:02Sud Radio, Bercov,
37:04dans tous ses états.
37:06Sergueï Koleksnikov,
37:08effectivement,
37:10vous esquissez dans votre livre,
37:12un très intéressant livre.
37:14C'est les BRICS et
37:16non seulement les BRICS, mais aussi les autres,
37:18le narratif, tout ce qui s'est passé.
37:20Je voudrais qu'on réponde à la question
37:22de notre auditeur sur,
37:24effectivement, aujourd'hui, vous parlez de l'Europe,
37:26Sergueï Koleksnikov.
37:28Aujourd'hui, je vais vous poser la question
37:30autrement, mais c'est la question de
37:32Philippe, quelle est la marge de manœuvre
37:34de l'Europe ? Très franchement,
37:36aujourd'hui, à l'heure où on parle,
37:38demain, quand même, ça va s'arrêter ?
37:40On peut l'espérer, cette guerre en Ukraine va s'arrêter,
37:42les mêmes qui ont détruit vont
37:44reconstruire, l'argent va
37:46couler,
37:48on ne sait pas vers qui, mais peu importe.
37:50Sur quelle base,
37:52aujourd'hui, effectivement,
37:54que ce soit le G7,
37:56que ce soit, justement, les BRICS,
37:58sur quelle base on va discuter,
38:00sur quelle base économique, notamment,
38:02on va discuter ?
38:04Alors, pour répondre,
38:06je vais vous répondre,
38:08et je n'oublie pas la question
38:10de Philippe,
38:12qu'est-ce qui se passe maintenant,
38:14comment va repartir le
38:16commerce ? Il ne faut pas
38:18oublier que tout vient
38:20de l'Occident, c'est lui
38:22qui a décrété
38:24les sanctions,
38:26qui a coupé le commerce
38:28entre la Russie et
38:30l'Occident,
38:32et c'est lui qui a poussé
38:34la Russie dans les bras de la Chine.
38:36Finalement, cette rupture gigantesque
38:38entre le G7
38:40et le monde
38:42russo-chinois, et les BRICS,
38:44ça a été voulu
38:46par l'Amérique.
38:48Alors, pendant
38:50là, les BRICS, ils s'organisent
38:52entre eux, ils continuent à commercer,
38:54et ils ont
38:56créé leur propre banque de développement,
38:58ils utilisent leur monnaie,
39:00la monnaie,
39:02la roupie, en attendant de faire
39:04une monnaie commune, peut-être basée
39:06sur l'or, un nouvel étalon or,
39:08mais,
39:10vous savez, on continue à commercer.
39:12Notre gaz, par exemple,
39:14eh bien, c'est toujours
39:16du gaz russe, pour l'essentiel,
39:18le numéro 1
39:20d'importation du GNL,
39:22c'est le GNL russe,
39:24fut un temps où...
39:26— Le GNL et russe, surtout, oui.
39:28— Oui, il a pris
39:30le dessus, en quantité,
39:32sur le GNL américain.
39:34— Dites-moi GNL, pour nos éditeurs,
39:36rappelez-vous.
39:38— C'est un gaz naturel liquéfié.
39:40Voilà, on avait
39:42total énergie,
39:44des progrès à faire,
39:46enfin, un espoir
39:48de développement fantastique
39:50dans les projets de partenariat
39:52avec la Russie, du côté de
39:54Arkhangelsk, d'où part maintenant
39:56les nouveaux
39:58tuyaux pour arroser
40:00la Chine, l'Europe,
40:02l'Asie centrale.
40:04Mais d'ailleurs, on a encore un tuyau,
40:06sur les 4 tuyaux que l'Amérique a détruits.
40:08— Donc aujourd'hui, on continue d'acheter
40:10du gaz russe.
40:12— Eh bien oui, on continue d'acheter du gaz russe,
40:14mais on le paye 4 fois plus cher.
40:16Pour finir, c'est nous qui payons la guerre d'Ukraine.
40:18C'est nous qui sommes
40:20au 4e sous-sol.
40:22On a une pauvreté délirante,
40:24on a des gens qui n'arrivent plus
40:26à se chauffer, parfois
40:28à la difficulté de s'alimenter.
40:30On voit le retour de la colocation.
40:32Vous savez,
40:34la colocation,
40:36c'est un peu les appartements
40:38collectifs du début
40:40des soviets.
40:42Les USA,
40:44ils tirent toujours les marrons du feu.
40:46Ils ont pris
40:48nos marchés,
40:50ils ont mis en vente
40:52leur F-35.
40:54Nous, on n'a pas vendu nos Rafales.
40:56Les 56 milliards de dollars de sous-marins
40:58qu'on avait vendus à l'Australie,
41:00c'est cassé, parce que
41:02tel est mon plaisir, dira Biden.
41:04Et ça passe...
41:06— Mais pourquoi, juste un mot,
41:08pourquoi les Européens,
41:10de Macron à Scholes,
41:12en passant par Starmer,
41:14obéissent-ils aussi à un règlement ?
41:16D'où vient ce que vous décrivez,
41:18vous-même, comme une soumission ?
41:20— Ouais, ouais.
41:22Je vous ai dit, je n'ose pas trop
41:24appuyer, je pense qu'ils ne sont pas au niveau,
41:26déjà.
41:28Ils sont...
41:30En ce qui concerne Macron, il ne faut pas oublier
41:32qu'il avait 12 ans lorsque le mur de Berlin
41:34est tombé. Il a fait ses études
41:36dans des écoles et des grandes écoles
41:38qui étaient déjà en décapilotade complète.
41:40Maintenant, il a têté
41:42le progressisme
41:44et la culture woke
41:46à la mamelle américaine.
41:48Et puis, c'est un
41:50young global leader. Il a été
41:52formé par l'Amérique.
41:54C'est d'ailleurs lui
41:56qui a vendu nos turbines
41:58Arabel à General Electric.
42:00Tout ça, il ne faut pas
42:02oublier.
42:04Je ne vais pas dire comme...
42:06Enfin, Poutine peut se le permettre de le dire.
42:08Moi, je n'ai pas assez d'argent pour
42:10aller au tribunal.
42:12Poutine disait
42:14que les dirigeants européens ne sont pas
42:16simplement des laquais, mais des
42:18traîtres vis-à-vis de leur pays.
42:20Alors, Scholz, lui, c'est une autre affaire.
42:22Scholz, c'était un gauchiste, un brave
42:24gauchiste anti-OTAN.
42:26Il avait plein de cheveux, d'ailleurs, quand il était jeune.
42:28Mais il est resté
42:30le même dans sa tête.
42:32Lui, il trouvait très très bien
42:34d'arrêter le nucléaire en Allemagne.
42:36Aujourd'hui, il relance
42:38les centrales à charbon.
42:40Ses compagnes écolo
42:42sont apparemment
42:44ravis qu'il relance
42:46les centrales à charbon.
42:48On l'a vu, oui.
42:50Donc, en fait, si je résumais
42:52votre livre,
42:54vous racontez effectivement
42:56cette histoire.
42:58Et nous, alors, Europe, on est
43:00cocu, battu et mécontent. C'est ça ?
43:02Je crois que dans ce bouquin,
43:04je dis qu'on a trois choix.
43:06Soit
43:08on arrive enfin
43:10à se débarrasser de Bruxelles.
43:12Enfin, Bruxelles, c'est-à-dire...
43:14Oui, j'ai compris. Non, non, allez-y.
43:16Les gens qui planent
43:18comme Von der Leyen.
43:20Et on arrive à revenir à l'Europe
43:22des nations, qui est une chose... Deuxième choix ?
43:24Non. Deuxième choix.
43:26Vous dites qu'il y a trois choix.
43:28Deuxième choix, eh bien, on n'arrive pas
43:30à faire ça. On va continuer à se déchirer
43:32entre les souverainistes
43:34et les globalistes.
43:36Et on va continuer à s'enfermer
43:38dans la crise économique.
43:40Et troisième choix ?
43:42Et troisième choix, ça va être
43:44des brexites, des frexites,
43:46des gens qui quittent
43:48le navire, qui quittent la tour
43:50de Bobel. Voilà.
43:52Et on est au pied du mur.
43:54On est au pied du mur, et c'est pour ça
43:56qu'il faut effectivement
43:58vous renseigner, lire, vous informer.
44:00Parce que c'est notre vie quotidienne
44:02aussi, qui est effectivement
44:04en jeu dans cette histoire.
44:06Merci Sergei Kolesnikov. Je rappelle
44:08votre livre, Les BRICS,
44:10nouveau maître du monde, aux éditions
44:12RICS. Vous savez,
44:14si vous ne savez pas ce que
44:16s'appelle la politique, si vous ne
44:18connaissez pas la géopolitique, n'oubliez
44:20jamais, la géopolitique s'occupera de vous.
44:22Merci beaucoup.
44:24Parlons vrai.
44:26Parlons vrai.

Recommandations