Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00avec des sujets au plus près de vous évidemment et tout d'abord Grenoble
00:00:04suspect, identifié, toujours recherché, un profil bien connu de la justice sur
00:00:09fond de délinquance endémique dans la ville, un profil que l'on retrouve à
00:00:13chaque affaire de violence malheureusement. Et puis cette séquence
00:00:16édifiante et très inquiétante, un appel à l'intifada dans Paris, écoutez, regardez,
00:00:22on le verra tout à l'heure, on l'écoutera tout à l'heure, malgré cet appel à la
00:00:25haine et à la violence, très très peu de réaction notamment politique et
00:00:28d'indignation. Et puis êtes-vous pour ou contre les
00:00:32évaluations à l'école ? Pour les plus petits, trois syndicats enseignants
00:00:36appellent les professeurs des écoles à la grève, déjà ce mardi, pour protester
00:00:40contre ces évaluations nationales et les boycotter. Je le rappelle, ces tests
00:00:45généralisés du CPOCM2 doivent permettre d'évaluer les acquis des élèves mais
00:00:49ils se heurtent au scepticisme des enseignants. Nous serons notamment à
00:00:52partir de 13h avec Sophie Audugé qui connaît très bien ces sujets et tout
00:00:56d'abord, et avant de présenter avec plaisir nos invités, le tour d'horizon de
00:01:00l'actualité avec Somaya Labidi, bonjour à vous chère Somaya. Bonjour Sonia, bonjour
00:01:04à tous, à la une de l'actualité, Nicole Belloubet demande la suspension
00:01:07immédiate d'une enseignante après des violences sur une élève de trois ans,
00:01:11des violences enregistrées par un parent d'élève et que vous allez découvrir à
00:01:16l'écran, l'effet se serait produit le 3 septembre dernier dans une école du
00:01:2015e arrondissement de Paris. On passe à présent au procès des viols de Mazan, il
00:01:26y avait des doutes sur son état de santé, finalement Dominique Pellicot ne
00:01:29s'est pas présenté au tribunal d'Avignon ce matin.
00:01:31Maxime Lavandier revient pour nous sur le profil de cet homme qui a drogué et
00:01:35livré sa femme à d'autres hommes pendant une dizaine d'années.
00:01:40C'est une absence qui fait parler alors qu'il aurait dû être entendu pour la
00:01:45première fois cet après-midi, le principal accusé dans ce procès que sa
00:01:50fille décrit comme l'un des plus grands criminels sexuels des 20 dernières
00:01:53années est dispensé pour cause de douleurs intestinales.
00:01:56Son profil psychologique interroge, à la barre plusieurs experts dressent un
00:02:01profil terrifiant, en commençant par la psychologue Marianne Douteau qui
00:02:05souligne le caractère colérique de Dominique Pellicot.
00:02:08La sexualité de monsieur Pellicot apparaît comme calquée sur sa
00:02:12personnalité, elle est décrite comme ordinaire en
00:02:15public mais au sein de son couple il a une sexualité tenace comme l'échangisme
00:02:19que refusait son épouse et qu'il compense par l'utilisation de sites de
00:02:24discussions pornographiques. Annabelle Montagne, une autre psychologue
00:02:27entendue par les juges, elle décrit le côté égocentrique de l'accusé.
00:02:32Le voyeurisme fait partie de sa dynamique psychosexuelle et le fait que la personne
00:02:36soit totalement passive pourrait renvoyer à des fantasmes de nécrophilie.
00:02:40Si l'accusé ne souffre d'aucune pathologie ou d'anomalies mentales, sa
00:02:44dangerosité criminologique est élevée d'après les psychiatres.
00:02:49Et puis on termine ce journal avec ce revirement judiciaire auquel il ne
00:02:53s'attendait probablement pas, Tharik Radmadan condamné en appel à trois ans
00:02:57de prison dont un enferme pour le viol d'une femme en 2008, affaire pour laquelle
00:03:02l'islamologue suisse avait été acquittée en première instance.
00:03:05Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi Sonia.
00:03:08Merci Somaya, à tout à l'heure, probablement nous sommes avec nos invités, je
00:03:12remercie Nathan Devers d'être avec nous, bonjour à vous. Moi qui vous remercie, je suis ravi.
00:03:15Merci, merci. Sandra Buisson, évidemment notre spécialiste
00:03:19de la justice, bonjour à vous chère Sandra. Nous sommes avec Céline Pina, merci de votre présence.
00:03:23Bonjour à vous notre journaliste politique Thomas Bonnet.
00:03:26Bonjour Sonia. Bonjour à vous, Judith Vintrope. Bonjour Sonia.
00:03:29Ravie de vous retrouver aussi. Et évidemment Régis Lillier. Et moi aussi, très ravi.
00:03:33Merci beaucoup, pas de surprise hélas sur les contours du profil du suspect à
00:03:40Grenoble, de la personne qui a abattu froidement Lilian Dejean, connu de la
00:03:45justice. On va en parler avec vous Sandra Buisson. Le profil, s'il n'est pas
00:03:48surprenant, est très inquiétant. On sait qu'il conduisait un bolide
00:03:52immatriculé en Pologne. L'étau se resserre. On va retrouver sur place notre
00:03:57journaliste Olivier Madinier. Son arrestation ne serait qu'une question
00:04:00d'heures Olivier. Oui en tout cas l'étau, vous le disiez, se resserre sur un homme
00:04:08qui a été clairement identifié comme étant le conducteur de l'Audi
00:04:13immatriculé en Pologne. Une Audi de location impliquée dans l'accident et
00:04:17aussi l'auteur des deux coups mortels contre Lilian dimanche matin.
00:04:24Alors cet homme est déjà connu des services de police, déjà connu de la
00:04:29justice pour des faits de vol, de violence. Il est aussi impliqué dans des
00:04:34trafics de drogue. Alors des perquisitions ont déjà été menées ces
00:04:39deux derniers jours, dimanche et lundi, avec l'appui du Raid. Quatre logements ont
00:04:45été inspectés. Des logements où il était susceptible d'habiter, dont un situé dans
00:04:51la banlieue de Grenoble à Saint-Martin d'Air. Alors en attendant les suites de
00:04:56l'enquête, les hommages continuent. Par exemple une centaine d'agents
00:05:01municipaux sont rassemblés en ce moment même, loin des caméras, à l'hôtel de
00:05:05ville. Un agent municipal me disait simplement on a besoin d'être ensemble.
00:05:10Merci Olivier Madiné. Madiné en direct en duplex depuis Grenoble. Nous allons
00:05:14parler dans quelques instants de la circulation des armes, évidemment des
00:05:18trafics des villes, très criminogènes désormais, depuis déjà un certain temps
00:05:22comme Grenoble. Mais tout d'abord Sandra Buisson sur ce profil. J'ai dit on n'est pas
00:05:25surpris, on n'est pas surpris puisque souvent ce sont les mêmes qui sont connus
00:05:29de la police et de la justice. De quoi s'agit-il précisément pour cet
00:05:32individu ? Alors plusieurs sources nous expliquent que c'est un homme de petite
00:05:36envergure. Il évolue dans la petite délinquance connue de la justice, vous
00:05:40l'avez entendu, plutôt pour des infractions de droit commun, des vols, des
00:05:43violences et du trafic de stupéfiants. Mais dans ce trafic il n'évolue pas à un
00:05:47très haut niveau. On est vraiment sur une petite frappe. L'avantage des policiers
00:05:52dans cette enquête, c'est que les faits n'étaient pas prémédités. Donc il n'a
00:05:55pu prendre aucune précaution au moment des faits. Par exemple dans la voiture de
00:06:00location qu'il conduisait, il a pu laisser des choses comme il a dû fuir en
00:06:03vitesse. Il y a ce contrat de location qui a forcément été signé pour avoir accès à
00:06:07ce bolide immatriculé en Pologne. Et puis sa cavale n'était pas non plus
00:06:12préparée par définition. Alors ça nécessite de l'argent, des relais, des
00:06:16complicités qu'il n'a pas forcément, puisque ce n'est pas quelqu'un qui
00:06:19évolue dans la grande criminalité. Il faut communiquer avec ces personnes si
00:06:23c'est possible de vous aider à vous cacher tout ça. C'est autant de points
00:06:26d'accroche pour les enquêteurs pour le retrouver que pour les enquêteurs
00:06:30qui vont donc passer au crible tous ces contacts, tous les gens qu'il est
00:06:33susceptible de solliciter dans sa fuite.
00:06:35Sandra, encore une question et souvent elle est posée par les téléspectateurs.
00:06:38Pourquoi est-ce qu'on ne diffuse pas le portrait de cet individu ? Il est
00:06:42identifié, on sait qui il est, évidemment la police le recherche
00:06:45activement. Pourquoi sa photo n'est pas diffusée ?
00:06:46Alors peut-être dans un premier temps parce que les enquêteurs disposent d'assez
00:06:50d'éléments leur permettant d'essayer de remonter jusqu'à lui. Et puis par ailleurs
00:06:54nous ce qu'on nous indique régulièrement dans les sources proches de l'enquête
00:06:58c'est qu'un individu en fuite, et c'est notamment aussi le cas quand il y a un
00:07:02attentat, quand la personne est recherchée, diffuser sa photo c'est accroître le
00:07:07sentiment de traque pour lui et ça peut le pousser à recommettre des faits
00:07:11criminels. Je reprends ce que vous avez dit, petite frappe, petite main dans le
00:07:15trafic en tous les cas de drogue, de stupéfiants.
00:07:17Le basculement, Nathan Devers, a une très grande forme de violence. Là c'est
00:07:22l'ultra violence. Je rappelle que cet agent municipal a été laissé pour mort
00:07:25avec deux balles dans le thorax, c'est-à-dire aucune chance de survie. Pour vous
00:07:29quels sont les tenants, quels sont les ressorts de ce basculement aujourd'hui ?
00:07:32Eh bien quand on a appris cette nouvelle tragique, au début on n'avait pas
00:07:36énormément d'informations, mais le maire de la ville a parlé d'accident, enfin
00:07:43il a employé le terme, et puis il a commencé à dénoncer le déferlement des
00:07:47armes dans la société française. Donc il avait un diagnostic qui était
00:07:51préconçu et qu'il avait déjà choisi d'adopter avant même qu'on ait toutes
00:07:56les informations. Et en l'occurrence, ça me semble très problématique si on
00:08:00essaye d'aborder le réel sans idéologie, surtout quand on est maire et qu'il
00:08:04s'agit de la mort de quelqu'un qui travaillait pour la municipalité, et donc
00:08:08pour soi-même, je trouve qu'il y a quelque chose de très délicat à vouloir
00:08:11comme ça imposer une solution. Et en l'occurrence, c'est gentil de critiquer
00:08:15les armes, mais il me semble qu'il faut surtout poser une question, c'est avec
00:08:18quel argent ces armes sont achetées ? Et là, manifestement, au vu des
00:08:21informations qui commencent à remonter, comme vous le disiez, c'est lié au
00:08:25trafic de drogue. Trafic de drogue qui consiste en la constitution, dans la
00:08:29société française, d'autorités qui fonctionnent comme des mafias, et qui
00:08:33sont même des micro-mafias, qui fonctionnent comme ça, qui recrutent des
00:08:36gens, et qui scellent avec eux une sorte de pacte Faustien, qui se termine ou bien
00:08:40par la prison, ou bien par la mort, ou bien par le fait de faire couler du sang,
00:08:45de gâcher la vie dans des quartiers, et donc c'est à mon avis cette question-là
00:08:48qui correspondrait à un diagnostic plus pertinent et moins idéologisé.
00:08:53Très important le mot que vous avez employé. Pour qualifier les mafias, vous avez dit
00:08:56les autorités. L'autorité est là aujourd'hui, ça dit beaucoup de
00:09:00l'autorité en face qui est celle de l'État, qui est celle du policier, etc.
00:09:04Rappelons quand même que Grenoble, c'est l'une vraiment des villes les plus
00:09:07insécures. Pour ceux qui ont connu Grenoble il y a quelques années, c'est mon cas, le
00:09:11changement de visage est incroyable aujourd'hui. On vous a rappelé les
00:09:16propos du maire Éric Heule, ce matin encore chez nos confrères de RMC, Régis
00:09:20Le Sommier. Il disait mais moi je ne veux pas, comment dire, renforcer la sécurité au
00:09:24détriment de la liberté. C'est un sujet de philosophie.
00:09:28Oui, alors il coupe les cheveux en quatre à chaque fois. J'ai une citation aussi
00:09:33aux confrères du Figaro, il dit « Armer nos policiers municipaux, c'est les
00:09:37exposer à des risques que je ne suis pas prêt à prendre pour eux ».
00:09:42Il reste dans l'idéologie ce que dit Nathan,
00:09:47c'est totalement vrai. C'est quelqu'un qui pense que, vous savez,
00:09:52c'est la vieille ancienne marxiste, que les faits sont
00:09:57têtus et ils doivent se plier quelque part. Il faut que la réalité se plie à
00:10:02l'idéologie du maire. En réalité, ce que vivent les gens à Grenoble, il suffit
00:10:08de circuler dans ces quartiers qui sont des quartiers du centre-ville.
00:10:12Il faut bien bien comprendre que ce n'est pas des quartiers périphériques,
00:10:18c'est tout de suite à portée, vous sortez de l'autoroute, vous allez à
00:10:22Grenoble et vous allez comprendre tout de suite que vous êtes dans un endroit
00:10:25où les choses ne sont pas ordinaires. Maintenant, pour répondre à ce que vous
00:10:28dites sur la question des mafias, des autorités,
00:10:32oui, ce sont des contre-sociétés qui se sont érigées, qui mettent en coupe
00:10:38réglée des territoires entiers, qui gèrent la vie de leurs habitants.
00:10:43Vous me direz, c'est des choses qui ont existé dans certains quartiers depuis
00:10:47pas mal d'années, mais là, ce dont on se rend compte, c'est qu'il y a des villes
00:10:50qui sont aujourd'hui véritablement gangrénées et en général, malheureusement,
00:10:56l'orientation politique et idéologique du maire y est pour quelque chose.
00:11:00Je parle de Grenoble, on peut parler aussi de Nantes, de villes où il
00:11:05faisait bon vivre il y a 10-20 ans et qui aujourd'hui se sont
00:11:09transformées en de véritables coupes-gorges.
00:11:11Mais alors, je pose souvent la même question, si ce sont des autorités qui
00:11:15se sont installées avec une contre-culture presque, mais alors
00:11:20comment on fait face à cela ? Est-ce que c'est seulement parce que certains disent
00:11:23mais regardez le travail des magistrats pour certains, attention je fais la part
00:11:28des choses laxistes et les policiers ne peuvent pas tout faire. Est-ce qu'il
00:11:30suffit aujourd'hui de plus de policiers et d'une justice plus ferme pour aller
00:11:34contre aujourd'hui des mini-états dans le pays ?
00:11:37J'allais dire, au moins essayons. C'est-à-dire qu'aujourd'hui on nous explique
00:11:42ça ne vaut pas la peine de renforcer les sanctions, il ne vaut pas la peine de
00:11:46renforcer la sécurité, ça ne marchera pas, force est de constater qu'on ne l'a pas
00:11:51fait de manière extrêmement cohérente. C'est-à-dire que depuis dix ans, on a des
00:11:56pédopsychiatres qui vous disent si vous voulez vraiment qu'un enfant se
00:12:00réinsère ou qu'un jeune extrêmement violent retrouve sa place dans la
00:12:03société, il faut que la sanction tombe tout de
00:12:06suite, soit immédiate, qu'elle soit lourde et adaptée et donc ils proposent par
00:12:12exemple des prênes de prison qui dureraient trois semaines mais qui auraient un
00:12:16mérite de couper en fait la forme de, j'allais dire, cette espèce de boule de
00:12:22neige qui les entraîne dans la délinquance. On ne l'a jamais fait. Donc à chaque fois
00:12:27qu'on a des spécialistes du comportement humain qui indiquent des
00:12:30pistes et qui le font, j'allais dire sans haine, au contraire leur objectif
00:12:35c'est à la fin peut-être de sauver les gamins hyper violents ou de réinsérer des
00:12:40gens qui ont eu des difficultés, on ne les écoute pas et on fait comme si leur
00:12:44parole, comme si quelque part ils portaient un regard péjoratif sur
00:12:50les personnes dont ils parlent alors qu'en fait ils essaient de trouver des
00:12:52pistes de solutions et ça c'est extrêmement inquiétant. Mais c'est
00:12:56frustrant, c'est inquiétant, c'est le mythe de Sisi, vous poussez, vous poussez, vous
00:12:59n'y arrivez jamais. Oui mais pourquoi ? Parce qu'on élève, quelque part on n'élève pas les
00:13:03gens, c'est ce que disait Nathan. Ce gamin là, ce jeune homme de 25 ans, pour
00:13:09lui prendre en considération l'autre n'existe pas, c'est comme un petit animal,
00:13:13notre cerveau reptilien ne prend jamais en considération l'autre, il estime que
00:13:16la personne qui nous contrarie, on doit l'éliminer. C'est toute l'éducation qui
00:13:21nous apprend à passer à autre chose. Alors comment on fait, pardonnez-moi, quand
00:13:24on n'a pas la perception de l'altérité, comment on peut vivre en
00:13:29société ? Votre réponse juste après deux réactions,
00:13:32jeudi de 23 août, celle d'Éric Piolle et ce matin et ça va peut-être vous
00:13:36intéresser, ce qu'il a proposé de Fabien Roussel. Écoutons Fabien Roussel
00:13:39sur CNews Europe.
00:13:43On a un véritable fléau aujourd'hui qui est les narcotrafiquants, le trafic de
00:13:50drogue, le trafic d'armes. Quand est-ce que l'on va remettre du contrôle à nos
00:13:53frontières ? Nos frontières sont des frontières passoires quand elles laissent
00:13:57passer autant de drogue qui vient ou d'Amérique latine ou d'Afrique du Nord.
00:14:02Fabien Roussel est pour le contrôle des frontières aujourd'hui.
00:14:06Vidéo surveillance, nous en avons 118 à Grenoble. Au kilomètre carré, c'est bien
00:14:10plus que dans beaucoup d'autres villes. C'est l'occasion aussi de tourner le
00:14:14cou, peut-être à certaines rumeurs, fake news. C'est vous qui aviez dit quand vous
00:14:19êtes arrivé que vous alliez donner les vidéos surveillance à Christian Estrogi.
00:14:22C'était une blague pour dire qu'effectivement nous ne sommes pas, nous ne
00:14:27pensons pas et je ne pense pas et je ne pense toujours pas que mettre une
00:14:31caméra derrière chaque citoyen fera avancer les choses.
00:14:35Je pense que notre sécurité ne peut pas se faire au détriment de notre
00:14:40liberté. Roussel piole toutes les nuances de la gauche.
00:14:43Ça vous a surpris Fabien Roussel pour le contrôle aux frontières ?
00:14:46Oui, c'est la première fois que j'entendais dire ça mais peut-être que j'ai mal écouté,
00:14:49peut-être qu'il l'avait dit avant ou peut-être qu'il a lu les journaux et
00:14:53appris qu'Olaf Scholz, qui est le président social-démocrate, le premier
00:14:58ministre social-démocrate allemand, a décidé de remettre le contrôle à toutes
00:15:04ces frontières. Pour un social-démocrate plutôt pro-Europe 1, même très
00:15:09européen, c'est quand même original. Donc on sent que les choses évoluent.
00:15:15Mais le plus important c'est ce que disaient Nathan et Céline, vous
00:15:21parliez de bascule dans votre question. Mais est-ce qu'il y a bascule ? Parce qu'en
00:15:24fait c'est un parcours délinquant et un parcours délinquant dont on sait que
00:15:29quand il commence dans ces conditions là et que l'enfant puis l'ado puis le
00:15:38jeu d'adulte ne voit jamais la sanction, il ne peut pas apprendre.
00:15:43Comment voulez-vous qu'il sache où sont les limites si on ne lui en a jamais
00:15:48posé ? Donc arrêtons de dire que la prison est l'école du crime parce que
00:15:55dans notre pays, puisqu'on ne construit pas, puisqu'on ne fait pas de prison ou
00:15:59pas assez de prison dédiée aux primo-délinquants ou aux très jeunes
00:16:04délinquants, puisqu'on ne fait pas de peine courte,
00:16:06effectivement quand vous vous retrouvez après avoir fait un truc extrêmement
00:16:10grave, parce que quand vous êtes jeune pour se retrouver à faire de la prison
00:16:13il faut vraiment vraiment y aller, en contact avec des criminels endurcis,
00:16:18évidemment que la prison c'est l'école du crime. Donc c'est ça le
00:16:24problème, l'impasse dans laquelle vous conduit à chaque fois les discussions, que
00:16:30ce soit avec le syndicat de la magistrature pour qui toute prison de
00:16:34toute façon devrait être éraniquée, l'idéal c'est une société sans prison du
00:16:40tout, et pour la plupart des partis de gauche. On n'a pas évolué depuis
00:16:45Gilbert Bonnemaison, dans les années 80-90, maire d'Épinay-sur-Seine,
00:16:55et qui en fait le pape de l'idéologie de gauche, lui était socialiste, pas
00:17:01d'extrême gauche, le pape de l'idéologie de gauche sur la
00:17:04dangerosité de la prison et sur le tout prévention.
00:17:06Si je vous écoute et j'écoute vos différents diagnostics et constats, j'en reviens
00:17:11presque au constat qu'a posé la veuve du gendarme Eric Comine quand elle a dit,
00:17:16je fais attention c'est pas ce que vous avez dit exactement, la France a tué
00:17:19Maman, puisque vous nous avez dit l'éducation, vous nous avez dit la justice,
00:17:23vous nous avez dit donc en réalité, est-ce que vous reprendriez cette phrase,
00:17:27y compris pour ce fait de société-là ?
00:17:29Oui, moi je dis, quand on écoute comment Eric Piolle dit, il dit que c'était une
00:17:36blague qu'il avait à l'époque, moi je le cite, à l'époque c'était 2014,
00:17:42il avait dit qu'il désirait voir disparaître les 18 caméras de la ville
00:17:47qui ont coûté 700 000 euros et n'ont jamais fait leur preuve, donc c'est pas
00:17:51une blague et effectivement il avait dit à Christian Estrosi qui venait d'être
00:17:56élu sur une campagne ultra sécuritaire, je vous propose de les donner à
00:17:59monsieur Estrosi, c'est pas une blague, c'est une mise en pratique, alors
00:18:03aujourd'hui il dit on n'a plus de 100 caméras, donc ça prouve déjà la dégradation.
00:18:07Combien fonctionnent ? Pardon, moi j'ai fait un reportage à Grenoble sur la
00:18:11criminalité à Grenoble en 2020, des caméras cassées, je vous l'ai vu.
00:18:16Rendez-vous compte, à l'époque en 2014 il y en avait 18, aujourd'hui il nous dit
00:18:22il n'y en a plus de 100, ça en soi ça veut dire qu'il y a une prise en compte d'une
00:18:26réalité, d'une dégradation des conditions de sécurité dans sa ville,
00:18:31c'est une évidence, mais il ne peut pas se soustraire au fait que, comme vous le
00:18:35dites, la veuve du gendarme Eric Comines qui dit
00:18:40l'État, la France a tué mon mari, mais quelque part ces mères-là eux
00:18:45participent de l'installation de ces conditions justement où la
00:18:52délinquance explose et où les quartiers sont bien contrôlés par les délinquants.
00:18:56J'ai souvenir il y a quelque temps lorsqu'on parlait vraiment d'insécurité et de délinquance mais
00:19:00pour lutter, d'ailleurs le premier droit de la population c'est
00:19:04d'être protégé, monsieur Piolle estimait que ce sont des sujets d'extrême droite,
00:19:07des sujets d'extrême droite, quelle que soit la façon dont vous
00:19:12appréhendez le sujet, rien que le fait de le poser ainsi, c'est d'être d'extrême
00:19:16droite, mais quand voulez-vous avancer ?
00:19:18Mais ça oui, c'est du sectarisme absolu et je pense que le débat politique est
00:19:22en train d'en mourir en tout cas, de perdre vraiment sa
00:19:26qualité à cause de ça, de gens qui croient qu'il y a des questions qui en
00:19:28soi seraient ontologiquement de gauche ou de droite,
00:19:30ensuite il y a des réponses de gauche ou des réponses de droite qu'on peut
00:19:33donner. Heureusement, et c'est ce qui fait l'intérêt de la vie démocratique et de la
00:19:38discussion qu'on a actuellement, il me semble qu'il y a aussi une question qu'il
00:19:40faut aborder, c'est la question de la responsabilité indirecte, mais très
00:19:44indirecte, mais qui est quand même présente, mais des consommateurs.
00:19:47Quand vous avez quelqu'un qui a une arme, qui est impliquée dans le trafic de
00:19:51drogue, qui a une arme qu'il a vraisemblablement achetée avec l'argent
00:19:53du trafic de drogue et qui lui est peut-être utile dans le cas de ce
00:19:56trafic, que vous avez en France à peu près 5 millions de consommateurs de
00:20:01substances illicites, évidemment, et je veux dire qu'ils le font parfois dans une
00:20:05forme d'insouciance civique, ça veut dire sans se rendre compte qu'ils financent
00:20:09des mafias, que quand ils donnent X euros pour aller acheter de quoi fumer
00:20:15je ne sais quoi pour une soirée ou pour leur consommation personnelle ou parce
00:20:18qu'ils sont dépendants, je ne les juge pas sur ce point, c'est qu'il y a aussi
00:20:20beaucoup de dépendance, mais ils ne se rendent pas forcément compte qu'ils vont
00:20:23directement donner de l'argent à des gens qui vont tuer, qui vont faire couler
00:20:27du sang, qui vont gâcher la vie. Je pense qu'il faudrait ouvrir un grand débat sur
00:20:31la question des drogues et que là, il peut y avoir des réponses de gauche, ça
00:20:33veut dire de dire, moi ce que je reproche d'ailleurs personnellement aux
00:20:36consommateurs de drogue, ce n'est pas du tout une question de santé publique.
00:20:39Mais vous connaissez les réponses de gauche, dépénalisation.
00:20:42Je pense que ça peut faire partie des questions qu'on peut aborder dans le cadre d'un
00:20:45débat, ce serait intéressant et que la réponse de la répression ne serait pas
00:20:49forcément la seule. Regardez ce qui se passe en Allemagne, on va voir ce que va
00:20:52donner l'expérience. En Allemagne, on a dépénalisé l'usage du cannabis.
00:20:59Les premiers résultats, on n'a pas encore un bilan d'étapes assez...
00:21:04Il n'y a pas assez de recul, mais très honnêtement, il y a beaucoup
00:21:08d'interrogations et de questionnements. Par exemple, encore lui, Fabien Roussel, ce
00:21:11matin, il dit que chaque rail de coke est imbibé de sang. Est-ce que c'est votre
00:21:15avis ? Écoutons-le. On n'arrivera pas à lutter contre ce fléau si on n'empêche
00:21:21pas qu'il en rentre autant dans notre pays. Contrôle des armes, mais contrôle
00:21:25aussi de ceux qui les transportent, des individus. Tout à fait, il faut
00:21:29s'attaquer, il faut s'attaquer aux narcotrafiquants, il faut s'attaquer au
00:21:33blanchiment de l'argent et je dis à tous ceux qui consomment de la drogue que
00:21:37chaque ligne de coke aujourd'hui est tachée de sang et il faut que chacun
00:21:42l'ait en tête. C'est vrai ? Chaque ligne de coke tachée de sang ? Je ne sais pas si vous
00:21:46vous souvenez, il y a quelques temps, ils ont fait un gros coup, je crois, sur le
00:21:50port d'Anvers, c'est la police belge. Ils avaient retrouvé les vidéos, parce que
00:21:57pour faire tomber les dockers, pour les amener à travailler, il y a
00:22:00l'argent, mais si jamais la personne n'est pas corruptible, on leur montre des
00:22:04vidéos de gens qui sont découpés en morceaux vivants, de choses absolument
00:22:08atroces et c'est pour leur dire voilà ce qui arrivera à toi, à ta femme, à tes
00:22:13enfants, à tes amis, si tu ne te soumets pas à nos oucases. Et ils ont tellement
00:22:16d'argent, de puissance et d'armes que la personne a très très peu de
00:22:21choix. Et donc oui, c'est par la peur du sang, par les images atroces, qu'on se
00:22:26constitue cette forme d'armée. Ces ports, d'ailleurs, on avait réalisé un
00:22:29reportage sous l'autorité de Sandra sur CNews, les grands ports français qui sont
00:22:33des grandes portes d'entrée surtout pour ce trafic. Sandra, qu'est-ce qui va se
00:22:37passer désormais ? Son arrestation, comme vous l'avez précisé, devrait être une
00:22:41question d'heures, peut-être un peu plus. Quel est le parcours maintenant judiciaire ?
00:22:46Alors il sera forcément auditionné par des policiers qui vont lui poser des
00:22:52questions, notamment sur ce qui a déclenché l'usage de cette arme à ce
00:22:57moment-là. Est-ce que, par exemple, il connaissait de vue ou plus que ça cet
00:23:02agent municipal ? Qu'est-ce qu'il a fait décompensé à ce point-là ? Est-ce qu'il
00:23:06avait consommé des stupéfiants ? On sait que des témoins ont dit que, visiblement,
00:23:09il avait l'air ivre. Donc à quel degré de maîtrise de lui il était à ce moment-là ?
00:23:14Est-ce qu'il va reconnaître les faits ? Il est possible aussi qu'il les nie.
00:23:18Et ensuite, en fonction de son comportement et des réponses qu'il
00:23:22apportera en garde à vue, il sera vraisemblablement ensuite présenté à un
00:23:27magistrat en vue de l'ouverture d'une information judiciaire pour des
00:23:30investigations un peu plus longues, pour comprendre où a été récupérée l'arme,
00:23:34quel est effectivement son passif et son positionnement par rapport aux faits.
00:23:38On va suivre cela, évidemment. Il peut être interpellé à tout moment. Merci
00:23:42Sandra pour vos informations. On va marquer une pause. Je vous propose un
00:23:45retour vers le passé. Non ? Retour vers le futur ? Permettez que je fasse une
00:23:53proposition. Ministère de l'Immigration. Mais cette fois-ci, pareil, avec des
00:23:58objectifs clairs et identifiés, mais déjà aussitôt évoqués, aussitôt
00:24:03enterrés. D'ailleurs, on n'est même pas sûr, je dis de vaintre trop, que ce soit
00:24:06vraiment à la volonté de Michel Barnier. Vous nous direz tout après, avec de
00:24:11m'abonner, évidemment. A tout de suite.
00:24:17Le ministère de l'Immigration pourrait-il faire son retour en le
00:24:20gouvernement Barnier ? Pour le moment, l'information n'est ni confirmée ni
00:24:24démentie. La véritable question est de savoir si ce sujet sera pris
00:24:27véritablement à bras le corps. On va en parler avec nos invités. Mais tout
00:24:31d'abord, le rappel des titres avec vous, chère Somaya. A la une de l'actualité, il y
00:24:35avait des doutes sur son état de santé. Finalement, Dominique Pellicot ne s'est
00:24:39pas présentée au tribunal d'Avignon ce matin. Malade, le principal suspect des
00:24:43viols de maison, ne pourra pas être entendu aujourd'hui, comme prévu. Un
00:24:47revirement judiciaire auquel il ne s'attendait probablement pas. Tariq
00:24:51Ramadan, condamné en appel à trois ans de prison, dont un
00:24:55an ferme pour le viol d'une femme en 2008. Affaire pour laquelle l'islamologue
00:24:59suisse avait été acquittée en première instance. Et puis, changement de
00:25:03paradigme en Allemagne face à la recrudescence de l'immigration illégale.
00:25:08Berlin étant les contrôles à toutes ses frontières. Des contrôles avec la
00:25:11France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et le Danemark vont être
00:25:15établis pendant six mois à partir du 16 septembre prochain. Un thème que vous
00:25:19aborderez dans quelques instants avec vos invités, Sonia. Effectivement, Somaya,
00:25:23parce que c'est un véritable changement de paradigme pour Berlin. Mais tout
00:25:27d'abord, un ministère de l'immigration. Thomas Bonnet, j'imagine les
00:25:32téléspectateurs, tranquillement, qui déjeunent, qui sont assis et qui nous
00:25:35ennuient. Encore, est-ce que c'est le retour de la com ? Justement, c'est
00:25:39l'intitulé, c'est le nom d'un ministère alors qu'on ne sait même pas qui sont
00:25:42les futurs entrants. C'est vrai que c'est un peu l'impression que ça
00:25:45pouvait donner au départ. Alors même que Michel Barani a dit vouloir rompre avec
00:25:49la communication, être davantage dans l'action. Alors du côté de Matignon, on
00:25:52nous dit, concernant ce ministère de l'immigration, que rien n'est acté et que
00:25:56ce sera un sujet sérieux, qui sera traité avec sérieux par le Premier
00:25:59ministre. De là à dire qu'il y aura un ministère de plein exercice dédié
00:26:03entièrement à l'immigration, c'est un pas supplémentaire. Le fait même que
00:26:06cette information fuite dans la presse nous donne peut-être en tout cas
00:26:09quelques indications sur la manière dont ça pourrait être perçu, y compris au
00:26:13sein du camp présidentiel, du bloc central. Parce qu'on peut imaginer qu'il
00:26:16y a eu une réunion, que cette idée ait pu être lancée et que quelqu'un a
00:26:21été sans doute heurté par cette idée et a donc fait fuiter ce qui pensait être
00:26:25une information à ce moment-là. En tout cas, ce qu'on peut dire, c'est quand même
00:26:28que l'on n'a pas encore la déclaration de politique générale de
00:26:31Michel Barani, mais lorsqu'il a fait la passation des pouvoirs,
00:26:33l'immigration a trouvé une place importante dans son discours et donc on
00:26:36imagine que ce sera un thème qui lui sera cher. Est-ce qu'il va en créer un
00:26:39ministère pour autant ? Eh bien on ne le sait pas encore.
00:26:41Mais quel Michel Barani on va avoir ? Est-ce que c'est le
00:26:44Michel Barani de la primaire de la droite avec un moratoire sur l'immigration, une
00:26:48réforme du droit d'asile et vraiment une réflexion poussée sur ce sujet ? Ou est-ce
00:26:53que c'est Michel Barani, l'adepte du consensus, voire du consensus mou ?
00:26:57Ça n'est pas un opportuniste. Moi j'avais lu le livre qu'il avait écrit sur les
00:27:03négociations du Brexit, dont il était le chef d'orchestre, et en fait ça l'a fait
00:27:09changer. Ça a modifié son approche sur nombre de sujets et notamment sur
00:27:15l'immigration. Ce n'était pas un revirement de circonstances, même si
00:27:19évidemment, vu la tonalité générale des propositions de la totalité des
00:27:24candidats à la primaire de la droite, où il prenait vraiment le contrepied en
00:27:29étant totalement différent, ou alors il se mêlait au consensus général en
00:27:34essayant de se distinguer. Il y a une part de circonstanciel dans sa
00:27:39position, mais il y a beaucoup de convictions.
00:27:42Michel Barani ne dit pas ça à la légère. Quel serait l'intérêt d'un
00:27:46ministère de l'immigration, à part le symbole, qui est quand même un symbole
00:27:51fort, puisque ça a été longtemps un angle mort d'Emmanuel Macron.
00:27:55Donc déjà ça serait une rupture par rapport à Emmanuel Macron, même s'il a
00:28:00tardivement fait lui sa conversion. Le premier intérêt, ce serait de
00:28:06rassembler sous la coupe d'un seul ministère des administrations qui sont
00:28:11éclatées dans plein de ministères différents. Et c'est très problématique.
00:28:15Combien de fois dans ce plateau, sur ce plateau, on dit par exemple
00:28:19il faudrait utiliser comme levier l'octroi de visa.
00:28:25Les visas, ça dépend du pied dorsel. Il n'y a pas un ministère qui
00:28:30regroupe tout. Les naturalisations, ça dépend des affaires sociales. Les peines
00:28:35à appliquer, les exclusions éventuelles, c'est à l'intérieur. Donc il y a
00:28:39vraiment un intérêt d'efficacité technique à rassembler tout ça sous
00:28:46l'égide, sous l'autorité d'un seul ministre.
00:28:49Pas seulement de la communication, mais pour un souci d'efficacité. Alors est-ce que nommer un
00:28:52ministère comme celui-ci, de lui donner le nom du ministère de l'immigration,
00:28:56c'est un gage donné au RN ? Ou est-ce que Régis Sessomier, c'est surtout suivre la
00:29:01volonté d'une grande partie des français qui ne sont en rien ni racistes ni
00:29:05xénophobes, mais qui estiment aujourd'hui qu'on ne peut plus autant accueillir sans
00:29:09intégrer ni assimiler ? Je crois qu'il y a un constat réaliste qui doit être fait
00:29:16sur ces questions migratoires. Aujourd'hui, en dehors de quelques
00:29:21exceptions qu'on a évoquées tout à l'heure avec ces maires écologistes ou
00:29:24quelques personnalités d'extrême gauche qui continuent à ne pas voir ce qui se
00:29:29passe, la plupart des gens censés ayant un regard sur la société, une
00:29:34observation sur la société, savent qu'il y a une nécessité, il y a une
00:29:38demande des français. Il n'y a pas 11 millions de personnes qui ont voté pour
00:29:42le RN au premier tour des législatives comme ça, par protestation, c'est à cause
00:29:47de ces questions. Alors c'est aussi une manière de ne pas se faire censurer.
00:29:52C'est-à-dire, s'il décrète un ministère de l'immigration, quelque
00:29:58part pour le RN, c'est aussi un gage que les choses vont aller dans son sens et
00:30:03ça ne va pas être simplement de la poudre aux yeux, genre on est
00:30:07Michel Barnier, il est ouvert, etc. Il n'est pas du tout dans la
00:30:12ligne de Macron. Là, il donne un gage au RN pour ne pas se faire censurer, à mon
00:30:17sens, ça lui évite peut-être de devoir prendre aussi un ministre du RN, parce
00:30:22que c'est aussi une possibilité qu'on a entendue, qui n'irait pas,
00:30:27mais en tout cas, si ça prend
00:30:32forme, ça montre aussi l'importance qu'a prise dans ses décisions et dans la
00:30:38gouvernance de la France Marine Le Pen, quelque part.
00:30:40Donc, souci d'efficacité, signal politique. Signal politique et donc c'est de la
00:30:44communication, parce que la véritable question, c'est qu'elle serait
00:30:48l'action de ce ministre de l'immigration ? Je vous rappelle quand même qu'au début
00:30:52d'année, Emmanuel Macron a lui-même demandé au conseil constitutionnel de se
00:30:55saisir des dispositifs prévus dans la loi immigration, qui même s'ils ne
00:30:58réglaient pas tout, allaient dans un sens qui visiblement était plébiscité par les
00:31:01Français. Est-ce qu'en l'espace de six mois, le Président de la République a
00:31:04complètement changé d'avis et veut désormais appliquer une politique
00:31:07stricte en matière d'immigration ? Je n'en suis pas certain, même s'il a peut-être
00:31:10compris le signal et le message des urnes. Je ne suis pas sûr qu'il veuille
00:31:13totalement se dédire par rapport au mois de janvier.
00:31:15Comptez-moi d'un doute, le Président de la République n'a pas dit qu'il laisserait
00:31:18Michel Barnier gouverner ? C'est ce que j'ai entendu, il l'a dit. C'est une
00:31:23déclaration, on va voir dans les faits. Je voudrais qu'on écoute pour les faits,
00:31:26justement. Je voudrais vous faire réagir. Michel
00:31:28Auboyn, c'est l'ancien préfet inspecteur général de
00:31:33l'administration. Il a exercé, me semble-t-il, de 2009 à 2013 les fonctions
00:31:37de directeur du ministère de l'Intérieur en charge de l'intégration des
00:31:40étrangers et des naturalisations. Autant dire qu'il connaît très bien le sujet.
00:31:44Il a notamment publié 40 ans dans les cités et le défi d'être français,
00:31:49écoutons-le. On a absolument besoin d'un ministère de l'immigration, ne serait-ce
00:31:53que pour montrer qu'on prend en charge cette question qui est quand même une
00:31:56des questions fondamentales de la société. Enfin, je crois que, je le dis pas
00:31:59à titre personnel, on le lit tous les jours dans les sondages et
00:32:03dans l'inquiétude des Français. D'autant que les migrations, c'est pas
00:32:08uniquement le contrôle des flux migratoires, c'est aussi comment on
00:32:11intègre les personnes qui arrivent de façon régulière, comment on naturalise,
00:32:15comment on accorde l'asile. Il y a des questions qui sont multiples et qui
00:32:21mériteraient un pilotage politique. En réalité, le sujet polémique depuis des
00:32:25années, vous vous rendez compte, on n'a pas beaucoup évolué. Est-ce que le véritable
00:32:28enjeu ne serait pas un ministère de l'immigration et de l'assimilation ?
00:32:33Est-ce que c'est pas ça le vrai enjeu dans notre pays aujourd'hui ?
00:32:36Oui, parce qu'aujourd'hui, Dieu merci, on peut s'en féliciter, je pense que le
00:32:41racisme basique est derrière nous. C'est-à-dire la chose qui faisait que
00:32:45quelqu'un avait une couleur de peau différente, un parler différent, etc.
00:32:49Il était donc infériorisé, etc. Ça, je pense qu'on a réglé le problème. Ça ne veut pas
00:32:54dire que ça ne peut pas revenir, mais pour l'instant, on y est. Donc, quelle est la
00:32:57question qui est posée à travers la peur de l'immigration qui existe ?
00:33:02C'est en fait la peur de perdre un nous, la peur de perte du commun, de perte
00:33:07d'identité. Et ce que les Français disent, c'est qu'ils aiment la manière dont ils
00:33:12vivent, ils aiment leur mode de vie, ils veulent que celui-ci soit conservé et ils le
00:33:16sentent attaqué. Et voilà pourquoi on ne peut que lier immigration et intégration
00:33:22ou assimilation, après on met le terme qu'on veut. Mais pour ça, il faut des
00:33:26services publics qui fonctionnent. C'est-à-dire que si vous accueillez des
00:33:30gens, il faut que l'école soit en mesure de faire son travail et de fabriquer des
00:33:34petits Français. C'est-à-dire du nombre aussi. C'est pas une barrière, le nombre ?
00:33:38Oui, le nombre est une barrière, mais notre efficacité. Aujourd'hui, est-ce que les
00:33:43enfants qui naissent de parents français depuis des générations, est-ce qu'ils ont
00:33:48un rapport à l'État, un rapport à la laïcité, un rapport à nos valeurs qui est
00:33:52si clair que ça ? Quand on voit les positionnements, quand on interroge les jeunes et quand on
00:33:57voit par exemple les positionnements sur le voile par rapport aux positionnements de notre
00:34:01génération, ils sont complètement différents et on se dit qu'il y a quand même deux
00:34:05trois bricoles sur l'égalité qui semblent ne pas avoir été transmises.
00:34:09Mais allons plus loin, pourquoi il y a cette rupture ? Selon vous, je vous pose la question,
00:34:12est-ce que parce qu'il y a une volonté de ne pas et puis un refus de s'assimiler,
00:34:16de dire non, je ne veux pas partager les mêmes moeurs, c'est le même code culturel, j'ai
00:34:20ma nationalité, je suis naturalisée mais pas acculturée ? Ou est-ce que vous estimez
00:34:25que c'est la France qui a poussé à la désassimilation, voire à la désaffiliation à la nation et
00:34:30au pays ? Peut-être les deux en même temps.
00:34:32Oui, moi déjà je trouve que c'est un peu comme ce qu'on disait sur le sujet précédent,
00:34:35il n'y a pas de question qui serait de gauche ou de droite, en soi, le ministère de l'Immigration
00:34:40c'est une annonce nulle si on ne sait pas quel est le contenu de la politique qui serait
00:34:46supposément mise en place dans un tel ministère.
00:34:48Est-ce qu'il s'agit de faire un ministère où la question de l'immigration est reliée
00:34:51à celle de l'identité nationale, comme par le passé, est-ce qu'il s'agit de faire autre
00:34:55chose ? Et il me semble que, encore une fois, dans le débat public sur l'immigration, on
00:34:59observe, je caricature un peu, mais la réalité est elle-même caricaturale, on observe une
00:35:04forme de clivage entre ceux qui seraient pour et ceux qui seraient contre l'immigration.
00:35:08Je trouve ça un peu absurde parce que l'immigration est un fait, et est un fait en tout cas selon
00:35:13tous les spécialistes et selon la plupart des analystes, qui devraient s'intensifier
00:35:18et augmenter dans les prochaines décennies.
00:35:20Il me semble que le vrai clivage, il est entre ceux qui pensent que c'est une question de
00:35:23politique nationale, et donc là on va mettre l'accent sur les questions d'assimilation,
00:35:27d'intégration, etc., et ceux qui remarquent que c'est un phénomène international.
00:35:31Et donc on se concentre moins sur, enfin pas uniquement sur les gens qui arrivent, mais
00:35:35en prenant un peu de recul par rapport à la situation, on essaie de faire un diagnostic
00:35:38complet sur la causalité de se dire que si des gens arrivent, c'est qu'ils partent.
00:35:41Et s'ils partent, souvent, pas toujours, mais souvent, très souvent, c'est qu'ils fuient.
00:35:45Nicolas Sarkozy lui-même avait dit ça.
00:35:46Si ce n'est qu'un problème ou un sujet international, quelle prise vous avez sur ces flux ?
00:35:52Alors vous dites, écoutez, ça va continuer, il y a des réfugiés économiques, climatiques, etc.
00:35:58C'est ainsi, que pouvons-nous faire en tant que Français ?
00:36:00Moi, j'avais été interpellé.
00:36:02C'est précisément ce que les Français ne veulent pas entendre.
00:36:05Les Français veulent qu'on traite les problèmes migratoires, ils n'en peuvent plus d'entendre
00:36:11des gens agressés par des OQTF, non exécutés, des gens qui sont présents sur notre sol.
00:36:17Je veux dire, il faut regarder les choses de façon concrète.
00:36:20C'est bien, en effet, je suis d'accord avec vous, Nathan, l'immigration est un problème mondial.
00:36:25Elle existe sur tous les continents.
00:36:26Il y a des gens qui vont chercher une autre vie ailleurs parce que chez eux, soit il y a la guerre, soit il y a la misère.
00:36:34Et ça, c'est un phénomène qu'on ne peut pas complètement arrêter.
00:36:37Mais sur la question de faut-il ou non un ministère de l'immigration,
00:36:42je pense qu'il y a une exigence de la part des Français d'efficacité.
00:36:47C'est-à-dire que ces reconduites ne soient pas à 6%.
00:36:51Parce que je parlais des OQTF, on est resté, on a peut-être augmenté un petit peu, Gérald Darmanin a essayé.
00:36:57Mais on se rendait compte que dans le gouvernement d'Emmanuel Macron, Gérald Darmanin était isolé.
00:37:02C'était face à un Éric Dupond-Moretti, face à d'autres personnalités qui allaient dans le sens inverse.
00:37:08Vous aviez une barque police-justice qui allait, où les deux personnes à l'intérieur râmaient à contre-courant l'un de l'autre.
00:37:18Donc, si vous voulez, aujourd'hui, les résultats de trois élections,
00:37:23alors on va dire oui, le RN a été bloqué au deuxième tour des législatives.
00:37:30Mais si on prend les européennes et le premier tour des élections législatives, vous avez un message clair des Français.
00:37:38Vous avez raison. Et puis, l'immigration est parmi les priorités au top des Français.
00:37:42Donc, écoutez, en réalité, il ne devrait même pas y avoir de débat.
00:37:45Mais il y a... Je ne suis pas du tout d'accord avec...
00:37:48Mais ça fait 15 ans qu'on a... 20 ans, 40 ans.
00:37:50Je ne suis pas du tout d'accord avec Nathan qui dit, en fait, il ne doit pas y avoir de débat.
00:37:54Il n'y a pas de gens pour l'immigration, contre l'immigration.
00:37:56L'immigration est un fait, point final. Il faut s'y faire.
00:38:00Mais il y a un débat.
00:38:01Il y a un nouveau Front populaire, par exemple, qui proposait dans son programme
00:38:05de créer un statut de réfugié climatique et d'accepter tout le monde.
00:38:10Il y a de l'autre côté, hors de France,
00:38:12Georgia Mélanie qui a réussi à faire baisser de 65% les arrivées de migrants par la Méditerranée.
00:38:19Donc, il y a débat.
00:38:20Il y a des gens... Les gens qui considèrent qu'on n'y peut rien sont, en général, des gens qui sont favorables.
00:38:26Un autre exemple qui va faire tomber, définitivement ou peut-être pas, ou temporairement,
00:38:32les accusations parfois de racisme, de xénophobie quand on parle d'immigration,
00:38:37quand on dit qu'il faut restreindre l'immigration.
00:38:39Je ne dis pas du tout qu'il faut faire la même chose.
00:38:40Souvent, c'est fait de manière inhumaine par les pays du sud de la Méditerranée.
00:38:44Mais vous avez aujourd'hui des pays de l'autre côté de la Méditerranée
00:38:47qui sont devenus des terres d'immigration, qui ne sont plus des terres de transit.
00:38:51Algérie, surtout Algérie et Tunisie.
00:38:56Alors, évidemment, avec des conditions inhumaines de traitement des migrants.
00:38:59Je le dis, je le répète pour pas que mon propos soit déformé.
00:39:02Mais qui estiment qu'on ne peut pas continuer à recevoir ainsi
00:39:07sans préserver une unité culturelle à laquelle ils tiennent, qui est l'identité arabo-musulmane.
00:39:12Est-ce qu'ils ont tort ? Est-ce qu'ils ont raison ?
00:39:14Et ils ne sont pas, me semble-t-il, qualifiés par les ONG occidentales de racistes.
00:39:19Non, mais ça veut bien dire qu'un débat existe avec des positions différentes.
00:39:24Mais je ne me suis peut-être pas exprimé clairement.
00:39:26Je ne veux absolument pas empêcher aucun débat, ni censurer,
00:39:30ni dire qu'il ne faut pas avoir de proposition, ou qu'il ne faut pas agir,
00:39:34ou qu'il ne faut pas changer des choses.
00:39:35Mais il me semble que l'échelle doit être internationale.
00:39:37Je reprends l'exemple de Régis.
00:39:39Cette question des OQTF, qui sont très peu appliquées.
00:39:42Il y a plusieurs causes, mais une des grandes causes,
00:39:45c'est une cause précisément internationale,
00:39:47c'est que les laissés-passés consulaires ne sont pas délivrés par les pays concernés.
00:39:50C'est pour ça que je parlais de l'intérêt de regrouper,
00:39:52de prendre au quai d'Orsay,
00:39:54on m'a mis sur la politique des visas, pour faire un chantage aux visas.
00:39:59Vous ne reprenez pas vos ressources qui sont dans la France, ne veut pas.
00:40:03On ne vous donne plus.
00:40:04Mais quel chantage aux visas ?
00:40:05Ces pays-là vous disent, je vais ouvrir encore plus pour que les migrants arrivent.
00:40:08Je vous dis aujourd'hui, c'était des...
00:40:10Ça s'appelle un rapport de force.
00:40:11Mais si on peut donner un exemple concret.
00:40:14Parce que la France ne l'a jamais assumé.
00:40:16Sonia, il y a quand même une nouveauté,
00:40:19parce que vous avez évoqué la Tunisie et l'Algérie.
00:40:21Il y a eu des reconduites de ces pays vers le Sahel.
00:40:25Dans des conditions épouvantables.
00:40:28Mais il y a une prise en compte aujourd'hui d'une question de menace identitaire
00:40:32pour ces pays-là.
00:40:33C'est nouveau.
00:40:33Avant, c'était, vous pouvez transiter sur notre territoire
00:40:37et gagner l'Europe sans problème.
00:40:38Utopia 56 a dénoncé le naufrage qu'il y a eu là récemment.
00:40:43C'était entre la France et la Grande-Bretagne.
00:40:46En évoquant et en dénonçant les politiques répressives
00:40:49et en rendant coupable Gérald Darmanin.
00:40:51Et rien sur ce qui se passe de l'autre côté de la Méditerranée.
00:40:53Mais c'est un problème.
00:40:54À votre avis, pourquoi ?
00:40:55Est-ce que ce ne sont pas les mêmes migrants qui souffrent ?
00:40:58Mais bien sûr.
00:40:58Et je reviens sur cette question du prisme international.
00:41:01Si on prend un exemple précis d'un pays qui est l'Algérie.
00:41:03Moi, je pense que tous les Français doivent s'être sentis frappés
00:41:08quand en 2018-2019, il y a eu le Hirak,
00:41:10le grand mouvement de contestation contre le pouvoir.
00:41:12Il y avait plusieurs revendications.
00:41:13Le départ de Bouteflika, etc.
00:41:15Mais toutes ces revendications convergeaient vers une.
00:41:17C'était la jeunesse algérienne.
00:41:18L'Algérie est un pays très jeune, il y a 70% de jeunes.
00:41:21Qui disait, nous voulons avoir un avenir chez nous.
00:41:23On en a marre d'avoir un régime corrompu, bloqué, qui vole les richesses
00:41:27et qui nous fait, comme seule perspective d'avenir ou une des seules,
00:41:29de devoir traverser la Méditerranée pour réussir en France.
00:41:32Et il est vrai qu'à l'époque, la France...
00:41:34Je ne dis pas qu'il fallait envoyer des tanks pour faire tomber le régime algérien.
00:41:36Mais la France a plutôt aidé, ça a été documenté,
00:41:39le régime algérien contre ces révoltes.
00:41:42La France, de manière globale, depuis 2017 jusque très récemment,
00:41:46s'est quand même globalement couché devant les exigences du régime algérien.
00:41:51En ayant une relation qui était extrêmement mal gérée.
00:41:54Ça veut dire, plus on s'excusait, plus on demandait pardon,
00:41:57et plus on se mettait vraiment à genoux devant eux.
00:41:58Et plus ils nous méprisaient.
00:41:59On venait avec 16 ministres, on passait trois jours pour faire des visites d'État.
00:42:02Voilà. Et là, je note qu'il y a un petit changement.
00:42:05Le président vient d'être réélu à 94%.
00:42:08Et ils nous font insulter.
00:42:09Les médias algériens insultent la France,
00:42:11disent que nos leçons de droit de l'homme sont scandaleuses, etc.
00:42:15Voilà, ça, c'est une question qui, à mon avis, doit être posée,
00:42:18surtout quand la jeunesse algérienne fait savoir
00:42:20qu'elle a envie d'être heureuse chez elle,
00:42:21ce qui est bien sûr, quelque chose qu'on peut comprendre.
00:42:23Légitime et tout à fait naturel.
00:42:25Laura Pelle, des titres avec vous, chère Somaïa.
00:42:27À la une de l'actualité, un prédicateur visé par un signalement
00:42:30dû au procureur de la République dimanche dernier
00:42:33lors d'une manifestation pro-palestinienne,
00:42:35PS de la Nation à Paris.
00:42:37L'homme s'est fait remarquer pour ses propos,
00:42:38incitant à mener une intifada dans la capitale.
00:42:42Une semaine seulement après la rentrée scolaire,
00:42:44des syndicats enseignants appellent à la grève
00:42:46pour dénoncer la généralisation des évaluations
00:42:49dans les classes allant du CP au CM2.
00:42:51Évaluations qui, selon eux, sont inutiles.
00:42:54Et puis, face au fléau des écrans sur les jeunes,
00:42:57l'Australie a décidé de sévir un projet de loi
00:43:00qui devrait être effectif en fin d'année,
00:43:02prévoit de fixer l'âge minimal d'utilisation
00:43:04des réseaux sociaux entre 14 et 16 ans.
00:43:08Je vous remercie Somaïa, je vous dis à tout à l'heure.
00:43:10Je voudrais évoquer les suites de ce procès.
00:43:12Vous le savez, c'est le procès des tréfonds de l'âme humaine.
00:43:16Les questionnements dans ce procès masant sont énormes.
00:43:19C'est abyssal.
00:43:20Et d'ailleurs, quand on s'y plonge, il n'y a pas de fond.
00:43:23Il y a des questions, et plus que des questions d'ailleurs.
00:43:26Le principal suspect Dominique Pellicot n'est pas présent aujourd'hui.
00:43:30Il semble-t-il hospitalisé et malade.
00:43:33Je ne voudrais pas trop m'y arrêter parce que ce n'est pas le plus important.
00:43:36On va rejoindre Régine Delfour malgré tout pour que vous nous expliquiez,
00:43:40Régine, comment ça peut se passer quand même en l'absence du principal suspect.
00:43:44Et puis, il y a deux ou trois questions quand même que j'aimerais vous soumettre autour de ce procès.
00:43:48On vous écoute, Régine.
00:43:50Oui, bonjour Sonia.
00:43:52Alors, bonjour Sonia.
00:43:54Donc en fait, oui, il semblerait qu'il soit hospitalisé.
00:43:57En fait, il souffrait depuis hier de problèmes intestinaux apparemment.
00:44:01Et le centre pénitentiaire n'avait pas trouvé de rendez-vous médical.
00:44:05Et c'est pour cela que ce matin, le président de la Cour criminelle a requis une prise en charge d'urgence,
00:44:11une prise en charge médicale.
00:44:13Et c'est certainement pour cela qu'il est hospitalisé.
00:44:15Alors évidemment, les partis civils, mais aussi les avocats de la défense ont fait savoir
00:44:19qu'ils ne continueraient pas les débats sans la présence de Dominique Pellicot.
00:44:23La question va donc être de se poser, de savoir est-ce qu'il va y avoir une suspension ou pas du procès.
00:44:30Le président de la Cour criminelle nous a dit qu'il allait nous en informer dans la journée.
00:44:34Bon, vous intervenez quand vous le souhaitez, Régine, pour nous dire quelle sera la suite et la décision.
00:44:40Merci beaucoup, Régine Delfour.
00:44:42Il y a une question depuis le début, vraiment qui m'interpelle.
00:44:48Le gynécologue, pardon de rentrer dans des détails, mais le gynécologue de Mme Mazan, il l'obsculte,
00:44:55il a observé des lésions très importantes qui sont causées par une pratique sexuelle extrêmement violente
00:45:02et qu'elle a évidemment réfutée, puisqu'elle a dit être totalement d'abord monogame et avoir une pratique,
00:45:08si je puis dire, qu'elle a qualifiée courante, normale.
00:45:11Comment ce gynécologue, je ne dis pas qu'il est responsable de quoi que ce soit, ne s'étonne pas, ne signale pas ?
00:45:18À chaque état ?
00:45:19Comment voulez-vous que je réponde à cette question ? Je n'en ai vraiment…
00:45:21Ça vous interpelle ?
00:45:22Si, si, ça m'interpelle, mais je ne vais pas assarter des hypothèses, je ne sais absolument pas.
00:45:30Et heureusement, ce qui se passe dans le secret du cabinet médical, je n'ai absolument aucune réponse à cette question.
00:45:36Je sais bien, je sais bien, mais je me permets de…
00:45:38C'est une question.
00:45:39C'est une question, voilà.
00:45:41Peut-être que justement, comme la femme en question ne pouvait pas avoir la moindre idée de ce qui se passait,
00:45:47peut-être qu'elle était aussi étonnée que lui en se disant « mais il n'y a aucune raison, après on va penser à des maladies auto-immunes ».
00:45:55Quand vous avez des lésions comme ça, il peut se douter qu'elles sont vraiment le fruit de pratiques extrêmement violentes.
00:46:00Il pense peut-être que sa cliente ne veut pas avouer ses pratiques sexuelles.
00:46:05C'est curieux, je vous l'accorde, mais moi, ce qui m'a vraiment bouleversée dans cette histoire,
00:46:11c'est que je me suis dit « mais comment cette dame va-t-elle pouvoir avoir confiance en elle ? ».
00:46:16Parce que quand la personne la plus proche de vous vous a trahi à ce point-là pendant dix ans,
00:46:21on sait comment les gens ont tendance à retourner les accusations contre eux.
00:46:24Et la première chose qu'ils se disent, c'est « comment j'ai pu ne rien voir ? ».
00:46:28Et à partir de ce moment-là, ils finissent par dire « mais mon regard ne vaut rien, mon analyse ne vaut rien ».
00:46:34Et donc, quel rapport on a avec le réel quand on a vécu quelque chose comme ça ?
00:46:39Il y a peut-être une partie de la réponse. En souhaitant que son procès soit public, c'est le début de la réponse.
00:46:44Oui, peut-être que c'est retrouver le réel.
00:46:46La preuve du retour du réel, de la dignité, du courage.
00:46:49On va continuer à en parler, on va marquer une pause, ça nécessite quand même du temps.
00:46:52Je vous soumettrai également une petite évaluation.
00:46:55Est-ce que vous êtes pour ou contre les évaluations ?
00:46:57Pour, à fond pour.
00:46:59Oui, oui.
00:47:02Très bien. Sophie Auduger sera avec nous, qui est déléguée générale de SOS Éducation.
00:47:07Vous êtes pour aussi, Nathan ?
00:47:09Il faut nous évaluer, nous aussi. L'évaluation de tout le monde, tout le temps.
00:47:12Vous êtes porté par les téléspectateurs qui vous regardent en grand nombre.
00:47:15En fait, c'est important.
00:47:17Mais bien sûr, évidemment. A tout de suite pour en parler.
00:47:23Merci d'être avec nous à la une de Midi News.
00:47:26Les suites, évidemment, de ce qui s'est passé à Grenoble avec la mort de cet agent municipal
00:47:31et le suspect toujours recherché.
00:47:34Mais les contours de son profil se dessinent avec également une interdiction de port d'armes
00:47:38qui lui était signifiée jusqu'en 2028.
00:47:41Un profil de multi-récit des vices.
00:47:43On va y revenir tout à l'heure.
00:47:44Mais tout d'abord, le journal et que vous vous sommeillez à l'avis dit.
00:47:46À la une de l'actualité, Nicole Belloubet demande la suspension immédiate
00:47:50d'une enseignante après des violences sur une élève de 3 ans.
00:47:53Violences enregistrées par un parent d'élève et que vous découvrez à l'écran.
00:47:57L'effet se serait produit le 3 septembre dernier dans une école du 15e arrondissement de Paris.
00:48:02On passe à présent au procès des viols de Mazan.
00:48:05Il y avait des doutes sur son état de santé.
00:48:07Finalement, Dominique Pellicot ne s'est pas présentée au tribunal d'Avignon ce matin.
00:48:12Malade, le principal suspect des viols de Mazan ne pourra pas être entendu aujourd'hui comme prévu.
00:48:18L'actualité internationale rythmée par un moment historico-timor-oriental.
00:48:23Le pape François a célébré une messe à Dili, la capitale, devant 600 000 personnes.
00:48:28Près d'un habitant du pays sur deux a donc fait le déplacement pour écouter et rencontrer le Saint-Père
00:48:33sous une chaleur étouffante, comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:48:37Et puis on termine ce journal avec les premiers mots de Kate Middleton,
00:48:40la princesse de Galles qui annonce la fin de sa chimiothérapie.
00:48:53C'est vraiment un relief d'avoir terminé ma chimiothérapie.
00:48:59Les dix dernières semaines ont été incroyablement difficiles pour nous en tant que famille.
00:49:02La vie, comme vous le savez, peut changer en un instant.
00:49:05Et on a dû trouver un moyen de naviguer les eaux de pluie et les routes inconnues.
00:49:13La voyage au cancer est complexe,
00:49:15effrayante et imprévue pour tout le monde.
00:49:18Surtout pour ceux les plus proches de vous.
00:49:22Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à 13h, Sonia.
00:49:25C'est en tous les cas une nouvelle réconfortante, évidemment,
00:49:28pour la princesse Kate Middleton, son entourage, son mari et ses enfants.
00:49:32Merci, Somaya.
00:49:33A tout à l'heure, on accueille avec grand plaisir Sophie Auduger.
00:49:36Merci d'être là.
00:49:37Je suis ravie de vous retrouver, chère Sophie.
00:49:39Je rappelle le titre de votre livre,
00:49:41L'éducation sexuelle à l'école, extrêmement pédagogique,
00:49:44édifiant également, parfois inquiétant, sur ce qui est enseigné.
00:49:48Ce qui est inquiétant aussi, je voulais vous faire réagir,
00:49:50parce que ce sont des images qui nous saisissent tous.
00:49:53Évidemment, l'enseignante a été suspendue avec ses coups
00:49:56sur cette petite fille, cet élève de 3 ans.
00:50:01Alors, qu'est-ce qu'il y a à dire sur une telle affaire ?
00:50:05Évidemment, c'est terrible, c'est extrêmement choquant.
00:50:08On voit qu'elle est seule, également, cette institutrice,
00:50:12qu'il n'y a personne d'autre dans la salle, dans la pièce.
00:50:15Oui, c'est de la maltraitance, évidemment.
00:50:19C'est une violence sur enfant, ça doit être, évidemment,
00:50:22zéro tolérance, sanctions immédiates, bien sûr,
00:50:25et puis l'enfant doit être pris en charge, protégé, évidemment,
00:50:29et puis être accompagné, puisque, évidemment,
00:50:32c'est quelque chose qui sera traumatique pour cet enfant, bien sûr.
00:50:35La ministre de Nicole Belloubet, évidemment, évoque une honte,
00:50:39un tel comportement, comme vous avez dit, de la maltraitance.
00:50:42Ce qui est quand même assez incroyable, c'est que, semble-t-il,
00:50:45dans le parcours de cette femme, de cette institutrice,
00:50:47il n'y avait pas eu de précédent, comme s'il n'y avait pas eu
00:50:50de précédent de violence, pas de précédent de maltraitance,
00:50:53ni de mots plus forts que l'autre, en tous les cas, pour les informations
00:50:56dont nous disposons, et que ça s'est révélé ainsi.
00:50:59Donc, après, quand même, un certain parcours, elle n'est pas toute jeune.
00:51:02On va voir ce qu'il en est pour la situation.
00:51:04Voilà, après, je pense qu'il faut attendre d'avoir des explications
00:51:07un peu plus sur la situation, etc.
00:51:09Il n'empêche qu'à partir du moment où il y a une situation de violence,
00:51:13évidemment, l'enseignant doit être écarté, l'enfant doit être protégé,
00:51:16mais ça, je dirais que c'est un principe, si vous voulez,
00:51:19qu'on devrait adopter dans la société en général,
00:51:22pour toutes les autres formes de maltraitance,
00:51:27puisque je rappelle que l'Académie de médecine a produit un rapport
00:51:30en avril dernier, édifiant la matière, sur le fait qu'en France,
00:51:34aujourd'hui, on ne protège pas les enfants qui sont maltraités.
00:51:37Donc là, effectivement, il y a une situation de violence
00:51:41qui est manifeste, et donc la sanction est immédiate,
00:51:44l'enfant est mis en sous-protection, évidemment,
00:51:46il doit être accompagné par rapport aux risques psychiques
00:51:48qu'il va avoir, évidemment.
00:51:50Après, est-ce que, votre question, c'est de savoir
00:51:52s'il y a des enseignantes qui sont en situation psychologique,
00:51:56psychique, de telle tension qu'elles peuvent passer
00:51:59à un acte de violence ?
00:52:01Sans doute que oui, sans doute que oui,
00:52:03mais ça ne justifie évidemment rien.
00:52:05Mais j'essaie de comprendre, pour pouvoir prévenir
00:52:08comment on peut arriver, et puis les conséquences pour l'enfant,
00:52:11normalement dans un environnement de sécurité totale,
00:52:14et qui est ainsi maltraité.
00:52:15Il y a des maltraitances dans l'institution de l'éducation,
00:52:18comme dans les hôpitaux, comme...
00:52:20Malheureusement, les rapports sont édifiants en la matière.
00:52:23J'invite ceux qui nous écoutent à aller regarder
00:52:25le rapport de l'Académie qui a quelques mois,
00:52:27vous avez de grandes maltraitances sur les moins de 4 ans.
00:52:30Donc ce n'est pas une surprise ?
00:52:32Disons que dans l'enceinte scolaire, c'est évidemment édifiant,
00:52:35mais est-ce que c'est une surprise ?
00:52:38Malheureusement, non. Malheureusement, non.
00:52:40Alors moi je trouve ça absolument écœurant de voir ça,
00:52:43mais ce que je ne comprends pas non plus,
00:52:45c'est visiblement que ce n'est pas une caméra de surveillance,
00:52:47c'est quelqu'un qui filme avec un iPhone,
00:52:49cette personne visiblement tape une gamine,
00:52:53on intervient, on ne fait pas que de filmer,
00:52:56au moins on va dire, qu'est-ce que c'est que ça,
00:52:58ce n'est pas possible, c'est pas...
00:53:02Je ne comprends pas qu'il y ait l'idée de ne pas intervenir
00:53:05dans un cas manifeste où un enfant est molesté.
00:53:08Est-ce que cette personne a voulu détenir une preuve pour que vraiment...
00:53:11Elle l'avait déjà filmée, elle peut arrêter.
00:53:14Or là, elle laisse filmer, elle laisse continuer,
00:53:17comme si de rien n'était, je trouve que c'est quand même très curieux.
00:53:20J'avais la même interrogation,
00:53:23après on ne peut être que choqué,
00:53:26mais moi je me rappelle aussi de ces infirmières
00:53:29qui vous racontent qu'ils sont des infirmières
00:53:31qui sont dévouées dans leur métier et qui vous disent,
00:53:33avec le rythme qu'on nous donne,
00:53:35les récup' qui sautent,
00:53:37la longueur des durées d'intervention.
00:53:39Un jour, on a peur de faire quelque chose de mal,
00:53:42de mal dosé.
00:53:43Donc je me souviens de professionnels qui expliquent
00:53:46que la façon dont on les traite va influer sur le...
00:53:49Et là, on se dit, est-ce qu'on est...
00:53:52Ça peut être une erreur, évidemment,
00:53:54qui pourrait avoir des conséquences tragiques, mais c'est une erreur.
00:53:56Non, mais si jamais là...
00:53:58Ce que je veux dire, c'est que si l'institution devient dysfonctionnelle
00:54:01et génère de la maltraitance, c'est très, très angoissant.
00:54:04C'est encore plus angoissant.
00:54:05Moi, je me suis dit...
00:54:06Au départ, j'ai pensé que cette dame était peut-être toute nouvelle,
00:54:09mise en face d'enfants et s'était fait déborder.
00:54:11Ce que vous me dites, c'est exactement le contraire.
00:54:13C'est que c'est une enseignante, a priori, expérimentée.
00:54:16Donc là, je...
00:54:18On ne comprend pas ce qui se passe.
00:54:19La rentrée, c'était quand ?
00:54:20C'était hier.
00:54:21Bon, ben...
00:54:22Donc on ne comprend pas ce qui se passe.
00:54:23Elle vient d'arriver.
00:54:24On ne comprend pas ce qui se passe, en fait.
00:54:25Dans cette scène, on ne comprend pas.
00:54:28Je ne sais pas comment...
00:54:29Parce qu'un gamin de 3 ans, il ne vous menace pas.
00:54:31Les parents qui ont vu cette scène...
00:54:33Oui, non, mais je pense qu'effectivement,
00:54:34il faut avoir l'explication du contexte, etc.
00:54:37Parce que là, évidemment,
00:54:38quand on voit des images comme ça,
00:54:39on est obligé de réagir à chaud.
00:54:41Elle a été suspendée, Sophie Audugé.
00:54:42Mais ça veut dire quoi ?
00:54:43Qu'elle va réintégrer la situation ?
00:54:45Je pense que pour l'instant,
00:54:46il y a une enquête, évidemment, qui va être menée.
00:54:48Parce que...
00:54:49Les images sont édifiantes.
00:54:50Bien sûr.
00:54:51Mais c'est vrai qu'on peut se poser la question
00:54:52de ce que fait un parent dans cet établissement.
00:54:54C'est-à-dire que tous les parents
00:54:55vont vouloir aller dans l'établissement
00:54:56s'ils se disent que, potentiellement,
00:54:58leurs enfants peuvent recevoir des coups.
00:54:59On peut considérer qu'une enseignante
00:55:01peut élever la voix dans des situations extrêmes,
00:55:04même si c'est quand même fortement déconseillé.
00:55:06Puisque pour des enfants,
00:55:07ils sont là quand même pour être dans un espace
00:55:09qui est justement un espace apaisé.
00:55:11Donc, l'école, normalement, c'est ça.
00:55:13Mais là, lever la main sur un enfant,
00:55:15on est quand même sur un acte
00:55:17qui est extrêmement condamnable.
00:55:19En plus, à 3 ans,
00:55:20il ne peut pas vous mettre en danger.
00:55:21Ce n'est pas un grand gaillard de 17 ans
00:55:23qui s'énerve.
00:55:24Non, mais bon, quoi qu'il arrive,
00:55:25je veux dire, une personne ayant l'autorité...
00:55:27Évidemment.
00:55:28Avec une autorité...
00:55:29L'enseignant ne peut pas lever la main sur un enfant.
00:55:31Espace apaisé, en tous les cas, avez-vous dit,
00:55:34et espace aussi d'évaluation.
00:55:36Malgré tout, plusieurs syndicats enseignants
00:55:38ont déjà appelé à la grève aujourd'hui.
00:55:40C'est rapide.
00:55:41En cause, les conditions de travail, toujours,
00:55:43mais aussi et surtout la mise en place
00:55:45de l'évaluation des acquis des élèves de primaire.
00:55:47Donc, des contrôles obligatoires chaque année,
00:55:50imposés par le gouvernement.
00:55:51L'Éducation nationale veut plus de tests
00:55:53pour un meilleur suivi.
00:55:55Ça paraît tout à fait logique,
00:55:57mais grève, protestation, scepticisme
00:56:00et tout ce qui s'en suit.
00:56:01Regardez ce sujet de Charles Bagé.
00:56:04C'est la rentrée, les cours reprennent
00:56:06et les grèves aussi.
00:56:07Trois syndicats ont appelé à la grève aujourd'hui
00:56:09pour protester contre la généralisation
00:56:11des évaluations en primaire.
00:56:13Une réforme qui vise à noter les enfants
00:56:15à l'échelle nationale,
00:56:16en imposant des évaluations chaque année.
00:56:18Mais noter les élèves de manière régulière
00:56:20dès le plus jeune âge, est-ce une bonne idée ?
00:56:22Pour Philippe Rattiné,
00:56:23évaluer les enfants est nécessaire.
00:56:25L'intérêt d'avoir des évaluations
00:56:27qui sont les mêmes,
00:56:28ce sera de pouvoir dire,
00:56:29à partir du niveau où vous avez pris vos élèves,
00:56:31vous avez réussi à les faire progresser
00:56:33jusqu'à tel niveau,
00:56:35en regardant l'année suivante leurs résultats
00:56:37et en pouvant les comparer,
00:56:39on pourra se dire, d'accord,
00:56:41là on a avancé d'une manière satisfaisante ou pas.
00:56:44Noter plus les élèves
00:56:45rendent ces évaluations obligatoires,
00:56:47les parents y sont favorables.
00:56:49Il faut pouvoir évaluer régulièrement
00:56:51le niveau des élèves
00:56:53et puis adapter la formation
00:56:55qui leur est attribuée.
00:56:57Plus il y a d'évaluations,
00:56:58mieux c'est je pense.
00:56:59Parce qu'il faut que les élèves soient au niveau
00:57:01pour passer dans une classe supérieure.
00:57:02Peut-être très bien.
00:57:03Il faut rehausser le niveau.
00:57:04Ça donne un niveau je trouve quand même
00:57:05et puis ça montre
00:57:06ce qu'on a appris au passé leçon quand même.
00:57:07Chaque élève aura donc
00:57:08dès le mois de septembre
00:57:09une évaluation obligatoire
00:57:10en français et en mathématiques.
00:57:12Seuls les élèves de CP
00:57:13auront une deuxième évaluation
00:57:14courant janvier.
00:57:16Cette réforme vise,
00:57:17selon le gouvernement,
00:57:18à mieux répondre aux besoins des élèves.
00:57:21Je ne sais pas
00:57:22si nos invités autour de la table
00:57:24ont déjà été évalués tout petits
00:57:26mais ils n'en ont pas gardé
00:57:27ni un souvenir préjudiciable.
00:57:29Aucun traumatisme.
00:57:30Pas de traumatisme.
00:57:31Rien du tout.
00:57:32Vous ne vous souvenez pas
00:57:33de ce que vous m'avez dit pendant le sujet ?
00:57:34Rien.
00:57:35La mémoire a tout effacé.
00:57:36Autant que je m'en souvienne,
00:57:37on parlait toujours du premier de la classe,
00:57:39du deuxième,
00:57:40de celui qui était dernier.
00:57:41Donc il y a toujours eu
00:57:43dans mes souvenirs
00:57:46une idée d'un classement dans les classes.
00:57:48Alors,
00:57:49l'avis de Sophie Audugé
00:57:50dans quelques instants.
00:57:52Ce n'est pas sur la primaire
00:57:53mais j'ai un souvenir
00:57:54d'un professeur
00:57:55qui m'avait énormément marqué
00:57:56en littérature,
00:57:57en hippocagne.
00:57:58Et le premier cours de l'année,
00:57:59il fait une évaluation sans notes.
00:58:01Donc l'enjeu n'était pas
00:58:02d'avoir une sorte de stress
00:58:04ou d'humiliation.
00:58:05Tu l'as fait avec des couleurs.
00:58:06Non, non.
00:58:07Il a fait une sorte de devoir
00:58:08qui durait deux heures
00:58:09et qui était très exigeant.
00:58:11Et pour avoir
00:58:12une sorte d'appréciation
00:58:13extrêmement précise
00:58:15des faiblesses
00:58:16et des forces de chacun
00:58:17afin qu'il progresse.
00:58:18Et c'est vrai que c'était une méthode
00:58:20qui pouvait avoir
00:58:21un côté un peu intimidant.
00:58:22Vous arrivez,
00:58:23vous êtes le 1er septembre
00:58:24et tout de suite vous passez.
00:58:25Ça ne rigole pas.
00:58:26Mais ça a permis tout de suite
00:58:28de savoir quel était l'enjeu
00:58:29de l'année pour chacun.
00:58:30Je trouve que c'est
00:58:31une méthode intéressante
00:58:32si tant est qu'on puisse
00:58:33la généraliser aux autres niveaux.
00:58:35Mais vous avez tout dit.
00:58:36Moi je trouve que c'est
00:58:37une méthode extrêmement intéressante
00:58:39à condition que derrière,
00:58:41vous ayez soit le professeur
00:58:43qui va avoir un niveau moyen
00:58:44de sa classe
00:58:45à un niveau de chacun
00:58:46des individus
00:58:47et qui va construire sa stratégie
00:58:49pour les élever
00:58:50et les faire progresser.
00:58:51Mais par exemple,
00:58:52quand vous êtes en primaire,
00:58:53ce qu'en général,
00:58:54moi je me souviens,
00:58:55celle qu'ont passé mes enfants,
00:58:56c'était CE2 je crois,
00:58:57ECM2 ou 6e, je ne sais plus.
00:58:59Bon bref.
00:59:00Mais derrière,
00:59:01il y avait très peu de réponses.
00:59:02C'est-à-dire que si vous repériez
00:59:04un enfant par exemple
00:59:05en grande, grande difficulté de lecture,
00:59:07en fait quelqu'un qui anone
00:59:09mais qui ne fait pas de lien
00:59:11entre ce qu'il lit,
00:59:12le sens, etc.
00:59:13Et vous en avez pas mal.
00:59:14Eh bien en fait,
00:59:15il y avait très peu de solutions
00:59:17qui étaient proposées.
00:59:18Et donc ces gamins
00:59:19en arrivaient à évaluer
00:59:21leurs failles,
00:59:22leurs manques.
00:59:23Mais derrière,
00:59:24en fait,
00:59:25l'offre pédagogique
00:59:26ne suivait pas.
00:59:27L'évaluation pour elle-même,
00:59:28évidemment.
00:59:29C'est ça,
00:59:30c'est dommage en revanche.
00:59:31Sophie Audigier,
00:59:32vous partagez ce qui vient d'être dit ?
00:59:33Alors oui.
00:59:34Après,
00:59:35je voudrais quand même préciser
00:59:36que ce n'est pas une réforme récente.
00:59:37En fait,
00:59:38les évaluations ont commencé
00:59:39autour de 2010.
00:59:40Elles ont été interrompues
00:59:41par François Hollande
00:59:42sous la pression des syndicats
00:59:43comme d'habitude.
00:59:44Là,
00:59:45ce sont toujours les mêmes syndicats
00:59:46qui vont s'opposer
00:59:47à des réformes
00:59:48qui sont utiles.
00:59:49Elles ont été remises
00:59:50notamment par
00:59:51Jean-Michel Blanquer.
00:59:52C'était d'ailleurs intéressant,
00:59:53je veux souligner
00:59:54qu'il y a des syndicats
00:59:55qui sont favorables
00:59:56puisque la personne
00:59:57qui est intervenue,
00:59:58c'est le SNE.
00:59:59Donc c'est un syndicat
01:00:00qui est favorable.
01:00:01Les premières...
01:00:02Enfin,
01:00:03cette réforme provient
01:00:04d'un travail de lien
01:00:05avec le Conseil supérieur
01:00:06de l'éducation nationale
01:00:07et notamment les travaux
01:00:08et les recherches
01:00:09en neurosciences.
01:00:10Les premières évaluations
01:00:11qui ont été mises en place
01:00:12concernaient l'ECP et l'EC1
01:00:15avec un objectif
01:00:17d'évaluer l'ECP à l'entrée,
01:00:19l'ECP en milieu d'année
01:00:21et l'EC1 en entrée.
01:00:22Pourquoi ?
01:00:23Parce que c'est entre 6 et 7 ans
01:00:25qu'on peut voir se développer
01:00:27des pathologies de dyslexie
01:00:29notamment.
01:00:30Et donc c'est seulement
01:00:31par une mesure
01:00:32extrêmement efficiente
01:00:33d'éléments
01:00:34de capacité cognitive précis
01:00:37que l'éducation nationale,
01:00:39en l'occurrence les professeurs,
01:00:40peuvent identifier potentiellement
01:00:42un enfant
01:00:43qui va avoir un trouble
01:00:44du développement,
01:00:45ce qui n'a rien à voir
01:00:46avec ces capacités intellectuelles
01:00:47qui sont absolument intactes.
01:00:48Mais le chemin de traitement
01:00:49de l'information à la lecture
01:00:51ou à l'écriture
01:00:52ou au rapport aux mathématiques,
01:00:53ce qu'on appelle
01:00:54les proto-mathématiques,
01:00:55vont s'évaluer à ce moment-là.
01:00:57C'est pour ça que ces évaluations
01:00:58sont fondamentales,
01:01:00qu'elles sont essentielles
01:01:01et qu'elles sont déjà anciennes.
01:01:02L'objectif étant d'identifier
01:01:04des enfants
01:01:05qui de toute façon vont devoir
01:01:06prendre un autre chemin
01:01:07pour accéder à des apprentissages
01:01:08fondamentaux
01:01:09que sont la lecture,
01:01:10l'écriture et le sens du nombre.
01:01:12Mais c'est fondamental alors ?
01:01:13C'est fondamental.
01:01:15Si c'est à partir de ce moment-là
01:01:16de ces évaluations
01:01:17que vous pouvez faire
01:01:18prendre un autre chemin
01:01:19pour le bien évidemment
01:01:20et le bien naturel de l'enfant,
01:01:21c'est qu'elles sont plus que salutaires.
01:01:23Mais bien sûr,
01:01:24mais nous quand Jean-Michel Blanquer
01:01:26les a instaurées en 2019,
01:01:28nous on avait fait un travail,
01:01:29quand moi je suis arrivée
01:01:30chez SOS Education,
01:01:31on avait demandé
01:01:32à des professionnels,
01:01:33notamment des orthophonistes
01:01:35et des spécialistes
01:01:36de ces pathologies-là,
01:01:37d'étudier les évaluations.
01:01:39Et donc effectivement,
01:01:40le point de vue était très favorable.
01:01:42Alors après,
01:01:43est-ce que les professeurs
01:01:44ont été formés
01:01:45pour comprendre évidemment
01:01:47l'enjeu de ces évaluations
01:01:48et pour les analyser ?
01:01:49C'est un autre sujet.
01:01:50Après, et vous avez raison Céline,
01:01:53ont été ajoutées d'autres évaluations.
01:01:57Sont arrivés le CM2 et la 6e.
01:01:59La 6e parce qu'on s'est rendu compte
01:02:00que 50% des enfants
01:02:01entraient en 6e
01:02:02sans savoir lire, écrire,
01:02:03compter parfaitement,
01:02:04ce qui faisait effectivement
01:02:05une incapacité
01:02:06à suivre un collège unique.
01:02:08Donc les évaluations de 6e
01:02:09étaient également utiles
01:02:10et ensuite ils se sont mis
01:02:11à les faire sur chacun des niveaux.
01:02:13Ce qui est le cas cette année
01:02:14puisque cette année
01:02:15ils ont rajouté le CM2
01:02:17et ils ont rajouté également
01:02:195e et 3e.
01:02:20La grosse différence
01:02:21entre les évaluations
01:02:22qui sont en primaire
01:02:24et celles du collège,
01:02:25c'est qu'en primaire
01:02:26elles sont faites
01:02:27sur du matériau papier
01:02:28et que c'est au professeur
01:02:29de rentrer les résultats
01:02:30des élèves
01:02:31pour ensuite que soient
01:02:32traités évidemment les données.
01:02:33Donc ça leur fait
01:02:34un travail supplémentaire
01:02:35qui ne leur plaît pas
01:02:36et qui les ennuie.
01:02:38Mais c'est une évaluation
01:02:39qui ennuie les professeurs
01:02:40mais qui ne nuit pas aux élèves.
01:02:42Il faudrait quand même rappeler
01:02:43que l'école est là
01:02:44pour prendre des positions éducatives
01:02:46dans l'intérêt des enfants
01:02:47et de leur instruction.
01:02:48Par contre sur le collège
01:02:49où personne n'en parle,
01:02:50où il y a des évaluations
01:02:51en 6e, 5e, 4e, 3e,
01:02:52vu que les élèves
01:02:53le font directement sur l'ordinateur,
01:02:55les profs n'ont rien à faire
01:02:56a priori ça ne pose pas de problème.
01:02:58Donc je pense qu'il faut quand même
01:02:59rappeler ces éléments-là.
01:03:00Je crois que c'est utile
01:03:02et ça devient effectivement
01:03:04une vraie question
01:03:05quand vous avez de plus en plus
01:03:06de profs qui manquent en primaire,
01:03:08des profs de moins en moins formés,
01:03:10et où on n'a plus de santé scolaire
01:03:12et où on n'a plus d'orthophonistes en France.
01:03:14C'est-à-dire qu'effectivement
01:03:15ces évaluations-là sont utiles
01:03:16mais il faut que tout le reste
01:03:17suive derrière.
01:03:18C'est-à-dire que quand on identifie
01:03:19un enfant qui a priori
01:03:20a une difficulté d'accès à l'écriture
01:03:23ou à la lecture,
01:03:24il faut qu'il puisse
01:03:25être pris en charge
01:03:26de manière à se dire
01:03:28qu'il faut poser un diagnostic
01:03:30et si on est dans une pathologie
01:03:31de dyslexie, de dyspraxie, etc.,
01:03:34faire tout un système
01:03:35d'accompagnement
01:03:36avec des outils de compensation
01:03:37pour qu'il accède
01:03:38à toutes les connaissances fondamentales.
01:03:40Quand on travaille...
01:03:41Merci, parce que moi,
01:03:42je ne savais pas tout cela.
01:03:44Très intéressante.
01:03:45En travaillant sur ces sujets...
01:03:46Bon, je suis évidemment
01:03:47beaucoup moins spécialiste que vous.
01:03:49Je suis quand même...
01:03:52J'ai quand même été en contact
01:03:53avec beaucoup de pédopsychiatres
01:03:56qui expliquaient
01:03:57qu'on avait tendance
01:03:58à pathologiser des difficultés
01:04:01qui étaient liées en fait
01:04:02à l'inadéquation de l'apprentissage.
01:04:05Autrement dit,
01:04:06les enfants avaient pour certains
01:04:09moins de facilités que d'autres,
01:04:11mais c'est surtout que la méthode
01:04:12d'apprentissage n'était pas adaptée.
01:04:15Ils n'avaient pas
01:04:16un problème pathologique.
01:04:18On a vu exploser
01:04:19le nombre de dyslexies,
01:04:21comme s'il y avait
01:04:22une épidémie de dyslexie
01:04:23qui s'était abattue sur la France
01:04:25il y a à peu près
01:04:27une vingtaine d'années,
01:04:28me semble-t-il.
01:04:29Cela n'avait pas de raison logique.
01:04:31La raison logique,
01:04:32c'était que l'enseignement
01:04:33de la lecture
01:04:35n'était pas du tout adapté
01:04:37à énormément de gamins.
01:04:39On a très souvent parlé
01:04:41des ravages de la méthode globale.
01:04:43Il a fallu malheureusement
01:04:44des années pour en sortir.
01:04:46Mais ce n'est pas les gamins
01:04:47qui étaient malades,
01:04:48c'est la méthode
01:04:49qui n'allait pas du tout,
01:04:50qui était complètement dysfonctionnelle.
01:04:52Donc, ça c'est une chose.
01:04:54Deuxième chose,
01:04:55accepter que des tests de niveau soient faits
01:04:59doit mener naturellement
01:05:01à accepter
01:05:02à ce que des groupes de niveau soient faits.
01:05:04Première déclaration de Nicole Belloubet
01:05:07en tant que ministre démissionnaire
01:05:09de l'éducation après la dissolution,
01:05:11nous nous sommes mis d'accord
01:05:13avec Gabriel Attal
01:05:14pour ne pas être d'accord.
01:05:16Moi, j'appelle ça des groupes de,
01:05:17je ne sais pas quoi,
01:05:18de besoin.
01:05:19Lui, des groupes de niveau,
01:05:21ça restera des groupes de besoin.
01:05:23Donc, même la ministre
01:05:24n'accepte pas la conséquence logique
01:05:27de l'institution de ces tests.
01:05:29Ça ne peut pas fonctionner.
01:05:30Oui, très intéressant.
01:05:33C'est très technique comme sujet,
01:05:35mais je pense que c'est important
01:05:36pour que ce qui nous écoute
01:05:37se soit clair.
01:05:40Il ne faut pas distinguer
01:05:42ce qui relève d'un neurodéveloppement
01:05:45d'une difficulté d'apprentissage.
01:05:47C'est deux choses fondamentalement différentes.
01:05:49Donc, il faut distinguer.
01:05:50Vous avez dit, il ne faut pas distinguer.
01:05:52Il ne faut pas confondre.
01:05:53Pardon.
01:05:54Déjà ?
01:05:55Ça commence mal.
01:05:57Il ne faut pas confondre les deux.
01:05:59Et vous avez tout à fait raison
01:06:00de spécifier qu'il peut y avoir
01:06:04actuellement une surinterprétation,
01:06:08mais ce n'est pas un diagnostic
01:06:10posé par un neuropsychologue compétent.
01:06:14Et le problème de...
01:06:16Non, non, c'est un sujet, pour le coup,
01:06:18que je connais particulièrement bien.
01:06:20Donc, je me permets d'être
01:06:21un petit peu directive et claire là-dessus.
01:06:24Un enfant qui va s'avérer dyslexique
01:06:26n'a aucun problème à accéder aux apprentissages,
01:06:29aucun problème.
01:06:30Dès lors qu'on lui met en place
01:06:32des outils de compensation
01:06:33qui vont permettre d'accéder au livre,
01:06:36à la lecture et à l'écriture.
01:06:38À partir de là, il pourra se développer
01:06:40exactement comme un autre enfant
01:06:42et avoir des capacités d'apprentissage
01:06:44exactement identiques.
01:06:45Il ne fera pas partie, par exemple,
01:06:47d'un groupe de besoins.
01:06:48D'accord ?
01:06:49Il faut distinguer, par contre,
01:06:50des difficultés d'apprentissage
01:06:52qui sont les là à une plus grande difficulté
01:06:54d'entrer dans l'apprentissage de la grammaire,
01:06:56de la lecture, etc.
01:06:57Et vous avez raison.
01:06:58Effectivement, la méthode globale,
01:07:00c'est-à-dire qui a refusé de travailler
01:07:02sur ce qu'on appelle
01:07:03le principe d'automatiser l'acte de lire,
01:07:05le fameux BA-BA, a été dramatique.
01:07:07Pourquoi ?
01:07:08Parce que comment on peut diagnostiquer
01:07:10des enfants dyslexiques ?
01:07:11C'est que justement,
01:07:12cette automatisation de l'acte de lire,
01:07:14c'est-à-dire le fait de lier un sigle à un phonème,
01:07:17eh bien, ils ne vont pas y accéder.
01:07:19Ils ne pourront jamais faire un BA-BA.
01:07:21Et on a mis des années en force.
01:07:22À partir du moment où on pratique
01:07:24cette méthode syllabique,
01:07:26on a 80% des enfants qui accéderont à la lecture
01:07:29parce que c'est comme ça que notre cerveau fonctionne.
01:07:31Et rapidement, ils automatiseront
01:07:33et rapidement, ils accéderont au sens
01:07:35parce que c'est ce qui intéresse tout le monde,
01:07:36l'accès au sens.
01:07:37Mais par contre, on pourra identifier également
01:07:39ceux qui n'y accéderont pas
01:07:40parce qu'ils ne peuvent pas automatiser cet acte.
01:07:42Et pour eux, il faudra trouver d'autres méthodes.
01:07:44Une fois qu'on a fait ça, assez tôt...
01:07:46Mais on dit la même chose.
01:07:47Moi, je dis en fait que la méthode globale
01:07:49a produit des faux dyslexiques.
01:07:51C'est ça que je dis.
01:07:52Des mauvaises interprétations de professeurs
01:07:54qui ont amené des professeurs d'ailleurs à dire
01:07:56« Moi, je soigne les dyslexiques. »
01:07:57Alors je crois qu'il faut être clair,
01:07:58on ne soigne pas un dyslexique
01:07:59parce qu'on ne soigne pas un aveugle.
01:08:00C'est aussi simple que ça.
01:08:02Un dyslexique ne peut pas soigner
01:08:04comme un aveugle ne peut pas voir.
01:08:05Il faut trouver des méthodes de compensation
01:08:07avec tout un ensemble de systèmes qui existent,
01:08:10que ce soit un support informatique,
01:08:11que l'enfant dicte ses réponses, etc.
01:08:16Il y a tout un ensemble de méthodes
01:08:17qui permettent de compenser.
01:08:18Des méthodes de compensation
01:08:19ou de retournement.
01:08:20Il y a deux actions,
01:08:21on compense ou on contourne.
01:08:22En tout cas, évaluation salutaire.
01:08:24On l'a bien compris.
01:08:25On continuera d'en parler dans cet esprit.
01:08:27Je voulais revenir sur le procès Mazan
01:08:30parce qu'il y a beaucoup de choses à dire.
01:08:31Il révèle beaucoup de questionnements.
01:08:33Nous parlerons également tout à l'heure
01:08:35à partir de 13h30
01:08:36d'une séquence édifiante.
01:08:38Thomas Bonnet, vous nous direz
01:08:39pourquoi il y a eu si peu de réactions
01:08:40et d'indignation autour de cet individu
01:08:43qui a appelé Aline Tifada à Paris.
01:08:45Quelques réactions politiques.
01:08:47Nous en avons eu encore une ce matin
01:08:48de Fabien Roussel pour condamner,
01:08:50mais pas tellement.
01:08:52Nous allons revenir sur ce procès Mazan,
01:08:54sur l'absence du principal suspect,
01:08:56sur les questions.
01:08:57Très intéressant ce que vous nous avez dit hors antenne.
01:08:59Vous allez le préciser dans quelques instants.
01:09:01Mais tout d'abord,
01:09:02ce profil présenté par certains,
01:09:05je dis bien par certains,
01:09:06comme Monsieur Tout-le-Monde.
01:09:07D'ailleurs, tous ces suspects
01:09:08sont présentés dans le box des accusés
01:09:10comme Monsieur Tout-le-Monde.
01:09:11Revenons sur ce principal suspect.
01:09:13Regardez.
01:09:18C'est une absence qui fait parler
01:09:20alors qu'il aurait dû être entendu
01:09:22pour la première fois cet après-midi.
01:09:24Le principal accusé dans ce procès,
01:09:26que sa fille décrit
01:09:27comme l'un des plus grands criminels sexuels
01:09:29des 20 dernières années,
01:09:30est dispensé pour cause de douleurs intestinales.
01:09:33Son profil psychologique interroge.
01:09:36À la barre,
01:09:37plusieurs experts dressent un profil terrifiant.
01:09:39En commençant par la psychologue Marianne Douteau
01:09:42qui souligne le caractère colérique
01:09:44de Dominique Pellicot.
01:09:45La sexualité de Monsieur Pellicot
01:09:47apparaît comme calquée sur sa personnalité
01:09:50Elle est décrite comme ordinaire en public
01:09:52mais au sein de son couple,
01:09:54il a une sexualité tenace
01:09:56comme l'échangisme que refusait son épouse
01:09:58et qu'il compense par l'utilisation
01:10:00de sites de discussions pornographiques.
01:10:02Annabelle Montagne,
01:10:03une autre psychologue entendue par les juges,
01:10:05décrit le côté égocentrique de l'accusé.
01:10:08Le voyeurisme fait partie
01:10:10de sa dynamique psychosexuelle
01:10:12et le fait que la personne soit totalement passive
01:10:14pourrait renvoyer à des fantasmes de nécrophilie.
01:10:18Si l'accusé ne souffre d'aucune pathologie
01:10:20ou d'anomalie mentale,
01:10:22sa dangerosité criminologique est élevée,
01:10:24d'après les psychiatres.
01:10:27On a mis, et la presse écrite a mis
01:10:29beaucoup de guillemets en disant
01:10:31que ce sont des messieurs tout le monde
01:10:33puisque dans le profil des suspects
01:10:35il y a des pharmaciens, un personnel de santé,
01:10:37il y a presque toutes les catégories
01:10:39sociales et professionnelles
01:10:41qui sont représentées.
01:10:43Mais vous n'êtes pas d'accord
01:10:46Non, parce que là,
01:10:48cette manière de présenter les choses
01:10:52va aboutir au raisonnement
01:10:54tout le monde est capable de.
01:10:56Et ça me rappelle fortement
01:10:58ce que disait la féministe Caroline de Haas
01:11:00rappelez-vous en 2018,
01:11:02d'ailleurs Marlène Schiappa
01:11:04qui était ministre à l'époque l'avait reprise.
01:11:06Caroline de Haas disait
01:11:08bon, c'est un raisonnement mathématique,
01:11:10c'est très simple,
01:11:12puisque une femme sur deux
01:11:15ça veut dire qu'un homme sur deux
01:11:17est un agresseur.
01:11:19J'ai regardé pendant la pause
01:11:21pour ne pas déformer la citation
01:11:23c'est très exactement ce qu'elle a dit.
01:11:25Quand vous dites
01:11:27à longueur de reportage
01:11:29c'est monsieur tout le monde
01:11:31qui est dans le box des accusés
01:11:33qui a commis ces atrocités
01:11:35vous diffusez l'idée
01:11:37monsieur tout le monde est capable de.
01:11:39Pardon, c'est faux.
01:11:41Un échantillon représentatif,
01:11:43ça obéit à des règles très précises
01:11:45c'est pas parce que vous avez
01:11:47un journaliste
01:11:49je crois qu'il y a un journaliste dans les accusés
01:11:51un boulanger
01:11:53un policier ou que sais-je
01:11:55que ça en fait un échantillon représentatif.
01:11:57Donc c'est vraiment
01:11:59des individus
01:12:01des cas personnels
01:12:03auxquels il faut s'intéresser en tant que tel
01:12:05et pas en tant que
01:12:07représentant de
01:12:09la race masculine ordinaire
01:12:11si je puis m'exprimer comme ça.
01:12:13Vous êtes d'accord Nathan Devers ?
01:12:15Je précise simplement que
01:12:17avoir publié les photos
01:12:19non pas dans un souci de publicité
01:12:21mais des photos de cette masse
01:12:23de personnes, c'était très important
01:12:25je ne sais pas quel journal l'a fait
01:12:27parce qu'à un moment on a beaucoup mis la focale
01:12:29c'est normal sur la victime
01:12:31je trouve que montrer ces personnes-là
01:12:33de voir le nombre de ces personnes
01:12:35ça va dans le sens
01:12:37que c'est monsieur tout le monde
01:12:39ça ressemble à monsieur tout le monde
01:12:41Eh bien méfiez-vous de monsieur tout le monde
01:12:43Sinon vous tombez
01:12:45exactement dans ce travers-là.
01:12:47Je pense que l'argument n'est pas
01:12:49tellement de dire que c'est un échantillon
01:12:51représentatif et vous avez raison de dire que
01:12:53la représentativité d'un échantillon
01:12:55obéit à des critères et à des codes
01:12:57mais c'est de faire une remarque, tout à l'heure vous disiez
01:12:59la question qui vous avait interpellé, moi il y a une question
01:13:01qui m'a interpellé, c'est que
01:13:03dans cette affaire dont vous avez
01:13:05dit qu'elle montrait
01:13:07les tréfonds de l'âme
01:13:09il y a un homme qui pendant
01:13:11dix ans a publié
01:13:13une annonce sur une sorte de site
01:13:15ou d'application
01:13:17en laissant
01:13:19très clairement comprendre
01:13:21qu'il s'agissait d'abuser de son épouse
01:13:23cette annonce en l'espace de dix ans
01:13:25elle a été vue par des milliers de personnes
01:13:27il a lui-même échangé
01:13:29avec des centaines et des centaines de personnes
01:13:31et selon les informations de ce que rapportent
01:13:33les journalistes qui sont au procès
01:13:35ce sont dix qui disaient oui
01:13:37et sur
01:13:39toutes ces centaines de personnes qui ont échangé
01:13:41je parle même de ceux qui se sont dit
01:13:43ce truc là sent mauvais, je ne vais pas y aller
01:13:45ça a l'air d'être une histoire
01:13:47terrible, personne, pas une seule
01:13:49personne n'a songé
01:13:51à signaler ça à la police, et c'est là que je trouve
01:13:53quand même qu'il y a un aspect structurel
01:13:55mais encore une fois ça ne veut pas dire que
01:13:57n'importe quel homme ou n'importe quel individu
01:13:59aurait pu agir comme ça
01:14:01mais qu'il y a un aspect presque, certains ont évoqué
01:14:03l'expérience de Milgram, d'autres ont évoqué
01:14:05la banalité du mal chez Arendt, mais en tout cas
01:14:07de se dire, il n'y a pas eu là dans cette histoire
01:14:09une seule personne qui s'est conduite
01:14:11comme on pourrait appeler une sorte de
01:14:13juste, ça c'est la première chose. Moi la deuxième chose
01:14:15qui m'a interpellé, et je pense que c'est un des enjeux
01:14:17aussi du procès, c'est que donc
01:14:19il y a des vidéos, c'est relativement rare
01:14:21dans ce genre d'affaires, des vidéos très précises
01:14:23du début à la fin, et que sur
01:14:25la cinquantaine d'accusés
01:14:27il y en a 35 qui plaident
01:14:29non coupables, et que
01:14:31beaucoup dans des interrogatoires, au début
01:14:33ils disaient non, non, la femme était consentante
01:14:35je lui ai même téléphoné, etc, et puis après
01:14:37quand les policiers disent, écoutez, on a la vidéo
01:14:39on a tout vu, là le mari lui dit
01:14:41parle moins fort parce que sinon elle va se réveiller, etc
01:14:43certains finissaient par avouer, mais d'autres
01:14:45et quand même une majorité, décident de dire
01:14:47nous plaidons non coupable. Je pense aussi
01:14:49que c'est intéressant, parce que ça signifie
01:14:51là il y a des vidéos qui sont accablantes, on verra
01:14:53ce qu'il en sera du côté du verdict, mais
01:14:55imaginez s'il n'y avait pas eu de vidéo. Nous sommes d'accord.
01:14:57Donc je pense quand même que ces deux questions sont vertigieuses
01:14:59ça ne veut pas dire all men, tous les hommes sont coupables
01:15:01mais ça veut dire que ça reflète quand même quelque chose
01:15:03de très significatif
01:15:05de très vertigineux, on va marcher plus loin
01:15:07juste après, on va continuer
01:15:09à évoquer ce sujet
01:15:11je disais les tréfonds de l'âme humaine, évidemment
01:15:13ce qui est de plus sombre, de plus sordide
01:15:15mais aussi, pardonnez-moi, moi je reste
01:15:17ce qu'il y a parfois aussi de plus commun
01:15:21le premier truc se fait par le site, c'est un site
01:15:23très particulier, qui a été dissous et puis
01:15:25a réapparu
01:15:27on va en parler
01:15:29une courte pause, on se retrouve
01:15:31et puis nous évoquons également avec Thomas
01:15:33cet appel à l'intifada dans Paris
01:15:35le peu de réaction politique
01:15:37nous serons notamment avec l'imam Chalgommi, à tout de suite
01:15:43c'est une midi-news, la suite est la dernière partie
01:15:45dans quelques instants, nous reparlerons du procès Mazan
01:15:47parce que vous avez beaucoup de choses à dire
01:15:49et que c'est vrai que vos différents points de vue
01:15:51analyses, argumentaires sont
01:15:53passionnants, très inquiétants
01:15:55si je puis dire, mais passionnants
01:15:57nous reviendrons sur l'appel à l'intifada
01:15:59Thomas Bonnet et le manque de réaction politique
01:16:01et tout d'abord le rappel des titres avec Somaya Labidi
01:16:03A la une de l'actualité, Nicole Belloubet
01:16:05demande la suspension immédiate
01:16:07d'une enseignante après des violences
01:16:09sur une élève de 3 ans
01:16:11violences enregistrées par un parent d'élève
01:16:13et que vous découvrez à l'écran
01:16:15l'effet se serait produit le 3 septembre dernier
01:16:17dans une école du 15e arrondissement de Paris
01:16:19Depuis plus d'une semaine
01:16:21l'athlète afghane, marzi et à midi
01:16:23fut réfugiée en France et menacée de mort
01:16:25et de viol pour avoir dénoncé
01:16:27le pouvoir taliban en Afghanistan
01:16:29La jeune femme explique que désormais
01:16:31elle doit vivre cachée et sous protection
01:16:33policière
01:16:35Et puis c'est un rendez-vous qui est attendu par
01:16:37toute l'Amérique, Kamala Harris et Donald Trump
01:16:39se rencontrent et s'affrontent pour la première
01:16:41fois lors d'un débat télévisé ce soir
01:16:43aux Etats-Unis
01:16:45Face à face inédit entre les deux candidats
01:16:47la Maison Blanche est encadrée par des règles
01:16:49très strictes Sonia
01:16:51Ici Somaya et l'analyse de ce débat
01:16:53est à suivre sur CNews
01:16:55Très tôt évidemment
01:16:57dès demain matin, vous avez vu passer
01:16:59l'annonce et vous la reverrez
01:17:01dans quelques instants
01:17:03Tout dans cette séquence est choquant, effrayant
01:17:05inquiétant et pourtant très peu de réaction
01:17:07politique d'indignation après que cet individu
01:17:09fiché S est appelé à une intifada
01:17:11dans la capitale
01:17:13autrement dit une véritable guerre des pierres
01:17:15Clairement un appel
01:17:17à la haine
01:17:19ne parlons même pas de l'ordre
01:17:21trouble à l'ordre public
01:17:23il va y avoir ou il y a un signalement au procureur
01:17:25et regardez quand même les réactions
01:17:27enthousiastes face
01:17:29à cet individu
01:17:31et bien quand il fait ce
01:17:33prêche, écoutons-le
01:17:35Est-ce qu'on est prêt à mener l'intifada
01:17:37dans Paris ?
01:17:39Dans nos banlieues ?
01:17:41Dans nos quartiers ?
01:17:43Pour leur montrer
01:17:45que la voie de la libération
01:17:47vient de nous
01:17:49qu'elle démarre de Paris
01:17:51qu'elle ne passera pas Marseille
01:17:53et bientôt
01:17:55Jérusalem sera libérée
01:17:57et nous pourrons prier
01:17:59aux magies de leurs saints
01:18:01et Jérusalem deviendra la capitale
01:18:03de tous les révolutionnaires
01:18:05et ce génocide a des complices
01:18:07ce génocide a des complices
01:18:09il s'appelle Biden
01:18:11il s'appelle Biden
01:18:15il s'appelle Macron
01:18:19Macron le voleur
01:18:21d'élections n'est-ce pas ?
01:18:23on les connait les voleurs
01:18:25qui habitent
01:18:27à l'Elysée et à Matignon
01:18:29on les connait
01:18:31est-ce qu'on est prêt à les virer eux aussi ?
01:18:33alors
01:18:35son pseudo c'est Elias
01:18:37Dimzalem
01:18:39et on a retrouvé
01:18:41grâce d'ailleurs à Arthur de Vatrigan
01:18:43une interview qu'il a accordée à l'incorrect
01:18:45et voici ce qu'il dit
01:18:47la base c'est de résister
01:18:49à la tentation de la soumission
01:18:51à certains pouvoirs
01:18:53qui veulent en fait désislamiser
01:18:55je suppose désislamiser
01:18:57la France
01:18:59j'ai lu toute l'interview
01:19:01sur plusieurs pages
01:19:03les islamo-gauchistes détestent l'Occident
01:19:05plus qu'ils n'aiment l'Islam
01:19:07et puis
01:19:09beaucoup d'analyse
01:19:11lui se présente
01:19:13d'appel à lutter
01:19:15contre des pouvoirs
01:19:17et notamment l'autorité
01:19:19lui se présente comme un militant musulman
01:19:21sans fonction religieuse
01:19:23il veut élaborer
01:19:25une théologie de la résistance
01:19:27au pouvoir du pays
01:19:29nous sommes en direct avec l'imam Chalgommi
01:19:31je vous remercie d'être avec nous
01:19:33comment vous avez réagi
01:19:35à ce propos M. Chalgommi
01:19:37bonjour à tout le monde
01:19:39vous savez tout d'abord
01:19:41je tiens à m'exprimer ma plus grande
01:19:43indignation face à l'appel
01:19:45à l'intifada
01:19:47dans les rues de Paris et surtout
01:19:49dans la place de la nation
01:19:51et justement c'est la vraie menace
01:19:53de la nation par
01:19:55cet islamisme
01:19:57islamiste Elias Hemsien
01:19:59et aussi ses complices de l'extrême-gauche
01:20:01soi-disant pour une manifestation
01:20:03pro-palestinienne mais rien à voir
01:20:05ni à la Palestine ni à d'autres choses
01:20:07vous savez les propos que je tiens
01:20:09et le discours, il est tellement de gravité
01:20:11extrême et
01:20:13j'espère que aucun
01:20:15homme politique, ni un citoyen
01:20:17ni un homme engagé
01:20:19qui peut tolérer dans notre république
01:20:21il y aura des discours comme celui-là
01:20:23parce que c'est un appel à la haine
01:20:25appel à la division, c'est un appel à la confrontation
01:20:27c'est l'appel au jihad
01:20:29libèrement, quand il parle de Jérusalem
01:20:31Jérusalem, j'ai visité
01:20:33Jérusalem, il y a les trois religions
01:20:35qui vivent en paix, la mosquée d'Al-Aqsa
01:20:37il est ouvert, il n'a pas besoin de
01:20:39cet islamiste
01:20:41et le pire, il faut lui dire les choses
01:20:43comment on peut tolérer
01:20:45ce discours, comment on peut tolérer des manifestations
01:20:47ces manifestations sont interdites
01:20:49dans certains pays musulmans
01:20:51des individus comme lui, normalement
01:20:53ils sont protégés
01:20:55la société de le mettre
01:20:57dans l'abri de ça, aujourd'hui
01:20:59face à ça, la réalité
01:21:01il y a un peu la colère en moi-même
01:21:03pour éviter que des hommes comme lui
01:21:05et des extrémistes
01:21:07comme lui, de manipuler
01:21:09cette jeunesse
01:21:11on entend votre colère Hassan Chalghoumi
01:21:13vous avez dit
01:21:15c'est d'une extrême gravité, appel à la haine
01:21:17au jihad, est-ce qu'on s'en rend compte
01:21:19c'est une question très importante
01:21:21parce que pour réagir il faut se rendre compte
01:21:23de la gravité et des conséquences des propos tenus
01:21:25est-ce que vous estimez aujourd'hui
01:21:27que les autorités et plus largement qu'on se rend compte
01:21:29des conséquences
01:21:31de ce que souhaite véritablement
01:21:33ce genre de personnes
01:21:35j'ai fait un appel
01:21:37à notre
01:21:39nouveau gouvernement
01:21:41et notre premier ministre
01:21:43qu'il soit leur priorité
01:21:45la lutte contre l'islamisme, parce que ça c'est rien à voir
01:21:47à l'islam, qui parle de l'islam
01:21:49avec son discours victimaire, les français
01:21:51musulmans ne sont pas des victimes, ils ont
01:21:532400 lieux de prière, ils vivent
01:21:55pleinement et librement
01:21:57leur foi et leur pratique, leur tradition
01:21:59c'est un islamiste qui veut, c'est le même
01:22:01discours de Hamas, le même discours
01:22:03de Hezbollah, qu'est-ce qui manque
01:22:05et je trouve que l'islam politique
01:22:07ce poison qu'on appelle les frères musulmans
01:22:09moi je l'appelle les frères de diable
01:22:11il va être à la priorité de notre gouvernement
01:22:13de le mettre dans les listes
01:22:15des personnes à interdire, de sanctionner
01:22:17d'avoir la fermeté
01:22:19et je rêve que la justice se réveille
01:22:21une vraie justice, jusqu'à quand
01:22:23il y a des sénagogues, il y a quelques jours
01:22:25j'étais dans la sénagogue
01:22:27celle de la Gromotte
01:22:29j'étais aussi à la sénagogue de Rouen
01:22:31il y a des spectacles
01:22:33de cinéma, d'événements
01:22:35qui sont interdits, jusqu'à quand
01:22:37on se réveille, on n'aura pas la conscience
01:22:39de dire que la situation est grave
01:22:41en tout cas vous aurez
01:22:43alerté, permettez-moi Hassan Chalhoubi
01:22:45parce qu'on se connait, on se connait
01:22:47ici en France, on se connait aussi
01:22:49depuis un autre pays que nous avons
01:22:51en commun, la Tunisie
01:22:53et on connait votre combat, on sait combien
01:22:55il vous coûte de dire cela
01:22:57aujourd'hui, si pour certains, vous qui nous regardez
01:22:59ça peut paraître normal
01:23:01de s'indigner, et bien quand c'est l'imam
01:23:03Chalhoubi qui le dit
01:23:05il y a des conséquences très fortes autour de lui
01:23:07et de sa famille, donc je vous remercie de le dire aussi
01:23:09clairement, et je sais combien vous êtes
01:23:11bien menacé, moqué aussi
01:23:13ce qui est très blessant
01:23:15donc merci pour ces paroles
01:23:17Thomas Bonnet, pourquoi
01:23:19un peu de réaction, alors
01:23:21peut-être que certains n'ont pas vu, je ne veux pas faire de procès d'intention
01:23:23mais les politiques et d'indignation
01:23:25Non mais vous avez raison, on a eu
01:23:27quelques réactions, madame Pécresse
01:23:29on sait que le ministre de l'Intérieur va également
01:23:31saisir le procureur de la République, il y a eu
01:23:33quelques réactions dans l'espace médiatique
01:23:35l'espace politique, mais à gauche
01:23:37sauf Fabien Roussel, mais parce que vous lui avez posé
01:23:39la question ce matin, sinon il n'y a personne qui a
01:23:41réagi, et en fait quand on regarde
01:23:43un petit peu le profil de ce
01:23:45monsieur qui appelle à
01:23:47l'intifada à Paris
01:23:49on se rend compte qu'il a quand même une proximité
01:23:51déjà idéologique
01:23:53évidemment avec la France Insoumise
01:23:55il semblerait même qu'il côtoie des élus
01:23:57de la France Insoumise, Thomas Porte et Rima
01:23:59Hassan ont notamment participé
01:24:01à cette manifestation, on voit
01:24:03d'ailleurs dans la foule, parce que peut-être ce qui est le plus inquiétant
01:24:05il y a les propos évidemment, puis il y a la réaction du public
01:24:07qui est particulièrement inquiétante, on voit d'ailleurs les drapeaux
01:24:09de la France Insoumise si on observe bien
01:24:11donc il y a ces incoïtances
01:24:13idéologiques et politiques, évidemment lui-même
01:24:15il se revendique comme influenceur politique
01:24:17et donc il a un rôle à jouer dans
01:24:19la stratégie qui est celle maintenant
01:24:21de la France Insoumise et qui nous interroge
01:24:23et qui nous interroge aussi par exemple, je prends l'exemple de
01:24:25François Hollande, François Hollande a été président de la République
01:24:27en 2015 lorsqu'on avait eu une vague
01:24:29d'attentats, et aujourd'hui il participe
01:24:31à la même alliance que la France Insoumise
01:24:33lui au moins aurait pu réagir
01:24:35alors lui ou ses proches, mais on n'a eu aucune réaction non plus
01:24:37de l'ancien président. Je précise
01:24:39qu'il n'y a même pas de dissimulation de la part de cet individu-là
01:24:41il n'y a pas de taquilla
01:24:43comme on dit, puisque dans cette interview
01:24:45que je vous ai citée, il dit clairement
01:24:47quel est son but politique et théologique
01:24:49et c'est le discours des frères musulmans
01:24:51ça c'est vraiment, vous avez plusieurs marqueurs
01:24:53dans les extraits d'interviews que vous avez passés
01:24:55qui sont les marqueurs des frères musulmans
01:24:57l'imam Charles Goumy a tout à fait raison
01:24:59d'être désespéré
01:25:01ça fait des années que lui et d'autres
01:25:03alertent, rien ne se passe
01:25:05ça fait penser, rappelez-vous
01:25:07à ce qui s'était passé
01:25:09lors de l'assassinat de Samuel Paty
01:25:11par un islamiste
01:25:15la lune des personnes qui avaient
01:25:17conduit à ce meurtre
01:25:19était un dénommé
01:25:21Sifrioui
01:25:23qui avait fondé le collectif
01:25:25Cheikh Yassine en France en 2004
01:25:27et qui était un collectif
01:25:29ouvertement pro-Ramas
01:25:31c'était pas la peine de faire des enquêtes et des analyses
01:25:33il le revendiquait
01:25:35ce truc a été dissous
01:25:37en 2020
01:25:39l'individu en question a quand même
01:25:41sévi pendant 16 ans
01:25:43il était franco-marocain
01:25:45il n'a pas été expulsé
01:25:47et après la dissolution
01:25:49vous avez l'assassinat de Samuel Paty
01:25:51auquel il a grandement contribué
01:25:53qu'est-ce qu'on attend ?
01:25:57moi je rajouterais que
01:25:59on a eu une extrême tolérance
01:26:01vis-à-vis des idées
01:26:03vis-à-vis des menées
01:26:05des frères musulmans en France pendant très longtemps
01:26:07on a considéré même à un moment
01:26:09que l'islam radical
01:26:11type wahhabite
01:26:13issu de Daesh
01:26:15et de ce type de terrorisme
01:26:17c'était l'ennemi
01:26:19et que les frères musulmans c'était une version
01:26:21un peu plus soft
01:26:23un des représentants des frères musulmans
01:26:25c'est Recep Tayyip Erdogan, le président turc
01:26:27qui pendant un moment a été
01:26:29considéré comme un démocrate
01:26:31c'était l'islam démocrate
01:26:33il y avait une version soft
01:26:35ce qui est très intéressant
01:26:37c'est que quand on se base par rapport aux écrits
01:26:39de Hassan Bana qui est le fondateur des frères musulmans
01:26:41qui a écrit dans les années 20
01:26:43ça date pas d'hier
01:26:45et bien en fait
01:26:47on retrouve exactement le type
01:26:49de comportement de cet individu
01:26:51peut-être lui est très vociférant
01:26:53il est très visible
01:26:55mais souvent ce que les frères musulmans disent
01:26:57c'est la façon de conquérir le pouvoir
01:26:59c'est d'utiliser les institutions
01:27:01dans les pays dans lesquels
01:27:03on veut s'implanter
01:27:05l'idée étant de faire la Ouma infinée
01:27:07c'est-à-dire que les musulmans dominent le monde
01:27:09la finalité entre les wahhabites
01:27:11et les frères musulmans est la même
01:27:13mais l'idée c'est de garder des préceptes
01:27:15légaux, c'est-à-dire y aller
01:27:17petit à petit
01:27:19et donc au bout d'un moment on est là
01:27:21on mélange Paris
01:27:23on mélange la mosquée Al-Aqsa
01:27:25et tout ça fait une sorte d'unité
01:27:27factice
01:27:29parce que tout ça est complètement
01:27:31fantasmé en fait
01:27:33et on retrouve ces individus
01:27:35le côté pervers
01:27:37pervers justement
01:27:39c'est que cette idéologie
01:27:41elle gangrène l'école
01:27:43elle gangrène plein d'institutions
01:27:45mais ça se fait petit à petit
01:27:47et ça c'est déjà été dit, écrit
01:27:49donc il n'y a pas de surprise à avoir
01:27:51les frères musulmans disent souvent
01:27:53nous avons l'Occident à la montre
01:27:55et nous avons les carnités
01:27:57et puis aussi nous sommes le ventre mou
01:27:59c'est-à-dire que nos institutions
01:28:01avec leurs principes démocrates
01:28:03sont faciles quelque part
01:28:05à pénétrer
01:28:07mais parce que nous sommes
01:28:09en fait nous sommes subtils
01:28:11c'est-à-dire que quand vous revendiquez
01:28:13à la fois la liberté et l'égalité
01:28:15quand vous avez une égalité
01:28:17maximale par exemple, essayer de réintroduire
01:28:19de la liberté c'est peut-être réintroduire des inégalités
01:28:21donc toutes nos valeurs
01:28:23demandent de la finesse parce qu'elles peuvent
01:28:25jamais être absolues, elles sont jamais
01:28:27pures, il faut toujours les tempérer
01:28:29vous pouvez pas dire
01:28:31c'est comme ça et pas autrement
01:28:33eux ce qu'ils vont faire c'est qu'ils vont utiliser
01:28:35ces tensions entre nos valeurs
01:28:37nous en fait la question c'est où est-ce qu'on met le curseur
01:28:39mais il y a toujours une tension dans ce qui nous anime
01:28:41le rêve religieux
01:28:43c'est d'éteindre toute tension
01:28:45c'est l'éternité faute de temps
01:28:47parce que tout est posé pour aujourd'hui
01:28:49pour demain et à jamais
01:28:51et qu'est-ce qu'ils font du coup ?
01:28:53ils utilisent la liberté contre l'égalité
01:28:55liberté de porter le voile
01:28:57permet de tuer l'égalité
01:28:59femmes-hommes et ainsi de suite
01:29:01c'est comme ça qu'ils retournent contre nous-mêmes
01:29:03nos propres valeurs
01:29:05mais pourquoi est-ce qu'ils y arrivent ?
01:29:07ils y arrivent aussi parce qu'on refuse de regarder
01:29:09les choses en face
01:29:11cet homme il est dans la même stratégie que l'aléatola
01:29:13Roménie, c'est-à-dire que
01:29:15les frères musulmans ont théorisé
01:29:17le fait d'utiliser
01:29:19d'instrumentaliser les partis de gauche
01:29:21pourquoi ? parce qu'étant révolutionnaires
01:29:23ils sont naturellement portés
01:29:25à ne pas se demander quelles sociétés ils vont faire naître
01:29:27mais à vouloir abattre le pouvoir qui est en place
01:29:29donc cette dynamique-là
01:29:31elle a permis à Roménie de s'emparer
01:29:33du pouvoir, c'est exactement
01:29:35la même dynamique qu'ils essaient
01:29:37de mettre en œuvre et pour ça ils utilisent
01:29:39les deux instruments, réislamisation
01:29:41d'un côté, mais une réislamisation
01:29:43qui n'est pas quelque chose de spirituel
01:29:45qui est vraiment du dogmatisme
01:29:47pur et de l'autre côté
01:29:49instrumentalisation du désir révolutionnaire
01:29:51une fois qu'on a le pouvoir
01:29:53comme les religieux sont beaucoup plus puissants
01:29:55que les gauchistes, les gauchistes se sont
01:29:57toujours fait tuer, mais apparemment
01:29:59ils n'apprennent pas puisqu'ils recommencent toujours
01:30:01les mêmes erreurs. On va conclure, je vais vous donner la parole
01:30:03c'est intéressant que vous parliez de Roménie
01:30:05parce qu'il a été soutenu
01:30:07par l'idole
01:30:09de l'intelligentsia de gauche
01:30:11et par l'Occident
01:30:13en tous les cas pendant
01:30:15une grande première partie avant qu'il ne se rende compte
01:30:17et qu'il ouvre les yeux sur ce qui se passe
01:30:19en Iran. Nathan Devers ?
01:30:21Ce monsieur qui a appelé à mener
01:30:23une intifada dans Paris, il y a un journaliste d'ici
01:30:25qui depuis plus d'un an m'avait dit
01:30:27ce monsieur, il faut s'intéresser à lui
01:30:29parce que c'est une des personnes les plus intelligentes
01:30:31de ce camp-là, qui sait très très
01:30:33bien ce qu'il fait et en effet on lui doit
01:30:35un moment de vérité en un sens
01:30:37parce que vous savez Kamel Daoud
01:30:39a sorti récemment un livre qui s'appelle
01:30:41Oury, il a très très bien décrit
01:30:43comment l'islamisme s'est emparé d'un pays une fois que l'histoire
01:30:45est finie et qu'il peut la voir avec du recul
01:30:47il vient nous dire attention parce que
01:30:49ce genre de phénomène peut
01:30:51comme ça saper la vie
01:30:53d'une démocratie. A posteriori dans
01:30:5520 ou 30 ans on pourra se dire c'est quand même
01:30:57intéressant sur une image comme ça, on voit
01:30:59des gens sans être trop caricatural
01:31:01des bobos pour certains
01:31:03très attachés aux droits humains
01:31:05et qui acclament la perspective
01:31:07on va le dire clairement
01:31:09de faire une sorte de petit pogrom, c'est ça l'idée
01:31:11on voit aussi des gens
01:31:13un ancien du parti socialiste qui hier
01:31:15nous dit que Michel Barnier
01:31:17est premier ministre d'Israël ou de la France
01:31:19c'est tout pareil, on voit
01:31:21un ancien chroniqueur
01:31:23du service public
01:31:25qui a toujours été très très à gauche
01:31:27grand défenseur des droits humains
01:31:29qui fait des listes des juifs qui sont bien
01:31:31des juifs qui sont pas bien, donc voilà
01:31:33tout ça pue à plein nez
01:31:35et on est un peu dans du Kamel Daoud
01:31:37Et pour retrouver
01:31:39le chemin du bon sens
01:31:41de l'autorité
01:31:43et de la normalité
01:31:45ça va être un chemin de crête
01:31:47merci en tous les cas pour vous analyser
01:31:49c'était un plaisir de vous retrouver
01:31:51pour nous aussi
01:31:53je vous dis à très bientôt
01:31:55Thomas, merci, le gouvernement
01:31:57on attend Sonia
01:31:59fin de semaine, début de semaine prochaine
01:32:01on est patient, on est comme les français
01:32:03ceux qui nous regardent et les spectateurs
01:32:05on a beaucoup de doutes
01:32:07tout va bien
01:32:09à demain avec grand plaisir
01:32:11merci