Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00Bonjour à tous, il est midi pile et je suis vraiment ravie de vous retrouver au programme des sujets qui vous concernent aux premiers chefs,
00:00:08des invités que vous connaissez déjà et que je suis ravie vraiment de retrouver.
00:00:12Des témoignages, 12h, 14h pour débattre de l'actualité qui rythme la mi-journée.
00:00:17Tout d'abord, bien entendu, l'émotion et la colère après la mort d'un agent municipal à Grenoble et les maux du maire Eric Cuelles qui ne passent pas.
00:00:24On s'intéressera à la gestion en particulier des villes par les écologistes sur le plan de la délinquance et de la sécurité.
00:00:31Accueillir moins d'immigrés pour accueillir mieux, c'est le sens de la tribune publiée dans le Figaro.
00:00:37Deux députés renaissance, rapporteurs de budget, immigration et qui donc connaissent bien le sujet, plaident pour cette limitation pour mieux intégrer ou assimiler.
00:00:47Éternel débat, vous me direz, on va en parler ce midi.
00:00:50Et puis au sujet de l'immigration, Michel Barnier, Premier ministre, va-t-il reprendre ses propos et ses idées ?
00:00:55Les idées de Michel Barnier versus candidat lors de la primaire de la droite.
00:01:00Vous vous en souvenez, moratoire sur l'immigration.
00:01:03Eh bien, nous en parlerons également avec nos invités.
00:01:06Je vais vous les présenter dans quelques instants et on va débarrer, Midi News, par le tour d'horizon de l'actualité.
00:01:11Je suis ravie de la retrouver, c'est Somaya Labidi.
00:01:13Bonjour, chère Somaya.
00:01:14Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:16Vous en parlez à l'instant dans votre sommaire.
00:01:18C'est l'une des principales informations de cette journée.
00:01:21Plusieurs hommages à Grenoble.
00:01:23Ce matin, un autre cet après-midi en mémoire de l'agent municipal qui a été tué hier par un tireur en fuite lors d'une intervention sur un accident de la circulation.
00:01:32Ses collègues sont toujours sous le choc.
00:01:34Écoutez.
00:01:35Ça fait presque 30 ans qu'on travaille ensemble.
00:01:39Je suis encadrant comme lui, avec une équipe aussi, toujours au service de la propriété urbaine.
00:01:46On se côtoyait pratiquement tous les jours.
00:01:51C'était un combattant.
00:01:53Il défendait toujours la cause du bien-être.
00:01:56Il défendait ses copains.
00:01:58Pour le travail, il était pointilleux.
00:02:03C'était un très bon collègue.
00:02:09On perd un très bon collègue.
00:02:12On n'aurait jamais dû partir comme ça.
00:02:14Ce n'est pas possible.
00:02:18Il a 49 ans.
00:02:21Pendant ses missions d'aider, il se fait abattre.
00:02:29Non.
00:02:30Ça aurait pu être moi.
00:02:32Ça aurait pu être n'importe qui.
00:02:34Un drame sur lequel vous allez revenir dans un instant avec vos invités en plateau, Sonia.
00:02:39Dans le reste de l'actualité, après les victimes la semaine dernière,
00:02:43le procès des viols de Mazan se concentre désormais sur la personnalité du mari de Gisèle Pellicot.
00:02:49L'homme de 71 ans est décrit comme le chef d'orchestre des viols par un co-accusé.
00:02:54Automobiliste francilien, préparez-vous car désormais on a une date.
00:02:59Dès le 1er octobre, le périphérique parisien passera de 70 à 50 km heure,
00:03:05comme l'annonce ce matin d'Anne Hidalgo, maire de Paris, chez nos confrères d'RTL.
00:03:09Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité à midi, Sonia.
00:03:12Merci, chère Somaya.
00:03:14Et à tout à l'heure, évidemment, pour le point sur l'actualité.
00:03:16Je salue nos invités, je suis ravie de la retrouver.
00:03:19Naïma M. Fadel, bonjour.
00:03:21Ravie, ravie. Merci, Sonia.
00:03:23Sarah Salvan, bonjour.
00:03:25Bonjour, Sonia. Ravie de vous retrouver.
00:03:27Philippe Guybert.
00:03:28Bonjour, Sonia. Quel plaisir de vous revoir.
00:03:31C'est unanime.
00:03:34Je pense qu'on n'est pas le seul, tous les spectateurs sont très heureux de vous retrouver.
00:03:39Je salue Florian Tardif et je remercie Florian qui, avec brio,
00:03:43avec sa connaissance de la matière politique, a assuré la grande interview.
00:03:48Merci, Florian. Merci d'être là.
00:03:50Merci à vous de m'avoir pris confiance.
00:03:52Beaucoup de sujets à vous soumettre.
00:03:53Je disais, des sujets qui nous concernent, au premier chef,
00:03:55parce que je crois que l'émotion et la colère,
00:03:57et d'abord l'émotion est très vive après ce qui s'est passé à Grenoble
00:04:01autour de cet employé municipal de la ville,
00:04:04qui est vraiment connu dans la ville, vous avez entendu ses premiers témoignages,
00:04:07qui est apprécié de ses collègues.
00:04:09Il a été froidement abattu alors qu'il tentait de retenir l'auteur d'un accident routier.
00:04:13C'est un fonctionnaire d'État.
00:04:15Encore un victime, non pas des armes, mais victime de l'ultra-violence,
00:04:20de l'insécurité endémique.
00:04:22On va en parler, mais place d'abord à ce que vont en dire ses collègues et ses proches.
00:04:27C'est l'émotion, c'est l'hommage.
00:04:29Nous sommes sur place avec notre journaliste Olivier Madinier,
00:04:31cet hommage qui débutera tout à l'heure à partir de 14h.
00:04:37Oui absolument, un hommage qui va démarrer ici à l'hôtel de ville de Grenoble à 14h,
00:04:42un hommage organisé par les services de la municipalité,
00:04:46par le maire Éric Piolle, qui sera présent lors de ces hommages.
00:04:50Mais dès ce matin, une centaine d'agents, une centaine de collègues de Lilian
00:04:56étaient ici, sur le parvis de l'hôtel de ville,
00:04:59et on sentait vraiment que l'émotion était palpable.
00:05:02Ils avaient tenu à se rassembler de façon tout à fait spontanée.
00:05:07Des panneaux ont été dressés dans le parvis de l'hôtel de ville,
00:05:11et chacun peut écrire des mots d'hommage à Lilian,
00:05:16cet homme de 49 ans tué hier.
00:05:19C'était un père de deux enfants qui est tombé sous les coups des balles de ce chauffard.
00:05:24Ce chauffard qui n'a toujours pas été identifié,
00:05:28et qui est toujours en fuite au moment où l'on parle.
00:05:31Effectivement, la traque se poursuit.
00:05:33Je vous remercie à Olivier Madiné, en direct, en duplex depuis Grenoble.
00:05:36L'insécurité n'est pas un sentiment, c'est une réalité
00:05:39qui est douloureusement éprouvée dans la chair de cette famille
00:05:42qui a donc perdu un père, un époux, un fils, sans doute père de famille, 49 ans.
00:05:49Pas dans un esprit polémique, Philippe Guibert,
00:05:51mais quand même, pour tenter de faire en sorte que ces drames ne se répètent pas,
00:05:55il faut poser des mots sur la situation.
00:05:57Quand le maire de Grenoble dit que c'est une balle perdue,
00:06:01que finalement tout le monde peut être victime d'une balle perdue,
00:06:03on a vu les mots de Christian Estrosi ce matin.
00:06:06Également, Yann Brault, le privé, ne reprend pas du tout l'expression du maire.
00:06:10Qu'en avez-vous pensé ?
00:06:12C'est une expression particulièrement malheureuse.
00:06:14Et en même temps, il dit dans la même phrase quelque chose qui n'est pas tout à fait faux,
00:06:20qui est même juste, qui est que ça aurait presque pu arriver à tout le monde.
00:06:24Et donc ce qui est frappant dans cette affaire, si j'ose dire,
00:06:28le mot est aussi pas très adroit, c'est le degré de violence.
00:06:32C'est-à-dire qu'on part d'un accident automobile et on en arrive à un conducteur qui tire.
00:06:38Et qui tire et qui tue.
00:06:40Alors peut-être, on peut faire des hypothèses sur le lien avec le trafic de drogue.
00:06:44Éric Piolle et un certain nombre d'élus de gauche, pas tous,
00:06:48parce que sur le plan local, les élus de gauche sont souvent plus réalistes.
00:06:51Mais il y en a aussi un certain nombre qui ont été beaucoup dans le déni de cette montée de la violence.
00:06:57Et Éric Piolle en a fait partie, il fait partie de ces élus.
00:07:01Il estimait que parler de sécurité, c'était être d'extrême droite.
00:07:04Bien sûr, il fait partie de ces élus qui considèrent que le sujet de l'insécurité et de la violence,
00:07:09et des violences, est un sujet en soi de droite et d'extrême droite.
00:07:13Ce qui est une erreur politique et idéologique absolument majeure.
00:07:17Et ce qui est une régression pour la gauche par rapport à celle qui a jadis gouverné.
00:07:22Donc oui, c'est pas qu'il soit responsable de ce qui s'est passé.
00:07:26Mais il est responsable d'un climat idéologique et politique où à gauche,
00:07:31on a complètement négligé, on n'a même pas voulu s'intéresser à ces problèmes
00:07:36qui sont évidemment des problèmes parmi les plus importants du pays.
00:07:39Ce que tous les sondages d'ailleurs montrent et remontrent à longueur de semaine.
00:07:43Vous avez employé un mot très important, la responsabilité.
00:07:46Direct ou indirect, on va en parler parce que nous avons en tête ce qui est arrivé
00:07:50évidemment à Éric Comines et à la phrase de sa veuve, de son épouse,
00:07:54qui a dit la France a tué mon mari.
00:07:56Et puis au lynchage qu'elle a subi sur les réseaux sociaux.
00:07:59Et donc la question de la responsabilité est importante.
00:08:01Je voudrais tous vous faire réagir.
00:08:02Écoutez ce matin l'invité de la grande interview, la présidente de l'Assemblée nationale à ce sujet.
00:08:08C'est un drame absolu parce que c'est un agent dont on sait à quel point
00:08:14ils sont dévoués à leur service et aux autres, qui a voulu intervenir.
00:08:21Ce n'est évidemment pas une balle perdue.
00:08:23De ce que l'on voit et de ce que l'on sait, c'est un acte qui apparaît comme étant délibéré.
00:08:30J'espère que l'auteur de ce crime sera arrêté le plus rapidement possible.
00:08:36Donc pas de polémique aujourd'hui ?
00:08:38Pas de polémique aujourd'hui, mais quand même, on peut réagir au propos d'un maire, d'un responsable
00:08:43qui doit tenir sa ville.
00:08:45Il a quand même une responsabilité parce qu'en effet, il peut y avoir des balles perdues,
00:08:49mais c'est encore plus courant à Grenoble, où je rappelle, il y a deux ans, un exemple,
00:08:54il y avait deux types qui se badaient à deux sur un scooter en Kadachnikov
00:08:58et qu'ils visaient des policiers en plein après-midi dans Grenoble.
00:09:01Ça n'arrive pas n'importe où non plus. Et c'était il y a deux ans.
00:09:03Donc là, quand on entend M. le maire Éric Piolle, on a l'impression qu'il réagit comme un pincent
00:09:07qui est interrogé par un micro-trottoir, sauf qu'il a moins de lucidité que le passant
00:09:11et en plus, il est maire de la ville. Donc il a une responsabilité évidente.
00:09:14Mais le problème, c'est qu'il est maire et il est furieusement idéologisé.
00:09:17Et son idéologie l'empêche de faire le bon diagnostic.
00:09:21Un exemple, quand il est arrivé en 2014 à la tête de la mairie de Grenoble,
00:09:26il a supprimé énormément de caméras de surveillance.
00:09:29Son prédécesseur, qui était un socialiste, avait lancé une sorte de réarmement
00:09:35de la police municipale de Grenoble avec des commandes d'armes et de recrutement de formateurs.
00:09:40Il est à peine arrivé qu'il a arrêté ça. Et tout son discours depuis 2014,
00:09:44c'est de dire que ce n'est pas un sujet, la violence n'existe pas, ce n'est pas ça le problème.
00:09:47Donc à partir du moment où on nie ça depuis tant d'années, on est responsable.
00:09:51Évidemment que ce n'est pas lui qui a tiré.
00:09:53Mais il a permis que des gens tirent et tirent de plus en plus souvent.
00:09:57Quand ça n'arrive qu'une fois, ce n'est pas de chance.
00:10:01Quand ça arrive tout le temps, il faut trouver une responsabilité.
00:10:05Le visage de Grenoble a changé depuis des années.
00:10:07C'est devenu l'une des villes les plus criminogènes, les plus insécures de France.
00:10:11J'aimerais revenir sur ce que vous avez dit.
00:10:13Vous avez dit que c'est une expression malheureuse de dire que c'est une balle perdue.
00:10:16Ce n'est pas une expression malheureuse, c'est un déni de réalité et c'est un irrespect pour la famille.
00:10:20Les mots ont un sens. Imaginez la famille, on leur dit que ce n'est pas grave, c'est une balle perdue.
00:10:24À Grenoble, j'étais sur Europe 1, il y a une auditrice qui disait cet été, il n'y a pas si longtemps,
00:10:30je n'ose même plus aller au restaurant pour sortir parce que j'ai peur.
00:10:34Ça veut dire que le maire entend ce que disent ses administrés et il ne réagit pas.
00:10:38Il est gangréné par une idéologie où des choses comme l'écologie passent avant la sécurité.
00:10:43Il sait ce qu'il fait, c'est sa priorité, ce n'est pas la sécurité.
00:10:46Non, ce n'est pas une balle perdue, c'est quelque chose qui aurait pu être évité.
00:10:49Et quand il y a un drame comme ça, la moindre des choses, c'est d'avoir un discours exemplaire, ne serait-ce que par respect pour la famille.
00:10:55Après, ce qui est important de préciser, tout de même, parce que je ne voudrais pas que nous prétions le flanc à toute polémique,
00:11:04il répondait à une question sur les trafics de drogue.
00:11:07Ensuite, là où je vous rejoins, c'est qu'on commente de manière normale, la normale.
00:11:14C'est-à-dire qu'on part du principe qu'aujourd'hui, il y a des armes en circulation en France.
00:11:19Ce qui est vrai, mais ce qui ne devrait pas être le cas en réalité.
00:11:23Et on commente ces faits en disant, oui, personne n'est à l'abri d'une balle perdue,
00:11:27parce qu'on part du principe que la normalité aujourd'hui, c'est qu'il y a des armes en circulation en France.
00:11:32Mais on pourrait tenir ce discours si nous étions aux États-Unis,
00:11:35et si effectivement, à un moment donné, je crois qu'il utilise l'expression décérébré.
00:11:41S'il y avait quelqu'un qui possède une arme ou des armes à son domicile,
00:11:46et que parce qu'il s'est levé du mauvais pied, parce qu'il est un décérébré, décide de tirer dans la foule.
00:11:52Là, oui, on peut parler de balle perdue.
00:11:54Or là, ce n'est pas le cas, et ce qui est déplorable aujourd'hui,
00:11:56c'est qu'effectivement, une partie de la classe politique commence à commenter de manière normale,
00:12:01ce qui est en réalité anormal.
00:12:03Est-ce que les peuples ont compris d'instinct et pas souvent les gouvernants ?
00:12:07Je voudrais réagir d'ailleurs à la gestion par les maires écologistes au plus largement de gauche.
00:12:11Je ne dis pas attention, il n'est pas question de dire que c'est arrivé parce que nous sommes dans une ville
00:12:17qui est tenue par un maire écologiste, mais de faire un bilan aujourd'hui d'une insécurité endémique.
00:12:21Écoutons le maire, justement, hier.
00:12:25Nous savons que personne n'est à l'abri d'une balle perdue.
00:12:29C'est notre peur quotidienne dans les règlements de compte.
00:12:31Il n'y a évidemment personne de mérite de mourir, y compris pour le trafic de drogue.
00:12:37Il faut que la justice passe.
00:12:39Mais c'est notre peur.
00:12:41Vous avez vu ailleurs en France qu'il y a eu parfois, dans ces règlements de compte, des balles perdues.
00:12:47Mais là, il se trouve que c'est un sujet totalement déplacé, décalé, puisqu'il s'agit d'un accident de la circulation.
00:12:53Naïma Emfadel, en plus, il y a tout dans ce fait, dans ce drame.
00:12:56C'est-à-dire que vous avez un agent municipal, un fonctionnaire, qui va pour aider une victime d'un accident routier.
00:13:02Donc déjà, il y a une démarche empathique d'aide qui va être froidement abattue.
00:13:07C'est-à-dire que c'est une mécanique de violence mortifère qui est terrible.
00:13:10Oui, mais justement, il faut voir qu'il y a aujourd'hui une mécanique, comme vous dites, de la violence.
00:13:16Et qu'il ne faut absolument pas être dans le déni.
00:13:18Mais on voit bien que les Français, en fonction de là où ils habitent, ils n'ont pas tous le droit à la même sécurité, à la même protection.
00:13:26Je rappelle que les maires ont des pouvoirs de police.
00:13:31Voilà, ils ont des pouvoirs de police.
00:13:33Ils ont le pouvoir de mettre en place une police municipale, la vidéoprotection, d'armer une police,
00:13:39de faire aussi un maillage de l'ensemble de la ville pour pouvoir surveiller et apporter protection et sécurité à l'ensemble des habitants.
00:13:48Mais on voit bien que M. Piolle, même dans sa manière de répondre, est mal à l'aise.
00:13:54Et moi, je voudrais juste rappeler une chose.
00:13:56C'est qu'au moins, on m'a toujours dit que la gauche était beaucoup plus proche des faibles, des gens modestes, et qu'elle leur devait protection.
00:14:03Et aujourd'hui, on voit bien qu'être dans le déni, c'est ne pas apporter protection aux plus faibles, justement.
00:14:09Et ils se sont, en fait, cette idéologie les a tellement fermés qu'ils ont du mal à nommer la réalité.
00:14:18Et justement, ils ont laissé tomber.
00:14:21Alors, effectivement, la gauche, le PS, dans certaines villes, en est revenu et ils sont beaucoup plus connectés à la réalité.
00:14:28Mais aujourd'hui, on voit bien que les écolos, eux, ont repris, je veux dire, l'héritage de la gauche qui, à un moment aussi, était dans le déni.
00:14:36Maïma M. Fadel fait référence aussi à un point de bascule dans l'histoire, notamment chez les socialistes, où il y avait eu cette note de Terranova,
00:14:42et puis un éloignement par rapport aux préoccupations, j'allais dire, populaires.
00:14:46Le premier droit n'est-il pas, Philippe Guibert, celui d'être protégé, de ne pas être victime, comme il le dit justement, d'une balle perdue dans la rue ?
00:14:53Bien sûr, c'est la règle de base de vie en société.
00:14:56C'est le minimum, si j'ose dire.
00:14:58C'est pour ça qu'on a un État, au départ en tout cas.
00:15:02Mais je voudrais insister quand même sur ce que vous avez dit sur le passage de Michel Destaut, maire de Grenoble, PS, qui était très en pointe sur la sécurité,
00:15:11à un maire écologiste dont la population vote majoritairement El-Effi.
00:15:16Parce que j'ai regardé les résultats, El-Effi, Grenoble...
00:15:18Vous avez entièrement raison.
00:15:20C'est une dimension qu'il faut avoir en tête pour comprendre le positionnement de M. Piolle.
00:15:25El-Effi est arrivé en tête aux européennes, dans la ville de Grenoble.
00:15:30Vous avez raison.
00:15:31La plupart des députés de Grenoble et de l'agglomération sont El-Effi, la grande majorité.
00:15:36Et donc il n'a pas l'électorat dont il dépend, parce qu'il est réélu au municipal.
00:15:40Il n'a pas un électorat qui est en demande de ça.
00:15:43Il faut se souvenir qu'Éric Piolle fait partie de ces maires qui ont à un moment donné poussé le Burkini.
00:15:48Vous vous souvenez ?
00:15:49Oui, c'est vrai.
00:15:50De la polémique sur les piscines, c'est lui qui avait lancé ça.
00:15:53Et sur les trafics de drogue, tout le monde sait que Grenoble est une des villes les plus gangrénées.
00:15:57Dans un pays qui l'est de plus en plus, hélas, gangréné.
00:16:02Donc il fait partie d'une gauche qui a été en rupture avec la gauche socialiste traditionnelle des années 90-2000,
00:16:09dont les maires étaient vraiment très en pointe sur la sécurité.
00:16:12Et lui est d'une autre gauche.
00:16:14Mais là, on parle d'intégrité physique.
00:16:17La population, j'allais dire, c'est de porter assistance, tout simplement.
00:16:23De protéger la population.
00:16:24Est-ce qu'on ne doit pas protéger la population malgré elle ?
00:16:27Je réfléchis à ça.
00:16:30Effectivement, on pourrait dire que vous avez voté pour M. Piolle, écologique, qui veut désarmer la police.
00:16:36Mais ce n'est pas parce qu'on a voté écolo qu'on mérite une ville dans l'insécurité.
00:16:40Il n'y a pas de lien direct.
00:16:41C'est ce que je suis en train de dire, Madame Sarah.
00:16:43C'est vraiment l'interrogation que j'ai.
00:16:45Est-ce qu'on peut dire dans ce cas-là aux gens, tant pis pour vous.
00:16:48Vous avez voté pour un maire qui ne veut pas d'une police municipale.
00:16:53Mais la question que l'on peut se poser, c'est que si on ne veut pas des caméras de vidéosurveillance,
00:16:58si on est pour le désarmement de la police, si on estime que la police tue,
00:17:02si on ne s'indigne pas quand Éric Comines est tué et que sa femme dit la France tue,
00:17:07alors qu'est-ce qu'on attend du politique et d'un responsable au manette d'une ville ?
00:17:11Il faut quand même rappeler, au-delà de toutes les critiques,
00:17:13et j'en ai fait un certain nombre sur M. Piolle,
00:17:15que la sécurité est d'abord et avant tout une compétence de l'État.
00:17:21Il faut le rappeler tout de même, parce qu'on ne peut pas dire que les élus locaux,
00:17:24quelles que soient leurs tendances politiques,
00:17:26je vais prendre un Nice où M. Estrosi, depuis de longues années,
00:17:29et M. Estrosi n'est pas de gauche,
00:17:31depuis de longues années a un programme de vidéosurveillance de police municipale extrêmement fort,
00:17:36ça n'empêche pas d'avoir un quartier de Nice qui est en difficulté extrême,
00:17:42avec des trafics de drogue, des islamistes,
00:17:45et que tout ça, ils n'arrivent pas à le contrôler.
00:17:48C'est le rôle de l'État, d'abord.
00:17:50Comment réagit-on ?
00:17:52Juridiquement, c'est le rôle du maire aussi.
00:17:54Le maire doit prendre les premières mesures conservatoires
00:17:56pour protéger la population et les biens.
00:17:58Il n'a pas les pouvoirs du préfet.
00:18:00Il va y avoir un hommage tout à l'heure à 14h.
00:18:03Vous avez entendu les réactions avec beaucoup d'émotion,
00:18:05de colère aussi, teinté vraiment de colère après la mort de ce père de famille.
00:18:10Souvent, la question est posée, encore une marche...
00:18:13Attention, il faut respecter, évidemment,
00:18:15se rassembler à la mémoire de quelqu'un, c'est très important.
00:18:18Mais la question, encore une marche blanche, encore des bougies,
00:18:21où est le sursaut ?
00:18:23Regardez ce sujet de Corentin.
00:18:25Allons-en, on en parle juste après.
00:18:27Les dégâts témoignent de la violence du choc.
00:18:30A proximité de l'hôtel de ville de Grenoble,
00:18:32cet Audi RS3 immatriculé en Pologne
00:18:35percute une autre voiture arrêtée à un feu rouge.
00:18:38Le chauffeur, ivre selon le parquet,
00:18:41tente alors de s'enfuir.
00:18:43Un agent de propreté de la ville l'intercepte.
00:18:46Mais l'homme tira deux reprises dans le thorax de l'agent municipal
00:18:50et parvient à prendre la fuite.
00:18:52On travaille à la propriété urbaine de Grenoble,
00:18:55c'est de plus en plus compliqué.
00:18:57On vient, on travaille, c'est pas pour se faire tirer dessus.
00:18:59On travaille dehors le dimanche, c'est compliqué,
00:19:01travailler dans les quartiers, vous savez.
00:19:03L'homme qui travaillait pour la mairie avait 49 ans
00:19:05et était père de deux enfants.
00:19:07Il est décédé quelques heures plus tard,
00:19:09des suites de ses blessures.
00:19:11La colère est énorme et cette diffusion des armes
00:19:17dans la société française génère des accidents dramatiques
00:19:23comme celui-là et la mort.
00:19:25La conductrice du véhicule percuté, une femme âgée,
00:19:28a été légèrement blessée par le choc.
00:19:30La ville de Grenoble a mis en place
00:19:32une cellule de soutien psychologique.
00:19:35Cellule de soutien psychologique totalement bienvenue,
00:19:38mais quand il y a une répétition de ces drames,
00:19:42de ces faits de société, c'est-à-dire les cellules psychologiques,
00:19:45les marches blanches, les hommages,
00:19:47quelles significations ont-ils ?
00:19:49Est-ce qu'ils permettent un jour de dire plus jamais ça ?
00:19:51Non, parce que c'est toujours la même chose.
00:19:53Nous avons un fait dramatique, la marche blanche, les bougies
00:19:57et ensuite parfois la table ronde
00:19:59et éventuellement une heure de discussion dans les collèges.
00:20:01Mais rien ne change, il n'y a pas de sursaut collectif.
00:20:04Mais à chaque fois dans les mots, on nous dit
00:20:06il n'y a pas un sursaut collectif, on l'a vu pour le policier Comines.
00:20:09Et en fait, rien ne se passe et peut-être que dans quelques jours,
00:20:11quelques semaines, nous serons encore à nouveau dans cette situation
00:20:14parce que personne ne réagit ou alors on ne se donne pas les moyens
00:20:17de réagir ou alors on n'a pas la volonté politique.
00:20:19Mais dans la semaine, il y a eu des policiers blessés.
00:20:22Dans la semaine, il y a eu des refus d'optopérer
00:20:24avec des policiers blessés.
00:20:26Philippe Guibert ?
00:20:28Il y a un point sur lequel il a raison,
00:20:30mais il n'en tire pas les conséquences.
00:20:32Il dit qu'avec la circulation des armes qu'on a dans ce pays,
00:20:35il n'y a pas forcément des drames.
00:20:36Oui, il a raison.
00:20:37Il a dit des accidents.
00:20:38Qui tient les armes ?
00:20:40C'est les trafiquants de drogue, principalement.
00:20:42Il dit une arme à tuer, mais quelqu'un tient bien une arme.
00:20:45On ne sait pas, peut-être est-ce un profil multirécidiviste.
00:20:48Je ne sais pas.
00:20:49On ne peut pas l'exprire à l'avance.
00:20:51À partir de là, quelle leçon va-t-il retenir ?
00:20:55Il y a eu, il y a quelques mois, je crois que c'était dans le JDD,
00:20:57une tribune de maires de toutes tendances confondues
00:21:00qui ont dit ce qui gangène notre pays
00:21:03et ce sur quoi nous, maires, nous sentons les limites de notre pouvoir,
00:21:07c'est le trafic de drogue.
00:21:09Et c'était des maires de gauche, c'était des maires de droite
00:21:11qui étaient conscients que c'était leur principal défi aujourd'hui.
00:21:15Puisqu'on a un nouveau gouvernement, peut-être,
00:21:18et qui a l'air soucieux de sécurité,
00:21:20peut-être qu'ils pourraient s'intéresser en priorité à cela.
00:21:23Parce que Piolle a raison, mais il n'en tire pas les conséquences.
00:21:26Mais pardonnez-moi, Philippe,
00:21:28si on n'en tire pas les conséquences, en quoi on a raison ?
00:21:31On est juste face à ces contradictions.
00:21:34Il n'est pas commentateur, il n'est pas animateur, il n'est pas journaliste.
00:21:37Il a même du mal à nommer ce qui s'est passé.
00:21:40Il ne peut pas les nommer, ce n'est pas possible pour lui.
00:21:43Il y a un autre mot qui fait le lien entre tout ça,
00:21:46ça s'appelle l'immigration.
00:21:47Parce que qui alimente le trafic de drogue ?
00:21:49Qui alimente le trafic de drogue ?
00:21:51C'est des Français qui sont là depuis des gamins de 20 ans.
00:21:54Maintenant, vous recrutez des petites mains,
00:21:56parce que justement, pas de papier mineur, les illégaux...
00:21:58Tous les trafics en drogue ne sont pas des immigrés.
00:22:00Et c'est aujourd'hui la majorité des organisations criminelles
00:22:03dont la tête n'est pas en France.
00:22:05Mais nous ne disons pas que c'est l'immigration qui fait le trafic de drogue.
00:22:08Il y a une surreprésentation.
00:22:11Le ministre Darmanin a un appart, il y a une surreprésentation.
00:22:14Je redis ce que j'ai dit.
00:22:16L'immigration alimente le trafic de drogue.
00:22:18Une partie de l'immigration.
00:22:19Non, plus aujourd'hui.
00:22:20Ce n'est pas ceux qui consomment,
00:22:21c'est ceux qui alimentent le trafic de drogue,
00:22:23c'est ceux qui servent le trafic de drogue,
00:22:24et c'est eux qui font les chouffes.
00:22:25C'est un clandestin pour l'essentiel.
00:22:28D'accord, si vous voulez.
00:22:30L'immigration est légale.
00:22:31Or, à qui a décerné Éric Piolle ?
00:22:35Il a décerné la médaille de la ville à Cédric Ayrou,
00:22:38qui est un passeur de migrants.
00:22:40Et on sait que par le passage des migrants de ce côté-là,
00:22:43on arrive à Nice.
00:22:44Et à Nice, c'est récupéré par le trafic de drogue
00:22:46qui utilise cette main d'œuvre,
00:22:47parce qu'elle sait qu'elle ne coûte rien.
00:22:49Ils font une sorte d'esclavage avec.
00:22:51Et puis quand ils sont arrêtés, ils sont heureux.
00:22:53C'est l'esclavagisme moderne aujourd'hui.
00:22:56C'est le long fêtariat, justement.
00:22:59C'est pour ça que je disais,
00:23:00c'est aliment dans le sens,
00:23:01alimente le trafic, alimente le commerce.
00:23:03Ils utilisent une main d'œuvre en permanence.
00:23:05Est-ce que le Premier ministre, il n'est pas aussi...
00:23:08Je veux dire, quand il y a une telle émotion,
00:23:10évidemment, on peut s'attendre à une réaction.
00:23:12Peut-être n'a-t-il pas encore réagi ?
00:23:14Non, il n'a pas encore réagi sur ce qui s'est passé hier.
00:23:16On sait de la part, en revanche, d'Éric Piolle
00:23:19que le Président de la République lui a envoyé un message
00:23:22suite au décès de cet agent municipal.
00:23:24Mais ensuite, il n'y a pas eu de première réaction.
00:23:26Il y a eu certains journalistes
00:23:28qui ont posé des questions à l'entourage du Premier ministre,
00:23:31à savoir s'il comptait, par exemple,
00:23:33se rendre aujourd'hui à Grenoble
00:23:36pour potentiellement assister à un hommage
00:23:38ou échanger avec le maire.
00:23:39Pour l'instant, ce n'est pas prévu à l'agenda du Premier ministre
00:23:42qui poursuit ses consultations.
00:23:43Est-ce qu'il le fera dans la semaine ?
00:23:45Peut-être, mais pour l'instant,
00:23:47ce n'est pas envisagé, en tout cas, dans son entourage.
00:23:48Une question, puis vous allez réagir juste après Naïma Mfadel,
00:23:51concernant justement Michel Barnier
00:23:53sur les thèmes ô combien et éminemment régaliens,
00:23:56qui sont ceux de la délinquance, de l'insécurité, de l'immigration.
00:23:59Quel Michel Barnier va-t-on avoir ?
00:24:01Est-ce le Michel Barnier de la primaire de la droite
00:24:03que nous avions reçu, interrogé avec ce moratoire
00:24:06sur l'immigration,
00:24:07et puis des propositions fermes
00:24:10et pas évidentes à mettre en œuvre ?
00:24:13Ou est-ce un Michel Barnier pour un consensus,
00:24:15voire peut-être un consensus mou ?
00:24:17Vous nous direz ce que vous en pensez.
00:24:18D'autres sujets à venir.
00:24:19A tout de suite.
00:24:22S'il vous plaît.
00:24:24Merci d'être avec nous, Midi News.
00:24:26Trois informations à la une.
00:24:27Nous continuons de parler de cet agent municipal tué.
00:24:31Émotion et colère à Grenoble et bien au-delà.
00:24:33Nous évoquerons également le procès Mazan.
00:24:36Nous sommes sur place.
00:24:37Et puis, Michel Barnier, priorité immigration,
00:24:40point d'interrogation,
00:24:41alors que le Premier ministre va déjeuner tout à l'heure
00:24:44avec le président de la République.
00:24:46Mais tout d'abord, le point sur l'actualité.
00:24:48Avec vous, Somaïa Labizi.
00:24:49A la une de l'actualité automobiliste francilien.
00:24:52Préparez-vous, car désormais, on a une date.
00:24:55Dès le 1er octobre, le périphérique parisien passera
00:24:58de 70 à 50 km heure, annonce ce matin
00:25:01Dany Delgomère de Paris chez nos confrères d'RTL.
00:25:05Paris a refermé sa parenthèse olympique
00:25:07après une dernière fête au Stade de France hier soir.
00:25:09Mais l'objectif est atteint.
00:25:11Les Bleus terminent avec 75 médailles au compteur
00:25:14et décrochent donc la 8e place du podium,
00:25:16bien loin derrière la Chine,
00:25:17avec ses 94 médailles.
00:25:20Et puis le Saint-Père salue, je cite,
00:25:22l'ère de paix et de liberté au Timor-Oriental.
00:25:25Troisième et dernière étape de sa tournée en Asie-Pacifique.
00:25:28Un pays à majorité catholique, voisin de l'Indonésie.
00:25:31Une visite historique de trois jours
00:25:33et qui suscite déjà une ferveur énorme,
00:25:35comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:25:39Merci à vous, Somaïa.
00:25:40Ferveur, ce n'est pas vraiment le cas pour Michel Barnier.
00:25:43Mais les sondages, c'est important.
00:25:45Un Français sur deux, un peu plus,
00:25:47fait confiance au Premier ministre.
00:25:49Et nous allons justement voir ce qu'il en est.
00:25:52Quel Michel Barnier a-t-on à Matignon
00:25:55sur les sujets et les thèmes régaliens
00:25:57de l'immigration, de l'insécurité ?
00:26:00Mais tout d'abord, je voudrais qu'on évoque,
00:26:02avec notre journaliste qui est sur place, Stéphanie Rouquier,
00:26:05la suite du procès Mazan,
00:26:08des viols à répétition entre 2011 et 2020,
00:26:11le procès de l'indicible, du sordide,
00:26:13du plus noir de l'âme humaine,
00:26:15deuxième semaine de ce procès,
00:26:17et le retraité de 71 ans.
00:26:19Je vous le rappelle qu'il y a encore 20 ans
00:26:21de réclusion criminelle pour avoir fait violer son épouse, Gisèle,
00:26:25qu'il droguait avec des somnifères.
00:26:2750 autres accusés sont poursuivis
00:26:29devant la cour criminelle du Vaucluse
00:26:30dans ce procès-fleuve qui va durer jusqu'à fin décembre.
00:26:33J'ai en mémoire, je ne sais pas c'est quel journal,
00:26:35qui a mis, et je l'ai vu sur les réseaux sociaux,
00:26:38la photo des prévenus.
00:26:42Et j'ai trouvé que cette photo-là
00:26:44dit tellement de ce qu'a subi cette femme.
00:26:46C'est-à-dire que vous voyez défiler ces photos,
00:26:48ces visages d'hommes.
00:26:50Certains sont pharmaciens, d'autres sont fonctionnaires, etc.
00:26:53Vous voyez une apparente normalité
00:26:56des gens qu'on croise,
00:26:58et vous vous dites derrière,
00:26:59le plus noir de l'âme humaine qui se poursuit,
00:27:02Stéphanie Rouquier,
00:27:03avec désormais un focus sur la personnalité
00:27:07du principal accusé et prévenu.
00:27:12Effectivement, c'est la personnalité de Dominique Pellicot
00:27:15qui est abordée depuis ce matin.
00:27:16Les experts ont relevé deux personnalités,
00:27:19deux facettes, une face sombre et une face claire
00:27:22dans tous les aspects de sa vie.
00:27:24Premièrement, c'était un bon père,
00:27:26un bon mari aux yeux de leurs proches.
00:27:29Ils pratiquaient le foot, le tennis, le marathon.
00:27:33Ils n'étaient pas du tout grivois
00:27:35lors des blagues entre hommes.
00:27:37Ils participaient aux tâches ménagères.
00:27:40Le couple était jugé comme aimant,
00:27:42solide et respectueux.
00:27:44Mais de notre côté,
00:27:45il y a aussi la face sombre qu'il a,
00:27:47bien différente.
00:27:48Son fils et ses amis le qualifient
00:27:50de colérique, menteur, cachotier,
00:27:52violent verbalement lors de ses coups de colère,
00:27:54très dépensier.
00:27:55Il avait des problèmes financiers depuis des années.
00:27:58D'ailleurs, il empruntait de l'argent
00:28:00un peu à tout le monde.
00:28:01En 2004, ils avaient divorcé avec Gisèle
00:28:05pour seulement des raisons économiques.
00:28:07Ils s'étaient ensuite remariés en 2007.
00:28:09Sur le plan de la sexualité,
00:28:11des proches ont relevé des comportements impudiques.
00:28:14Le couple était souvent nu dans le foyer.
00:28:16Ils aimaient faire l'amour n'importe où
00:28:18et surtout n'importe quand.
00:28:20En 2020, lorsque Dominique Pellicot
00:28:22était placée en détention,
00:28:23une experte psychologue a pu parler avec lui,
00:28:26échanger avec lui.
00:28:27Il reconnaissait à cette époque
00:28:29tous les actes qui lui sont reprochés.
00:28:31Il avait raconté qu'il avait commencé
00:28:33un soir à administrer des somnifères à Gisèle.
00:28:37Sa femme pour abuser d'elle le soir.
00:28:39Ensuite, sur des sites internet pornographiques,
00:28:41il consultait fréquemment.
00:28:43Il avait échangé avec 50 ou 60 personnes.
00:28:46Ces personnes voulaient participer à ses abus.
00:28:50A l'époque, Dominique Pellicot n'avait exprimé
00:28:53aucun remord envers sa femme,
00:28:56aucune empathie envers Gisèle.
00:28:58Ce qui l'ennuyait, c'est que toutes ces personnes
00:29:01qui pratiquaient avec lui le soir ses abus,
00:29:04elles en demandaient toujours et encore plus.
00:29:06Donc il avait expliqué à cette époque,
00:29:08à cette psychologue, qu'il s'inquiétait
00:29:10parce que certaines personnes en voulaient plus
00:29:12et le menaçait de tout dénoncer.
00:29:14A noter que Dominique Pellicot devrait passer
00:29:16à la barre demain pour la toute première fois.
00:29:19Merci beaucoup Stéphanie Rouquier,
00:29:20en direct et en duplex d'Avignon.
00:29:22J'ai évoqué les photos des principaux prévenus.
00:29:25Je vois à l'instant que les avocats
00:29:27de la Défense, Maître Salmane,
00:29:29dénoncent la diffusion d'informations personnelles
00:29:31des accusés sur les réseaux sociaux.
00:29:34En même temps, le huis clos a été levé.
00:29:36Donc c'est une audience publique
00:29:37à la demande de la victime.
00:29:39Donc à partir du moment où l'audience est publique,
00:29:41tout le monde peut y assister.
00:29:42C'est quelque chose qui n'est pas fréquent.
00:29:44Normalement, dans ce type de dossier,
00:29:45la victime demande le huis clos par honte.
00:29:47Et là, elle a renversé les choses.
00:29:48Et ce qu'on voit aussi dans ce procès,
00:29:50c'est la solidarité masculine à l'épreuve de l'horreur.
00:29:53Ça veut dire qu'ils sont soudés.
00:29:54Il n'y en a pas un, ils sont 51.
00:29:56Il n'y en a pas un qui s'est dit,
00:29:57anonymement, je vais appeler la police
00:29:59et tout va s'arrêter.
00:30:00C'est ça, moi, qui me choque.
00:30:01Et ce qui me choque aussi, c'est la ligne de défense.
00:30:04Alors, mes confrères font leur travail, évidemment.
00:30:06Mais pour que le viol soit caractérisé,
00:30:08encore faut-il la réunion d'un élément matériel.
00:30:10Bon, là, tout a été filmé.
00:30:11Ça veut dire qu'en plus, ils filment les choses.
00:30:13Qu'est-ce que ça aurait été
00:30:14si ça n'avait pas été filmé ?
00:30:15Ils auraient nié.
00:30:16Et un élément intentionnel.
00:30:17Ils ont bien compris que cet élément intentionnel
00:30:19n'était pas caractérisé.
00:30:20Le viol n'était pas caractérisé.
00:30:22La ligne de défense, c'est de dire, pour la plupart,
00:30:24je pensais qu'elle était consentante.
00:30:26Son mari avait dit oui.
00:30:27Donc, elle avait dit oui.
00:30:28Et le doute bénéficiait à l'accusé.
00:30:30Le but de la plupart de ces accusés,
00:30:32c'est de sauver leur peau.
00:30:34Et elle, qui découvre ses viols à posteriori,
00:30:36parce que, je le rappelle pour le contexte,
00:30:38ça a été découvert parce qu'il filmait
00:30:40sous les jupes des filles chez Leclerc,
00:30:42qu'il a été au commissariat pour ça,
00:30:44et que le policier, d'ailleurs, elle l'a remercié.
00:30:46A tiré le fil, si je puis dire.
00:30:48Il l'a fouillé dans le téléphone, et heureusement.
00:30:50Sinon, actuellement, elle serait encore violée.
00:30:52Et si je peux avoir un mot pour d'autres femmes,
00:30:54parce que là, c'est un procès qui nous semble emblématique
00:30:56et qui est emblématique, même outre-Atlantique.
00:30:58Partout, on en parle.
00:31:00Mais il y a d'autres femmes qui sont victimes de ça
00:31:02à plus petite échelle.
00:31:03Des femmes qui sont droguées par leur mari.
00:31:05Leur mari abuse d'elles, et ce n'est pas filmé.
00:31:07Donc, on ne le saura jamais.
00:31:09Et les femmes, quand elles le découvrent,
00:31:11elles disent, mais ce n'est pas possible, en fait.
00:31:13Donc, c'est quelque chose qui existe
00:31:15beaucoup plus fréquemment qu'on le pense.
00:31:17D'où l'importance de la décision de cette femme.
00:31:19Quelle dignité de refuser une cagnotte
00:31:21qui a été faite.
00:31:23Elle est vraiment extrêmement digne,
00:31:25elle est ravagée de l'intérieur,
00:31:27et elle découvre les viols à posteriori.
00:31:29En étant droguée.
00:31:31Et sa fille aussi, d'ailleurs, a découvert...
00:31:33Vous voulez en parler ?
00:31:35Parce que c'est une famille, et le mot est faible,
00:31:37qui a été brisée, branlée, tout vol en éclats.
00:31:39La fille du prévenu a témoigné.
00:31:41Elle accuse son géniteur d'être un des plus grands
00:31:43criminels sexuels des 20 dernières années.
00:31:45Il y a aussi les belles-filles photographiées,
00:31:47dont l'une d'elles est ex-belle-fille,
00:31:49photographiée nue, toujours à leur insu,
00:31:51par leur beau-père.
00:31:53Demonstrative, aimante,
00:31:55avec un beau-père, serviable,
00:31:57malgré ses quelques accès de colère.
00:31:59C'est-à-dire toutes les apparences
00:32:01de la normalité.
00:32:03C'est ça, je pense, qui nous...
00:32:05Le plus troublant et le plus frappant,
00:32:07c'est qu'en fait, on dit que c'est Monsieur Tout-le-Monde.
00:32:09Ça veut dire qu'il y a une des personnes
00:32:11où on lui dit, est-ce que vous le connaissez ?
00:32:13Elle dit, oui, je le croisais parfois à la boulangerie.
00:32:15En fait, ça peut être tout le monde,
00:32:17et ça met aussi à mal les clichés de la victime
00:32:19peut-être habillée trop court,
00:32:21peut-être c'était une ruelle sombre.
00:32:23Non, là, c'était viol conjugal,
00:32:25c'est réprimé depuis 2006,
00:32:27et c'était Madame Tout-le-Monde et Monsieur Tout-le-Monde, en réalité.
00:32:29Écoutons l'avocat de l'ex-belle-fille,
00:32:31justement, de l'accusé.
00:32:33C'est à son insu
00:32:35que des photos relevant
00:32:37de son intimité ont été captées.
00:32:39Alors qu'elle était sous la douche,
00:32:41alors qu'elle se baignait,
00:32:43son ex-beau-père,
00:32:45M. Pédicure, en a profité pour la prendre en photo.
00:32:47À son insu.
00:32:49C'est à l'occasion de cette procédure pénale
00:32:51qu'elle découvre,
00:32:53à l'occasion de l'exploitation de disques durs
00:32:55de l'ordinateur de M. Pédicure,
00:32:57que des photographies particulièrement intimes
00:32:59sont sur l'ordinateur
00:33:01de son beau-père.
00:33:03M. Pédicure a soustrait
00:33:05le consentement de l'intégralité
00:33:07des femmes qui composaient cette famille.
00:33:09Puisque quand il fait le choix
00:33:11de prendre des photos intimes
00:33:13à l'insu de ma cliente,
00:33:15bien évidemment, il reproduit
00:33:17le même schéma qu'il a reproduit
00:33:19notamment avec les femmes qui ont été
00:33:21victimes de M. Pédicure,
00:33:23alors qu'elles étaient dans des cabines d'essayage à Leclerc.
00:33:25En réalité, le fait de dissimuler
00:33:27des caméras, le fait de dissimuler
00:33:29des objectifs pour pouvoir prendre en photo
00:33:31des jeunes femmes à leur insu,
00:33:33finalement, il l'a réalisé
00:33:35auprès des siens également.
00:33:37Je vous écoutais, Arthur.
00:33:39Ce qu'on doit à cette femme,
00:33:41à cette dame d'une grande dignité,
00:33:43est incroyable. Pour que le procès soit public
00:33:45tel fait. Très rare.
00:33:47C'est très rare.
00:33:49Très courageux.
00:33:51C'est important parce que
00:33:53dans ces faits sordides,
00:33:55affreux et incompréhensibles,
00:33:57on découvre toujours que
00:33:59dans les abysses de l'âme humaine, le mal et le bien
00:34:01jouent toujours ensemble. Et moi, ce que j'attends d'un procès
00:34:03ou ce que j'espère plutôt d'un procès,
00:34:05c'est dans ce mal absolu,
00:34:07j'espère de voir toujours une intercise
00:34:09de lumière qui s'allume.
00:34:11C'est-à-dire une part d'humanité en expliquant
00:34:13qu'on n'est pas que mal. Et même le pire des pires,
00:34:15il y a une raison. Malheureusement,
00:34:17les procès nous donnent souvent tort,
00:34:19surtout dans ces procès aussi affreux.
00:34:21Mais là, qu'il soit public, c'est-à-dire qu'on ne cache rien,
00:34:23moi j'espère encore ça.
00:34:25On peut réussir d'avoir une compréhension.
00:34:27On y reviendra.
00:34:29Autre sujet, on revient à l'actualité politique,
00:34:31mais pas seulement. Pourquoi, quand j'ai dit
00:34:33que Midi News essaye modestement
00:34:35d'aborder des sujets qui nous concernent tous,
00:34:37nous avons parlé tout à l'heure
00:34:39de l'insécurité, de ce qui se passe
00:34:41dans certaines villes.
00:34:43Il y a la question migratoire et on se pose
00:34:45la question du positionnement de ce premier
00:34:47ministre. Pour François Hollande,
00:34:49il a tranché, écoutons-le ce matin
00:34:51chez nos confrères de France Inter.
00:34:53J'ai considéré que
00:34:55le processus qui avait été engagé
00:34:57par Emmanuel Macron
00:34:59en procédant à la dissolution
00:35:01de l'Assemblée nationale,
00:35:03aboutissait à ce que l'extrême droite
00:35:05revienne par la fenêtre
00:35:07alors qu'elle avait été écartée
00:35:09par la porte, celle que les électeurs
00:35:11lui avaient ouverte, même si
00:35:13je ne nie pas qu'il y a plus de 30%
00:35:15de Françaises et de Français
00:35:17qui ont voté pour l'extrême droite.
00:35:19L'extrême droite qui revient
00:35:21par la porte, par la grande porte
00:35:23ouverte selon François Hollande
00:35:25par Emmanuel Macron.
00:35:27Florian Tardif, comment vous analysez ça ?
00:35:29C'est faux. C'est François Hollande qui a
00:35:31ouvert la fenêtre.
00:35:33Il faudrait peut-être lui faire comprendre
00:35:35ce que la gauche n'a peut-être pas compris,
00:35:37mais que Marine Le Pen a très bien compris.
00:35:39Pourquoi Marine Le Pen
00:35:41a droit
00:35:43de vie ou de mort sur
00:35:45l'actuel Premier ministre ?
00:35:47Tout simplement parce qu'elle part du principe
00:35:49qu'elle n'a que 150 députés.
00:35:51Elle n'a que ? C'est pas mal.
00:35:53C'est le premier groupe.
00:35:55C'est le premier groupe d'opposition
00:35:57à l'Assemblée nationale. C'est un poids
00:35:59important et d'ailleurs François Hollande
00:36:01l'a reconnu à l'instant. Mais pourquoi
00:36:03je dis qu'elle n'a que 150 députés ?
00:36:05Tout simplement parce que pour pouvoir faire tomber
00:36:07un gouvernement, il faut 289 députés.
00:36:09Et où les trouve-t-elle
00:36:11Marine Le Pen ? Mais à gauche.
00:36:13Elle trouve ses députés à gauche
00:36:15tout simplement parce que la gauche a été
00:36:17très claire. C'est Lucie Castex
00:36:19et personne d'autre. Et à partir du moment
00:36:21où ce n'est pas Lucie Castex qui est
00:36:23Première ministre, on fera
00:36:25tomber tout gouvernement.
00:36:27On votera toute motion de censure.
00:36:29Donc Marine Le Pen a fait le calcul assez simple.
00:36:31Vraisemblablement, le Nouveau Front
00:36:33Populaire, il y a 190 députés.
00:36:35Il y en a à minima 150-160
00:36:37qui vont voter
00:36:39toutes les motions de censure qui seront déposées à l'Assemblée
00:36:41nationale. J'ai 150 députés.
00:36:43Soit j'ai droit de vie ou de mort
00:36:45sur le prochain Premier
00:36:47ministre, à l'instar de Michel Barnier
00:36:49actuellement. Donc la gauche
00:36:51permet à Marine Le Pen d'être l'arbitre des élégances
00:36:53de la circonscription. Mais aujourd'hui, l'alliance,
00:36:55elle est entre la gauche et le Rassemblement
00:36:57national et ses alliés. Ce que dit
00:36:59François Hollande, c'est faux. Et il le sait d'ailleurs.
00:37:01Il le sait pertinemment.
00:37:03Une question, je reviens
00:37:05vers vous Philippe, simplement parce que Naïma,
00:37:07je voudrais la faire réagir aussi sur
00:37:09vraiment, c'est une véritable question, je pense
00:37:11que beaucoup de nos téléspectateurs
00:37:13se posent. Quelle ligne va adopter,
00:37:15quel gouvernement on verra, mais quelle ligne va adopter
00:37:17le Premier ministre sur les sujets éminemment régaliens,
00:37:19insécurité, délinquance,
00:37:21immigration ? On se souvient de ces prises de
00:37:23position. Je ne sais pas comment vous les
00:37:25qualifier. Certains diront
00:37:27lucide, d'autres diront très dur
00:37:29sur l'immigration, un moratoire,
00:37:31sur aussi le droit d'asile,
00:37:33et puis sur les régularisations
00:37:35pour le regroupement familial,
00:37:37stoppé. Alors est-ce qu'il
00:37:39peut tenir cette ligne aujourd'hui ? Moi je suis persuadée,
00:37:41vous savez pourquoi ? Parce que la France,
00:37:43majoritairement,
00:37:45met en priorité
00:37:47la sécurité, ce qu'il a
00:37:49d'ailleurs dit aussi, l'immigration,
00:37:51l'immigration massive,
00:37:53non régulée, et puis aussi
00:37:55la question du pouvoir d'achat. Et il a
00:37:57quand même abordé ces trois
00:37:59questions. Je suis persuadée qu'il va
00:38:01effectivement essayer de faire passer
00:38:03avec l'aide
00:38:05du Rassemblement national
00:38:07certainement
00:38:09un projet politique
00:38:11autour de, pourquoi pas, d'un référendum.
00:38:13Je pense que ça pourrait être une
00:38:15bonne idée, autour de l'immigration. Ah vous êtes ambitieuse.
00:38:17En tout cas, vous le voyez durer.
00:38:19En durée, il dure.
00:38:21Voilà, mais vous savez, il a dit
00:38:23il y a 11 millions... Il faut d'abord organiser un référendum pour changer la Constitution
00:38:25pour pouvoir organiser un référendum.
00:38:27En tout cas, sur la question
00:38:29de l'immigration, beaucoup
00:38:31le demandent. Au moins, posons la question
00:38:33en français, point à la ligne, et on verra ce qui va
00:38:35sortir des urnes.
00:38:37Mais c'est quand même une question
00:38:39qui revient souvent. Et il a bien
00:38:41dit que, il l'a
00:38:43dit plusieurs fois, il a dit, mais moi, je ne mets pas
00:38:45de côté les 11 millions d'électeurs qui ont
00:38:47voté pour le Rassemblement national. Et d'ailleurs, c'est très intéressant.
00:38:49Et il a dit, je veux être à l'écoute de tous les
00:38:51Français. Et il a dit, je ne suis pas sectaire.
00:38:53Et d'ailleurs, il a cité ici.
00:38:55Pardonnez-moi, mais c'est
00:38:57une rupture par rapport à certains, en tous les
00:38:59cas, à certains, puisque je parle de la macronie.
00:39:01C'est-à-dire que,
00:39:03évidemment, les électeurs de Marine Le Pen
00:39:05et donc, Marine Le Pen et le
00:39:07Rassemblement national comptent, et évidemment,
00:39:09il leur doit le respect.
00:39:11C'est une rupture. Oui, effectivement.
00:39:13Parce qu'aujourd'hui, vous avez vu
00:39:15la manière dont s'est
00:39:17passé le deuxième tour, qui a exclu
00:39:19ces Français qui
00:39:21ont voté Rassemblement national
00:39:23et qu'on a traité, finalement, de fachos.
00:39:25En fait, on n'a pas respecté la démocratie.
00:39:27Et j'aurais dit la même chose si on avait exclu
00:39:29Eléphy, pour être
00:39:31claire. Ah oui, voilà. C'est-à-dire que moi,
00:39:33j'aime bien qu'en termes de démocratie,
00:39:35on laisse faire les choses. Et qu'à partir du
00:39:37moment où vous avez des élus, des maires,
00:39:39des conseillers, des députés qui sont au
00:39:41Rassemblement national, ou même Eléphy,
00:39:43ça veut dire qu'ils font partie de l'arc républicain.
00:39:45Et qu'on ne peut pas s'amuser
00:39:47à changer les règlements en fonction
00:39:49de ce qu'on souhaite. Parce que
00:39:51c'est un déni de démocratie. La présidente de
00:39:53l'Assemblée nationale a tracé
00:39:55un arc républicain très différent de
00:39:57ce que vous avez dit, excluant Eléphy
00:39:59et RN. Je vais vous poser la question, mais tout d'abord
00:40:01le rappel des titres avec vous, Somaya Labedi.
00:40:03À la une de l'actualité, plusieurs
00:40:05hommages à Grenoble. Un ce matin,
00:40:07un autre cet après-midi, en mémoire
00:40:09de l'agent municipal qui a été tué hier
00:40:11par un tireur en fuite
00:40:13lors d'une intervention sur un accident de la
00:40:15circulation. Une cellule psychologique
00:40:17a été mise en place.
00:40:19Des images impressionnantes des dégâts
00:40:21après les inondations qui ont frappé la
00:40:23Vallée d'Aspe ce week-end. Routes coupées
00:40:25en deux, villages dévastés.
00:40:27Conséquence, l'accès vers l'Espagne
00:40:29est pour le moment impossible.
00:40:31Et puis, déménager sur Mars
00:40:33en 2028. C'est ce que promet Elon Musk.
00:40:35Mais d'abord, le patron de SpaceX
00:40:37prévoit un premier vol
00:40:39avec un équipage dans 4 ans qui servira
00:40:41aux évaluations préalables.
00:40:43Déménager sur Mars.
00:40:45J'allais vous demander
00:40:47si ça vous tentait, Sonia.
00:40:49Pas vraiment.
00:40:51Je préfère...
00:40:53Envoyer d'autres personnes.
00:40:55Je trouve que ça serait bien
00:40:57que d'autres personnes testent, mais moi
00:40:59je resterais les pieds sur terre.
00:41:01Tout comme Thomas Bonnet,
00:41:03on va passer par Matignon.
00:41:05Les consultations se poursuivent.
00:41:07La liste des consultations s'allonge.
00:41:09Qu'en est-il ?
00:41:11Bonjour Sonia.
00:41:13Oui, consultations aujourd'hui.
00:41:15Officiellement, seulement avec
00:41:17le groupe Lyott. En tout cas, en présentiel.
00:41:19Ils seront reçus cet après-midi
00:41:21à 15h, ici à Matignon.
00:41:23Mais on le sait, le Premier ministre
00:41:25a du pain sur la planche depuis qu'il a été nommé.
00:41:27Il multiplie en réalité les contacts
00:41:29notamment téléphoniques avec les différentes
00:41:31forces politiques. Autre entretien
00:41:33qui s'est ajouté à l'agenda de Michel Barnier.
00:41:35Un déjeuner ce midi
00:41:37avec le Président de la République.
00:41:39C'est le deuxième depuis vendredi.
00:41:41On l'imagine, il va être question
00:41:43à la fois de la composition du gouvernement
00:41:45mais aussi des différentes forces politiques
00:41:47représentées à l'Assemblée nationale
00:41:49et les relations qu'il va falloir nouer
00:41:51avec eux. On sait par exemple
00:41:53que pour les journées parlementaires du groupe
00:41:55Ensemble pour la République, ex-Renaissance,
00:41:57emmené, je vous le rappelle, par Gabriel Attal,
00:41:59l'invitation n'a pas encore été formellement
00:42:01lancée à la destination de
00:42:03Michel Barnier pour qu'il participe
00:42:05à ces journées parlementaires.
00:42:07C'est une question sur l'état d'esprit
00:42:09qui peut régner au sein du camp présidentiel
00:42:11quant à la nomination de ce Premier ministre.
00:42:13En tout cas, Michel Barnier
00:42:15multiplie les contacts aujourd'hui
00:42:17et on nous dit dans son entourage
00:42:19qu'il échange notamment avec des personnalités
00:42:21de gauche aussi pour l'éventualité
00:42:23d'avoir des représentants de la gauche
00:42:25dans son gouvernement dont la
00:42:27formation, la composition devrait intervenir
00:42:29dans les jours qui viennent.
00:42:31Mais on va rester, Sonia, là encore très prudent
00:42:33sur un éventuel timing.
00:42:35Merci Thomas Bonnet, merci pour cette prudence
00:42:37qui vous honore. Alors généralement,
00:42:39quand on rentre à Matignon, c'est là qu'on s'imagine
00:42:41un destin présidentiel. On verra,
00:42:43c'est trop tôt pour en parler.
00:42:45Mais est-ce que vous estimez, quelles que soient vos sensibilités
00:42:47et la vôtre à gauche, Philippe Guybert,
00:42:49que Michel Barnier a intérêt
00:42:51véritablement à maintenir
00:42:53ce qu'il a dit sur l'immigration
00:42:55parce que ça rejoint une grande partie
00:42:57des aspirations de Français
00:42:59aujourd'hui ?
00:43:01Je pense que son discours de 2021
00:43:03sur la primaire de la droite
00:43:05ne peut pas tenir aujourd'hui dans la situation
00:43:07où il est. C'est-à-dire que le moratoire
00:43:09sur l'immigration, autrement dit
00:43:11l'immigration zéro, c'est sûrement
00:43:13plaisir au RN, mais il ne sera pas
00:43:15suivi par... Moratoire, pas zéro complètement,
00:43:17moratoire, c'est-à-dire sur une période.
00:43:19Moratoire, c'est qu'on arrête l'immigration
00:43:21et je pense qu'il y a une majorité des députés
00:43:23mucronistes qui ne suivront pas
00:43:25là-dessus parce que
00:43:27les députés mucronistes peuvent être
00:43:29favorables à un contrôle, voire une réduction
00:43:31de l'immigration, mais pas à une immigration
00:43:33zéro, même si ce n'est que
00:43:35provisoire. Et donc
00:43:37je pense que là-dessus, il sera obligé de trouver
00:43:39un compromis pour tout simplement
00:43:41avoir une majorité qui vote
00:43:43un éventuel texte. Je ne crois pas à un référendum
00:43:45sur l'immigration pour la raison
00:43:47qu'a dite Florian, que ça suppose
00:43:49une révision constitutionnelle auparavant. Déjà
00:43:51qu'on a du mal à avoir un gouvernement
00:43:53qui fait voter des lois, alors voter une révision constitutionnelle
00:43:55je pense que c'est remis
00:43:57à très très loin.
00:43:59La grande difficulté
00:44:01de Michel Barnier, c'est qu'il va devoir
00:44:03tenir ses deux bouts entre
00:44:05des macronistes qui ne sont quand même pas
00:44:07tous des gens de droite
00:44:09et qui sont quand même
00:44:11centristes
00:44:13et parfois centre-gauche,
00:44:15qui sont quand même 160, qui sont son principal
00:44:17soutien
00:44:19parce que les républicains ne sont jamais que
00:44:2147 et l'idée vers droite
00:44:23de mémoire une quinzaine ou quelque chose comme ça.
00:44:25Donc le cœur de sa majorité, c'est quand même
00:44:27les macronistes.
00:44:29Et pourtant, certains d'entre vous, sur ce sujet de l'immigration
00:44:31et on va en parler juste après la pause, je le dis à nos téléspectateurs
00:44:33sont pour une réduction de l'immigration
00:44:35avec un objectif salutaire
00:44:37moins accueillir pour
00:44:39mieux accueillir. Alors
00:44:41intégration ou assimilation,
00:44:43qu'est-ce que vous employez comme mot ?
00:44:45Et est-ce que le mot change la réalité ?
00:44:47Intégration, assimilation ?
00:44:49Intégration et assimilation,
00:44:51c'est absolument pas la même chose.
00:44:53Et vous êtes pour l'assimilation ?
00:44:55Je ne sais pas trop ce que ça veut dire.
00:44:57Ce n'est pas un gros mot en fait.
00:44:59On en parlera après.
00:45:01On peut définir les termes précisément.
00:45:03Le sujet essentiel,
00:45:05ce sera probablement l'une des priorités
00:45:07ou en tout cas des défis de Michel Barnier.
00:45:09Restez avec nous ce sujet et d'autres avec nos invités.
00:45:11A tout de suite pour Midi News.
00:45:17Merci d'être avec nous
00:45:19de la suite de Midi News.
00:45:21On va continuer à en parler puisqu'il y a l'hommage
00:45:23dans quelques instants
00:45:25à cet employé municipal
00:45:27de la ville de Grenoble, père de famille
00:45:29connu dans la ville, apprécié de ses collègues,
00:45:31froidement abattu alors qu'il tentait
00:45:33de retenir l'auteur d'un accident.
00:45:35Beaucoup de réactions, beaucoup d'incompréhensions
00:45:37également après les propos d'Eric Biolle.
00:45:39Mais tout d'abord, le journal
00:45:41vous est présenté par Somaïa Labidi.
00:45:43À la une de l'actualité,
00:45:45après les victimes la semaine dernière,
00:45:47le procès des Viols de Mazan se concentre
00:45:49désormais sur la personnalité du mari
00:45:51de Gisèle Pellicot.
00:45:53L'homme de 71 ans est décrit
00:45:55comme le chef d'orchestre des Viols
00:45:57par un co-accusé.
00:45:59C'est l'autre information de la journée.
00:46:01Vous en parliez à l'instant dans votre sommaire,
00:46:03Sonia. Plusieurs hommages à Grenoble,
00:46:05un ce matin, un autre cet après-midi
00:46:07en mémoire de l'agent municipal qui a été tué hier
00:46:09par un tireur en fuite lors d'une intervention
00:46:11sur un accident de la circulation.
00:46:13Ses collègues sont toujours sous le choc.
00:46:17Je suis dégoûté, écœuré.
00:46:19J'étais tous touché par ce qui arrivait,
00:46:21tous les collègues.
00:46:23Lilian, c'était quelqu'un de très gentil,
00:46:25ouvert à toutes les discussions.
00:46:27Pour moi, c'était un monsieur.
00:46:29Et là, rendre des services à tout le monde,
00:46:31c'était le pilier
00:46:33de la mairie de Grenoble.
00:46:35Je n'ai même pas de mots parce que
00:46:37déjà hier, c'est mon père qui m'a appris que c'était lui.
00:46:39Moi, je lui ai appris que l'employé était décédé
00:46:41mais je ne savais pas qui c'était encore.
00:46:43Il m'a dit que c'était Lilian.
00:46:45Je n'y croyais pas.
00:46:47Il a hurlé, a pleuré, tout ce que je pouvais.
00:46:49Même encore maintenant, quand je vois la photo,
00:46:51franchement, j'en ai la chair de poule.
00:46:53J'ai envie de pleurer.
00:46:55Je ne suis vraiment pas bien.
00:46:57Et puis, à la une de l'actualité internationale,
00:46:59le Saint-Père appelle les dirigeants
00:47:01du Timor-Oriental à prévenir, je cite,
00:47:03toute forme d'abus en matière
00:47:05de pédocriminalité.
00:47:07Le pays est la troisième
00:47:09et dernière étape de sa tournée
00:47:11en Asie-Pacifique.
00:47:13Une visite historique de trois jours
00:47:15a déjà eu une ferveur énorme,
00:47:17comme vous pouvez le constater sur ces images.
00:47:19Voilà ce qu'il fallait retenir
00:47:21de l'actualité à 13h, Sonia.
00:47:23Merci, Somaya. Je vous le disais à 14h.
00:47:25Hommage à Lilian Dejean,
00:47:27cet agent municipal
00:47:29tué froidement à Grenoble.
00:47:31Nous sommes toujours avec nos invités,
00:47:33Naïma M. Fadel, Sarah Saldman,
00:47:35Arthur De Fadrigan, Philippe Guybert,
00:47:37Florian Tardif, et nous a rejoints,
00:47:39et je l'en remercie, Frédéric Lauze.
00:47:41Bonjour. Merci d'être là.
00:47:43Vous êtes le général du principal syndicat
00:47:45des commissaires de police.
00:47:47Votre parole est importante, monsieur,
00:47:49parce qu'il y a des questions autour,
00:47:51notamment de ce qui a été dit par le maire
00:47:53de la ville de Grenoble, qui a dit
00:47:55que cet agent municipal
00:47:57a été victime d'un accident
00:47:59routier, que personne n'est à l'abri.
00:48:01D'ailleurs, je rappelle
00:48:03qu'en 2023, il y a un an,
00:48:05M. Piolle affirmait qu'on pouvait
00:48:07se promener dans la ville de Grenoble
00:48:09en toute sécurité.
00:48:11Attention, je ne veux pas aussi prêter flanc
00:48:13à trop de critiques et
00:48:15imputer la responsabilité de ce qui se passe,
00:48:17mais on interroge plus largement la gestion
00:48:19de certaines villes sur le plan
00:48:21de la délinquance. Comment vous réagissez
00:48:23aujourd'hui ? Il y a quelques mois, il y a eu
00:48:25la victime Éric Commines
00:48:27avec les mots très forts de sa veuve.
00:48:29Qu'est-ce que tout cela vous inspire
00:48:31aujourd'hui ?
00:48:33C'est que les murs fondateurs de notre société
00:48:35sont en train, depuis longtemps,
00:48:37de s'effriter.
00:48:39Ceux qui sont chargés de les entretenir,
00:48:41qui occupent ces fonctions
00:48:43au service de la cité,
00:48:45les policiers, les gendarmes,
00:48:47les pompiers, les employés municipaux,
00:48:49mais également les professeurs
00:48:51dans les écoles, tous ont
00:48:53du mal à exercer cette mission,
00:48:55faire appliquer la loi, que ce soit
00:48:57la loi pénale,
00:48:59où on le voit dans les écoles,
00:49:01faire respecter l'autorité,
00:49:03mais également faire respecter des règles
00:49:05comme la prise en compte
00:49:07de la laïcité, etc.
00:49:09Moi, ça m'inspire,
00:49:11de façon plus globale, d'abord,
00:49:13qu'il y a un gros chantier sur la sécurité
00:49:15à la rentrée. On a connu une parenthèse
00:49:17extraordinaire au niveau des Jeux olympiques.
00:49:19Tout n'est pas transposable.
00:49:21On a été à la hauteur.
00:49:23Ça a été un grand moment de fierté,
00:49:25parce qu'on a réussi,
00:49:27on s'est organisé. Un grand moment
00:49:29de fierté patriotique,
00:49:31parce que c'est un support sur lequel
00:49:33on va pouvoir aussi, peut-être,
00:49:35faire passer des messages
00:49:37en matière d'éducation, de dissuasion,
00:49:39et c'est très important. On ne fait pas juste
00:49:41appliquer la loi pour faire appliquer la loi.
00:49:43Il y a des problèmes éthiques,
00:49:45il y a des questions éthiques, et puis il y a un soubassement.
00:49:47C'est un sentiment d'appartenance,
00:49:49et là, il y a un chantier à mettre en place.
00:49:51Le précédent Premier ministre,
00:49:53Gabriel Attal, avait pris en compte,
00:49:55semble-t-il, cette question,
00:49:57puisqu'il a laissé, parmi les fameux dossiers
00:49:59qu'il a laissés à M. Barnier,
00:50:01il y avait un dossier important
00:50:03sur la délinquance des mineurs,
00:50:05avec des choses très intéressantes.
00:50:07Je me dis qu'il ne faut pas considérer
00:50:09que ce dossier est secondaire,
00:50:11il est prioritaire.
00:50:13Moi, je suis commissaire de police,
00:50:15la sécurité, ce n'est pas une obsession.
00:50:17C'est le préalable.
00:50:19C'est la condition préalable,
00:50:21le prérequis à l'exercice des libertés.
00:50:23Pourquoi ça a bien marché ?
00:50:25Pourquoi il y a eu cette ferveur ?
00:50:27Pourquoi il y a eu cette attractivité touristique ?
00:50:29Pourquoi il y a eu cette fraternité,
00:50:31parce qu'on a retrouvé, et certainement,
00:50:33les retombées économiques pendant les Jeux olympiques,
00:50:35parce qu'on a mis le paquet sur la sécurité.
00:50:37La sécurité, ce n'est pas du sécuritaire,
00:50:39de l'autoritarisme.
00:50:41Il faut qu'on retrouve un consensus là-dessus.
00:50:43Et ça, c'est important.
00:50:45Vous avez tout dit.
00:50:47Mais quand vous dites qu'il faut retrouver un consensus,
00:50:49vous avez évoqué le prédécesseur de M. Barnier,
00:50:51qui a été Gabriel Attal.
00:50:53Mais sa prédécesseur, qui était Elisabeth Borne,
00:50:55parlait de sentiments d'insécurité.
00:50:57De sentiments d'insécurité.
00:50:59Comment trouver un consensus
00:51:01quand on n'est pas d'accord dans un même pays
00:51:03sur un diagnostic ?
00:51:05C'est une question qui m'interpelle.
00:51:07Comment, quand on n'arrive pas
00:51:09à poser le même diagnostic,
00:51:11on va pouvoir aider, protéger ?
00:51:13Un père de famille, il a 49 ans.
00:51:15Il a secouru. Imaginez une scène.
00:51:17Il y a un accident de la route.
00:51:19Et fort heureusement, d'ailleurs,
00:51:21la victime se porte bien,
00:51:23qui est une dame d'un certain âge.
00:51:25Il va pour secourir.
00:51:27L'accident qui, au passage, conduit
00:51:29un bolide immatriculé à l'étranger.
00:51:31C'est toujours bien de le dire.
00:51:33Un bolide véritablement surpuissant
00:51:35tente de fuir. Qu'est-ce qui se passe ?
00:51:37Il veut le retenir.
00:51:39Cet individu a sur lui une arme.
00:51:41Il abat froidement.
00:51:43Vous allez au secours de quelqu'un
00:51:45et vous perdez votre vie.
00:51:47Et c'est une famille derrière.
00:51:49C'est l'ensauvagement de la société aujourd'hui.
00:51:51Vous avez vu, effectivement,
00:51:53dans les trafics de drogue,
00:51:55la petite Sokhaina, vous vous rappelez ?
00:51:57On était sur votre plateau
00:51:59quand on a commenté ce drame terrible
00:52:01où la gamine était dans sa chambre
00:52:03en train de travailler.
00:52:05Vous avez dit quelque chose d'important.
00:52:07C'est le fondement de l'État de droit.
00:52:09C'est la sécurité et la protection.
00:52:11Les murs porteurs.
00:52:13Aujourd'hui, on voit bien que les murs porteurs
00:52:15ne tiennent plus. Vous avez parlé de l'hôpital.
00:52:17Aujourd'hui, les soignants ne sont pas respectés.
00:52:19De l'école où l'autorité du professeur
00:52:21aujourd'hui n'est pas respectée.
00:52:23Des collectivités, des services publics
00:52:25où on est obligé de mettre des vigiles
00:52:27ou des sas d'entrée.
00:52:29On est même obligé de mettre des affiches
00:52:31avec « ne venez pas avec des couteaux,
00:52:33avec des couteaux, avec des marteaux ».
00:52:35Vous vous rendez compte ?
00:52:37Sonia a parlé de Mme Borne qui disait un sentiment.
00:52:39Dupond-Moriti qui a dit « arrêtez, c'est qu'un sentiment ».
00:52:41Peut-être que c'est les chaînes d'info
00:52:43finalement qui sont responsables.
00:52:45Mais il faut rendre quand même justice
00:52:47au ministre Darmanin.
00:52:49C'est qu'il est venu après.
00:52:51Pour ne plus tenir des éléments de langage.
00:52:53Et il a parlé effectivement de cette délinquance,
00:52:55de cette délinquance des mineurs,
00:52:57de cette insécurité, etc.
00:52:59Je pense que c'est un sujet
00:53:01sur lequel il sera plus facile,
00:53:03sur la sécurité, de trouver un consensus
00:53:05que sur d'autres sujets comme l'immigration.
00:53:07Vraiment ?
00:53:09Vous m'étonnez Philippe Guybert.
00:53:11Gabriel Attal avait préparé,
00:53:13vous l'avez mentionné,
00:53:15sur la délinquance des mineurs,
00:53:17sur la délinquance des mineurs,
00:53:19sur la délinquance des mineurs,
00:53:21en particulier.
00:53:23Il avait beaucoup travaillé,
00:53:25puisqu'il y avait eu toutes ces annonces
00:53:27suite à ces meurtres horribles
00:53:29qu'on a connues au printemps
00:53:31de la part de jeunes de 13 ans ou de 14 ans.
00:53:33Et donc il y a un travail préparatoire
00:53:35qui a été mené par Attal,
00:53:37qui n'était pas du tout sur un discours laxiste là-dessus.
00:53:39Et je pense que...
00:53:41Il est où ce travail ?
00:53:43Franchement,
00:53:45à la décharge de Gabriel Attal,
00:53:47là, ce n'est vraiment pas de son fait.
00:53:49Ce n'est pas décliné au niveau des collectivités.
00:53:53Vous avez raison tous, Philippe.
00:53:55C'était des projets législatifs
00:53:57prévus dans le programme gouvernemental.
00:53:59Ce n'est pas lui qui a décidé de la dissolution.
00:54:01Les projets, c'est important.
00:54:03Il peut y avoir une majorité là-dessus.
00:54:05Il y a quelque chose, et vous l'avez très bien dit,
00:54:07à analyser. Pourquoi est-ce qu'il n'y a plus de mur porteur ?
00:54:09Pourquoi est-ce qu'il s'effrite et s'effondre ?
00:54:11L'autorité,
00:54:13ce n'est pas d'un claquement de moi,
00:54:15c'est un projet législatif.
00:54:17L'autorité du professeur, de l'enseignant,
00:54:19l'autorité du médecin,
00:54:21quand il vous prescrit,
00:54:23quand il vous reçoit,
00:54:25l'autorité de l'agent hospitalier,
00:54:27l'autorité du policier,
00:54:29l'autorité de l'agent municipal.
00:54:31Comment vous voulez que la chaîne suive ?
00:54:33Mais l'autorité, ce n'est pas un projet législatif.
00:54:35C'est un projet de société.
00:54:37Non, mais parce qu'on ne sait plus éduquer nos enfants.
00:54:39À tous les strates de la société,
00:54:41ce n'est pas le propre des milieux les plus défavorisés.
00:54:43Ah non, absolument.
00:54:45Pas du tout ce procès-là.
00:54:47Mais ce discours, moi, j'en peux plus.
00:54:49Parce que vous ne venez pas en...
00:54:51Excuse-moi, Eléna.
00:54:53Excuse-moi d'avoir tes opinions.
00:54:55Je suis désolé.
00:54:57Ça s'appelle un débat.
00:54:59Donc si tu n'en peux plus d'entendre ça,
00:55:01il faut faire autre chose.
00:55:03C'est comme un médecin qui ne voudrait pas poser le bon diagnostic
00:55:05parce qu'il ne voudrait pas
00:55:07en rajouter aux difficultés de la personne.
00:55:09Et en quoi le fait que...
00:55:11Je veux dire par là, en disant
00:55:13tout milieu, c'est faux.
00:55:15Et aujourd'hui, on n'apporte pas...
00:55:17Non, je suis désolé d'être en désaccord.
00:55:19Je le constate tous les jours.
00:55:21Comme tu m'as coupé la parole, je me permets de te la couper.
00:55:23Philippe, juste qu'on ne rend pas service, en fait.
00:55:25Il faut être arrêté dans le déni.
00:55:27Mais ce n'est pas un déni, Naïma.
00:55:29C'est pas un déni.
00:55:31Non, mais attendez.
00:55:33Bon, écoutez.
00:55:35Justement, si on pointe des difficultés sociales
00:55:37liées à peut-être des profils...
00:55:39Même le ministre Darmanin parle
00:55:41de la surreprésentation de la délinquance
00:55:43des mineurs.
00:55:45Sortons simplement des personnalités du gouvernement
00:55:47et parlons d'autorité au sens large
00:55:49de projets de société.
00:55:51Quand, je l'ai dit tout à l'heure, la veuve d'Éric Comines
00:55:53dit... Certains ont jugé cette phrase très dure.
00:55:55La France a tué mon mari.
00:55:57Elle parle de la justice,
00:55:59d'un supposé ou d'un réel,
00:56:01pas réel, laxisme.
00:56:03Comment vous, vous avez réagi ?
00:56:05Ça m'intéresse.
00:56:07Ce sont ces constats-là qu'il faut poser aujourd'hui.
00:56:09Et y répondre avec une phrase, quand même,
00:56:11qui nous engage tous.
00:56:13Est-ce que c'est ces constats-là qui est le plus juste
00:56:15aujourd'hui ?
00:56:17Ce constat est juste. On a perdu
00:56:19le bon sens. Et moi, je pense
00:56:21qu'en matière de sécurité,
00:56:23il est des domaines où
00:56:25je pense à la croissance économique,
00:56:27à l'efficacité économique, où on est très dépendant
00:56:29de facteurs internationaux, où on est très dépendant
00:56:31de l'Europe. En matière de sécurité,
00:56:33on peut régler les questions
00:56:35seuls. Bien évidemment,
00:56:37il serait souhaitable, parfois, de toucher
00:56:39certains textes européens, mais on a des marges de manœuvre.
00:56:41Deuxièmement, en matière de sécurité,
00:56:43on peut obtenir un consensus,
00:56:45parce que ça concerne les pauvres,
00:56:47les moins pauvres, les Français
00:56:49de toute origine, etc.
00:56:51Le sentiment d'insécurité, moi qui ai fait
00:56:53une quinzaine de postes et qui ai été directeur
00:56:55départemental du Val-d'Oise, dans des cités très
00:56:57difficiles, chaque fois que j'allais en réunion,
00:56:59ce que les gens me disaient, ils me disaient
00:57:01on veut de la sécurité,
00:57:03on veut la même sécurité que vous,
00:57:05monsieur le commissaire, quand vous rentrez chez vous,
00:57:07etc. Et j'avais ce sentiment de
00:57:09culpabilité en disant, je leur dois ça.
00:57:11Parce que, évidemment, tous les gens qui pensent qu'il n'y a qu'un
00:57:13sentiment d'insécurité, sur le temps long,
00:57:15c'est faux, ça s'est dégradé. Alors, il
00:57:17ne s'agit pas de, on ne va pas devenir
00:57:19Singapour ou la Corée du Nord, mais si
00:57:21on rétablit un niveau de sécurité,
00:57:23c'est même souhaitable, mais ce qui n'est pas
00:57:25souhaitable, c'est qu'on continue avec les
00:57:27mêmes constats et avec
00:57:29le même niveau d'insécurité
00:57:31réelle,
00:57:33qui est problématique, qui ne permet plus d'éduquer,
00:57:35qui ne permet plus d'assimiler,
00:57:37qui ne permet plus d'avoir une cohésion
00:57:39sociale nationale, qui fait
00:57:41qu'on se regarde en chien de faillance, ça a un coût
00:57:43énorme, la sécurité. Alors, qu'est-ce qu'il faut
00:57:45faire ? Moi, je dis, on peut trouver un
00:57:47consensus droite-gauche sur
00:57:49la sécurité, mais comment faire ? Et en
00:57:51même temps, en termes d'efficacité, on peut le faire
00:57:53sans monter au niveau européen, mondial,
00:57:55ce n'est pas régler le chômage où c'est compliqué.
00:57:57Donc, déjà, c'est possible. Il faudrait
00:57:59développer, je pourrais le développer, pas dans cette émission,
00:58:01je n'aurai pas le temps. Mais il faut changer le logiciel.
00:58:03J'ai exercé dans mes différentes
00:58:05fonctions sur le terrain, mais également en cabinet.
00:58:07Les politiques, lorsqu'ils résonnent,
00:58:09vont résonner strictement
00:58:11de façon juridique et législative.
00:58:13On va prendre un projet de loi des juristes.
00:58:15On va prendre un projet de loi des juristes.
00:58:17On a le ministère qui est à la main,
00:58:19qui va être le ministère menant, en l'occurrence,
00:58:21la justice, le ministère concourant
00:58:23l'intérieur, et on fait toujours comme ça.
00:58:25On est en train de
00:58:27morceler un travail
00:58:29et on est en train de juridiciser un travail
00:58:31dont, vous l'avez dit, est un travail qui relève
00:58:33aussi de l'éducation, des mœurs
00:58:35et d'un discours. Moi, je crois au discours politique.
00:58:37Merci, monsieur, parce que vous venez de poser
00:58:39le sujet de la sécurité dans un tout
00:58:41global. Si on ne l'appréhende pas
00:58:43comme ça, on ne comprend rien aux défis
00:58:45et aux mots amériques de notre société.
00:58:47Vous avez tout dit. Vraiment.
00:58:49Mais vous le dites aussi très bien.
00:58:51Non, mais vous le dites...
00:58:53Je ne veux pas.
00:58:55Mais vous le dites très bien, sauf que ça me paraît
00:58:57être un défi immense. Vous avez dit que si on ne règle pas
00:58:59le problème de la sécurité, on ne pourra pas,
00:59:01sur d'autres thèmes, ni assimiler,
00:59:03ni éduquer, ni refaire de l'école
00:59:05ce que c'est un creuset républicain,
00:59:07ni le hôpital, ni la prévention.
00:59:09Merci de le dire simplement.
00:59:11Regardez ce sujet,
00:59:13on va y venir, parce qu'il y a,
00:59:15ce que vous dites, le constat, il y a la colère,
00:59:17il y a l'émotion, il faut la respecter
00:59:19des proches de Lilian,
00:59:21de Jean, cet agent municipal.
00:59:23C'est un sujet qui vous est résumé par Isabelle Piboulot.
00:59:27Un portrait en noir et blanc
00:59:29et ce sourire indélébile.
00:59:31Pas de tenue sinistre,
00:59:33mais des gilets fluos,
00:59:35les collègues de Lilian ont choisi de rester
00:59:37unis dans le deuil. Spontanément,
00:59:39tous se sont rassemblés ce matin
00:59:41à la mairie grenobloise pour observer
00:59:43un temps de recueillement.
00:59:45On se côtoyait pratiquement tous les jours.
00:59:47C'était un combattant,
00:59:49il défendait toujours la cause
00:59:51du bien-être, il défendait
00:59:53ses copains, il était
00:59:55pour le travail, il était
00:59:57pointilleux.
00:59:59C'était un...
01:00:03C'était un très bon collègue.
01:00:05Notre Lilian, il va nous manquer.
01:00:07Il va nous manquer.
01:00:09Sur un grand tableau blanc,
01:00:11chacun y dépose ses tendres pensées,
01:00:13adressées à leurs copains d'école,
01:00:15de travail au père de famille.
01:00:17À 14h, un hommage organisé
01:00:19par la municipalité aura lieu derrière
01:00:21l'hôtel de ville. Puis, en fin d'après-midi,
01:00:23un rassemblement à l'initiative
01:00:25des proches se tiendra devant la mairie,
01:00:27près des lieux du drame.
01:00:29Bien, vous l'avez dit,
01:00:31Frédéric Glauze, cela
01:00:33nous ramène à un projet,
01:00:35un sujet plus large, plus global,
01:00:37d'autorité. Parlons-en.
01:00:39Il y a ce sujet, ce cas. Certains diront
01:00:41que c'est un cas parmi d'autres, mais
01:00:43il est révélateur. Je vais vous faire réagir.
01:00:45En débutant par vous, Arthur de Vatrigan,
01:00:47c'est une affaire qui a été mise
01:00:49en avant par le journal La Voix du Nord.
01:00:51Et là encore, c'est un cas que je trouve
01:00:53révélateur de la situation de la France.
01:00:55C'est un étranger de 29 ans qui a été
01:00:57condamné 14 fois.
01:00:59C'est en tous les cas la 14e fois cette semaine.
01:01:01C'est un cambrioleur multirécidiviste.
01:01:03Et pourtant,
01:01:05sa demande de régularisation est
01:01:07en cours de traitement. Peut-être qu'elle sera
01:01:09rejetée, peut-être qu'elle sera refusée
01:01:11à l'aune de ce parcours,
01:01:13de ce pédigré, si je puis dire. Et peut-être qu'elle sera
01:01:15aussi acceptée. 14
01:01:17condamnations, quand je le précise, pour ceux
01:01:19qui ont connu ce parcours. Moi, j'ai connu ce parcours
01:01:21avant de pouvoir avoir
01:01:23les papiers, la régularisation,
01:01:25puis la naturalisation. C'est extrêmement
01:01:27long, parce que vous attendez,
01:01:29vous espérez, vous essayez, évidemment,
01:01:31parce que vous êtes ainsi de vous tenir
01:01:33à carreau, parce que vous estimez que c'est ainsi
01:01:35que vous pouvez être dans les clous
01:01:37et obtenir le fameux sésame.
01:01:39Ce n'est pas le cas de monsieur Nader
01:01:41A. Et pourtant,
01:01:43sa demande est prise en compte. Regardez le sujet
01:01:45de Corentin Alonso.
01:01:47Dans un article,
01:01:49La Voix du Nord retrace le parcours
01:01:51de Nader A, 29 ans,
01:01:53d'origine tunisienne, en situation
01:01:55irrégulière sur le territoire.
01:01:57Mercredi, ce cambrioleur
01:01:59était convoqué au tribunal de Dunkerque
01:02:01pour assister à son procès.
01:02:03Il ne s'est pas présenté, car son avocate
01:02:05a précisé qu'il était convoqué
01:02:07le même jour à la sous-préfecture pour une prise
01:02:09d'empreinte dans le cadre de sa demande
01:02:11de régularisation.
01:02:13Le récidiviste a pourtant un casier judiciaire
01:02:15comportant 14 mentions,
01:02:17dont 11 pour des vols aggravés.
01:02:19Nader A avait déjà purgé
01:02:2113 peines de prison ferme.
01:02:23Son avocate espérait obtenir une peine
01:02:25avec sursis probatoire, mais le tribunal
01:02:27de Dunkerque a confirmé une nouvelle
01:02:29condamnation.
01:02:31Pendant que monsieur attend
01:02:33sa régularisation, d'autres
01:02:35qui sont totalement dans les clous et qui ont parfois des parcours
01:02:37exemplaires, ou se voient refuser
01:02:39ou attendre pendant des années, comment vous réagissez ?
01:02:41Combien même on lui refuserait, il resterait.
01:02:43Parce qu'on sait que quand on met
01:02:45un pied sur le sol français ou européen,
01:02:47on ne repart pas.
01:02:49Donc là, ça paraît incroyable,
01:02:51mais ce qui est dramatique, c'est que ça ne l'est plus.
01:02:53On a plein de cas comme ça. À chaque fois qu'on parle
01:02:55d'OQTS, on en parle parce qu'ils ont commis
01:02:57un acte ou un délit ou un crime.
01:02:59Et on en parle souvent. Donc le problème, c'est...
01:03:01Et là, on rejoint le débat
01:03:03justement qu'on a eu un peu plus tôt,
01:03:05la question que vous posiez sur intégration et assimilation.
01:03:07La différence entre les deux.
01:03:09Moi, je vous propose une définition. L'intégration, c'est
01:03:11M. Nader A. qui va respecter les lois.
01:03:13Il ne sera pas condamné. Ça, c'est l'intégration.
01:03:15C'est déjà pas mal.
01:03:17Justement, c'est-à-dire qu'on parle de très très loin.
01:03:19Et l'assimilation, c'est
01:03:21on va respecter les lois, puis on va épouser les mœurs.
01:03:23Et là,
01:03:25un type comme ça, 14 fois condamné,
01:03:27il n'est ni intégré ni assimilé, il va rester.
01:03:29Comment voulez-vous que ça marche ?
01:03:31C'est pas possible. Après,
01:03:33c'est la question de l'État, c'est la question de l'autorité,
01:03:35c'est la question du corps social, évidemment.
01:03:37Mais là, on se retrouve avec ce que vous avez très justement dit tout à l'heure,
01:03:39et qui est
01:03:41illustré au Parlement.
01:03:43Et je reprends la théorie de Jérôme Fourquet
01:03:45qui est très intéressante, qui prend lui-même la théorie
01:03:47de David Goudart,
01:03:49qui a théorisé les « somewhere, anywhere »
01:03:51et qui explique que la France est un corps social dysfonctionnel.
01:03:53Et pourquoi c'est un corps social dysfonctionnel ?
01:03:55Parce que vous avez la tête,
01:03:57qui sont les gens qui nous dirigent. Vous avez la main,
01:03:59qui sont les classes laborieuses qui font les travaux manuels.
01:04:01Et vous avez le cœur, qui sont, comme disait Bourdieu,
01:04:03le capital culturel,
01:04:05mais pas le capital économique.
01:04:07Le cœur se moque de la main,
01:04:09et la tête méprise,
01:04:11se soumet au cœur et méprise la main.
01:04:13Résultat, ça ne peut pas marcher. Et donc, vous expliquez
01:04:15comment ça se fait et est-ce qu'on va
01:04:17pouvoir avoir un sursaut. Mais on ne peut pas avoir de sursaut.
01:04:19Parce qu'en fait, ces gens ne connaissent pas
01:04:21la réalité des autres. C'est des gens qui vivent séparément.
01:04:23Ils ne savent pas. Madame Borne dit qu'il y a
01:04:25un sentiment d'insécurité, mais elle le pense sincèrement.
01:04:27Elle n'a jamais foutu les pieds ailleurs que dans son arrondissement de bourgeois.
01:04:29Non, ce n'est pas vrai.
01:04:31Si c'est vrai.
01:04:33Le Premier ministre s'est déplacé.
01:04:35C'est inexact.
01:04:37La question a-t-elle compris ?
01:04:39Elle était préfète dans plein d'endroits.
01:04:41Le préfet, il n'habite pas dans la cité.
01:04:43Oui, exactement.
01:04:45Elle est sortie de son arrondissement.
01:04:47Arrêtez aussi de dire des trucs
01:04:49comme ça.
01:04:51Le drame, il est là.
01:04:53Ces gens ne se côtoient plus, ne se parlent plus.
01:04:55Il n'y a plus de connexion entre ceux qui nous dirigent.
01:04:57Ils pourront dire toujours plus jamais ça, plus jamais ça.
01:04:59Déjà, c'est toujours les mêmes qu'on retrouve.
01:05:01Quand on voit la liste de ceux qui défilent pour être ministre,
01:05:03on se dit qu'ils étaient ministres il y a 10 ans,
01:05:05il y a 20 ans, il y a 30 ans.
01:05:07On n'en est là aujourd'hui.
01:05:09On n'a fait qu'être en décroissance sociale,
01:05:11culturelle, identitaire, économique.
01:05:13Et c'est ceux qui étaient là il y a 30 ans qu'on va reproposer aujourd'hui.
01:05:15Ça ne peut pas marcher. Ce n'est pas possible.
01:05:17Votre définition est très intéressante
01:05:19entre la différence...
01:05:21Albert, je me refiens du discours. C'était à quoi ? 94 ?
01:05:2392.
01:05:25Ce n'est pas parce qu'il y a longtemps
01:05:27qu'il ne peut pas faire de bonnes choses.
01:05:29On peut évoluer.
01:05:31Je ne sais pas. Le Brexit et ce qu'a dit M. Farage sur M. Le Barnier,
01:05:33ça ne me donne pas confiance.
01:05:35C'est quand on connaît le parcours des Républicains
01:05:37qui parlent beaucoup pendant les élections, très fort,
01:05:39et une fois que l'élection est arrivée et qu'ils sont en poste,
01:05:41tout d'un coup...
01:05:43Je vous propose de juger à l'épreuve des faits.
01:05:45Surtout que Boris Johnson a été très élu.
01:05:47Pourquoi ne vous faites pas réagir à ce cas-là ?
01:05:49Parce que dans quelques instants,
01:05:51nous allons parler d'une idée,
01:05:53si je peux dire, d'un débat éternel.
01:05:55Pour mieux accueillir, ce sont deux députés,
01:05:57Renaissance, qui connaissent bien
01:05:59la question de l'immigration,
01:06:01qui en parlent.
01:06:03Vous avez donné une définition,
01:06:05en tout cas une différence entre intégration et assimilation.
01:06:07Vous dites l'intégration, si je comprends bien,
01:06:09c'est technique.
01:06:11C'est par l'emploi, souvent, par le domicile,
01:06:13par le fait qu'on respecte les lois,
01:06:15alors que l'assimilation, c'est
01:06:17déposer les codes culturels et les mœurs
01:06:19d'un pays sans renier,
01:06:21ni oublier, ni effacer ses origines.
01:06:23Est-ce que, par exemple, quelqu'un qui a un parcours
01:06:25comme vous, Naïma Amfada, vous êtes pour l'assimilation ?
01:06:27Moi, je suis pour l'assimilation.
01:06:29Je me considère comme quelqu'un
01:06:31qui a complètement épousé les mœurs,
01:06:33les coutumes,
01:06:35et tout ce qui est aussi le récit
01:06:37de ce pays. Je l'ai fait mien,
01:06:39le patrimoine culturel,
01:06:41etc.
01:06:43Je l'ai fait mien et je n'ai rien
01:06:45retiré de ce que je suis.
01:06:47Voilà.
01:06:49C'est pour ça que je n'ai pas aimé,
01:06:51et dans les années 80, notamment,
01:06:53on a malheureusement
01:06:55commencé à tenir ce discours de
01:06:57pourquoi assimiler ? Il faut plutôt
01:06:59intégrer, et puis après, même le mot
01:07:01intégration est devenu un gros mot.
01:07:03Donc, quelque part, je trouve qu'on a fait beaucoup
01:07:05de mal aux générations
01:07:07à partir de, justement, 1981.
01:07:09Pourquoi c'est important de vous entendre sur ce sujet ?
01:07:11Parce que quand vous voyez un parcours
01:07:13comme celui-ci, et j'imagine
01:07:15avec vous, commissaire de police,
01:07:17vous dites, ni on parle
01:07:19d'intégration ni d'assimilation. Là, c'est une
01:07:21désaffiliation. C'est même,
01:07:23je pense qu'il nargue un petit peu tout ce qui...
01:07:25J'aime bien le mot que vous avez dit.
01:07:27C'est une filiation, en fait.
01:07:29Oui, parce qu'on a désassimilé, qu'on a désaffilié
01:07:31à la nation. Voilà.
01:07:33Monsieur Loos ? Moi, je pense que
01:07:35tout individu a besoin d'une identité
01:07:37forte. À partir du moment où on vient en France,
01:07:39il y a une identité, c'est la nation et c'est la République.
01:07:41Pendant longtemps, certains
01:07:43se sont contentés, un petit peu plus à gauche,
01:07:45de dire, il faut respecter simplement
01:07:47les lois de la République. C'est très important.
01:07:49Ça suffit pas. Il faut apprendre à aimer
01:07:51la nation. Parce que les lois de la République,
01:07:53il y en a dans 50 autres pays du monde entier,
01:07:55il faut apprendre à aimer ce pays, son histoire.
01:07:57Surtout qu'on est un pays ouvert,
01:07:59généreux, une âme, une solidarité,
01:08:01un plébiscite permanent, comme disait
01:08:03Ernest Renan, qui s'opposait à Fichte
01:08:05dans son débat au XIXe siècle
01:08:07sur la conséquence de...
01:08:09sur la conception de la nation.
01:08:11Mais il faut aussi apprendre à aimer la nation.
01:08:13À part, pas la nation sans les lois de la République,
01:08:15il faut apprendre à aimer les deux.
01:08:17Quelqu'un qui vient avec un bagage culturel
01:08:19et qui vient d'un pays,
01:08:21notamment de pays, par exemple, du Maghreb
01:08:23ou du monde arabo-musulman, où l'identité
01:08:25est très forte, il faut, non pas lui dire
01:08:27du jour au lendemain, ton passé est révolu,
01:08:29mais il faut lui offrir quelque chose
01:08:31de solide, et pas quelque chose
01:08:33qui soit venteux, ni un supermarché identitaire.
01:08:35Donc il faut un projet,
01:08:37un narratif patriotique. Ce narratif
01:08:39patriotique, on le possède. Il faut une exigence,
01:08:41c'est l'assimilation,
01:08:43une assimilation progressive,
01:08:45parce que là on globalise chaque individu indifférent,
01:08:47mais il faut avoir cette exigence.
01:08:49Si on a cette exigence, la plupart
01:08:51des jeunes issus de l'immigration, si on la
01:08:53construit, ne vont pas s'y opposer,
01:08:55mais au contraire, progressivement,
01:08:57vont trouver une autre raison
01:08:59d'espérer, autrement que le communautarisme
01:09:01étroit, autrement que l'islamisme,
01:09:03parce qu'on est attractif pour des raisons
01:09:05économiques, mais aussi attractif
01:09:07pour des raisons politiques.
01:09:09Encore faut-il être attractif, encore faut-il
01:09:11rêver pour donner à aimer, encore faut-il
01:09:13ne pas avoir honte de son histoire, de son
01:09:15passé, de ses héros, de ses gloires,
01:09:17de ses fiertés, de ses sentimentalités.
01:09:19Mais vous avez raison,
01:09:21je pense qu'on est tous d'accord sur les nuances.
01:09:23Mais Sonia, moi j'ai connu
01:09:25cette France, mais moi j'ai été extrêmement marquée
01:09:27par la marche pour
01:09:29l'égalité des droits, où des jeunes
01:09:31issus de l'immigration avaient marché
01:09:33pour la carte de séjour de 10 ans pour leurs
01:09:35grands-parents, parents. La marche des
01:09:37birds 83. Voilà, mais c'est là
01:09:39l'erreur, vous voyez, vous avez dit la marche des birds,
01:09:41parce que c'est ça, eux, ils appelaient ça
01:09:43la marche pour l'égalité des droits.
01:09:45Moi je les avais reçues aussi à Dreux, et en fait,
01:09:47c'est ça qui a été
01:09:49terrible pour l'assimilation,
01:09:51si je puis dire, et qui a entraîné
01:09:53cette dérive et cette idéologie
01:09:55qui a été amenée par la gauche, où on
01:09:57nous a victimisés, assignés à
01:09:59identité, à origine sociale,
01:10:01etc. On voulait absolument
01:10:03nous garder en domination.
01:10:05Parce qu'on a ça, la marche des birds.
01:10:07C'est une bonne introduction
01:10:09au prochain débat,
01:10:11pour mieux accueillir,
01:10:13pour mieux intégrer ou assimiler, Driss Ghali.
01:10:15Et s'il sera avec nous, il nous dira
01:10:17ce qu'il en pense,
01:10:19on connaît déjà sa pensée à travers de
01:10:21nombreux livres.
01:10:23Vous nous direz quel est aussi
01:10:25peut-être le logiciel
01:10:27de Michel Barnier sur ce sujet.
01:10:29Une courte pause et on se retrouve.
01:10:31Déjà ?
01:10:33Merci d'être avec nous.
01:10:35Je vais tout dire aux téléspectateurs
01:10:37si vous continuez.
01:10:39On peut, on peut.
01:10:41On parlait du futur gouvernement.
01:10:43On citait notamment
01:10:45Tony Stanguet pour
01:10:47le poste de ministre des sports.
01:10:49Il faut dire que c'est un sans faute qu'il a fait.
01:10:51Oui, je disais qu'aujourd'hui, il peut m'inspirer
01:10:53à mieux que ça, même s'il est ministre des sports.
01:10:55C'est déjà bien d'être ministre des sports.
01:10:57C'est un très beau poste.
01:10:59C'est une référence au fait que
01:11:01Michel Barnier était coprésident
01:11:03du Cojo lors des JO d'Alberville
01:11:05et qu'il avait fini à Matignon.
01:11:07Est-ce que Tony Stanguet
01:11:09voit un destin
01:11:11national ?
01:11:13En tous les cas, il a rassemblé, il n'a pas été sifflé hier.
01:11:15Le président a été sifflé.
01:11:17On verra tout à l'heure l'image. Vous réagirez.
01:11:19Je voudrais vous parler
01:11:21de ce mantra.
01:11:23Il n'est pas nouveau. Moins accueillir pour mieux
01:11:25accueillir. Ce sont deux députés,
01:11:27deux parlementaires renaissants.
01:11:29On va écouter l'un d'eux. Il était ce matin
01:11:31chez nous sur CNews. Mais tout d'abord,
01:11:33le rappel des titres avec Somaya Labidi.
01:11:35À la une de l'actualité automobiliste
01:11:37francilien. Préparez-vous car
01:11:39désormais, on a une date.
01:11:41Dès le 1er octobre, le périphérique
01:11:43parisien passera de 70 à
01:11:4550 km heure, annonce
01:11:47ce matin Dany Dalgomer de Paris
01:11:49chez nos confrères d'RTL.
01:11:51Un mort et deux blessés dans une fusillade
01:11:53à Toulouse hier soir. Des faits qui se sont
01:11:55produits dans le quartier de Bagatelle
01:11:57à l'ouest de la ville. Le tireur
01:11:59actuellement en suite est activement recherché.
01:12:01Et puis au moins 11 morts
01:12:03et 9 disparus au Maroc suite à
01:12:05de violentes intempéries. En deux
01:12:07jours, il est tombé l'équivalent d'une année
01:12:09de précipitation sur ces régions.
01:12:11Un phénomène climatique qui a aussi touché
01:12:13l'Algérie voisine.
01:12:17Merci Somaya Labidi. À tout à l'heure.
01:12:19Accueillir moins pour accueillir mieux. On écoutera
01:12:21l'un des parlementaires renaissants
01:12:23du camp présidentiel
01:12:25qui était ce matin sur CNews.
01:12:27Mais tout d'abord, nous sommes avec
01:12:29Driss Ghali. Nos téléspectateurs le connaissent.
01:12:31Sans doute sont-ils des lecteurs
01:12:33de ces ouvrages.
01:12:35En tous les cas, c'est mon cas. Driss Ghali, merci
01:12:37d'être avec nous. Vous avez souvent évoqué
01:12:39ces questions, ces sujets, ces thématiques
01:12:41de l'immigration, de l'intégration
01:12:43de l'assimilation.
01:12:45D'ailleurs, souvent, vous avez dit aussi que les Français
01:12:47vivent une immense dépossession
01:12:49par rapport à l'intégration
01:12:51ou à l'assimilation.
01:12:53C'est deux parlementaires qui proposent
01:12:55d'accueillir moins pour accueillir mieux.
01:12:57J'imagine que pour vous, c'est presque le
01:12:59B.A.B. que c'est une évidence
01:13:01pour pouvoir intégrer, voire
01:13:03assimiler ?
01:13:05Oui, bonjour. Merci de dire
01:13:07ces bonnes choses et je remercie tout votre
01:13:09plateau et vos téléspectateurs.
01:13:11Oui, bien sûr qu'il faut
01:13:13mieux accueillir, il faut accueillir moins, mais je pense
01:13:15qu'on a passé le point de non-retour.
01:13:17Nous sommes devant une machine infernale qui s'est
01:13:19démantelée.
01:13:21J'ai l'impression que les zones
01:13:23politiques courent après la boule
01:13:25de neige. Vous avez aujourd'hui
01:13:27une immigration illégale qui transperte
01:13:29les frontières européennes
01:13:31en constante augmentation,
01:13:33des nouvelles routes tous les jours par les Canaries, par les
01:13:35Balkans et ainsi de suite.
01:13:37Et aussi, vous avez les propres diasporas
01:13:39qui sont des pompes aspirantes à l'immigration.
01:13:41On a beau
01:13:43dans un monde
01:13:45idéal couper
01:13:47la vocation, couper les ailes et tout ça,
01:13:49les gens vont s'intégrer au diaspora
01:13:51qui donne le logement, en tout cas
01:13:53pendant une période temporaire, l'insertion
01:13:55professionnelle, le mariage,
01:13:57la sécurité psychologique
01:13:59et émotionnelle. Donc, au fait,
01:14:01la diaspora
01:14:03est devenue une espèce
01:14:05de
01:14:07dément à immigration.
01:14:09Et donc, je ne veux pas dire que c'est
01:14:11trop tard, mais il faudrait vraiment qu'on innove
01:14:13maintenant. On est au-delà des
01:14:15contrats un peu séduisants
01:14:17du genre accueillir moins
01:14:19pour accueillir mieux. Là, on est vraiment dans une chute en avant
01:14:21et les chiffres le montrent. Mais Doris Ghali,
01:14:23pour certains, on parle quand même de
01:14:25Français qui sont là depuis deux ou trois générations,
01:14:27qui sont nés en France. Moi, je me souviens
01:14:29de l'une de vos phrases, vous aviez
01:14:31dit, il me semble dans une interview,
01:14:33que même pour ces personnes-là
01:14:35qui sont françaises,
01:14:37qui ont la nationalité, qui sont naturalisées,
01:14:39peut-être pour certaines, elles ne sont pas acculturées,
01:14:41elles sont nées en France,
01:14:43mais c'est comme si elles étaient nées dans une diaspora,
01:14:45finalement.
01:14:47Oui, au fait, nous sommes rattrapés
01:14:49par le réel. L'immigration est
01:14:51une espèce de grande expérimentation sociologique.
01:14:53On n'a pas le droit
01:14:55de faire ça, les êtres humains.
01:14:57Nous ne sommes pas des rats de laboratoire. Pourtant,
01:14:59nous sommes dans une grande expérimentation où nous voyons
01:15:01que finalement, l'assimilation ne se décrète pas,
01:15:03qu'il y a des proximités culturelles ou des grandes
01:15:05divergences culturelles ou civilisationnelles.
01:15:07Vous avez aujourd'hui un peuple
01:15:09immigré qui se cristallise en France,
01:15:11qui n'est pas le peuple français historique.
01:15:13Dans le peuple français historique,
01:15:15vous avez un peuple assimilé, vous avez des gens assimilés.
01:15:17L'assimilation a lieu, mais il me
01:15:19semble qu'elle est largement minoritaire. Vous avez
01:15:21aujourd'hui un peuple qui est
01:15:23nouveau en France, qui n'est pas
01:15:25le peuple de l'assimilation
01:15:27et cela ignore
01:15:29les naturalisations,
01:15:31ça traverse les générations
01:15:33et
01:15:35c'est ça la grande conclusion,
01:15:37c'est cet échec de
01:15:39l'assimilation, les gens prudents
01:15:41qui connaissent la nature humaine, qui savent ce
01:15:43que c'est qu'un nord-africain, ce que c'est qu'un
01:15:45africain, ce que c'est qu'un français, ce que c'est qu'un
01:15:47est-européen, ce que c'est qu'un américain,
01:15:49avec toutes leurs diversions, toutes leurs richesses.
01:15:51Le problème ici, ce n'est pas de dire
01:15:53l'un meilleur que l'autre, c'est de dire que nous sommes différents.
01:15:55Nous, les gens, entre guillemets,
01:15:57nous le savions. Maintenant, nous avons ça sur
01:15:59le terrain.
01:16:01Doris Galli, pour certains qui nous regardent,
01:16:03vous avez une vision qui peut paraître
01:16:05très pessimiste, voire sombre.
01:16:07Est-ce que vous croyez quand même encore que c'est
01:16:09possible, qu'il est possible d'assimiler,
01:16:11donc de faire partager
01:16:13les codes culturels, les mœurs,
01:16:15une manière de se comporter et finalement
01:16:17d'aimer un pays sans toutefois effacer
01:16:19ni oublier ses origines,
01:16:21puisqu'on rappelle qu'il est tout à fait normal qu'un nouvel
01:16:23arrivant arrive aussi avec ses bagages culturels
01:16:25et fort heureusement d'ailleurs.
01:16:27Bien sûr, mais je pense qu'il faut qu'on
01:16:29soit lucide, réaliste
01:16:31et qu'on soit un peu
01:16:33humble aussi. Assimiler, ça veut dire
01:16:35franchiser. Est-ce qu'on va franchiser quelqu'un
01:16:37en quelques années, 5 ans, 10 ans ?
01:16:39Certains vont s'assimiler immédiatement,
01:16:41d'autres ne pourront pas s'assimiler.
01:16:43À la limite, ce n'est pas un défaut. Il faudrait
01:16:45qu'on mette à côté de l'assimilation qui sera toujours
01:16:47un sport d'élite, un sport de genre. Je ne dis pas
01:16:49élite culturelle ou financière, ce sont des gens
01:16:51qui ont une agilité mentale, une flexibilité émotionnelle
01:16:53qui n'est pas le commun des mortels. Nous sommes
01:16:55des êtres humains préparés pour travailler
01:16:57dans un seul logiciel,
01:16:59un seul système opérationnel, pour
01:17:01un peu faire une métaphore avec
01:17:03la politique, une seule civilisation. Nous ne sommes
01:17:05pas des cosmopolites de naissance, à part
01:17:07quelques-uns qui arrivent à le faire comme ça
01:17:09spontanément,
01:17:11ou une génération. Donc, au-delà
01:17:13de cette minorité-là, il faudrait
01:17:15penser à ce qu'on appelle la
01:17:17cohabitation pacifique avec une intégration
01:17:19qui est le respect des lois. On n'en est pas là
01:17:21aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui, nous avons mis la barre
01:17:23très haut dans une espèce de fantasme
01:17:25de faire des Français à la chaîne,
01:17:27on n'y arrive pas. Il faut
01:17:29circuler dans Paris, dans les grandes villes, pour voir
01:17:31des Français à la chaîne.
01:17:33Il faudrait trouver,
01:17:35à côté de ça,
01:17:37faire respecter d'abord les lois,
01:17:39et j'ose le dire, le terme tabou,
01:17:41l'hégémonie de la culture française en France.
01:17:43Comme vous le dites très bien, au Maghreb, il y a l'hégémonie
01:17:45de la culture marocaine au Maroc, et personne
01:17:47ne va
01:17:49la critiquer
01:17:51pour être hégémonique.
01:17:52Doris Gayly, je pense que vos propos
01:17:54vont faire beaucoup réagir, déjà sur le plateau,
01:17:56parce que si je vous comprends bien, l'assimilation
01:17:58serait réservée à certains, parce qu'on ne peut pas
01:18:00la partager avec tous,
01:18:02et puis, pour d'autres,
01:18:04ce serait l'intégration un peu plus technique
01:18:06avec la naturalisation,
01:18:08l'emploi, l'accès à l'emploi, etc.
01:18:10Ça va faire réagir. Je voudrais qu'on écoute
01:18:12et puis vous allez tous réagir, c'est important.
01:18:14Le député dont je vous parlais tout à l'heure,
01:18:16c'est Charles Rodwell,
01:18:18sur notre antenne ce matin. Que dit-il
01:18:20pour sa part, justement, de l'intégration ?
01:18:22Écoutez-le.
01:18:24On peut faire des textes, mais si on
01:18:26n'alloue pas les moyens derrière ces textes,
01:18:28ce ne sont pas très utiles, donc ça fait partie
01:18:30des textes majeurs qu'on a votés
01:18:32ces dernières années. La loi immigration
01:18:34et ces mesures que nous prenons, nous voulons
01:18:36les prendre dans la continuité de celle-ci
01:18:38pour réduire l'immigration, notamment
01:18:40illégale, à savoir
01:18:42accueillir moins de personnes pour les accueillir
01:18:44mieux. C'est l'objectif que nous porterons
01:18:46dans les mesures budgétaires
01:18:48que nous avons proposées hier.
01:18:50J'ai bien entendu réduire l'immigration illégale ?
01:18:52Comment il va faire ?
01:18:54Comment est-ce possible ?
01:18:56C'est vraiment l'objet de ces propositions
01:18:58pour éviter ce qu'ils appellent
01:19:00tous les deux le détournement du droit
01:19:02d'asile, qui est une réalité que tout le monde
01:19:04connaît, tous les gens qui bossent sur l'asile
01:19:06et qui sont attachés au droit d'asile
01:19:08tel qu'il existe
01:19:10historiquement en France et en Europe,
01:19:12mais qui est aujourd'hui complètement détourné.
01:19:14Donc ils font un certain nombre de propositions
01:19:16et puis ils font des propositions sur les
01:19:18centres de rétention administrative
01:19:20qui pourraient être une condition
01:19:22pour pouvoir avoir plus
01:19:24d'expulsions d'immigrés
01:19:26illégaux.
01:19:28Mais je trouve que leur...
01:19:30Tout le monde disait c'est une évidence,
01:19:32mais c'est une évidence dont on s'est éloigné
01:19:34et dont beaucoup se sont éloignés.
01:19:36Oui, effectivement, il y a des gens qui le disent depuis longtemps
01:19:38si on veut avoir une chance d'intégrer
01:19:40puis d'assimiler, parce qu'en général ça ne se fait pas
01:19:42en une seule génération, ça se fait
01:19:44sur deux générations, voire trois,
01:19:46il faut commencer par réduire le nombre
01:19:48parce que tout simplement les capacités
01:19:50d'accueil, d'intégration, d'assimilation
01:19:52du pays sont aujourd'hui
01:19:54extrêmement fatigués
01:19:56pour ne pas dire épuisés
01:19:58et que c'est vrai tant sur le plan matériel
01:20:00que sur le plan symbolique
01:20:02du discours national.
01:20:04Et donc, effectivement, pour mieux intégrer
01:20:06et mieux assimiler, il faut qu'on ait
01:20:08moins d'immigrants.
01:20:10C'est pas une évidence pour tous.
01:20:12Le nom dit qu'il faut continuer d'accueillir une partie de l'extrême-gauche,
01:20:14vous leur demandez. Il dit qu'il n'y a pas trop d'immigration
01:20:16et qu'il n'y a pas de lien entre immigration et insécurité.
01:20:18Vous avez une partie de l'extrême-gauche
01:20:20qui tient ce discours. Et Mme Haillet, d'ailleurs,
01:20:22avait dit au moment des européennes
01:20:24me semble-t-il qu'il n'y a pas trop d'immigration à mon sens.
01:20:26Ce n'est pas un consensus.
01:20:28C'est pour ça que c'est une évidence dont on s'est éloigné
01:20:30puisque les personnes que vous citez n'ont pas regardé les chiffres
01:20:32depuis dix ans.
01:20:34C'est embêtant.
01:20:36Depuis dix ans, l'immigration
01:20:38qu'elle soit légale ou illégale a augmenté.
01:20:40Depuis la crise migratoire des années 2015,
01:20:42la crise migratoire
01:20:44a fait que ça a explosé de chaque côté.
01:20:46Suffit-il de réduire
01:20:48Monsieur Driss ?
01:20:50Je vous en prie, allez-y.
01:20:52Il me semble que là,
01:20:54il a une vision trop pessimiste
01:20:56de l'intégration et de l'assimilation.
01:20:58Ce n'est pas réserver une toute petite
01:21:00minorité, une sorte d'élite
01:21:02qui aurait la faculté intellectuelle de s'adapter.
01:21:04Il y a des échecs de l'intégration
01:21:06et de l'assimilation.
01:21:08C'est une évidence. Il y a aussi des réussites.
01:21:10Il ne faudrait surtout pas oublier
01:21:12de le dire et de le montrer.
01:21:14Et cette réussite n'est pas non plus
01:21:16une toute petite minorité.
01:21:18Il y a un discours
01:21:20plus équilibré à tenir.
01:21:22Peut-être que Driss Galli peut-il réagir
01:21:24à ce que vient de dire Philippe Libère ?
01:21:26Peut-être ce que va répondre Driss,
01:21:28si je peux me permettre.
01:21:30Philippe a raison, sauf qu'on assimile
01:21:32beaucoup mieux les individus
01:21:34que les masses d'individus.
01:21:36Je suis d'accord avec ce qu'il dit
01:21:38sur le rôle des diasporas.
01:21:42Aujourd'hui, on a des arrivées
01:21:44massives de personnes qui sont
01:21:46de la même origine et qui ont réparti
01:21:48par exemple 50-100 personnes entre elles.
01:21:50Par exemple, je le dis souvent,
01:21:52on a fait une loi séparatisme,
01:21:54mais là, en l'occurrence, on est en train
01:21:56de recréer du communautarisme.
01:21:58La loi sur le séparatisme,
01:22:00elle est toujours pour lutter
01:22:02contre le séparatisme culturel.
01:22:04On a dit que c'était une loi laïcité.
01:22:06Mais ce n'est pas une loi laïcité,
01:22:08c'est une loi d'assimilation.
01:22:10Si on veut lutter contre le séparatisme
01:22:12on utilise à la place laïcité.
01:22:14Mais là où M. Driss a raison,
01:22:16je suis en désaccord avec lui
01:22:18sur la toute petite minorité,
01:22:20c'est le rôle des diasporas,
01:22:22le rôle des moyens de communication.
01:22:24C'est beaucoup plus difficile
01:22:26d'intégrer et d'assimiler aujourd'hui
01:22:28que ça l'était il y a 50 ans
01:22:30où des familles d'immigrés
01:22:32arrivaient en France et étaient coupées
01:22:34de leur pays.
01:22:36Aujourd'hui, on a cette difficulté
01:22:38qui n'est pas simplement française,
01:22:40il y a eu des vagues d'immigration
01:22:42d'Italiens et d'autres.
01:22:44Il y a eu aussi des vagues d'assimilation.
01:22:46Je voudrais rappeler qu'en France,
01:22:48les premiers assimilistes étaient des Français.
01:22:50Puisqu'on a demandé aux Normands,
01:22:52aux Algériens, aux Bretons.
01:22:54Et parfois, pardonnez-moi,
01:22:56à l'Aschlag.
01:22:58On ne supportait pas qu'il y ait du patois
01:23:00à l'école.
01:23:02Aujourd'hui, Driss Ghali,
01:23:04est-ce que vous estimez,
01:23:06si je vous entends bien,
01:23:08mais est-ce que de manière presque intrinsèque,
01:23:10on peut continuer,
01:23:12certains disent,
01:23:14non pas à modifier,
01:23:16à réformer,
01:23:18mais certains disent à franciser l'islam ?
01:23:20Ouf !
01:23:22Je n'y crois pas du tout.
01:23:24Il y a une grande hyperpuissance
01:23:26qui est l'islam
01:23:28et il y a une grande hyperpuissance
01:23:30qui est la France.
01:23:32Elles n'ont pas grand-chose à se dire.
01:23:34Elles sont divergentes sur plusieurs choses.
01:23:36Mais ça veut dire qu'elles habitent
01:23:38deux planètes différentes.
01:23:40Alors, moi, je ne parle pas d'islam,
01:23:42de France. Pour moi, c'est une hérésie
01:23:44de dire ça. C'est une contradiction.
01:23:46Je l'ai écrit plusieurs fois dans un livre,
01:23:48notamment en 2019.
01:23:50Ce que l'on donne à la France, on l'enlève à l'islam.
01:23:52Et ce que l'on donne à l'islam, on l'enlève à la France.
01:23:54Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas être français et musulman.
01:23:56Mais ce sera toujours une tension interne
01:23:58parce que ce sont vraiment deux domaines extrêmement différents.
01:24:00La France, c'est la mixité.
01:24:02C'est la liberté.
01:24:04Je parle notamment d'apostasie.
01:24:06Je ne suis pas pour l'apostasie.
01:24:08Mais la France, c'est la liberté de l'apostasie.
01:24:10La France, c'est la liberté de conscience.
01:24:12La France, c'est la fraternité,
01:24:14quelle que soit la religion de l'individu.
01:24:16Même s'il n'a pas de religion.
01:24:18L'islam, ce n'est pas ça.
01:24:20Je ne dis pas que l'islam, c'est moins bien que la France.
01:24:22Je dis que ce sont deux i-puissances.
01:24:24Pourquoi l'assimilation est bloquée ?
01:24:26Parce que vous avez une résistance
01:24:28de la civilisation nord-africaine.
01:24:30Elle est islamique, mais elle est aussi nord-africaine.
01:24:32Elle dit non à l'assimilation.
01:24:34Elle ne veut pas perdre ses enfants.
01:24:36Elle vous donne quelques enfants qui sont assimilés.
01:24:38Monsieur Guilbert a parfaitement raison.
01:24:40Il y a des raisons merveilleuses de l'assimilation.
01:24:42Mais je vais même plus loin.
01:24:44Il y a des gens qui ne sont pas assimilés
01:24:46et qui valent beaucoup plus d'assimilés
01:24:48par leur utilité à la France, par le travail.
01:24:50Il y a des gens, aujourd'hui en France,
01:24:52parfois même illégaux,
01:24:54qui respectent les lois,
01:24:56mais qui sont ultra-utiles.
01:24:58Je vais être très honnête.
01:25:00Je préfère très sincèrement
01:25:02avoir affaire à des grands Marocains,
01:25:04bonifiés par la France,
01:25:06la culture française, la discipline,
01:25:08l'aspect cartésien, les droits de l'homme,
01:25:10à des grands Algériens.
01:25:12Moi, je m'inspire beaucoup de l'émir Abdelkader.
01:25:14À des grands Tunisiens qu'à des Français de contrefaçon,
01:25:16qui ne sont ni heureux dans la France,
01:25:18ni heureux dans leur pays d'origine.
01:25:20Je cite le Français de contrefaçon.
01:25:22C'est un rapport de l'inspectorat.
01:25:24J'entends.
01:25:26Vous préférez des identités affirmées
01:25:28par des gens qui sont entre deux
01:25:30et qui, peut-être, rejettent une identité et l'autre.
01:25:32Vous avez des malaises identitaires
01:25:34à la chaîne, par millions.
01:25:36Vous voyez le retour de la charia en France.
01:25:38C'est les jeunes qui veulent la charia en France
01:25:40dans l'immigration.
01:25:42Vous avez vu le voile.
01:25:44Vous avez vu la Marseillaise siffler dans les stades.
01:25:46Ce n'est pas un succès civilisationnel.
01:25:48Dries Galli, en tout cas,
01:25:50merci pour votre analyse,
01:25:52votre franc-parler,
01:25:54qui fait souvent réagir.
01:25:56Est-ce que c'est mieux ?
01:25:58Continuez à comprendre ce que vous développez.
01:26:00J'appelle toujours à voir vos livres
01:26:02ou à relire vos livres.
01:26:04Je vous remercie.
01:26:06Peut-être le mot de conclusion.
01:26:08Le problème, c'est qu'on a remplacé
01:26:10les mœurs par la loi,
01:26:12la culture par le culturel,
01:26:14et qu'on a transformé une réalité historique
01:26:16en territoire administratif.
01:26:18C'est vous dire la marche arrière qu'il faut faire.
01:26:20On va beaucoup moins vite en marche arrière
01:26:22qu'en marche avant.
01:26:24Ce que je propose, c'est ce que les Français
01:26:26dit de souche aujourd'hui se sont assimilés eux-mêmes.
01:26:28Je ne crois pas.
01:26:30Je crois que même des Français qui ne sont pas immigrés,
01:26:32qui naissent en France, ne sont plus assimilés.
01:26:34C'est-à-dire qu'ils ne s'aiment plus,
01:26:36et donc ils ne savent plus se faire désirer.
01:26:38Parce que l'assimilation, on parle toujours de quelque chose
01:26:40comme difficile, sauf que si je demande à Philippe,
01:26:42qui est son héros, il me dit c'est Jaurès,
01:26:44je lui dis tu vas ressembler à Jaurès,
01:26:46il ne va pas vivre ça comme un arrachement.
01:26:48Le problème, c'est que nous ne sommes plus désirables.
01:26:50Et nous ne sommes plus désirables à commencer
01:26:52de culture en fait.
01:26:54De culture, de mœurs, de réalité historique.
01:26:56En fait, on est devenu un territoire administratif,
01:26:58on fait ce qu'on veut.
01:27:00Peut-être une conclusion avec un peu plus d'optimisme ?
01:27:02Oui, ce qui nous unit doit être plus fort ce qui nous divise.
01:27:04Je pense que ça a été dit par Édric Segalli,
01:27:06il y a des signes d'espoir, parce qu'il y a un double mouvement.
01:27:08Il y a un mouvement d'islamisation
01:27:10qui est préoccupant, mais en même temps
01:27:12il y a un mouvement invisible et silencieux
01:27:14de sécularisation,
01:27:16un regard d'espoir.
01:27:18Je dirais également que pour l'islam,
01:27:20il y a la foi et la loi.
01:27:22La foi, ben oui.
01:27:24Tout ce qui relève de la législation révélée et de la loi,
01:27:26ben c'est non, puisqu'en France, le législateur
01:27:28est élu par le peuple français.
01:27:30Et on aurait pu dire un mot des femmes,
01:27:32qui me paraît être le sujet majeur.
01:27:34Toujours, évidemment.
01:27:36Par rapport au sujet de l'intégration et de l'assimilation.
01:27:38Ça va de toi.
01:27:40Merci, c'était un plaisir de redémarrer avec vous.
01:27:42À 14h, l'hommage pour l'agent municipal
01:27:44à Grenoble est à suivre sur CNews.
01:27:46On se retrouve demain
01:27:48avec grand plaisir à partir de midi.
01:27:50Merci encore.