Midi News (Émission du 08/10/2024)

  • il y a 6 heures
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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Transcription
00:00:00Il est midi, bienvenue à vous pour Midi News, voici le programme du jour.
00:00:05Quel sursaut ! A Marseille, un tueur à gage de 14 ans, recruté depuis une prison.
00:00:10Les séistes Laurent Aubertin dénoncent une tiers-mondisation de la ville,
00:00:14avec des prisons devenues de véritables zones d'un autre droit.
00:00:18Nous allons en parler.
00:00:19Les associations datent aux migrants.
00:00:21Dans le viseur du ministre de l'Intérieur, Bruno Rotaillot pointe leur rôle
00:00:25dans les centres de rétention administratif où sont placés des étrangers.
00:00:28100 titres de séjour en attente d'expulsion.
00:00:31Mais concrètement, que peut-il faire ?
00:00:33Et puis nous parlerons aussi dans cette émission de la démarche de Marion Maréchal,
00:00:37qui a lancé un nouveau mouvement politique intitulé Identité-Liberté,
00:00:40qui souhaite une coalition avec Marine Le Pen et Éric Ciotti.
00:00:43Marion Maréchal a divorcé, vous le savez, politiquement d'Éric Zemmour
00:00:47et estime que Marine Le Pen est la seule candidate
00:00:50capable de faire gagner, dit-elle, le camp national.
00:00:53Et puis cette dernière information, une enseignante d'un lycée de Tourcoing
00:00:57aurait été frappée par une lycéenne à qui elle a demandé d'ôter son voile.
00:01:02Réaction de l'ancien ministre de l'Intérieur qui connaît bien sa ville de Tourcoing.
00:01:06Vous le voyez sur X, nous allons également en débattre.
00:01:09Voilà pour le programme.
00:01:09Et tout d'abord, place au journal.
00:01:11Bonjour à vous, cher Audrey Bertheau.
00:01:14Bonjour à tous.
00:01:14Et cette dernière information également,
00:01:16trois Afghans ont été arrêtés en Haute-Garonne pour un projet d'action violente.
00:01:21Le principal suspect est radicalisé.
00:01:23Ils ont été interpellés par les enquêteurs de la DGSI
00:01:26dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet national antiterroriste.
00:01:30Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
00:01:32a réuni 21 préfets à l'hôtel Beauvau ce matin.
00:01:35L'objectif était clair, aborder l'immigration illégale
00:01:38sur laquelle l'ancien président du groupe Les Républicains au Sénat s'est montré intransigeant.
00:01:43Et puis après Elisabeth Borne et Gabriel Attal autour de Michel Barnier,
00:01:47le Premier ministre affronte une première motion de censure déposée par la gauche.
00:01:52En l'absence du soutien du Rassemblement national, elle est vouée à l'échec.
00:01:56Il y a un suspense assez mince, a dit Olivier Faure ce matin.
00:02:00Le RN a décidé de soutenir sans participer à ce gouvernement.
00:02:03Et donc il y a évidemment un suspense assez mince.
00:02:07Ces voix, elles existent et elles font basculer ou pas effectivement un gouvernement.
00:02:12Et donc aujourd'hui, de quoi s'agit-il ?
00:02:14Il s'agit d'abord de rappeler les conditions dans lesquelles Michel Barnier a été nommé.
00:02:19Il n'est représentant ni du Front populaire,
00:02:23ni du Front républicain auquel il n'a même pas participé.
00:02:27Je rappellerai aussi la politique d'en conduire, qui est une politique en trompe-l'œil.
00:02:31Et puis ce sera aussi une façon de dire qui est dans l'opposition et qui ne l'est pas.
00:02:36Identité, liberté, c'est le nouveau parti de Marion Maréchal.
00:02:39« Mon parti contribuera à la victoire du camp national »,
00:02:43a-t-elle dit ce matin dans votre interview Sonia sur CNews,
00:02:46en ajoutant vouloir convaincre les Français plus urbains et plus âgés.
00:02:51Et puis hier soir, le CRIF a organisé une cérémonie d'hommage aux victimes du 7 octobre.
00:02:564 000 personnes étaient présentes, dont Patrick Bruel, Amir ou encore Nicolas Sarkozy.
00:03:01Le Premier ministre était également présent.
00:03:03Michel Barnier a rappelé son engagement contre l'antisémitisme.
00:03:06Écoutez-le.
00:03:08Je veux aussi témoigner, comme je l'ai fait tout à l'heure en recevant leur famille,
00:03:14mon soutien personnel et l'engagement,
00:03:18qui est aussi celui du Président de la République,
00:03:20à tout mettre en œuvre pour les faire libérer.
00:03:24La France...
00:03:25La France...
00:03:29La France n'abandonne jamais ses enfants.
00:03:34Voilà pour l'essentiel, Sonia.
00:03:36Merci beaucoup, Audrey.
00:03:37Je vous dis à tout à l'heure et nous allons parler de cette séquence édifiante
00:03:41avec nos invités dans quelques instants.
00:03:43A noter également que l'ancien président François Hollande,
00:03:46présent dans cette salle, le Dôme de Paris, a également été sifflé et hué.
00:03:50Pour l'heure, je vous salue évidemment Georges Fenech.
00:03:52Bonjour.
00:03:53Bonjour.
00:03:54Et merci de votre présence à vos côtés.
00:03:56J'ai le plaisir d'accueillir Audrey de Vintraud.
00:03:58Bonjour à vous.
00:03:58Merci d'être là.
00:04:00Bonjour, Sonia.
00:04:00Nathan Devers, bienvenue.
00:04:02Bonjour, Sonia.
00:04:02Et Régis Le Sommier également nous accompagne.
00:04:04Bonjour, Sonia.
00:04:05Beaucoup de sujets à vous soumettre, pas forcément de hiérarchie.
00:04:09Il y a des sujets brûlants d'actualité.
00:04:10Je viens d'en parler puisqu'on a appris qu'une enseignante, je vous l'ai dit,
00:04:14d'un lycée de Tourcoing, a été frappée par une lycéenne
00:04:16alors qu'elle lui avait demandé d'ôter son voile.
00:04:19L'information a été confirmée par l'ancien ministre de l'Intérieur,
00:04:23qui connaît très bien sa ville de Tourcoing.
00:04:25Le temps de vérifier tout cela et les conditions de cette situation,
00:04:30et puis nous allons évidemment en parler.
00:04:31Ce serait encore une fois une attaque intolérable vis-à-vis de nos enseignants.
00:04:36Mais tout d'abord, je voudrais revenir sur ce qui s'est passé à Marseille
00:04:39parce qu'il y a eu un mot qui a été utilisé hier sur notre antenne,
00:04:43à Midi News, par l'essayiste Laurent Aubertin, qui a beaucoup interpellé.
00:04:46Je lui ai demandé, Marseille, je rappelle ce qui s'est passé,
00:04:50un tueur à gage de l'âge de 14 ans qui a été recruté depuis une prison
00:04:54par un commanditaire pour exécuter un contrat.
00:04:58Il s'est trompé puisqu'au départ il a visé mortellement à bout portant
00:05:01un chauffeur de VTC, père de famille, etc.
00:05:04Et puis, quand on a posé la question à Laurent Aubertin,
00:05:07je lui dis chaque jour, il y a à chaque fois un palier,
00:05:09comment vous décrivez cette situation ?
00:05:12On l'écoutera dans quelques instants.
00:05:14Vous nous direz si vous partagez ce diagnostic.
00:05:15Mais tout d'abord, le rappel de ces faits avec Florian Tauret.
00:05:21C'est depuis cette prison que l'adolescent de 14 ans suspecté
00:05:24d'avoir abattu un chauffeur VTC à Marseille a été recruté.
00:05:28Ce vendredi, le jeune homme est contacté sur les réseaux sociaux
00:05:31par un homme incarcéré.
00:05:32Pour 50 000 euros, ce dernier lui donne une mission,
00:05:35tuer un membre d'un gang rival.
00:05:37Le procureur de Marseille s'inquiète de cette dérive des adolescents.
00:05:41Perte totale de repères qui va faire que des jeunes garçons
00:05:46vont répandre à des annonces, non pas pour aller faire les vendages
00:05:51ou même pour vendre de la résine de cannabis sur une pointe de deal,
00:05:56mais pour aller ôter la vie d'autrui sans aucun remords.
00:06:00L'adolescent prend ensuite un VTC pour exécuter son contrat.
00:06:03Il demande au chauffeur de le déposer et de l'attendre.
00:06:06Celui-ci refuse et le jeune homme de 14 ans le tue d'une balle dans la tête.
00:06:10Âgé de 36 ans, la victime n'avait pas de lien avec le trafic de drogue.
00:06:14Le commanditaire, qui a été déféré, était quant à lui
00:06:17déjà bien connu des services de police.
00:06:19Il a, malgré son jeune âge, une quinzaine de condamnations
00:06:24et il est actuellement en détention provisoire à Marseille
00:06:28pour des infractions à la législation sur les stupéfiants
00:06:30et une association de malfaiteurs.
00:06:34Dimanche soir, le présumé tueur à gage a été placé en détention provisoire
00:06:38dans le quartier pour mineurs d'une prison de la région.
00:06:42Je vous le disais, comment vous vous qualifiez de telle situation ?
00:06:46Parfois les mots manquent.
00:06:47Écoutons ce qu'a dit l'essayiste hier, Laurent Oberthon,
00:06:49auteur notamment de la France orange mécanique ou encore son dernier ouvrage,
00:06:53Guerre.
00:06:55Je pense que le plus approprié, c'est de parler de tiers-monde
00:06:57parce qu'on a des scènes dignes du tiers-monde
00:07:01et Marseille est en train de devenir une ville du tiers-monde.
00:07:05C'est un laboratoire du narcotrafic, d'effets absolument épouvantables.
00:07:10On peut commander des tueurs de 14 ans.
00:07:14On peut organiser de tels massacres.
00:07:17Comme l'a dit le criminologue Xavier Hofer,
00:07:19dans ces fameux quartiers nord de Marseille,
00:07:21on a un taux d'homicide qui est comparable à celui du Brésil ou du Nicaragua.
00:07:25Et on a vu cette situation arriver.
00:07:28Il y a quelques mois encore, M. Darmanin s'est déplacé à Marseille
00:07:31pour nous dire que ça allait beaucoup mieux grâce aux Jeux olympiques.
00:07:34Mais maintenant que les Jeux sont terminés, les affaires reprennent
00:07:37et on ne voit vraiment aucun moyen d'endiguer ce phénomène.
00:07:45Une ville du tiers-monde.
00:07:46Est-ce que vous reprenez à votre compte cette expression, Georges Fenech ?
00:07:49Je comprends parfaitement ce que veut dire Laurent Bertone,
00:07:53qui a été visionnaire à un certain moment d'ailleurs.
00:07:56Mais ce n'est pas le terme que j'employerais pour Marseille.
00:07:58C'est une ville française.
00:07:59Ce n'est pas une ville du tiers-monde.
00:08:01C'est une ville qui est devenue aujourd'hui,
00:08:03une plaque du narcotrafic.
00:08:04Ça, c'est évident.
00:08:05Enfin, ça fait déjà un certain nombre d'années.
00:08:07Et avec aujourd'hui des délinquants, des criminels de plus en plus jeunes
00:08:12qu'on ne voyait pas.
00:08:13Vous savez, moi, si je fais appel à mon expérience professionnelle,
00:08:15j'ai déjà été instruction pour mineurs pendant longtemps.
00:08:18Dans une ville importante aussi, Lyon, où il y avait du trafic, du narcotrafic.
00:08:22Je n'ai pas du tout le souvenir d'avoir eu une seule affaire de ce type,
00:08:26c'est-à-dire un crime que je qualifie, moi, un crime gratuit.
00:08:29Parce qu'il n'était pas, le chauffeur du VTC n'était pas mêlé à ce trafic.
00:08:33Il ne présentait pas un danger pour ces mineurs.
00:08:35Il l'a tué.
00:08:35Il ne voulait pas obéir à ceci.
00:08:37Il l'a tué, voyez-vous.
00:08:38Donc, on est effectivement dans une perte de repère totale
00:08:42d'une geste sur lequel il faut vraiment s'interroger de toute urgence,
00:08:45si c'est encore temps.
00:08:47Alors, on va poser les questions.
00:08:48On va écouter un autre extrait.
00:08:50Vous allez réagir, Judith Vaintraub.
00:08:51Écoutons ce que dit Laurent Bertrand sur la paralysie des pouvoirs publics.
00:08:54Vous dites, Georges, il faut réagir.
00:08:56Et vous avez raison, évidemment, de le dire.
00:08:57Quel sursaut ?
00:08:58Et est-ce qu'il est encore temps ?
00:09:00Écoutons-le.
00:09:02Je pense que la classe politique a pris cette habitude de communiquer,
00:09:07d'aller jeter quelques milliards sur le problème en espérant,
00:09:11en espérant que, comment dire, faire durer,
00:09:14faire que vogue la galère encore un peu plus longtemps
00:09:17et qu'on les critique un petit peu moins.
00:09:19Mais malheureusement, la réalité, la réalité les rattrape.
00:09:23Et je pense qu'aujourd'hui, la paralysie des pouvoirs publics
00:09:27repose sur ce risque d'émeutes quasi permanents.
00:09:32On sait très bien que ces gangs ont les moyens.
00:09:34Justement, on voit qu'ils peuvent faire exécuter des contrats à des gamins de 14 ans.
00:09:40Donc, ils ont tout à fait les moyens de mettre ces gamins dans la rue,
00:09:43de fomenter des émeutes, des troubles de grande ampleur.
00:09:48Et le gouvernement est terrorisé par ça.
00:09:50Et c'est pour ça qu'il fait tout pour apaiser plutôt que pour affronter, se confronter.
00:09:56Il va plus loin, il dit qu'il y aurait une sorte, si je traduis ses mots,
00:09:59il y a pas besoin de traduction, oui, mais d'armée aussi, d'armée de jeunes
00:10:04qui seraient facilement manipulables et qui pourraient descendre dans la rue
00:10:07et créer des grands troubles.
00:10:08Mais je partage tout à fait ce qu'a dit Georges,
00:10:11y compris d'ailleurs sur le côté visionnaire de ce qu'a écrit Laurent Berton,
00:10:16puisque la France orange mécanique, il y a plus de 10 ans, c'est en 2013.
00:10:20En revanche, je ne suis pas du tout d'accord quand il nous compare à un pays du tiers-monde.
00:10:25Pourquoi ? Parce qu'il me semble qu'un pays du tiers-monde,
00:10:28c'est caractérisé par l'extrême dénuement, l'extrême manque de moyens.
00:10:33La police chez nous, la justice chez nous, manque de moyens, mais quand même, on en a.
00:10:39Et ça résulte en grande partie du choix budgétaire que nous faisons.
00:10:43Et la deuxième caractéristique souvent dans les pays du tiers-monde,
00:10:48pas tous, mais souvent, c'est la corruption.
00:10:50Malgré le cri d'alerte poussé par les magistrats marseillais
00:10:55qui ont été auditionnés au Sénat, on n'en est pas là.
00:11:00Il ne faut pas exagérer, on n'en est pas là en France.
00:11:03Mais la question, c'est dans combien de temps on y sera ?
00:11:04Et qu'est-ce qu'on fait pour ne pas y être ?
00:11:06Si ce n'est pas ça, ce n'est pas l'extrême dénuement, ce n'est pas une totale corruption.
00:11:12Qu'est-ce que c'est et qui n'est pas cité par Laurent Berton ?
00:11:15Peut-être un peu la peur, mais c'est surtout l'idéologie.
00:11:20Vous nous avez montré un sujet sur l'assassin présumé,
00:11:27qui a à son actif, nous l'avons dit, 15 condamnations malgré son jeune âge.
00:11:33On retombe sur le débat, sur le parcours délinquant,
00:11:38qui n'est pas arrêté à la première infraction,
00:11:41ni à la quatorzième visiblement, puisque c'est la quinzième.
00:11:45Alors, justement, sur ce parcours, je voudrais qu'on écoute,
00:11:47parce qu'il y a une question de volonté, d'idéologie et de moyens.
00:11:50Les policiers vous disent, mais là, ce n'est plus notre ressort.
00:11:53Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse de plus ?
00:11:55D'autant qu'ils ont, et d'ailleurs, c'est un ministre de l'économie qui l'a dit,
00:11:58M. Bruno Le Maire, qui a des éclairs de lucidité quand il est face à une commission au Parlement,
00:12:04a dit qu'ils ont plus de moyens que l'État.
00:12:07C'est ce qu'a dit également Rudi Mana, syndicaliste.
00:12:09Écoutons-le.
00:12:11Vous les affrontez 100 fois, et 4 que 29 fois, ils vont gagner,
00:12:15parce qu'ils ont plus de moyens que nous,
00:12:17ils ont plus de moyens humains que nous,
00:12:19ils ont plus de moyens technologiques que nous.
00:12:22Donc, malgré nos efforts, malgré notre courage, malgré notre détermination,
00:12:27on arrive rarement à gagner la guerre.
00:12:29Il faut bien comprendre que ce choc d'autorité,
00:12:32dont Alliance appelle de ses voeux depuis maintenant plusieurs mois,
00:12:36il faut le mettre en application, on en a marre des mots MOTS.
00:12:39Maintenant, il faut passer aux actes.
00:12:41Il faut passer aux vrais actes, et il faut donner des vrais moyens.
00:12:45– Simplement, choc d'autorité, je vais ajouter une information,
00:12:47d'ailleurs CNews, le commanditaire présumé, depuis sa prison,
00:12:51il avait 4 téléphones, pas 1, pas 2, pas 3, 4, 4, dans la cellule.
00:12:56Alors même chose, les surveillants pénitentiaires, ils disent,
00:12:58non, on n'en peut plus, d'ailleurs, comment on en recrute encore en France,
00:13:01c'est une véritable question.
00:13:03Choc d'autorité, déjà 4 téléphones.
00:13:06– Non mais on nage, effectivement, dans des films.
00:13:10En fait, la vérité sur Marseille, c'est que dès qu'on touche à Marseille,
00:13:16il y a quand même un degré de violence, il y a un degré de gravité,
00:13:20un degré d'ampleur du trafic supplémentaire.
00:13:23– Pourquoi pas par rapport à d'autres villes, oui, c'est intéressant.
00:13:25– C'est intéressant parce que je pense que les groupes ou les gangs,
00:13:30on ne devrait pas les appeler des gangs,
00:13:31parce qu'aujourd'hui, c'est des véritables cartels,
00:13:33la mafia des Z, les Blacks, le clan Yoda,
00:13:36qui sont ceux qui tiennent Marseille, ont une envergure quasi internationale.
00:13:41Il y avait eu, d'ailleurs, entre la mafia des Z et le clan Yoda,
00:13:46une bagarre à Bangkok entre deux chefs
00:13:52qui s'étaient terminés par des morts à Marseille.
00:13:56Donc, si vous voulez, il y a une dimension totalement…
00:13:57Ces gens-là, en fait, échappent complètement à des juridictions françaises.
00:14:02On n'est pas vraiment dans… Et je vous donne un exemple.
00:14:05Souvenez-vous, il est toujours, d'ailleurs, dans la nature,
00:14:07Mohamed Amra, l'évasion spectaculaire avec le fourgon,
00:14:12deux surveillants qui sont abattus, comme en deux sang-froids,
00:14:16par des gens cagoulés qui récupèrent Mohamed Amra d'un fourgon à Rouen.
00:14:22Et en fait, quand on regarde le parcours de ce délinquant trafiquant de drogue,
00:14:26à partir du moment où il reste dans la sphère normande,
00:14:29si vous voulez, il est condamné, il a quelques…
00:14:32Voilà, à partir du moment où il touche à Marseille,
00:14:35il devient un véritable tueur à gage, recruté par Marseille
00:14:38pour faire ce qu'on appelle des opérations barbecue,
00:14:40c'est-à-dire retrouver des gens qui n'ont pas livré leur cargaison et les exécuter.
00:14:46C'est exactement ce qui s'est passé avec ce jeune qui est recruté.
00:14:49D'ailleurs, je crois que c'est la mafia des Z, justement,
00:14:51qui recrute ce jeune pour liquider quelqu'un d'un gang rival.
00:14:57On est dans la Colombie de Pablo Escobar.
00:15:00C'est comme ça qu'il faut l'aborder et c'est comme ça, je pense,
00:15:03qu'il faut la traiter à la fois du point de vue de la police
00:15:08et aussi du point de vue de la justice.
00:15:10C'est-à-dire qu'en fait, on est dépassé.
00:15:11Quand Bruno Le Maire dit qu'ils ont plus de moyens que nous, pourquoi ?
00:15:15Parce que le trafic est devenu tentaculaire,
00:15:17parce que le trafic génère chaque année plus d'argent.
00:15:21Tandis que la police française et la justice, ils n'ont toujours que la même somme.
00:15:25Ils n'ont toujours que les mêmes moyens, minimum, pour...
00:15:28Moi, quand j'ai entendu Laurent Oberton, j'ai pensé aussi à autre chose.
00:15:32Je pensais que c'était une donnée dont il faut parler.
00:15:34Quand il fait référence à d'autres parties du monde,
00:15:36ça veut dire qu'il parle d'autres cultures également.
00:15:38Je pense qu'il parle du Brésil plus que de pays émergents,
00:15:41plus que... En fait, quand on dit le terme tiers monde...
00:15:42Mais il s'en importe aussi. Je ne pointe personne,
00:15:44mais je dis certaines cultures de la violence aujourd'hui
00:15:47qui sont enquistées dans le territoire.
00:15:51Parce que Marseille... Pourquoi Marseille est un écosystème ?
00:15:54Marseille a même été qualifiée de narco-ville
00:15:56par un des magistrats dont on parlait tout à l'heure.
00:15:58C'est quand même un signe, une narco-ville.
00:16:01C'est-à-dire qu'on n'est pas loin du narco-État.
00:16:03Puisqu'on parle de Marseille, on fait un bond en arrière de plus de 50 ans.
00:16:08C'était la French Connection.
00:16:09C'est vrai.
00:16:10C'est à cette époque-là que les Américains vont créer
00:16:14la Drug Enforcement Administration,
00:16:17c'est-à-dire l'agence nationale fédérale qui va lutter contre la drogue.
00:16:21C'est quoi, la DEA ?
00:16:23La DEA, c'est 80 bureaux dans les pays étrangers.
00:16:28C'est plus de 2 milliards de budget.
00:16:31Comparé avec ce que nous, nous avons, qui s'appelle,
00:16:33mais je pense que vous n'en avez peut-être pas entendu parler,
00:16:36la Mildeca, c'est-à-dire la mission internationale de lutte
00:16:39contre les attitudes addictives et la drogue, quelque part quand même,
00:16:43qui est présidée par un médecin.
00:16:44C'est-à-dire l'orientation qui est faite,
00:16:46plutôt santé plutôt que répression.
00:16:49Et donc, nous ne sommes pas équipés au niveau national d'institutions
00:16:57qui, effectivement, soient en mesure de faire la guerre au narcotrafic.
00:17:02Le garde des Sceaux, M. Eric Dupond-Moretti,
00:17:05avant de quitter le gouvernement,
00:17:07a lancé l'idée de la création d'un parquet national anti-criminalité
00:17:13dédié à cette...
00:17:13Avant de partir.
00:17:14Bravo, tant mieux !
00:17:16C'était temps, je veux dire.
00:17:17Malheureusement, il y a eu la dissolution
00:17:19et pour l'instant, on ne voit rien à l'arrivée.
00:17:21Mais tant qu'on n'aura pas organisé, si vous voulez, notre pays
00:17:24de cette manière-là, on aura, malheureusement, ce genre de choses.
00:17:27C'est une question existentielle.
00:17:29Il veut dire que ce n'est pas la question des moyens qui font,
00:17:31c'est la question de la pertinence de diagnostic et de la volonté politique.
00:17:35Mais dites-moi, même avec la meilleure volonté politique,
00:17:37disons, je pense qu'on peut reprocher beaucoup de choses
00:17:40qu'un certain Laufon à Bruno Retailleau,
00:17:41mais pas sa volonté politique.
00:17:43Est-ce qu'on a les moyens, avec notre État de droit, du droit,
00:17:46choisissez comme vous voulez l'exprimer,
00:17:48de lutter contre une telle puissance, une telle force ?
00:17:50Moi, j'ai toujours posé la question, s'il y a 14 ans,
00:17:53imaginez, 14 ans, vous avez des adolescents autour de vous,
00:17:55vous êtes capable, à bout portant,
00:17:58parce que vous avez été recruté sur les réseaux sociaux,
00:18:00sans aucun contact avec la personne,
00:18:02de mettre une balle dans la tête, en l'occurrence d'un père de famille,
00:18:05qu'est-ce que vous devenez ? Quel adulte vous devenez ?
00:18:07Je veux dire, est-ce qu'on peut parler de réinsertion ?
00:18:09Qu'est-ce que vous devenez, 10 ans après ?
00:18:11Vous avez parfaitement raison de poser cette question.
00:18:14Il me semble qu'un des mots importants du diagnostic,
00:18:16mot MOTS, c'est celui que vous avez employé,
00:18:19c'est le mot de mafia.
00:18:20Nous avons affaire à l'émergence d'un phénomène mafieux en France.
00:18:24Dire mafia, ça veut dire quoi ?
00:18:26Dire que ce n'est pas seulement des trafiquants,
00:18:27c'est que ce sont des organisations qui, à certains égards,
00:18:32concurrencent l'État et qui constituent une sorte de pacte Faustien
00:18:37avec les individus qui les rejoignent.
00:18:39Elles les prennent extrêmement jeunes, souvent,
00:18:41en leur proposant des sommes absolument faramineuses,
00:18:45alors là, 50 000 euros, mais même, vous savez,
00:18:46c'est très souvent le cas de jeunes de 14-15 ans
00:18:49qui sont guetteurs pour un salaire de 3 000 euros par mois.
00:18:52Et les jeunes, à partir de là, ils rentrent dans une logique
00:18:56qui va se solder par la prison ou par la mort ou par les deux.
00:18:59Et ce qu'il faut voir, à mon avis, par-delà la dimension morale,
00:19:02parce qu'évidemment, quand on voit des faits de cette nature,
00:19:04on est saisi par la monstruosité,
00:19:06mais ce qu'il faut voir derrière cette dimension morale,
00:19:08c'est qu'il y a une rationalité dans leur comportement.
00:19:10Ça veut dire qu'ils partent du principe que s'ils vont faire X années de prison,
00:19:14mais que derrière, ils ont pu épargner X dizaines de milliers,
00:19:17parfois plus, X centaines de milliers d'euros.
00:19:20Si vous voulez, ils ont une logique où la prison fait partie
00:19:23d'une sorte de parcours presque de rentabilité.
00:19:25Et derrière ça, on en revient toujours à la même question.
00:19:28Quand il y a des armes qui permettent de tuer des gens,
00:19:30de faire couler du sang gratuitement,
00:19:32ce pauvre chauffeur VTC à Marseille,
00:19:33ces armes, elles sont achetées avec quel argent ?
00:19:35Qu'est-ce qui permet à ces mafias de concurrencer l'État ?
00:19:38Évidemment, c'est l'argent de la drogue
00:19:39et évidemment, c'est l'argent des consommateurs.
00:19:40Il y a des individus, vous dites des jeunes,
00:19:43mais là, c'est les présumés criminels, vous avez raison.
00:19:46Mais est-ce que vraiment, vous imaginez qu'un adolescent de 14 ans qui a fait ça,
00:19:50quel homme il devient ?
00:19:52Mais moi, ce n'est pas à 14 ans qu'il m'intéresse,
00:19:54c'est avant, ce raisonnement coûte-bénéfice.
00:19:58Effectivement, il est fait, mais il n'est pas fait à 10 ans, 11 ans, 12 ans.
00:20:05Or, je le répète, cet individu a 15 condamnations,
00:20:09elles sont n'actifs.
00:20:11Nous fournissons, par notre laxisme judiciaire,
00:20:17notamment, mais pas seulement en ce qui concerne la justice pour les mineurs,
00:20:21de la main-d'œuvre à ces cartels, à ces mafias.
00:20:24C'est nous qui leur fournissons.
00:20:26Alors, cartel, mafia, il était dans la prison quand même.
00:20:29C'est-à-dire, il a juste eu à recruter,
00:20:31genre, je faisais quand même, c'est-à-dire,
00:20:33que sont devenues nos prisons ?
00:20:35Et moi, je dis souvent, je pense à ces personnels pénitentiaires.
00:20:38Est-ce que vous diriez aujourd'hui à votre enfant,
00:20:41à quelqu'un de votre famille,
00:20:43oui, si tu as l'occasion, tu peux devenir...
00:20:47Non mais, je veux dire...
00:20:49Bah écoutez, je pose la question, d'accord ?
00:20:52Mais quand vous n'avez...
00:20:53C'est-à-dire que ce sont des gens qui n'ont plus le choix,
00:20:54qui vont dans ces métiers-là, c'est extrêmement difficile,
00:20:57c'est pour votre intégrité physique et moralement,
00:20:59pour tenir dans ces environnements.
00:21:01Je veux dire, c'est pas...
00:21:03Et vous êtes mal payés.
00:21:04Je vous permettrais, peut-être, de rappeler un souvenir personnel
00:21:07pour rebondir sur ce que vient de dire Judith.
00:21:10J'ai été, je vous l'ai dit, juge d'instruction mineure.
00:21:13Et je me suis promené à Lyon récemment,
00:21:15face à la passerelle du palais de justice.
00:21:16Je suis interpellé par un type qui me dit,
00:21:20vous êtes le juge Fenech ?
00:21:22Je me retourne, toujours un peu sur mes gardes, oui.
00:21:25Et je vois un type 40 ans, type maghrébin, qui m'interpelle
00:21:29et qui me dit, merci monsieur le juge.
00:21:31Je dis, de quoi ?
00:21:32Il me dit, j'avais 16 ans.
00:21:34Vous êtes le premier qui m'a mis 15 jours en prison.
00:21:36Je m'en souvenais pas, évidemment.
00:21:38Il m'a dit, j'ai compris à ce moment-là.
00:21:40Et j'ai tout arrêté.
00:21:41Je suis père de famille.
00:21:42J'ai trois enfants.
00:21:43Je travaille.
00:21:44Merci monsieur le juge.
00:21:45Et il est parti.
00:21:46C'est tout.
00:21:47Voilà, et des anecdotes comme ça.
00:21:50Mais à partir du moment où vous montrez de la fermeté,
00:21:54tout de suite, au premier acte,
00:21:55vous évitez cet enchaînement et cette dérive
00:21:58vers la très grande délinquance.
00:22:00Alors, il y a un projet dans les cartons.
00:22:01J'ai vu, avant de partir, toujours,
00:22:03c'est toujours avant de partir,
00:22:04je constate qu'il y a des bonnes idées.
00:22:06Premier tiroir du bureau de Gabriel Attal.
00:22:10Monsieur Attal a dit, voilà, on va faire une comparution immédiate
00:22:12et on va rétablir les courtes peines, etc.
00:22:14Mais faites-le, j'allais dire, faites-le
00:22:16parce que vous rendez service à ces jeunes.
00:22:19C'est pas de la répression bête et méchante.
00:22:21Vous leur dites, ah, attention, alors c'est peut-être pas la meilleure,
00:22:24peut-être un centre éducatif fermé.
00:22:25Mais s'il n'y a pas une réponse, tout de suite, immédiate,
00:22:28très proche de la commission des faits,
00:22:30le jeune, dans sa tête, il n'est pas encore mûr.
00:22:32Il pense qu'on le laisse faire, que c'est un encouragement,
00:22:34que c'est une impunité, donc il continue, voyez-vous.
00:22:36Alors, on espère que vous soyez entendus sur tous les sujets.
00:22:39On va marquer une pause et parler des OQTF
00:22:42avec une réunion en ce moment même Place Beauvau
00:22:45avec 21 préfets de Bruno Rotailleur.
00:22:48Vous nous direz, la part de communication,
00:22:49il y en a toujours évidemment, surtout dans ce ministère,
00:22:52et la part de réalité.
00:22:53Par exemple, Bruno Rotailleur, c'est intéressant,
00:22:56s'inspire de Giorgia Meloni, dont beaucoup avaient dit beaucoup de mal.
00:23:00Et force de reconnaître qu'elle l'a,
00:23:02Judith, je le dis, c'est votre contrôle,
00:23:04vous connaissez bien ces sujets, des résultats.
00:23:06Elle a réduit de 65% le flux d'immigrants
00:23:09qui arrivaient par la Méditerranée, 65%.
00:23:12Est-ce que la méthode Meloni est à suivre ?
00:23:14Une courte pause et on se retrouve.
00:23:20Merci d'être avec nous, beaucoup de sujets.
00:23:22On va interroger le volontarisme de Bruno Rotailleur sur les OQTF
00:23:25et plus largement l'immigration clandestine.
00:23:27Nous irons à Tourcoing avec cette enseignante,
00:23:30semble-t-il frappée par une lycéenne
00:23:32parce qu'elle lui a demandé d'ôter son voile.
00:23:34Mais tout d'abord, les titres avec vous, chère Audrey.
00:23:36Et on débute avec cette agression dans le Val-de-Marde.
00:23:38Une femme a été frappée et poignardée par des hommes
00:23:42qui voulaient lui voler son chien.
00:23:44Son berger allemand de six mois a défendu sa maîtresse
00:23:46et a réussi à faire fuir les agresseurs.
00:23:48Une enquête a été ouverte.
00:23:50En Martinique, des nouvelles violences ont eu lieu cette nuit.
00:23:5311 policiers ont été blessés pendant des affrontements avec des militants.
00:23:57Une action de blocage a été menée sur l'un des principaux axes routiers de l'île.
00:24:01Cinq individus ont été interpellés.
00:24:04Enfin, l'armée israélienne a annoncé lancer des opérations
00:24:06contre le Hezbollah dans le sud-ouest du Liban.
00:24:09Tsahal a également déployé une quatrième division dans tout le pays.
00:24:12Benyamin Netanyahou a juré hier de poursuivre le combat
00:24:15contre le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban.
00:24:19Merci Audrey et à tout à l'heure.
00:24:22Nous parlerons, je vous l'ai dit tout à l'heure, de cette enseignante
00:24:25parce qu'il y a de plus en plus de réactions à Tourcoing qui a été violentée.
00:24:29Mais tout d'abord, en interrogeant le volontarisme de Bruno Roteuil,
00:24:32je vous ai posé la question sur la part de communication.
00:24:35On va apporter des précisions sur le cas et quel cas, si je puis dire,
00:24:38du fils d'Oussama Ben Laden, interdit de territoire en France.
00:24:43Alors, le ministre de l'Intérieur se félicite de l'avoir expulsé.
00:24:47En réalité, Régis Sommet, on va s'y arrêter.
00:24:50Il était déjà interdit de territoire, enfin, il a déjà été expulsé.
00:24:54Et là, c'est une OQTF qui vient d'être confirmée.
00:24:58Il était déjà expulsé et il ne peut pas revenir.
00:25:02Il est interdit de territoire.
00:25:04Et Bruno Roteuil dit qu'il a pris une mesure administrative
00:25:08qui est l'interdiction du territoire en France.
00:25:11Pour qu'il ne puisse plus mettre les pieds en France.
00:25:13Alors qu'il y était installé tranquillement, je pense que beaucoup de ceux qui nous regardent
00:25:17n'étaient pas forcément informés que le fils de Ben Laden coulait des jours heureux ici.
00:25:22Il s'est installé depuis, je crois, 2016 ou quelque chose comme ça, si ma mémoire est exacte.
00:25:27Il était dans un petit village de Normandie, Donfront, enfin, une ville.
00:25:30Et il vivait, il était devenu artiste peintre.
00:25:33Alors, ce qui est intéressant dans son parcours, si je peux en dire quelques mots,
00:25:36c'est qu'il a été dans les camps d'Al-Qaïda, en effet,
00:25:40à l'époque où son père était au Soudan, entre 1992 et 1996.
00:25:45Mais ensuite, quand Ben Laden a rejoint à l'invitation du Mullah Omar l'Afghanistan,
00:25:51là où il a fait le djihad, au moment où le Mullah Omar est arrivé au pouvoir
00:25:54et Al-Qaïda a constitué ses camps sur le territoire afghan
00:25:58dans lesquels seront recrutés les terroristes du 11 septembre,
00:26:02eh bien, il n'a pas suivi son père.
00:26:04Il est retourné en Arabie Saoudite, à Jeddah, il est devenu entrepreneur.
00:26:07Donc, il s'est écarté de son père.
00:26:10Et ce qui est le problème, le contentieux qu'on a avec lui aujourd'hui,
00:26:14quand il était en Normandie, personne ne lui reprochait rien.
00:26:17Il disait, je me suis éloigné, mon père, je condamne, etc.
00:26:22Le jour anniversaire de la mort de son père, en 2021, le 2 mai 2021,
00:26:27il fait un tweet où il explique que son père incarne le sang des martyrs.
00:26:32Donc, il fait l'éloge de son père.
00:26:35Immédiatement, il est accusé d'éloge du terrorisme.
00:26:38Ce qui n'était pas du tout le cas avant.
00:26:39Donc, c'est quelqu'un, donc, évidemment...
00:26:40Il est marié à une ressortissante britannique ?
00:26:42Oui, tout à fait.
00:26:43Pourquoi on l'a accueilli en France ?
00:26:45Peut-être qu'il aurait pu avoir un parcours, j'allais dire, sous les radars.
00:26:49Je crois que c'est grâce à sa femme qu'il a pu régider en France, il me semble.
00:26:54Alors, je ne sais pas si la nationalité...
00:26:56Liberté de circulation, remarqué.
00:26:57Oui, tout à fait.
00:26:58Ils se sont installés ensuite au Qatar.
00:27:00Et ensuite, ils sont d'abord allés au Royaume-Uni,
00:27:04ensuite au Qatar et ensuite, ils se sont installés en Normandie.
00:27:06On en parle, mais c'est l'arbre qui cache la forêt
00:27:08puisqu'on va en venir véritablement aux OQTF.
00:27:10En ce moment, le ministre de l'Intérieur réunit 21 préfets.
00:27:13Alors, le chiffre est assez impressionnant puisqu'on dit 21 préfets,
00:27:16mais parce qu'ils représentent des territoires, évidemment.
00:27:20Frontaliers, la plupart.
00:27:22Exactement.
00:27:23Et donc, on va voir les consignes qui seront données à ces préfets
00:27:27et en particulier, Bruno Rotailleau,
00:27:29qui a dans le viseur les associations d'aide aux migrants.
00:27:32On en a parlé, vous vous souvenez, ici même, quand il a eu cet individu,
00:27:35c'était incroyable comme histoire, c'est kafkaïen,
00:27:37dans les CRAS, dans les centres de rétention administrative.
00:27:39On avait insisté sur le rôle de ces associations et des avocats,
00:27:43même si c'est leur métier.
00:27:45Bruno Rotailleau veut engager une action de fermeté
00:27:48par rapport à ces organisations.
00:27:49Regardez.
00:27:51Dans la ligne de mire de Bruno Rotailleau, figurent cinq associations.
00:27:55Elles se partagent la mission d'information et d'aide à l'exercice
00:27:58du droit des migrants en centres de rétention administrative.
00:28:02L'ASIMAD, France Terre d'Asile, l'ASFAM, Groupe SOS Solidarité,
00:28:06Forum Réfugiés et Solidarité Mayotte.
00:28:09Mandatées par l'État, elles sont souvent accusées de tout faire
00:28:12pour empêcher l'éloignement des étrangers.
00:28:14L'État confie les étrangers qu'il souhaite éloigner
00:28:18à des associations dont le but affiché est d'empêcher
00:28:22l'exécution des lois en matière d'immigration.
00:28:23Donc il y a une forme d'auto-sabotage de l'État
00:28:26quand il confie cette assistance juridique à ces associations.
00:28:28Le ministre de l'Intérieur a réagi dans le Figaro.
00:28:31Je considère que le Conseil juridique et social
00:28:33aux personnes retenues dans les CRAS relève de l'Office français
00:28:37de l'immigration et de l'intégration et non des associations
00:28:40qui sont juges et partis.
00:28:42Des propos sur lesquels est revenu le président d'honneur
00:28:44de la Ligue des droits de l'homme.
00:28:45L'Office français d'immigration et d'intégration
00:28:48dont parle M. Retailleau dépend du ministère de l'Intérieur
00:28:53et que lui alors serait effectivement jugé parti.
00:28:55Comme chacun le sait, ce sont les préfets qui prennent
00:28:59des décisions tendantes à placer les étrangers
00:29:04dans ces centres de rétention, donc c'est tout l'inverse.
00:29:07L'immigration, le locataire de la place Beauvau
00:29:10en a fait son cheval de bataille.
00:29:11Il a déjà fait part de son intention de rétablir un délit
00:29:14de séjour irrégulier ou encore de renforcer les contrôles
00:29:17aux frontières.
00:29:19Est-ce que vous pourriez nous expliquer, Judith Wintraub,
00:29:21de quoi il s'agit ?
00:29:22C'est le Conseil juridique qu'apportent ces associations ?
00:29:26Exactement, l'État s'est défaussé de la prise en charge
00:29:32des demandeurs d'asile sur des associations,
00:29:35pensant à l'époque, et j'avais fait une interview
00:29:37de Patrick Stefanini qui était secrétaire général
00:29:40du ministère de l'immigration et de l'intégration,
00:29:46de l'intérieur de l'immigration.
00:29:47Je ne me rappelle plus l'intitulé du ministère
00:29:49de Brice Hortefeux, bref, c'était...
00:29:51Les deux devraient aller ensemble, en tout cas.
00:29:53Oui, le grand spécialiste de l'immigration m'avait dit,
00:29:56publiquement, dans l'interview, on s'est défaussé
00:29:59de la prise en charge des demandeurs d'asile
00:30:01sur les associations, pensant que ça nous coûterait moins cher,
00:30:05que ça coûterait moins cher à donner au public.
00:30:07Finalement, ça coûte aussi cher, il y a environ
00:30:11un milliard d'euros chaque année qui sont donnés
00:30:15à ces associations, et en plus, on se tire une balle
00:30:18dans le pied puisque ces associations cherchent
00:30:21comment utiliser la loi pour nous empêcher
00:30:24de contrôler la politique migratoire.
00:30:27Un chiffre, la partie contentieuse des tribunaux
00:30:31administratives est occupée à 40% par le droit des étrangers
00:30:39sous OQTF, et en appel, c'est 60%.
00:30:44Alors, quand on parle de justice débordée,
00:30:46voilà un exemple.
00:30:47C'est l'État qui a donc délégué.
00:30:49De quoi on parle ?
00:30:50On parle essentiellement de la CIMAD,
00:30:53cette association qui a 200 salariés, à peu près,
00:30:562000 bénévoles, et qui a une vingtaine de bureaux
00:30:58dans des cras.
00:30:59La CIMAD est financée par des subventions de l'État,
00:31:04par des fonds européens, par des dons.
00:31:06Donc, c'est une association puissante
00:31:08et qui a des moyens.
00:31:10Qu'est-ce qui se passe ?
00:31:11Ça a été très bien dénoncé d'ailleurs par Didier Leschi,
00:31:14qui n'est pas...
00:31:15Qui est président, justement, de l'OFI.
00:31:19Auquel Bruno Rotailleau veut confier l'aspect juridique des choses.
00:31:23Qui n'est pas un extrémiste, de loin de là.
00:31:26Monsieur Didier Leschi, que je connais.
00:31:27Il a dénoncé dans un livre, d'ailleurs.
00:31:29Voilà comment ça se passe.
00:31:31L'État prend une mesure de rétention administrative
00:31:34et on les confie tout de suite à une association
00:31:37qui est financée par l'État, en gros,
00:31:39pour trouver le moyen d'en sortir le plus vite possible
00:31:42en cherchant la moindre faille juridique.
00:31:44Ce n'est même plus de l'assistance juridique,
00:31:46c'est de l'assistance juridique, c'est du militantisme,
00:31:49sous couvert...
00:31:50Ils sont très, très bons.
00:31:51Ah mais ils sont très bons.
00:31:52D'accord, mais ils contournent...
00:31:54Ils n'enfreignent pas la loi.
00:31:55Je sais bien, enfin, ils contournent un peu la volonté...
00:31:57Mais c'est du militantisme, comprenez bien.
00:31:59Ils utilisent la loi.
00:32:00Voilà, donc que propose M. Otaïoui ?
00:32:03Il a entièrement raison.
00:32:04C'est que cette assistance juridique relève des pouvoirs publics,
00:32:07effectivement, et non plus d'associations
00:32:09qui soient financées par les pouvoirs publics.
00:32:10Contournement aux volontés populaires,
00:32:12parce que j'imagine, là, on parle d'individus quand même
00:32:14qui sont en situation irrégulière,
00:32:15qui pour certains sont des profils dangereux,
00:32:18en tout cas sous le QTF, ou menacent.
00:32:19Mais vous savez, c'est ces fameuses associations
00:32:21qui leur fabriquent des histoires,
00:32:22et puis il y a des histoires types par pays.
00:32:24C'est des vices de procédures qui sont exploités, etc.
00:32:26On attend de voir...
00:32:27Ce qui est incroyable, pardonnez-moi,
00:32:28c'est qu'à chaque fois, c'est l'État, en réalité,
00:32:31c'est l'État qui a délégué sa mission.
00:32:33C'est comme quand on parle de perte de souveraineté,
00:32:36mais si on l'a perdue, c'est qu'on l'a peut-être transférée aussi.
00:32:38C'est ça qui est assez pésifiant à chaque fois.
00:32:41Oui, vous avez raison.
00:32:42Alors ensuite, si cette assistance juridique
00:32:46est fournie directement par l'État,
00:32:48il me semble important, comme le disait
00:32:49le président de la Ligue des droits de l'homme dans votre sujet,
00:32:51que ce soit quand même une instance qui soit indépendante,
00:32:54si vous voulez, qu'il n'y ait pas ce côté juge et parti,
00:32:56où ça dépend in fine du ministère de l'Intérieur.
00:32:59Ce qu'il faut, à mon avis, rappeler.
00:33:00Moi, j'entends ce que vous dites sur le fait qu'il peut y avoir
00:33:03une tendance à vouloir identifier tout de suite les petites failles,
00:33:05un peu sur la modalité du vice de procédure.
00:33:08On ne peut même pas leur reprocher, c'est leur travail.
00:33:10D'accord, mais ensuite, il me semble important sur le principe
00:33:13que chaque individu, même des migrants,
00:33:16enfin, je veux dire autant que n'importe qui,
00:33:18soit, si vous voulez, couvert par la loi
00:33:21ait pu s'avoir le droit à des recours.
00:33:22Et en rappelant une chose importante,
00:33:24c'est que les OQTF ne visent pas.
00:33:27Il y a à peu près, je crois, 7% des gens qui sont visés par une OQTF
00:33:32qui présentent un profil dangereux
00:33:33et qui ont commis des actes de délit, etc. ou plus.
00:33:36Mais dans la majorité des cas, les OQTF,
00:33:38c'est une obligation de quitter le territoire
00:33:40qui ne vaut pas forcément une expulsion définitive
00:33:42parce qu'il y a des recours.
00:33:43Ce n'est pas des honnêtes citoyens.
00:33:44Ah si, il y a des gens qui travaillent.
00:33:45Vous avez une obligation de quitter le territoire,
00:33:47alors que tout va bien.
00:33:48Il y a à peu près 7% des gens qui sont visés par des OQTF
00:33:51qui ont commis des délits.
00:33:52Ce n'est pas des centres de rétention.
00:33:53Ils sont dans des crânes.
00:33:54Souvent, vous avez des gens où ceux dont on parle ne sont pas dans des crânes.
00:33:59Ceux qui sont dans les crânes sont des dangereux
00:34:00ou ceux qui ont été condamnés.
00:34:01Je ne vais pas vous parler des recours en contention
00:34:04au tribunal administratif.
00:34:0680% des OQTF sont confirmés.
00:34:1080%.
00:34:11Oui, moi je voulais juste préciser d'ailleurs
00:34:13que dans le cas de l'assassinat de la petite Philippine,
00:34:18il s'agissait d'une personne qui était en crâne
00:34:21et qui venait d'être libérée après avoir été en prison.
00:34:24Ce qui est souvent d'ailleurs un parcours classique.
00:34:27Moi, j'ai visité un crâne l'année dernière
00:34:29et à l'époque où je le visitais,
00:34:31on nous expliquait qu'à Lille, je crois,
00:34:34un certain nombre d'individus avaient été remis en liberté
00:34:37à cause d'un vice de forme lié à des téléphones
00:34:40à l'intérieur du crâne qui ne fonctionnait pas.
00:34:43Donc, on a estimé qu'ils ne pouvaient pas joindre leur avocat, etc.
00:34:47Et donc, ils ont été remis dehors.
00:34:48Et de toute façon, ils sont remis dehors au bout de 90 jours.
00:34:53C'est-à-dire, au bout de trois mois, ils sont remis dehors.
00:34:55Donc, ils savent tous, quand vous discutez avec eux,
00:34:58que de toute façon, très peu risquent l'expulsion.
00:35:02Et même, ils vous disent, si nous sommes expulsés,
00:35:05nous reviendrons parce qu'on n'a plus de racines en Tunisie.
00:35:08On n'a plus...
00:35:09Et on se rend compte finalement qu'en discutant avec beaucoup...
00:35:13Moi, j'avais passé deux heures à discuter avec eux.
00:35:15Et donc, j'avais compris que la plupart, d'abord,
00:35:18c'était des gens qui souffraient de...
00:35:20C'était à la limite de la clochardisation.
00:35:22C'était des gens qui avaient commis des larcins sur la voie publique,
00:35:25qui avaient été arrêtés.
00:35:27Et on s'était rendu compte qu'ils n'avaient pas de papier,
00:35:29qu'ils n'étaient plus en règle, etc.
00:35:30Donc, ils avaient atterri dans le crâne.
00:35:32Mais au bout de trois mois, on les expulse.
00:35:35– Mais imaginez juste un instant, pardonnez-moi,
00:35:37ceux qui nous regardent et qui ont leur papier en règle,
00:35:42qui sont aux Français de Franche d'Asse,
00:35:43qui ont été naturalisés ou qui attendent plutôt leur...
00:35:45Qu'est-ce qu'ils se disent ?
00:35:46– Je dis, regardez, il est en situation irrégulière.
00:35:49Il est protégé par des sanctions.
00:35:51On lui trouve toutes les petites failles pour rester...
00:35:54Je suis sûre, moi, vous m'amenez à parler du cas.
00:35:57Moi, j'ai, après mes études, je suis restée sans papier quelques temps,
00:36:02parce qu'il a fallu que je prouve que parce que j'étais en thèse,
00:36:05je n'étais pas en situation irrégulière,
00:36:06que je devais avoir mes papiers.
00:36:07On ne me l'a pas renouvelé.
00:36:09Je me dis, on essaye de faire le maximum.
00:36:12Donc, je me mets dans la peau de ces gens qui font tout ce qu'ils peuvent.
00:36:16– Il y en a d'autres qui sont en règle et d'autres qui contournent tout.
00:36:19Et à qui on va dire, non, mais il faut préserver vos droits.
00:36:21Ah, mais il faut que vous soyez représentés.
00:36:23Mais attention.
00:36:24Ah non, mais je comprends, Nathan.
00:36:26Mais à un moment, on a envie de dire, bon ben, à un moment, non.
00:36:29– Non, mais ça, c'est une réforme des critères.
00:36:31Il faut beaucoup moins de critères.
00:36:36La loi d'Armanin, on avait réduit le nombre.
00:36:40Ce n'est pas assez.
00:36:41Il y en a encore beaucoup trop.
00:36:43Il faut beaucoup moins de délai, beaucoup moins de retour.
00:36:46Il y a régulière.
00:36:47– Moi, je suis très radicale.
00:36:48– Ça devrait être un délit.
00:36:49– Je suis très radicale.
00:36:50– Déjà.
00:36:51Mais ça passe par une loi.
00:36:52Il n'y a pas de majorité.
00:36:53– Moi, j'ai toujours pensé qu'il fallait déjudiciariser ce contentieux.
00:36:57Voilà.
00:36:58C'est-à-dire qu'il ne faut plus que le juge judiciaire intervienne.
00:37:01Des ressortissants étrangers sur le tétoin, ça relève du ministère de l'Intérieur.
00:37:05Ça relève de la puissance publique.
00:37:07S'il y a un recours à faire, c'est dans le juge administratif, point barre.
00:37:10Qu'est-ce que vient faire le juge judiciaire ?
00:37:12C'est mon sentiment.
00:37:13Je l'ai été, JLD.
00:37:14J'ai bien vu.
00:37:15On nous amène des procédures.
00:37:16Voilà.
00:37:17On signe.
00:37:18On ne signe pas.
00:37:19Suivant ses opinions, suivant son idéologie.
00:37:22Voilà.
00:37:23Il y a des juges qui ont tendance à maintenir en rétention.
00:37:26D'autres qui ont tendance à relâcher, soit avec une assignation à résidence.
00:37:30Je veux dire, c'est un contentieux, comme en Grande-Bretagne,
00:37:32qui ne devrait relever que du droit administratif et du juge administratif.
00:37:35– Mais tous les tribunaux administratifs sont déjà embolisés par les contentieux.
00:37:38– Oui, mais il faut rationaliser aussi…
00:37:40– Vous voulez rajouter encore l'infernal.
00:37:41– Il faut rationaliser les procédures administratives.
00:37:43– Alors, rationaliser.
00:37:44Et est-ce qu'il y a des pays dont on pourrait s'inspirer ?
00:37:47Ça dépend.
00:37:48Vous allez me dire ce que vous en pensez.
00:37:49D'ailleurs, je trouve qu'on parle peu de l'Italie.
00:37:51Souvent, on parle du modèle danois pour certains.
00:37:53On parle de l'Allemagne.
00:37:54– Les Pays-Bas pour les Grands-Européens.
00:37:56– Effectivement, ou les frontières pour l'Allemagne.
00:37:59Mais l'Italie, alors Bruno Rotaio qui est allé sur place à l'occasion d'un G7,
00:38:03eh bien, veut créer une tasque-force pour lutter contre l'immigration clandestine
00:38:07et les réseaux de passeurs.
00:38:08Il s'est mis d'accord avec son homologue italien
00:38:10et plus largement avec Giorgia Meloni.
00:38:12Une idée dont Marion Maréchal m'a dit ce matin,
00:38:17qu'elle l'avait déjà évoquée, le fameux blocus naval.
00:38:21Il y avait, il est vrai, à l'époque, beaucoup de réactions
00:38:24en disant que ce n'était pas possible.
00:38:25– Ah oui, les blocus n'étaient pas possibles.
00:38:28Les murs dont parlait François-Xavier Bellamy pour l'Europe de l'Est
00:38:33n'étaient pas possibles non plus.
00:38:36Et depuis que ça marche,
00:38:38depuis que Giorgia Meloni a réussi cet été à baisser de 65%
00:38:44les arrivées de migrants par la mer, par la Méditerranée,
00:38:50autant de gens qui ne sont plus…
00:38:52– Comment c'est possible alors que les flux, alors que les départs ne sont pas taris ?
00:38:55Donc voyons la réaction de Marion Maréchal
00:38:58puis vous nous direz comment ça s'est passé en Italie.
00:39:02– Le tasque force, ça n'est jamais finalement que la mise en application,
00:39:06et j'en suis très heureuse, on attend que ce soit effectif,
00:39:08mais en tout cas la volonté de mise en application
00:39:10de ce que je défendais pendant les élections européennes,
00:39:12qui est le blocus naval, qui était en fait la coopération militaire volontaire
00:39:17d'États européens, et évidemment notamment de la France et de l'Italie,
00:39:20pour pouvoir renforcer le contrôle des frontières,
00:39:22évidemment en Méditerranée, qui n'était pas effectif
00:39:26puisqu'à ce moment-là, Gérald Darmanin, lui, préférait accueillir
00:39:29l'océan Viking, donc ce bateau de clandestin à Toulon.
00:39:32– Mais expliquez-nous, un tasque force, un blocus naval,
00:39:35c'est-à-dire faire en sorte que les bateaux reviennent vers des ports sûrs
00:39:39de l'autre côté de la Méditerranée, donc Tunisie, Libye, Algérie ?
00:39:43– Oui, je pense que c'est surtout la tasque force terrestre,
00:39:46je pense par 20 000, c'est-à-dire tous les étrangers qui arrivent par…
00:39:50– Manteau.
00:39:51– D'accord, par manteau.
00:39:52– Là, vous auriez des équipes communes, effectivement.
00:39:54– Mais manteau, il y en a.
00:39:57– Manteau, l'an dernier, c'est 30 000 arrestations et refoulements.
00:40:01– Il faut bien comprendre que l'Italie, 65% vous disiez,
00:40:06ce qui est un chiffre énorme de réduction de l'immigration,
00:40:10l'Italie est allée voir dans les pays de source,
00:40:12c'est-à-dire pour l'Italie, c'est la Libye, l'Égypte et la Tunisie,
00:40:15ils ont été construire des crans là-bas, ils ont financé des moyens maritimes
00:40:20pour empêcher les migrants de quitter leurs rives,
00:40:25en construisant des centres de rétention, en équipant des navires pour intercepter,
00:40:31ils ont passé des accords bilatéraux, ils ont fait des choses absolument formidables,
00:40:36qui a fonctionné puisqu'il y a beaucoup moins de départs pour l'Italie maintenant.
00:40:40– Pourquoi, ils ont moins les mains liées que nous par rapport à l'Europe ?
00:40:43Comment ont-ils pu réussir ?
00:40:44– Mais non, ils sont plus malades, ils sont plus pragmatiques,
00:40:45ils sont moins idéologues.
00:40:46– Ils sont moins idéologues et il faut voir l'histoire récente de l'Italie,
00:40:50notamment par rapport à l'intervention en Libye,
00:40:52l'intervention en Libye de la France,
00:40:54elle n'avait pas été cautionnée par l'Italie à l'époque,
00:40:56c'était Berlusconi qui était au pouvoir, parce que l'Italie savait très bien
00:40:59qui gardait la frontière sud de l'Europe, Kadhafi.
00:41:02Et une fois que le pouvoir de Kadhafi a disparu
00:41:05et que le pays a été aux mains des milices, comme il l'est à peu près toujours,
00:41:09avec un Est gouverné par un général, le général Haftar,
00:41:12et un Ouest, plus la question des Touaregs,
00:41:16finalement la démolition de l'État libyen a fait que l'immigration est passée.
00:41:23Et l'Italie qui est directement au contact,
00:41:25notamment avec l'île de Lampedusa, elle est obligée d'y aller.
00:41:30Et pendant longtemps, on s'est dit pourquoi l'Italie élit-elle Mario Salvini,
00:41:35ensuite Giorgia Meloni, mais pourquoi ?
00:41:37Parce que l'Italie s'en est longtemps retrouvée seule, on lui disait…
00:41:41Il y a un pays européen qui s'est débrouillé,
00:41:43qui a fait du bilatéral avec les milices de l'autre côté de la Méditerranée,
00:41:46et nous, pays fondateur de l'Europe, on a du mal…
00:41:51Parce qu'idéologiquement, on est resté dans le prime idéologie.
00:41:54Je termine. Pourquoi on s'étonne du Danemark ?
00:41:57On s'étonne du Danemark parce que ce sont des sociodémocrates qui sont au pouvoir.
00:42:01Mais parce que ce que font ces sociodémocrates, c'est le bon sens, tout simplement.
00:42:05Ce n'est pas une question idéologique.
00:42:08Avec un consensus droite-gauche, d'ailleurs.
00:42:10Nous, on est enfermés dans ce carcan idéologique.
00:42:12Et nous, on reste prisonniers de ce carcan.
00:42:16Déjà, par rapport à ce que disait Régis, une question à mon avis importante,
00:42:19avant l'arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni,
00:42:22avant la montée de Salvini même dans les sondages et dans les urnes,
00:42:26c'est que l'Italie souffrait d'une situation de très grande solitude
00:42:29et qu'il y avait une très grande hypocrisie des partenaires européens.
00:42:32Il n'y a pas besoin de faire un dessin.
00:42:33L'Italie est le pays le plus proche de ces pays de départ.
00:42:37Donc, si vous voulez, la proximité géographique faisait que c'était elle qui accueillait le plus de migrants,
00:42:42qu'il y avait des engagements de pays européens de répartir les migrants
00:42:46qui n'étaient pas tenus par la plupart de ces pays.
00:42:49Et que donc, évidemment, à un moment, l'Italie s'est retrouvée dans une situation intenable.
00:42:53Et il faut condamner, je pense, l'irresponsabilité, l'hypocrisie,
00:42:56la tartufferie d'un certain nombre de pays qui ont beau jeu de donner des leçons
00:43:00et qui avaient beau jeu de donner, dont la France évidemment, bien sûr,
00:43:03qui avaient beau jeu de donner des leçons de morale à un pays,
00:43:05alors qu'eux-mêmes ne tenaient pas leurs propres engagements.
00:43:07Et ça, ça me semble très important.
00:43:09Deuxièmement, discuter avec les pays de départ,
00:43:11c'est en effet la perspective que, pour ma part, je prône.
00:43:14Mais, et je pense que vous serez d'accord avec moi,
00:43:17que ce soit la Tunisie, que ce soit la Libye,
00:43:19ce sont surtout des pays de transit pour cette immigration.
00:43:22De moins en moins.
00:43:24Ça devient des terres d'immigration aussi maintenant.
00:43:28C'est un pays de transit de migrants qui passent par la Tunisie.
00:43:31Non, parce qu'ils ne peuvent pas traverser, ils restent et ils vivent.
00:43:34Souvent en esclavage d'ailleurs, quasi-esclavage,
00:43:38dans les pays où ils sont simplement censés transiter.
00:43:41Oui, c'est ce que je veux dire.
00:43:42C'est que je veux dire que ce n'est pas les pays d'où viennent les migrants.
00:43:46Exactement.
00:43:47Mais parfois, ils y restent.
00:43:48Exactement.
00:43:49Donc je pense qu'il faudrait aussi, de plus en plus,
00:43:51questionner la chose à la source.
00:43:53En Libye, avec qui vous discutez ?
00:43:55Dans un pays morcelé.
00:43:56En Algérie, vu les relations avec la France.
00:43:58Juste pour prolonger.
00:43:59Déjà bien que vous pouvez téléphoner.
00:44:01Vous avez deux États.
00:44:02Vous avez le gouvernement Sarraj, d'un côté, à Tripoli.
00:44:04Le comment...
00:44:05Ben oui, à Haftar, on a discuté avec lui.
00:44:07Mais comment Mélanie l'offrait ?
00:44:09Avec l'Algérie et les relations que nous avons là.
00:44:11Ça, c'est un autre dossier qui demanderait...
00:44:13Juste pour prolonger le petit A.
00:44:15Vous pouvez le faire après la pause.
00:44:17D'accord.
00:44:18C'est mieux comme ça.
00:44:19Les téléspectateurs restent pour écouter votre argumentaire.
00:44:22Je vous poserai, puisqu'on a regardé un extrait de l'interview de Marion Maréchal,
00:44:26je vous poserai la question de savoir ce que vous pensez de son initiative.
00:44:29Divorce politique avec Éric Zemmour.
00:44:31Rapprochement avec Marine Le Pen.
00:44:33Et elle voit Marine Le Pen comme la candidate naturelle du camp national.
00:44:36Ça vous fait sourire.
00:44:38C'est drôle.
00:44:39Mais pourquoi faire un parti, alors ?
00:44:41Ça vous inspire beaucoup.
00:44:43Restez avec nous.
00:44:44D'autres sujets.
00:44:45Après la pub.
00:44:46Nous évoquons également ce qui s'est passé à Tourcoing,
00:44:48qui prend des allures d'affaires politiques,
00:44:50avec cette enseignante qui a été violentée par une lycéenne,
00:44:54à qui elle a demandé d'ôter son voile.
00:44:56C'est passé à Tourcoing.
00:44:57A tout de suite une courte pause.
00:44:59Et on se retrouve avec nos invités, bien sûr.
00:45:05Merci d'être avec nous.
00:45:06La deuxième partie de Midi News,
00:45:08avec cette information que nous allons détailler dans quelques instants.
00:45:11À Tourcoing, une élève agresse sa professeure après une demande de retirer son voile.
00:45:16Et il y a un droit de retrait des enseignants du lycée Sévigné.
00:45:20Vous voyez à l'écran la réaction de l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:45:25C'est sa ville, celle de Tourcoing.
00:45:27La jeune fille a été interpellée.
00:45:28Une plainte a été déposée contre elle.
00:45:30On en parle juste après.
00:45:31Le journal.
00:45:32Rebonjour à vous, chère Audrey.
00:45:33Rebonjour, Sonia.
00:45:34Bonjour à tous.
00:45:35On va débuter avec cette agression dans le Val-de-Marne.
00:45:37Une femme a été frappée et poignardée par des hommes qui voulaient lui voler son chien.
00:45:42Son berger allemand de 6 mois a réussi à faire fuir les agresseurs.
00:45:45Je vous propose d'écouter la victime interrogée par nos équipes de CNews.
00:45:51On a commencé à me siffler et on m'a courue dessus pour m'attraper et me dire
00:45:56donne ton chien, donne ton chien.
00:45:58Et du coup, là c'est là où ils ont commencé à me taper, me frapper, me mettre au sol.
00:46:03Et ils ont sorti un couteau pour me planter.
00:46:06C'est là où mon chien a commencé à comprendre un peu qu'est-ce qui se passe.
00:46:11Puis il les a mordus, il a aboyé dessus et ils ont pris fuite.
00:46:15Interpol a rendu à public des éléments d'enquête dans le but d'identifier 46 femmes
00:46:21retrouvées mortes dans 6 pays européens sur plusieurs décennies.
00:46:24Les détails de cette enquête avec Mathilde Ibanez.
00:46:28La femme au bracelet, à la jupe fleurie ou encore l'introvertie,
00:46:32des noms d'affaires toujours pas résolus plusieurs années après,
00:46:36faute d'identification des victimes.
00:46:38A travers une corpagne portée notamment par l'athlète Marie-José Perrec,
00:46:42Interpol cherche l'identité de 46 femmes retrouvées mortes dans 6 pays européens.
00:46:48Est-ce que l'une d'entre elles pourrait être une bande disparue de votre famille ?
00:46:52Ton amie ou ton collègue ?
00:46:54L'organisation intergouvernementale demande l'aide au public
00:46:58où leurs notices noires, c'est-à-dire des éléments sur ces affaires
00:47:02strictement réservées à l'usage de la police, ont été dévoilées.
00:47:05Comme des vêtements, tatouages ou encore des portraits robots.
00:47:09C'est des éléments qui sont déterminants.
00:47:11Vous avez vu sur les photos qu'il y a des reconstitutions faciales.
00:47:14Les photos sont quand même de mauvaise qualité
00:47:16parce que l'état des corps lorsqu'ils sont découverts
00:47:20ne permettent souvent pas de les montrer aux familles.
00:47:23Mais si quelqu'un a un doute sur une identification,
00:47:26à ce moment-là, avec un objet, avec quelque chose de personnel,
00:47:29avec un bijou de famille, forcément ça va matcher.
00:47:33A partir de là, on va dérouler une enquête de police tout à fait classique.
00:47:36C'est-à-dire que cette personne a des enfants, a des parents, a des cousins
00:47:40sur lesquels on va pouvoir faire un prélèvement d'ADN.
00:47:43Cette campagne n'est pas la première.
00:47:45Basée à Lyon, Interpol avait déjà lancé un appel à témoins en mai 2023
00:47:49qui s'est avéré une réussite et avait permis l'identification
00:47:53de Rita Roberts, une citoyenne britannique.
00:47:5630 ans après sa mort, sa famille avait pu l'identifier
00:47:59grâce à son tatouage en forme de fleur.
00:48:02Et un point météo avec ces images d'inondations surprises à Marseille.
00:48:06La ville s'est réveillée les pieds dans l'eau.
00:48:09Plusieurs quartiers sont totalement inondés.
00:48:12Cinq départements sont actuellement en vigilance orange.
00:48:15Voilà Sonia pour l'Essentiel à 13h.
00:48:18Merci Audrey, je vous dis à tout à l'heure.
00:48:20Pour l'instant, on va poursuivre notre débat avec nos invités.
00:48:23Régis Lesaumier, Nathan Devers, Georges Fenech, Judith Vintraud
00:48:26et on n'a qu'avec plaisir Sophie Auduger.
00:48:29Merci d'être là et bonjour à vous.
00:48:31Vous êtes responsable de SOS éducation, spécialiste des politiques éducatives
00:48:35et l'auteur notamment de ce livre, l'éducation sexuelle à l'école,
00:48:39les nouvelles orientations de l'éducation nationale en question.
00:48:42On va interroger l'éducation nationale mais sur un autre sujet,
00:48:45c'est l'actualité.
00:48:47Puisqu'on a appris, on vous le dit depuis tout à l'heure
00:48:50et cela a été confirmé, à Tourcoing, dans la cour d'un lycée,
00:48:54une élève voilée a violemment agressé une enseignante
00:48:57lorsque cette dernière lui a demandé de retirer son voile.
00:49:00La jeune fille a été interpellée, une plainte a été déposée contre elle.
00:49:03La scène est décrite d'une grande violence.
00:49:05Les élèves du lycée Sévigné sont sous le choc.
00:49:08Cela s'est passé lundi 7 octobre.
00:49:10Vous avez vu la réaction de l'ancien ministre de l'Intérieur élu de Tourcoing.
00:49:15Les professeurs ont fait valoir leur droit de retrait de ce lycée.
00:49:22C'est une agression, une attaque à l'encontre d'un professeur.
00:49:27A chaque fois, on ne dit plus jamais cela.
00:49:30A chaque fois, en réalité, on cherche les éléments du sursaut.
00:49:34Comment vous réagissez, Sophie Audugé ?
00:49:36Déjà, on espère que l'enseignante va bien.
00:49:40On n'a pas encore de nouvelles sur l'état de santé de l'enseignant.
00:49:45On espère qu'elle va bien.
00:49:47C'est, une fois encore, un cas d'agression pour le motif qui est de demander d'appliquer la loi,
00:49:54c'est-à-dire d'enlever le voile qui n'a pas à être dans l'enceinte de l'établissement scolaire.
00:49:58Cette violence est endémique.
00:50:01On sait que de nombreux enseignants ont déjà été confrontés à des agressions,
00:50:05soit physiques, soit verbales, pour avoir demandé de retirer le voile dans l'enceinte scolaire.
00:50:11Moi-même, je vous en avais parlé.
00:50:13J'étais allée dans un établissement scolaire où j'avais pu constater que les élèves portaient le voile.
00:50:18Et que, au fur et à mesure où ils avançaient dans l'enceinte de l'établissement,
00:50:22quand ils croisaient un adulte qui avait le courage de leur demander de le baisser,
00:50:25ils l'enlevaient.
00:50:27Et puis, deux mètres plus loin, ils le remettaient.
00:50:29Donc, s'il vous plaît, il y a une réalité aujourd'hui.
00:50:31C'est qu'au sein de l'école, on n'est pas capable de faire appliquer la loi, celle-ci et les autres.
00:50:35Et que là, on est dans des situations, évidemment, qui sont plus graves.
00:50:41C'est-à-dire qu'il y a une violence qui se réalise à l'encontre des professeurs.
00:50:45Et je pense que, malheureusement, je veux dire, c'est dramatique de dire ça,
00:50:49mais je pense que le corps enseignant a raison.
00:50:51Raison véritablement de faire valoir son droit de retrait.
00:50:53Et on attend quand même la réaction de la ministre.
00:50:55Alors, elle vient d'arriver à l'instant.
00:50:57Je voudrais préciser que ça ne s'est passé...
00:50:59J'apporte une précision.
00:51:00Ça ne s'est pas passé dans la classe.
00:51:02Non, dans la cour.
00:51:03Dans la cour.
00:51:04Effectivement.
00:51:05Alors, voici la réaction de la ministre de l'Éducation nationale.
00:51:07Allez, on va la voir en partie.
00:51:09En tous les cas, je vais la donner le temps qu'on la mette à l'écran.
00:51:13Une professeure a été agressée par une élève dans un lycée à Tourcoing
00:51:16alors qu'elle entendait faire respecter la loi de la République
00:51:18et le principe de laïcité à l'école.
00:51:20C'est inacceptable et je ne l'accepterai pas.
00:51:22Une plainte a donc été déposée et une mesure conservatoire
00:51:25a d'ores et déjà été prise à l'encontre de l'élève en cause
00:51:28pour lui interdire l'accès à l'établissement,
00:51:30jusqu'à réunion de son conseil de discipline.
00:51:32J'ai demandé à ce que des sanctions disciplinaires très fermes soient prononcées
00:51:36compte tenu de la gravité des faits.
00:51:38Une équipe mobile de sécurité a été déployée sur place
00:51:41dès ce matin par le rectorat.
00:51:43L'école de la République ne laissera pas passer aucune atteinte
00:51:46à ces principes et à ces valeurs.
00:51:48Nous ne transmiserons jamais.
00:51:50J'adresse tout mon soutien à la professeure.
00:51:52Alors, c'est très bien.
00:51:54Mais moi, ce qui me frappe à chaque fois,
00:51:57c'est que quand un ministre de l'Éducation s'occupe de ces sujets,
00:52:01des attaques à la laïcité,
00:52:03que ce soit Gabriel Attal avec la Baïa en son temps,
00:52:07quand il était ministre de l'Éducation,
00:52:09ou Jean-Michel Blanquer,
00:52:11tous les syndicats enseignants,
00:52:13tous, mais vraiment tous,
00:52:15avec un bel ensemble,
00:52:17disent qu'il ou elle veut faire diversion.
00:52:20Ce n'est pas le vrai problème.
00:52:22C'est absolument marginal.
00:52:25Il y a quelques cas.
00:52:27En fait, ils ne veulent pas s'intéresser
00:52:31aux problèmes de rémunération,
00:52:33aux problèmes d'effectifs.
00:52:35On peut dire marginal dans le pays
00:52:37où on a eu deux professeurs tués ?
00:52:39Ils le disent.
00:52:41A chaque fois, ils le disent.
00:52:43Rappelons que le Conseil d'État
00:52:45vient de confirmer la viabilité
00:52:47de la circulaire de Gabriel Attal
00:52:49contre le port de la Baïa,
00:52:51qui avait été contesté,
00:52:53voilà, merci,
00:52:55par notamment un syndicat enseignant
00:52:57qui est celui de l'Éducation.
00:52:59C'est-à-dire qu'à l'intérieur même
00:53:01des établissements et de l'école,
00:53:03il y a toute une partie des syndicats enseignants
00:53:05qui ne font pas…
00:53:07– C'est-à-dire que là, potentiellement,
00:53:09elle portait le voile dans la cour du lycée ?
00:53:11– Non, avant de quitter l'établissement,
00:53:13elle portait le voile à l'école enseignante.
00:53:15– Elle est dans l'ensemble de l'établissement,
00:53:17elle n'a pas porté le voile, point final.
00:53:19Les gens chargés de défendre les profs
00:53:21qui sont élus par les profs
00:53:23pour les défendre, les lâchent.
00:53:25Ils sont complices de ce genre d'incidents.
00:53:27Pour cette enseignante,
00:53:29et pour le corps enseignant en général
00:53:31qui vivent des épreuves,
00:53:33ce n'est pas du tout un cas isolé,
00:53:35des épreuves extrêmement dures.
00:53:37Soit ça se solde comme ça
00:53:39par des actes de violence,
00:53:41soit c'est un climat de peur.
00:53:43Et en effet, très très nombreux
00:53:45sont les témoignages d'enseignants, d'enseignantes,
00:53:47moi j'en connais plein,
00:53:49qui ont peur dans le cadre
00:53:51de sujets liés
00:53:53à la laïcité,
00:53:55notamment de leur matière quand il s'agit
00:53:57en philosophie par exemple, c'est très souvent le cas,
00:53:59face à ce qu'on pourrait appeler
00:54:01un phénomène de fanatisme.
00:54:03Et donc ça, vraiment, je pense
00:54:05qu'il ne faut avoir aucune ambiguïté là-dessus.
00:54:07Ensuite, moi je mettrais une nuance
00:54:09sur la question
00:54:11des infractions à la laïcité à l'école.
00:54:13Je pense que quand on parle de la laïcité,
00:54:15en effet elle est menacée, on vit dans une société
00:54:17et c'est le cas de toutes les sociétés aujourd'hui
00:54:19où l'islamisme est en train de grandir,
00:54:21et moi je fais bien la distinction
00:54:23entre des élèves qui s'en prennent
00:54:25à la laïcité,
00:54:27c'est-à-dire à l'enseignement
00:54:29de la littérature,
00:54:31de la philosophie, de l'histoire,
00:54:33de la tolérance,
00:54:35qui tiennent des propos de fanatisme,
00:54:37et la question du port des signes religieux
00:54:39à l'école. Et je pense que
00:54:41il ne s'agit pas d'avoir la moindre complaisance
00:54:43vis-à-vis de la violence, là c'est absolument scandaleux,
00:54:45mais si on réfléchit juste sur la loi,
00:54:47je pense qu'on peut tout à fait imaginer un État
00:54:49laïque, c'est-à-dire un État où il y a séparation
00:54:51du théologique et du politique,
00:54:53un État où l'enseignement se fait de manière laïque,
00:54:55mais où les élèves ont le droit
00:54:57de venir avec des signes religieux.
00:54:59Donc vous êtes contre la loi de 2004 ?
00:55:01Bien sûr, mais ça n'a rien à voir avec ça.
00:55:03Mais ce n'est pas le fondement de notre République ?
00:55:05Non, mais la loi de 2004, elle date de 2004,
00:55:07elle ne date pas de 1905.
00:55:09Oui, mais elle a été obtenue de haute lutte.
00:55:11Elle ne s'applique pas à l'université par exemple,
00:55:13et à l'université ce problème ne se pose pas.
00:55:15Il ne se pose pas ?
00:55:17Ben non, à l'université vous avez le droit de venir
00:55:19mais il n'y a pas de problème d'atteindre plus largement,
00:55:21il n'y a pas des professeurs qui peuvent être menacés
00:55:23par l'attitude et la distinction que je fais.
00:55:25C'est le fait entre le fanatisme,
00:55:27qui est une idéologie que les gens ont dans la tête,
00:55:29et le fait d'avoir un signe religieux sur son corps.
00:55:31On peut tout à fait être voilé
00:55:33et être extrêmement ouvert d'esprit,
00:55:35et n'avoir aucun signe de fanatisme.
00:55:37Comment peut-on ne pas être voilé et être fanatique ?
00:55:39C'est ça pour moi ce qui est dangereux.
00:55:41Ce que dit Nathan est très intéressant,
00:55:43parce qu'en réalité la loi de 1905,
00:55:45d'abord sur la laïcité,
00:55:47elle s'applique à qui en réalité ?
00:55:49Elle s'applique aux agents publics,
00:55:51pas aux usagers du service public.
00:55:53Une femme voilée peut rentrer dans une mairie, par exemple.
00:55:55Mais ce n'est pas notre sujet.
00:55:57Je ne peux pas laisser croire ici
00:55:59qu'on est en train de cibler les femmes voilées.
00:56:01Je parle ici...
00:56:03Non, ce n'est pas ce que je voulais dire.
00:56:05Je dis simplement que l'école
00:56:07c'est le seul endroit,
00:56:09finalement,
00:56:11où le signe ostentatoire,
00:56:13le voile, est interdit
00:56:15par la loi de 2004.
00:56:17C'est pour ça que ce que dit Nathan
00:56:19est très intéressant.
00:56:21Quand vous faites des sondages aujourd'hui
00:56:23auprès des jeunes dans les lycées,
00:56:25ils ne comprennent pas cette loi
00:56:27et ils ne sont pas hostiles
00:56:29à ce qu'une fille...
00:56:31Non, je n'ai pas dit ça.
00:56:33Il faut regarder la réalité en face.
00:56:35La jeunesse aujourd'hui
00:56:37ne comprend plus cette loi.
00:56:39C'est ça.
00:56:41Je ne dis pas que ça me réjouit.
00:56:43Je vous pose une question.
00:56:45Est-ce que vous êtes sûr
00:56:47que ce n'est qu'une question de laïcité ?
00:56:49Est-ce que ce n'est pas une question de mœurs
00:56:51et de culture et de civilisation ?
00:56:53Il y a une question de culture.
00:56:55On a évoqué plusieurs fois ici
00:56:57le fait qu'il y ait une partie de l'immigration
00:56:59qui arrive en France
00:57:01avec son propre bagage culturel,
00:57:03son propre bagage religieux
00:57:05et que le moule ou le creuset républicain
00:57:07ne s'applique plus à eux.
00:57:09En tout cas, il n'y a plus cette école
00:57:11dans laquelle on intègre la République.
00:57:13C'est ça qui se passe.
00:57:15Là, cette fille considère
00:57:17que sa religion,
00:57:19qui est très fortement proche
00:57:21de son identité,
00:57:23est menacée quand on lui demande
00:57:25d'enlever son voile.
00:57:27Ça veut dire que le travail,
00:57:29les cours d'éducation civique
00:57:31ne sont pas faits,
00:57:33et qu'elle se réfère à son univers familial.
00:57:35Mais ils sont faits par son milieu.
00:57:37Elle se réfère à sa famille.
00:57:39Je ne pense pas qu'il y ait
00:57:41nécessairement une attitude militante.
00:57:43Il peut y avoir une attitude militante,
00:57:45bien sûr,
00:57:47mais dans ce cas-là,
00:57:49on ne sait pas exactement
00:57:51quelle classe,
00:57:53mais en général,
00:57:55ça peut venir très tôt et c'est directement
00:57:57calqué du milieu familial.
00:57:59On parle d'une adolescente
00:58:01qui a frappé son professeur.
00:58:03Oui, ça c'est autre chose.
00:58:05Parce qu'elle veut garder son voile.
00:58:07Ce n'est pas du militantisme.
00:58:09Non, ce n'est pas forcément du militantisme.
00:58:11Pour elle, ça correspond à elle-même.
00:58:13Il y a une atteinte à sa personne.
00:58:15Elle estime que son voile
00:58:17fait partie de sa vie
00:58:19et elle n'a pas subi...
00:58:21Elle estime ce qu'elle veut, la loi.
00:58:23Oui, mais elle ne sait pas cette loi.
00:58:25C'est ça quand on appelle
00:58:27les territoires perdus de la République.
00:58:29Vous parlez de Français qui sont là
00:58:31depuis 3-4 générations.
00:58:33Il faut quand même être clair.
00:58:35D'un côté, effectivement,
00:58:37les jeunes peuvent trouver
00:58:39que ça n'a pas de sens.
00:58:41D'ailleurs, une partie des enseignants,
00:58:43notamment les plus jeunes,
00:58:45considèrent que ça n'a pas de sens.
00:58:47Il n'empêche qu'on a une laïcité
00:58:49à la française qui n'est pas
00:58:51une laïcité anglo-saxonne.
00:58:53On n'est pas, viens comme tu veux,
00:58:55viens comme tu es.
00:58:57Avec ta religion en France,
00:58:59on considère que l'espace scolaire
00:59:01est un espace protégé
00:59:03et qu'il est libre de socialiser
00:59:05quelle que soit la religion.
00:59:07C'est ça le projet de l'école française.
00:59:09On est d'accord ou on n'est pas d'accord ?
00:59:11Si on n'est pas d'accord,
00:59:13ça se traite au Parlement avec des lois.
00:59:15Tant que la loi est celle-ci,
00:59:17elle doit être appliquée.
00:59:19Et nous tous, on doit respecter cette loi.
00:59:21Mettre de la confusion dans l'esprit des jeunes,
00:59:23dans l'esprit des profs.
00:59:25Que des profs disent que je ne suis pas d'accord.
00:59:27C'est peut-être ma liberté pédagogique.
00:59:29Non, c'est la loi. On l'applique.
00:59:31Elle a rendu la mission qui est demandée
00:59:33pour laquelle elle est payée.
00:59:35Ça me semble important.
00:59:37Après, on peut avoir des discussions à l'extérieur.
00:59:39Mais il faudrait quand même,
00:59:41à un moment, qu'on fiche la paix aux élèves
00:59:43et qu'on leur permette d'être instruits.
00:59:45Sans revenir avec des histoires
00:59:47de la société pour remettre en cause
00:59:49les lois.
00:59:51On pourrait tenir ce débat,
00:59:53si au moins on avait la possibilité
00:59:55de protéger nos enseignants.
00:59:57Là, j'apprends que c'est une élève majeure
00:59:59connue des services de police.
01:00:01Là, elle est placée en garde à vue.
01:00:03C'est une gifle.
01:00:05Il y a une vraie scène de violence.
01:00:07Il y a beaucoup d'étudiants qui sont choqués.
01:00:09C'est les collègues
01:00:11également de cette enseignante.
01:00:13Regardez les réactions politiques qui arrivent
01:00:15en nombre, notamment celles
01:00:17du président de la région
01:00:19des Hauts-de-France.
01:00:21« Tout mon soutien à l'enseignante agressée au lycée Sévignat-Tourcoing.
01:00:23La laïcité est un des piliers de l'école de la République.
01:00:25Elle ne se négocie pas, ne s'éloigne rien. »
01:00:27C'est une vraie interrogation que j'ai.
01:00:29Est-ce que vous pensez là
01:00:31que c'est la laïcité ?
01:00:33Parce qu'on répète laïcité, laïcité.
01:00:35On ne cèdera rien.
01:00:37Vous avez dit le mot « identité ».
01:00:39Quand c'est intégré dans l'identité de la personne,
01:00:41est-ce que ce n'est pas une question culturelle plus forte ?
01:00:43Ce sont des mœurs.
01:00:45C'est ce qui est la structure.
01:00:47J'ai essayé de décrire simplement l'état d'esprit
01:00:49dans lequel, à mon avis, évoluent
01:00:51ces jeunes, elles et d'autres.
01:00:53Est-ce que juste pour en dire la laïcité suffit ?
01:00:55C'est tout le problème
01:00:57que nous pose le voile.
01:00:59Pourquoi est-ce que la loi de 2004
01:01:01s'appelle « Loi contre les signes ostentatoires religieux » ?
01:01:03Pourquoi est-ce qu'elle interdit
01:01:05les croix d'une taille démesurée,
01:01:07les kippas ?
01:01:09Parce que
01:01:11la société française
01:01:13n'assume pas de dire que le voile
01:01:15est un signe de soumission.
01:01:17Soumission volontaire,
01:01:19définie comme telle.
01:01:21Si vous en doutez et que vous voulez
01:01:23en être sûre rapidement,
01:01:25vous allez sur tous les sites internet
01:01:27qui vendent le voile, qui vous expliquent
01:01:29à quoi il sert.
01:01:31Nos valeurs, notre civilité,
01:01:33comme a dit un temps Emmanuel Macron
01:01:35avant de changer d'avis,
01:01:37veulent que nous croyions.
01:01:39Puisque ça ne marche pas avec certains,
01:01:41qu'est-ce qu'on fait ?
01:01:43On dit là les responsables politiques,
01:01:45aujourd'hui jusqu'à demain,
01:01:47la laïcité, la laïcité.
01:01:49Ça ne marche pas. Qu'est-ce qu'on fait
01:01:51les Français, troisième, quatrième
01:01:53génération, qui comprennent
01:01:55moins la laïcité que certains
01:01:57qui viennent d'arriver parfois, qui sont fraîchement naturalisés ?
01:01:59Qu'est-ce qu'on fait ?
01:02:01Est-ce que quelqu'un a la solution ?
01:02:03C'est toute la question. J'observe déjà que
01:02:05j'étais totalement d'accord avec ce que vous disiez tout à l'heure.
01:02:07C'est une discussion qu'on doit avoir, nous,
01:02:09autour de la table, qu'on doit avoir au Parlement,
01:02:11mais évidemment que la loi s'applique,
01:02:13que là c'est la conception, aujourd'hui, actuelle
01:02:15de l'école en France, et que
01:02:17cette professeure n'avait évidemment pas
01:02:19à se faire frapper, d'abord on n'a pas à se faire frapper
01:02:21sous aucun motif, mais évidemment pas
01:02:23sur cette situation, et que je lui apporte
01:02:25mon total soutien. Ensuite, j'observe
01:02:27qu'il y a deux arguments différents
01:02:29que vous avez utilisés sur le voile.
01:02:31L'un qui est de dire que c'est un signe religieux, ça n'a pas
01:02:33sa place à l'école, l'autre est de dire
01:02:35que c'est un signe de soumission.
01:02:37Moi je répondais à Sonia en disant
01:02:39on s'est servi de la laïcité parce qu'on n'a pas osé dire ça.
01:02:41Oui, j'ai compris.
01:02:43C'est la liberté de Judith qui pense que c'est un signe
01:02:45de soumission, je suppose que vous pensez la même chose.
01:02:47C'est sur l'étiquette.
01:02:49C'est pas la liberté, c'est sur l'étiquette.
01:02:51Non, mais même en dehors de l'école je parle.
01:02:53Je ne fais pas la promotion
01:02:55du voile, je ne fais pas la promotion de la religion
01:02:57en général, et en effet,
01:02:59toute la question est là. Imaginons qu'on soit
01:03:01d'accord avec vous, que ce soit un signe de soumission,
01:03:03il y a des gens qui le portent librement.
01:03:05Je vous appelle la servitude volontaire.
01:03:07Il me semble qu'on ne peut pas interdire,
01:03:09à supposer même qu'on accepte votre hypothèse de départ,
01:03:11on ne peut pas empêcher la servitude volontaire.
01:03:13Pour des adultes hors milieu scolaire,
01:03:15cette jeune femme est adulte.
01:03:17Et que c'est même parfois un peu contre-productif.
01:03:19Quand vous dites à quelqu'un, enlève ton voile,
01:03:21ça peut risquer de la braquer.
01:03:23Et moi j'aimerais juste dire une chose pour vous répondre
01:03:25sur qu'est-ce qu'on fait concrètement.
01:03:27Moi il me semble qu'il faut vraiment faire cette distinction,
01:03:29et qu'il y a une sorte de névrose française entre les signes extérieurs
01:03:31de religieux, moi à titre personnel ça ne m'intéresse pas,
01:03:33et les idées fanatiques, le prosélytisme,
01:03:35l'intolérance, tout ça, ça il faut le combattre
01:03:37comme un cancer.
01:03:39On a de la chance d'avoir cette névrose.
01:03:41Parce que je me dis que si cet extrait
01:03:43nous passe dans un autre pays, en Iran,
01:03:45on a de la chance d'avoir une névrose comme ça.
01:03:47Vous avez raison.
01:03:49Parce que celles qui n'auront jamais le choix,
01:03:51elles doivent se dire quelle chance ils ont de débattre.
01:03:53Espérons qu'elle l'ait demain, et vous avez totalement raison.
01:03:55Demain, c'est très lointain,
01:03:57ça ne sera pas pour eux.
01:04:01En France, on a des écoles privées sous contrat
01:04:05ou hors contrat, dans lesquelles
01:04:07des familles peuvent choisir
01:04:09d'inscrire leurs enfants librement.
01:04:11Et donc où une religion spécifique
01:04:13va être enseignée.
01:04:15C'est aussi une exception française.
01:04:17Tout ça, ça s'entend
01:04:19dans un système éducatif global.
01:04:21Et je pense que ce qui est important
01:04:23dans ce que vous dites,
01:04:25c'est que ce qu'il faut bien entendre,
01:04:27c'est que les professeurs,
01:04:29quand ils racontent ce qu'ils vivent,
01:04:31après, dans la salle des profs,
01:04:33ce qui va se passer, c'est que cette enseignante
01:04:35et cette professeure, je ne le souhaite pas,
01:04:37mais aura obligatoirement des profs
01:04:39en ce moment.
01:04:41Pourquoi tu ne l'as pas laissée ?
01:04:43Mais qu'est-ce qui s'est passé après ?
01:04:45Quitte même à ce qu'elle soit exclue
01:04:47du groupe des professeurs,
01:04:49à vivre une énorme solitude.
01:04:51Je remercie Sandra Abyssian
01:04:53de nous avoir rejoint,
01:04:55notre spécialiste sur les justices.
01:04:57C'est important de savoir aussi
01:04:59où ça s'est passé et ce qui s'est passé.
01:05:01Pour l'instant, les sources ne sont pas
01:05:03tout à fait concordantes sur la manière
01:05:05dont ça s'est déroulé et notamment
01:05:07dans l'enceinte
01:05:09de l'établissement scolaire.
01:05:11Une source nous dit que l'élève
01:05:13était sur le point de quitter
01:05:15l'enceinte de l'établissement
01:05:17et qu'elle a remis son voile
01:05:19et qu'à ce moment-là, l'enseignante
01:05:21lui aurait demandé de l'enlever, ce qu'aurait
01:05:23refusé la jeune fille qui aurait poursuivi son chemin
01:05:25jusqu'à l'extérieur
01:05:27et c'est là qu'auraient eu lieu les violences.
01:05:29Une autre source nous dit que les violences
01:05:31ont bien eu lieu au sein de l'établissement
01:05:33donc on ne sait pas encore quelle version
01:05:35est celle qui sera
01:05:37confirmée. Toujours est-il que
01:05:39selon un document que nous avons pu consulter,
01:05:41cet élève qui ne fait pas partie
01:05:43des classes de cette professeure
01:05:45de sciences et techniques
01:05:47médico-sociales aurait donc
01:05:49bousculé l'enseignante avant de lui donner des coups
01:05:51de pied dans les jambes et une gifle.
01:05:53Elle serait ensuite partie.
01:05:55On sait qu'ensuite, elle a été interpellée.
01:05:57C'est une jeune fille qui a tout juste 18 ans.
01:05:59Elle a eu 18 ans
01:06:01en juin dernier et elle est
01:06:03inconnue des services de police
01:06:05et en attendant qu'un
01:06:07conseil de discipline se penche sur
01:06:09les faits qui se sont déroulés hier
01:06:11et bien l'élève a interdiction
01:06:13de revenir dans le lycée.
01:06:15On va avoir plus
01:06:17d'informations et grâce à vous
01:06:19Sandra, vous imaginez ce qui s'est passé hier
01:06:21je ne dis pas de lien, mais hier
01:06:23normalement dans un pays comme la France
01:06:25il aurait pu y avoir
01:06:27une minute de silence en hommage d'ailleurs
01:06:29à toutes, on aurait pu même faire
01:06:31quelque chose de tout à fait écuménique
01:06:33si je puis dire et penser d'abord
01:06:35au 7 octobre, c'est ce qui s'est passé
01:06:37et imaginer qu'il y ait
01:06:39une initiative
01:06:41pour la paix.
01:06:43Pour la paix, on peut le dire.
01:06:45Non, le 7 octobre, on pense aux victimes
01:06:47du 7 octobre.
01:06:49Pas ce jour-là.
01:06:51Pas ce jour-là.
01:06:53Et de toute façon, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:06:55Quand Jean-Luc Mélenchon dit qu'il faut mettre un drapeau
01:06:57on peut dire qu'on peut mettre deux drapeaux.
01:06:59Mais non, ce n'est pas l'objet
01:07:01de la journée de commémoration du 7 octobre.
01:07:03Je vous renvoie.
01:07:05On n'est même pas arrivé à se mettre d'accord
01:07:07sur une minute de silence.
01:07:09Imaginez si on avait fait
01:07:11une minute de silence, ce qui serait passé
01:07:13avec des étudiants, des lycéens...
01:07:15On ne va pas recommencer ici ce débat
01:07:17sur le fait de ne pas renvoyer
01:07:19une vie humaine égale à une vie humaine
01:07:21quelle qu'elle soit, c'est la base, c'est le postulat.
01:07:23On ne va pas faire ce débat
01:07:25sur renvoyer
01:07:27dos à dos
01:07:29les juifs
01:07:31massacrés, les israéliens
01:07:33massacrés parce qu'israéliens
01:07:35parce que juifs.
01:07:37Et les victimes palestiniennes
01:07:39civiles
01:07:41qui n'étaient pas visées par l'armée israélienne.
01:07:43Ça n'empêche pas
01:07:45qu'on peut avoir de l'empathie pour tous les morts.
01:07:47C'est ce que j'ai dit en début.
01:07:49Ce que je voulais dire, c'était un contexte particulier hier.
01:07:51Est-ce qu'il faut le lier ou pas ?
01:07:53Je ne sais pas.
01:07:55On va voir ce qu'elle va expliquer en garde à vue
01:07:57puisqu'elle est entendue par les policiers.
01:07:59Parce qu'elle est majeure.
01:08:01Elle a eu 18 ans en juin.
01:08:03Une courte pause.
01:08:05On se retrouve et on va continuer à en parler.
01:08:11Merci d'être avec nous.
01:08:13Nous allons reparler dans quelques instants
01:08:15de ce qui s'est passé à Tourpoint avec cette enseignante
01:08:17qui a été violentée. Nous parlerons également
01:08:19de l'appel à mettre des drapeaux
01:08:21palestiniens dans les universités
01:08:23par Jean-Luc Mélenchon.
01:08:25Pour le moment, c'est un calme
01:08:27qui règne dans Sciences Po Paris.
01:08:29Nous allons être dans quelques instants
01:08:31après votre rappel des titres.
01:08:33Après Elisabeth Bornet et Gabriel Attal,
01:08:35c'est au tour de Michel Barnier.
01:08:37Le Premier ministre affronte une première motion
01:08:39de censure déposée par la gauche.
01:08:41Elle sera dépêtue à partir de 16h
01:08:43en l'absence de soutien du RN.
01:08:45Elle est vouée à l'échec.
01:08:47Trois Afghans ont été arrêtés
01:08:49en Haute-Garonne pour un projet d'action violente.
01:08:51Le principal suspect est radicalisé.
01:08:53Ils ont été interpellés
01:08:55par les enquêteurs de la DGSI
01:08:57dans le cadre d'une enquête ouverte
01:08:59par le parquet national antiterroriste.
01:09:01Enfin à Marseille, une bagarre générale
01:09:03a éclaté dans une patinoire.
01:09:05Deux bandes d'adolescents se sont affrontées
01:09:07impliquant des mineurs de 15 ans.
01:09:09Six personnes ont été blessées.
01:09:13Merci à vous Audrey.
01:09:15On reparlera de ce qui s'est passé à Tourpoint
01:09:17dans quelques instants.
01:09:19Ce qui s'est passé à Strasbourg,
01:09:21c'était hier, le 7 octobre.
01:09:23Poubelles et barrières bloquant
01:09:25l'université de Strasbourg
01:09:27avec des banderoles explicites
01:09:29où il est écrit « Coloniser est un crime ».
01:09:31Nous reviendrons sur ce climat
01:09:33d'insécurité généralisée.
01:09:35Mais rendons-nous tout d'abord à Sciences Po Paris
01:09:37où se trouve notre journaliste Juliette Sadat.
01:09:39Juliette, il y a des appels
01:09:41à se rassembler cet après-midi
01:09:43par des associations pro-palestinienne.
01:09:45Quel est le contexte
01:09:47et le climat actuel ?
01:09:51Ce rassemblement prévu
01:09:53semble être en train
01:09:55de se dérouler à l'intérieur
01:09:57de l'établissement.
01:09:59Impossible de savoir combien de personnes
01:10:01sont présentes.
01:10:03Pour y accéder, il a fallu
01:10:05montrer patte blanche.
01:10:07Cinq agents de sécurité
01:10:09ont été mis en place.
01:10:11Ils contrôlent
01:10:13scrupuleusement les cartes étudiantes
01:10:15ainsi que
01:10:17les sacs. Toutes personnes
01:10:19avec des drapeaux palestiniens notamment
01:10:21ne peuvent pas accéder à l'intérieur
01:10:23de l'établissement.
01:10:25Ces agents de sécurité ont été mis en place
01:10:27depuis hier.
01:10:29Mesures de précaution.
01:10:31Toutefois, les entrées et les sorties
01:10:33se déroulent dans le calme.
01:10:35Alors que
01:10:37des associations pro-palestinienne
01:10:39ont appelé
01:10:41à commémorer les un an
01:10:43du génocide à Gaza ce mardi
01:10:458 octobre ici à Sciences Po.
01:10:47Un rassemblement, une mine de silence
01:10:49a été observée hier
01:10:51en la mémoire des victimes
01:10:53du 7 octobre. Mais ce rassemblement
01:10:55s'est déroulé dans le calme
01:10:57sans toutefois rassembler beaucoup de personnes
01:10:59semble-t-il.
01:11:01Merci beaucoup Juliette.
01:11:03Ça date en direct du plexus de Sciences Po Paris.
01:11:05Avant de voir le sujet sur Strasbourg,
01:11:07écoutons ce qu'avait dit Jean-Luc Mélenchon
01:11:09qui a appelé à mettre,
01:11:11à brandir ce drapeau palestinien
01:11:13partout dans nos universités.
01:11:15À partir de mardi
01:11:178 octobre, jeunes gens
01:11:19pavoisés aux couleurs de la Palestine
01:11:21qui subit depuis un an
01:11:23le martyr du génocide.
01:11:29À partir du 8 octobre
01:11:31pavoisés aux couleurs du Liban
01:11:33la nation soeur,
01:11:35le peuple ami
01:11:37dans lequel nous refusons
01:11:39de trier parmi ceux
01:11:41qui résistent à l'invasion.
01:11:43Pavoisés
01:11:45pour montrer que cette France existe.
01:11:47Et pour l'historien
01:11:49Georges Bensoussan, Jean-Luc Mélenchon
01:11:51qui veut agréger la jeunesse des
01:11:53pour le dire rapidement des banlieues et la jeunesse
01:11:55des universités souhaite instaurer le chaos
01:11:57en France. Écoutons-le.
01:11:59Mélenchon n'a pas de conviction à la matière.
01:12:01Mélenchon, j'en suis convaincu, n'est pas
01:12:03lui-même antisémite. Mélenchon se moque
01:12:05éperdument de la Palestine.
01:12:07Ce que vise Mélenchon, c'est le chaos
01:12:09en France pour provoquer
01:12:11une élection présidentielle anticipée
01:12:13dont il pense qu'il aura sa chance
01:12:15face à Marine Le Pen.
01:12:17C'est votre avis, Nathan Devers ?
01:12:19Oui, ensuite, moi
01:12:21je me demande, je ne suis pas dans sa tête, s'il n'y a pas
01:12:23une part de sincérité, s'il ne croit pas
01:12:25vraiment profondément à ce qu'il dit
01:12:27Jean-Luc Mélenchon
01:12:29et s'il n'y a pas
01:12:31derrière ça quelque chose qui est ancré
01:12:33aussi dans l'histoire de la gauche.
01:12:35Alors évidemment, ce n'est pas explicite
01:12:37il n'a fait l'objet d'aucune condamnation pour antisémitisme
01:12:39donc il ne faut pas faire de
01:12:41diffamation, mais vous voyez ce que je veux dire.
01:12:43Mais tout à l'heure vous avez dit, Sonia, quelque chose qui m'a beaucoup
01:12:45frappé. Imaginons en effet
01:12:47qu'il y ait demain, après-demain
01:12:49dans les écoles de France
01:12:51une minute de silence organisée
01:12:53pour rendre hommage à toutes les victimes
01:12:55civiles de cette guerre depuis un an.
01:12:57Ça se passerait mal, c'est sûr que ça se passerait
01:12:59mal, ici ou là, mais ça se passerait
01:13:01évidemment mal alors que ce serait une
01:13:03commémoration œcuménique.
01:13:05Et je pense qu'on peut dire qu'il y a
01:13:07depuis le 7 octobre un échec
01:13:09international, un échec au Proche-Orient
01:13:11un échec français.
01:13:13En effet, aujourd'hui
01:13:15le mot paix
01:13:17dans la région n'a pas
01:13:19vraiment de sens puisque ça ne correspond
01:13:21absolument pas à la réalité de ce qui est en train de
01:13:23se passer et que les forces en puissance
01:13:25ne sont pas du tout dans cette perspective.
01:13:27Mais qu'en France, on soit incapables
01:13:29et notamment les voix qui portent
01:13:31la cause palestinienne
01:13:33d'avoir cette démarche-là
01:13:35que les gens n'ont pas forcément sur place.
01:13:37C'est un échec terrible et que
01:13:39les gens qui se mobilisent pour défendre
01:13:41la cause palestinienne et qui auraient raison
01:13:43de le faire, qui ont raison de le faire, qui ont raison d'avoir
01:13:45une pensée pour les civils de Gaza et
01:13:47du Liban, etc. Mais qu'ils le fassent
01:13:49avec autant d'ambiguïté, qu'ils le fassent avec
01:13:51autant de manque, de cruauté
01:13:53même vis-à-vis des victimes civiles israéliennes du 7 octobre
01:13:55ça c'est un échec typiquement français.
01:13:57Et regardez, en direct à l'instant
01:13:59Juliette nous expliquait qu'il y avait
01:14:01le calme pour l'instant
01:14:03à Sciences Po. Alors j'essaie de reconnaître
01:14:05ce qu'est le lieu
01:14:07à Paris.
01:14:09C'est probablement le début des rassemblements
01:14:11de manière générale. Bon, c'est toujours
01:14:13ces mêmes personnes qui masquent d'ailleurs
01:14:15le visage avec un masque, etc.
01:14:17Avec les keffiers, les drapeaux
01:14:19palestiniens. En tout cas, force est de
01:14:21constater que l'appel de Jean-Luc Mélenchon
01:14:23n'a pas suscité
01:14:25un enthousiasme débordant.
01:14:27Attendez, parce que les images
01:14:29que vous montrez prouvent que
01:14:31ça peut démarrer
01:14:33à tout instant. Vous avez bien
01:14:35écouté l'appel
01:14:37de Jean-Luc Mélenchon. Il y a une phrase
01:14:39que je trouve absolument
01:14:41terrifiante quand il dit
01:14:43au Liban, nous refusons de trier
01:14:45parmi ceux qui
01:14:47résistent à l'invasion.
01:14:49L'invasion israélienne.
01:14:51Et ceux qui résistent, c'est-à-dire le
01:14:53Hezbollah. Donc en gros
01:14:55c'est un message de soutien
01:14:57au Hezbollah.
01:14:59Déjà la France insoumise et
01:15:01Mélenchon lui-même s'étaient distingués
01:15:03en refusant de qualifier
01:15:05le Hamas de terrorisme. Maintenant c'est
01:15:07le Hezbollah qui est
01:15:09promu au rang de mouvement de
01:15:11résistance.
01:15:13Ça ne surprend pas de la part de la France insoumise.
01:15:15Mais lorsque, il y a
01:15:17quelques jours, je ne parle pas seulement de la position
01:15:19d'Emmanuel Macron sur le boycott des armes.
01:15:21Ils ont appelé un cessez-le-feu
01:15:23des deux parties.
01:15:25C'est-à-dire mettant à équidistance le Hezbollah et Israël.
01:15:27Les bras nous en sont tombés.
01:15:29Si nous avions demandé à l'époque
01:15:31le cessez-le-feu avec Daesh, c'est un peu ça.
01:15:33Écoutez la réaction.
01:15:35Il faut vraiment prêter attention à ces
01:15:37sifflets hués. On ne les met pas en avant
01:15:39parce que c'est le président
01:15:41Emmanuel Macron. Mais que
01:15:43des Français juifs, je n'aime pas dire
01:15:45à la communauté, mais que des Français juifs en partie
01:15:47qui étaient hier à
01:15:49cet hommage au Dôme de Paris
01:15:51réagissent de cette manière.
01:15:53Ça montre
01:15:55la blessure et la trahison
01:15:57qu'ils ont vu dans les propos du président.
01:15:59Regardez.
01:16:01Je veux aussi témoigner, comme
01:16:03je l'ai fait tout à l'heure
01:16:05en recevant leur famille,
01:16:07mon soutien personnel
01:16:09et l'engagement
01:16:11qui est aussi celui du président de la République
01:16:13à tout mettre en œuvre
01:16:15pour les faire libérer.
01:16:17La France...
01:16:19La France...
01:16:21La France
01:16:23n'abandonne jamais
01:16:25ses enfants.
01:16:27Ça restera.
01:16:29C'est saisissant.
01:16:31C'est saisissant.
01:16:33C'est inquiétant de voir
01:16:35que notre président de la République
01:16:37qui a comme
01:16:39mission essentielle
01:16:41d'assurer l'unité
01:16:43du pays
01:16:45a tout à coup
01:16:47donné le sentiment de rompre
01:16:49je dis bien le sentiment
01:16:51avec la communauté juive.
01:16:53Vous avez de la mensuétude.
01:16:55Voilà. Parce qu'au fond
01:16:57toute cette succession peut-être
01:16:59de maladresse, de crainte, je ne sais quoi
01:17:01fait qu'aujourd'hui la communauté juive...
01:17:03De quoi dépend
01:17:05notre position diplomatique ?
01:17:07La rupture date,
01:17:09me semble-t-il, du refus d'Emmanuel Macron
01:17:11de participer à la marche contre l'antisémitisme
01:17:13et surtout des raisons
01:17:15qu'il a invoquées pour ne pas être là.
01:17:17Première raison, mon rôle est de préserver
01:17:19l'unité de la nation. Comme si
01:17:21participer à une marche contre l'antisémitisme
01:17:23c'était prendre le risque
01:17:25de froisser ou de choquer
01:17:27les Français musulmans.
01:17:29Comme si un Français musulman devait être
01:17:31pour l'antisémitisme, ce qui est
01:17:33une essentialisation de la part de Macron
01:17:35complètement ahurissante.
01:17:37Deuxième raison, je ne veux pas donner
01:17:39le sentiment de renvoyer
01:17:41dos à dos l'un
01:17:43et l'autre. Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:17:45Qu'est-ce que ça voulait dire ?
01:17:47Mais est-ce qu'on peut répondre clairement ?
01:17:49De quoi dépend notre position diplomatique ?
01:17:51De quoi ? Quelle est la boussole
01:17:53qui fait dire ça à Emmanuel Macron ?
01:17:55C'est les limites dues en même temps.
01:17:57Souvenez-vous en fait qu'au début de la crise
01:17:59de Gaza, la première mesure
01:18:01qui avait été prise par Emmanuel Macron
01:18:03au moment de son arrivée en Israël
01:18:05c'était d'avoir proposé
01:18:07de reprendre la coalition
01:18:09et notamment l'opération Shamal dans laquelle
01:18:11notre armée de l'air est engagée
01:18:13contre Daesh
01:18:15et de l'affaire contre le Hamas.
01:18:17C'est-à-dire, c'est lui qui avait...
01:18:19C'est plus grave, coalition internationale.
01:18:21Coalition internationale. Ce qu'il voulait dire concrètement
01:18:23que les avions français auraient pu
01:18:25être utilisés aux côtés des avions
01:18:27israéliens pour bombarder Gaza.
01:18:29Il parait qu'il avait été utilisé dans l'avion
01:18:31et que personne n'était au courant, même pas son ministre des armées.
01:18:33Il a commencé par ça. Ensuite,
01:18:35il parle de désarmer ou en tout cas de ne plus
01:18:37envoyer des armes. Au milieu, on a eu
01:18:39des positions alternant l'une et l'autre.
01:18:41Il a voulu, à mon avis, essayer
01:18:43de se retrouver
01:18:45la position médiane,
01:18:47médiatrice, on va dire, de la France
01:18:49au Moyen-Orient. Et en fait, il s'est
01:18:51fâché avec tout le monde, en réalité.
01:18:53Et aujourd'hui... Permettez-moi de terminer.
01:18:55Aujourd'hui, le problème d'Emmanuel Macron
01:18:57c'est qu'en plus de son désaveu électoral
01:18:59où c'est Michel Barnier
01:19:01qui incarne le pouvoir là, on voit
01:19:03que lui, il n'a plus que les domaines
01:19:05réservés. Il a l'international, il a
01:19:07l'armée, certes c'est important, mais que c'est
01:19:09un président qui va encore être à la tête de la France
01:19:11pendant deux ans et demi.
01:19:13Et comment ça va se passer
01:19:15s'il se fâche avec tout le monde
01:19:17et qu'il n'a plus de représentation ?
01:19:19On est face à un cas unique
01:19:21dans l'histoire de la Ve République.
01:19:23Est-ce que vous estimez qu'il se dit de manière
01:19:25cynique, mais vraiment j'insiste sur le mot cynique,
01:19:27il y a combien de Français juifs ?
01:19:29C'est la communauté... 600 000.
01:19:31600 000. Il se dit
01:19:33il y a 600 000 et par rapport à ça
01:19:35il y a une autre communauté
01:19:37que je n'essentialise pas.
01:19:39Lui le fait, mais
01:19:41c'est sa responsabilité et donc
01:19:43il fait ce calcul cynique pour préserver
01:19:45une forme de
01:19:47paix. Malheureusement
01:19:49je pense que vous avez raison.
01:19:51Ce calcul qui consiste pour lui à dire
01:19:53si je suis contre l'antisémitisme
01:19:55les musulmans
01:19:57de France seront contre moi
01:19:59est dans sa tête. Donc lui essentialise.
01:20:01Lui essentialise.
01:20:03Je ne suis pas dans sa tête, mais j'ai l'impression
01:20:05qu'en tout cas, ça c'est un constat objectif,
01:20:07Emmanuel Macron, et ce n'est pas que de sa faute,
01:20:09a un bilan diplomatique, excepté
01:20:11l'Ukraine, qui n'est vraiment pas brillant. Vous prenez
01:20:13en Afrique, depuis 2017, c'est la perte
01:20:15de l'influence française. Je veux dire, pourquoi excepté l'Ukraine ?
01:20:17Non mais je veux dire, pour l'Ukraine il y a eu une action...
01:20:19Il a dit
01:20:21tout est son contraire.
01:20:23Il a essayé de conférencer Poutine,
01:20:25ensuite il s'est rallié au camp américain.
01:20:27Oui, parce qu'il faut quand même se souvenir d'une chose, c'est que après octobre,
01:20:29dans les premiers mois qui ont suivi
01:20:31cette année terrible qu'on a vécue, il y a eu
01:20:33quelque chose d'inédit dans la diplomatie française,
01:20:35c'est une lettre d'ambassadeur
01:20:37de diplomate français dans les pays arabes,
01:20:39rendue publique, envoyée au président
01:20:41de la République, disant en gros
01:20:43les positions de la France, là c'est absolument
01:20:45intenable, on est en train de perdre le peu de crédit
01:20:47que la France avait encore dans ses pays.
01:20:49On a cassé le corps diplomatique.
01:20:51Ce qui a été fait par rapport au corps diplomatique,
01:20:53qui est une grande fierté française, une grande exception
01:20:55française dans le monde, est assez discutable.
01:20:57Maintenant, j'aimerais juste dire une chose,
01:20:59je n'apprécie pas qu'on eue
01:21:01quelqu'un dans une commémoration,
01:21:03que ce soit le président de la République,
01:21:05que ce soit n'importe qui, dans une commémoration par rapport
01:21:07à des morts. J'aimerais vous rappeler un grand personnage
01:21:09qui est décédé et qui nous manque, qui était Robert
01:21:11Badinter, qui dans un hommage
01:21:13à la rafle du Veldiv,
01:21:15c'était beaucoup plus grave, parce que la communauté juive
01:21:17reprochait à l'époque à la France Amitérans
01:21:19quelque chose de beaucoup plus grave
01:21:21qui était d'avoir en quelque sorte collaboré,
01:21:23en tout cas d'avoir été aviché, d'avoir eu la francisque, etc.
01:21:25et de l'avoir caché après.
01:21:27Et de l'histoire de la gerbe
01:21:29sur la tour de Maréchal Pétain,
01:21:31qui avait dit
01:21:33les morts nous entendent.
01:21:35Il y a des moments où les morts sont là
01:21:37et où l'Occident, c'est obligatoire.
01:21:39On peut l'exprimer intérieurement,
01:21:41il y a quand même une forme de dignité, surtout quand il y a
01:21:431'200 morts. Dans ce contexte,
01:21:45avec un grand rassemblement, avec tout ce que compte
01:21:47notre pays d'autorité morale,
01:21:49vous comprenez, même si vous
01:21:51ne partagez pas.
01:21:53Et moi, je comprends qu'il peut y avoir
01:21:55une réaction un peu épidermique
01:21:57de vouloir manifester une forme
01:21:59de mécontentement. En tous les cas,
01:22:01il a été félicité par la France Insoumise.
01:22:03Je le regrette que le président soit hué,
01:22:05mais je comprends en même temps,
01:22:07je fais du en même temps aussi,
01:22:09que ceux qui étaient présents
01:22:11ont manifesté de cette façon-là.
01:22:13Ce qui est regrettable, mais à qui la faute ?
01:22:15On va revenir,
01:22:17il nous reste quelques minutes sur ce qui s'est
01:22:19passé à Tourcoing, si vous avez
01:22:21de plus amples informations. En tous les cas,
01:22:23c'est toujours de nous rappeler l'effet et
01:22:25cette importance en drabuissons. Les réactions politiques
01:22:27pleuvent depuis quelques minutes.
01:22:29Cet élève placé en garde à vue, soupçonné
01:22:31d'avoir giflé une enseignante. Quel est le contexte ?
01:22:33Alors, ça se passe hier après-midi,
01:22:35vers 16h40. Les versions
01:22:37divergent pour l'instant sur le déroulé
01:22:39exact des faits.
01:22:41Une première source policière nous indiquait
01:22:43qu'une élève du lycée,
01:22:45qui n'est pas une élève de cette
01:22:47professeure, professeure de
01:22:49sciences et techniques médico-sociales,
01:22:51était sur le point de sortir de l'enceinte
01:22:53de l'établissement scolaire et remettait son
01:22:55voile. La professeure lui aurait
01:22:57dit de ne pas le faire. Elle
01:22:59aurait continué son chemin, cette élève,
01:23:01et puis la professeure l'aurait
01:23:03suivie jusqu'à l'extérieur de l'enceinte de l'établissement
01:23:05et c'est là que
01:23:07l'élève de 18 ans l'aurait
01:23:09giflé avant
01:23:11de la frapper
01:23:13d'autre manière. Une autre source nous dit que
01:23:15les faits se seraient passés et les violences
01:23:17se seraient passées dans l'enceinte
01:23:19de l'établissement, nous disant que
01:23:21la jeune fille aurait
01:23:23bousculé l'enseignante avant de lui donner des coups
01:23:25de pied dans les jambes et ensuite de la
01:23:27gifler. Ce qu'on sait c'est qu'ensuite cette élève
01:23:29est partie, elle a été interpellée
01:23:31par les services de police,
01:23:33elle est inconnue de ces services
01:23:35de police mais on n'a pas encore
01:23:37son profil et son comportement
01:23:39passé dans cet établissement. Est-ce qu'elle
01:23:41avait déjà fait parler d'elle ? Est-ce que c'était
01:23:43déjà sur des atteintes à la laïcité ?
01:23:45Pour l'instant le rectorat n'est pas revenu
01:23:47vers nous. Ça va être aussi important
01:23:49de voir comment cette élève
01:23:51va raconter de sa manière
01:23:53à elle ce qui s'est passé
01:23:55et s'il va y avoir un procès en islamophobie
01:23:57entre guillemets, je le mets, de cette enseignante.
01:23:59Quel est le soutien de ses collègues ?
01:24:01Pour l'instant il y a eu un droit de retrait.
01:24:03C'est assez rapide. Oui effectivement
01:24:05les enseignants
01:24:07ne travaillent pas aujourd'hui.
01:24:09Effectivement ils ont exercé leur droit de retrait.
01:24:11Ce qu'on sait c'est qu'une mesure
01:24:13conservatoire a été prise à destination
01:24:15de cette élève. Elle n'a pas le droit
01:24:17de revenir au lycée le temps qu'un conseil
01:24:19de discipline se mette en place et statue
01:24:21sur une éventuelle sanction disciplinaire
01:24:23que la ministre espère
01:24:25la plus forte possible. On n'imagine pas
01:24:27une seconde qu'elle puisse revenir.
01:24:29En tout cas il y a une célérité
01:24:31des procédures.
01:24:33On verra ce que donnera la procédure.
01:24:35Elle va être interrogée
01:24:37sous le régime de la garde à vue.
01:24:39Parce qu'elle est majeure.
01:24:41Elle est 18 ans donc elle va être interrogée
01:24:43sous le régime de la garde à vue.
01:24:45Il va y avoir des témoins je suppose.
01:24:47Il y aura une décision du parquet
01:24:49peut-être même un déferlement, je n'en sais rien.
01:24:51On verra ce que le parquet décidera.
01:24:53Est-ce que la politique fera, à part dire plus jamais ça ?
01:24:55Parce que là il va y avoir
01:24:57une équipe pédagogique qui va entendre.
01:24:59Objectivement, elle a bien réagi.
01:25:01Vous voyez, vous avez
01:25:03entièrement raison, mais nous en sommes là.
01:25:05C'est-à-dire que parce qu'il a été
01:25:07dit on va être ferme, c'est-à-dire on est
01:25:09dans le ministère de la Parole, c'est vrai.
01:25:11Après il y a les actes évidemment.
01:25:13Elle a réagi par la parole.
01:25:15Mais je pense qu'effectivement
01:25:17on peut améliorer les choses sur le terrain.
01:25:19Vous avez raison.
01:25:21En tout cas, il faut apporter notre soutien
01:25:23évidemment à cette enseignante.
01:25:25On va voir quelle sera la suite.
01:25:27Peut-être un mot, parce que
01:25:29quand même la ministre de l'Éducation,
01:25:31on ne sait pas si elle s'est trompée,
01:25:33s'il y a eu un contre-ordre de l'Élysée
01:25:35pour revenir sur l'hommage du 7 octobre
01:25:37et le confondre avec les hommages
01:25:39à venir, notamment pour Samuel Paty
01:25:41et Dominique Hébernant.
01:25:43Ça dit pour le moins
01:25:45ou une confusion ou quand même
01:25:47une gêne très grande par rapport
01:25:49à ces chocs terribles dans notre pays.
01:25:51Peut-être pour conclure, Sophie.
01:25:53On va voir ce qui est décidé pour ce mois d'octobre.
01:25:55Mais je rappelle quand même qu'après
01:25:57l'assassinat de Samuel Paty, il n'y avait pas de consigne
01:25:59pour commémorer
01:26:01un an après l'assassinat
01:26:03atroce de Samuel Paty.
01:26:05Je rappelle que Nicolas Belloubet a fait son entrée
01:26:07en septembre-là sans aucun mot
01:26:09en hommage à Dominique Bernard,
01:26:11ce qui est quand même surréaliste.
01:26:15Je pense qu'effectivement,
01:26:17une partie de l'école française
01:26:19est morte en octobre 2020
01:26:21et que chaque année,
01:26:23on doit commémorer
01:26:25le fait que dans l'enceinte de l'école française,
01:26:27un professeur
01:26:29est mort d'enseigné.
01:26:31Vous avez entièrement raison.
01:26:33On va en tous les cas pour ce cas-là
01:26:35pour les prochaines éditions.
01:26:37Merci Sandra, merci à vous tous.
01:26:39Merci pour vos analyses respectives et ce débat
01:26:41sur différents sujets.
01:26:43Restez avec nous, je l'espère, si vous le voulez bien.
01:26:45On se retrouve demain à midi pour MediNews.

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