Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bienvenue à vous et bonjour à tous.
00:00:04 Midi News, voici les titres des enseignants en grève à Steyn contre disent-ils, je cite,
00:00:09 la politique islamophobe du gouvernement.
00:00:12 Un communiqué dénonce la décision de l'exécutif d'interdire la baïa avec des mots très
00:00:16 durs envers Gabriel Attal et Emmanuel Macron.
00:00:19 Sur ce sujet, à l'inverse, d'autres professeurs favorables à l'interdiction témoignent
00:00:24 pour dénoncer les tentatives de contournement déjà à l'œuvre.
00:00:28 On écoutera le témoignage en longueur d'une enseignante et puis on s'interrogera sur
00:00:32 la décision à venir du Conseil d'État.
00:00:34 Elle est imminente, ce sera dans quelques heures.
00:00:37 Emmanuel Béart révèle avoir été victime d'inceste.
00:00:40 Les propos au choc, évidemment, de l'actrice.
00:00:42 Et puis une question, et que se passe-t-il après de telles révélations fracassantes ?
00:00:48 Nous en parlerons.
00:00:49 Je vous présente nos invités dans quelques instants.
00:00:50 Mais tout d'abord, le journal.
00:00:52 Bonjour à vous, Mickaël Dorian.
00:00:53 Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:00:55 Et à la une de l'actualité, Emmanuel Macron préside aujourd'hui un séminaire de rentrée
00:00:58 à l'Elysée sur ses grandes priorités.
00:01:01 40 ministres et secrétaires d'État sont présents.
00:01:04 Bonjour Thomas Bonnet, vous êtes près du Palais de l'Elysée avec Charles Bagé.
00:01:08 L'objectif de cette réunion est notamment de faire un point et d'avancer sur les propositions
00:01:12 portées par l'opposition.
00:01:13 Tout à fait, la quasi-totalité du gouvernement est réunie actuellement à l'Elysée.
00:01:21 Mais contrairement à ce qui avait initialement été annoncé, ce séminaire de rentrée
00:01:25 n'a pas vocation à être exclusivement dédié aux rencontres de Saint-Denis.
00:01:29 Tout simplement parce que la lettre de synthèse est toujours en cours d'écriture après
00:01:33 les quelques douze heures de discussion la semaine passée entre le président de la
00:01:36 République et les principaux chefs des partis politiques.
00:01:39 Le but aujourd'hui n'est pas de restituer ce qu'il fallait retenir de ces discussions,
00:01:43 même si évidemment certaines thématiques abordées la semaine dernière le seront
00:01:46 aussi lors de ce séminaire gouvernemental.
00:01:49 On pense par exemple à la question de la planification écologique.
00:01:52 Au-delà d'aborder les principales thématiques de la rentrée, trois axes de travail ont
00:01:55 été retenus pour ce séminaire gouvernemental.
00:01:58 D'abord, comment expliquer les mesures du gouvernement dans le réel des Français,
00:02:01 comment communiquer collectivement ou encore préparer l'agenda parlementaire avec la
00:02:06 session extraordinaire qui débutera le 25 septembre prochain à l'Assemblée pour
00:02:10 examiner la loi de programmation des finances publiques.
00:02:13 Pour finir, pour l'anecdote, la photo officielle du gouvernement devait être prise en début
00:02:17 d'après-midi ici à l'Elysée.
00:02:18 Elle a finalement été reportée, tout simplement parce que la ministre des Affaires étrangères,
00:02:23 Catherine Colonna, a été testée positive au Covid.
00:02:26 Merci beaucoup Thomas Bonnet.
00:02:28 Les images sont de Charles Bagé pour CNews.
00:02:30 Une Coupe du monde de rugby sous haute sécurité vendredi au Stade de France alors que le
00:02:35 15 de France affrontera la Nouvelle-Zélande et que quelques 2,5 millions de spectateurs,
00:02:41 dont 600 000 étrangers, sont attendus durant tout ce mondial.
00:02:44 Le ministre de l'Intérieur a annoncé que 7500 policiers et gendarmes seront mobilisés
00:02:49 pour l'événement.
00:02:50 On l'écoute.
00:02:51 Le niveau de sécurité est donc maximal.
00:02:54 Pour un jour de match classique, ce sera 5100 policiers et gendarmes qui seront mobilisés.
00:03:00 Ça veut dire que quand il y aura un match classique, il y aura 37 unités de force mobile
00:03:05 CRS ou gendarmes qui seront mobilisés avec des pics, comme ceux par exemple du match
00:03:12 d'ouverture où 7500 effectifs de police et de gendarmerie seront mobilisés autour
00:03:17 du Stade de France dans les transports en commun, comme ce sera évidemment le cas de
00:03:21 la finale, mais aussi des autres matchs qui seront à enjeu au fur et à mesure de la compétition.
00:03:25 Des professeurs appellent à la grève contre l'interdiction du port de la Baïa.
00:03:30 Ils se sont donné rendez-vous à midi devant un lycée de St-Ansenne-Saint-Denis.
00:03:35 Bonjour Augustin Donadieu.
00:03:36 Vous êtes sur place.
00:03:37 Une partie du personnel de l'établissement proteste contre les mesures prises par le
00:03:42 gouvernement, mesures qu'ils jugent islamophobes.
00:03:44 Effectivement, c'est ce qu'ils ont écrit dans leur appel à venir manifester devant
00:03:50 cet établissement scolaire de Seine-Saint-Denis.
00:03:52 Alors il est midi 2 exactement.
00:03:54 Pour l'heure, il y a plus de journalistes ici que de professeurs à l'extérieur ou
00:03:59 même de parents d'élèves venus soutenir la cause puisque ces professeurs, comme vous
00:04:03 le disiez, dénoncent cette politique islamophobe du gouvernement.
00:04:07 Encore une fois, ce sont leurs mots.
00:04:09 Ils refusent d'être la police du vêtement à l'entrée de l'établissement scolaire.
00:04:12 Pourtant, ce matin, encore une fois, les surveillants étaient à pied d'œuvre pour
00:04:16 contrôler la tenue des élèves qui pénétraient dans l'établissement.
00:04:20 Ils dénoncent également les décisions prises durant l'été en Katimini, selon par exemple
00:04:26 l'augmentation des effectifs par classe 30 élèves au lieu de 24 l'année dernière,
00:04:30 la suppression d'impostes de CPE et ils seront maintenant 3 au lieu de 4.
00:04:34 C'est pour toutes ces raisons que ces professeurs se sont mis en grève, deux jours seulement
00:04:39 après la rentrée scolaire.
00:04:41 Ce matin, les élèves ont fait leur rentrée à 8h20.
00:04:43 La majorité des élèves étaient dehors, faute de professeurs dans leur classe.
00:04:48 Ce sont plus de la moitié des effectifs des professeurs qui sont aujourd'hui en grève
00:04:51 ici à Stein, en Seine-Saint-Denis.
00:04:53 Merci Augustin, donne adieu et merci à Florian Paume qui vous accompagne devant ce lycée
00:04:58 de Stein.
00:04:59 Et puis Sonia, je ne sais pas si vous vous invitez à être fan de Queen, une vente aux
00:05:03 enchères d'objets ayant appartenu à Freddie Mercury a lieu ce soir à Londres.
00:05:08 Vous pourrez notamment vous procurer le manuscrit de Bohemian Rhapsody, le piano ou encore le
00:05:13 peigne à moustache du célèbre chanteur selon la Maison Sotheby's.
00:05:17 Cette vente pourrait rapporter plus de 6,5 millions d'euros.
00:05:21 Ça peut passer inaperçu pour la présentation de Midi News, ce petit blouson.
00:05:26 Il vous irait comme un gourmand, cher Sonia.
00:05:29 Merci à vous Michael et à tout à l'heure évidemment pour le rappel des titres.
00:05:33 Je salue Elisabeth Lévy, bonjour à vous.
00:05:35 Merci d'être là, directrice de la rédaction de Causeur dont voici la une.
00:05:39 Gauche-Médine contre France Sardou.
00:05:42 Et puis Robert Ménard, 2027, j'y pense.
00:05:46 C'est très bonne interview franchement, mais on devrait dire la gauche abaya peut-être,
00:05:49 je vais le ressortir.
00:05:50 Alia, Alia.
00:05:51 Je salue également monsieur le professeur Kevin Bossuet.
00:05:54 La rentrée s'est bien passée ? Très bien, très heureux de reprendre.
00:05:57 J'adore mon métier et je continue à porter les valeurs de la République dans des territoires
00:06:01 où parfois c'est compliqué.
00:06:02 Si tous les professeurs pouvaient nous dire que ça se passe très bien, évidemment on
00:06:06 va voir.
00:06:07 Et qu'ils adorent leur métier.
00:06:08 Monsieur D'Artigolle, bonjour à vous.
00:06:10 Je vous réveille, c'est normal, c'est la rentrée également.
00:06:13 Merci d'être là, cher Olivier.
00:06:14 Et Joseph Touvenel, bonjour à vous.
00:06:16 Bonjour Sonia.
00:06:17 Je salue Noémie Schultz, notre journaliste police-justice.
00:06:22 Merci à vous d'être là Noémie.
00:06:23 Nous en parlerons dans quelques instants de ce qui s'est dit hier au Conseil d'État.
00:06:28 Ça va se jouer dans quelques heures.
00:06:30 Noémie va nous faire état des arguments, contre-arguments autour de l'interdiction
00:06:34 de la BAIA.
00:06:35 Nous sommes en direct.
00:06:36 On accueille Sophie Audugé.
00:06:37 Merci d'être là.
00:06:38 Bonjour à vous Sophie, directrice générale de l'ASES Éducation.
00:06:41 Bonjour.
00:06:42 Tous ces sujets évidemment qui touchent à l'école vous concernent.
00:06:45 Alors c'est vrai que c'est un constat sans appel.
00:06:47 Quand on pose la question, alors toutes les enquêtes aux Français, ils sont pour l'interdiction
00:06:52 de la BAIA.
00:06:53 Donc la question est maintenant que va faire le Conseil d'État ?
00:06:56 Je voudrais qu'on regarde ce sondage d'abord de Charlie Hebdo.
00:07:00 Vous allez voir la question qui a été posée.
00:07:03 Il va s'afficher dans quelques instants sur votre écran.
00:07:06 Les tenues type ABAIA ou CAMIS ont-elles selon vous un caractère religieux ou pas ?
00:07:11 Regardez, véritablement c'est sans appel.
00:07:14 Et même parmi, on l'a souvent dit, les sympathisants aujourd'hui de la gauche type France Insoumise,
00:07:20 ils sont pour cette interdiction.
00:07:22 Les faits résumés par Yael Benhamou.
00:07:25 Regardez encore.
00:07:26 LFI, vous le voyez.
00:07:27 Regardez chez les Verts quand même.
00:07:30 Là, c'est une majorité qui devient écrasante.
00:07:33 Chez les socialistes également.
00:07:34 Donc beaucoup de questions se posent.
00:07:35 On regarde les faits résumés par Yael Benhamou et on en parle juste après.
00:07:39 Le constat est sans appel.
00:07:41 81% des Français approuvent l'interdiction du port de la BAIA et du CAMIS dans les collèges
00:07:47 et les lycées publics.
00:07:49 La BAIA, une robe longue originaire du Moyen-Orient pour les femmes et le CAMIS, une tunique longue
00:07:55 pour les hommes.
00:07:56 A gauche, cette décision d'interdiction est approuvée par une majorité.
00:08:00 Du côté de la France Insoumise, 58% des votants sont pour.
00:08:04 Ils sont 79% chez Europe Écologie Les Verts et 73% au Parti Socialiste.
00:08:10 Ces tenues auraient leur place dans les établissements scolaires d'après la communauté musulmane.
00:08:15 D'après ce sondage, 66% des approuvent l'interdiction.
00:08:18 Seulement 34% des votants sont pour.
00:08:21 Selon Gabriel Attal, il s'agit de tenues religieuses. 70% des Français sont d'accord avec lui.
00:08:27 Les sympathisants de la France Insoumise les considèrent à 48% comme des tenues à caractère religieux.
00:08:33 Ils sont 69% chez Europe Écologie Les Verts et 71% au Parti Socialiste.
00:08:38 Quand sera-t-il de l'interdiction ou pas de la décision du Conseil d'État ?
00:08:45 Vous avez suivi ça pour nous, Naomi Schultz.
00:08:47 Qu'en est-il ? Argument contre argument ?
00:08:49 C'est un débat qui a duré à peu près deux heures hier devant le Conseil d'État
00:08:53 dans le cadre d'un référé liberté.
00:08:54 C'est une procédure en urgence.
00:08:56 Et à l'issue de cette audience, effectivement, le président de cette formation collégiale,
00:09:01 sont trois magistrats du Conseil d'État qui ont écouté les arguments des uns et des autres,
00:09:04 a dit qu'il rendrait sa décision dans les 48 heures.
00:09:06 Donc ça pourrait être aujourd'hui, mais on peut s'attendre plutôt à ce que ce soit dans la journée de demain.
00:09:11 Alors effectivement, on a entendu des débats assez âpres parfois
00:09:16 entre d'un côté les représentants de l'éducation nationale et de l'autre,
00:09:19 l'avocat et la présidente de l'association Action Droits des Musulmans.
00:09:24 Les débats qui ont tourné autour d'une question,
00:09:27 l'abaya et le camis dans une moindre mesure,
00:09:29 mais l'abaya est-elle un vêtement religieux pour l'éducation nationale ?
00:09:33 La réponse est oui.
00:09:35 Je vous cite certains des propos qui ont été tenus hier.
00:09:38 Le sujet n'est pas de savoir si l'islam prescrit ce vêtement,
00:09:41 mais si l'abaya fait immédiatement reconnaître la personne qui le porte comme étant musulmane.
00:09:47 Pour nous, oui, c'est ce que nous avons constaté sur le terrain.
00:09:49 C'est ce que pensent les trois quarts des Français.
00:09:51 Même les sites de vente de ces vêtements les présentent comme tels.
00:09:55 Non, répond à l'inverse la présidente de l'association,
00:09:58 qu'on a entendu dire avec beaucoup d'émotion,
00:10:00 que depuis deux jours, elle était assaillie de coups de téléphone,
00:10:04 d'enfants détruits parce qu'ils ne peuvent pas aller à l'école.
00:10:07 Je vous dis ce qu'elle a dit hier à l'audience.
00:10:11 Elle a dit que ce n'est pas l'abaya qui fait la religion,
00:10:14 mais le voile, la croix, la kippa.
00:10:16 Elle a expliqué que l'abaya, ça veut dire robe.
00:10:18 Vous faites une interdiction générale de porter une robe.
00:10:21 L'avocat de l'association a aussi expliqué que c'est un vêtement qui est à la mode,
00:10:25 qui est coloré, qu'on trouve sur les marchés et qui ne coûte pas très cher.
00:10:30 C'est pour ça que les jeunes femmes, les jeunes filles en achètent.
00:10:33 Un avocat aussi qui estime qu'il y a un problème,
00:10:36 c'est qu'il n'y a pas dans la circulaire de l'éducation nationale
00:10:38 de définition de ce qu'est l'abaya.
00:10:41 Il dit que ça revient donc à mettre les proviseurs dans une situation
00:10:44 de délit de faciès et de discrimination envers les élèves qui sont arabes.
00:10:49 C'est ce qu'elle a dit hier.
00:10:51 En gros, vous avez une jeune femme qui arrive avec une robe longue.
00:10:54 Comment est-ce que vous faites pour savoir si c'est une abaya ou pas ?
00:10:57 Pour lui, ça consiste à dire que c'est en fonction de...
00:10:59 Le débat a été vif en tous les cas.
00:11:01 Il a été nourri d'un monde contrairement.
00:11:03 Après, c'est dans le cadre du Conseil d'État.
00:11:05 Donc vous savez, tout ça est très... Exactement.
00:11:07 Très poli, on ne s'invective pas.
00:11:10 Ce n'est pas l'ambiance qu'il peut y avoir dans certaines salles de boulangerie.
00:11:13 Mais les arguments, effectivement...
00:11:14 Dans les arguments qui sont présentés par Noemi,
00:11:16 il n'y a pas que des arguments juridiques.
00:11:19 Il y a aussi comment on perçoit.
00:11:20 Donc c'est très important.
00:11:22 Mais vous avez raison.
00:11:23 Pardon, je vais vous laisser débattre.
00:11:26 Pourquoi ?
00:11:28 L'association dit pourquoi est-ce que pour nous,
00:11:29 c'est une atteinte à la liberté de culte ?
00:11:31 Eh bien parce que ça n'est pas à l'État de définir ce qu'est la pratique cultuelle
00:11:34 alors même que le CFCM, le Conseil Français du Culte Musulman,
00:11:38 a dit qu'il ne s'agissait pas d'un vêtement cultuel.
00:11:41 Elle s'est tirée une balle dans le pied.
00:11:42 Mais oui.
00:11:43 Mais qui définit...
00:11:44 En disant que c'était une atteinte à la liberté de culte.
00:11:46 Pour les raisons que je viens de vous expliquer.
00:11:48 Oui, mais c'est quand même une balle dans le pied.
00:11:49 Elle a dit que ça n'était pas à l'État de dire si ça l'est.
00:11:52 C'est l'Europe, j'allais dire, cette association,
00:11:53 elle est dans son rôle, si je puis dire.
00:11:55 Elle se trompe.
00:11:55 Mais écoutez, on va voir ce que va décider le Conseil d'État.
00:11:58 Qui décide dans notre pays, dans cet État laïque,
00:12:01 si un vêtement est religieux ou pas ?
00:12:03 À l'école.
00:12:04 À l'école, parce qu'on ne parle pas dans la rue.
00:12:07 La question a été posée ce matin à Manuel Bompard
00:12:09 lors de la grande interview.
00:12:10 Écoutez sa réponse et vous allez réagir.
00:12:13 Moi, je considère et je l'ai dit,
00:12:15 et je ne suis pas le seul à l'avoir dit,
00:12:17 que la baïa n'était pas en soi un signe religieux.
00:12:19 Ce n'est pas seulement mon point de vue.
00:12:20 C'était y compris le point de vue de l'État
00:12:22 et du ministère de l'Éducation nationale
00:12:24 avant sa dernière prise de position.
00:12:26 On rappelle que le Conseil français du culte musulman,
00:12:29 qui jusqu'il y a peu était le principal interlocuteur de l'État
00:12:33 vis-à-vis de l'organisation du culte musulman en France,
00:12:36 dit lui-même que la baïa n'est pas un signe religieux.
00:12:39 Monsieur le professeur.
00:12:41 Oui.
00:12:42 Non mais ça n'a strictement aucun sens.
00:12:45 Gabriel Attal a dit quelque chose de très juste.
00:12:48 Le respect de la laïcité, qu'est-ce que c'est ?
00:12:50 C'est quand dans une salle de classe,
00:12:51 on ne peut pas deviner la religion des élèves
00:12:54 ou la religion des professeurs.
00:12:56 Or, quand il y a un camis ou une baïa,
00:12:59 évidemment que l'on peut deviner la religion.
00:13:02 En outre, on nous parle d'islamophobie,
00:13:05 mais dans le même temps, on nous dit que ce n'est pas un vêtement religieux.
00:13:08 On dit qu'on stigmatise les jeunes filles de confession musulmane,
00:13:11 mais on nous dit que ce n'est pas un vêtement religieux.
00:13:13 Voyez bien qu'il y a ici une contradiction.
00:13:15 Il y a des associations qui fomentent l'islamisme dans notre société,
00:13:20 qui depuis des années sont dans l'antrisme islamiste
00:13:23 et testent toujours l'école.
00:13:25 Et Gabriel Attal a été ferme là-dessus.
00:13:28 Et quand le ministre de l'Éducation nationale
00:13:30 dit que c'est un vêtement religieux,
00:13:31 j'estime que l'institution a tranché
00:13:33 et qu'il faut faire respecter l'interdiction.
00:13:35 Mais si demain, tout à l'heure,
00:13:37 le Conseil d'État, pour des raisons qui sont les siennes,
00:13:41 dit que ça ne tient pas juridiquement,
00:13:42 qu'est-ce qui va se passer dans vos classes ?
00:13:44 Il va falloir faire une loi,
00:13:46 parce qu'on ne pourra pas laisser passer ça.
00:13:48 Ce sera une victoire des islamistes,
00:13:50 ce sera une victoire des communautaristes.
00:13:51 Et là, pour le coup, les professeurs
00:13:54 et les chefs d'établissement se retrouveront
00:13:56 dans une situation compliquée.
00:13:57 Et dernière chose que j'aimerais ajouter,
00:13:59 il faut arrêter de prendre les chefs d'établissement
00:14:00 pour des idiots.
00:14:01 Ils savent reconnaître ce que c'est qu'une abaya.
00:14:03 On sait ce que c'est.
00:14:04 Moi, j'en ai déjà vu personnellement.
00:14:06 Tous les chefs d'établissement,
00:14:07 par exemple en Seine-Saint-Denis,
00:14:08 en ont déjà vu.
00:14:09 Donc, misons aussi sur l'intelligence des personnels.
00:14:11 - Non mais pardon, mais écoutez.
00:14:14 D'abord, ce n'est pas simplement...
00:14:16 J'en ai assez que ce soit un débat juridique.
00:14:19 C'est une question politique.
00:14:20 Nous savons que l'abaya a été encouragée
00:14:23 pour contourner notre loi.
00:14:25 On a des preuves.
00:14:26 On peut le voir sur ce fameux TikTok.
00:14:29 On voit très bien qu'il y a eu une offensive.
00:14:31 Elle n'est pas née de nulle part.
00:14:33 Mais alors maintenant, voilà.
00:14:34 On nous dit c'est la liberté des jeunes filles.
00:14:37 D'abord, la liberté n'est pas totale
00:14:39 en matière d'estimentaire.
00:14:40 On ne peut pas aller à l'école tout nu non plus.
00:14:41 Donc, il n'y a pas de liberté absolue.
00:14:44 Mais surtout, si leur problème est d'être pudique,
00:14:47 parce que même si par religiosité,
00:14:50 ce n'est pas écrit dans le Coran,
00:14:51 abaya, il la faut comme si.
00:14:53 Si c'est d'être pudique, il y a des robes longues,
00:14:54 il y a des jupes longues,
00:14:56 il y a des jeans larges,
00:14:57 vous pouvez absolument être pudique.
00:14:58 Si c'est pour ne pas déplaire à Dieu
00:15:00 ou pour ne pas se faire draguer,
00:15:01 vous avez mille autres solutions.
00:15:03 Elles ne le font que pour provoquer.
00:15:04 Et dernière chose, les élèves détruits,
00:15:07 parce qu'on les empêche d'afficher
00:15:10 leur religion à l'école,
00:15:12 eh bien, soit, excusez-moi,
00:15:16 ils doivent aller dans une école privée.
00:15:18 Nous n'avons pas, l'école n'a pas à s'adapter
00:15:21 et personne n'a été détruit en 2004
00:15:23 parce qu'il fallait enlever son voile à l'école.
00:15:25 Personne.
00:15:26 - On a quand même une bonne nouvelle
00:15:27 sur cette actualité.
00:15:29 C'est qu'en effet, l'école est testée.
00:15:32 Elle est testée par les islamistes
00:15:34 qui ont mené, Gilles Kepel l'a dit
00:15:35 à votre micro il y a deux jours,
00:15:37 qui ont mené une campagne estivale
00:15:38 pour essayer d'encourager les jeunes filles
00:15:42 à aller à l'école en abaya.
00:15:45 On n'a pas, ça ne s'est pas passé.
00:15:48 Ils sont en échec.
00:15:49 L'institution scolaire a bien tenu.
00:15:52 La décision d'Atal va dans la très bonne direction
00:15:55 et on apprend que sur les classes de seconde,
00:15:57 on verra ce qu'il en est sur première et terminale.
00:16:00 La discussion a été infructueuse
00:16:04 pour quelques dizaines.
00:16:04 - Est-ce que vous ne vendez pas la poteau ?
00:16:06 - 67.
00:16:08 - Je dis simplement que la manière
00:16:11 dont ça s'est passé nous montre que notre société
00:16:15 et le système scolaire tient ferme, il me semble.
00:16:18 - Noémie ?
00:16:19 - Juste un point sur ce qui a été dit hier
00:16:21 par l'Education nationale sur pourquoi
00:16:22 cette interdiction maintenant.
00:16:24 Ce qui a été expliqué par les représentants,
00:16:26 c'est que ça a été vraiment une demande
00:16:28 des chefs d'établissement qui ont vu apparaître ça.
00:16:31 En fait, c'est très récent, ils disent,
00:16:32 et ils l'ont daté d'ailleurs,
00:16:33 ils disent que l'émergence,
00:16:34 donc il arrivait qu'il y ait des jeunes femmes en abaya,
00:16:37 mais l'émergence en milieu scolaire,
00:16:39 c'est à partir du printemps 2022
00:16:41 et encore plus à la rentrée 2022.
00:16:43 Donc il y a vraiment un an et ils disent,
00:16:46 avant on considérait que c'était une série de cas isolés.
00:16:49 Là, ça n'est plus le cas et le phénomène s'est amplifié
00:16:52 et a émergé une demande des chefs d'établissement
00:16:54 d'une position claire du ministère.
00:16:55 - Tout ceux qui dénoncent l'opportunisme politique,
00:16:58 c'est ce qu'on dit, c'est ce qu'on a toujours dit
00:17:00 les politiques de la ministre Gébertal,
00:17:02 mais il y a un sujet.
00:17:03 On va continuer à en parler.
00:17:04 Vous écoutez également, évidemment,
00:17:05 les titres avec vous, Mickaël.
00:17:07 - 2023 pourrait bien être l'année la plus chaude
00:17:09 jamais enregistrée.
00:17:10 C'est ce qu'a annoncé l'Observatoire européen
00:17:13 Copernicus.
00:17:13 Alors que canicules, sécheresses, inondations ou incendies
00:17:17 ont frappé l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord cet été,
00:17:20 le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres,
00:17:22 a déploré dans un communiqué que l'effondrement climatique
00:17:25 avait commencé.
00:17:27 En Grèce, situation dramatique.
00:17:28 Après les terribles incendies de l'été,
00:17:30 le pays fait désormais face à des pluies torrentielles.
00:17:33 Un homme emporté par un torrent a été retrouvé mort à Volos.
00:17:36 Quatre personnes sont toujours activement recherchées.
00:17:39 Un phénomène météorologique qui devrait durer jusqu'à demain.
00:17:42 La police a interdit les déplacements
00:17:44 dans certaines villes du pays.
00:17:46 Et puis Alba, Louise, Jade, Léo ou encore Gabrielle,
00:17:50 ce sont les prénoms qui ont la cote et qui devraient être
00:17:52 le plus attribués en 2024.
00:17:54 L'officiel des prénoms parie demain pour sa 21e édition
00:17:57 et parmi les prénoms en perte de vitesse,
00:17:59 on retrouve notamment Chloé, Lucas, Hugo ou encore Sacha.
00:18:04 Et Olivier ?
00:18:06 Oui, Olivier.
00:18:07 Faut avoir une info, non ?
00:18:08 Vous êtes tendance, rassurez-vous, cher Olivier.
00:18:10 Merci, Mickaël.
00:18:12 Sophie Odige et Joseph Tounel et vous tous,
00:18:14 je vais vous faire écouter et je voudrais que vous réagissiez à cela.
00:18:17 C'est une professeure qui explique comment les élèves...
00:18:19 Parce que vous avez raison, Olivier, vous dites,
00:18:21 ça s'est plutôt globalement bien passé et fort heureusement.
00:18:24 D'ailleurs, quand on souligne 67 incidents,
00:18:27 qu'il y a eu moins de 300 élèves...
00:18:28 Je n'ai pas dit globalement positif, parce que ça a été utilisé en notre temps,
00:18:33 ça ne s'est pas bien passé.
00:18:34 Bien, j'entends bien.
00:18:35 Bon, cette professeure s'inquiète en tous les cas
00:18:38 parce qu'elle est en train de constater
00:18:41 et de s'inquiéter des probables futures tentatives de contournement, de détournement.
00:18:45 C'est un témoignage au micro de Jean-Luc Thomas.
00:18:48 C'est un sujet du même Jean-Luc Thomas.
00:18:50 Écoutons.
00:18:51 Le débat autour des tenues à l'école ne fait que commencer.
00:18:56 Pour cette enseignante,
00:18:57 certaines élèves musulmanes contournent déjà l'interdiction de l'abaya.
00:19:01 Donc le corps, vous allez le couvrir avec une abaya.
00:19:03 Vous allez le couvrir avec une chemise ample portée sur un pantalon fluide large.
00:19:08 Vous allez pouvoir même le porter,
00:19:10 enfin l'afficher avec un sweat pour couvrir la tête et couvrir les mains.
00:19:13 Des vêtements en vente dans de grandes enseignes de prêt-à-porter.
00:19:16 Facile donc de trouver la parade.
00:19:18 Elle propose des vêtements qui couvrent l'intégralité du corps
00:19:21 et qui sont très accessoirisés, qui sont très modernes,
00:19:24 qui sont volontaires, qui affichent des textures très mode,
00:19:30 avec des coloris très tendance.
00:19:32 Hormis les vêtements, Marissa tarde désormais sur ce qu'elle définit
00:19:36 comme des marqueurs identitaires.
00:19:37 Le refus de la mixité au sein de la classe.
00:19:39 C'est-à-dire que les filles vont rester entre filles,
00:19:41 elles ne vont refuser de se mettre à côté de garçons.
00:19:43 Le refus d'enlever le hijab qui est porté systématiquement autour du cou.
00:19:46 Donc si elles refusent de l'enlever, qu'elles refusent de le mettre au fond du sac,
00:19:49 qu'elles refusent de le poser sur la table, qu'elles refusent de le mettre à un dossier de chaise.
00:19:53 Une idéologie partagée par les salafistes et les frères musulmans,
00:19:57 présente dès le plus jeune âge.
00:19:59 Ça commence déjà très petit avec les écoles maternelles.
00:20:01 Les enfants en pleurs à qui on a expliqué qu'ils allaient brûler en enfer
00:20:05 s'ils ne faisaient pas leurs prières dans la journée.
00:20:08 Pour freiner le mouvement, cette enseignante appelle à une formation accélérée
00:20:11 du personnel éducatif, ainsi qu'au port de l'uniforme.
00:20:14 Vous voyez, déjà, ils s'inquiètent de ce qui pourrait advenir.
00:20:18 Qu'en pensez-vous ?
00:20:18 Est-ce qu'il peut y avoir une massification maintenant des phénomènes de contournement,
00:20:21 de détournement de cette tenue ?
00:20:23 Ou est-ce qu'au contraire, si le Conseil d'État adoube l'interdiction, tout va aller ?
00:20:28 Alors déjà plusieurs choses par rapport à tout ce qui a été dit.
00:20:31 Je rappelle quand même que ce n'est peut-être pas un coup politique,
00:20:33 mais enfin il y avait quand même un rapport d'un organisme de contrôle d'État en 2017
00:20:37 qui annonçait effectivement que sur cet islamisme radical en France,
00:20:41 il y avait une attaque qui ciblait les professeurs.
00:20:44 On le sait depuis avant 2017.
00:20:45 C'est pour ça que quand Jean-Michel Blanquer est arrivé,
00:20:47 il a immédiatement mis en place le Conseil des sages de la laïcité.
00:20:50 Les professeurs d'historiographie et tous les professeurs qui enseignaient la laïcité
00:20:53 étaient des personnes à Abad, comme le président de la République,
00:20:56 qui portaient la laïcité.
00:20:57 C'est écrit noir sur blanc et c'est dans un dossier malheureux
00:21:01 qui sera bientôt traité sur, évidemment, l'assassinat de Samuel Paty.
00:21:05 Donc je pense que dire que c'est nouveau, non.
00:21:09 Ensuite, je rappelle aussi qu'il y a eu une enquête de l'IFOP pour JeCroix,
00:21:13 Écran, Deveil, qui mettait en évidence une rupture générationnelle importante,
00:21:19 notamment sur le fait que les enseignants les plus âgés
00:21:22 défendaient davantage la laïcité que les plus jeunes
00:21:24 et qu'on avait quand même presque 40% des moins de 30 ans
00:21:27 qui ne voyaient pas de problème au port de la Baïa et du Camille.
00:21:30 Donc ça, ça pose aussi des questions dans le cœur même de l'institution.
00:21:33 Pour ce qui est de la situation de cette rentrée au bout de quelques jours,
00:21:37 je suis assez d'accord avec Olivier D'Articol.
00:21:39 Je trouve que ça s'est plutôt bien passé, c'est vrai.
00:21:41 C'était un coup fort qu'il fallait faire.
00:21:43 Il l'a fait, c'est très bien.
00:21:44 On ne comprend toujours pas pourquoi Papandière y a avant,
00:21:46 pourquoi Emmanuel Macron absent sur ces questions-là avant.
00:21:49 Les chiffres, on les connaît depuis longtemps.
00:21:51 On sait que ça explose.
00:21:52 Donc il n'y a pas de raison que ça s'amenuise.
00:21:55 Malheureusement, il ne faudra pas en rester là.
00:21:57 Par contre, c'est vrai qu'il y aura eu un avant et un après rentrée scolaire.
00:22:01 Vous avez entièrement raison Sophie de souligner aussi,
00:22:04 de mettre en avant la fracture générationnelle.
00:22:05 Vous nous en parlez souvent, Kévin, entre certains professeurs.
00:22:08 Et c'est vrai que parfois, ça dépend de l'âge,
00:22:10 mais pas uniquement que ce sont des jeunes professeurs.
00:22:12 Chez les élèves, on le voit, les tentatives.
00:22:15 Mais chez les professeurs, ce n'est pas un bloc qui est en train de demander
00:22:18 l'interdiction de la loi Baïa.
00:22:19 On va le voir à Stain, on y sera dans quelques instants avec un appel à la grève.
00:22:23 On est en train de se faire piéger gentiment par les islamistes.
00:22:26 Premier point, ils nous entraînent sur du juridisme alors qu'il y a aussi...
00:22:30 Oui, d'accord, mais le droit est fait pour protéger la société.
00:22:33 Je fais juste une parenthèse, parce que Gilles Kepel a précisé hier
00:22:37 qu'en Arabie Saoudite, il y avait une interdiction de la Baïa,
00:22:40 alors qu'en France, nous attendons la décision du Conseil des ministres.
00:22:43 Oui, absolument, et nous, on nous entraîne sur quelle est la définition exacte.
00:22:46 Bientôt, on va nous parler de la taille de l'ourlet, etc.
00:22:49 Alors que chacun sait que ce n'est pas le sujet.
00:22:51 On n'a qu'à leur demander leur définition.
00:22:52 Et 70% des Français, d'ailleurs de bon sens, disent que c'est non.
00:22:55 Y compris à gauche, où visiblement le peuple de gauche a plus de bon sens
00:22:59 que ses élites bobos.
00:23:00 Et puis, le deuxième piège, c'est de mettre toutes les religions
00:23:04 sur le même plan, ou l'absence de religion.
00:23:06 Arrête de dire "la gauche", pas toute la gauche.
00:23:08 Guedj, le maire de Montpellier, la présidente de région d'Elga.
00:23:13 Pas toute la gauche.
00:23:14 Mais vous avez raison une part.
00:23:15 Mais non, sinon il n'y a plus de débat.
00:23:17 On le voit d'ailleurs dans le sondage que vous avez présenté.
00:23:19 Enfin, on va dire qu'ils ont évolué.
00:23:20 Mais enfin, c'était mon expression.
00:23:23 Voilà, c'était mon expression.
00:23:25 C'est cette gauche qui jure à l'Assemblée nationale.
00:23:27 C'est cette gauche qu'on voit dans l'I.B.
00:23:29 C'est cette gauche qu'on voit dans le monde.
00:23:31 OK ?
00:23:32 C'est factuel.
00:23:34 Et c'est cette gauche qui, philosophiquement, depuis des décennies,
00:23:36 nous a amenés où nous sommes.
00:23:38 Ça, il ne faut pas l'oublier.
00:23:39 C'est vrai que la droite n'était pas aux affaires dans les 20 dernières années.
00:23:42 Non mais reconnaissons que lors de l'affaire de Creil,
00:23:44 on rappelle ce qu'avait dit Lionel Jospin.
00:23:47 On a eu le concours du Conseil d'État aussi.
00:23:50 Cela dit, le piège suivant, c'est de mettre toutes les religions
00:23:53 sur le même plan, voire même l'absence de religion.
00:23:55 La laïcité, ce n'est pas l'interdiction d'exprimer éventuellement sa foi,
00:24:00 y compris dans les codes publics.
00:24:02 Bien sûr.
00:24:03 Mais là, on met sur le même plan.
00:24:05 La définition donnée par Gabriel Attal est très bonne.
00:24:07 Et dans ce piège, il y a un autre piège.
00:24:09 C'est de mettre sur le même plan l'islamisme et l'islam.
00:24:12 C'est ce qu'ils sont en train de réussir à faire.
00:24:14 Parce que la Baïa, c'est défendue par les islamistes.
00:24:17 Ce n'est pas défendue par des musulmans, etc.
00:24:19 Et donc, on est en train de mettre sur le même plan l'islamisme.
00:24:22 Je rappelle que l'islamisme,
00:24:23 c'est ceux qui ont tué au Bataclan,
00:24:26 c'est ceux qui ont tué dans une école juive à Toulouse,
00:24:28 c'est ceux qui ont tué des parachutistes,
00:24:29 c'est ceux qui ont été assassinés.
00:24:30 On est en train de les mettre sur le même plan.
00:24:32 Non, personne ne les met sur le même plan.
00:24:33 Mais il y a un mot qui est utilisé.
00:24:35 Et les filles les mettent sur le même plan.
00:24:36 C'est bien, mais il y a un mot qui est utilisé.
00:24:37 Vous avez raison.
00:24:38 En tout cas, il y a un mot qui est utilisé.
00:24:40 Le mot d'islamophobie.
00:24:41 Parce que j'ai posé la question ce matin à Manuel Bonpart.
00:24:44 On ne peut pas l'utiliser comme ça dans un pays
00:24:45 où un professeur a perdu la vie
00:24:47 parce qu'il a eu un procès en islamophobie.
00:24:49 Et des journalistes.
00:24:51 Effectivement, et des journalistes.
00:24:53 Et en fait, c'est un geste politique qui est fait.
00:24:56 Mais pardon Sonia, on ne va pas non plus,
00:24:57 parce qu'on dit culturel, culturel,
00:24:59 on ne va pas non plus à l'école en costume bigoudin,
00:25:01 enfin bigoudin, je ne sais pas comment on dit.
00:25:03 On ne va pas à l'école en uniforme.
00:25:05 Mais que vous le vouliez ou non,
00:25:07 c'est le Conseil d'État qui va trancher.
00:25:09 On va continuer à parler.
00:25:10 Une pause, on va voir à ce temps-ci ce qui se passe,
00:25:12 puis d'autres sujets également.
00:25:13 À tout de suite.
00:25:15 La suite de Midi News avec nos invités.
00:25:18 Nous serons dans quelques instants avec également
00:25:20 nos journalistes sur le terrain.
00:25:21 A Stain, il y a eu un appel à la grève
00:25:23 par rapport à l'interdiction de la baïa.
00:25:26 Mais tout d'abord, les titres, Michael.
00:25:28 À Cherbourg, la jeune femme agressée est violée.
00:25:31 Le mois dernier, est sortie du coma.
00:25:33 Le 4 août, un homme s'était introduit au domicile de la victime.
00:25:36 Il l'avait ensuite frappée, violée et torturée.
00:25:38 Depuis, la jeune femme, âgée de 29 ans,
00:25:40 était plongée dans un coma artificiel.
00:25:42 Lutter contre la précarité alimentaire,
00:25:44 c'est l'objectif fixé par le ministre de l'Agriculture,
00:25:47 Marc Fenault.
00:25:48 Il reçoit cet après-midi les représentants des filières
00:25:51 agricoles alimentaires ainsi que des associations.
00:25:53 Le but de cette réunion est notamment d'identifier
00:25:55 des leviers et des mesures de soutien aux filières
00:25:58 en difficulté.
00:25:59 Et puis, 5 personnes sont mortes dans des inondations
00:26:02 à Istanbul, en Turquie.
00:26:03 Des inondations provoquées par des pluies torrentielles
00:26:06 qui ont transformé les rues en rivières.
00:26:08 Une station de métro a notamment été détruite.
00:26:11 Des dizaines de personnes ont dû être évacuées.
00:26:14 - Merci à vous, Michael.
00:26:16 Direction Steyn, dans un lycée, un appel à la grève.
00:26:20 C'est écrit dans le communiqué noir sur blanc.
00:26:23 Ce sont les mots "contre la politique islamophobe
00:26:26 du gouvernement".
00:26:27 Des enseignants, une partie des enseignants,
00:26:30 et également des parents d'élèves.
00:26:33 Est-ce que c'est ce que vous remarquez sur place,
00:26:36 Augustin Donadio ?
00:26:37 On vous retrouve dans quelques instants.
00:26:40 Au lycée Maurice Uttri, est-ce qu'il y a aussi
00:26:43 des parents d'élèves autour de vous
00:26:46 qui ont également répondu à cet appel ?
00:26:49 - Oui, quelques parents d'élèves, mais ce n'est pas non plus
00:26:52 la foule des grands jours devant ce lycée de Seine-Saint-Denis.
00:26:56 Vous le voyez, beaucoup d'élèves qui viennent de sortir de cours.
00:26:59 Des professeurs, une vingtaine, une poignée de professeurs
00:27:02 devant cet établissement pour dire non, comme vous le disiez,
00:27:05 à la politique islamophobe du gouvernement.
00:27:08 Il y a eu quelques mots sur le communiqué qu'ils ont diffusé.
00:27:11 Et quelques parents d'élèves qui les ont rejoints pour dénoncer
00:27:14 notamment la hausse des effectifs en classe,
00:27:17 30 élèves au lieu de 24, la baisse du nombre de CPE,
00:27:20 3 CPE au lieu de 4. Et encore une fois,
00:27:23 cette décision du gouvernement d'interdire le port de la baïa
00:27:26 et du camis dans les établissements scolaires.
00:27:29 Ils refusent, ces professeurs, ces surveillants,
00:27:32 d'être la police du vêtement. Ce matin, on était là,
00:27:35 on a vu l'entrée des élèves dans l'établissement.
00:27:38 Ils ont tout de même vérifié les tenues des élèves.
00:27:41 Les filles, les jeunes filles ont enlevé leurs voiles
00:27:44 comme dans tous les autres établissements.
00:27:47 L'académie de Seine-Saint-Denis nous a dit que 2 personnes
00:27:50 depuis lundi s'étaient présentées en abaya devant cet établissement
00:27:53 ici à Stein. Mais ce qu'on peut vous dire,
00:27:56 c'est que c'est assez compliqué ici d'interroger à la fois
00:27:59 les parents d'élèves ou les professeurs qui sont réticents
00:28:02 à l'abaya. Alors on essaie de leur tendre le micro,
00:28:05 de leur donner la parole, comme par exemple avec ce genre
00:28:08 de personnes qui essaient d'intervenir en direction de notre antenne.
00:28:11 - Oui, on le voit bien et on le comprend. Merci à vous,
00:28:14 Augustin, merci en tout cas pour tous ces éléments.
00:28:17 Alors, il n'y a pas de foule, j'allais dire, tant mieux,
00:28:20 parce qu'il s'agit quand même de faire respecter l'interdiction
00:28:23 de l'abaya, mais quand même que des enseignants utilisent
00:28:26 en plus, des enseignants, le mot "islamophobie" est chargé
00:28:29 par rapport à tout ce qui s'est passé autour de ça.
00:28:32 - Qu'est-ce qu'ils mettent dans la tête des enfants, ces profs,
00:28:35 je voudrais bien le savoir, moi. - Pour rappeler que 85% des enseignants
00:28:38 sur un sondage récent jugent positive la décision du ministre
00:28:41 sur les abayas. C'est important de le dire.
00:28:44 - Vous avez raison. - C'est un chiffre assez...
00:28:47 - Vous avez raison. - C'est notre fil au zinterniger.
00:28:50 - Dans le 15%, mais heureusement que c'est une minorité
00:28:53 qui va à l'encontre... - En l'instant, ça ne peut peut-être
00:28:56 pas être une minorité dans certains endroits.
00:28:59 - Ce qui est inquiétant, c'est qu'on a des enseignants
00:29:02 qui sont chargés d'enseigner la laïcité, de faire appliquer la laïcité,
00:29:05 alors qu'ils sont contre la laïcité. Ils sont dans une institution
00:29:08 laïque et apparemment, ils sont contre cette laïcité.
00:29:11 Et moi, ce qui me choque, c'est qu'en fait, ils parlent
00:29:14 d'islamophobie, c'est-à-dire qu'ils ont quand même une forme
00:29:17 d'autorité vis-à-vis de leurs élèves et ils font passer l'idée
00:29:20 que l'État français serait islamophobe alors que l'État français
00:29:23 accueille tous les enfants de France, finalement,
00:29:26 dans leur établissement. Et le problème dans l'éducation nationale,
00:29:29 c'est cette minorité de profs d'extrême gauche qui ne respectent
00:29:32 absolument pas l'institution, qui essayent de distiller
00:29:35 une idéologie, qu'ils aient leurs idées très bien, mais ça n'a rien
00:29:38 à faire en classe. - Des enseignants qui sont en grève.
00:29:41 - Je vais juste raconter un exemple. Moi, j'avais l'habitude d'organiser
00:29:44 des sorties autour du mémorial de la Shoah, etc. Il y a un professeur
00:29:47 qui est venu me voir pour me demander si je n'étais pas un peu juif
00:29:50 ou si je n'avais pas du sang juif
00:29:53 pour organiser des choses sur la Shoah et que mon
00:29:56 anti-sionisme était trop ventripotent.
00:29:59 - Ton sionisme ? - Mon sionisme était trop
00:30:02 ventripotent. Mais est-ce que vous vous rendez compte, alors que ça fait
00:30:05 partie du rôle d'un professeur d'histoire, d'enseigner la Shoah ?
00:30:08 On a ce genre d'individus sur le terrain et s'ils ne sont pas
00:30:11 contents, qu'ils s'en vont. - Non, mais moi...
00:30:14 - Ils relèvent en cause les valeurs mêmes de la République et moi, ça me choque.
00:30:17 - Ce n'est pas s'ils ne sont pas contents qu'ils s'en aillent. Je suis désolé.
00:30:20 Il est intolérable que des gens pareils qui pensent comme cela
00:30:23 soient autorisés à instruire les enfants
00:30:26 de notre pays. Parce que ce que vient de dire
00:30:29 Kévin, il faut quand même... Ça a des conséquences concrètes.
00:30:32 C'est-à-dire que ça donne au discours complètement délirant
00:30:35 qu'ils peuvent entendre parfois chez eux, l'autorité professionnelle.
00:30:38 Il faut les virer de l'éducation nationale.
00:30:41 - On dirait que nous sommes surpris. Mais pardonnez-moi. Quand on lit les différentes enquêtes,
00:30:44 il y a une formidable enquête qui a été écrite par
00:30:47 Stéphane Simon autour de l'assassinat
00:30:50 de Samuel Paty où une partie, alors infime,
00:30:53 peu importe, mais quelques professeurs, évidemment quelques enseignants
00:30:56 ou une grande partie, je ne voudrais pas la qualifier,
00:30:59 n'ont pas soutenu, mais même pire. On nourrit la machine
00:31:02 d'un islamophobie. - Que pensez-vous de ma proposition ?
00:31:05 - Je ne sais pas. En tout cas, il n'y a pas de surprise
00:31:08 malheureusement à ce que certains professeurs, enseignants,
00:31:11 se solidarisent et marquent ça.
00:31:14 On ne l'a pas pris déjà à bras le corps quand il y a eu l'un des plus grands
00:31:17 chocs dans notre pays. - Vous avez raison. - Dans leur expression, c'est intéressant
00:31:20 parce qu'ils ne veulent pas être la police, comme si d'abord c'était un gros mot.
00:31:23 Mais est-ce que le rôle des enseignants, et il n'y a pas que les enseignants,
00:31:26 ils nous disent aussi, est-ce que leur rôle, ce n'est pas d'appliquer des mesures légales
00:31:29 de discipline ? Est-ce que le rôle d'un enseignant, ce n'est pas
00:31:32 qu'il y a une certaine discipline au sein du collège, au sein du lycée ?
00:31:35 - En tout cas, ce n'est pas d'endoctriner les enfants.
00:31:38 - C'est pas mon boulot. Ça montre que leur boulot, ils ne l'ont pas vraiment compris.
00:31:41 C'est aussi simple que ça. - Alors oui, moi je suis assez d'accord.
00:31:44 Là, ce ne sont pas des enseignants, ce sont des éducateurs,
00:31:47 ce sont des grands frères, mais ce ne sont pas des enseignants.
00:31:50 L'enseignant, il est là pour transmettre un savoir pour lequel il a reçu
00:31:53 une habilitation, soit par l'agrégation, soit par le CAPES,
00:31:56 et à partir de là, il est tenu à une obligation de neutralité.
00:31:59 Alors je suis bien d'accord qu'il y a de moins en moins de CAPES
00:32:02 et de moins en moins d'agrégés, et que ceux qui passent l'agrégation,
00:32:05 souvent, n'enseignent jamais, en tous les cas, pas au collège ou au lycée,
00:32:08 parce que c'est bien plus compliqué que d'aller faire de la recherche.
00:32:11 Mais il n'empêche que ce que doit faire Gabriel Attal aujourd'hui,
00:32:15 c'est revenir justement au métier d'enseignant,
00:32:18 c'est-à-dire à des personnels formés sur des savoirs à transmettre,
00:32:21 et qu'ils sont là pour enseigner et non pas pour être...
00:32:24 - Mais est-ce qu'il faut sanctionner ? - Ah là, oui, oui.
00:32:27 Honnêtement, on voit quand ils se déplacent, je pense que Kevin sera d'accord avec moi.
00:32:32 - Mais là, c'est des militants, c'est plus des professionnels.
00:32:35 C'est un tract, le communiqué, qui dénonce la police.
00:32:38 - Non mais ce n'est pas nouveau. Dans des établissements scolaires,
00:32:40 moi, je suis allée il n'y a pas très longtemps,
00:32:42 il y avait des élèves voilés, il y avait des intervenants voilés.
00:32:45 J'ai discuté avec la chef d'établissement, quand on était navré,
00:32:48 on leur faisait poser le voile, mais 3 mètres plus loin, à le remettre.
00:32:51 En classe, ils ont le voile. On a également un industriel,
00:32:54 je ne me souviens plus quel c'était, qui avait fait, je ne sais plus,
00:32:56 500 entretiens dans des établissements, qui avait dit,
00:32:59 ils ont tous le voile, ils ont tous des tenues,
00:33:01 mais quand on leur demande gentiment, la plupart, ils l'enlèvent en classe.
00:33:04 Ils ressortent de classe, ils le remettent.
00:33:06 Cette réalité, on la connaît, ce qu'a fait Gabriel Attal, là, je pense,
00:33:09 c'est qu'il a dit, c'est fini.
00:33:11 On commence par la baïa, et on espère que sur le reste,
00:33:14 il va revenir à des enseignants qui enseignent
00:33:17 et qui ont un devoir de neutralité.
00:33:19 S'ils ne respectent pas ce devoir de neutralité, ils ne sont plus enseignants.
00:33:22 - Et surtout, on doit empêcher les élèves d'entrer avec leur voile à l'école.
00:33:24 C'est comme ça, c'est la loi.
00:33:26 - Mais quand on dit, il y a des mots qui sont chargés,
00:33:29 on a dit, la police du vêtement, c'est vrai, Olivier Dertagnole,
00:33:32 qu'on ne peut pas employer des mots qui, en dehors de nos frontières,
00:33:35 en dehors de nos frontières hexagonales, dans certains pays,
00:33:38 la police du vêtement tue.
00:33:40 - Mais au sens strict, il y a une loi, et quand il y a une loi,
00:33:43 il y a une police pour la faire accepter.
00:33:45 Chez nous, moi, j'aurais écrit ça, police, P-O-L-I-S,
00:33:48 parce que c'est une affaire de cité, ce n'est pas une affaire de répression,
00:33:51 c'est une affaire de vivre ensemble.
00:33:53 - Non, c'est ceux qui disent qu'il y a une police du vêtement en France.
00:33:56 - Non, mais stricto sensu, je voudrais juste finir cette phrase.
00:33:59 - Il y a des femmes iraniennes qui proclament ces raisons-là.
00:34:01 - Stricto sensu, même si c'est le même mot, c'est pas la même chose,
00:34:03 stricto sensu, quand il y a une loi, il y a une police qui la fait appliquer.
00:34:06 On ne peut pas se balader, par exemple,
00:34:08 attendez, laissez-moi m'expliquer,
00:34:10 on ne peut pas se balader dans la rue, sein nu.
00:34:12 La police vous arrête.
00:34:14 Et donc, chez nous, si vous voulez, dans nos sociétés très heureusement libérales,
00:34:18 ce contrôle vestimentaire est très faible,
00:34:20 il est à la marge, mais il existe.
00:34:22 Oui, il y a des règles qui s'appliquent en matière de vêtements,
00:34:26 et le mot police n'est pas, comme l'a dit Joseph, un gros mot,
00:34:29 ça ne veut pas dire méchant, répression, ça veut dire respect de la loi.
00:34:32 - Pour moi, l'enseignant doit transmettre le savoir,
00:34:35 il doit éduquer, il doit former,
00:34:37 il ne doit pas être au gris de l'établissement pour dire,
00:34:40 toi, tu rends toute une...
00:34:41 - Non, pas au gris, mais dans sa classe, la discipline, c'est une évidence.
00:34:45 - Pour moi, il n'a pas à faire ça.
00:34:48 Je vois qu'il y a des revendications,
00:34:50 je trouve que sur l'islamophobie, ils sont totalement à côté de la plaque,
00:34:53 et c'est très préoccupant,
00:34:55 mais ils contestent aussi la suppression d'un poste de CPE,
00:34:58 ils ont raison, parce qu'il y a besoin de CPE,
00:35:00 et il y a besoin de renforcer les personnels
00:35:03 qui vont être en charge de mettre en œuvre les nouvelles directives,
00:35:07 parce qu'il faut les mettre en œuvre.
00:35:09 - J'essaie de lire en même temps, pardonnez-moi, en direct, sur cette image,
00:35:12 pardonnez-moi Elisabeth, ce sont les enseignants ou parents d'élèves,
00:35:15 je n'arrive pas, évidemment, on ne peut pas distinguer.
00:35:17 Abaya, toujours pas, d'infirmière, Abaya, bien.
00:35:21 - Oui, c'est détourné, c'est sur les réseaux sociaux,
00:35:24 ça veut dire que le débat sur l'Abaya a un peu tout écrasé,
00:35:28 et qu'il y a des sujets de préoccupation à cette rentrée,
00:35:31 sur les psychologues scolaires, les infirmières,
00:35:33 - Médine a sorti un tweet.
00:35:34 - Les classes sans prof devant...
00:35:36 - Médine a sorti un tweet avec cette plaque.
00:35:38 - C'est aussi une réalité.
00:35:39 Vous pensez qu'il y a une diversion pour ne pas parler des vrais sujets ?
00:35:42 - Non, je ne dis pas que c'est une diversion,
00:35:44 je dis que cette actualité a écrasé toutes les autres.
00:35:46 C'est comme ça.
00:35:47 - Oui, mais il y a chez ces enseignants une autre diversion,
00:35:51 c'est de mettre en avant un manque de moyens qui est parfois fantasmé,
00:35:54 surtout qu'on ne parle pas de respect de la laïcité et de l'antrisme islamiste.
00:36:00 La vérité, c'est qu'on a une toute minorité d'enseignants qui ne jouent pas le jeu.
00:36:04 À chaque fois que le ministère prend une décision,
00:36:06 ils font tout pour ne pas la respecter parce qu'ils considèrent
00:36:09 qu'ils sont dans une lutte des classes.
00:36:11 Le chef d'établissement est un éminent.
00:36:13 - Est-ce que vous excluez que certains professeurs aient peur ?
00:36:17 - Alors, il y a des professeurs qui ont peur,
00:36:19 mais ceux-là sont dans l'idéologie.
00:36:21 Ceux-là, ce sont des syndicalistes qui sont dans l'idéologie.
00:36:23 Après, je suis d'accord avec vous, Sonia.
00:36:25 Il y a des enseignants qui ont peur, qui se sentent démunis,
00:36:28 qui ont peur d'affronter leurs élèves,
00:36:29 qui ont peur d'affronter les parents et qui s'autocensurent parfois.
00:36:33 - Oui, on n'est pas tous formés.
00:36:34 Est-ce que dans une classe, vous ayez à faire retirer à quelqu'un,
00:36:38 à le faire sortir et puis ensuite peut-être à subir les coups ?
00:36:41 - Ce que je voulais simplement dire, Sonia,
00:36:46 c'est que l'actualité Abaya n'est pas une diversion.
00:36:49 C'est un sujet très sensible.
00:36:51 Il fallait y apporter une réponse forte et ferme.
00:36:53 Je ne dis aussi pas mais et qu'il y a 3 100 postes
00:36:58 qui n'ont pas été pourvus, qu'il y a des enseignants
00:37:00 qui arrivent devant des classes aujourd'hui,
00:37:02 qui ne sont absolument pas formés et qui vont être très démunis
00:37:06 pour porter un discours cohérent sur les questions de la laïcité
00:37:10 alors qu'ils n'en connaissent pas un piètre mot pour certains.
00:37:13 C'est une réalité.
00:37:14 - Sophie et Kévin.
00:37:15 - Par rapport à ça, j'ai tout de suite dit d'ailleurs sur votre plateau déjà
00:37:20 qu'effectivement l'Abaya, c'était quand même le gros coup de com'
00:37:23 pour ne pas parler des autres problèmes
00:37:24 puisque l'année dernière, on avait fait quand même la rentrée
00:37:26 sur les recrutements en speed dating et les formations en 3 jours.
00:37:28 Donc ça, pour le coup, je suis assez d'accord avec vous
00:37:32 sur le fait qu'il y a une intention effectivement d'orienter la communication.
00:37:36 Par contre, là où je ne mettrais pas du tout la chose au même niveau,
00:37:39 c'est que là, on est dans une confusion,
00:37:41 on est même dans une malhonnêteté intellectuelle,
00:37:42 on est même dans de la manipulation intellectuelle.
00:37:44 Parce que mettre l'Abaya, qui est quand même un principe de base
00:37:47 de l'école publique, alors là, on se demande vraiment
00:37:49 où sont passés les usards de la République.
00:37:51 Franchement, ceux qui justement faisaient de leur conviction première
00:37:55 de faire que l'enfant qui passe la porte de l'école
00:37:58 ne soit en aucun cas identifié par rapport à ses origines sociales
00:38:02 ou à ses origines religieuses, ils sont où ceux-là ?
00:38:05 Parce que c'est eux qui devraient recevoir l'enfant en lui disant
00:38:08 "Tu sais, ici, tu es dans un espace qui est neutre.
00:38:10 Ici, tu peux être libre de ta famille, de tes religions, etc."
00:38:16 Et nous, on va te donner, on va te mettre en place l'ascenseur
00:38:18 qui va te permettre, par le savoir et par la science,
00:38:20 c'est pour ça que les usards se sont posés justement à la religion
00:38:23 et au catholicisme. C'est-à-dire que la première chose qu'ils ont fait,
00:38:27 c'est qu'ils ont dit "On enlève la religion parce qu'il va falloir
00:38:30 se rebaser sur des savoirs qui sont des savoirs scientifiques
00:38:33 et à ce titre-là, on est dans l'école publique,
00:38:35 on est dans l'école laïque et il n'y a pas de place à la religion."
00:38:37 Ils sont où, là ? Et quand ils nous disent, pour nous,
00:38:39 la Baya, c'est la même chose que le nombre de profs,
00:38:43 c'est de la manipulation, de mon point de vue.
00:38:45 - Je précise simplement, parce que c'est le direct des enseignants,
00:38:49 je suppose, ou des professeurs, pardonnez-moi, des parents d'élèves,
00:38:52 prennent la parole, je rappelle que ce sont ceux qui sont contre
00:38:55 l'interdiction de la Baya, vous le voyez, qui s'expriment.
00:38:58 Alors, pour être totalement objective, ils appellent à manifester aussi
00:39:02 pour le manque de moyens, pour la pénurie des professeurs,
00:39:05 mais aussi contre la politique du gouvernement qui est jugiste
00:39:07 islamophobe. - Oui, bien sûr, et je trouve que ce qui a été dit
00:39:10 est très juste. Vous avez aujourd'hui deux types d'enseignants.
00:39:12 Vous avez des enseignants qui sont dans l'égalitarisme,
00:39:15 qui sont dans le nivellement par le bas, qui sont sans arrêt
00:39:17 dans la culture de l'excuse, en train de ramener les élèves
00:39:20 à leurs origines sociales ou leurs origines ethniques,
00:39:23 et qui trouvent toujours, moi j'ai entendu quand même parfois,
00:39:25 "Ah, on va pas le pénasiser, c'était le ramadan, attention", etc.
00:39:29 - On en entendait de ces trucs, dis donc. - Et vous avez aussi
00:39:32 des enseignants qui sont des usards noirs de la République,
00:39:34 qui n'en ont rien à faire de l'origine sociale ou de l'origine ethnique,
00:39:37 qui considèrent que les élèves sont à égalité et qu'il faut absolument
00:39:40 les faire réussir, et ça, ce sont des gens qui défendent la méritocratie.
00:39:43 Et ça fait dix ans que j'enseigne, et je trouve que les seconds
00:39:46 sont de moins en moins présents, et on voit arriver de plus en plus
00:39:49 les premiers, et ça pose un problème, et les familles parfois
00:39:52 ne sont pas d'accord. Ce que veulent les familles, il faut quand même
00:39:55 le rappeler, c'est que leurs enfants sachent lire, écrire, compter,
00:39:59 et ils n'en ont absolument rien à faire qu'on leur apprenne
00:40:02 la sensibilisation à l'homophobie, je ne sais pas trop quoi.
00:40:04 - On vous écoute juste après les titres de Miquel, chère Elisabeth.
00:40:07 - Emmanuel Macron a présidé ce matin un séminaire de rentrée
00:40:10 sur ses grandes priorités. 40 ministres et secrétaires d'État
00:40:14 étaient présents, l'objectif de cette réunion était notamment
00:40:16 de faire un point et d'avancer sur les propositions portées
00:40:19 par l'opposition. Une Coupe du monde de rugby sous haute sécurité
00:40:23 vendredi au Stade de France, alors que le 15 de France affrontera
00:40:26 la Nouvelle-Zélande, le ministre de l'Intérieur a annoncé
00:40:29 que 7500 policiers et gendarmes seront mobilisés pour l'événement.
00:40:33 Les équipes seront protégées par le RAID et le GIGN.
00:40:37 Et puis le baromètre de la pauvreté du secours populaire,
00:40:40 les résultats sont tombés ce matin, et ils sont inquiétants
00:40:43 de la situation. La population près d'un Français sur deux
00:40:46 peine à payer certains actes médicaux. 32% ont des difficultés financières
00:40:50 pour se procurer une alimentation saine. 1 sur 5 déclarent vivre à découvert.
00:40:55 - Merci à vous, Miquel. On reparlera aussi évidemment
00:41:00 de ces difficultés avec les suites de la polémique autour du don
00:41:04 de Bernard Arnault. - Non mais juste un mot,
00:41:07 parce que ça me semble très important, ce ne sont pas seulement
00:41:10 les documents, normalement, par exemple, le voile ou la baïa
00:41:13 sont enlevés à l'entrée de l'établissement, s'ils le remettent.
00:41:16 Les professeurs, malheureusement, ont aujourd'hui beaucoup
00:41:19 de sujets disciplinaires à gérer, mais à mon avis, le point essentiel,
00:41:22 c'est l'institution. C'est-à-dire que s'ils sont défendus,
00:41:25 si vous avez la fermeté, en fait, la fermeté et la clarté,
00:41:28 ça paye toujours. Si, si vous les deux, au temps bas de la chaîne,
00:41:31 on dit "c'est comme ça, que ça vous plaise ou pas",
00:41:34 et vous êtes priés de faire respecter cela, il y aura bien sûr
00:41:37 quelques récalcitrants, mais ça va marcher.
00:41:40 - Elizabeth, Kevin, Olivier, Sophie...
00:41:43 - Vous voulez dire qu'on a des prénoms ringards ?
00:41:46 - Ça fait un peu appel de classe. - Bon, heureusement qu'il y a Sonia
00:41:49 sur ce plateau. - On a des prénoms ringards ?
00:41:52 - Je ne sais pas si ce sont les prénoms les plus donnés en 2024.
00:41:55 On va le découvrir avec Aminata Demphal et vous me direz
00:41:58 "tiens, si vous changez de prénom, quel prénom serait-il ?"
00:42:01 - J'allais dire "ah, c'est à toute histoire de rigoler".
00:42:04 - Si vous changez de prénom ? - Non, mais je ne veux pas changer de prénom.
00:42:07 C'est trop tard, je suis trop vieille pour changer de prénom.
00:42:10 - On va regarder sur nos cartons les prénoms les plus donnés en 2024.
00:42:17 Sans surprise, vous allez voir, Louise, Léo, Gabriel, Alba,
00:42:23 j'imagine que dans vos classes, monsieur le professeur,
00:42:26 vous voyez beaucoup de Romy, Rose...
00:42:29 Evidemment, Romy, c'est... Qu'est-ce qui se passe ?
00:42:32 - Non, mais moi j'enseigne dans un endroit où il y a beaucoup d'élèves
00:42:35 d'origine étrangère, etc. Donc on ne voit pas beaucoup
00:42:38 des noms à consonance française.
00:42:41 Mais ces noms sont magnifiques, il y a des noms arabes aussi qui sont magnifiques
00:42:44 et il faut aussi le mettre en avant.
00:42:47 - Ça vous rappelle un débat sur les prénoms ?
00:42:50 - Oui, ça vous rappelle un débat sur les prénoms ?
00:42:53 - Ce qui est marrant, c'est le tourniquet.
00:42:55 C'est assez marrant parce que c'est vrai que dans nos classes,
00:42:58 moi par exemple, dans mes classes, il y avait toujours plein de Nathalie.
00:43:01 On doit pouvoir repérer l'année, c'est dans les années...
00:43:04 - Il y avait Nathalie, elle avait l'uniforme et vous étiez tous en bleu marine, c'est ça ?
00:43:07 - Non, on avait des blouses. - Ah...
00:43:09 - C'est vous qui étiez en uniforme, ma chère, c'est moi.
00:43:12 - C'est en kénisie, vous voyez ? - Liseré blanc.
00:43:15 Je me le rappelle, vous deviez être trop mignonne en uniforme.
00:43:18 - Il y a eu des évolutions sur les photos ?
00:43:21 - Vous deviez vraiment être...
00:43:24 - La prochaine fois, chacun vient avec sa photo quand on a 8 ans.
00:43:27 Sur les prénoms, il y a eu deux évolutions.
00:43:30 On a plutôt des prénoms courts maintenant par rapport à avant.
00:43:33 Et tous ces prénoms, on nous dit que c'est le top 10 des prénoms,
00:43:36 ça représente à peine 1% des prénoms.
00:43:39 Alors qu'il y a 50 ans en arrière, vous preniez Marie et Jean,
00:43:42 ils faisaient 5% des nourrissons.
00:43:45 C'est-à-dire qu'il y a une diversité qui gagne.
00:43:48 C'est un fait, il y a une diversité des prénoms,
00:43:51 il y a plus de prénoms aujourd'hui qui sont donnés qu'il y a 50 ans.
00:43:54 - Mais la question, vous êtes probablement parent,
00:43:57 vous avez des lettres, vous l'avez été, vous voulez le redevenir, etc.
00:44:00 Si vous devez choisir, quel serait le critère le plus important ?
00:44:03 Est-ce que vous vous dites, Sophie Audujais,
00:44:06 il faut que ce soit un prénom facile à porter pour l'enfant,
00:44:09 qu'il puisse être facile dans sa vie de tous les jours,
00:44:12 pour le monde professionnel, etc.
00:44:15 - Pour des adultes, c'est qu'il vous aille bien.
00:44:18 - J'ai choisi plusieurs critères.
00:44:21 Le premier, c'est que ça aille avec le nom de famille.
00:44:24 Que les copains puissent donner un surnom.
00:44:27 Je choisis Benjamin, comme ça fait Ben,
00:44:30 donc je me suis dit que c'était sympa.
00:44:33 - C'est scientifique, chez vous, le choix du prénom !
00:44:36 - C'est une réunion de famille.
00:44:39 - Et que ce ne soit pas lourd à porter.
00:44:42 Et également au niveau des âges.
00:44:45 Je voulais vraiment que petit ça aille, moyen ça aille, grand ça aille.
00:44:48 - Vous n'auriez pas pris votre fille Terébantine ?
00:44:51 - J'ai essayé de comprendre, et malheureusement, je n'ai jamais eu d'explication.
00:44:54 - C'est les Kevin et les Bernadettes, comme dirait Gerard Darmanin.
00:44:57 - Et en plus, c'est mon seul prénom, je ne peux même pas m'appeler autrement.
00:45:00 Je l'ai accepté.
00:45:03 - Et puis vous avez un nom tellement beau.
00:45:06 - C'est magnifique. Mais par contre, ce n'est pas d'origine américaine,
00:45:09 c'est d'origine irlandaise, puisqu'il y a un saint irlandais,
00:45:12 Kevin de Glendalough, qui a spécialisé l'Irlande.
00:45:15 - Pardon, je ne sais pas si vous auriez dû nous parler de ce Kevin de Glendalough.
00:45:18 - Il s'appelle Manuel, Manuel Bompard.
00:45:21 A partir de 13h30, restez avec nous, parce que la grande interview a beaucoup fait réagir.
00:45:26 Sur les réseaux sociaux, ça ne veut pas dire que ça fait réagir tout le monde,
00:45:29 mais il y a eu des réactions assez controversées, etc.
00:45:32 Vous nous direz ce que vous en avez pensé.
00:45:35 Et puis vous allez voir d'autres sujets également.
00:45:38 Alors, il y a des mots français, des anglicismes, qui sont bannis.
00:45:41 - Ah qu'ils sont bannis, oui !
00:45:44 - Je croyais que vous alliez dire qu'ils étaient entrés dans la langue.
00:45:47 - Non, c'est justement pour ne pas que vous tombiez dans le travers des anglicismes.
00:45:51 Et puis on parlera d'Emmanuel Béart, victime d'inceste.
00:45:54 Et la question, évidemment, c'est très lourd, c'est choquant.
00:45:57 Et après, qu'est-ce qui se passe quand il y a ce genre de révélations ?
00:46:00 Camille Kouchner, Emmanuel Béart et d'autres, qu'est-ce qui se passe ?
00:46:03 On verra ce qu'il en est. À tout de suite.
00:46:06 Je vous remercie de votre fidélité pour Midi News.
00:46:14 C'est l'occasion de vous remercier de placer souvent Midi News en première chaîne d'info.
00:46:18 Et bon appétit si vous êtes à table.
00:46:20 On va poursuivre notre débat avec nos invités.
00:46:22 Tout d'abord, le journal, bien sûr. Rebonjour à vous, cher Michael.
00:46:25 - Rebonjour Sonia, bonjour à tous.
00:46:27 À Cherbourg, la jeune femme agressée est violée.
00:46:29 Le mois dernier, elle est sortie du coma.
00:46:31 Le 4 août, un homme s'était introduit au domicile de la victime.
00:46:35 Il l'avait ensuite frappée, violée et torturée.
00:46:37 Depuis, la jeune femme, âgée de 29 ans, a été plongée dans un coma artificiel.
00:46:41 Une Coupe du Monde sous haute sécurité, vendredi au Stade de France,
00:46:46 alors que le 15 de France affrontera la Nouvelle-Zélande
00:46:49 et que quelques 2,5 millions de spectateurs, dont 600 000 étrangers,
00:46:53 sont attendus durant tout ce mondial.
00:46:55 Le ministre de l'Intérieur a annoncé tout à l'heure que 7500 policiers et gendarmes
00:47:00 seront mobilisés pour l'événement.
00:47:02 Gérald Darmanin a également annoncé un dispositif exceptionnel
00:47:05 pour la protection des équipes.
00:47:07 Les équipes de rugby sont, depuis le début de leur arrivée sur le territoire national,
00:47:13 soit protégées par le RAID, soit protégées par le GIGN,
00:47:16 que je remercie de leur implication, avec chacun un officier de liaison
00:47:19 pour être parfaitement en lien avec le ministère de l'Intérieur en cas de difficultés.
00:47:24 Les bus sont évidemment escortés partout sur le territoire national.
00:47:28 Les camps de base d'entraînement ainsi que les fins de zone,
00:47:30 notamment les villages rugby, font l'intention particulière,
00:47:33 notamment ceux qui se passent à la place de la Concorde, mais pas simplement.
00:47:36 Je voudrais aussi remercier les polices étrangères,
00:47:39 avec qui nous avons de liens importants, puisqu'il y a des renforts internationaux
00:47:43 avec la présence de plus de 160 policiers et gendarmes des autres pays européens,
00:47:48 afin d'améliorer la coopération de sécurité et bien sûr répondre aux questions
00:47:52 qui se poseraient de la part des spectateurs qui viendraient sur notre sol.
00:47:55 Le baromètre de la pauvreté du secours populaire,
00:47:59 les résultats sont tombés ce matin.
00:48:00 Ils sont inquiétants face à l'inflation.
00:48:02 Près d'un Français sur deux peine à payer certains actes médicaux.
00:48:06 32% ont des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine.
00:48:10 Ecoutez cette jeune femme interrogée tout à l'heure par une de nos équipes
00:48:13 sur un marché de Seine-et-Marne.
00:48:15 J'ai des crédits, j'ai le loyer, j'ai tout ça, comme beaucoup.
00:48:19 Les payes ne suffisent pas, ça ne suit pas.
00:48:21 Même si on n'est pas beaucoup, on n'est pas une famille nombreuse
00:48:25 parce qu'on a que deux enfants.
00:48:26 Quand on voit par exemple un loyer à 870 000 avec 200 d'EDF, rien que ça,
00:48:30 ça fait déjà une paye. Le miel, on n'en achète plus.
00:48:32 La viande, on prend vraiment strict nécessaire, on réduit parce que c'est cher aussi.
00:48:37 Les fruits et légumes, c'est pareil.
00:48:40 Même si c'est cher, on va privilégier tout ce qui est moins cher.
00:48:44 Par exemple, intermarché, les top budget, Cartour, les Simpli.
00:48:48 On se réduit. Les marques, on prend plus.
00:48:52 On prend plus la sous-marque justement parce que c'est moins cher.
00:48:56 C'est comme un peu.
00:48:59 Et pour lutter contre la précarité alimentaire, Marc Faino, le ministre de l'Agriculture,
00:49:04 reçoit cet après-midi les représentants des filières agricoles alimentaires
00:49:07 ainsi que les associations.
00:49:09 Le but de cette réunion est notamment d'identifier des leviers et des mesures
00:49:13 de soutien aux filières en difficulté.
00:49:15 Les fortes chaleurs en France et notamment dans le Sud-Ouest
00:49:20 où le thermomètre frôle actuellement avec les 39 degrés.
00:49:24 Face à cette situation, le maire de Bordeaux vient de réactiver son plan îlot de fraîcheur
00:49:29 notamment dans les maisons de retraite.
00:49:31 Reportage de Jérôme Rampenoud et Antoine Estelle.
00:49:34 25 degrés dans la salle climatisée de la maison de retraite
00:49:38 mais le thermomètre dépasse les 35 dans le jardin.
00:49:41 Les agents de la mairie surveillent de très près les personnes âgées
00:49:44 qui souffrent de pathologies graves en période de forte chaleur.
00:49:47 Malaise, déshydratation, potentiellement des décès aussi
00:49:51 qui peuvent survenir, pas que à cause de la canicule
00:49:54 mais la canicule va venir renforcer des pathologies existantes.
00:49:57 Les 2-3 jours qui suivent, c'est compliqué parce que les organismes ont été mis à rude épreuve
00:50:01 et automatiquement les contre-coups se font ressentir.
00:50:05 Jean nous fait visiter sa chambre.
00:50:07 Il est fait une chaleur insupportable malgré le ventilateur qui tourne.
00:50:11 Ça dépasse les 30-35 degrés, à l'aise.
00:50:14 Donc là c'est pas possible.
00:50:16 Non, tout à fait. C'est difficile de rester l'après-midi.
00:50:20 On descend à la salle climatisée.
00:50:22 Les seniors redoutent la répétition des épisodes de canicule.
00:50:25 Ils s'adaptent tant bien que mal.
00:50:27 Ventilateur pour l'appartement, le climat ici.
00:50:31 Puis pour les sorties, on sort le matin ou le soir.
00:50:34 Ça fatigue énormément.
00:50:37 On se sent plus las, on marche moins surtout.
00:50:42 Tous les clubs seniors de la ville disposent d'une salle rafraîchie
00:50:45 ouverte aussi aux personnes extérieures.
00:50:47 Cet épisode de forte chaleur est exceptionnel pour un mois de septembre.
00:50:50 A Bordeaux, le thermomètre pourrait largement dépasser les 30 degrés
00:50:53 pendant une dizaine de jours encore.
00:50:55 Alors pour une petite pause fraîcheur, sur les places les plus chaudes de la ville,
00:50:59 la mairie a installé des brumisateurs.
00:51:02 Et voilà, Sonia, ce qu'il fallait retenir de l'actualité à 13h sur CNews.
00:51:07 Merci beaucoup, Michael.
00:51:08 Beaucoup de sujets à venir.
00:51:10 On va reparler à Rau sur Bernard Arnault,
00:51:12 de la polémique autour du don de la famille Arnault.
00:51:16 Nous parlerons également de ces anglicismes qu'il faut chasser de la langue française.
00:51:21 Je vous donnerai quelques exemples.
00:51:23 On va diffuser l'interview ce matin,
00:51:25 c'était la grande interview sur CNews Europe 1 de Manuel Bompard.
00:51:28 Alors forcément c'était un peu vif sur certains sujets.
00:51:30 Vous nous direz ce que vous en avez pensé.
00:51:32 Mais tout d'abord, Emmanuel Béard, victime d'inceste.
00:51:36 "Aucun cri ne sort de ma bouche", l'actrice révèle dans un documentaire
00:51:40 avoir été victime d'inceste pendant son adolescence.
00:51:42 Voici ce qu'elle dit.
00:51:43 Vous allez voir aussi quelques extraits de ses propos.
00:51:46 "J'ai 11 ans, c'est la nuit, j'en suis sûre.
00:51:49 Tu déchires mon sommeil, j'ai très froid.
00:51:51 Aucun cri ne sort de ma bouche, ma bouche est cousue."
00:51:54 C'est par ces mots que l'actrice, aujourd'hui âgée de 60 ans,
00:51:58 révèle avoir été victime d'inceste dans un documentaire.
00:52:01 "Mon père, ma mère, mon école, mes amis ne voient rien."
00:52:05 Elle précise d'emblée, très rapidement, évidemment,
00:52:07 parce que l'inceste, certains ont tout de suite fait un lien en pensant,
00:52:11 évidemment, dit-elle, "ce n'est pas mon père".
00:52:14 Elle ne révèle pas l'identité dans sa famille de l'auteur
00:52:21 de ces faits extrêmement, évidemment, condamnables et abjects.
00:52:26 Voici ce qu'elle dit.
00:52:27 "Il y a le temps de survie et le temps pour agir.
00:52:30 On est dans ces temps-là, donc le temps de l'action.
00:52:32 Il faut une réponse politique car l'inceste est un traumatisme collectif."
00:52:36 J'avais envie de vous faire réagir parce qu'on va faire un tour de table.
00:52:39 Il y a eu des cas, si je puis dire, médiatiques,
00:52:44 entre la famille Kamie Kouchner et son livre, ce que dit Emmanuel Béart,
00:52:51 et ensuite, que se passe-t-il ensuite ?
00:52:53 Est-ce que ces prises de parole médiatiques, qui ont beaucoup d'écho,
00:52:58 Elisabeth Lévy, est-ce que ça aide ?
00:53:00 Est-ce que, comme on dit, ça libère la parole, etc. ?
00:53:03 D'abord, je voudrais m'éloigner du cas d'Emmanuel Béart.
00:53:07 Je ne la connais pas.
00:53:09 Ce que j'ai pu constater aussi en parlant avec une amie qui a été victime d'un viol,
00:53:13 et pour elle, ça aurait été absolument impensable d'aller le dire à la télé.
00:53:16 J'en ai déjà parlé avec des psychanalystes.
00:53:19 Et, en tous les cas, je vous pose la question.
00:53:22 Je sais que ça va choquer beaucoup de gens.
00:53:24 Moi, je ne suis pas sûre, si vous voulez, que le déballage public,
00:53:28 qui ne se fait pas dans le cadre d'un cabinet de psychanalystes ou de psychiatres,
00:53:34 que ce soit la panacée pour les victimes.
00:53:38 Je ne suis pas sûre, si vous voulez, que le fait que tout le monde puisse s'emparer de votre histoire à sa sauce...
00:53:44 Et là encore, il y a cet entretien dans un documentaire,
00:53:50 dans le cas de Vanessa Springora, ça avait été sorti à grands fracas,
00:53:55 c'est devenu une espèce de campagne avec Le Monde...
00:53:59 Mais, excusez-moi, je ne sais pas, moi, je suis un peu réticente avec l'idée
00:54:04 que pour calmer sa douleur, il faudrait la partager.
00:54:08 Parce qu'il y a des choses qui ne se partagent pas dans n'importe quel cadre,
00:54:11 et que le cadre médiatique n'est pas forcément celui-là.
00:54:15 Voilà, donc j'ai une certaine gêne, si vous voulez,
00:54:18 à être convoquée dans des affaires que je ne connais pas.
00:54:21 - Alors, il y a eu des affaires, en effet, avec un retentissement spectaculaire sur le plan médiatique.
00:54:26 Mais moi, je me trouve dans l'incapacité de dire aux personnes qui ont vécu cette horreur
00:54:32 le comportement qu'elles doivent adopter.
00:54:35 Il n'y a pas de règle.
00:54:37 Certains se mûrent dans le silence et le mutisme,
00:54:40 d'autres peuvent faire une thérapie,
00:54:43 d'autres ont besoin de pousser le cri publiquement.
00:54:47 On ne peut qu'être respectueux par rapport à l'enfer vécu.
00:54:52 La question est de savoir si ces dossiers très médiatisés
00:54:57 font évoluer notre société dans la bonne direction,
00:55:00 si ça permet d'avoir une vigilance collective plus forte,
00:55:04 si ça permet de faire taire l'omerta dans certaines familles,
00:55:08 si ça permet de réparer des vies.
00:55:10 Si c'est le cas, tant mieux, mais je n'ai pas d'élément pour le mesurer.
00:55:13 - N'oubliez pas outreau dans la balance aussi.
00:55:16 - C'est-à-dire là, vous dites "un enfant, un enfant".
00:55:19 - Non, parce que là, il s'agissait d'une affaire judiciaire.
00:55:22 - Vous dites "un enfant, un enfant médiatique, judiciaire".
00:55:25 - Je ne mets pas du tout en doute ce qui est dit.
00:55:27 Je dis simplement, si vous voulez, que le cadre du média
00:55:31 n'est pas forcément celui qui me semble maintenant.
00:55:35 Et je me rappelle par ailleurs, dans un autre registre,
00:55:38 de l'affaire d'outreau, où des accusations ont été portées,
00:55:41 où des vies ont été brisées, et ces accusations se sont révélées fausses.
00:55:45 Donc, ce n'est pas la même chose quand c'est 50 ans après.
00:55:48 - Monsieur ?
00:55:49 - Non, mais ce sont des sujets compliqués, qui relèvent de l'intime,
00:55:53 qui relèvent de la vie privée. Je suis d'accord avec Elisabeth.
00:55:56 Moi, je suis très mal à l'aise face à ça.
00:55:58 Mais je rejoins également Olivier, parce que je me dis
00:56:00 qui suis-je pour juger ? Si cette personne ressent le besoin de le dire,
00:56:04 peut-être que ça fait partie d'une thérapie,
00:56:06 peut-être que ça fait partie d'un cheminement intérieur.
00:56:09 Après, ce qui est intéressant de voir, est-ce que ça a un impact ou pas sur la société ?
00:56:13 Est-ce que ça brise le tabou de l'inceste ?
00:56:15 Parce que c'est vrai que c'est l'un des tabous les plus importants
00:56:18 dans les sociétés humaines, et je suis persuadé qu'il y a des gens
00:56:21 qui nous écoutent qui ont aussi vécu ça.
00:56:23 Donc, le problème, c'est ça.
00:56:25 Moi, je suis un petit peu partagé, et c'est vrai que ça me fait beaucoup de peine,
00:56:29 parce qu'entre le voyeurisme d'un côté et le respect des victimes de l'autre,
00:56:33 je n'arrive pas à trancher.
00:56:35 - Sophie Audugé ?
00:56:37 - Alors, c'est un sujet sur lequel moi, j'ai fait un peu un lien
00:56:41 avec un travail qu'on fait actuellement, sur notamment l'éducation à la sexualité.
00:56:45 Je comprends, Élisabeth, ce que vous dites.
00:56:48 Moi, je suis assez sidérée qu'au contraire, on n'ait pas plus de personnalités publiques
00:56:53 auxquelles les gens s'identifient, les jeunes filles notamment,
00:56:56 qui prennent la parole aujourd'hui pour défendre d'abord les enfants en général
00:57:01 et les jeunes filles aujourd'hui.
00:57:03 De plus en plus, et vraiment, les chiffres sont très, très alarmants,
00:57:07 il y a des agressions sexuelles à l'école.
00:57:09 Dans l'étude qu'on a sortie avec l'IFOP,
00:57:11 on est quand même à presque 50% d'agressions sexuelles en réseau d'éducation prioritaire.
00:57:15 - Mais là, vous ne parlez pas d'inceste, on est d'accord.
00:57:17 - Non, non, c'est juste pour vous dire...
00:57:19 - Ils sont de plus en plus jeunes.
00:57:20 - Je trouve que si vous voulez, on ne peut pas traiter de cette question-là
00:57:23 sans traiter de l'hypersexualisation de la société d'aujourd'hui.
00:57:26 De plus en plus de jeunes filles tôt se retrouvent à avoir des relations sexuelles
00:57:31 avec des pratiques qui ne sont pas désirées.
00:57:33 Elles tombent dans des troubles compulsifs alimentaires qu'on connaît bien
00:57:37 parce que le premier réflexe est de se faire vomir parce que c'est un mode de la honte,
00:57:40 ça, les psychanalystes l'expliquent très bien.
00:57:42 Moi, je trouve que c'est très bien, je comprends le voyeurisme,
00:57:47 je comprends... mais je pense qu'il faut qu'il y ait des femmes et des hommes, d'ailleurs,
00:57:52 au micro, je crois, de M. Proulx, tout à l'heure, sur Europe 1,
00:57:56 il y avait un homme qui témoignait,
00:57:58 qui témoignent pour que les enfants qui sont concernés se sentent autorisés à le dire.
00:58:04 Et l'argument de l'éducation à la sexualité,
00:58:06 qui consiste aujourd'hui à faire une éducation au plaisir sexuel
00:58:09 et à parler de fellation, de sodomie à des enfants de 6 ans, de 8 ans, je le dis carrément,
00:58:13 c'est une effraction psychique et ça ne consiste qu'à une chose,
00:58:17 c'est à exciter un enfant, alors qu'au contraire, il doit avoir une information très simple,
00:58:22 c'est qu'il n'y a pas de relation entre un adulte et un enfant, c'est interdit par la loi.
00:58:27 Donc, je pense que tout ce qui peut servir à ce que des femmes...
00:58:32 et j'ai entendu un petit peu ce qu'elle a dit et oui, elle n'a pas crié, oui.
00:58:37 Et quand on dit aux enfants "c'est des monstres", non, ce n'est pas des monstres.
00:58:40 Tous les spécialistes vous le disent, les pédocriminels ne sont pas des monstres.
00:58:44 Ils donnent des bonbons, ils font des caresses, ils disent qu'ils vont apprendre.
00:58:48 Ce ne sont pas des monstres.
00:58:49 Alors après, en situation de viol à 15 ans, 17 ans, on est sur de la violence,
00:58:53 mais pas dans ces jeunes âges-là et si ça permet d'en parler, il faut le dire.
00:58:58 Et j'appelle aussi tous les médias à contacter des spécialistes,
00:59:02 je pense notamment à Maurice Berger qui est spécialiste sur ces questions-là
00:59:05 et qui vous expliquera que dans ces cas-là, et notamment un cas qui a été exposé
00:59:11 également au micro de Pascal Proulx ce matin, la réaction souvent,
00:59:15 c'est de dire que la mère a une relation fusionnelle avec son enfant
00:59:19 et que l'inceste n'existe pas.
00:59:21 Il faut savoir que les médecins aujourd'hui sont obligés de modifier leur rapport
00:59:26 parce que sinon, ils risquent d'être condamnés à l'ordre des médecins.
00:59:30 Très important de vous souligner.
00:59:31 Je dirais que moi aujourd'hui, je pense qu'il y a un enjeu qui est majeur,
00:59:35 c'est de protéger les jeunes, les enfants, c'est deux enfants par classe a priori.
00:59:40 Donc il y a quelque chose d'important à faire, ça devrait être une priorité nationale,
00:59:44 il y a des médecins qui sont spécialistes là-dessus, il faut les écouter.
00:59:47 Et si le témoignage d'Emmanuel Albert et d'autres personnalités
00:59:51 peuvent permettre à ce qu'on remette ce sujet-là sur la table avec des gens
00:59:54 dont c'est le métier, je pense que ça serait utile.
00:59:56 - Je vais vous poser une question.
00:59:57 - Attendez, juste Kevin.
00:59:58 - Tout à fait juste. L'hypersexualisation de la société a des conséquences terribles sur les enfants.
01:00:04 Il y a un sujet que vous n'avez pas abordé, c'est la prostitution des mineurs.
01:00:07 - Absolument.
01:00:08 - Parfois à l'école primaire, parfois au collège, il y a des adolescentes qui se prostituent,
01:00:13 il y a des abus sexuels parfois jusqu'en primaire.
01:00:16 Et il y a un truc qu'on voit apparaître de plus en plus,
01:00:19 c'est toutes ces images sur les réseaux sociaux
01:00:22 où les filles finalement, il y a un chantage à la photographie pornographique
01:00:28 et parfois les filles se sentent obligées d'aller plus loin dans l'acte sexuel
01:00:32 parce qu'elles ont peur qu'en effet ces images soient diffusées.
01:00:35 Et c'est un vrai problème.
01:00:36 Et c'est vrai qu'il ne faut pas aborder la question de la sexualité à travers les pratiques sexuelles,
01:00:40 mais à travers le respect vis-à-vis des femmes par exemple.
01:00:43 Il faut aborder cela à travers une éducation finalement au côté affectif des choses.
01:00:49 Et souvent on se rend compte que pour les enfants, les adolescents,
01:00:52 ils regardent ce qu'ils voient dans les films pornos et ils essayent de reproduire.
01:00:56 Et vous avez des gamins de CP, CE1, CE2 qui font ça.
01:00:59 Il y a des vidéos qui circulent qui sont horribles.
01:01:01 - Joseph Toubnet ?
01:01:03 - D'abord quand on vit un drame de ce type qui touche à l'intime, il n'y a pas de règle.
01:01:07 C'est la façon dont on le vit.
01:01:09 Je note qu'elle a mis 49 ans avant d'en parler.
01:01:12 Et donc c'est quelque chose de lourd.
01:01:14 Elle en a parlé, pourquoi maintenant ?
01:01:16 Le fait de le rendre au public, on met les choses sur la table.
01:01:21 Ça nous permet de dire "on ne touche jamais à ton corps,
01:01:25 voilà ce qu'il faut apprendre à un enfant.
01:01:27 Ton corps c'est ton corps, personne n'a le droit d'y toucher".
01:01:29 Donc ça permet de faire passer ce message.
01:01:31 Ensuite il y a le problème du voyeurisme, il faut passer au-dessus.
01:01:36 Parce que ces gens, la souffrance de l'inceste, c'est la maison, la famille,
01:01:43 c'est le lieu normalement de la sécurité.
01:01:45 C'est le lieu du respect, de la protection.
01:01:47 Là je note, d'ailleurs attention, parce que quand j'ai vu inceste,
01:01:50 je me suis dit "c'est son père".
01:01:51 En fait elle nous dit non.
01:01:52 On ne sait pas qui c'est.
01:01:53 Donc c'est dans le lien familial.
01:01:55 Inceste ça s'applique à tout lien familial ?
01:01:57 Oui, c'est l'entourage.
01:01:59 C'est l'entourage de proximité familiale.
01:02:03 Il faut noter que proportionnellement, c'est beaucoup plus rarement les pères
01:02:09 que l'entourage familial quand on parle d'inceste.
01:02:12 On va en parler.
01:02:14 Il va y avoir une barrière quand même, psychologique, je ne sais pas,
01:02:18 même si ça arrive, qui fait que les pères, c'est très minoritaire.
01:02:24 Ça s'appelle le tabou de l'inceste.
01:02:25 Parce que le tabou de l'inceste, ce n'est pas le fait qu'on n'en parle pas,
01:02:28 c'est le fait que c'est un interdit.
01:02:30 C'est ça qu'on appelle le tabou de l'inceste.
01:02:32 C'est un interdit de l'humanité anthropologique.
01:02:35 C'est un interdit de la loi naturelle.
01:02:36 C'est un interdit anthropologique.
01:02:38 On va continuer à en parler, les titres à Mickaël.
01:02:40 Faut-il faire appel à l'armée pour lutter contre le trafic de drogue ?
01:02:44 C'est la question posée par notre dernier sondage CNews.
01:02:47 67% des Français y sont favorables.
01:02:50 Dans le détail, 60% des électeurs de gauche sont également pour
01:02:53 et 51% du côté de la France insoumise.
01:02:56 Emmanuel Macron a présidé ce matin un séminaire de rentrée
01:02:59 sur ses grandes priorités.
01:03:00 40 ministres et secrétaires d'État étaient présents.
01:03:02 L'objectif de cette réunion était notamment de faire un point
01:03:06 et d'avancer sur les propositions portées par l'opposition.
01:03:09 Et puis, 5 personnes sont mortes dans des inondations à Istanbul, en Turquie.
01:03:13 Des inondations provoquées par des pluies torrentielles
01:03:16 qui ont transformé les rues en rivières.
01:03:18 Une station de métro a notamment été inondée
01:03:20 et des dizaines de personnes ont dû être évacuées.
01:03:23 Merci Mickaël.
01:03:26 Alors, j'étais en train de voir quels étaient ces mots anglais
01:03:29 qu'on dit couramment, qu'on emploie couramment.
01:03:32 « Week-end ».
01:03:33 Oui, par exemple.
01:03:35 Vous en avez plusieurs coups.
01:03:36 « Scoop ».
01:03:37 « Scoop », oui.
01:03:38 « Suspense ».
01:03:39 « Sumptime ».
01:03:40 Il ne faut plus dire « suspense », vous savez ce qu'il faut dire ?
01:03:42 « Coup d'effroi ».
01:03:43 C'est joli.
01:03:44 Mais ça ne fonctionne pas exactement dans les mêmes valeurs grammatiques.
01:03:49 Mais attendez, vous êtes contre les anglicismes ou pas ?
01:03:51 Vous n'avez pas commencé à me critiquer.
01:03:52 Il est moins fort.
01:03:53 On peut faire un effort.
01:03:54 Je suis fort pour trouver des mots qui se...
01:03:56 Vous ne pouvez pas remplacer « suspense » par « coup d'effroi ».
01:03:58 Au lieu de « deadline ».
01:03:59 Voilà.
01:04:00 Au lieu de « deadline », « échéance ».
01:04:02 « D'effrayer », au lieu de « buzz ».
01:04:04 Ah oui, c'est plus long quand même.
01:04:05 « D'effrayer la chronique ».
01:04:06 « D'effrayer la chronique », au lieu de « booster, stimuler ».
01:04:08 On aurait pu le trouver seul.
01:04:09 Au lieu de « best of », « anthologie ».
01:04:12 Mais je trouve que c'est bien.
01:04:14 Oui, oui, bah oui, oui.
01:04:16 Je suis assez pour.
01:04:17 Alors, on regarde le sujet, on en parle juste après.
01:04:19 C News, 5h55.
01:04:22 Merci d'être là.
01:04:23 Voici le replay de la matinale de C News.
01:04:26 Désormais, la Commission d'enrichissement de la langue française vous invite à dire
01:04:31 « La matinale sur les services de rattrapage ».
01:04:34 Un anglicisme banni jeudi dernier qui ne fait pas l'unanimité.
01:04:38 Non, parce qu'il y a des mots qui sont quand même rentrés dans le français.
01:04:40 C'est comme si on n'appelait pas un burger un burger, quoi.
01:04:43 Écoutez, avant de s'occuper des problèmes du franglais, occupons-nous des problèmes du français.
01:04:47 Ce serait pas mal.
01:04:48 Comme au Québec.
01:04:49 Ouais, mais parce que disons, à quoi ça sert d'angliciser la langue ?
01:04:54 Sur la liste de la Commission, figurent neuf autres mots anglais.
01:04:57 « Motion designer », « devient animateur graphique », « co-autoring », « co-écriture »,
01:05:02 « suspense », « coup d'effroi ».
01:05:04 Le but, mettre en avant la langue de Molière.
01:05:06 Certains Français s'en félicitent.
01:05:08 C'est plus compréhensible.
01:05:10 D'abord, je ne comprends pas l'anglais.
01:05:11 Alors quand en plus c'est un mélange des deux, c'est insupportable.
01:05:14 Mais on a une super langue qui est belle, qui est poétique, qui est fine, qui est agréable.
01:05:20 Faut être fier.
01:05:21 Pour la seule année 2022, le travail de 400 experts a permis de modifier 235 termes.
01:05:27 Des mots seulement obligatoires dans les administrations et les établissements de l'État.
01:05:32 Bon, j'ai cherché à faire un buzz avec ce sujet pour qu'on fasse un feedback.
01:05:37 Le problème, c'est qu'on a amené à avoir une posture défensive de notre langue.
01:05:44 Parce que si notre langue était rayonnante dans les écoles, notamment chez les jeunes,
01:05:50 si elle était portée, on ne serait pas très effrayé.
01:05:52 Parce que quelques mots anglais qui sont... L'anglais a parfois le privilège de la concision.
01:05:57 Et quelques mots anglais, si vous voulez, ça ne me gênerait pas.
01:06:00 Mais là, on doit se défendre.
01:06:03 Je ne sais pas...
01:06:04 En Afrique.
01:06:05 Oui, c'est en Afrique.
01:06:06 En francophone.
01:06:07 Oui, en plus en Afrique, il y a un français tout à fait imagé.
01:06:11 Beaucoup de grands écrivains africains.
01:06:13 Il y a un français imagé en Afrique.
01:06:15 Ça diminue d'ailleurs.
01:06:16 Mais je trouve quand même...
01:06:17 Oui, ça recule.
01:06:18 Et dans les instances internationales.
01:06:20 Je trouve quand même que malheureusement, si on était dans cette...
01:06:23 Si par ailleurs notre langue, on la défendait comme il se doit,
01:06:26 on aurait moins peur de quelques mots anglais.
01:06:28 Maintenant, il y a des très...
01:06:29 Mathieu Boccoté nous en apprend parfois.
01:06:31 Vous savez comment on dit "divulgacher" en anglais ?
01:06:34 J'ai oublié.
01:06:35 Tu me spoiles.
01:06:36 Tu spoiles.
01:06:37 Eh bien, "divulgacher", je trouve ça très joli.
01:06:39 "Divulgacher" ?
01:06:40 Oui.
01:06:41 Vous ne voyez pas ce que ça veut dire ?
01:06:42 Mais si, mais maintenant...
01:06:44 C'est spoilé !
01:06:45 Heureusement d'être là pour mon instruction personnelle.
01:06:47 C'est spoilé.
01:06:48 C'est spoilé.
01:06:49 Voilà.
01:06:50 Moi, je suis un supermeme courriel.
01:06:52 J'essaye d'employer courriel, mais j'avoue, j'y arrive pas toujours.
01:06:55 Mais on a la grande responsabilité de nos élites, l'internationale.
01:06:58 Moi, je reçois les textes de la Commission européenne.
01:07:01 Normalement, il y a des langues qui sont toutes les langues sur le même plan.
01:07:06 Systématiquement, le ministère français nous envoie les textes en anglais.
01:07:10 Le rôle du ministère français, ça serait de dire à la Commission,
01:07:13 "Vous êtes gentils, les gars, l'obligation, c'est de traduire en français."
01:07:16 Le président français arrive quelque part dans une instance internationale
01:07:19 et qu'il parle en anglais.
01:07:20 Qu'est-ce que vous ressentez ?
01:07:21 Un sentiment de fierté ?
01:07:22 Vous dites, "C'est pas mal, on a un président qui parle français."
01:07:24 Ou alors à l'inverse ?
01:07:25 À l'inverse !
01:07:26 Moi, je suis très content parce que pour une fois, je comprends l'anglais.
01:07:28 D'accord.
01:07:29 Non !
01:07:30 Je sais pas si c'est un compliment.
01:07:32 Voilà, vous dites non, ben non.
01:07:33 Non, je suis en ancienne école.
01:07:34 Le président français doit s'exprimer en français.
01:07:37 Et c'est d'ailleurs...
01:07:38 Il doit le faire dans toutes les instances internationales.
01:07:40 Évidemment.
01:07:41 Je suis pour une seconde ordonnance villeur contrée, moi.
01:07:43 Très bien, bravo.
01:07:44 Monsieur le professeur.
01:07:45 Non, mais ça, je suis d'accord avec ça.
01:07:47 Surtout que la langue...
01:07:48 Avec cela, s'il vous plaît.
01:07:49 Avec cela, pardon.
01:07:50 Monsieur le professeur.
01:07:51 Avec cela, pardon.
01:07:52 Non, non, mais si vous voulez, la langue française, c'est l'âme d'un peuple.
01:07:56 C'est son identité.
01:07:58 C'est sa quintessence.
01:07:59 C'est ce qui marque sa singularité.
01:08:01 Et quand vous incorporez des noms anglais, ça brise finalement sa signification,
01:08:05 ça brise sa symphonie.
01:08:07 Donc on le voit évidemment avec l'importation des mots anglais,
01:08:11 mais on le voit également avec l'écriture inclusive.
01:08:14 Et ce qui est quand même dramatique, c'est que parfois, il y a des mots
01:08:17 qui entrent comme ça dans notre langue, mais parfois, c'est voulu.
01:08:20 Il y a une volonté, finalement, de détruire notre héritage par idéologie.
01:08:24 Et ça, c'est scandaleux.
01:08:25 Et encore une fois, moi, je le vois dans l'éducation nationale,
01:08:27 avec des professeurs qui utilisent cette horrible écriture inclusive.
01:08:30 Dans l'appel à la grève de certains enseignants du lycée Aston,
01:08:35 c'était en écriture inclusive.
01:08:37 C'est la double peine, vous savez.
01:08:38 Ça m'étonne qu'à moitié.
01:08:39 Pourquoi je ne suis pas étonnée ?
01:08:42 C'est l'intersectionnalité, vous voyez.
01:08:45 La langue, ce n'est pas qu'une symphonie.
01:08:47 La langue, ça transmet des concepts.
01:08:49 Bien sûr.
01:08:50 Et au-delà de la langue, c'est toute une culture qu'on transmet.
01:08:52 On le voit d'ailleurs en matière de finances.
01:08:55 Les Anglo-Saxons, avec leur langue, nous ont imposé leur méthode comptable.
01:09:00 Et tout le monde a basculé dans les méthodes comptables en Saxone
01:09:03 en partant de la langue.
01:09:04 Il existe une base de données qui s'appelle France Termes,
01:09:07 qui est liée à l'Académie française.
01:09:09 Vous tapez l'anglicisme et ça vous donne l'équivalent en français.
01:09:12 C'est un accès libre.
01:09:13 C'est très bien fait.
01:09:14 Très bien.
01:09:15 Merci du conseil.
01:09:16 France Termes.
01:09:17 Très, très bien.
01:09:18 J'ai souvenir de Strauss-Kahn au Canada.
01:09:19 Ils n'ont que des souvenirs dans cette émission.
01:09:20 Je vais arrêter.
01:09:21 Là, je vais changer le nom.
01:09:22 Midi News, Midi Informatique.
01:09:23 Nous, Strauss Money.
01:09:26 Strauss-Kahn au Canada qui s'exprime entièrement en anglais
01:09:29 alors qu'on est à Vancouver.
01:09:30 C'est la partie anglophone.
01:09:32 Que disent les Québécois ?
01:09:34 Il y a deux langues nationales dans notre pays.
01:09:38 Il est français, le français international.
01:09:40 Que disent les Africains qui étaient là,
01:09:42 les francophones d'Afrique qui viennent me voir ?
01:09:44 Il y en a de moins en moins aussi.
01:09:45 Il est là en tant que président du FMI.
01:09:47 Absolument, c'était quand il était président du FMI.
01:09:49 Institution internationale.
01:09:50 Oui, mais il pouvait s'exprimer en français.
01:09:52 Il y a deux langues officielles, ma chère Sonia,
01:09:56 dans les institutions de l'ONU.
01:09:58 Il y a le français et l'anglais.
01:10:00 Et dans les institutions de l'Union européenne.
01:10:02 Tous les Africains sont venus me voir.
01:10:04 Je dis le français, mais ils sont venus.
01:10:06 Pourquoi on est obligé de mettre des cases de traduction
01:10:08 quand c'est un français qui parle ?
01:10:09 Malheureusement, l'anglais est aussi en train de progresser
01:10:12 énormément en Afrique.
01:10:13 Est-ce que vous avez d'autres anecdotes ?
01:10:15 Est-ce que vous voulez que je vous laisse entre vous ?
01:10:17 Allez, racontez-nous.
01:10:18 Je tiens une émission par ailleurs.
01:10:22 J'anime une émission, non pas un talk show, mais une émission.
01:10:26 On va marquer la pause.
01:10:27 Vous l'avez manqué l'interview ce matin de Manuel Pékin.
01:10:30 Je l'ai manqué.
01:10:31 Vous allez pouvoir la suivre, la double peine et la commenter.
01:10:35 Restez avec nous, il s'est dit des choses.
01:10:37 A tout de suite.
01:10:38 Avec nous, midi news en quelques instants.
01:10:44 On va réécouter la grande interview ce matin sur Europe 1 et C News.
01:10:48 Notre invité, Manuel Bompard.
01:10:50 Nos invités vont réagir, mais tout d'abord, les titres.
01:10:52 C'est à vous, Michael.
01:10:54 Et à la une de l'actualité, ce drame terrible dans les Yvelines.
01:10:57 Un adolescent de 15 ans a été retrouvé mort pendu dans sa chambre.
01:11:00 Une enquête a été ouverte, mais la piste du suicide reste privilégiée.
01:11:04 C'est sa maman qui l'a découvert hier après-midi.
01:11:06 Au printemps dernier, le jeune garçon avait signalé à la police
01:11:08 être victime de harcèlement scolaire.
01:11:10 L'Union européenne durcit les règles pour les six géants de la tech
01:11:14 pour endiguer les pratiques anticoncurrentielles.
01:11:16 Amazon, Apple ou encore Meta seront désormais soumis
01:11:19 à une liste d'obligations et d'interdictions à respecter
01:11:22 sous peine d'amende qui pourront atteindre 20%
01:11:25 de leur chiffre d'affaires mondial en cas de récidive.
01:11:28 Et puis on connaît la composition du 15 de France
01:11:30 pour affronter la Nouvelle-Zélande vendredi soir
01:11:32 pour le lancement de la Coupe du monde de rugby.
01:11:34 La liste vient d'être dévoilée par le sélectionneur.
01:11:37 Fabien Galtier a opté pour Johan Mofana au centre
01:11:39 ainsi que le pilier gauche, Reda Wardi,
01:11:41 qui s'installe dans le 15 de départ.
01:11:43 Pour le reste, les Bleus aligneront une équipe quasi-type
01:11:45 avec une charnière formée par Antoine Dupont et Mathieu Jalibert.
01:11:49 - Merci, Michael.
01:11:52 On va diffuser l'interview, la grande interview, ce matin
01:11:56 sur CNews et Europe 1.
01:11:58 L'invité, Manuel Bompard, coordinateur national
01:12:00 de la France insoumise.
01:12:01 Les thèmes, vous les connaissez, on vient d'en parler.
01:12:03 On l'écoute.
01:12:04 - Bonjour à vous, Manuel Bompard.
01:12:06 Bienvenue, coordinateur national de la France insoumise.
01:12:08 Beaucoup de sujets d'actualité à vous soumettre ce matin.
01:12:11 Le Conseil d'État va rendre sa décision rapidement
01:12:13 dans les prochaines heures sur l'interdiction de la baïa.
01:12:16 Alors, dans toutes les enquêtes, vous êtes désavoué
01:12:18 par une écrasante majorité de Français.
01:12:20 Vous êtes désavoué par les sympathisants
01:12:22 de la France insoumise.
01:12:23 Vous êtes désavoué par une grande partie des enseignants
01:12:25 qui attendaient cette clarification.
01:12:27 Est-ce que ce matin, monsieur Bompard,
01:12:29 vous persévérez dans l'aveuglement ?
01:12:31 - Je vois que votre question est nuancée.
01:12:34 D'abord, je vais dire que j'écouterai des sondages
01:12:37 sur ce sujet à partir du moment où on publiera une étude
01:12:40 dans laquelle on me dira quel est le pourcentage
01:12:42 de Françaises et de Français qui savent réellement
01:12:44 ce qu'est une baïa.
01:12:45 Parce que depuis des semaines et des semaines,
01:12:48 on mélange et on amalgame la baïa, le voile,
01:12:51 parfois même la burqa.
01:12:52 Je pense qu'il faut que les gens qui nous écoutent
01:12:54 comprennent.
01:12:55 Vous êtes en train de faire la démonstration sur les images.
01:12:57 - Vous êtes un peu au manque d'intelligence ?
01:12:59 - Non, pas en manque d'intelligence,
01:13:00 en manque de partialité de la part des médias, je l'assume,
01:13:03 qui depuis des semaines et des semaines
01:13:05 montrent des images en amalgamant une baïa,
01:13:07 qui est une robe longue, avec des voiles ou des burqas
01:13:10 qui sont, en ce qui concerne le voile,
01:13:12 en tout cas un signe religieux.
01:13:13 Donc moi, je considère, et je l'ai dit,
01:13:15 et je ne suis pas le seul à l'avoir dit,
01:13:17 que la baïa n'était pas en soi un signe religieux.
01:13:19 Ce n'est pas seulement mon point de vue,
01:13:20 c'était y compris le point de vue de l'État
01:13:22 et du ministère de l'Éducation nationale
01:13:24 avant sa dernière prise de position.
01:13:26 - Hier, J. Kepel, expert arabisan islamologue
01:13:30 qui s'intéresse à ces questions depuis de nombreuses années,
01:13:32 affirme que c'est un vêtement religieux.
01:13:34 Hier encore, face au magistrat du Conseil d'État,
01:13:36 l'association Action Droit des Musulmans
01:13:38 a porté des arguments.
01:13:39 "Droit des musulmans", ça veut bien dire
01:13:40 qu'elle parle d'un vêtement religieux ?
01:13:42 - Non, pas du tout.
01:13:43 Ce n'est pas parce que c'est une association
01:13:44 qui s'appelle "Droit des musulmans"
01:13:46 qui défend un recours au nom du respect des libertés publiques
01:13:49 que la baïa devient par nature un signe religieux.
01:13:51 Je vous rappelle que le Conseil français du culte musulman,
01:13:54 qui jusqu'il y a peu était le principal interlocuteur de l'État
01:13:58 vis-à-vis de l'organisation du culte musulman en France,
01:14:01 dit lui-même que la baïa n'est pas un signe religieux.
01:14:04 Une fois ceci dit...
01:14:06 - Intéressant.
01:14:07 Juste, c'est aux religieux et aux religions elles-mêmes
01:14:10 de déterminer quels sont les signes
01:14:11 et les vêtements religieux à l'école ?
01:14:13 - En tout cas, ce n'est pas à l'État
01:14:16 de s'insérer dans l'organisation du culte.
01:14:18 - Mais c'est à qui alors ?
01:14:19 Est-ce que c'est aux religieuses ?
01:14:20 - C'est à la religieuse de le définir.
01:14:21 - Ah bon ? Dans un État laïc ?
01:14:23 - Attendez, mais la laïcité, ce n'est pas...
01:14:26 Le culte musulman, tout comme le culte catholique
01:14:29 ou tout autre culte, ne sont pas des cultes d'État.
01:14:31 Ce n'est pas l'État qui définit.
01:14:33 Par contre, l'État détermine la République à une loi
01:14:36 et soumet les religions à cette loi.
01:14:38 - J'entends, mais que les religieux décident
01:14:39 de ce qui est vêtement religieux ou pas,
01:14:41 c'est contraire à la sécularisation des lois
01:14:43 dans un État laïc, sinon c'est une théocratie.
01:14:46 - Non, non, Sonia Marbrouk, excusez-moi.
01:14:47 - Non, Sonia Marbrouk, la religion détermine elle-même
01:14:50 ses dogmes, ses rites, ses signes, etc.
01:14:53 - Mais à l'école.
01:14:54 - Justement, j'allais y venir, la République détermine ses lois
01:14:57 et bien évidemment, la loi de la République
01:15:00 prédomine sur la loi religieuse.
01:15:02 Donc dans la République, on décide qu'il n'y a pas
01:15:06 de signes religieux ostensibles à l'école.
01:15:09 Donc à partir de ce moment-là, les signes religieux
01:15:12 ne sont pas permis de manière ostensible à l'école.
01:15:15 C'est un point à la ligne. Bien évidemment que la loi
01:15:17 de la République s'impose sur la loi de la religion,
01:15:20 mais ce n'est pas l'État qui détermine quels sont
01:15:22 les signes religieux, quels sont les rites,
01:15:24 quelles sont les pratiques, c'est les autorités religieuses,
01:15:26 j'en ai parlé.
01:15:27 Ça me paraît être très clair et ça me paraît être
01:15:29 la définition précise et exacte de la loi de 1905.
01:15:32 Donc je rappelle qu'elle dit précisément qu'elle ne reconnaît
01:15:35 ni ne subventionne aucun culte.
01:15:37 - Est-ce que vous continuez à dire, Manuel Bompard,
01:15:39 que la décision du ministre revêt un caractère islamophobe ?
01:15:42 - Je dis que la décision du ministre,
01:15:44 parce qu'elle ne caractérise pas ce qu'est une abaya,
01:15:48 elle ouvre la voie à l'arbitraire et que les situations
01:15:53 d'arbitraire, elles peuvent se traduire par des situations
01:15:55 de discrimination ou de stigmatisation.
01:15:57 - Ce n'est pas ma question.
01:15:58 - Si, si, j'allais y venir.
01:15:59 - Vous employez le mot ?
01:16:00 - Écoutez, je vais y venir.
01:16:02 Parce qu'elle ouvre la voie à l'arbitraire,
01:16:04 cette décision, elle ouvre la voie à des situations
01:16:07 de discrimination en raison d'une pratique religieuse,
01:16:10 donc de l'islamophobie.
01:16:12 Ça ne veut pas dire que la loi elle-même l'est,
01:16:14 ça veut dire qu'elle ouvre la voie à l'arbitraire
01:16:16 et qu'elle peut se traduire par ce type de situation.
01:16:18 - Est-ce que la décision du ministre est "islamophobe" ?
01:16:20 - Je crois que j'ai répondu très précisément.
01:16:22 - Le mot est important.
01:16:23 Mathilde Panot, chef des députés insoumis au Parlement,
01:16:26 l'a utilisée.
01:16:27 "Un professeur a perdu la vie car un procès en islamophobie
01:16:30 a été instruit contre lui, basé sur le mensonge d'un élève
01:16:33 relayé par la haine d'un parent d'élève."
01:16:35 Monsieur Samuel Paty.
01:16:37 Donc le mot est chargé.
01:16:38 - Je vais vous répondre si vous voulez bien.
01:16:39 Vous faites le même parallèle que l'a fait lundi
01:16:41 le président de la République.
01:16:42 - Quel parallèle est-ce que vous faites ?
01:16:43 - C'est-à-dire que...
01:16:44 - Je rappelle des faits, monsieur.
01:16:45 - Oui, d'accord.
01:16:46 Mais les jeunes femmes qui portent une abaya,
01:16:48 qu'on soit d'accord ou qu'on ne soit pas d'accord avec elles,
01:16:50 n'ont strictement rien à voir.
01:16:51 - Ce n'est pas ma question.
01:16:52 - Oui, mais moi c'est ma réponse.
01:16:53 - Je vous demande si, comme Mathilde Panot,
01:16:55 vous employez le mot "islamophobie".
01:16:56 - Maintenant, je n'ai aucun problème à vous dire les choses,
01:16:58 franchement.
01:16:59 - Donc vous l'employez ou pas ?
01:17:00 - Mais bien sûr.
01:17:01 - Je vais vous répondre de manière extrêmement précise.
01:17:03 Si vous considérez, quand c'est rentrée scolaire,
01:17:05 le sujet majeur, c'était de jeter en pâture,
01:17:09 comme ça, une partie de la population,
01:17:11 pour être dans une entreprise de division,
01:17:13 de stigmatisation, alors qu'on est confronté
01:17:15 à des difficultés qui sont immenses.
01:17:17 Le prix des fournitures scolaires qui a augmenté de 11%.
01:17:19 - Nous allons en parler.
01:17:20 - Le manque d'enseignants.
01:17:22 - La tentative de diversion est facile ce matin, monsieur.
01:17:24 - Le manque d'enseignants.
01:17:25 Je ne fais pas de tentative de diversion.
01:17:26 - Ma question est claire.
01:17:27 Dans un pays où un professeur est mort
01:17:28 à cause d'un procès en islamophobie,
01:17:30 est-ce que vous reprenez ce mot ?
01:17:32 - Mais je vous ai répondu oui.
01:17:34 - Oui ou non ?
01:17:35 - Oui, bien sûr, vous pouvez me poser le problème par tous les bouts.
01:17:38 Je n'ai pas l'habitude de reculer sur les positions
01:17:40 qui sont les miennes.
01:17:41 Je vous dis juste que je pense que le ministre,
01:17:43 en mettant ce sujet sur la table,
01:17:45 en cette rentrée qui concerne 0,25% des établissements,
01:17:49 et si j'en crois ses propres chiffres qu'il a donnés lundi
01:17:51 sur le nombre de personnes qui sont venues vêtues
01:17:53 d'une abaya à l'école, c'est-à-dire 298 de mémoire,
01:17:56 c'est-à-dire 0,005% des élèves qui sont dans le secondaire aujourd'hui,
01:18:03 je pense effectivement qu'il jette un écran de fumée
01:18:05 pour ne pas parler des principales difficultés de la rentrée.
01:18:08 C'est l'augmentation du prix des fournitures scolaires,
01:18:10 c'est le manque d'enseignants,
01:18:11 c'est des enseignants qui ne sont pas suffisamment rémunérés,
01:18:13 et je préférais qu'on parle de ça.
01:18:14 - Puis je vais vous montrer la une de Charlie Hebdo,
01:18:17 puisque vous reprenez le terme d'islamophobie.
01:18:19 Est-ce que vous reprenez aussi l'expression de police du vêtement
01:18:22 qui a été utilisée par certains membres ?
01:18:24 - Vous appelez ça quand vous commencez à déterminer
01:18:26 quels sont les vêtements qui sont acceptables.
01:18:27 - Moi je n'utilise pas la même expression qui est utilisée en Iran, monsieur,
01:18:29 où une jeune femme a été tuée il y a un an
01:18:31 parce qu'elle portait un vêtement inapproprié par la police du vêtement.
01:18:34 - Moi je dénonce la police du vêtement en Iran,
01:18:36 et je dénonce la police du vêtement partout.
01:18:37 Moi je dénonce la police du vêtement en Iran,
01:18:39 parce que les femmes en Iran,
01:18:40 elles doivent avoir la possibilité de s'habiller comme elles le souhaitent,
01:18:42 mais en France aussi.
01:18:43 - Que pensez-vous de cette une ?
01:18:45 Est-ce que vous êtes toujours Charlie ?
01:18:47 - Mais Charlie Hebdo dit ce qu'elle veut,
01:18:49 c'est leur ligne éditoriale, c'est leur droit.
01:18:52 - Vous dites un peu ce que les mollahs iraniens...
01:18:55 - Mais d'accord, mais bon, ils disent ce qu'ils veulent,
01:18:57 ce n'est pas mon sujet.
01:18:59 Mais écoutez, moi j'essaye d'avoir des principes,
01:19:01 de défendre un certain nombre de principes.
01:19:03 Et ces principes, c'est appliquer la loi de 2004, pas de problème,
01:19:06 mais ne pas profiter de la loi de 2004
01:19:08 pour aller incorporer, rentrer dans une logique de réglementation
01:19:11 des tenues acceptables qui, comme par hasard,
01:19:13 concernent toujours d'ailleurs le corps des femmes,
01:19:16 et là en l'occurrence des jeunes femmes.
01:19:18 - Comme par hasard, monsieur, parce que vous savez
01:19:20 que les religions ont un peu un droit de...
01:19:22 - Vous avez raison.
01:19:23 - Malheureusement, un droit de regard sur le corps des femmes.
01:19:25 - Et vous avez raison. - Ce n'est pas un hasard.
01:19:27 - Et c'est inacceptable. Et donc je propose qu'on ne suive pas
01:19:29 la même logique, tout simplement.
01:19:31 - Le don de la famille Bernard Arnault au Resto du Coeur,
01:19:33 monsieur Bonpain, ne sera pas défiscalisé,
01:19:35 ni défiscalisation, ni contrepartie, contrairement à ce qu'a affirmé
01:19:37 votre parti et les membres de la France Insoumise.
01:19:39 Est-ce que ce matin, vous excusez cette méprise ?
01:19:41 - Mais ne dites pas quelque chose d'inexact.
01:19:43 - Non, il n'y aura défiscalisation.
01:19:45 - Vous, peut-être, mais les autres...
01:19:47 - D'accord, mais madame...
01:19:49 - Vous êtes solidaire avec vos camarades.
01:19:51 - Mais bien sûr, je suis solidaire de tous.
01:19:53 Et dans un premier temps, l'annonce a été faite,
01:19:55 et puis ensuite, il a été précisé qu'il ne serait pas défiscalisé.
01:19:57 Très bien, j'en prends acte.
01:19:59 Maintenant, ce que je vous dis, c'est que monsieur Arnault,
01:20:01 sur ses revenus de l'année dernière, a payé l'équivalent
01:20:03 de 12 % d'impôts. La plus haute tranche
01:20:05 de l'impôt sur le revenu, elle est à 45 %.
01:20:07 Si monsieur Arnault avait payé ses impôts
01:20:09 comme il aurait dû le payer l'année dernière...
01:20:11 - Vous êtes désavoué sur ce sujet.
01:20:13 - Mais de quoi vous me parlez ?
01:20:15 Il aurait donné 400 millions d'euros
01:20:17 aux caisses de l'État, c'est-à-dire...
01:20:19 Vous faites le calcul, 40 fois plus que le don qui vient d'évoluer.
01:20:21 - Oui, j'ai vu votre calcul sur les réseaux sociaux.
01:20:23 Personne ne peut le vérifier.
01:20:25 Par ailleurs, à chaque fois qu'un membre de l'État
01:20:27 est assoumis...
01:20:29 - Vous m'avez cité Charlie Hebdo tout à l'heure,
01:20:31 je vous cite le Canard Enchaîné qui a fait un article très précis sur ce sujet.
01:20:33 - Vous confondez très souvent revenu, dividendes,
01:20:35 entreprise et fortune personnelle.
01:20:37 - Je ne confonds rien. Je parle précisément de ses revenus,
01:20:39 pas de sa fortune personnelle, et je parle du taux auquel
01:20:41 il est associé. Donc, excusez-moi de vous le dire,
01:20:43 mais là, c'est vous qui devez vérifier vos informations.
01:20:45 Pour le reste, je vais vous dire,
01:20:47 c'est une question d'un modèle de société.
01:20:49 Certains considèrent peut-être que le modèle de société,
01:20:51 c'est un modèle de société dans lequel il n'y a pas
01:20:53 de partage des richesses organisées par l'État
01:20:55 et on s'en remet à la charité.
01:20:57 - Mais quand on fait un don de 10 millions,
01:20:59 est-ce qu'on ne s'intéresse pas plus au don ?
01:21:01 On a l'impression que vous vous intéressez plus à ce don
01:21:03 qu'aux plus de 100 millions de repas
01:21:05 qui sont distribués au Resto du Coeur.
01:21:07 On a l'impression qu'on ne voyait pas l'essentiel.
01:21:09 On ne peut pas dire dans ce pays "merci"
01:21:11 quand quelqu'un fait un don.
01:21:13 - Mais, madame, très bien, il y a des euros
01:21:15 qui arrivent, je les prends.
01:21:17 Mais je n'ai pas de problème avec ça.
01:21:19 - On ne va pas insulter celui qui donne et qui va...
01:21:21 - Je ne l'insulte pas. Je dis juste que
01:21:23 la question qui nous est posée, c'est
01:21:25 est-ce qu'une personne qui a beaucoup de ressources
01:21:27 comme M. Arnault, contribue à la solidarité nationale
01:21:29 sur la base des règles qui sont mises en place
01:21:31 dans notre pays pour partager les richesses
01:21:33 ou est-ce qu'on s'en remet à un modèle
01:21:35 dans lequel c'est la charité ? Pardonnez-moi,
01:21:37 ce n'est pas le modèle de société que je défends.
01:21:39 - Charité, pourquoi ne serait-ce pas de la générosité ?
01:21:41 La ministre des Solidarités,
01:21:43 Aurore Berger, a dit... - Si vous voulez ce modèle-là,
01:21:45 Sonia Mabrouk, prenez-le, mais c'est pas le mien.
01:21:47 - C'est pas moi qui le veux. - Mon modèle, c'est celui de la République française.
01:21:49 - Je préfère un pays où il n'y a pas de resto du cœur.
01:21:51 Je vous interroge, M. Bompard.
01:21:53 Mme Aurore Berger dit "M. Mélenchon,
01:21:55 quand il donnera autant que les grandes entreprises, on en reparlera."
01:21:57 Puisque vous êtes très attentif
01:21:59 au patrimoine des uns et des autres.
01:22:01 M. Mélenchon, écoutez, pardonnez-moi,
01:22:03 transparence et patrimoine millionnaire,
01:22:05 combien donne-t-il aussi ? - Eh bien, ça, vous lui poserez la question à lui.
01:22:07 Moi, je ne gère pas l'argent.
01:22:09 - Puisqu'on vérifie le cœur et les reins de tous.
01:22:11 - Je ne gère pas l'argent de M. Mélenchon,
01:22:13 mais vous savez que l'équivalent du don
01:22:15 qu'a donné Bernard Arnault, si vous le ramenez
01:22:17 à sa fortune personnelle, c'est l'équivalent
01:22:19 pour quelqu'un qui gagne le SMIC d'un don de 30 centimes d'euros.
01:22:21 - Mais en quoi ? - Donc si vous voulez,
01:22:23 madame, je peux dire "merci, bravo",
01:22:25 mais c'est pas mon sujet. - Je veux vos convictions,
01:22:27 M. Bonpart, ce matin. - Eh bien, mes convictions...
01:22:29 - Pourquoi moins de milliardaires donneraient...
01:22:31 - Laissez-moi juste développer une idée, si vous voulez bien.
01:22:33 - ... donneraient moins de pauvres ? - Je vous dis les choses
01:22:35 de manière très simple.
01:22:37 La question qui nous est posée, c'est comment on fait en sorte
01:22:39 que les plus grosses fortunes de ce pays contribuent
01:22:41 à la solidarité nationale pour faire en sorte,
01:22:43 effectivement, qu'il n'y ait pas besoin d'avoir de resto du cœur,
01:22:45 donc que les richesses de ce pays soient partagées.
01:22:47 Pour partager ces richesses,
01:22:49 par exemple, pour que les gens, aujourd'hui,
01:22:51 n'aient pas des difficultés à se nourrir, il faut bloquer les prix
01:22:53 sur les produits alimentaires, il faut encadrer
01:22:55 les marges, parce que les prix sur les produits alimentaires,
01:22:57 ils ont augmenté de 21%, et dans le même temps,
01:22:59 les marges de l'industrie agroalimentaire,
01:23:01 elles ont augmenté de 70%. - Qu'est-ce que vous répondez à ça ? C'est intéressant.
01:23:03 On dit que ça alimente, que ça nourrit l'inflation, qu'il y a une sorte de boucle
01:23:05 salaire-prix. - Eh bien, je dis que le
01:23:07 Fonds Monétaire International, qui n'est pas une officine
01:23:09 de la France Insoumise, dit que nous ne sommes
01:23:11 pas dans une boucle salaire-prix,
01:23:13 que nous sommes dans une boucle profit-prix, et que
01:23:15 la première cause de l'augmentation
01:23:17 des prix, de l'inflation, aujourd'hui, c'est l'augmentation
01:23:19 des profits des grandes entreprises. Donc je dis que si vous voulez
01:23:21 alléger la charge pour les Français
01:23:23 de l'inflation, vous devez
01:23:25 avoir des mesures qui sont des mesures contraignantes.
01:23:27 Vous devez encadrer les marges, vous devez bloquer
01:23:29 les prix, vous devez augmenter les salaires. - Mais vous l'avez dit, pardonnez-moi
01:23:31 au président de la République, lors de vos rencontres en Chine,
01:23:33 et vous allez lui redire si vous allez à cette fameuse
01:23:35 conférence sociale, ou vous dites "pfff,
01:23:37 il ne nous écoute pas, ça ne sert à rien". - Mais la conférence sociale,
01:23:39 excusez-moi, mais une conférence sociale n'invite pas les partis
01:23:41 politiques. Cette fameuse conférence sociale
01:23:43 est censée, si j'ai bien compris, discuter
01:23:45 des problèmes, des branches, dans lesquelles
01:23:47 il y a des minimas qui sont inférieurs au SMIC.
01:23:49 Donc le président de la République n'a rien annoncé. De nouveau, il avait
01:23:51 déjà annoncé qu'il y aurait des discussions avec les organisations
01:23:53 syndicales au mois de mars. Depuis,
01:23:55 il y a davantage de branches qui ont des minimas
01:23:57 en dessous du SMIC qu'au moment où il a fait
01:23:59 cette annonce. - Mais vous savez pourquoi ? - Parce que le SMIC
01:24:01 a été revalorisé. - Et donc, mécaniquement...
01:24:03 - Mais si à chaque revalorisation
01:24:05 du SMIC, il faut réorganiser
01:24:07 pendant 12 heures une discussion avec le président de la République
01:24:09 pour obtenir que les minimas de branches
01:24:11 passent au-dessus du SMIC, tout ça est scandaleux,
01:24:13 est absurde. Donc je propose qu'il y ait
01:24:15 une loi, puisque si le président de la République
01:24:17 veut agir sur ce sujet, on le fait par la loi,
01:24:19 pour qu'à chaque revalorisation du SMIC,
01:24:21 les minimas de branches soient aussi revalorisés.
01:24:23 - Monsieur Bompard, deux questions dans l'actualité
01:24:25 dans cette grande interview sur Europe 1
01:24:27 et C News. D'abord, un livre choc
01:24:29 qui s'intitule "Le prix du berceau"
01:24:31 qui décrit la course au rendement dans certaines
01:24:33 crèches privées, mais je le précise,
01:24:35 des crèches qui sont en partie financées
01:24:37 par l'État, donc par notre argent, par
01:24:39 les impôts, où il y a véritablement
01:24:41 des actes de maltraitance,
01:24:43 de mauvais traitements par rapport à de
01:24:45 tout jeunes enfants. Est-ce qu'il faut une commission
01:24:47 d'enquête parlementaire, comme il y a eu pour les
01:24:49 - Oui, il faut une commission d'enquête parlementaire.
01:24:51 Nous en avons déjà fait la proposition, c'est mon collègue
01:24:53 William Martinet, député des Yvelines, qui avait
01:24:55 déposé cette proposition de commission d'enquête au mois d'avril
01:24:57 pour qu'on enquête sur ce qui se passe
01:24:59 réellement dans ces crèches lucratives
01:25:01 privées, dont le coût est de 15%,
01:25:03 le coût de fonctionnement est de 15%
01:25:05 supérieur aux crèches publiques
01:25:07 et dans lesquelles il y a manifestement des situations
01:25:09 de maltraitance. Donc oui, il faut une commission d'enquête
01:25:11 et il faut remettre en cause ce modèle.
01:25:13 Moi, je défends au contraire un service public
01:25:15 de la petite enfance pour que cette question-là
01:25:17 elle soit gérée, prise en charge
01:25:19 par la puissance publique. - Que ferez-vous
01:25:21 vendredi soir ? - Vendredi soir,
01:25:23 je crois que j'ai des réunions politiques - Ce n'est pas une question en privé, hein,
01:25:25 Monsieur Bonfort. - Mais je pense
01:25:27 que votre question est relative au match
01:25:29 de rugby qui va avoir lieu. Je
01:25:31 soutiendrai la France, bien évidemment.
01:25:33 - Même si Bastien Chalureau fait partie
01:25:35 du casque "Vous demandez", "La France insoumise
01:25:37 demande son exclusion", je rappelle qu'il a été
01:25:39 condamné pour violence à caractère raciste, mais qu'il a
01:25:41 fait appel. Donc il y a une présomption
01:25:43 d'innocence qui est d'ailleurs défendue
01:25:45 par la ministre des Sports. Pourquoi vous réclamez sa tête ?
01:25:47 - Je ne réclame pas la tête de
01:25:49 qui que ce soit, moi, mais je dis que dans le
01:25:51 sport, il me semble qu'il y a un devoir d'exemplarité
01:25:53 et qu'il est normal
01:25:55 que le fait que quelqu'un qui était
01:25:57 condamné en première instance, même si c'est vrai,
01:25:59 vous avez raison, il a fait appel pour
01:26:01 violence raciste, Aminima
01:26:03 s'excuse, Aminima prenne la parole
01:26:05 et dise qu'il regrette son geste. - Il l'a fait ?
01:26:07 - Il l'a pas fait, il a pas dit qu'il regrettait son geste,
01:26:09 il a contesté. - Il le conteste,
01:26:11 il conteste les paroles qu'il a tenues.
01:26:13 - Moi, j'en crois les témoignages d'un certain nombre d'autres
01:26:15 joueurs, j'ai entendu ce que disait M. Dussautoir,
01:26:17 ancien capitaine de l'équipe de France de rugby.
01:26:19 - Vous avez fait pas attention au témoignage, dans une affaire
01:26:21 tout autre, en qui n'a rien à voir, dans l'affaire
01:26:23 Catenance, vous n'avez pas fait attention au témoignage.
01:26:25 - Franchement, ce que vous faites, Sonia Mabrou, je vous le dis
01:26:27 sincèrement, dans les yeux est ignoble.
01:26:29 - Vous avez défendu la présomption d'innocence, ici même.
01:26:31 - Mais le problème d'Adam Catenance n'a strictement rien à voir,
01:26:33 puisqu'il lui-même a reconnu le geste,
01:26:35 il a été condamné pour ça, il a écopé d'une sanction
01:26:37 judiciaire et d'une sanction politique.
01:26:39 - Est-ce que ce n'est pas important de sanctuariser cette présomption d'innocence ?
01:26:41 - Donc là, ce que vous faites, je vais vous dire, Sonia Mabrou,
01:26:43 c'est que vous faites un parallèle entre deux situations qui est
01:26:45 inacceptable, je vous le dis sincèrement.
01:26:47 Pour le reste, il a été...
01:26:49 - Pourquoi ne pas sanctuariser la présomption d'innocence ?
01:26:51 - Mais c'est pas le sujet, le sujet
01:26:53 c'est est-ce que quelqu'un qui a été condamné en première instance
01:26:55 pour violence raciste et qui ne dit rien sur ce geste-là,
01:26:59 est-ce qu'on considère qu'il peut représenter l'équipe de France ?
01:27:01 - Vous, non. - Comprenez que ça suscite
01:27:03 un certain nombre d'émotions. - J'entends.
01:27:05 - Et donc, il y a un certain nombre de mes collègues qui ont exprimé cette émotion.
01:27:07 - Et vous-même, vous dites excuse.
01:27:09 - Je le soutiens et je suis d'accord avec la préoccupation de mes collègues.
01:27:11 - Mais vous serez quand même vendredi soir devant le Mal.
01:27:13 - Comme tout le monde, écoutez,
01:27:15 et je pense que j'espère que la France pourra gagner la Coupe du Monde,
01:27:17 on l'attend depuis très longtemps.
01:27:19 - Merci à vous. - Merci d'avoir été notre invité.
01:27:21 C'était la grande interview sur CNews et Europe.
01:27:23 Voilà, et c'était donc ce matin.
01:27:25 - Bravo Sonia.
01:27:27 - Non, non, non.
01:27:29 - Il n'est pas facile comme client,
01:27:31 donc je vous le dis, très vite,
01:27:33 juste sur la question de la partie Abaya-islamisme,
01:27:35 on sent qu'il n'est absolument pas à l'aise
01:27:37 avec ce qu'il dit,
01:27:39 avec le mot islamophobie,
01:27:41 et il préfère,
01:27:43 comme souvent les Insoumis ces jours-ci,
01:27:45 il préfère son parti à la vérité.
01:27:47 Je trouve ça lamentable.
01:27:49 - Il se défend, il a ses arguments.
01:27:51 - Désolé, Sonia, je ne dirais pas bravo
01:27:53 parce que vous faites avec l'ensemble des invités la main,
01:27:55 c'est à peu près le même traitement.
01:27:57 - Mais il est dur, bon parlement.
01:27:59 - Oui, mais bon. - Il n'est pas facile.
01:28:01 - Après, oui, mais... - C'est son boulot.
01:28:03 - C'est un racisme politique qui est bon,
01:28:05 qui défend ses arguments, ce sont ses arguments.
01:28:07 - Il y a à la fois l'art de la communication,
01:28:09 de la stratégie de communication,
01:28:11 il y a le fond politique.
01:28:13 Et le fond politique que ça révèle,
01:28:15 c'est la portion aujourd'hui
01:28:17 entre le noyau dirigeant de la France Insoumise,
01:28:19 dans lequel il y a des clivages
01:28:21 mais qui ne sont jamais exprimés publiquement,
01:28:23 et un électorat
01:28:25 qui, sur certains sujets,
01:28:27 les enquêtes d'opinion viennent de le montrer,
01:28:29 n'est pas sur la même ligne.
01:28:31 C'est intéressant à suivre.
01:28:33 - Il y a une machine,
01:28:35 les filles, c'est la machine à nier le réel
01:28:37 pour des intérêts qui sont des intérêts commerciaux,
01:28:39 entre guillemets, puisqu'il aime bien employer ces termes-là,
01:28:41 pour avoir des voix.
01:28:43 Il sait bien que, il n'est pas sot comme garçon,
01:28:45 il sait bien que la baïa, ce n'est pas une rhume longue,
01:28:47 il sait bien que derrière, c'est un geste politique,
01:28:49 que c'est un geste des islamistes,
01:28:51 et donc il s'enferme en niant le réel,
01:28:53 et on le voit partout, et ensuite,
01:28:55 il tombe sur Bernard Arnault un peu plus tard,
01:28:57 en nous disant juste "les riches, c'est pas beau",
01:28:59 ben les riches, s'ils font des choses bien
01:29:01 avec leur argent, c'est très bien.
01:29:03 - Pareil, déni du réel absolu.
01:29:05 - Oui, pareil, déni du réel,
01:29:07 et cette haine des riches et des possédants,
01:29:09 à travers l'exemple de Bernard Arnault,
01:29:11 il était tout content de pouvoir parler de ça,
01:29:13 là, il se sent à l'aise, pour dire ça à l'autre riche.
01:29:15 - C'est éclectique, la grande interview,
01:29:17 demain, l'invité sera Eric Zemmour,
01:29:19 pour son premier grand entretien,
01:29:21 merci d'avoir été nos invités,
01:29:23 - C'est fini ? - Oui, mais deux heures,
01:29:25 - Ben non, on reste.
01:29:27 - Ça va très bien.
01:29:29 - Mais si, vous restez avec nous, pour prévenir ce qui arrive,
01:29:31 nous restons, nous restons,
01:29:33 nous ne sortirons que par...
01:29:35 - On occupe le plateau.
01:29:37 - Et les téléspectateurs ont la chance de retrouver Nelly,
01:29:39 merci beaucoup pour la suite,
01:29:41 et je vous retrouve, quant à moi, demain, avec grand plaisir.
01:29:43 *musique*