Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00Il est midi, bienvenue à vous jusqu'à 14h, Midi News pour traiter des sujets au plus près.
00:00:05Évidemment de vos préoccupations, je vous présenterai nos invités dans quelques instants,
00:00:09dans le procès des viols de Mazan.
00:00:11L'audience suspendue jusqu'à demain 9h en raison de l'absence du principal accusé,
00:00:16Dominique Pénicaud, la confusion règne.
00:00:19Et maintenant, ce procès va-t-il être reporté alors qu'il ne se déroule pas comme prévu,
00:00:23sous les caméras du monde entier ?
00:00:25Peut-il reprendre ? Et dans ce cas, dans quelles conditions ?
00:00:28C'est un supplice pour Gisèle Pénicaud et sa famille, affirme son avocat.
00:00:33Le prochain gouvernement est un véritable casse-tête.
00:00:35Une pression maximale est mise sur Michel Barnier,
00:00:38en particulier pour que les ministres sortants ne soient pas reconduits.
00:00:41Le R.A. ne veut pas.
00:00:42Des ministres comme Éric Dupond-Moretti ou encore de l'entrée de Xavier Bertrand.
00:00:46Bref, un besoin de rupture face à des blocs éclatés à l'Assemblée nationale.
00:00:50Bon courage monsieur le Premier ministre.
00:00:52Et puis en Europe, le tour de vie sur les contrôles aux frontières.
00:00:55L'Allemagne a mis en place cette surveillance très stricte sur ses neuf frontières.
00:00:59La France va-t-elle suivre ? Est-ce le réveil européen ?
00:01:02On va en parler, mais tout d'abord, c'est le journal avec Isabelle Kiboulot.
00:01:05Bonjour à vous chère Isabelle.
00:01:07Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:09Le procès des viols de masse en suspendu jusqu'à demain matin, vous le disiez.
00:01:13L'absence de l'accusé principal depuis la semaine dernière est une situation anormale.
00:01:19Si cela est dû à un retard de prise en charge,
00:01:21ce serait un scandale, a déclaré l'un des avocats des partis civils.
00:01:24Dominique Pellicot, qui souffre d'une infection rénale, va être soumise à une expertise médicale.
00:01:30Gisèle Pellicot, elle, reste déterminée à mener son combat jusqu'au bout.
00:01:35On y revient dans un instant.
00:01:37Le procès de Peter Scheriff s'est ouvert devant la cour d'assises spéciale de Paris
00:01:42et doit durer jusqu'au 4 octobre.
00:01:44Vétéran français du djihad, il est soupçonné d'avoir joué un rôle auprès de Scheriff Kwashi,
00:01:50un des assaillants de l'attentat de Charlie Hebdo en 2015.
00:01:53Âgé de 42 ans, il doit être jugé pour association de malfaiteurs terroristes criminels entre 2011 et 2018.
00:02:01Écoutez Maître Casuboulot Ferrault, avocat de la Défense.
00:02:05Ce que nous attendons tous depuis Peter Scheriff, c'est qu'il parle déjà.
00:02:11Quand on l'a vu au premier procès, il n'avait pas voulu comparaître.
00:02:14On a réussi à le faire extraire de sa prison.
00:02:16Il a refusé de parler devant le juge d'instruction.
00:02:20Nous espérons maintenant qu'il a, depuis toutes ces années, changé d'attitude.
00:02:24Peut-être compris quel était son intérêt.
00:02:27Nous attendons qu'il nous donne des explications sur la filière qui amène Scheriff Kwashi jusqu'au Yémen
00:02:34et son rôle au Yémen.
00:02:36Il va s'enfoncer tout seul, mais il est poursuivi pour ça.
00:02:42Qu'est-ce qu'il a fait au Yémen ?
00:02:44Quelle est son implication entre Scheriff Kwashi et les dirigeants d'Al-Qaïda ?
00:02:50Quelle est son implication ?
00:02:52Nous pensons que c'est lui qui l'a introduit.
00:02:55C'est grâce à lui qu'il a été si proche d'Al-Qaïda.
00:02:59C'est donc par son intermédiaire qu'il est retourné avec une mission en France
00:03:04qui était de commettre un attentat avec les moyens.
00:03:07L'enseignante filmée en train de frapper une écolière de 3 ans a été placée en garde à vue.
00:03:13Elle a été convoquée ce matin au commissariat du 15e arrondissement de Paris.
00:03:17Les parents de la petite-fille avaient porté plainte contre elle.
00:03:20Peu après les faits, survenue le 3 septembre à l'école maternelle, frère voisin.
00:03:25Enfin à la une de l'actualité internationale, c'est la deuxième fois en deux mois
00:03:29cette nouvelle tentative d'assassinat présumée contre Donald Trump.
00:03:33Un suspect a été arrêté.
00:03:35Selon les médias locaux, il s'agit de Ryan Wesley Ruth, un Américain de 58 ans, pro-Ukrainien.
00:03:41Son casier judiciaire s'étale sur plusieurs décennies.
00:03:44Écoutez les précisions du shérif et du procureur d'Etat du comté de Palm Beach.
00:03:52Il était probablement entre 300 et 500 mètres.
00:03:55Mais avec un fusil à lunettes comme celui-là, ce n'est pas une longue distance.
00:04:01Nos procureurs préparent actuellement des mandats d'arrêt
00:04:04et une requête en détention provisoire contre le suspect.
00:04:07Il sera maintenu en détention.
00:04:11On se pointe sur l'actualité.
00:04:12Midi News, c'est à vous Sonia.
00:04:14Merci beaucoup Isabelle.
00:04:15A tout à l'heure, dans quelques instants, je le précise à noter,
00:04:17les spectateurs nous seront avec l'avocate de Monsieur Pellicot, Maître Béatrice Zavarro.
00:04:24Beaucoup de questions à lui poser.
00:04:25Un contenu des rebondissements de ce procès.
00:04:28On en parlera également avec Sophie Nowachowicz.
00:04:30Bonjour à vous, merci d'être là.
00:04:32Vous êtes journaliste de police-justice à Paris Match.
00:04:35Vous suivez ce procès et puis c'est vous qui avez retrouvé,
00:04:38en tout cas qui avez interviewé, le vigile de ce supermarché,
00:04:43de ce centre Leclerc à Carpentras.
00:04:46C'est lui aussi qui est à l'origine finalement de l'affaire,
00:04:50de l'enquête qui s'est poursuivie et qui a démarré autour,
00:04:54évidemment, de cette incroyable série de viols présumés.
00:04:58On va en parler.
00:04:59Je présente Naïma M. Fadel qui est avec nous.
00:05:02Merci, bonjour à vous chère Naïma.
00:05:03Bonjour Sonia.
00:05:04Maître Sarah Saldval nous accompagne.
00:05:06Bonjour Sarah.
00:05:07Bonjour Sonia.
00:05:08Florian Tardif, notre journaliste politique, est avec nous
00:05:11parce qu'il y a beaucoup de choses à dire,
00:05:12même si on attend le gouvernement qui prend la forme d'un casse-tête.
00:05:15Il se passe beaucoup de choses en coulisses, toujours.
00:05:18Je salue évidemment Philippe Guybert.
00:05:20Bonjour Sonia.
00:05:21Merci de votre présence et je suis ravie de retrouver également Vincent Roy.
00:05:23Bonjour.
00:05:24Bonjour Sonia.
00:05:25Cher Vincent.
00:05:26Maître Béatrice Zavarro, bonjour à vous.
00:05:28Nous sommes en direct dans Midi News.
00:05:30Merci d'avoir accepté de répondre à nos questions.
00:05:33Elles sont nombreuses.
00:05:34Peut-être pour commencer, Maître, c'est un procès qui reprend,
00:05:38puis qui s'arrête, qui repart et puis l'audience est suspendue.
00:05:42Évidemment, vous représentez votre client,
00:05:45mais j'aimerais vous interroger sur ce que peut ressentir aussi la victime et la famille.
00:05:51Est-ce que vous comprenez aussi qu'un tel timing, un tel tempo est extrêmement compliqué
00:05:56et que l'avocat ait parlé de supplice ?
00:06:01Bonjour Madame.
00:06:02Oui, je peux comprendre le sentiment que ressent la partie civile et ses avocats,
00:06:08comme je pense que c'est un sentiment partagé par tout le monde.
00:06:11Nous sommes aujourd'hui dans une certaine frustration
00:06:14de ne pas voir ce procès avancer correctement et sereinement.
00:06:18Nous sommes dans une situation de M. Pellicot dans laquelle il n'a pas choisi d'être
00:06:25et nous attendons que les mesures soient prises pour qu'il puisse reprendre ce procès
00:06:29et qu'il puisse participer au débat correctement
00:06:32et ainsi pouvoir aller jusqu'à la terminaison de cette affaire.
00:06:36Pour répondre à votre question initialement, je comprends le supplice que ressent Mme Pellicot,
00:06:42mais encore une fois, c'est un sentiment partagé par chacun des intervenants
00:06:45parce qu'on ne devrait pas être dans cette situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui.
00:06:49Vous dites qu'on ne devrait pas être dans cette situation, M. Zavarro.
00:06:52La santé en détention, les suivis médicaux des détenus d'un certain âge,
00:06:57ce n'est pas quelque chose de nouveau.
00:06:59Comment est-ce qu'on arrive à se retrouver avec un procès aussi important
00:07:03et qui intéresse le monde entier ?
00:07:05Comment arrive-t-on à une telle situation aujourd'hui de blocage, de confusion et de grande incertitude ?
00:07:13C'est un petit peu la question que je pose indirectement à l'administration pénitentiaire et au corps médical.
00:07:19Il faut savoir quand même que M. Pellicot se plaignait depuis vendredi soir dernier,
00:07:25qu'il a demandé via ses moyens qui sont à sa disposition,
00:07:29c'est-à-dire des petits papiers dans sa boîte aux lettres de sa cellule,
00:07:32pour dire qu'il voulait aller à l'infirmerie parce qu'il ne se sentait pas bien.
00:07:35Sa cellule, à l'époque, n'était pas munie d'un matériel de téléphonie en fonctionnement,
00:07:40donc il n'a même pas pu me contacter.
00:07:43Lundi matin, il est arrivé à l'audience assez mal en point.
00:07:47Le président, en toute sagesse, a ordonné une suspension d'audience pour lundi et mardi.
00:07:52Il faut quand même se souvenir de cela.
00:07:55Mardi soir, on avait un certificat médical disant qu'il était compatible avec l'audience,
00:08:00pour que mercredi matin, nous nous rendions compte que la situation médicale n'avait pas évolué.
00:08:05C'est la raison pour laquelle le président et la Cour avaient ordonné l'expertise médicale qui a eu lieu mercredi.
00:08:11Mais pour autant, et malgré cette expertise médicale, il n'a pas reçu de soins jeudi, il n'a pas reçu de soins vendredi.
00:08:17Je l'ai rencontré au CP du Pontet samedi matin, très affaibli, fébrile, fiévreux,
00:08:22et donc j'ai alerté qui de droit parce que la situation ne pouvait pas continuer.
00:08:26Comme je l'ai dit ce matin à la barre, je pense qu'on a été pris en otage entre une administration pénitentiaire
00:08:31qui dépend d'un corps médical, un corps médical qui dépend peut-être de l'administration pénitentiaire,
00:08:35mais quoi qu'il en soit, au milieu de ces deux structures qui se veulent totalement indépendantes
00:08:39et qui détestent interférer l'une en l'autre, on est au milieu de tout ça.
00:08:43Je crois que la situation de Dominique Pellicot éclaire aujourd'hui pleinement, peut-être,
00:08:48sur la prise en charge générale des détenus en France, c'est-à-dire qu'on a une situation médicale
00:08:53en administration pénitentiaire qui me semble être profondément carencée.
00:08:57Et ça c'est très dommageable, et très dommageable pour un procès qui nous tient à cœur
00:09:02et qui tient à cœur aussi Dominique Pellicot.
00:09:04Pour les observateurs que nous sommes, et je me dois de vous poser la question
00:09:08même si vous n'y répondrez pas ou vous n'avez peut-être pas la réponse,
00:09:11entre la maladie et la stratégie d'évitement, entre la part de la volonté dans l'absence
00:09:17et la part de médecine, est-ce que vous-même vous avez des éléments de réponse ?
00:09:21La question se pose face à un tel procès.
00:09:27Je dis simplement qu'on n'est pas dans l'évitement. Je l'ai entendu ça et là.
00:09:31J'ai entendu des propos presque nauséabonds de dire qu'il faisait exprès,
00:09:35qu'il feignait son état de santé. On a des diagnostics médicaux aujourd'hui.
00:09:41Et force est de constater qu'on a ce matin, hier soir et donné à l'audience publiquement ce matin,
00:09:47un diagnostic précis, c'est-à-dire un caillot dans la vessie, une infection d'urein,
00:09:53une infection de la prostate, et ça ce sont des mots qui sont lourds
00:09:56et que Monsieur Pellicot n'a pas inventés.
00:09:58Ce sont des choses qui sont concrètes et pour lesquelles il doit être soigné correctement.
00:10:02Et il n'y a pas de volonté, comme j'ai pu l'entendre ça et là,
00:10:06de volonté de dérobade de la part de Dominique Pellicot
00:10:09qui a tout intérêt à ce que ce procès se poursuive,
00:10:12qui a tout intérêt à répondre aux questions.
00:10:14Parce qu'il ne s'agirait pas, et ça serait vraiment pour le coup catastrophique,
00:10:18comme l'a dit le Président lors de la première semaine, de la deuxième semaine,
00:10:21ça serait catastrophique que ce dossier soit reporté.
00:10:24Tant la mobilisation de tous les intervenants est importante,
00:10:27aussi bien au niveau des partis civils, au niveau de l'accusation, de la Cour,
00:10:32des accusés, des avocats que nous sommes.
00:10:34C'est pas tenable et c'est pas envisageable surtout.
00:10:38Béatrice Avaro, merci d'avoir répondu à nos questions.
00:10:40On a entendu en tous les cas votre volonté également
00:10:42que ce procès puisse se poursuivre dans des conditions sereines, si c'est possible.
00:10:49Je vous remercie encore d'avoir réagi en direct.
00:10:51On va en parler avec nos invités et préciser, Maître Salmane,
00:10:54que si le procès est reporté, tout reprend complètement à zéro.
00:10:59C'est très compliqué, c'est de l'intérêt de personne.
00:11:01Il faut refixer un agenda avec tout le monde,
00:11:03un procès qui dure quatre mois, la disponibilité de la salle
00:11:06et surtout il y a 18 personnes sur 51 qui sont en détention provisoire.
00:11:09Il y aura peut-être des demandes de mise en liberté.
00:11:12Donc c'est leur droit de faire ces demandes, mais c'est quand même pas évident.
00:11:15Effectivement, c'est de l'intérêt de personne et ça peut choquer l'opinion publique
00:11:18de voir d'un côté la dignité de la partie civile et de l'autre l'accusé central,
00:11:23la cheville ouvrière qui est malade, même si mon confrère l'a parfaitement dit,
00:11:26ce n'est pas de sa faute.
00:11:28Néanmoins, ça choque l'opinion publique et sans lui, on ne peut pas continuer
00:11:31puisqu'il est la pièce maîtresse de tout ce dispositif macabre finalement.
00:11:35Mettons-nous à la place de ceux qui nous regardent.
00:11:37Sophie Noachovitch, vous avez suivi ce procès, vous en connaissez les tenants
00:11:40et les aboutissants.
00:11:42J'ai posé la question, évidemment Maître Zavarro est dans son rôle,
00:11:47mais j'ai posé la question de la part de la médecine et de la stratégie d'évitement.
00:11:51Je pense qu'on tous se pose cette question par rapport à ce principal suspect.
00:11:55Évidemment, c'est une question qu'on se pose, mais c'est difficile de savoir
00:12:00s'il y a une part de somatisation peut-être.
00:12:04De peur d'affronter à la fois son ex-épouse et tous ses co-accusés.
00:12:12Mais c'est difficile à dire en l'état.
00:12:16Je pense que c'est de l'intérêt de personne en réalité, même pour l'accusé,
00:12:19que ce soit renvoyé, je ne suis pas sûre que ce soit dans leur intérêt.
00:12:23C'est un vrai sujet, parce que comment expliquez-vous qu'un tel procès
00:12:27qui est regardé depuis le monde entier, on va voir au Royaume-Uni,
00:12:31vous verrez que c'est l'une des affaires les plus suivies et problématiques.
00:12:35Ça aurait été pour des raisons psychiatriques, ça aurait pu.
00:12:38On aurait pu dire effectivement qu'il a peut-être somatisé.
00:12:41Là, on parle d'infection urinaire, l'administration pénitentiaire
00:12:43qui ne prend pas les choses assez rapidement.
00:12:45Encore une fois, je ne suis pas dans sa tête, mais je comprends
00:12:48qu'on puisse penser que c'est une stratégie d'évitement,
00:12:50mais il a toujours dit qu'il voulait s'expliquer.
00:12:52Il aurait pu rester mutique, il aurait pu ne rien faire.
00:12:55En revanche, pour la partie civile, pour les enfants de Madame,
00:12:58c'est insoutenable, on peut quand même le dire.
00:13:00En tout cas, celui qui a été clair, qui n'a pas été dans la confusion,
00:13:03c'est cet agent de sécurité du centre Leclerc de Carpentras,
00:13:08Sophie Noachovic, que vous avez pu interviewer.
00:13:11C'est lui qui a permis finalement que cette affaire incroyable
00:13:16éclate au grand jour ?
00:13:17Oui.
00:13:18Évidemment, à l'époque, il n'a aucune conscience de cette affaire.
00:13:22Tout ce qui se passe, tout ce qu'il sait, c'est qu'une de ses collègues
00:13:26a repéré sur les caméras de vidéosurveillance
00:13:28ce monsieur suivre des clientes, s'approcher très près.
00:13:33Donc, ils ont un doute et sa collègue décide de le suivre
00:13:36pour essayer d'avoir un flagrant délit.
00:13:39Et donc, tous les deux le voient faire à nouveau.
00:13:43Et là, il est très énervé, très en colère.
00:13:46Il va vers ce monsieur, qui est Dominique Pellicot.
00:13:50Il a le réflexe de lui prendre le téléphone des mains,
00:13:55de le sortir de la sacoche dans laquelle il se trouvait.
00:13:58Il m'a expliqué, je vais à l'encontre de tout ce qu'on nous apprend
00:14:02en tant qu'agent de sécurité.
00:14:04Normalement, je n'ai pas le droit de confisquer un bien d'un client.
00:14:07Mais il m'a dit, il fallait absolument avoir la preuve, la vidéo.
00:14:12J'avais trop peur qu'il l'efface.
00:14:14Je voulais que les clientes puissent porter plainte
00:14:17et avoir un élément de preuve contre lui.
00:14:20Vraiment un comportement, comment dire,
00:14:24d'abord, il est dans la réaction tout de suite, instinctif,
00:14:27mais qui est exemplaire.
00:14:29Parce qu'ensuite, il va même dire aux femmes,
00:14:31une en particulier, qui vient de filmer sous sa jupe,
00:14:34vous devez porter plainte, restez, la police arrive, patientez.
00:14:37Mais ce qui est intéressant aussi, c'est que depuis une loi de 2018,
00:14:40le fait de filmer sous les jupes des femmes est un délit réprimé
00:14:43d'un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.
00:14:45Je pensais que cela a été depuis beaucoup plus longtemps.
00:14:47En 2018, c'est formulé comme atteinte à la vie privée
00:14:50par captation d'image présentant un caractère sexuel.
00:14:52C'est bien que ce soit aussi un délit maintenant.
00:14:54Il a raison de lui dire porter plainte.
00:14:56Il y a beaucoup de femmes, on leur dit porter plainte,
00:14:58elles disent, de toute façon, ça ne sert à rien.
00:15:00Je vais porter plainte, il n'y aura pas de suite.
00:15:02Elle aurait aussi pu avoir cette réaction-là.
00:15:04Le fait qu'il ait insisté, c'est lui qui a permis le dénouement de l'affaire.
00:15:06Lui et le policier qui arrive et qui dit,
00:15:08je vais fouiller votre téléphone et là, tout s'enchaîne.
00:15:10Incroyable, c'est Bastien.
00:15:13Oui, on l'a renommé.
00:15:16C'est-à-dire qu'il a révélé l'une des plus grandes affaires potentiellement criminelles.
00:15:23Ce qui est important de Sonia, c'est que, comme vous le disiez,
00:15:25c'est qu'il a outrepassé ses missions.
00:15:28Effectivement, il aurait pu se dire, non, je ne fais rien
00:15:31parce que je n'ai pas le droit et je risque de perdre mon emploi.
00:15:34Non, c'est qu'il a vu ce qui se passait
00:15:36et que ça a été vraiment quelque chose qui a été plus fort que lui.
00:15:40Il s'est dit, il faut que je porte assistance,
00:15:42ce n'est pas possible de laisser faire ça.
00:15:44Quand vous voyez combien de fois on a des personnes
00:15:47qui assistent à des scènes, à des agressions
00:15:49et qui ne font rien parce qu'ils ont peur pour eux-mêmes.
00:15:54Ou d'autres qui interviennent, malheureusement, je le dis,
00:15:58comme à Grenoble et qui perdent aussi la vie pour cet agent municipal.
00:16:03Vous avez raison.
00:16:05Parfois au risque de perdre son emploi.
00:16:09Parce que là, clairement, il pouvait perdre son emploi.
00:16:12Maintenant, vous n'avez pas le droit de prendre le téléphone de ce monsieur.
00:16:16Il y a été, parce que je crois qu'il a été porté aussi par des valeurs.
00:16:21Moi, je crois beaucoup aux valeurs.
00:16:23Il s'est dit, non, il faut que je le fasse au risque de perdre mon emploi.
00:16:27Et ça, je trouve ça formidable.
00:16:29Il est remarquable, ce monsieur.
00:16:31Parce que moi, j'ai vu la vidéo que vous avez, Madame, publiée
00:16:34et on le voit qu'il assiste auprès de la dame.
00:16:36Vous avez raison, Sonia.
00:16:39Il faut porter plainte, Madame.
00:16:41Il l'a aussi motivé en lui disant, non, on ne doit pas laisser passer ça.
00:16:46Sophie ?
00:16:47Oui, je crois qu'en plus, au moment où il intervient,
00:16:49la cliente, à peu près à l'âge de sa mère,
00:16:52ça l'a rendu encore plus fou d'imaginer qu'on puisse s'attaquer à une femme
00:16:57qui est à l'âge de sa mère.
00:16:59Et au préalable, ils avaient pris les coordonnées de deux autres clientes
00:17:03qui avaient subi la même atteinte.
00:17:06Ils ont fait venir la police et elles ont déposé plainte immédiatement.
00:17:10Ce qui a déclenché toute l'affaire, avec l'intervention derrière de ce policier diligent.
00:17:16Incroyable réaction en chaîne salutaire.
00:17:19Alors, il y a une question qui hante les esprits.
00:17:22D'abord, on va voir demain quelle sera la décision très importante,
00:17:25comme vous l'avez dit, Sarah Salman,
00:17:27puisque si tout recommence à zéro, là, c'est autre chose.
00:17:30Je vais vous poser la question qui, moi, personnellement, m'hante.
00:17:34Il y en a beaucoup dans ce procès.
00:17:36Chacun, je crois qu'il sera envoyé à beaucoup de choses.
00:17:38Mais il y a une question que j'aimerais vous soumettre.
00:17:40Tout d'abord, je voudrais qu'on écoute.
00:17:42Il s'agit de Maître Babonneau, qui est l'avocat de Gisèle Pellicot
00:17:45et qui parle d'une situation totalement scandaleuse.
00:17:48Il existe apparemment des divergences sur sa capacité à comparaitre ou non.
00:17:54Et voilà une semaine aujourd'hui de perdus
00:17:57sans que nous sachions si ce procès peut se poursuivre ou non.
00:18:00Une expertise a été ordonnée.
00:18:02Nous aurons les résultats en fin de journée.
00:18:04Et nous espérons vivement que cette expertise permettra
00:18:07d'envisager la poursuite du procès.
00:18:09Parce que s'il résultait de cette expertise
00:18:12que ce procès ne peut pas se poursuivre
00:18:14en raison d'un retard dans la prise en charge de Dominique Pellicot,
00:18:18eh bien, on serait véritablement dans une situation
00:18:20qui serait une situation de scandale.
00:18:22Vous voyez toujours Mme Pellicot digne, présente, debout,
00:18:27debout dans tous les sens du terme,
00:18:29qui tient évidemment malgré cette situation.
00:18:31Une question, qui sont les suspects ?
00:18:34C'est une question qui, je pense, traverse la société.
00:18:37Je vois que sur les plateaux de télévision, c'est un véritable débat.
00:18:40Est-ce que vous vous diriez que c'est Monsieur Tout-le-Monde
00:18:43au risque de dire que si c'est Monsieur Tout-le-Monde,
00:18:45ça veut dire que n'importe qui que vous croisez
00:18:49qui soit inséré dans une structure professionnelle,
00:18:53qui soit stable personnellement, peut avoir ce genre de comportement.
00:18:57Ou est-ce que c'est l'autre face de la médaille d'un monstre,
00:19:01finalement, ou de monstres ?
00:19:02Est-ce que c'est Monsieur Tout-le-Monde
00:19:03ou ce sont des monstres qui sont sur le banc des accusés ?
00:19:05Concernant les accusés, effectivement, on se pose tous cette question.
00:19:08On n'a pas le sentiment que ce sont des psychopathes, des monstres.
00:19:12Et il ressemble beaucoup à Monsieur Tout-le-Monde,
00:19:14c'est quand même, il faut le dire.
00:19:16Et c'est la question qui nous traverse, qui interroge la masculinité.
00:19:20Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt.
00:19:26On se dit, comment des hommes peuvent en arriver là ?
00:19:29Moi, c'est une question que je me pose.
00:19:31Ce n'est pas une culpabilité pour l'ensemble des hommes que j'exprime.
00:19:36Mais c'est un sentiment de telle salissure et de telle honte
00:19:40que tout de même, ça interroge comment des hommes,
00:19:43alors qu'ils sont, l'enquête le montrera, le procès le montrera,
00:19:47mais que j'allais qualifier de normaux, entre guillemets,
00:19:50peuvent en arriver là ?
00:19:52Je ne comprends pas, personnellement.
00:19:54Vous avez dit homme, mais j'ajouterais femme aussi,
00:19:56parce que quand on voit l'annonce sur Internet
00:20:01qui est restée pendant des années,
00:20:03je pense qu'elle a dû être vue aussi par des femmes,
00:20:05par tout le monde d'ailleurs, mais personne ne s'est dit.
00:20:08Certainement que des gens se sont dit,
00:20:10c'est une situation, personne n'a réagi à ce moment-là.
00:20:13Ça se dit quelque chose sur ce continent noir de la sexualité
00:20:17que je n'arrive personnellement pas à comprendre,
00:20:20à interpréter, si ce n'est celle d'une perversité,
00:20:24d'une misère sexuelle à un point absolument inimaginable.
00:20:29Pour certains qui ont retrouvé leur femme,
00:20:31leur compagne ou leur compagnon, je ne sais pas,
00:20:34chez eux, donc misère, je ne sais pas,
00:20:36mais en tout cas perversité, c'est la question.
00:20:38Perversité grave, oui.
00:20:39Monstruosité ou monsieur tout le monde ?
00:20:41C'est très important, parce que si c'est monsieur tout le monde,
00:20:43c'est-à-dire qu'un homme, quel qu'il soit,
00:20:46est capable de ça, si c'est monstruosité,
00:20:48alors vous dites que ce sont des gens à part,
00:20:50c'est monstrueux, c'est impossible, ça ne fait pas partie de la société,
00:20:53ils sont à part.
00:20:54Vraiment, Sonia, votre question est très difficile.
00:20:56Je ne sais pas si ça interroge la masculinité,
00:20:58en tous les cas, ça interroge la sexualité.
00:21:00Vous avez parlé d'une certaine misère sexuelle.
00:21:04Écoutez, on cherche tous à répondre à cette question.
00:21:08On n'a pas de réponse.
00:21:12Est-ce que ce sont des monstres ?
00:21:14Je plaiderais davantage, moi, pour monsieur tout le monde, en effet.
00:21:19Alors, attendez, pour monsieur tout le monde,
00:21:22tous les hommes ne sont pas ainsi.
00:21:25Mais dans les hommes, il y en a qui sont ainsi.
00:21:29C'est-à-dire qui sont capables de cela.
00:21:31Alors, au nom de quoi ?
00:21:33Il faudrait aller fouiller dans le passé de ces hommes.
00:21:37Sans doute ont-ils eu déjà des problèmes de sexualité ?
00:21:40Oui, c'est le cas.
00:21:41Vous avez raison, mais tous les gens qui ont eu des problèmes comme ça
00:21:43n'ont pas ce type de déviance après.
00:21:44C'est un peu la culture de l'excuse, quand même.
00:21:46Non, je veux dire que, sans doute, dans ce groupe d'hommes,
00:21:49il y a une part de ces hommes qui ont eu des problèmes
00:21:54liés à la sexualité, peut-être dans leur enfance.
00:21:57Il y en a peut-être aussi dans ce groupe d'hommes
00:21:59de parfaitement « sains », puisqu'on voit qu'ils sont plutôt malsains.
00:22:04Vous avez vu comme c'est compliqué à appréhender ?
00:22:06Et on fait attention aux mots que l'on emploie, parce que c'est très compliqué.
00:22:08Ils vous laissent parler.
00:22:09Ils savaient quand même, d'après l'annonce, qu'elles seraient inconscientes.
00:22:12Le groupe s'appelle « à son insu ».
00:22:14Non, il y a quelque chose qui est assez profondément pervers.
00:22:17Je trouve que la question est assez simple.
00:22:20Ce sont des monstres.
00:22:21Enfin, excusez-moi, effectivement.
00:22:23Ça ne serait pas facile ?
00:22:25Non, mais après, la manière dont on peut après les décrire
00:22:29et la manière dont ils sont tombés dans ce processus-là,
00:22:32bien évidemment, on pourrait en discuter pendant des heures.
00:22:34Je suis désolé, mais moi, ça me choque.
00:22:36Non, mais ça nous choque tous.
00:22:38Ça nous choque tous.
00:22:39Si vous retenez le caractère monstrueux, c'est-à-dire que demain,
00:22:43quelqu'un qui est assis autour de ce plateau, pardonnez-moi,
00:22:46je donne cet exemple, ou votre boulanger, votre pharmacien, c'est cet homme-là.
00:22:49Oui, c'est ça.
00:22:50Et là, le procès prend une tournure.
00:22:51Non, mais c'est-à-dire que dans la vraie vie, c'est monsieur et madame tout le monde.
00:22:54Mais après, ce que font les gens, c'est-à-dire dans leur vie « privée »,
00:22:58ça ne nous regarde pas.
00:23:00On ne sait pas.
00:23:01Ça se trouve, notre boulanger, ça donne à des choses dont on n'a aucune idée.
00:23:05Mais là, compte tenu du récit qui nous est fait, de ce qui s'est passé,
00:23:11excusez-moi, quelqu'un qui se rend au domicile d'une personne
00:23:15pour ensuite violer une personne inconsciente,
00:23:19il y a tout un processus avant même le viol.
00:23:23Je vous explique.
00:23:24On n'est même plus dans une sorte d'émission.
00:23:26Un journal en particulier, je l'ai vu passer sur les réseaux sociaux,
00:23:28il y a eu la photo de tous ces hommes, une cinquantaine, me semble-t-il.
00:23:31Leur nom aussi.
00:23:32Et quand vous regardez leur situation socio-professionnelle,
00:23:36en tous les cas, des informations qu'on a de leur vie, c'est monsieur tout le monde.
00:23:40C'est double.
00:23:41D'ailleurs, à Carpentra, il y a une espèce de psychose.
00:23:44Mais on regarde un petit peu son voisin parce qu'il se dit « ça peut être mon voisin,
00:23:48ça peut être mon auteur, ça peut être… »
00:23:51Et d'ailleurs, il réévalue quelqu'un qui est parti d'un seul coup.
00:23:56Et si ce n'était pas un des hommes qui n'a pas été identifié ?
00:23:59Le fait qu'on dise que c'est des monstres, ça nous rassure quelque part.
00:24:02Parce qu'on se dit « c'est un monstre, effectivement ».
00:24:05« C'est un monstre, je ne peux pas découvrir quelqu'un à mes côtés depuis 10 ans, 15 ans. »
00:24:10Mais le pire pour nous aujourd'hui, c'est de voir qu'effectivement, c'est monsieur tout le monde.
00:24:15Parce que quand vous les voyez sur la photo, ou même les secteurs professionnels,
00:24:19vous voyez que c'est tout secteur professionnel confondu.
00:24:22Et tous les âges.
00:24:23Toutes les origines, tous les âges, toutes les catégories sociales.
00:24:27C'est-à-dire que c'est un kaléidoscope, finalement, en miniature.
00:24:31Ce qui est fondamental dans l'annonce, dans l'annonce qui est faite,
00:24:34c'est qu'on promet de faire l'amour avec une femme…
00:24:38Oui, un viol… Je cherche mes mots.
00:24:41Faire l'amour avec une femme qui est dans le comas.
00:24:46Donc, on est d'accord que l'annonce est explicite.
00:24:49Non, mais l'annonce est explicite.
00:24:51Mais pour y répondre par la positive à cette annonce, il faut être quand même bien curieux.
00:24:56Parce que quel est l'intérêt de faire l'amour avec quelqu'un qui est…
00:24:59Excusez-moi, il ne faut pas être bien curieux.
00:25:03Il faut être totalement dérangé, pas plus que dérangé.
00:25:07Que ce soit monsieur et madame tout le monde dans la vraie vie,
00:25:10est-ce qu'on pourrait dire la même chose de Dameur,
00:25:13qui pendant des années s'adonnait à essayer de lobotomiser ses victimes
00:25:18pour ensuite les violer alors même qu'elles étaient mortes.
00:25:21Bien évidemment, c'était monsieur et madame tout le monde
00:25:23C'est la ligne de défense qui a été utilisée dans le procès.
00:25:26La ligne de défense, c'est de dire qu'on pensait que c'était oui
00:25:29parce que le mari avait dit oui.
00:25:31C'est ça la ligne de défense.
00:25:33Sonia a dit quelque chose d'aussi important,
00:25:35c'est toutes ces personnes-là depuis dix ans qui ont vu cette annonce,
00:25:38qui n'ont pas alerté.
00:25:39Il suffisait d'alerter anonymement, même de ses parents démontrent.
00:25:43Mais c'est pas… Non, c'est pas… Excusez-moi, mais c'est pas…
00:25:46Vous regardez cette annonce.
00:25:48Il est clair dans cette annonce qu'il va y avoir un viol.
00:25:50Ben oui.
00:25:51Et vous vous dites, mais c'est déjà pour aller sur ce type d'annonce que vous êtes net.
00:25:54Oui, c'est ça.
00:25:56Pour arriver jusque-là, il faut avoir quand même un problème.
00:25:59Ça pose aussi la question de l'autorisation de ces sites.
00:26:02Ah oui, bien sûr.
00:26:03Attention à l'art qui cache la forêt.
00:26:05En tous les cas.
00:26:06C'est des monstres parmi des hommes normaux.
00:26:08Ça interroge les tréfonds de l'âme humaine.
00:26:10Et il y a le côté, plus que sombre, il y a le côté positif.
00:26:14Avec l'interview que vous avez réalisé, cet agent de sécurité quand même,
00:26:18je pense qu'il faut se mettre en sa tête.
00:26:20Ce qu'il a révélé est exceptionnel.
00:26:22Sinon, elle serait encore violée aujourd'hui, en fait.
00:26:25Et ça aurait continué, à l'insu, évidemment.
00:26:28À son insu.
00:26:29Et de la famille.
00:26:30Je rappelle que dans ce procès, la famille de Mme Pellicot est victime
00:26:33avec tout ce qui s'est passé, également, et qu'elle subit cette suspension.
00:26:37On verra demain, on aura l'occasion d'en reparler.
00:26:39Je vous remercie.
00:26:40Sophie, merci d'être venue.
00:26:42Beaucoup de choses à dire.
00:26:43Alors, on va marquer une pause.
00:26:45Je me tourne vers vous.
00:26:47Est-ce que vous disposez d'informations sûres, cordantes ?
00:26:51Vous voyez ce que je veux dire ?
00:26:52Tu sais que les relations sont tendres entre l'Élysée et l'Union.
00:26:55Eh bien, ça, c'est essentiel.
00:26:56Parce que pour beaucoup d'entre nous, c'est la question la plus importante.
00:27:00Est-ce que M. Barnier aura les coudées franches ?
00:27:03Est-ce qu'il peut rompre avec le macronisme tout en étant premier ministre ?
00:27:06La réponse, pour l'instant, est oui.
00:27:07Et ça ne plaît pas beaucoup au palais.
00:27:09C'est intéressant.
00:27:10Tout de suite, on va en parler.
00:27:12Midi-news avec beaucoup de sujets à vous soumettre.
00:27:16Nous allons parler du réveil européen avec un point d'interrogation sur la question migratoire.
00:27:21Nous parlerons du casse-tête de Michel Barnier,
00:27:23qui est aussi celui d'Emmanuel Macron sur la composition du gouvernement.
00:27:27Nous reviendrons sur le procès des viols de Mazan.
00:27:30Et tout d'abord, le rappel des titres avec vous, Isabelle.
00:27:33Il n'y a pas de volonté de dérobade.
00:27:35De la part de Dominique Pellicot a déclaré sur notre antenne l'avocate du septuagénaire.
00:27:40Le procès des viols de Mazan est suspendu jusqu'à demain matin.
00:27:43Le principal accusé va être soumis à une expertise médicale.
00:27:47Peter Scheriff devant la cour d'assises spéciale de Paris jusqu'au 4 octobre.
00:27:51Vétéran français du djihad de 42 ans,
00:27:54il est soupçonné d'avoir joué un rôle auprès de Scheriff Quachy,
00:27:57un des assaillants de l'attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015.
00:28:01L'Allemagne rétablit des contrôles à toutes ses frontières
00:28:04pour une durée de six mois afin de lutter contre l'immigration illégale.
00:28:08Des contrôles proscrits au sein de l'espace Schengen,
00:28:10mais autorisés temporairement en cas de menace pour l'ordre public
00:28:14ou pour la sécurité nationale.
00:28:16Et puis ce chiffre, près de 8000 animaux recueillis par la SPA cet été.
00:28:20Les adoptions ont diminué de près de 6% par rapport à 2023
00:28:24et les cas de maltraitance sont encore trop nombreux.
00:28:27Pour relancer les adoptions, la SPA organisera des journées portes ouvertes les 5 et 6 octobre.
00:28:34Merci beaucoup Isabelle et à tout à l'heure.
00:28:37Rumeurs, intox, suppositions, le prochain gouvernement est un véritable casse-tête.
00:28:42Une pression maximale est mise sur Michel Barnier,
00:28:45en particulier pour que les ministres sortants ne soient pas reconduits.
00:28:49L'ERN ne veut pas des ministres, par exemple, comme Éric Dupond à Moretti,
00:28:54ou encore de l'entrée de certaines personnalités comme Xavier Bertrand.
00:28:58Bref, c'est la quadrature du cercle.
00:29:00On va écouter, il était ce matin l'invité de la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:29:06C'est un fin connaisseur des arcanes de la vie politique.
00:29:10François-Olivier Gisbert, il en a vu beaucoup d'autres, écoutons-le.
00:29:15Dans la formation du gouvernement, je pense qu'il est très important dans la situation où il est,
00:29:19qu'il ait des têtes d'affiche, qu'il soit appuyé par des gens costauds.
00:29:23S'il essaie de préparer par exemple 2027 en ne mettant que des hommes à lui, ça ne va pas le faire.
00:29:30Bon, ça ne va pas le faire. Est-ce qu'il a les coups des franges, Michel Barnier ?
00:29:34En tout cas, il veut s'imposer. Il est en train de marquer son territoire.
00:29:39On le voit d'ores et déjà dans la nomination de différents membres de son cabinet.
00:29:43Il y a notamment le chef de son pôle communication.
00:29:47J'ai vu certains de ses commentaires récents à l'égard du président de la République.
00:29:52Il estimait qu'il avait totalement disparu, je cite, du jeu électoral.
00:29:58Imaginant même une démission du président de la République au moment où on était,
00:30:02juste avant le premier tour, il me semble, des élections législatives,
00:30:06s'il y avait une victoire écrasante du Nouveau Front Populaire et du Rassemblement National.
00:30:09Donc déjà, ça vous en dit long sur cette volonté émancipatrice de Michel Barnier,
00:30:15d'ores et déjà d'afficher dans son cabinet les premières personnes qui l'entourent,
00:30:22que ce ne seront pas des personnes qui auraient pu avoir des liens avec,
00:30:28directs ou indirects, avec le président de la République.
00:30:31Et ensuite, déjà, il a commencé à distiller quelques indications peut-être
00:30:38et que le Palais a commencé à analyser en estimant que dans la formation de son gouvernement,
00:30:45il n'y avait pas de domaine réservé au chef de l'État, mais un domaine partagé.
00:30:50Et ça, je peux vous dire que ça n'a pas vraiment plu à Emmanuel Macron.
00:30:56Il y avait plusieurs proches qui étaient sur le départ.
00:31:00Ça fait deux mois, presque trois, qu'ils comprennent bien
00:31:04que ça va être compliqué de rester au sein du gouvernement.
00:31:07Il y en a certains qui commencent à regarder des appartements,
00:31:10soit pour retourner en région, soit pour rester à Paris.
00:31:14Chercher un nouveau travail, etc.
00:31:17C'est aussi ça, le changement de gouvernement lorsque l'on perd les élections.
00:31:23Et le président de la République, vis-à-vis de certains fidèles, leur dit
00:31:27« Écoute, reste dans les parages, ce n'est pas fait. »
00:31:31Michel Barnier a beau, lors de ses déplacements, expliquer qu'il va imposer,
00:31:36peu ou prou, son équipe gouvernementale.
00:31:40Lors de leur dernier entretien, c'était vendredi à l'Elysée,
00:31:44Michel Barnier n'a quasiment rien dit concernant ce qu'il souhaitait faire à Emmanuel Macron.
00:31:49Et Emmanuel Macron, pour l'heure, ne lui a glissé aucun nom, selon nos informations.
00:31:53Mais je peux vous dire que ça va se tendre en fin de semaine.
00:31:56Ça commence bien.
00:31:57Michel Barnier, c'est un montagnard.
00:32:00Ça ne va pas se passer si facilement.
00:32:03D'abord, il pose ses mots comme il pose ses pas.
00:32:06C'est comme en montagne.
00:32:07Chaque pas peut être fatal.
00:32:09Il fait très attention.
00:32:10Et d'ailleurs, c'est pour notre plus grand bonheur, j'allais dire,
00:32:13parce que la période des communiquants s'est terminée.
00:32:16Ce n'est pas un acharné, un assoiffé de la communication.
00:32:19Donc il fait tout doucement, tranquillement.
00:32:22Et il est endurant.
00:32:24Il vaut mieux.
00:32:25Il vaut mieux, mais il a l'habitude.
00:32:27La négociation du Brexit a été une œuvre de longue haleine.
00:32:32On sent qu'il n'est pas pressé d'imposer,
00:32:35mais qu'il, d'une certaine manière, impose son pouvoir par la lenteur.
00:32:40Il ne faut pas oublier quand même que...
00:32:42C'est déjà pris, non ?
00:32:44C'est déjà pris, mais c'était un bon slogan.
00:32:47Et donc, il ne faut pas oublier que ça fait quand même dix jours
00:32:50qu'il a été nommé et que dans les...
00:32:53Entre nous, il n'y a que nous qui nous soucions.
00:32:56Nous, c'est-à-dire le milieu médiatique et autres,
00:32:59et vous, les penseurs, les experts, qui nous soucions de la nomination du gouvernement.
00:33:03Vous avez raison.
00:33:04Je pense que pour la grande majorité de la population,
00:33:06ça ne les empêche absolument pas de dormir.
00:33:08Mais ça fait quand même dix jours et que,
00:33:10si on regarde un peu les archives de la Ve République,
00:33:13des gouvernements qui mettent plus de dix jours à être formés,
00:33:16même si sous Emmanuel Macron, les délais se sont allongés,
00:33:19ce n'est quand même pas courant.
00:33:21Il sature quand même les contraintes, Michel Barnier,
00:33:23parce que le président de la République,
00:33:27il a raison, juridiquement, c'est un domaine partagé,
00:33:29ce n'est pas un domaine réservé.
00:33:30Le domaine réservé, c'est de la pratique, juridiquement, constitutionnellement.
00:33:35Emmanuel Macron, je veux dire, jamais il ne laissera l'écoute des franches au Premier ministre.
00:33:40Je connais...
00:33:41C'est le président de la République qui nomme.
00:33:44Oui, c'est une nomination partagée.
00:33:46Partagée sur proposition du Premier ministre.
00:33:48Oui, mais Emmanuel Macron, il y a une réalité politique à laquelle il doit bien falloir se...
00:33:53Il y en a une autre.
00:33:54Rappelons quand même que Le Républicain, c'est un groupe de combien de députés ?
00:33:5640.
00:33:5740, qui doit donc, qui va, qui est chargé...
00:33:59Ils ne peuvent pas gouverner tous seuls.
00:34:01Et la majorité sortante, ils sont 166.
00:34:04C'est avec les macronistes.
00:34:06Et ça, les macronistes l'ont bien à l'esprit.
00:34:08C'est avec les macronistes qu'il doit trouver un compte.
00:34:10En réalité, les peuples d'instinct ont compris que les vrais sujets,
00:34:13pouvoir d'achat évidemment, sécurité, immigration, délinquance,
00:34:18et nous sommes en train, mais c'est aussi notre rôle,
00:34:20de parler des têtes d'affiches aujourd'hui dans le gouvernement.
00:34:22Non mais, attendez.
00:34:24Et s'il est si lent, c'est qu'il sait qu'à tout moment,
00:34:27il peut prendre une motion de censure.
00:34:28Ça veut dire qu'il peut être débarqué.
00:34:30Alors il faut faire attention au choix des ministres.
00:34:32Et va falloir faire attention à ce qu'on dit.
00:34:34Alors la politique, ça sera la même chose.
00:34:35La ligne politique, ça sera un compromis, un consensus.
00:34:37Non mais la situation est telle que la marge de manœuvre de M. Barnier est très étroite.
00:34:44Il faut rassurer d'une certaine manière le Rassemblement national
00:34:47qui est devenu l'arbitre des élégances.
00:34:49C'est pas autre chose.
00:34:50Donc il faut le rassurer.
00:34:51Après, il faut concilier tout en rassurant le Rassemblement national.
00:34:56Il faut rassurer aussi tous les macronistes.
00:34:59Et il faut contenter les LR.
00:35:01Vous voyez l'équation ?
00:35:02C'est une équation à trois inconnues.
00:35:04Moi j'en ai d'autres de trois inconnues.
00:35:05Le budget, l'immigration, la délinquance.
00:35:08Quelle ligne M. Barnier ?
00:35:09Il y a un moratoire sur l'immigration ?
00:35:11C'est ce qu'il avait dit lorsqu'il a voulu se présenter aux primaires.
00:35:15Il avait parlé d'un moratoire sur l'immigration.
00:35:17Ce serait bien le minimum compte tenu de la situation.
00:35:19Premier point.
00:35:20Et ça ferait plaisir au Rassemblement national.
00:35:22Second point.
00:35:23Second point très important.
00:35:25Sur la sécurité, il va falloir des mesures fortes.
00:35:27Troisième point.
00:35:29Effectivement, pouvoir d'achat.
00:35:31Comment concilier tout cela ?
00:35:34Avec un budget aussi difficile à faire.
00:35:37Avec un budget aussi difficile à faire.
00:35:38Il va imposer des mesures impopulaires.
00:35:40C'est du sang et des larmes.
00:35:42Oui, c'est ça.
00:35:43Il n'y a pas mille solides.
00:35:45Si vous augmentez les impôts, motion de censure.
00:35:48Si vous n'augmentez pas, qu'est-ce qu'il reste ?
00:35:50Les dépenses.
00:35:52Les dépenses publiques et sociales.
00:35:54Donc, du sang et des larmes.
00:35:56Et donc, des mesures impopulaires que nous n'accepterons pas forcément.
00:36:00Le déclassement de la France avec un budget qui ne serait pas à la hauteur, c'est ça ?
00:36:04Il doit négocier aussi.
00:36:06Dans toutes les inconnues, il y a aussi la Commission européenne avec qui il faut négocier.
00:36:10En particulier sur le budget.
00:36:12Je crois même que c'est le plus important.
00:36:14Vous avez raison de le rappeler.
00:36:15En tout cas, ça va orienter beaucoup de choses.
00:36:18Pour le coup, il y a des qualités et un réseau important.
00:36:21Vous dites que les Français ne sont pas du tout intéressés et que c'est seulement les commissaires.
00:36:25C'est-à-dire que ce n'est pas dans les conversations à table les dimanches.
00:36:28Peut-être pas chez tout le monde, mais on se rend compte qu'en fait, les Français...
00:36:34Chez les M-Panel, on ne parle que de ça, la Commission.
00:36:38Il y a des ambitions ministérielles dans ta famille.
00:36:41Le poulet, la salade...
00:36:43C'est chacun à son tableau Excel.
00:36:47Je pense que les Français sont inquiets aujourd'hui.
00:36:49Et d'ailleurs, vous savez, dans le QR code, il y a eu des interrogations.
00:36:54Les Français ont été interrogés par C12.
00:36:57Et ils ont dit qu'aujourd'hui, ce que nous apprécions, c'est qu'il y ait le souci de la France.
00:37:03Et pour le coup, ils vont regarder le souci de la France.
00:37:06Je ne suis pas certaine qu'aujourd'hui, tous nos politiques qui ont l'habitude de s'amuser avec la France vont continuer.
00:37:12Je pense que le Président Macron n'a pas intérêt.
00:37:14Parce qu'aujourd'hui, il a quand même été mis dans une situation extrêmement difficile.
00:37:18Aujourd'hui, ils vont demander des solutions.
00:37:20Il n'a pas intérêt, mais est-ce qu'il pense comme cela ?
00:37:22Oui, mais je pense qu'aujourd'hui, vous voyez, en plus, à la lumière des JO, il était très content.
00:37:27Vous avez vu comment il a applaudi.
00:37:29Comment il a sauté.
00:37:30Il a sauté comme un cabri.
00:37:31Il a intérêt, à mon avis.
00:37:33Il n'a pas dit Europe, Europe, Europe.
00:37:35Moi, je pense qu'il va laisser Michel Barnier, le Premier ministre, justement faire son gouvernement.
00:37:41Vous croyez ?
00:37:43Je pense exactement l'inverse.
00:37:45Je termine.
00:37:47Ne soyez pas impatients.
00:37:49Je pense que oui.
00:37:51L'ERN n'aura aucun intérêt à une motion de censure.
00:37:53Pourquoi ? Parce qu'il est très regardé.
00:37:55Et comme l'a dit Vincent, c'est effectivement aujourd'hui l'arbitre des élégances.
00:38:00Il a intérêt toujours à se tirer un peu la couverture à lui pour montrer.
00:38:04Regardez, nous, on a l'intérêt de la France.
00:38:06Les autres n'ont pas.
00:38:07Gabriel Attal, qu'est-ce qu'il a dit ?
00:38:10Il a surtout dit que le soutien n'était pas acquis.
00:38:13Il n'est pas acquis.
00:38:15Mais il a intérêt, à la lumière de ce que vous avez aigréné comme difficulté,
00:38:19comme priorité du pays, de la jouer solo.
00:38:22Vous avez entièrement raison.
00:38:23Je ne suis pas certaine.
00:38:24Sauf que là, vous révélez en creux que chacun pense d'abord à lui et à 2027.
00:38:27Pour penser à lui, ils doivent penser aujourd'hui qu'on est dans une teinte complètement différente.
00:38:33Il y en a un, j'aimerais bien savoir à quoi il pense.
00:38:35Si vous pouviez être dans la tête de Dominique Devillepin.
00:38:38Acclamer superstar à la fête de l'humanité.
00:38:41Dites-moi, nous avons tous interrogé Dominique Devillepin depuis des années.
00:38:45Est-ce que c'est un changement ?
00:38:47Est-ce que c'est une révélation ?
00:38:48Était-il toujours ainsi et il s'est révélé ?
00:38:50Ou est-ce qu'il y a un changement total, complet ?
00:38:53Écoutons-le et regardez l'ambiance effervescente sur place.
00:38:57La fête de l'humain, nous sommes attention.
00:38:59Ce n'est pas la boule.
00:39:04Regardez.
00:39:06Le risque d'une crise de régime, c'est aujourd'hui se couper de l'exigence démocratique.
00:39:15Et c'est pour ça que j'ai dit dès le lendemain du résultat de la dissolution
00:39:19qu'il fallait faire les choses avec méthode et dans l'ordre en respectant les Français.
00:39:25Il y a une force arrivée en tête, il fallait lui donner sa chance.
00:39:30Est-ce que le Nouveau Front Populaire aurait eu l'audace d'étendre ses lignes
00:39:38pour constituer un gouvernement qui puisse avoir une majorité ?
00:39:42Ça, ce n'était pas au président de la République d'y répondre à la place du Nouveau Front Populaire.
00:39:48On est quand même à fond rembercé.
00:39:50Dans quelques instants, vous réagirez au fait que François Ruffin a été hué
00:39:54et que Dominique Devillepin a été applaudi.
00:39:56Je pensais jamais dire cette phrase pour la fête de l'humain.
00:39:59Mais tout d'abord, le rappel des titres avec vous Isabelle.
00:40:02Mais c'est insulté gravement Ruffin.
00:40:04À vous Isabelle.
00:40:05Le résultat de l'expertise médicale de Dominique Pellicot est attendu en fin de journée.
00:40:10Pour l'heure, le procès est suspendu jusqu'à demain matin.
00:40:13Gisèle Pellicot reste déterminée à mener son combat jusqu'au bout.
00:40:17À Grenoble, hier soir, un homme a été blessé par balle au tibia alors qu'il circulait à trottinette.
00:40:23Il a été pris à partie par un individu cagoulé.
00:40:26La victime, âgée de 21 ans, est déjà connue de la justice.
00:40:30Seconde tentative d'assassinat présumée contre Donald Trump.
00:40:34Un Américain de 58 ans, Ryan Wesley Ruth, a été arrêté.
00:40:38Pro-Ukrainien, il possède un casier judiciaire étalé sur plusieurs décennies.
00:40:45Merci à vous Isabelle à tout à l'heure.
00:40:47Dominique Devillepin acclamé, François Ruffin hué.
00:40:50On explique aux téléspectateurs qui l'ont suivi parce qu'il a, dans son livre,
00:40:54révélé, c'est une révélation pour personne d'ailleurs,
00:40:57il a confirmé que Jean-Luc Mélenchon a une vision racialiste et communautariste
00:41:01de l'électorat et que c'est ainsi qu'il fait depuis quelque temps du communautarisme électoral.
00:41:07Mais ça vient, j'allais dire, du propre camp.
00:41:10La révolution mange les enfants, c'est ainsi.
00:41:12Dominique Devillepin applaudit.
00:41:14Oui, alors, Villepin, c'est un cas psychopolitique que je ne sais pas décidément.
00:41:20On fait face à une succession d'énigmes dans cette émission sur la psychologie des gens.
00:41:26Après, sur le fond, il n'a pas entièrement tort, en disant, aux lectures parlementaires de la Constitution.
00:41:31Il fallait donner sa chance à ceux arrivés en tête, quitte à ce qu'ils soient renversés.
00:41:35Ça, c'est une lecture parlementaire de la Constitution.
00:41:38En tête, vous voulez dire qu'ils ont gagné ?
00:41:40Non, mais qu'ils étaient arrivés en tête.
00:41:42La tradition parlementaire d'une lecture parlementaire des institutions,
00:41:46on dit, ceux qui sont arrivés en tête, ils essayent de former un gouvernement
00:41:49et on regarde si ça tient.
00:41:50Si ça ne tient pas, on change d'option.
00:41:52Ça, c'est une pratique parlementaire courante.
00:41:54Donc, il n'a pas entièrement tort.
00:41:56Ce qui est étonnant, c'est qu'il aille le dire à la fête de l'Humanité.
00:41:58En effet, c'est un peu...
00:42:00On l'avait plus vu du côté de Labeaul et d'autres...
00:42:04C'est une bonne chose.
00:42:05D'ailleurs, on n'est pas en train de dire, attention,
00:42:06Édouard Philippe est allé, a eu plutôt un accueil tout à fait républicain,
00:42:10que n'a pas eu François Ruffin, quand même.
00:42:12Non, lui s'est fait traiter de fasciste.
00:42:14C'est l'outrecuidance de critiquer Jean-Luc Mélenchon.
00:42:16Et toute personne qui critique Jean-Luc Mélenchon,
00:42:18c'est une dynamique sectaire.
00:42:20Il se prend toute la meute.
00:42:21C'est un petit peu le procès de Moscou.
00:42:22C'est-à-dire qu'on le fait monter sur l'estrade
00:42:24et tout le monde, ils font cette tête baissée.
00:42:26Et ils sont en train de...
00:42:27D'ailleurs, il a eu une réaction extrêmement digne, puisqu'il est très calme.
00:42:31Il avait deux choix.
00:42:32Soit rester.
00:42:33Et moi, j'aurais pris la deuxième option.
00:42:34Je me serais levée et je serais partie.
00:42:35Je vous le dis franchement.
00:42:36Dominique Deville.
00:42:37Mais en même temps, on le sait déjà depuis longtemps.
00:42:40Il ne nous a rien appris.
00:42:44Effectivement, la gauche, en général, avait lutté contre la racialisation.
00:42:48Il n'y a pas de race.
00:42:49Il n'y a que des êtres humains.
00:42:50Et petit à petit, on a vu cette dérive.
00:42:52Et la dérive, elle a été aussi théorisée par Terra Nova, rappelez-vous.
00:42:57Parce que ce qu'a fait Mélenchon, en fait,
00:42:59il n'a fait que suivre les directives,
00:43:01les préconisations de Terra Nova,
00:43:03en disant qu'il n'y a plus d'ouvriers.
00:43:05Aujourd'hui, moins de 40 % d'ouvriers votent pour la gauche.
00:43:10Eh bien, aller vers les immigrés,
00:43:12ce sont les prolétaires d'aujourd'hui.
00:43:15Et donc, ils n'ont eu de cesse aussi de racialiser,
00:43:17de nous catégoriser.
00:43:19Et ils ont oublié cette devise tellement importante en France,
00:43:22une république une et indivisible.
00:43:24C'est exactement ça.
00:43:25C'est un prolétariat de substitution qu'il a pris.
00:43:28J'ajoute juste un mot, Vincent Roy.
00:43:30Je vais vous laisser réagir à Dominique Deville.
00:43:31Je pense aussi que le succès de M. Deville à l'Humanité ou ailleurs
00:43:35est dû aussi à ses positions sur la Palestine,
00:43:40sur Israël, qu'il tient depuis un certain temps.
00:43:42Et là, on peut lui reconnaître, d'accord ou pas,
00:43:44qu'il a une cohérence sur ce sujet.
00:43:46Oui, sur ce sujet uniquement.
00:43:48Mais quel est l'intérêt de M. Deville-Pin ?
00:43:53Parce que la lutte des classes est terminée.
00:43:55Là, on applaudit les aristocrates à la fête de l'Humanité.
00:43:57Donc, je m'en réjouis par ailleurs.
00:43:59Mais force est de constater que c'est tout de même le cas.
00:44:05Mais quel est l'intérêt de M. Deville-Pin d'aller se répandre
00:44:10et se déboutonner à l'envie à la fête de l'Humanité ?
00:44:13A mon avis, c'est uniquement pour continuer d'exister.
00:44:16Il n'a plus de responsabilité politique.
00:44:18Quant aux leçons…
00:44:20Il n'a jamais été élu, M. Deville-Pin.
00:44:22Il n'a jamais été confronté au Sahel.
00:44:24Franchement, dis-moi quel est ton surmoi
00:44:27et je te dirai comment tu vocabulises.
00:44:29C'est le cas, là.
00:44:30On a tout un panel.
00:44:32Il vient nous donner des leçons de démocratie.
00:44:35On va retenir quand même à son actif, à son bilan, le fameux discours.
00:44:40C'est son bâton de maréchal.
00:44:43On ne va pas le lui enlever.
00:44:45Il est capital.
00:44:46Il faut garder à César ce qui appartient à César.
00:44:48Mais enfin, là, quelle attitude !
00:44:50Franchement, c'est grand guignolesque.
00:44:52Voilà ce qu'on pouvait observer.
00:44:55Je me suis dit, mais que va-t-il faire dans cette galère ?
00:44:59Il faut exister.
00:45:01Il s'en est bien sorti.
00:45:02Il s'y est applaudi.
00:45:03Bien entendu.
00:45:04Il a été invité.
00:45:06Il y est allé.
00:45:07Il savait très bien quel accueil il allait avoir.
00:45:09Est-ce que vous adaptez vos discours à chaque public ?
00:45:11Parce que si c'est le cas, si vous flattez chacun...
00:45:14Pour le coup, je ne pense pas.
00:45:16Je pense qu'il est sincère.
00:45:18Il est sincère.
00:45:19Donc il aurait voulu que ce soit une personnalité du Nouveau Front Populaire
00:45:23qui soit à la tête du gouvernement français.
00:45:25Oui, quitte à ce que ce gouvernement soit renversé.
00:45:27Deville-Pin qui a été Premier ministre de Jacques Chirac, etc.
00:45:30Je pense qu'il est entré en opposition radicale.
00:45:33L'un des artisans de la dissolution de 1997.
00:45:35Je pense qu'il est entré en opposition radicale à Emmanuel Macron,
00:45:38en particulier sur le sujet Israël-Gaza.
00:45:41Ça a été le déclencheur.
00:45:43Je rejoins ce qu'a dit Philippe.
00:45:45Je trouve qu'effectivement, le Nouveau Front Populaire est arrivé en nombre de députés.
00:45:49Le groupe est arrivé premier quand même.
00:45:51D'un point de vue parlementaire, il a raison.
00:45:54D'un point de vue politique, compte tenu de son parcours...
00:45:58Juste un petit bémol.
00:46:00Il a raison.
00:46:02J'ai entendu et j'ai plutôt soutenu le fait qu'on nomme Castey
00:46:06de manière à ce qu'elle aille lever l'hypothèque.
00:46:09J'étais plutôt d'accord.
00:46:11Ils ont quand même dit, et notamment M. Mélenchon et Mme Castey aussi,
00:46:15nous appliquerons stricto sensu le programme et par décret.
00:46:19Ce qui fait qu'il y a un certain nombre de textes qui deviendront irréversibles.
00:46:23Attendez, une information politique.
00:46:25Qui rencontre Michel Barnier en ce moment ?
00:46:28Alors, on ne sait pas.
00:46:29Pour l'instant, ça n'a pas été annoncé.
00:46:31Il est venu masqué.
00:46:33Peut-être que vous avez plus d'informations.
00:46:35Il me semble que c'est les personnalités de la droite.
00:46:38Je ne préfère pas me prononcer.
00:46:40Non, ça a été confirmé.
00:46:43Ce n'est pas une information aussi qui va chambouler notre vie actuelle.
00:46:46Mais les trois parlementaires LR, Gérard Larcher, Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez,
00:46:51s'entretiennent une nouvelle fois avec M. Barnier.
00:46:54Mais dans ce que vous disiez, c'est la dernière information.
00:46:57Alors, restez avec nous.
00:46:59Vous allez nous le dire juste après.
00:47:01Oui, d'accord.
00:47:02Mais vous allez voir que les téléspectateurs vont rester.
00:47:05Ils vont rester pour vos analyses respectives et parce qu'il y a un sujet majeur.
00:47:12Je ne sais pas si c'est un tournant en Europe.
00:47:15Mais je voudrais aussi, la question n'a pas été beaucoup posée,
00:47:17ce que révèle le réveil européen autour de l'immigration sur Schengen.
00:47:22Je vous rappelle qu'il y a eu un pacte asile-immigration qui a été voté.
00:47:26A quoi sert-il avec ce qui est en train de se passer ?
00:47:29Vous avez raison, c'est un point fondamental pour l'Europe.
00:47:31On en parle ?
00:47:32Oui, oui.
00:47:33C'est même plus important que le gouvernement, presque.
00:47:35Tout à fait, nous sommes d'accord.
00:47:37C'est bien disé.
00:47:39J'étais encore à l'autre.
00:47:42Philippe ?
00:47:43Oui ?
00:47:45Midi News, la suite.
00:47:47Ravie de vous retrouver jusqu'à 14h.
00:47:49Dans quelques instants, nous allons parler de ce qui se passe en Europe
00:47:51avec le tour de vie sur les contrôles aux frontières.
00:47:54L'Allemagne a mis en place cette surveillance très stricte.
00:47:56Et c'est bien tout le sujet de l'immigration qui est en train d'être appréhendée de manière différente.
00:48:01Est-ce que ce sera le cas en France ?
00:48:03On posera la question à nos invités.
00:48:05Mais tout d'abord, ce qui fait la une, ce sont les procès des viols de Mazan dont vous parlez.
00:48:09Bonjour à vous, félicités pour le journal.
00:48:11Bonjour à vous, Sonia.
00:48:13Bonjour à tous.
00:48:14Dans l'affaire des viols de Mazan, le résultat de l'expertise médicale de Dominique Pellicot est attendu en fin de journée.
00:48:20Pour l'heure, le procès est suspendu jusqu'à demain matin.
00:48:24L'accusée principale souffre notamment d'une infection rénale.
00:48:27Gisèle Pellicot, elle, reste déterminée à mener son combat jusqu'au bout.
00:48:32Peter Scheriff, vétéran du djihad, comparaît devant la cour d'assises spécialement composée pour son séjour au Yémen, où il est arrivé en 2011 et est resté 7 ans.
00:48:41On rejoint tout de suite Sandra Buisson, journaliste polyjustice, à la rédaction sur place à Paris.
00:48:46Sandra, quels faits lui sont reprochés ?
00:48:48Eh bien, l'homme de 42 ans, qui est dans le boxe, chemise blanche, costume gris, assis droit sur son banc, fait face aux victimes des attentats de janvier 2015, dont plusieurs figures de Charlie Hebdo.
00:49:04Peter Scheriff doit répondre dès 7 ans.
00:49:07Peter Scheriff a été arrêté au Yémen en 2018 dans les rangs d'Al Qaïda, dans la péninsule arabie.
00:49:13Et plus particulièrement, le rôle qu'il est suspecté d'avoir joué auprès de son ami d'enfance, Scheriff Kouachi, l'un des tueurs de Charlie Hebdo.
00:49:20On ne vous entend pas très bien Sandra.
00:49:21Il a facilité l'intégration de...
00:49:24On ne vous entend pas très bien Sandra, je suis obligée de vous couper.
00:49:26On va poursuivre, on reviendra vers vous un peu plus tard dans cette émission.
00:49:29L'enseignante filmée en train de frapper une écolière de 3 ans a été placée en garde à vue.
00:49:35Elle a été convoquée ce matin au commissariat du 15e arrondissement de Paris.
00:49:39Les parents de la petite fille avaient porté plainte contre elle peu après les faits survenus le 3 septembre à l'école maternelle des frères voisins.
00:49:46C'était le lendemain de la rentrée scolaire.
00:49:50Regain de tension au Venezuela.
00:49:53La France recommande à ses ressortissants de reporter tout voyage, sauf en cas d'impératif.
00:49:58Pour les personnes déjà sur place, il est conseillé de se tenir éloigné de toute manifestation à caractère politique.
00:50:04De nouvelles arrestations ont eu lieu.
00:50:06Trois Américains, deux Espagnols et un Tchèque sont accusés d'être liés à un complot présumé visant à déstabiliser le Venezuela.
00:50:14C'était l'essentiel de l'information, c'est à vous Sonia.
00:50:16Merci beaucoup, félicité, je vous dis à tout à l'heure.
00:50:19Je vais vous présenter nos invités dans quelques instants, mais je voudrais tout d'abord qu'on écoute la réaction dans ce procès des viols de Mazan.
00:50:26Évidemment, c'est la figure de la dignité et du courage, donc il est tout à fait normal qu'on l'écoute et que ce soit sa parole qui soit mise en avant.
00:50:34Nous écouterons ensuite l'avocate de M. Pellicot qui était sur notre antenne sur CNews.
00:50:40Vous le savez, ce procès est pour l'instant suspendu.
00:50:43C'est la grande confusion qui règne avec une possibilité de report et que tout reprenne à zéro.
00:50:49Écoutons Gisèle Pellicot.
00:50:52Je souhaite remercier toutes les personnes qui m'ont témoigné leur soutien depuis le début de cette épreuve,
00:50:59et plus particulièrement celles et ceux qui ont pris le temps de se réunir samedi dernier.
00:51:05À travers toute la France, j'ai été profondément touchée par cet élan qui me donne une responsabilité.
00:51:12Grâce à vous tous, j'ai la force de mener ce combat jusqu'au bout.
00:51:17Ce combat que je dédie à toutes les personnes, femmes et hommes, qui à travers le monde sont victimes de violences sexuelles.
00:51:25À toutes ces victimes, je veux leur dire aujourd'hui, regardez autour de vous, vous n'êtes pas seuls.
00:51:33Écoutons à présent l'avocate de Dominique Pellicot.
00:51:38Alors on lui a posé la question évidemment sur pourquoi est-ce qu'on en arrive à cette situation ?
00:51:43Qu'est-ce qui a manqué ? Qu'est-ce qui a pêché dans tout le suivi médical du principal suspect ? Écoutons-la.
00:51:50Comme je l'ai dit ce matin à la barre, je pense qu'on a été pris en otage entre une administration pénitentiaire qui dépend d'un corps médical,
00:51:57un corps médical qui dépend peut-être de l'administration pénitentiaire, mais quoi qu'il en soit,
00:52:00au milieu de ces deux structures qui se veulent totalement indépendantes et qui détestent interférer l'une en l'autre, on est au milieu de tout ça.
00:52:07Et je crois que la situation de Dominique Pellicot éclaire aujourd'hui pleinement peut-être sur la prise en charge générale des détenus en France,
00:52:16c'est-à-dire qu'on a une situation médicale en administration pénitentiaire qui me semble être profondément carencée.
00:52:22Et ça c'est très dommageable, et très dommageable pour un procès qui nous tient à cœur et qui tient à cœur aussi Dominique Pellicot.
00:52:30Confusion qui règne, on imagine évidemment la grande déception, plus que cela,
00:52:34puisque l'avocat de Madame Pellicot a parlé de supplice pour elle-même, et n'oublions pas sa famille également.
00:52:40Nous sommes sur place avec notre journaliste Régine Delfour.
00:52:43Régine, est-ce que vous pouvez nous résumer le contexte, l'ambiance de cette journée très particulière ?
00:52:52Oui Sonia, bien écoutez, ce matin on attendait tous de voir si Dominique Pellicot serait dans le banc des accusés,
00:52:57puisque ça fait une semaine que Dominique Pellicot est absent.
00:53:01On nous avait dit qu'on nous tiendrait au courant, qu'il y aurait une communication officielle durant le week-end, ce qu'on n'a pas eu.
00:53:06On avait, par l'avocate de Dominique Pellicot, des bruits qui nous disaient que son client était au plus mal.
00:53:12Alors ce matin, il n'était pas là, c'est ce que tout le monde a tenté de voir dans ce box des accusés.
00:53:18Le président de la Cour criminelle nous a dit d'illigenter une expertise collégiale, puisqu'il y a déjà eu une expertise médicale,
00:53:25mais maintenant ce sont deux médecins, un clinicien et un médecin légiste, qui vont faire cette expertise.
00:53:30Mais cette expertise va être faite au centre pénitentiaire, non pas dans un hôpital.
00:53:34Et maintenant on attend de savoir quel va être le résultat de cette expertise collégiale.
00:53:39On devrait l'avoir ce soir, on espère, sinon l'audience est fixée à demain matin 9h.
00:53:44Est-ce que le procès va être suspendu 24h, 48h ?
00:53:48Ou alors, si Dominique Pellicot nécessite d'autres soins, des soins beaucoup plus aptés, donc une hospitalisation,
00:53:54le procès pourrait être renvoyé.
00:53:56Et comme l'a dit Maître Babonneau, l'avocat de Gisèle Pellicot, ce serait un scandale.
00:54:01Merci Régine Delfour, et évidemment on vous retrouvera d'abord tout au long de la journée, tout à l'heure,
00:54:06et puis dès demain pour cette décision très très attendue dans ce procès.
00:54:10Je le disais, des tréfonds de l'âme humaine, un procès qui est scruté depuis l'étranger et qui interroge beaucoup en Europe.
00:54:17C'est un procès par exemple qui est très regardé au Royaume-Uni.
00:54:20On va parler justement de l'Europe, il y a un véritable tour de vis sur l'immigration.
00:54:25On va en parler avec nos invités, je les remercie.
00:54:28Maîme Fadel est resté avec nous, Maître Saras-Alba, notre journaliste politique Florian Tardif.
00:54:33Nous sommes toujours avec Vincent Roy, avec Philippe Guybert, et on accueille avec grand plaisir Frédéric Lose.
00:54:38Bonjour à vous.
00:54:39Bonjour.
00:54:40Merci également de votre présence, votre secrétaire général SCPN Police, c'est le syndicat des commissaires de police.
00:54:48Votre avis est très important Monsieur Lose sur ces sujets, parce que par exemple,
00:54:52avant d'aborder ce qui s'est passé au niveau des contrôles aux frontières, il y a la question essentielle.
00:54:57Essentielle évidemment des passeurs qui sont de véritables mafias.
00:55:01Et il y a eu une scène extrêmement violente.
00:55:05Vous allez voir les forces de l'ordre qui ont été attaquées, prises à partie dans le Pas-de-Calais par des passeurs.
00:55:10Une grande violence, parce qu'évidemment les forces de l'ordre essayent d'intervenir, de casser véritablement ce trafic.
00:55:17Et bien ça donne lieu à des scènes qui sont totalement intolérables et qui vous sont résumées par Alice Sommerer.
00:55:24Ce sont des embarcations surchargées qui essayent de traverser la frontière.
00:55:29Dans des conditions parfois catastrophiques et sans aucune sécurité, les passeurs tentent coûte que coûte de parvenir à leur fin.
00:55:36Depuis quelques mois, les forces de l'ordre constatent que les passeurs sont de plus en plus violents.
00:55:40Une colère qui rend quasiment impossible les interventions de police sur le terrain.
00:55:44Les conditions d'intervention des forces de l'ordre sont rendues très complexes avec des passeurs et des migrants qui sont très agressifs.
00:55:53Des véhicules de la police et de la gendarmerie ont été pris pour cibles et des policiers et des gendarmes ont été blessés.
00:55:59Une situation très compliquée à gérer pour les forces de l'ordre qui se font régulièrement attaquer, comme l'explique Julien Soir.
00:56:06On a des jets de pavés qui partent avec de l'essence, les migrants, pour alimenter le moteur du bateau.
00:56:13Généralement, l'essence s'en sert également pour nous la projeter dessus et essayer de l'enflammer.
00:56:19Depuis le mois de janvier, 46 individus sont décédés dans deux tels traversées clandestines,
00:56:24confirmant que 2024 est de loin l'année la plus meurtrière depuis le début de l'essor des bateaux de fortune pour traverser la Manche en 2018.
00:56:32Il faut dire ce qu'il en est, ce sont des passeurs et aussi certains migrants qui s'adonnent à ce genre de scènes totalement intolérantes.
00:56:41Frédéric Loos, comment des forces de l'ordre peuvent travailler dans de telles conditions ?
00:56:46Évidemment, c'est extrêmement compliqué, c'est aussi extrêmement frustrant.
00:56:51Le cadre d'intervention fait toujours que les forces de l'ordre ont l'impression de marcher sur des œufs.
00:57:01On est dans un pays qui est ouvert.
00:57:04C'est un choix qui a été fait il y a une trentaine d'années.
00:57:08Aujourd'hui, il semblerait que les inconvénients l'emportent sur les avantages.
00:57:14C'est-à-dire que cette conception ultra-libérale d'une Europe ultra-ouverte,
00:57:19qui ne remet pas en cause les fondements de l'Union européenne,
00:57:22fait qu'aujourd'hui on s'aperçoit qu'on a des filières qui sont des filières criminelles,
00:57:27qu'on a des diasporas qui sont des aimants qui en même temps font venir des gens,
00:57:32qu'on a parfois dans certains pays, en particulier la Grande-Bretagne,
00:57:36une partie du patronat aussi qui est complice, parce qu'il faut en parler.
00:57:40Alors comment on fait ?
00:57:43Il y a un travail qui se fait en termes de coopération internationale,
00:57:46de renseignements à des milliers de kilomètres de la France.
00:57:51C'est extrêmement compliqué.
00:57:53Et puis je crois qu'il y aura une réflexion pour que l'Allemagne,
00:57:56qui est un des pays membres fondateurs de l'Union européenne,
00:57:59qui a un passé compliqué et qui aujourd'hui change son fusil d'épaule,
00:58:05on n'est plus à dire qu'on va accueillir de façon un peu naïve 1 à 2 millions de Syriens,
00:58:11pour que l'Allemagne change son fusil d'épaule,
00:58:14pour que des pays comme le Danemark et la Suède,
00:58:17qui étaient des pays qui étaient érigés au modèle de tolérance, d'équilibre,
00:58:22d'une forme de multiculturalisme plutôt réussie,
00:58:26pour que ces pays durcissent complètement les conditions d'entrée et de séjour
00:58:32et soient prêts, c'est le cas de la Suède,
00:58:34à payer jusqu'à 30 000 euros pour faire partir des immigrants, des illégaux,
00:58:39il se passe quelque chose.
00:58:40Il se passe quelque chose en Europe.
00:58:42Il faut sortir du dogmatisme, de la naïveté,
00:58:45et il faut sortir des raisonnements binaires.
00:58:47Ce n'est pas parce que ça ne va pas,
00:58:51ce système de frontières confié à des pays comme la Grèce,
00:58:55comme l'Espagne ou comme le sud de l'Italie,
00:58:59ça ne va pas, ça ne fonctionne pas.
00:59:01Ce n'est pas pour autant qu'il faut dire qu'il faut détruire l'Union Européenne,
00:59:04parce que vous avez toujours le jeu politique qui fait qu'on va entrer dans des débats,
00:59:08c'est blanc, c'est noir.
00:59:09Non, il y a un juste milieu.
00:59:10Aujourd'hui, ça ne marche pas.
00:59:12Et soyons pragmatiques, puisque vous appelez justement à ce pragmatisme,
00:59:15et vous parlez de l'Allemagne.
00:59:16L'Allemagne, très concrètement, on voit ses centres d'accueil totalement débordés.
00:59:19Dépassé, question de logements, d'hôpitaux,
00:59:22l'intégration ou l'assimilation ne marche absolument pas.
00:59:25La question identitaire a refait surface de manière très violente dans le débat.
00:59:29C'est un changement de paradigme complet pour l'Allemagne,
00:59:32et un choc culturel avec la montée, on le sait, de l'AFD.
00:59:35Pas seulement.
00:59:36Il y a beaucoup d'autres petits partis, gros piscules, etc.
00:59:39Mais ils ont, j'allais dire, la lucidité de se dire, on change tout.
00:59:44Ce n'est pas rien comme décision compte tenu du passé,
00:59:46et aussi de la décision, vous vous souvenez,
00:59:48c'était avec Angela Merkel, on ouvre grand les bras avec les patrons
00:59:52qui étaient très contents d'avoir une forme d'esclavagisme moderne
00:59:55avec des migrants sous-payés.
00:59:56Absolument, c'est un renforcement.
00:59:58Ça vient d'un gouvernement qu'on peut qualifier de centre-gauche,
01:00:01social-démocrate chez le chancelier et la ministre en charge du sujet,
01:00:06des écologistes et des libéraux.
01:00:08Donc c'est un gouvernement, disons, de centre-gauche
01:00:10qui est en train de prendre la même voie qu'un gouvernement de droite dure,
01:00:14celui de Madame Mélanie, qui était sur des réflexions
01:00:17de la part de deux pays qui sont fondateurs de l'Union européenne,
01:00:20traité de Rome, signataires du traité de Nîmes en 1957
01:00:24et moteurs de l'Union européenne depuis 30 ans,
01:00:27l'Allemagne étant la puissance dominante au sein de l'Union européenne
01:00:31et influençant l'Union européenne, et qui prend une décision
01:00:34qui, comme vous le disiez juste avant la pause,
01:00:36est en rupture avec l'esprit de Schengen.
01:00:39Et je trouve ça très intéressant et très important,
01:00:42c'est que le pays moteur et dominant de l'Union européenne
01:00:46prend une décision qui va à l'encontre de la lettre et de l'esprit
01:00:50de la construction européenne et de Schengen en particulier.
01:00:53Alors attention, parce que là on arrive, je pense, à un moment vraiment charnière.
01:00:56C'est-à-dire, il y a quelques semaines, quelques mois,
01:00:59on en parlait ici même, partout d'ailleurs,
01:01:01on avait parlé du pacte asile-immigration.
01:01:03C'est bien la preuve qu'il ne sert à rien.
01:01:05On l'avait dit.
01:01:06Oui mais c'est grave, parce que c'est ceux qui nous regardent.
01:01:09Très bien.
01:01:10Bon, on ne va pas se gargariser d'avoir dit...
01:01:12Non, ce qui est grave, Vincent Roy, c'est que les gens se disent
01:01:15« Ecoutez, mais vous votez... »
01:01:16Mais regardez, puisque vous changez,
01:01:18c'est bien que ce que vous avez voté ne servait à rien
01:01:20en vous disant que vous avez signé tous cet accord, etc.
01:01:23Sonia, l'Allemagne fait un constat.
01:01:25Le constat, c'est le nombre.
01:01:28Il y a un moment où vous ne pouvez plus gérer
01:01:32une telle entrée d'immigration.
01:01:35Après, on peut parler d'idéologie, mais restons sur les faits.
01:01:38Le nombre.
01:01:39À partir du moment où vous avez un afflux terrible de migrants,
01:01:43vous ne pouvez plus assimiler, vous ne pouvez plus intégrer.
01:01:46Dès lors que vous ne pouvez plus assimiler
01:01:48et que vous ne pouvez plus intégrer,
01:01:50vous devez prendre des mesures.
01:01:52Sinon, elle a explosé.
01:01:54Le réel, c'est quand on se cogne, dit Lacan.
01:01:57Là, on se cogne.
01:01:59On se cogne en Allemagne, on se cogne en Italie,
01:02:02on se cogne en France, on se cogne partout.
01:02:04L'Europe est devant ses responsabilités.
01:02:07Les sociodémocrates européens, en Allemagne, au Danemark, en Suède,
01:02:10disent oui, le nombre est une barrière.
01:02:13Mais la France, est-ce que vous entendez la gauche dire...
01:02:16Non, non, non.
01:02:17Pour l'instant, non.
01:02:18Vous allez voir, ça va venir.
01:02:19La gauche en France, c'est...
01:02:20Ça va venir.
01:02:21Non, mais...
01:02:22On danse sur un volcan.
01:02:23Elle est hermétique.
01:02:24Elle est hermétique pour l'heure.
01:02:26Pour l'heure.
01:02:27Elle a déjà, d'ailleurs sur cette question,
01:02:29elle avait déjà admis un certain nombre de réalités.
01:02:31Au pouvoir, mais ce n'était pas la même.
01:02:33Au pouvoir.
01:02:34Evidemment que ce n'était pas la même.
01:02:35Pour l'instant, ce n'est pas M. Ford qui va à la soupe de Mélenchon
01:02:38qui va tenir des propos.
01:02:39Evidemment, il tient à son siège de député.
01:02:41Il doit quelque chose.
01:02:42Mais oubliez.
01:02:43Je vous entendais dire tout à l'heure,
01:02:45le gouvernement, et Philippe avait raison,
01:02:48le gouvernement plutôt de centre-gauche allemand qui réagit comme ça,
01:02:51le Danemark qui réagit autrement,
01:02:52ce n'est plus une affaire de politique.
01:02:53Mais sinon, ils sont balayés.
01:02:54Ça n'est plus une affaire de politique.
01:02:55Oui, mais ça n'est plus une affaire de politique.
01:02:57C'est une affaire de réalité.
01:02:58C'est une affaire de nombre.
01:03:00On a laissé une immigration débondée en Europe, incontrôlée.
01:03:05Dans certains landers allemands,
01:03:08j'ai vu des reportages sur Arte et sur des chaînes allemandes,
01:03:12ils vous disent qu'on ne peut plus parce qu'il y a un risque,
01:03:15ce n'est pas moi qui le dis,
01:03:17qu'une population remplace une autre population.
01:03:20Vous voyez à quoi ça fait référence ?
01:03:22C'est-à-dire, aujourd'hui, Frédéric Lauz.
01:03:24C'était parfois des personnalités, en tout cas des habitants de gauche,
01:03:28d'un univers de gauche, qui font ce constat-là.
01:03:31Mais tant de temps perdu ?
01:03:34Moi, je pense qu'il faut partir de quelque chose
01:03:37qui doit relever du bon sens et de l'intérêt de l'Europe
01:03:41et de l'intérêt des pays européens comme la France, l'Allemagne,
01:03:46mais même également de l'intérêt des immigrants eux-mêmes.
01:03:50Qu'ils viennent comme résidents étrangers
01:03:53ou que demain, ils prennent la nationalité.
01:03:55Parce que c'est deux cas de figure différents.
01:03:57On a souvent tendance à tout mélanger.
01:03:59Le problème numéro un, c'est qu'en France,
01:04:03il y a une telle porosité en Europe...
01:04:05On ne sort plus en tous les cas.
01:04:07Oui, on ne sort plus parce que le taux d'éloignement, c'est 10-15%.
01:04:11Pour les extra-européens, c'est parfois moins.
01:04:14Oui, vous êtes généreux.
01:04:15Je suis généreux.
01:04:17Les déboutés du droit d'asile, ils ne partent pas.
01:04:20Donc, au fur et à mesure, en fait, ils sont...
01:04:23Donc, tout notre système a perdu de sa crédibilité.
01:04:27Il ne veut plus rien dire.
01:04:28Si on veut bien intégrer, encore faut-il contrôler nos frontières,
01:04:33qui rentrent, qui sortent.
01:04:35Si les gens doivent partir pour X raisons,
01:04:37ils sont déboutés du droit d'asile,
01:04:39ou ils doivent être éloignés,
01:04:40on voit aujourd'hui que les centres de rétention sont parfois pleins,
01:04:43qu'on a du mal à éloigner des gens pour des faits de criminalité,
01:04:47pas simplement du fait qu'ils sont rentrés illégalement.
01:04:49Il y a quand même un problème.
01:04:51C'est un problème de fond.
01:04:53On ne peut pas avoir 15% de taux d'éloignement.
01:04:56Ce n'est pas possible.
01:04:57Vous dites que c'est un changement de modèle.
01:04:58Vous avez dit que le nombre est une barrière pour l'intégration
01:05:01ou l'assimilation.
01:05:02Florent Tardif, c'est les mots, ou le mot en tout cas,
01:05:05qu'on n'entend pas beaucoup aujourd'hui dans le débat public.
01:05:08On veut faire un ministère de l'immigration, d'accord,
01:05:10mais cuide ensuite de l'assimilation et de l'intégration,
01:05:13parce que là, on parle de millions de Français,
01:05:16parfois de deux, trois, quatrième génération,
01:05:19qui pour certains sont très éloignés de la culture,
01:05:21d'identité, du pays dont ils ont la nationalité.
01:05:24C'est quand même un vrai souci.
01:05:26C'est vrai, c'est un débat qu'on a ici,
01:05:29mais qu'on n'a pas au sein de la classe politique.
01:05:31Alors même que certains élus, y compris,
01:05:34je me souviens parfois d'échanges que j'ai pu avoir
01:05:36avec des membres du gouvernement des missionnaires,
01:05:39qui faisaient le constat et qui se posaient la question,
01:05:43suite notamment à des matchs de football
01:05:47entre différentes nations européennes
01:05:51et différentes nations extra-européennes,
01:05:53notamment d'Afrique du Nord,
01:05:55ils ne comprenaient pas que des jeunes
01:05:58de 15, 16, 17, 18 ans soient plus attachés
01:06:02aux pays dont sont originaires non pas leurs parents,
01:06:06non pas leurs grands-parents,
01:06:07mais parfois leurs arrière-grands-parents,
01:06:09plus qu'aux pays dans lesquels ils sont nés.
01:06:11Et c'est vrai qu'il y avait une vraie incompréhension
01:06:13de ce point de vue-là,
01:06:15de l'appartenance à la nation dans laquelle ils sont nés,
01:06:19dans laquelle ils sont grandis,
01:06:20par rapport à la nation.
01:06:21On peut comprendre qu'il y ait un sentiment d'appartenance
01:06:25lié aux origines, etc.
01:06:28Mais qu'il y ait une telle différence
01:06:30entre le pays dans lequel ils sont nés,
01:06:32dans lequel ils sont grandis,
01:06:33et le pays d'où proviennent leurs arrière-grands-parents,
01:06:39parfois, la question était posée,
01:06:42mais sans qu'il n'y ait de réponse
01:06:44qui soit apportée ensuite par les politiques.
01:06:46C'est l'angle mort aujourd'hui.
01:06:47C'est l'angle mort aujourd'hui, oui.
01:06:48La distorsion entre nationalité et identité,
01:06:53naturalisée mais pas acculturée.
01:06:55Il faudrait aussi un changement de paradigme,
01:06:57parce qu'au sein de l'espace Schengen,
01:06:58le rétablissement des contrôles est interdit,
01:07:00sauf en cas de menace pour leur public ou la sécurité.
01:07:03Et d'emblée, dès que l'Allemagne a annoncé cela,
01:07:05la Commission européenne a réagi en rappelant
01:07:07que de telles mesures doivent rester strictement exceptionnelles.
01:07:11Et c'est pour une durée limitée,
01:07:13ne pouvant pas excéder deux ans.
01:07:14Donc si on ne change pas ce paradigme,
01:07:16c'est une opération coup de poing finalement,
01:07:18qui va avoir un effet domino sur d'autres pays.
01:07:20C'est ce qui a été dénoncé par certains.
01:07:21Après, on va voir la dislocation progressive de l'Europe,
01:07:23puisque il faut aussi voir la réaction.
01:07:25Là, on parle de l'Allemagne et on se dit très bien,
01:07:27l'Allemagne rétablit ses frontières, pourquoi pas ?
01:07:30Mais regardons la réaction de certains voisins de l'Allemagne
01:07:35qui disent que c'est un petit peu facile
01:07:37de rétablir aujourd'hui les frontières,
01:07:39mais vous allez donc débouter les personnes
01:07:41que vous ne souhaitez pas accueillir ou chez nous,
01:07:43mais nous, nous n'en voulons pas non plus.
01:07:46Il y a déjà eu des réactions en ce sens, je crois,
01:07:50soit les Autrichiens, c'est les Autrichiens,
01:07:52la Pologne également.
01:07:54C'est pour cela que tout à l'heure, on critiquait,
01:07:56et je pense qu'on peut critiquer le pacte asile et immigration,
01:07:59mais là où c'est peut-être intelligent,
01:08:01c'est qu'on tente d'avancer en européen,
01:08:03plutôt que de commencer à dire,
01:08:05très bien, ceux-là, les Italiens, vous les reprenez,
01:08:09les Italiens n'en veulent pas,
01:08:11donc on les renvoie vers la France.
01:08:14Il n'y aura pas de no man's land entre la frontière
01:08:18entre l'Allemagne et l'Autriche,
01:08:20entre la frontière entre la France et l'Italie,
01:08:22ça n'existe pas, ça n'existe pas malheureusement.
01:08:25L'immigration en lui-même, déjà, il est contradictoire,
01:08:27c'est-à-dire qu'on a un message, en fait,
01:08:29où on dit, venez, on va vous répartir,
01:08:31on a besoin d'un mandat,
01:08:33on a un problème de natalité, etc.
01:08:36Et en même temps, on dit aux gens,
01:08:38quand vous êtes là, finalement, il faut absolument
01:08:40arrêter cette immigration et remettre des frontières.
01:08:42Donc on voit bien qu'on est aussi dans cette contradiction.
01:08:45Moi, je voudrais juste relever ce qu'a dit Sonia,
01:08:47qui me semble important.
01:08:50Quand vous regardez la chronologie même de l'immigration,
01:08:53en 1974, déjà, il y avait un arrêt.
01:08:56On disait plus d'immigration, plus de regroupement familial.
01:08:59Ensuite, en 1975, on a rétabli le regroupement familial.
01:09:04Et puis ensuite, en 1977, il y a eu le fameux 10 000 francs
01:09:10de M. Stelleru pour que les gens remigrent justement chez eux,
01:09:14ce que fait aujourd'hui la Suède avec 30 000 euros.
01:09:17Et puis après, à partir de 1980, ça a été extrêmement important,
01:09:21parce que là, c'était extrêmement, extrêmement drastique
01:09:24parce qu'il y avait du chômage, etc.
01:09:26Et puis arrive 1981, il faut dire les choses,
01:09:28il y a eu une régularisation, etc.
01:09:30Mais vous avez posé une question qui serait extrêmement importante, Sonia,
01:09:33c'est toute cette génération, plusieurs générations,
01:09:37deux, trois, qui ne sont pas du tout dans l'appartenance commune,
01:09:41pas du tout dans ce récit commun, dans ce sillage d'un récit commun,
01:09:46d'une histoire de France, etc.
01:09:48Et en fait, on a perdu de vue, effectivement,
01:09:50comme vous le dites souvent, l'idée d'assimiler et d'assimiler
01:09:54pour que petit à petit, on fasse une histoire,
01:09:57on devienne dans une histoire commune.
01:09:59Et aujourd'hui, effectivement, on est dans...
01:10:01D'ailleurs, on a fait une loi contre les séparatistes.
01:10:03Et c'est ça qui m'inquiète, moi.
01:10:05Et moi, je voudrais qu'à un moment, on arrête d'être dans le déni,
01:10:08on se dise, mais comment aujourd'hui faire France ensemble,
01:10:11comment faire en sorte que ces gens-là,
01:10:13effectivement, le drapeau français puisse aussi leur parler,
01:10:17autant peut-être que le drapeau d'origine.
01:10:20Ce n'est pas un problème.
01:10:22Mais quand vous voyez toute la gestion qu'il y a eu,
01:10:24où on a en fait fait une gestion à part,
01:10:27où on a aussi, il faut dire les choses,
01:10:30coisonné les gens dans des quartiers,
01:10:32avec leurs propres associations,
01:10:34je le dis souvent sur votre...
01:10:36Et on continue comme ça.
01:10:38Mais c'est ça le problème.
01:10:40Il y a aussi des gens qui ne veulent pas s'assimiler,
01:10:42qui sont dans une démarche volontaire de désassimilation,
01:10:44de désaffiliation à la nation.
01:10:46C'est important ce que vous dites,
01:10:48mais je vais vous donner juste un exemple.
01:10:50Quand vous êtes une très, très minoritaire,
01:10:52dans un quartier, par exemple,
01:10:54comme moi, je ne l'ai plus connaître,
01:10:56vous vous assimilez paisiblement, tranquillement,
01:10:58vous n'avez même rien enlevé.
01:11:00Donc le nombre...
01:11:02Mais écoutez, tout se tient.
01:11:04Finalement, presque, la solution est à portée de main.
01:11:06Mais la question est idéologique.
01:11:08Est-ce que la barrière idéologique
01:11:10va tomber sur ce sujet ?
01:11:12Est-ce que la barrière idéologique
01:11:14va tomber en France, à gauche ?
01:11:16Je ne pense pas dans l'immédiat.
01:11:18Ils n'en prennent pas vraiment le chemin.
01:11:20Mais vous avez raison,
01:11:22ça ne devrait pas être une question d'idéologie.
01:11:24D'ailleurs, parlons de la gauche.
01:11:26Jean Daniel, qui était le grand directeur
01:11:28de l'hebdomadaire de la gauche intellectuelle
01:11:30des années 70, 80, 90,
01:11:32avait dit exactement la même chose.
01:11:34Il avait dit que vous ne pouviez pas accueillir
01:11:36si vos capacités d'intégration et d'assimilation
01:11:38ne suivent pas.
01:11:40Et donc là, vous êtes dans une situation...
01:11:42On peut discuter de savoir
01:11:44si on a oublié l'idée d'assimilation.
01:11:46Mais fondamentalement,
01:11:48face à l'afflux...
01:11:50Vous qui connaissez très bien l'histoire,
01:11:52l'assimilation était un concept de gauche
01:11:54qui n'était pas une valeur de droite.
01:11:56C'est en remontant la Révolution française et même avant.
01:11:58L'idéal républicain, des Lumières, etc.
01:12:00L'universaliste.
01:12:02Ça permettait qu'on marque une pause.
01:12:04Souvent que je suis le pur produit
01:12:06de l'éducation populaire,
01:12:08à qui je dois beaucoup.
01:12:10Mais parce qu'elle était dans ce que vous avez décrit.
01:12:12Vous vous êtes intégré ou assimilé par la langue,
01:12:14par la culture, par le travail.
01:12:16Sonia, vous n'assimilez et vous n'intégrez
01:12:18que dès lors que vous avez quelque chose
01:12:20à offrir.
01:12:22À quoi on assimile ?
01:12:24C'est la condition sine qua non.
01:12:26Vous n'offrez personne et vous n'assimilerez personne.
01:12:28C'est la question que l'on va poser.
01:12:30On va se rendre en Allemagne.
01:12:32Cette opération de contrôle aux frontières
01:12:34peut ressembler à une opération de communication.
01:12:36Mais c'est un premier pas.
01:12:38C'est une sacrée opération de communication.
01:12:42On va poursuivre dans quelques instants
01:12:44le débat passionnant,
01:12:46je l'espère passionné, autour de l'immigration.
01:12:48Nous parlons également de ce qui s'est passé
01:12:50aux Etats-Unis et du miraculé
01:12:52de Donald Trump, encore une fois.
01:12:54Tout d'abord, on le rappelle des titres
01:12:56avec félicité.
01:12:58Dans l'affaire des viols de Mazan,
01:13:00l'absence de Dominique Pellicot
01:13:02à son audience témoigne d'une situation
01:13:04anormale, dénoncera des avocats
01:13:06des partis civils, si cela est dû à un retard
01:13:08de prise en charge. Ce serait un scandale
01:13:10a déclaré maître Stéphane Babonneau.
01:13:12Dominique Pellicot, 71 ans,
01:13:14souffrant d'une infection au Rhin,
01:13:16était déjà absent à son procès la semaine dernière.
01:13:18Gisèle Pellicot reste déterminée
01:13:20à mener son combat jusqu'au bout.
01:13:22Le ministère européen au marché intérieur,
01:13:24Thierry Breton, démissionne
01:13:26avec effet immédiat. Selon lui,
01:13:28la présidente Ursula von der Leyen,
01:13:30avec qui il était en froid, avait réclamé
01:13:32son retrait directement à Emmanuel Macron.
01:13:34Un autre candidat sera proposé
01:13:36par la France. La chef de l'exécutif
01:13:38européen est en train de former son équipe
01:13:40pour un nouveau mandat de 5 ans.
01:13:42Regain de tensions au Venezuela,
01:13:44la France recommande à ses ressortissants
01:13:46de reporter tout voyage, sauf
01:13:48en cas d'impératif. Pour les personnes déjà
01:13:50en place, il est conseillé de se tenir éloigné
01:13:52de toute manifestation à caractère politique.
01:13:54De nouvelles arrestations ont eu lieu.
01:13:56Trois Américains, deux Espagnols
01:13:58et un Tchèque sont accusés d'être liés
01:14:00à un complot présumé visant à déstabiliser
01:14:02le Venezuela.
01:14:04Merci beaucoup, félicité à tout à l'heure.
01:14:06Simplement une question pour revenir
01:14:08au gouvernement, Florian, sur
01:14:10le jeu de chaises musical.
01:14:12Si Thierry Breton quitte
01:14:14la sphère et la scène européenne,
01:14:16ça libère une place aussi ?
01:14:18Oui, ça libère une place.
01:14:20C'est Stéphane Séjourné, très proche du président
01:14:22de la République, macroniste de la première heure.
01:14:24C'est même lui qui a fait rencontrer
01:14:26Gabriel Attal à Emmanuel Macron
01:14:28avant que celui-ci n'ait le parcours
01:14:30qu'on a commenté ces
01:14:32dernières années.
01:14:34Qui pourrait donc prendre la place
01:14:36de Thierry Breton. C'est en tout cas
01:14:38la proposition faite ce matin
01:14:40par le président de la République
01:14:42après cette démission
01:14:44surprise tout de même, disons-le.
01:14:46Il est récompensé, il a laissé un tel souvenir
01:14:48au Quai d'Orsay
01:14:50qu'il était normal de le récompenser.
01:14:52Vous parlez de Thierry Breton.
01:14:54Oui, Stéphane Séjourné.
01:14:56C'est vrai que certains disent
01:14:58que ce n'est pas une promotion,
01:15:00c'est une exfiltration.
01:15:02Auquel cas,
01:15:04c'est salutaire.
01:15:06En tout cas, ça libère une place au ministère des Affaires étrangères.
01:15:08Oui, ça libère une place.
01:15:10Il y en a un qui doit être content, je pense,
01:15:12ce matin. Gérald Darmanin.
01:15:14Ça reste évidemment
01:15:16un ministère éminemment régalien.
01:15:18C'est encore une fois...
01:15:20Ça permet, disons, par exemple,
01:15:22puisqu'on cite depuis plusieurs jours
01:15:24Gérald Darmanin,
01:15:26qui ne souhaitait pas rester après la période
01:15:28des JO, qui a fait évoluer
01:15:30sa position, qui resterait
01:15:32bien au sein du futur gouvernement.
01:15:34Pas en tant que ministre de l'Intérieur,
01:15:36mais ailleurs. Il est vrai
01:15:38qu'il lorgne sur le Quai d'Orsay. Pourquoi ?
01:15:40Tout simplement parce que ça permettrait
01:15:42de montrer sa stature de présidentiable.
01:15:44Gérald Darmanin, qui est salué
01:15:46par les syndicats de police, quels qu'ils soient.
01:15:48Monsieur l'ose, n'est-ce pas ?
01:15:50Bien.
01:15:52C'est un salut timide.
01:15:54Inaudiblement.
01:15:56Oui, il a fait un travail remarquable, M. Darmanin,
01:15:58pendant les JO. Je pense qu'on peut quand même le dire.
01:16:00Mais quels syndicats de police vous êtes affinés ?
01:16:02Non, mais j'ai trouvé le oui
01:16:04un peu timide.
01:16:06Mais il a l'air de... Non, mais c'est normal.
01:16:08Vous restez sur une position de notre ordre.
01:16:10On réussit les JO.
01:16:12Par rapport à l'ensemble
01:16:14des commentaires qui ont été faits
01:16:16avant la période des JO,
01:16:18en disant qu'on allait être incapables d'organiser
01:16:20ces JO, compte tenu
01:16:22de tout ce qui s'était passé ces dernières années,
01:16:24ces manifestations, la menace terroriste, etc.
01:16:26Il y en a qui vont devoir mettre leur coulpe sur ce plateau.
01:16:28Moi, j'ai fait mon méa culpa.
01:16:30C'est vrai que, du coup...
01:16:32L'Allemagne. Revenons à l'Allemagne,
01:16:34qui ressort pour six mois.
01:16:36C'est un CDD.
01:16:38Les contrôles à l'ensemble
01:16:40de ces frontières terrestres pour lutter
01:16:42contre l'immigration illégale, ce sont des contrôles inopinés.
01:16:44L'Allemagne a
01:16:46neuf frontières.
01:16:48Imaginez le travail que cela représente.
01:16:50On a fait ça, nous, en France, ces dernières années.
01:16:52On a fait ça.
01:16:54A chaque fois, il faut
01:16:56justifier cela,
01:16:58et cela a été rappelé tout à l'heure.
01:17:00On ne peut pas,
01:17:02au sein de l'Union Européenne, rétablir
01:17:04de manière unilatérale
01:17:06des contrôles aux frontières
01:17:08d'un seul pays, sauf lorsqu'on
01:17:10le justifie. On a notamment fait ça
01:17:12en 2015, compte tenu des
01:17:14attentats.
01:17:16En admettant, politique fiction,
01:17:18en admettant que l'Allemagne
01:17:20dise qu'elle veut des contrôles aux frontières,
01:17:22que l'Italie dit qu'elle veut rétablir des contrôles aux frontières,
01:17:24on veut récupérer une certaine
01:17:26souveraineté de ce point de vue,
01:17:28pour pouvoir faire... Attendez, si il y a beaucoup de pays...
01:17:30Vous savez, rien n'est immeuble. L'Union Européenne
01:17:32a été posée par principe ainsi.
01:17:34Je suis d'accord avec ce que disait Philippe
01:17:36à l'instant, mais peut-être qu'on est
01:17:38en chemin vers un certain
01:17:40nombre de modifications.
01:17:42Pourquoi pas ?
01:17:44L'Allemagne a clairement dit qu'elle reconnaît que Frontex
01:17:46ne fonctionne pas. Et elle a même dit
01:17:48maintenant, dorénavant, si certains
01:17:50rentrent de l'Espagne,
01:17:52de l'Italie,
01:17:54vous avez aussi la Pologne, je renvoie.
01:17:56D'ailleurs, la Pologne lui a répondu en disant non,
01:17:58faudra pas me les renvoyer. Sauf qu'on se rend compte
01:18:00que Frontex ne fonctionne pas.
01:18:02C'est un contrôle inopiné que vous allez pouvoir gérer,
01:18:04maîtriser des flux migratoires.
01:18:06Regardez le travail.
01:18:08C'est la cuillère et la Méditerranée.
01:18:10Avec neuf frontières terrestres,
01:18:12oui, c'est compliqué.
01:18:14Peut-être que l'image est mal prise,
01:18:16malheureusement la Méditerranée est devenue un cimetière
01:18:18pour de nombreux migrants.
01:18:20Mais véritablement, c'est si zif.
01:18:22Regardez, c'est résumé par Isabelle Piboulot.
01:18:26Neuf frontières
01:18:28désormais sous contrôle.
01:18:30Ces mesures instaurées depuis octobre dernier
01:18:32avec la Pologne, la République tchèque,
01:18:34l'Autriche et la Suisse
01:18:36s'appliquent dès aujourd'hui avec la France,
01:18:38le Luxembourg, les Pays-Bas,
01:18:40la Belgique et le Danemark.
01:18:42Une suspension à grande échelle de la libre circulation
01:18:44dans l'espace Schengen
01:18:46pour une durée de six mois.
01:18:48Le nombre de personnes qui viennent chez nous
01:18:50a diminué parce que nous avons introduit
01:18:52des contrôles aux frontières, par exemple.
01:18:54Nous avons obtenu de bons résultats
01:18:56et nous poursuivrons dans cette voie.
01:19:00Si la décision ne fait pas l'unanimité,
01:19:02l'Allemagne est bien dans son droit.
01:19:04D'après la convention d'application
01:19:06de l'accord de Schengen,
01:19:08un État signataire peut rétablir
01:19:10des contrôles à ses frontières
01:19:12durant une période limitée
01:19:14et lorsque l'ordre public
01:19:16ou la sécurité nationale l'exige.
01:19:18L'espace Schengen pourrait être en trop danger
01:19:20si les pays commencent à appliquer
01:19:22cette exception de façon
01:19:24un peu trop récurrente, sans juste motif.
01:19:26Outre l'Allemagne,
01:19:28d'autres pays ont aussi renforcé
01:19:30la sécurité de leurs frontières,
01:19:32à l'instar de l'Italie, le Danemark
01:19:34ou même la France, principalement en raison
01:19:36de la menace terroriste
01:19:38et de la crise migratoire en Europe.
01:19:40Ce qui se passe en Allemagne
01:19:42pose aussi la question du droit européen
01:19:44par rapport au droit national.
01:19:46C'est ce qu'avait dit également
01:19:48Michel Barnier lors de la primaire de la droite.
01:19:50Il avait estimé que certaines juridictions
01:19:52empiétaient sur notre souveraineté nationale.
01:19:54Là, l'Allemagne peut le faire
01:19:56parce qu'elle justifie
01:19:58de certaines conditions
01:20:00et parce que c'est temporaire.
01:20:02Mais si un pays, comme vous l'expliquez,
01:20:04voulait le faire de manière pérenne,
01:20:06ce n'est pas possible.
01:20:08Est-ce que ça vous choque
01:20:10que le droit national ne prime pas
01:20:12sur ces questions régaliennes
01:20:14sur le droit européen ?
01:20:16Je pense qu'à partir du moment
01:20:18où on fait des transferts de souveraineté,
01:20:20encore faut-il que ces transferts
01:20:22de souveraineté soient bien ficelés.
01:20:24Si vous confiez une compétence
01:20:26aussi importante que votre sécurité,
01:20:28l'entrée et le séjour
01:20:30à des pays tiers,
01:20:32parce que vous faites partie
01:20:34d'un club commun,
01:20:36il faut que ce soit effectif,
01:20:38il faut que ce soit solide.
01:20:40C'est ça le problème.
01:20:42En posant cette condition,
01:20:44vous dites non, ce ne l'est pas.
01:20:46Est-ce un transfert ou un abandon de souveraineté ?
01:20:48La souveraineté, je ne vais pas dire
01:20:50que c'est comme être enceinte,
01:20:52on joue sur les mots.
01:20:54La souveraineté, elle est nationale
01:20:56ou elle est transférée.
01:20:58Mais on n'est pas à moitié souverain.
01:21:00Après, souveraineté partagée, c'est compliqué
01:21:02puisque c'est l'ultime décision.
01:21:04Les mots ont un sens.
01:21:06On l'a dit tout à l'heure,
01:21:08c'est le plus grand pays européen
01:21:10qui procède
01:21:12à cette fermeture des frontières
01:21:14pour six mois.
01:21:16Normalement, il faut que ce soit motivé
01:21:18par une menace grave à l'ordre public
01:21:20En théorie,
01:21:22on voit qu'il y a un affolement
01:21:24qui se fait parce que
01:21:26l'Allemagne est inquiète,
01:21:28ça a été dit par la montée de la FBD,
01:21:30et inquiète aussi par une immigration interne
01:21:32qu'elle ne maîtrise pas.
01:21:34Nous sommes un pays,
01:21:36on l'évoquait tout à l'heure,
01:21:38qui a du mal à assimiler.
01:21:40Mais en Allemagne, c'est peut-être encore plus difficile
01:21:42parce qu'il y a un éloignement culturel
01:21:44et puis il y a des exigences.
01:21:46Nous, on a un passé colonial,
01:21:48on a une proximité
01:21:50avec un certain nombre de pays.
01:21:52Parfois plus un très lourd bagage
01:21:54que d'autre chose.
01:21:56C'est un lourd bagage,
01:21:58mais en même temps,
01:22:00on a 150 ans de francophonie,
01:22:02150 ans parfois de guerre commune.
01:22:06Vous décrivez des défis majeurs
01:22:08et là on parle de contrôle aux frontières
01:22:10pour six mois.
01:22:12C'est déjà un énorme défi.
01:22:14Vous trouvez que c'est la politique des petits pas
01:22:16qui va nous sauver ?
01:22:18Personne n'est dupe.
01:22:20Je pense que personne n'est dupe.
01:22:22C'est vrai que l'Allemagne justifie,
01:22:24pour respecter la lettre de Schengen,
01:22:26qu'il y a eu un attentat terroriste.
01:22:28Mais personne n'est dupe sur le fait
01:22:30que l'Allemagne prend cette décision
01:22:32avant tout pour des raisons
01:22:34de sécurisation politique.
01:22:36Avec une politique intérieure
01:22:38qui pèse beaucoup,
01:22:40comme vous l'avez dit tout à l'heure,
01:22:42parce que non seulement il y a la FD,
01:22:44qui est une partie de gauche nationaliste
01:22:46qui défend aussi un contrôle des frontières.
01:22:48Donc il y a une pression très forte en Allemagne.
01:22:50Et l'Union Européenne n'est pas armée
01:22:52pour faire face à ça.
01:22:54On parlait du pacte asile-immigration
01:22:56avec ses avantages et ses inconvénients
01:22:58ou ses défauts.
01:23:00Mais le processus de négociation européen
01:23:02prend des mois et des mois.
01:23:04Mais l'Europe, c'est les pays,
01:23:06c'est les nations.
01:23:08Ça devrait être, mais pardonnez-moi.
01:23:10C'est qui ces personnes qui ne sont pas armées
01:23:12pour à qui on a transféré
01:23:14notre souveraineté et donc un trésor.
01:23:16Quand vous devez mettre 27 pays
01:23:18d'accord ensemble,
01:23:20ça prend énormément de temps.
01:23:22Donc c'est un premier pas symbolique révélateur.
01:23:24D'autant que, Philippe a raison de le dire,
01:23:26quand vous devez mettre 27 pays d'accord,
01:23:28c'est compliqué, d'autant que les 27 pays
01:23:30n'ont pas du tout les mêmes problèmes.
01:23:32Vous ne mettez pas les 27 au sommet de la table.
01:23:34Pourquoi je vous dis cela ?
01:23:36Vous touchez du doigt le principal problème.
01:23:38Je veux revenir sur l'immigration.
01:23:40Parce que si vous prenez
01:23:42le problème de l'immigration,
01:23:44elle est intéressée par 3 pays.
01:23:46Principalement,
01:23:48je résume, le Royaume-Uni,
01:23:50l'Allemagne et la France.
01:23:52L'immigration,
01:23:54quand les gens...
01:23:58Ce sont des pays de passage.
01:24:00Et l'Espagne
01:24:02est également un pays de passage.
01:24:04Car vous ne pouvez pas décorréler
01:24:06le problème migratoire du problème
01:24:08de la langue.
01:24:10On va en Angleterre
01:24:12parce qu'on parle anglais.
01:24:14On va en Allemagne parce qu'on cherche du travail.
01:24:16Et on va en France parce qu'on est francophones.
01:24:18C'est un débat.
01:24:20Il est ouvert en Allemagne.
01:24:22Malheureusement, il reste confisqué, idéologisé
01:24:24en France. On va voir ce qu'il en est.
01:24:26Il nous reste quelques minutes. Je voudrais
01:24:28qu'on conclue sur ce qui s'est passé aux Etats-Unis.
01:24:30C'est majeur.
01:24:32En quelques mois, aux Etats-Unis,
01:24:34on a eu 2 tentatives d'assassinat.
01:24:36On a eu un président
01:24:38qui s'est retiré.
01:24:40Tout ce qui se passe
01:24:42est inédit.
01:24:44Donald Trump menacé, visé,
01:24:46ciblé. C'est un fusil
01:24:48AK-47 qui a été
01:24:50retrouvé derrière un buisson
01:24:52sur un terrain de golf.
01:24:54Marine Sabourin
01:24:56nous résume les conditions
01:24:58de cette tentative.
01:25:00Pourquoi présumer tentative d'assassinat ?
01:25:02Il a été arrêté.
01:25:04Il y a un suspect.
01:25:06Je crois qu'il n'a pas tiré.
01:25:08C'est dans son club de golf que Donald Trump
01:25:10a été visé une seconde fois en 2 mois.
01:25:12Il est aux alentours
01:25:14de 14h, heure locale, lorsque
01:25:16des agents du secret de service
01:25:18aperçoivent un individu. L'homme,
01:25:20armé, est caché dans un buisson.
01:25:22Il était probablement
01:25:24entre 3 et 500 mètres.
01:25:26Mais avec un fusil à lunettes comme celui-là,
01:25:28ce n'est pas une longue distance.
01:25:30Repéré, l'individu va prendre
01:25:32la fuite. Un fusil AK-47
01:25:34est retrouvé sur place, ainsi que
01:25:362 sacs à dos et du matériel d'enregistrement
01:25:38vidéo. Le suspect s'enfuit
01:25:40à bord d'une voiture noire avant que les
01:25:42autorités le retrouvent grâce à un témoin.
01:25:44Il s'agit de ce véhicule
01:25:46entouré en rouge.
01:25:48Nos procureurs préparent
01:25:50actuellement des mandats d'arrêt
01:25:52et une requête en détention provisoire
01:25:54contre le suspect. Il sera maintenu
01:25:56en détention.
01:25:58Les équipes du candidat républicain ont transféré
01:26:00à la presse des nouvelles de Donald Trump.
01:26:02Le candidat républicain assure
01:26:04être en sécurité et ne rien lâcher
01:26:06face à ceux qui sont contre lui.
01:26:08Que de questions
01:26:10politiques. Quelles conséquences
01:26:12dans la campagne sécuritaire
01:26:14pour le Secret Service ?
01:26:16Est-ce que cette fois-ci, vous jugez que c'est un
01:26:18échec que l'individu soit arrivé au Cyprès
01:26:20ou au contraire qu'il ait été identifié
01:26:22avant qu'il ne tire ? Politiquement,
01:26:24si on est cynique, moi je voudrais...
01:26:26Vous ne l'êtes pas !
01:26:28Je vais l'être. La première fois,
01:26:30sur le premier attentat, j'ai trouvé
01:26:32que Donald Trump
01:26:34n'avait pas formidablement
01:26:36capitalisé.
01:26:38Avec une image
01:26:40qui va rester dans l'histoire.
01:26:42Il y avait une image historique.
01:26:44Une image comme ça.
01:26:46On est dans une société de l'immédiateté.
01:26:48C'est d'ailleurs assez intéressant. C'est Louis Sarkozy
01:26:50qui était interrogé
01:26:52hier soir par certains
01:26:54de nos confrères et qui expliquait
01:26:56qu'il avait commenté ce qui s'était passé
01:26:58il y a trois semaines sur cette première tentative d'assassinat
01:27:00et qu'effectivement, il s'attendait
01:27:02compte tenu de l'image, de la communication
01:27:04parce que tout simplement,
01:27:06Donald Trump sait très bien que
01:27:08le moment, même s'il était dramatique,
01:27:10était également historique.
01:27:12Il avait fait ce point levé
01:27:14vis-à-vis de ses militants
01:27:16et avait gagné plusieurs points dans les sondages.
01:27:18Il avait gagné jusqu'à 6 points
01:27:20de gains dans les sondages.
01:27:22Et tout cela s'était érodé assez rapidement
01:27:24compte tenu de la société dans laquelle on est
01:27:26et qu'on est dans une société de l'immédiateté.
01:27:28Effectivement, les gens vivent au jour le jour
01:27:30et finissent par oublier ce qui s'est passé
01:27:32et du remplacement de Joe Biden par Kamala Harris
01:27:34qui a complètement annulé
01:27:36les faits.
01:27:38Attendons de voir ce que ça donne quand ça s'ancre
01:27:40aussi dans l'imaginaire parce que quand même,
01:27:42ce sont deux tentatives d'assassinat
01:27:44dans un pays marqué par la violence
01:27:46comme les Etats-Unis.
01:27:48Il n'y a aucun pays démocratique qui a connu ça.
01:27:50Nous, en France, ils font monter à la guerre d'Alger
01:27:52tous les 12 attentats contre De Gaulle.
01:27:54Il y avait eu une tentative contre Jacques Chirac
01:27:56un 14 juillet.
01:27:58Mais enfin, je ne vois pas de pays démocratiques
01:28:00qui connaissent dans une campagne électorale
01:28:02deux tentatives.
01:28:04Alors celle-là est avortée parce qu'il n'a pas tiré
01:28:06avec les services visiblement.
01:28:08Vous vous rendez compte qu'il attendait au prochain trou
01:28:10sur le terrain de Golfe derrière un buisson.
01:28:12C'est-à-dire que...
01:28:14Et pas avec un pistolet.
01:28:16Effectivement.
01:28:18On aura l'occasion d'en reparler, de voir
01:28:20les conséquences dans les sondages.
01:28:22Merci, c'était un plaisir de vous avoir autour de ce plateau.
01:28:24Merci M. Jouzgui, à bientôt.
01:28:26Camarades, évidemment, restez avec nous.
01:28:28Je vous retrouve demain avec grand plaisir.