• il y a 2 mois
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, était l'invité de BFMTV ce mercredi 4 septembre. 

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Transcription
00:00Bonsoir Benjamin Duhamel, vous allez bien ?
00:02Et vous ? Vous vous en rassentez ou pas ?
00:04Comme beaucoup de Français, et j'entends aussi beaucoup de nos concitoyens
00:09qui commencent à rigoler de ce cinéma
00:13et quelque part à se détourner de ce feuilleton, de cette série, cette mauvaise série.
00:19Vous savez à quoi ça me fait penser ?
00:21Ça me fait penser un petit peu au Feu de l'Amour.
00:25C'est quelqu'un qui m'a glissé ça.
00:26Qui ?
00:26Les Feux de l'Amour, parce que vous savez dans la série Les Feux de l'Amour,
00:29il se passe à chaque épisode quelque chose.
00:32Mais si jamais on aura deux ou trois et qu'on reprend la série,
00:35on a l'impression d'avoir rien perdu et on en est toujours au même point.
00:38Là c'est pareil, tous les jours il y a un épisode nouveau, il se passe quelque chose,
00:42mais on peut avoir coupé la télé pendant 3-4 jours
00:45et on se rend compte qu'on en est au même point.
00:48Alors qu'il y a urgence quand même.
00:49Vous avez mis 2 semaines à trouver une candidate pour Matignon pour le Nouveau Front Populaire,
00:53ça a mis du temps aussi pour trouver Lucie Castey, non ?
00:55Je dirais même qu'on a mis 15 jours
00:58et qu'on s'est fait vraiment chambrer d'avoir mis 15 jours,
01:00mais là ça en fait 50 quand même.
01:01Et tout le monde se pose la question,
01:03pourquoi avoir dissous l'Assemblée de manière brutale,
01:06au mois de juin, à la veille des Jeux Olympiques,
01:10tout de suite, trois semaines après des élections européennes,
01:15et attendre deux mois pour nommer un Premier ministre ?
01:17C'est un peu se moquer du monde quand même.
01:20Je rappelle cette information BFM TV, pas de nom de Premier ministre ce soir.
01:24Est-ce qu'on est vraiment à 24 heures près ?
01:25Est-ce que les Français, dans votre territoire,
01:28assez entamant les eaux, se réveillent le matin en se disant
01:30« Tiens, on n'a pas de Premier ministre ».
01:32Au fond, ce que l'on comprend, c'est que le président de l'Olympique
01:34cherche une solution qui ne sera pas renversée immédiatement après avoir été nommé.
01:39Ça peut avoir du sens, ça, d'attendre pour être sûr de faire le bon choix ?
01:42Alors nous, quand on met 15 jours pour se déterminer sur une proposition de Premier ministre,
01:48on nous dit « Vous êtes bien long et vous n'allez pas vous entendre ».
01:51Ça peut avoir le sens de la contradiction, oui.
01:52Lui, il peut se prendre 24 heures.
01:55Vous savez, dimanche, j'étais à un concours de pétanque dans ma ville de Saint-Amand-les-Eaux
02:01pour aller saluer l'association qui a organisé ça, parler avec les gens.
02:05Et les gens qui m'interpellent me disent ça justement.
02:08« Mais alors, mais qu'est-ce qui se passe ? Ils se moquent de nous.
02:11Pourquoi on n'a toujours rien ? Comment va se passer la rentrée ? »
02:14Les gens s'interrogent.
02:17Certains s'inquiètent.
02:19Je sais que les chefs d'entreprise s'inquiètent.
02:21Je sais que dans beaucoup de professions, on s'inquiète.
02:24Les enseignants, la rentrée scolaire, comment elle a lieu.
02:29Il y a eu le président de la République qui nous dit tous les jours,
02:32et il nous l'a dit au téléphone, « Je suis soucieux de la stabilité institutionnelle.
02:36Je suis le garant de la stabilité ».
02:38On n'a toujours pas de gouvernement.
02:40On ne sait pas, les salariés ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés,
02:42les chefs d'entreprise non plus, dans l'éducation nationale.
02:45– Les chefs d'entreprise, ils ne voulaient surtout pas du programme du Nouveau Front Populaire.
02:47– Oui, mais les chefs d'entreprise, non, non, non.
02:51– En tout cas, leurs représentants, c'est ce qu'ils disaient.
02:53– Mais les chefs d'entreprise, ils ont besoin de continuité, de lisibilité,
02:58et de savoir quelle est la politique publique, politique sociale,
03:04auxquelles ils vont devoir faire face dans les années qui viennent.
03:06Aujourd'hui, ils ne le savent pas.
03:07– J'aimerais qu'on revoie à l'instant la liste des prétendants, si j'ose dire.
03:12Il y a un petit nouveau qu'on a rajouté récemment.
03:14Les informations du service politique de BFMTV font état du fait que Michel Barnier
03:18fait partie des personnalités qui sont évoquées par l'entourage du président de la République,
03:24par un certain nombre de ministres.
03:25Est-ce que ce serait un bon profil, selon vous ?
03:29– Excusez-moi, je me retiens de rire.
03:32Non, mais il y en a qui s'amusent à ce que leur nom soit dans le paysage aussi,
03:38pour être dans le paysage, mais il faut être sérieux.
03:42En fait, à travers les profils que l'on voit, franchement,
03:48ce que l'on peut remarquer, ce que les Français ressentent,
03:52c'est qu'on a surtout un président de la République qui se mêle de tout.
03:56C'est sa responsabilité de nommer un Premier ministre,
03:59mais il veut surtout quelqu'un qui va continuer la politique qu'il mène depuis 7 ans,
04:06alors qu'elle a été rejetée, battue dans les urnes.
04:09Quelqu'un qui ne va pas remettre en cause les réformes qui lui sont chères,
04:13comme la réforme des retraites, je le sais parce qu'il nous l'a dit.
04:16Et donc, des profils comme M. Barnier,
04:18qui était un ardent défenseur de la retraite à 64 ans, voire 65 ans,
04:22qui est celui qui défend bec et ongle l'Europe libérale,
04:27celle de Bruxelles, de la Commission européenne, les politiques d'austérité,
04:31alors oui, c'est un profil qui va tout à fait à M. Macron.
04:34– Donc Michel Barnier, censure du Parti communiste.
04:39– Écoutez, qui que ce soit, nous, on a un principe et une règle,
04:45on ne dit pas censure a priori, sans écouter les politiques,
04:52on juge sur pièce, ce que j'ose espérer,
04:56c'est que si demain, il y a un Premier ministre de nommé,
04:59c'est qu'il recevra les formations politiques, les groupes pour discuter avec.
05:05Si Lucie Castex, que nous avons proposé, avait été nommée,
05:10c'est ce que nous avions prévu de faire, c'est ce que nous ferions si demain…
05:14– Mais pardon Fabien Roussel, attendez juste parce que…
05:16– Laissez-moi finir là-dessus, c'est que nous aurions rencontré tout le monde,
05:20nous aurions cherché à construire des majorités,
05:23nous aurions, par le dialogue et par l'échange,
05:25essayé de trouver le moyen d'avoir une stabilité et mettre en œuvre notre politique.
05:29– J'essaye d'écouter attentivement les discours des uns et des autres
05:31au sein du nouveau Front populaire, c'est intéressant ce que vous dites,
05:33vous dites, nous, on ne censure pas a priori, on regarde la feuille de route.
05:35– Oui.
05:36– Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, il ne dit pas la même chose,
05:39il dit, c'est Lucie Castex ou si ce n'est pas Lucie Castex, on censure.
05:43– Oui, ça c'est Manuel Bompard et c'est la France Insoumise.
05:46– D'accord, ben donc…
05:47– Moi c'est le parti communiste français et c'est le groupe GDR à l'Assemblée nationale
05:52et le groupe CRCEK au Sénat, présidé par Cécile Kuckermann et notre politique à nous,
05:57les parlementaires, les élus communistes veulent être combatifs, utiles,
06:02chercher des compromis sans la compromission,
06:04gagner des avancées pour le monde du travail,
06:07pour nos communes, pour nos services publics,
06:10et à chaque fois que j'ai eu, et que j'ai eu l'occasion d'échanger
06:13avec le président de la République,
06:15j'ai eu l'occasion d'échanger aussi avec Xavier Bertrand,
06:17à chaque fois j'ai été clair, j'ai précisé nos lignes rouges, j'ai précisé…
06:23– Donc c'est quoi par exemple ? C'est, en l'espèce ?
06:25– Nous, ce que nous attendons à défaut, que ce soit Lucie Castex,
06:30et je le regrette encore une fois que le président de la République
06:33n'ait pas choisi de nommer un gouvernement issu de la coalition
06:37arrivée en tête, celle du Nouveau Front Populaire,
06:40voilà, c'est comme ça, il fait le choix quelque part
06:43de ne pas respecter l'usage et les urnes,
06:46mais nous ce que nous disons, nous les parlementaires communistes,
06:49ce que nous voulons, c'est l'abrogation, la suspension de la réforme des retraites.
06:54C'est important parce que…
06:55– Donc abrogation, suspension, ça veut dire que si au fond quelqu'un arrivait
06:58en disant on remet autour de la table pour négocier autour de la pénibilité
07:03des carrières de longue, ça ne suffit pas, il faut impérativement
07:05que ce soit ou abrogation ou suspension.
07:07– Mais c'est important parce que d'abord c'est 50 000, au bas mot, salariés,
07:12hommes et femmes, qui auraient pu partir à la retraite
07:16parce qu'ils avaient leur 168 trimestres ou 62 ans,
07:19et donc c'est autant de jeunes qui auraient pu prendre leur place,
07:23c'est autant d'hommes et des femmes cassés par le travail
07:25qui auraient pu partir, c'est une réforme qui a fait un rejet
07:29de 80% des Français, pour nous c'est important.
07:31– Donc abrogation, suspension.
07:33– Abrogation, suspension, et bien sûr des mesures importantes
07:37pour tenir compte de la pénibilité des carrières longues.
07:40Ensuite, salaire, services publics, ce sont deux sujets
07:46sur lesquels les Français nous interpellent tous,
07:48qu'ils aient voté à l'extrême droite ou qu'ils aient voté à gauche.
07:51– Je voudrais vous montrer une archive, vous évoquiez il y a un instant
07:53Xavier Bertrand, pour savoir si éventuellement vous pourriez,
07:56à défaut de cheminer sinon du moins discuter avec lui,
08:00regardez c'était en 2021, débat d'entre deux tours
08:02à l'occasion des élections régionales dans les Hauts-de-France, regardez.
08:06– M. Chenu me reproche de dire qu'il vaut mieux choisir
08:10un candidat communiste qu'un candidat du Front National,
08:13oui je l'assume, mais vous savez M. Chenu,
08:16il vaut mieux être avec les communistes qu'avec les identitaires,
08:19l'extrême de l'extrême droite.
08:22– Si vous disiez ce soir à la télévision, on ne censurera pas Xavier Bertrand,
08:27on est prêt à regarder avec lui, même si ce n'est pas exactement
08:29ce qu'on souhaite, mais pour un certain nombre d'avancées,
08:31ça pourrait débloquer la situation, et lui dit là,
08:33moi je préfère travailler avec des communistes qu'avec des identitaires.
08:37– Xavier Bertrand, je le connais, je l'ai affronté,
08:40y compris aux élections régionales en 2015, c'est un homme de droite,
08:45il était 8 ans ministre de droite, de gouvernement de droite,
08:48il a même été secrétaire général de l'UMP à l'époque,
08:51il est président de la région, c'est un homme de droite,
08:54je suis un homme de gauche, donc on n'a pas les mêmes idées.
08:59Je sais aussi que sur un grand nombre de sujets,
09:01nous avons su batailler ensemble pour la défense de notre industrie
09:04dans la région, d'usines, que ce soit Bridgestone, on n'a pas gagné,
09:08mais par contre Ascoval, on a gagné, Val d'Une, pour l'instant c'est sauvé,
09:12donc on a une volonté de préserver une industrie nationale
09:16indépendante dans notre région.
09:18– Mais donc vous ne le censureriez ou pas ?
09:20– Et ensuite quand Xavier Bertrand m'interroge sur nos lignes rouges,
09:26les choses qui sont pour nous importantes,
09:29je lui ai dit ce que je dis là, ce que je dis aux Français,
09:31ce que je dis à tout le monde, nous ce que nous voulons,
09:34nous voulons être utiles au peuple, utiles au pays,
09:36nous avons défendu des choses qui sont pour nous essentielles,
09:40donc j'ai parlé des retraites, les salaires, le pouvoir d'achat,
09:43c'est indispensable, y compris pour l'activité économique de notre pays,
09:48pour la relance de la consommation, c'est important pour que les gens
09:51puissent vivre de leur travail, je suis identifié comme quelqu'un
09:54qui défend le travail, et bien défendre le travail,
09:57c'est d'abord revaloriser les salaires, donc pour nous,
10:00c'est incontournable, mais je l'ai dit, je l'ai écrit,
10:03entre le SMIC à 1600€ que nous proposons à mettre en œuvre tout de suite,
10:08ou la hausse de 10 points, du point d'indice des fonctionnaires,
10:12que nous voulons mettre en œuvre si nous étions en responsabilité,
10:14entre ça ou rien des politiques d'austérité,
10:18et bien moi je veux pouvoir en discuter, en discuter bien sûr avec les syndicats,
10:22mais en discuter avec un Premier ministre, et dire,
10:25mais jusqu'où vous êtes prêts à aller, jusqu'où vous êtes prêts à aller,
10:28et défendre, défendre le bout de gras des ouvriers, des agents des services publics,
10:32et interpeller un gouvernement, et peser de tout mon poids pour arracher,
10:37arracher des avancées, pour les salaires, pour le travail,
10:40pour nos services publics, c'est ça que je veux faire.
10:42– Et avec Bernard Cazeneuve, c'est la même logique, homme de gauche,
10:45s'il n'y a pas abrogation ou suspension de la réforme de la traite, on censure.
10:48– Et en disant où on arrive à avancer ensemble, je précise tout de suite,
10:55ça ne veut pas dire que demain, d'ailleurs loin de nous l'idée,
10:57demain de participer dans un gouvernement avec des macronistes,
11:03que ce soit avec M. Cazeneuve ou avec Xavier Bertrand.
11:05– Ce que les communistes ont pourtant fait en 45.
11:07– Oui d'accord, mais à l'époque, avec le général De Gaulle, et dans la résistance,
11:12nous avions écrit ensemble le programme des jours heureux,
11:16la création de la sécurité sociale, la reconstruction de la France,
11:19des investissements massifs et colossaux, là aujourd'hui,
11:23on est en train de nous vendre l'idée qu'il ne faut surtout pas
11:26augmenter le budget de la France, ça fait partie des choses
11:28que j'ai mises sur la table, ça aussi je l'ai dit au président de la République,
11:32comme à Xavier Bertrand, c'est impensable que demain,
11:35nous puissions nous retrouver avec le même budget,
11:37c'est-à-dire sans la possibilité de rouvrir des lits dans les hôpitaux,
11:41d'investir dans les urgences, de mettre plus de professeurs,
11:44d'enseignants devant nos enfants,
11:46et donc il faudra aussi augmenter le budget de la France.
11:49– Pour terminer, deux questions extrêmement précises,
11:51je vous demande de répondre en pas trop de temps parce que…
11:53– Je ferai au mieux, un dit.
11:54– Première question, samedi, manifestation à l'initiative
11:59d'un certain nombre d'associations, à laquelle les insoumis participeront
12:02pour protester contre précisément le fait qu'Emmanuel Macron
12:05n'appelle pas Lucie Castex à Matignon, est-ce que vous serez dans la rue ?
12:08– Oui, nous y serons, je précise que nous avons un conseil national
12:12en même temps, et donc, personnellement, j'irai en délégation,
12:16j'y ferai un saut, je dirai bonjour, mais on retournera travailler
12:19au conseil national, mais nous appelons à y participer.
12:21– Réponse courte, deuxième question.
12:23– Ah là, j'ai fait court là !
12:23– Absolument, la motion de destitution a officiellement été déposée
12:27par les insoumis à l'Assemblée nationale,
12:30pratiquement aucune chance d'être votée,
12:33est-ce que le groupe communiste votera la motion de destitution
12:36déposée par les insoumis ?
12:37– Vous avez raison que cette procédure de destitution
12:41n'a aucune chance d'aller au bout, parce qu'il faut deux tiers
12:44des votes à l'Assemblée et au Sénat, donc on n'y croit pas.
12:49J'ai peur en fait…
12:50– Non mais vous pourriez ne pas y croire et la voter.
12:51– Oui, mais j'ai peur, en lançant ce processus, qu'une nouvelle fois
12:55on va doucher les espoirs des citoyens, doucher les espoirs de ceux qui y croient,
12:59puis à la fin ils vont voir que ça tombe à l'eau, et ils vont nous dire
13:01ben alors, vous nous envoyez dans le mur encore une fois.
13:04Mais ce sont les députés du groupe GDR qui décideront.
13:08– Vous n'êtes pas de la même partie, donc…
13:09– Mais je vais vous dire, ils ont parlé de l'assignature de la proposition de loi,
13:16parce que c'est une proposition de loi, de résolution,
13:17qui est déposée à l'Assemblée nationale, tout le monde ne la signera pas,
13:22et les députés communistes en particulier ne la signeront pas,
13:26et quand ça arrivera au vote, on verra à ce moment-là,
13:30et ceux qui n'ont pas voté…
13:31– Donc on ne participe pas au fait de la déposer et on verra pour le vote.
13:33– Voilà, et d'autres, mais il y en a d'autres dans le groupe qui la signent,
13:38ils sont libres, et on sait que ce n'est pas ça qui va résoudre les problèmes.
13:41Voilà, nous ce qu'on veut c'est peser, discuter, trouver des compromis
13:46pour arracher des avancées pour le monde du travail.

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