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Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, était l'invité de BFMTV ce lundi 11 novembre.

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00:00Bonjour, Benjamin Duhamel, vous allez bien ?
00:02Et vous, merci infiniment d'être avec nous ce soir.
00:05On parlera dans un instant du match France-Israël qui aura lieu jeudi.
00:09On dira aussi un mot de la situation politique, mais d'abord, bien sûr,
00:12on en parlait il y a un instant, la situation sociale.
00:14Le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, craint des milliers d'emplois
00:17menacés dans des secteurs sous tension comme la chimie ou la filière automobile.
00:21Il y a les plans sociaux dans des grandes entreprises comme Michelin ou Auchan.
00:25Les raisons sont souvent très différentes, on va détailler tout cela.
00:29Est-ce que ce n'est pas de la responsabilité du politique de dire,
00:32comme Lionel Jospin, l'État ne peut pas tout face à des entreprises
00:36qui sont en difficulté ?
00:39C'est simple, le gouvernement ou le Premier ministre qui dit
00:41l'État ne peut pas tout, l'État ne peut pas faire dehors qu'il s'en aille.
00:46C'est irresponsable. Le rôle du politique, justement, c'est de protéger.
00:51Protéger les travailleurs, protéger l'industrie,
00:54protéger, garantir l'indépendance de la France, son approvisionnement,
00:58produire en France ce dont nous avons besoin.
01:00C'est le rôle du politique d'organiser ça.
01:03Et quand l'État fait preuve de son impuissance dehors,
01:06et d'ailleurs Lionel Jospin a été battu, la gauche a été battue,
01:09et quand un gouvernement est incapable de répondre aux besoins du pays,
01:14à l'aspiration de son peuple, à répondre à ses besoins,
01:18il est disqualifié, tout simplement.
01:20Pardonnez-moi, mais ça, c'est, si j'ose dire, des slogans.
01:23Prenons dans le détail ces deux entreprises qui, effectivement,
01:28ont annoncé des plans sociaux, Michelin et Auchan.
01:30Vous avez d'une part Michelin qui fait face à des difficultés de compétitivité importantes.
01:34Au fond, ça coûte moins cher de produire un pneu en Chine qu'en France.
01:38Auchan, vous avez une stratégie industrielle d'entreprise qui, visiblement, a été défaillante.
01:43Est-ce que c'est du rôle de l'État de pallier ce type de problème-là ?
01:48Oui, bien sûr. D'abord, il y a trois causes profondes.
01:51Dans ce que l'on vit en ce moment, Michelin, Auchan et d'autres.
01:56Le coût du capital, le coût de l'énergie et le coût de la guerre.
02:01Le coût du capital, c'est d'abord les dividendes faramineux
02:05qui sont distribués par ces grands groupes.
02:07Eux-mêmes, ils font du travail.
02:09Eux-mêmes, une heure d'un salarié.
02:11C'est plus cher qu'en Allemagne.
02:13C'est évidemment plus cher que dans des pays où...
02:15Ce sont des débats.
02:16Justement, poussons les débats.
02:18Le travail, ce n'est pas un coût.
02:19Le travail, c'est un investissement.
02:21Un travailleur qui est bien rémunéré, il est content d'aller au travail
02:24et en plus, il fait tourner l'économie.
02:26Aujourd'hui, les travailleurs n'ont pas vu leur salaire augmenter,
02:29hormis ceux qui sont au SMIC,
02:31mais les salaires ne sont pas indexés.
02:33Ils ont perdu des sous.
02:34Laissez-moi aller jusqu'au bout, par contre.
02:36Si je ne peux pas faire une démonstration,
02:37je vais avoir du mal à l'expliquer quand même.
02:39Parce que vous me parlez de la Chine.
02:41Mais Michelin, il délocalise en Pologne.
02:43Ce qu'il est en train de faire en France,
02:45il fait le choix de la marge.
02:46C'est le coût du capital.
02:48Il fait le choix de la marge à deux chiffres.
02:49Et le coût du travail, qui est moins important en Pologne que en France.
02:51Non, mais pour gagner, écoutez-moi,
02:54pour gagner beaucoup d'argent,
02:56pour faire une marge à deux chiffres,
02:58pour faire 3 milliards d'euros de bénéfices
03:01et en distribuer 1 milliard sous forme de dividendes à ses actionnaires,
03:04il fait le choix de délocaliser une entreprise en Pologne
03:09parce que là, il va payer moins cher ses salariés.
03:11J'appelle ça, nous appelons ça des licenciements boursiers
03:14et les licenciements boursiers, ils doivent être interdits.
03:17Donc très concrètement, vous dites que l'État, le gouvernement,
03:21doit faire au fond ce que demande la patente de la CGT,
03:24c'est-à-dire, moratoire sur les licenciements,
03:25interdire à ces entreprises de licencier.
03:28Quand il y a près de 150 000 emplois en jeu,
03:31menacés aujourd'hui,
03:33je ne veux pas me résoudre à ce qu'ils soient disparus.
03:35Eh bien oui, on appelle à un moratoire,
03:37ça veut dire, on se pose, on regarde,
03:40entreprise par entreprise, filière par filière,
03:42parce que quand on parle de Michelin, à Cholet et à Vannes,
03:45il faut penser aux sous-traitants qu'il y a derrière,
03:47c'est une boucherie.
03:48– Absolument, et à l'impact que peuvent avoir ces licenciements.
03:50– Donc nous devons nous poser et regarder.
03:52Moi, je veux mettre en face des actionnaires de Michelin
03:56et de la direction de l'entreprise,
03:58les dividendes qu'ils versent aux actionnaires,
04:01l'argent public qu'ils ont reçu.
04:04Et ensuite, je dis que nous, l'État…
04:06– Ils doivent le rendre ?
04:07– Oui, ils doivent le rendre.
04:09Et d'ailleurs, la responsabilité de l'État,
04:11ça serait que les aides publiques que nous versions aux entreprises
04:14soient conditionnées, qu'il y ait des contreparties en échange.
04:17Non seulement ils touchent des aides publiques,
04:20mais quand ils ferment une usine,
04:22il y a le drame social qu'il y a derrière.
04:24Je pense à ces hommes et ces femmes qui perdent leur boulot,
04:2630 ans de boîte, licenciés en 10 minutes, d'accord ?
04:29C'est d'une violence que l'on a du mal à imaginer tant qu'on ne le vit pas.
04:34Mais derrière ça, l'État, lui, en plus,
04:36non seulement il a filé du blé, mais il va devoir payer,
04:39payer la casse sociale, payer la casse sociale.
04:42Et derrière, on va devoir financer ceux qui n'auront pas retrouvé du travail,
04:46du RSA, des aides, par-ci, par-là.
04:49Ça veut dire que l'État, l'État fait tout là-dedans.
04:52Donc à un moment donné, l'État doit dire stop.
04:54Et les licenciements boursiers, nous devrions avoir une loi
04:58pour les interdire purement et simplement.
05:00– Ce que vous dites est intéressant,
05:02mais je m'étonne dans cette démonstration que vous faites
05:05sur le coût du capital, le coût de l'énergie,
05:07de l'absence de la question de combien coûte un salarié au niveau du SMIC.
05:11Et le paradoxe, c'est que ce soir, vous venez déplorer ces suppressions d'emplois
05:15et dans le même temps, la force politique que vous représentez,
05:19le Parti communiste, le Nouveau Front Populaire, à l'Assemblée,
05:21soutient le fait de revenir sur un certain nombre d'allègements de charges
05:24au niveau du SMIC.
05:25Or, toutes les études ont démontré, Fabien Roussel,
05:27que quand vous augmentez le coût du travail au niveau du SMIC,
05:30vous créez mécaniquement des suppressions d'emplois.
05:32– Mais ce n'est pas vrai !
05:33– Écoutez, le rapport Bosio-Weissner le démontre.
05:36– Je vais vous en faire des rapports, moi aussi.
05:38Et on va vous expliquer qu'au contraire,
05:40un pays qui rémunère bien ses salariés, où les salariés sont bien payés,
05:44non seulement ils sont heureux d'être au travail,
05:46mais en plus de ça, ils consomment, ils font vivre l'économie.
05:49– Donc plus de cotisations pour l'économie, ça incite à garder des gens en emploi.
05:51– Vous voulez que je vous raconte, moi, l'histoire de cette infirmière
05:54qui sort d'une école avec son diplôme d'infirmière
05:58et avec une partie des élèves de sa promotion,
06:00ils s'en vont travailler en Suisse, parce qu'en Suisse,
06:04le salaire des infirmières est de 6 000 euros net,
06:07quand en France, elles toucheront à peine 2 000.
06:09Vous voyez un petit peu l'hémorragie que nous avons dans notre pays
06:12de ces jeunes qui s'en vont chercher du boulot à l'étranger,
06:14ces chercheurs justement, qui ont été formés en France
06:17et qui s'en vont partir à l'étranger.
06:19Il y a des pays qui nous touchent, la Suisse, le Luxembourg, la Belgique,
06:24où le SMIC est supérieur à celui de la France,
06:27et où les Français s'en vont travailler,
06:30parce que la France devient un pays de salariés pauvres.
06:33Et c'est ce qui tire notre pays par le bas.
06:35Donc augmenter les cotisations patronales au niveau du SMIC,
06:39ça n'a aucun impact sur l'emploi ?
06:41Mais ça a un impact d'abord pour notre sécurité sociale,
06:46parce que ça permet de la financer,
06:48et ça permet d'avoir des bonnes retraites,
06:50et des retraités qui ont un bon pouvoir d'achat,
06:52c'est aussi des retraités qui font vivre le pays,
06:54et je préfère ça, d'accord ?
06:56La deuxième chose, c'est que nous avons un plan
06:59pour réindustrialiser la France.
07:01Nous avons un plan.
07:02Pourquoi je parle de l'énergie, et je parle du coût de la guerre ?
07:05Parce qu'aujourd'hui, l'énergie est mise en avant
07:08comme une des causes principales
07:10qui fait que nous ne sommes pas compétitifs,
07:12que ce soit la France ou l'Europe.
07:14Parce que le coût de l'électricité, de l'énergie en France,
07:16est beaucoup plus cher, notamment, qu'aux États-Unis,
07:19ou en Chine, ou en plus, il est hypercarboné.
07:22Nous avons un avantage compétitif en France,
07:25avec notamment nos centrales nucléaires.
07:27Retrouvons la maîtrise de la tarification,
07:30nous proposons de baisser de 30% tout de suite
07:34les factures d'électricité, des gens, des familles,
07:37comme des entreprises.
07:38Et pour ça, Fabien Roussel, il faudra peut-être,
07:40au passage, convaincre certains de vos partenaires à gauche
07:43que l'énergie nucléaire est efficace,
07:46utile, décarbonée et peu chère.
07:48Ils ne sont pas exactement sur ce thème-là.
07:50Ce débat, il est tranché par les Français,
07:52et les Français, majoritairement, savent que,
07:54aujourd'hui, pour avoir l'électricité la moins chère,
07:56la plus décarbonée, et pour le climat,
07:59nous devons investir dans le nucléaire, et massivement.
08:03Fabien Roussel, il y a le risque pour l'industrie,
08:05puis il y a les mouvements sociaux à venir,
08:06jeudi dans le secteur aérien.
08:08À la SNCF, un préavis a été déposé pour le 21 novembre,
08:10avec une menace de grève illimitée à partir du 11 décembre,
08:13c'est-à-dire que les vacances de Noël pourraient être perturbées.
08:15La motif de contestation mise en avance,
08:17c'est la disparition du fret SNCF,
08:19scindé en deux entités, technis et exafret,
08:22pour être très précis, menacé de faire grève à Noël.
08:25Est-ce que c'est une bonne façon de se faire entendre, Fabien Roussel ?
08:28D'abord, vous me parlez des cheminots,
08:30nous aurions pu parler aussi des agriculteurs,
08:32qui menacent eux aussi de se mobiliser,
08:35et ils ont raison.
08:36Les cheminots, les pilotes de lignes,
08:38les agriculteurs, les salariés de Michelin, d'Auchan,
08:42ces travailleurs sont en révolte,
08:45et ils ont raison d'être en révolte,
08:47et je les soutiens.
08:48Ils défendent leur bout de pain,
08:49ils défendent leur outil de travail,
08:51ils défendent leur dignité,
08:52ils ont raison de se mobiliser.
08:54Les cheminots, qui sont dans une situation
08:56où le gouvernement et la SNCF disent
08:58qu'il n'y aura aucune suppression d'emplois
09:00avec la disparition de fret SNCF.
09:02Est-ce que la méthode consistant à dire
09:04possiblement grève illimitée à partir du 11 décembre
09:06est une bonne méthode ?
09:07D'abord, ils posent un ultimatum
09:10et ils demandent à ce qu'il y ait
09:12de véritables négociations et discussions
09:14et le maintien d'une filiale fret SNCF
09:17dans notre pays,
09:18pour que l'on puisse justement
09:19apporter une bonne contribution au climat
09:21dans notre pays.
09:22Nous avons besoin du fret SNCF.
09:23Vous savez ce que c'est l'accord ?
09:25L'accord c'est liquidation de fret SNCF,
09:28création de deux filiales,
09:29mais c'est aussi l'obligation à fret SNCF
09:32de vendre 30% de son marché à la concurrence.
09:3623 de ces lignes les plus rentables au privé,
09:39dont la ligne d'ailleurs le train des primeurs,
09:41le Rungis-Perpignan,
09:43où le Val-de-Marne,
09:45le conseil départemental a beaucoup financé
09:47et qui aujourd'hui se retrouve vendu au privé
09:50et qui d'ailleurs ne marche pas.
09:51Ils sont en train,
09:52ils ont bradé notre électricité avec EDF.
09:54Ils bradent aujourd'hui EDF,
09:56la SNCF,
09:58la SNCF qui est privatisée,
09:59enfin le fret depuis une dizaine d'années.
10:02Qu'est-ce que vous dites à ceux
10:03qui nous regardent ce soir
10:04et qui, pardon d'être terre à terre,
10:05qui craignent de ne pas avoir de train à Noël ?
10:07Mais je souhaite qu'il n'y ait pas de grève à Noël
10:11et je souhaite que tout le monde puisse passer
10:14de bonnes vacances de Noël
10:15dans la paix en Europe,
10:18dans le monde,
10:19dans la paix aussi en France
10:22et que tous les salariés soient rassurés.
10:24Rassurés.
10:25Or, aujourd'hui,
10:26le gouvernement allume partout des incendies.
10:29Il met le feu au pays.
10:31Le gouvernement.
10:32Comment les salariés font pour se défendre ?
10:34Ils ont déposé un préavis de grève.
10:36C'est au gouvernement de répondre
10:38à leurs inquiétudes et de les rassurer.
10:40Parce qu'en plus,
10:41dans ce qu'il propose avec la liquidation
10:43de fret SNCF,
10:44c'est non seulement de vendre au privé
10:46une partie des lignes,
10:47aujourd'hui les plus rentables,
10:49mais c'est aussi la suppression
10:51de 500 emplois
10:52et donc il y a des cheminots
10:53qui sont légitimement inquiets
10:55et il faut les comprendre.
10:56Ils sont inquiets,
10:57mais je répète que l'entreprise
10:58et le gouvernement
10:59disent qu'ils seront les uns les autres
11:01dispatchés, si j'ose dire,
11:02dans ces deux entités.
11:03Que le gouvernement éteigne les incendies
11:05qu'il allume un peu partout dans le pays.
11:07En ne ratifiant pas,
11:08je pense aux agriculteurs,
11:10ne pas ratifier le Mercosur.
11:12Je pense aux agents des services publics
11:14et des hôpitaux.
11:15Ne supprimez pas de lits dans nos hôpitaux.
11:18Il y a plein d'incendies dans notre pays
11:20et c'est ce gouvernement
11:21qui en porte la responsabilité.
11:22– Très bien Roussel,
11:23je voudrais qu'on parle du match France-Israël,
11:24jeudi soir au Stade de France,
11:25un match sous très haute sécurité.
11:26L'Élysée a fait savoir
11:27qu'Emmanuel Macron s'y rendrait.
11:28Il a raison,
11:29notamment en vue des actes antisémites
11:31que l'on a pu voir la semaine dernière
11:33aux Pays-Bas,
11:34de se rendre à ce match
11:35en signe de solidarité.
11:36– Je ne vais pas commenter
11:37les déplacements du Président de la République
11:39et ce qu'il fait, franchement.
11:40Je veux par contre bien dire un mot
11:43sur ce qui s'est passé à Amsterdam
11:45et ce qui se passe en France, en Europe.
11:47D'abord, ce qui s'est passé à Amsterdam,
11:49c'est terrible
11:50parce que la haine s'invite dans les stades.
11:52La haine, mais la haine de tous bords.
11:54Parce que s'il y a eu des lynchages
11:57et des violences
11:58contre des supporters israéliens et juifs,
12:01il y a eu aussi des provocations,
12:04des attaques de la part des ultras du Maccabi
12:07contre des supporters de l'Ajax
12:09avec des propos anti-arabes, racistes, anti-musulmans.
12:14– Vous renvoyez dos à dos ces provocations
12:18versus l'entraide ?
12:19– Je dis que la haine s'invite dans les stades
12:23et que le conflit israélo-palestinien
12:26s'invite dans toute la société.
12:28Que tant que ce conflit ne sera pas réglé,
12:30il s'invitera quoi que l'on en dise.
12:32Et enfin, je dirais une dernière chose,
12:34parce que j'ai vu,
12:35parce que tout le monde s'est emballé
12:36en dénonçant l'antisémitisme
12:38et a raison, je l'ai fait moi-même.
12:40Mais personne n'a dénoncé aussi publiquement
12:44les propos, les actes racistes, anti-arabes,
12:48anti-musulmans qui ont eu lieu
12:50et aussi, mais aussi, des supporters
12:53qui ont des drapeaux palestiniens
12:55et porter un drapeau palestinien
12:57serait aujourd'hui de l'antisémitisme.
12:59– Attendez, Fabien Roussel,
13:00là je fais part d'une forme d'étonnement.
13:02On a parlé, et même ici sur ce plateau,
13:04encore hier, effectivement, des slogans anti-arabes
13:07proférés par certains supporters du Maccabi Tel Aviv
13:09par, on a parlé des drapeaux
13:11qui ont été arrachés à Amsterdam avant le match.
13:13Mais c'est quoi ?
13:14Il y a une façon de mettre en équivalence
13:16ce qui s'est passé avant le match
13:18et la façon dont certains ont été lynchés
13:21après la rencontre ?
13:22– Quand il y a de la violence dans les stades,
13:24moi je vous dirais, basiquement,
13:25qu'il y a des fachos des deux côtés.
13:27– Mais donc là, dans le cas d'Espèce, c'est ce qui s'est passé ?
13:29– Dans les ultras, dans les matchs de foot,
13:31les fachos existent des deux côtés.
13:34– Attendez, Fabien Roussel.
13:35– Oui, oui, je ferai pas, ne me dites pas.
13:38– Mais vous avez vu ce qui s'est passé après le match ?
13:39– Oui.
13:40– Des personnes qui ont été tabassées,
13:41à qui ont demandé leur nationalité, leur passeport,
13:44à qui ont demandé de proférer certains slogans.
13:46C'est la même chose que les autres scènes
13:48que vous avez vues avant ?
13:49– J'attends une commission d'enquête précise
13:51sur ce qui s'est passé là-bas
13:53et que tout soit mis sur la table,
13:55tous les tabassages, tous les lynchages,
13:58toutes les provocations qui sont venues.
14:00– Et vous avez entendu la police d'Amsterdam, Fabien Roussel ?
14:02– Oui, justement, et je vais vous dire une chose.
14:04– Vous avez entendu ce qui a été dit
14:06par des responsables politiques d'Arabel ?
14:07– Je vais vous dire une chose, monsieur Duhamel.
14:09Je dénonce la violence d'où qu'elle vienne.
14:12– Mais c'est la même chose d'arracher un drapeau palestinien
14:14et de se faire lyncher à terre ?
14:15– Mais non, mais bien sûr que non.
14:16Mais il y a aussi eu des supporters de l'Ajax d'Amsterdam
14:19parce qu'ils étaient arabes,
14:20parce qu'ils étaient arabes,
14:21ils se sont fait tabasser aussi.
14:22Il y en a eu des deux côtés de la violence, des deux côtés.
14:25Et elle est insupportable et inacceptable.
14:27– Donc, Fabien Roussel…
14:28– Non mais attendez, c'est intéressant ce que vous dites.
14:30– Et donc elle est insupportable et inacceptable, des deux côtés.
14:34– Je vais vous soumettre une réaction.
14:35C'était d'ailleurs un tweet que vous avez fait vous-même
14:37sur le réseau social X où vous réagissiez
14:39à ce qui s'était passé jeudi dernier.
14:41Et là, vous disiez hier soir à Amsterdam
14:43des supporters ont été chassés, menacés et lynchés
14:45dans la rue d'une ville européenne car ils sont juifs.
14:47La haine est croissante, insupportable.
14:48Les auteurs doivent être arrêtés et condamnés
14:50à la hauteur de cette monstruosité.
14:51On voit d'ailleurs ce soir que vous ne dites pas tout à fait la même chose.
14:53– Si je dis la même chose, je dis que la haine est croissante.
14:57Elle est insupportable.
14:58– Et la réaction de cette députée insoumise qui dit
15:00ces gens-là n'ont pas été lynchés parce qu'ils étaient juifs
15:03mais bien parce qu'ils étaient racistes et qu'ils soutenaient un génocide.
15:06Est-ce que vous êtes d'accord avec elle ?
15:07– Non, parce que jamais je ne défendrais le principe
15:09que des personnes soient lynchées parce qu'ils sont juifs
15:13ou parce qu'ils sont arabes.
15:14Et c'est ça qui aujourd'hui me fait mal.
15:20Mal dans ce qu'est le sport, mal dans ce qu'est aussi notre pays,
15:23mal d'angoisse avec le match France-Israël
15:26parce que je n'accepterais pas qu'il y ait de la violence
15:29d'un côté comme de l'autre.
15:31Mais on parle de ce conflit israélo-palestinien.
15:34– Pourquoi est-il si dur chez certains de la France insoumise ?
15:38Également Raphaël Arnaud, autre député qui a fait un tweet en disant
15:41au fond les supporters n'étaient pas venus pour, je cite, cueillir des jonquilles.
15:44Pourquoi est-il aussi difficile pour certains
15:46de condamner clairement fermement l'antisémitisme ?
15:48– Ça, vous leur posez leur question.
15:50– Vous êtes encore allié avec eux dans le cadre du mouvement populaire ?
15:54– Mais je ne parle pas pour les autres.
15:56Je parle pour moi, je suis responsable du Parti communiste français
15:59et d'une force qui, dans toute son histoire, a combattu l'antisémitisme
16:02et l'a même payé de sa vie.
16:04Et donc nous avions des grands dirigeants qui ont été résistants
16:08et tués parce qu'ils étaient et tués et résistants et juifs.
16:12Nous avons toujours combattu l'antisémitisme,
16:14nous avons toujours combattu avec la même force le racisme
16:17et la loi Guesso qui condamne le racisme et l'antisémitisme.
16:20C'est une loi qui a été défendue par le député communiste Guesso de l'époque.
16:25Nous nous opposons, nous condamnons ces violences
16:28de la même manière d'où qu'elles viennent.
16:30Et je dis que ce conflit israélo-palestinien
16:34est aujourd'hui source de cette violence.
16:38Et c'est pour cela que tant que la France ne prendra pas des actes forts,
16:42c'est bien beau d'aller à un stade, à un match de foot France-Israël,
16:45mais qu'est-ce qu'il attend le Président de la République
16:47pour reconnaître l'État de Palestine ?
16:49Pour reconnaître l'État de Palestine et faire en sorte
16:52que les Palestiniens aient enfin un État libre dans les frontières de 1967
16:57comme les résolutions de l'ONU l'ont déjà demandé à plusieurs reprises.
17:00Un mot précis sur cette réaction de la députée insoumise,
17:03le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a fait un signalement
17:06au titre de l'article 40 auprès du procureur de la République
17:09sur ce qu'elle disait et sur ce qui, selon elle,
17:12visiblement motivait ce qui s'était passé à Amsterdam.
17:16Vous soutenez l'initiative du ministre de l'Intérieur ?
17:18Qu'un ministre de l'Intérieur saisisse le procureur de la République
17:22pour tous propos qui soutiennent la violence, c'est juste
17:28et j'aimerais qu'il ait le même zèle à saisir les procureurs
17:33à chaque fois qu'il y a des propos racistes, anti-arabes et anti-musulmans
17:37dans notre pays parce qu'il y en a beaucoup
17:39et c'est cette haine qui vient des deux côtés
17:43et qui aujourd'hui fait beaucoup de mal à notre République.
17:46Un tout dernier mot très rapide, Fabien Roussel,
17:48puisque j'avais promis qu'on dirait un mot de politique.
17:50François Ruffin, dans les colonnes du Monde, s'est positionné
17:52sans doute pour la première fois aussi clairement
17:54en vue d'une candidature à l'élection présidentielle.
17:56Ouvrez les guillemets, 2027 est une carte qui est sur la table.
17:58Il ferait un bon candidat à l'élection présidentielle, François Ruffin ?
18:01Il sera très important pour 2027 de parler de programme d'abord, de contenu.
18:06Manque de pot, la question que je pose est sur François Ruffin.
18:09Je pense que parler aujourd'hui de personne à l'heure où les Français
18:14ne savent pas comment ils vont passer les fêtes de Noël,
18:17où il y a des plans de licenciement, c'est pour moi malvenu
18:21et on ferait mieux plutôt de s'attabler à travailler sur un programme
18:24qui réparera la France plutôt que de se faire des plans sur la comète comme ça.
18:30Merci beaucoup Fabien Roussel, patron du Parti communiste français,
18:33d'être venu nous voir ce soir dans Tout le monde veut savoir.

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