Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français, était l'invité du Face-à-Face de ce mardi 17 décembre sur BFMTV et RMC.
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00:00Il est 8h32 sur RMC et BFM TV, bonjour Fabien Roussel, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:06Vous êtes le patron du Parti communiste français, vous avez longtemps été d'ailleurs député du Nord, de nombreuses questions à vous poser
00:14sur le gouvernement à venir, sur le soutien ou non du Parti communiste, mais d'abord une question sur François Bayrou.
00:21Hier soir, il était à Pau pour le conseil municipal, c'était là qu'il devait être ?
00:27Il y a une situation à Mayotte qui est extrêmement grave, terrible, et je pense que je me demande s'il mesure vraiment la situation, la gravité de la situation.
00:38J'ai pris l'initiative ce matin d'interpeller directement le président de la République, je l'ai appelé, et je lui demande, je l'exhorte,
00:47à mettre en place rapidement les mesures d'urgence, d'hébergement, des centaines de milliers de Mahorais qui sont aujourd'hui dans le dénuement le plus complet depuis 4 jours.
01:01Il manque d'hébergement, de vivres, de nourriture, même les secours qui arrivent sur place au compte-gouttes ne sont pas hébergés et manquent de vivres.
01:12Il faut avoir le courage de faire appel à l'aide internationale, aux ONG qui savent monter les campements qu'il faut en urgence pour accueillir toutes celles et ceux qui sont dehors.
01:25C'est une urgence, mais tout le monde me le dit, autant ceux qui sont sur place que les réunionnais qui sont aujourd'hui le département qui sert de hub.
01:36J'ai eu la présidente de la région, Huguette Bello, mais aussi Emeline Kabidi, députée réunionnaise qui siège dans notre groupe, et qui me dit qu'à la Réunion les zones de fret sont pleines de vives prêtes à partir,
01:49mais rien pour les accueillir sur place à Mayotte car il n'y a pas les structures d'accueil suffisantes, c'est extrêmement grave, chaque heure qui passe est une heure de trop, il est urgent d'agir, c'est ce que j'ai demandé au président de la République ce matin.
02:02– Et justement Fabien Roussel, il y a beaucoup de choses dans ce que vous dites, je voudrais vraiment qu'on prenne le temps d'essayer de mieux comprendre les demandes que vous avez formulées.
02:09Il vous a répondu le président de la République ? – Oui, il vient de me répondre ce matin en me disant qu'il allait tenir une nouvelle cellule d'urgence dans une heure,
02:18qu'un A400M atterrissait avec des structures d'accueil, là, dans les heures qui viennent, est-ce que ce sera suffisant ?
02:27Je ne sais pas, et je ne sais pas s'il mesure véritablement le fait qu'il y ait 90% des hébergements détruits, 90% sur une île où il y a 320 000 habitants,
02:39mais ça veut dire qu'il y a 250 000, 280 000, 300 000 personnes sans hébergement, c'est ça la réalité.
02:46– Avec un problème évidemment d'accès à l'eau, d'accès aux soins.
02:49– Accès à l'eau, accès aux soins, le choléra, le choléra qui menace.
02:53– Fabien Roussel, quand vous dites, le choléra, il y a eu une épidémie de choléra, déjà avant même, effectivement, le chaos actuel.
03:00Fabien Roussel, quand vous dites, je lui ai dit, il faut une aide, même internationale, il ne répond pas là-dessus,
03:07il vous a juste dit ce qui était prévu dans la journée, mais pas plus.
03:10– Je n'ose pas imaginer que par péché d'orgueil, la France ne ferait pas appel à l'aide internationale.
03:17Pourtant, dans de telles situations qui se sont déjà déroulées sur la planète,
03:22c'est normal de faire appel à l'aide internationale.
03:24L'Union européenne, elle-même, a l'habitude d'intervenir et d'accompagner,
03:30ce n'est pas d'argent qu'il faut là maintenant, c'est après que ça viendra.
03:33Aujourd'hui, ce sont des tentes de l'hébergement pour pouvoir protéger les gens,
03:38et ce sont des vivres, c'est de l'eau, ce sont des soins,
03:41les médecins là-bas n'ont même plus de matériel stérile,
03:44ils n'ont rien à faire parce que ceux qui étaient gravement malades sont malheureusement morts,
03:51dans les hôpitaux, qui avaient besoin de soins d'urgence sont morts parce que pas soignés,
03:56et aujourd'hui ceux qui ont besoin de soins ne peuvent pas être soignés
04:00parce que les médecins n'ont pas les matériels qu'il faut.
04:02– Et je me permets de préciser Fabien Roussel que vous avez un lien familial avec Mayotte,
04:05vous l'aviez d'ailleurs dit ici-même, vous avez donc des liens avec ceux qui sont sur place,
04:10que vous avez au téléphone, il est très difficile de réussir à joindre les populations,
04:14mais à nouveau on commence à le faire, vous avez des nouvelles des uns et des autres ?
04:17– J'ai des nouvelles des uns et des autres, et pas de morts, mais des dégâts très importants,
04:23parmi mon ex-belle-famille, mais les mots qui tournent, ceux qui me disent,
04:31ceux que l'on entend le plus c'est « Où sont les gens ? Où sont les gens ? »
04:37parce qu'on dit que cette île est surpopulée, ils ne sont pas là, où sont les gens ?
04:43Ils sont sous les amas de tolles, ils sont sous les manguiers qui sont tombés,
04:47certains se sont réfugiés dans la forêt parce qu'il y a beaucoup d'anjoinés,
04:52notamment peur d'être attrapés par la police dans la forêt, peut-être abattus sous les armes,
04:59vous imaginez le mot, c'est « Où sont les gens ? »
05:02C'est bien pour ça qu'il y a besoin aujourd'hui de centaines et de centaines de secours
05:06pour aller dans chaque village, dans chaque rue, pour aller relever ces tolles,
05:11pour secourir, faire en sorte que les gens, ça fait quatre jours,
05:15il doit y avoir des centaines de morts, ils ont besoin d'être recensés, enterrés, protégés,
05:23on n'en est pas là, on prend du retard, chaque heure qui passe c'est du retard supplémentaire,
05:28c'est extrêmement grave.
05:29– Fabien Roussel, le ministre de l'Intérieur, démissionnaire, est sur place,
05:34M. Retailleau, le Président de la République a annoncé qu'il irait sur place
05:38dans les prochains jours, est-ce que de ce point de vue-là,
05:41il vous a semblé concerné suffisamment ?
05:44Il a annoncé qu'il y aurait également un deuil national ?
05:46– Oui mais c'est bien, aller sur place, un deuil national c'est le minimum,
05:50se rendre sur place de la part de M. Retailleau,
05:53accompagné de parlementaires maorais qui étaient là, avec qui j'ai discuté aussi,
05:58il fallait le faire, ma crainte, ce que je ressens, c'est que par orgueil,
06:06nous ne fassions pas appel à des ONG, à des structures qui ont l'habitude
06:12de ce type de catastrophe et qui auraient pu déjà monter les structures,
06:16les tentes pour pouvoir héberger, apporter les premiers soins,
06:19ce qui n'est pas le cas, on veut gérer tout, tout seul,
06:22comme si nous étions capables, il faut avoir l'humilité de se dire
06:25que face à une telle catastrophe que nous ne connaissons pas,
06:27et sur une île qui est la plus pauvre de France,
06:31qui est aujourd'hui aidée par le département de la Réunion,
06:34qui est aussi un département très pauvre,
06:35bien sûr qu'on a besoin de l'aide d'autres pays, l'Inde qui est à côté,
06:42la Chine qui intervient beaucoup d'ailleurs, notamment au Comores,
06:45où elle a construit un hôpital très moderne sur l'île d'à côté,
06:49et donc ils peuvent envoyer rapidement des avions,
06:52maintenant que l'aéroport fonctionne,
06:53s'ils tentaient qu'on leur fasse appel.
06:54Mais s'ils tentaient qu'on leur fasse appel,
06:55et il ne faut pas avoir de honte à le faire,
06:58parce que ce sont des vies humaines, ce sont des êtres humains
07:01qui ont besoin d'être secouris le plus rapidement possible.
07:03– Fabien Roussel, je vous ai évidemment écouté dire tout cela,
07:07je n'oublie pas que la première question que vous avez posée,
07:08c'est de savoir si la présence de François Bayrou hier soir devait être…
07:13– Il aurait dû être là-bas.
07:13– Il n'aurait pas dû partir à Pau comme ça ?
07:15– Il aurait dû être, il devrait être à Mayotte aujourd'hui.
07:18– Vous estimez qu'il devrait y être sans une seconde d'hésitation ?
07:22– Mais bien sûr, enfin, un département qui aurait été fauché
07:27de la même manière en Hexagone, tout le gouvernement israélien,
07:32le Premier ministre, le Président de la République,
07:34ne donnons pas à voir à Mayotte la même situation
07:38qui s'est produite à Valence, en Espagne,
07:42où les autorités ont tellement tardé à aller.
07:45Je suis content que le ministre de l'Intérieur y soit allé,
07:47et que les ministres maintenant s'y rendent,
07:50mais quand même, pour le Premier ministre,
07:53et c'était justement un acte fort qu'à peine nommé il se rende sur cette île,
07:59on dit toujours que nous sommes fiers de nos Outre-mer,
08:03et ça nous confère d'être la deuxième puissance maritime au monde,
08:06mais on ne peut pas être fier grâce à sa deuxième puissance maritime au monde,
08:10et quand il y a un tel drame, ne pas être à leur côté,
08:12et porter tous les secours dont ils ont besoin.
08:15– Alors à côté évidemment des mots très forts que vous venez de prononcer,
08:18et notamment les mots que vos proches vous ont dit par téléphone,
08:21avec cette question que vous nous dites, où sont les gens ?
08:24Le reste va vous paraître un peu dérisoire,
08:26mais tout de même il faut poser la question,
08:27est-ce que François Bayrou qui relance dans ce contexte-là justement,
08:31la question du cumul ou du non-cumul des mandats,
08:33est-ce que ça devait être ça la priorité ?
08:34– Je suis désolé, Madame de Maner, je suis désolé, je ne veux pas répondre à ça.
08:38– Ce n'est pas moi qui ai créé le timing, justement,
08:40c'est François Bayrou qui partant là-bas, une de ses premières déclarations,
08:45c'est de dire, vous estimez que c'est indécent de sa part
08:48de relancer ce débat-là maintenant ?
08:50– C'est indécent, indécent de parler du cumul des mandats,
08:53de le mettre dans le débat public,
08:55alors qu'en ce moment on enterre des enfants, des habitants à Mayotte
08:59et qu'il y a ce drame à nos portes.
09:02C'est indécent quand dans notre propre pays, ici,
09:05tant de gens eux aussi s'inquiètent de savoir comment on va payer les factures,
09:09qu'est-ce qu'on va faire comme repas aux fêtes de fin d'année.
09:12Quand je pense à nos PME, TPE qui n'ont toujours pas de budget,
09:15qui ne savent pas comment ça va se passer pour 2025,
09:17quand je pense à ces centaines de milliers d'ouvriers et de salariés
09:22qui sont encore en train de faire des piquets de grève
09:24parce qu'ils ne savent pas, sans ministre,
09:26ils ne savent pas comment ça va se passer aux fonderies de Bretagne,
09:29chez Vancorex, chez Arcelor, aux coques sportifs,
09:33mais ils sont par dizaines comme ça,
09:35d'être sous le coup de plans de licenciement sans savoir, sans rien.
09:40Et on vient agiter le cumul des mandats,
09:43mais moi c'est le cumul des mandats que je vais mettre à l'ordre du jour,
09:45parce que d'avoir des responsables politiques qui disent
09:49on pourrait cumuler des mandats,
09:51alors qu'il y a des gens qui aimeraient bien cumuler des salaires,
09:54et avoir de quoi se nourrir, c'est ça dont je veux parler.
09:56Et je veux qu'on apporte des réponses aux gens qui aujourd'hui souffrent
09:59et s'interrogent sur leur avenir.
10:01On va rentrer dans la question justement du budget,
10:02mais si je vous écoute honnêtement,
10:04vous allez rencontrer tout à l'heure François Bayrou,
10:05ça ne va pas bien se passer.
10:07Ah ben, j'aurais préféré qu'il ne soit pas là,
10:09qu'on reporte le rendez-vous et qu'il soit à Mayotte
10:13pour faire appel à cette...
10:14Il n'a rien, enfin si je vous écoute,
10:15il n'a rien compris ni au timing ni aux priorités.
10:19Écoutez, il fait ses choix et il n'a pas fait le bon choix.
10:24Voilà, il a privilégié le local et...
10:27Le conseil municipal de Pologne.
10:29On peut comprendre, moi aussi je suis très attaché à ma ville de Saint-Amant-les-Eaux,
10:32mais quand on est Premier ministre et qu'on a une responsabilité nationale,
10:37à ce point, on va se pencher sur le sort de centaines de milliers,
10:41on parle de centaines de milliers d'habitants
10:44qui sont aujourd'hui au bord du précipice.
10:47Il y a cette loi spéciale, vous parliez à l'instant du budget,
10:50on va revenir bien sûr sur les consultations de François Bayrou,
10:52mais puisque vous parlez de la question du budget,
10:54la loi spéciale sur la reconduction du budget 2024 pour 2025,
11:01en attendant le vote d'un nouveau budget,
11:04et cette question sur les amendements sur le barème de l'impôt.
11:06Est-ce que, d'abord, vous y aviez compris quelque chose
11:08et est-ce que vous pouvez dire aux Français
11:09quelles sont les responsabilités des uns et des autres
11:11dans ce qu'ils vont payer comme impôts ?
11:13Oui, j'ai compris un petit peu quand même.
11:16Nous avons demandé avec les forces de gauche...
11:19Quand vous écoutez des économistes, ce n'est pas clair.
11:21Nous avons demandé avec les forces de gauche et écologistes
11:23de pouvoir introduire un amendement dans cette loi spéciale
11:26afin qu'elle tienne compte justement de l'inflation sur le barème des impôts.
11:31C'est la présidente de l'Assemblée nationale, de par son autorité,
11:34qui a déclaré cet amendement irrecevable
11:37et donc cette loi spéciale a été votée et nous l'avons votée.
11:42Sans cet amendement, nous l'avons votée
11:44parce qu'il ne faut pas que la France prenne le risque...
11:46Donc au moment où l'on se parle, Fabien Roussel,
11:48ça veut bien dire qu'effectivement, mécaniquement,
11:50un certain nombre de Français qui étaient exemptés d'impôts vont passer...
11:54Oui, mais il y a une solution et il y a toujours des solutions.
11:59C'est une question de volonté politique.
12:02La solution, c'est que dès les premiers jours de janvier,
12:05et nous pouvons y travailler maintenant,
12:06les parlementaires ont fait cette proposition-là,
12:08c'est de mettre en place, avant le projet de loi de finances,
12:11le budget, lui, va prendre du temps à être reconstruit.
12:15Mais sans attendre, nous pouvons mettre à l'ordre du jour,
12:19dès le 10-15 janvier, une loi portant diverses dispositions fiscales,
12:25c'est une loi spécifique sur la fiscalité,
12:28permettant d'introduire la correction du barème
12:31et aussi, nous le demandons, les mesures concernant l'agriculture,
12:34puisque là aussi, il y avait...
12:36Ça fait partie aussi, 70% des choses qu'ils avaient obtenues
12:39étaient censées être appliquées avec le nouveau budget.
12:41Dès le 15 janvier, et il y aura unanimité là-dessus,
12:45ce n'est pas le budget pour la France,
12:46c'est une loi portant diverses mesures fiscales qui existent,
12:49dans laquelle on peut tout de suite corriger
12:51et le barème de l'impôt, et les mesures pour l'agriculture,
12:54et si une telle...
12:56Et c'est ce que je dirais à M. Béroux ce soir,
12:59c'est de mettre tout de suite ça à l'ordre du jour,
13:00il pourrait avoir un texte de loi voté à l'unanimité,
13:03et ce serait quand même une belle chose si c'était fait dans ce cas.
13:06En tout cas, je dis à l'unanimité, je ne vais pas parler pour les autres.
13:08– En tout cas, il y aurait vraisemblablement un consensus suffisamment.
13:11– Les forces du NSP la défendent, la proposent,
13:13j'ai entendu écrire Coquerel là-dessus qu'il explique très très bien,
13:16et donc il y a une solution et une voie de passage.
13:19– Ça existe encore le NFP ?
13:21– Je viens de vous en parler.
13:22– Oui, justement, c'est pour ça que je suis surprise.
13:24– Bah non, mais...
13:25– Parce que vous allez un peu chacun en ordre dispersé,
13:27vous allez tout à l'heure voir François Bayrou,
13:29LFI a refusé cette rencontre.
13:31– Écoutez, chacun fait ce qu'il veut, comme on dit,
13:34mais ce qui est important, c'est qu'à l'Assemblée nationale,
13:39nous continuions à taper sur le même clou, la justice fiscale,
13:43la justice sociale, ne pas taper sur le pouvoir d'achat des Français.
13:48Nous le demandons tous, nous, les 193 députés,
13:50ne pas taper sur le pouvoir d'achat des Français,
13:52leur rendre de l'argent, leur permettre de vivre dignement.
13:55Nous demandons des moyens pour les services publics,
13:57pour les communes, les collectivités,
13:58nous demandons un plan pour l'industrie, baisser le coût de l'énergie,
14:01toutes ces choses-là, je peux vous dire, nous sommes alignés,
14:04nous continuerons de nous battre là-dessus et de l'exiger de ce gouvernement.
14:08– Donc, à l'Assemblée, oui, ce groupe du Nouveau Front Populaire existe encore.
14:15Ensuite, sur la question du rapport à ce gouvernement,
14:17est-ce que vous pourriez apporter une sorte d'accord de non-censure
14:21ou de compromis de discussion ?
14:23– Eh bien, d'abord, il faut quand même dire que la domination de M. Bérou,
14:30ce n'est quand même pas une bonne nouvelle pour l'ensemble de nos concitoyens.
14:33C'est encore une fois le signe que M. Macron veut garder la main,
14:37ne pas changer de politique, on change les hommes,
14:39mais on garde la même politique.
14:41C'est comme dans le bocal de cornichons, on peut changer la marque,
14:43mais les cornichons à l'intérieur, ils ont toujours le même goût.
14:46C'est comme ça, c'est connu.
14:48Faites l'expérience, vous pouvez changer de marque,
14:50les cornichons, ils ont toujours le même goût.
14:51– Dès que je sortirai, je vais faire l'expérience des cornichons.
14:53– Là, c'est pareil, on change le Premier ministre,
14:55mais la politique, elle a toujours le même goût.
14:57Mais ça, les Français commencent à en avoir jusque-là,
15:00ils aimeraient bien que ça change.
15:01– Sauf qu'il y a quand même du pire ou du moins pire,
15:02c'est-à-dire que là, on le sent bien, ne serait-ce que le fait que vous alliez,
15:04que vous acceptiez de discuter, c'est quand même déjà une étape.
15:07– Alors, tout à fait, donc maintenant, il est nommé, il est là,
15:11on ne va pas faire du boudin, on va essayer de trouver des solutions,
15:17et c'est pour ça qu'on va essayer de trouver des solutions,
15:20dans la mesure où il a quelques marges de manœuvre.
15:24– Est-ce que ça veut dire, Premier Roussel, que la première question,
15:27c'est est-ce que vous allez le censurer d'office
15:29ou est-ce que vous êtes prêt à discuter, à le laisser venir, à avancer ?
15:31– On y va justement pour ça, on y va avec les propositions que nous portons,
15:36qui nous semblent pour nous essentielles, je le redis,
15:39l'abrogation de la réforme des retraites reste une priorité
15:43et nous demandons à ce que les 80-90% de Français qui la demandent
15:47puissent être entendus, ça c'est le respect des urnes, c'est le respect du peuple.
15:50– Vous demandez la suppression de la réforme des retraites,
15:52est-ce que le gel de la réforme des retraites
15:54et une grande conférence sociale sur les retraites pourraient vous contenter ?
15:59– Je pense que pour pouvoir obtenir l'abrogation de la réforme des retraites,
16:04en tout cas pour pouvoir faire en sorte que ceux qui auraient dû partir en retraite
16:09sans cette réforme puissent partir, et c'est ce que je souhaite le plus ardemment possible,
16:13qu'importe le mot que l'on mettra dessus.
16:16– Ça veut dire que le gel, au moins dans un premier temps, pourrait vous contenter ?
16:19– Qu'importe le mot, je sais que je vais me faire critiquer encore, on va me traiter…
16:22– C'est déjà mieux que rien quoi, si je vous écoute.
16:23– Mais pour moi, je pense, je les vois, ces hommes et ces femmes,
16:27ils me l'ont dit, qui devaient partir en retraite et qui ont pris 9 mois,
16:30c'est comme pour la prison, ils ont pris 12 mois, ils ont pris 18 mois à cause de cette réforme,
16:34ils sont cassés par le travail, je souhaite qu'ils puissent partir en retraite.
16:38– Je précise bien que pour ceux qui nous écoutent, en effet,
16:41ça équivaut à une forme au minimum de gel immédiat,
16:45pour que ce ne soit pas appliqué à tous ceux qui sont au bord de la retraite.
16:48– Je souhaite qu'on puisse mettre ça sur la table,
16:50je l'ai déjà demandé à M. Béroux, avec qui j'ai eu l'occasion d'échanger,
16:54je vais le redire ce soir officiellement avec les deux présidents de groupe,
16:59une conférence sociale, j'ai eu l'occasion d'en parler aussi avec Sophie Binet,
17:02une conférence sociale, peut-être le moyen de l'inscrire à l'ordre du jour, si,
17:07si le gouvernement donne les orientations et est prêt à inscrire dans la loi de finance de sécurité sociale,
17:14le financement, les 3 milliards d'euros qu'il faudra pour pouvoir permettre le départ de ces personnes.
17:19– Fabien Roussel, est-ce que ça veut dire que s'il dit oui à ces deux exigences que vous avez,
17:23vous pourriez accepter de ne pas faire de censure immédiate ?
17:26– Bien, la question de la censure, elle se pose d'abord de son côté,
17:30s'il, lui, s'engage à ne pas faire de 49.3,
17:32s'il, lui, s'engage à ne pas utiliser l'arme atomique
17:35concernant le budget de la France et les grandes lois de notre pays,
17:38il est obligé, il force à la discussion et c'est en faisant cela
17:42que nous construirons des majorités et des oppositions,
17:45d'ailleurs ça n'empêche pas les clivages politiques,
17:47nous pourrions voter contre les textes qui sont toxiques, mauvais,
17:51soutenir ou nous abstenir sur d'autres textes,
17:53mais en tout cas c'est comme cela que l'on pourrait avancer
17:56en respectant le Parlement, en respectant tous les groupes du Parlement,
18:00en respectant la voix des Français, pas de 49.3, pas de motion de censure.
18:03– Pas de 49.3, pas de motion de censure,
18:05Emmanuel Macron qui s'est engagé également à ne pas à nouveau dissoudre
18:10dans les mois qui viennent l'Assemblée Nationale,
18:12est-ce que vous faites partie de ceux qui comme LFI
18:15demandent à ce qu'Emmanuel Macron parte,
18:17à ce qu'il y ait une destitution du Président ?
18:19– Je ne suis pas convaincu, mais pas du tout convaincu,
18:23que d'anticiper une élection présidentielle aujourd'hui
18:26permettrait de résoudre les problèmes de nos concitoyens,
18:29d'abord parce que si le Président de la République,
18:32s'il y avait une nouvelle élection présidentielle,
18:34on aurait le même Parlement donc ça n'avancerait pas plus,
18:37la deuxième chose c'est que rentrer en élection présidentielle,
18:39plus des élections législatives anticipées plus tard à partir des un an,
18:44fait que l'année 2025 serait encore une année d'élections,
18:46franchement, pensez que les Français,
18:48ils ont besoin encore d'avoir une année d'élections ?
18:50Ils ont besoin d'être entendus et respectés, ils ont voté déjà,
18:53et donc aujourd'hui ils veulent que leur vote soit respecté,
18:55donc respectons le vote,
18:57faisons en sorte que la politique elle change en France
18:59et nous on est prêts à participer à ce changement,
19:01c'est-à-dire à mettre tout notre poids pour obtenir ces changements,
19:05nous serons dans l'opposition,
19:07mais nous ferons tout pour arracher des victoires.
19:09– Donc un peu c'est déjà mieux que rien du tout ?
19:12– Ah mais tout ce que l'on pourra obtenir pour les gens,
19:15pour les ouvriers, pour les usines, pour l'énergie,
19:18pour baisser les factures, pour les salaires, pour les retraites,
19:21nous prendrons et nous nous battrons pour.
19:22– Est-ce qu'on peut parler d'une opposition constructive ?
19:24– Nous avons toujours été une opposition constructive,
19:28nous avons passé plus de temps dans l'opposition qu'au gouvernement,
19:30quand nous sommes au gouvernement, on sait faire,
19:33et quand on n'y est pas,
19:34et bien je dis souvent qu'on n'est pas une force d'opposition,
19:37on est une force de proposition,
19:38et on proposera, on proposera beaucoup,
19:41et après c'est le rapport de force qui tranchera.
19:42– Merci Fabien Roussel d'avoir répondu à mes questions ce matin,
19:45vous êtes donc le patron du parti communiste,
19:47vous rencontrerez François Bayrou tout à l'heure,
19:49et je retiens votre cri du cœur tout à l'heure,
19:51vos proches à Mayotte qui vous disent,
19:53où sont les gens, où sont les gens ?
19:56Il est 8h52 sur RMC BFM TV.