Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français, était l'invité du Face-à-Face sur BFMTV et RMC ce lundi 13 janvier.
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00:00Bonjour Fabien Roussel, merci d'être ce matin sur RMC BFM TV pour répondre à mes questions, il est 8h32.
00:08Vous êtes le secrétaire national du parti communiste français, c'est votre tour, c'est vous la gauche qui désormais tenait les ficelles
00:15et on le sent bien, vous êtes au cœur de toutes les négociations dans ces toutes dernières heures qui précèdent le discours,
00:20la déclaration de politique générale de François Bayrou demain. Au moment où on se parle, vous censurez ou vous ne censurez pas ?
00:27D'abord, je voudrais dire à vos téléspectateurs et téléspectatrices, bonne année, bonne santé et beaucoup d'argent dans le porte-monnaie.
00:33Ça fait toujours du bien.
00:34Oui, mais vous savez, pour 2025, je crois que beaucoup de nos concitoyens attendent que ça change, attendent du changement.
00:41Et donc, c'est ce que l'on essaye d'obtenir de ce nouveau gouvernement.
00:46Monsieur Macron a décidé de renommer les membres de son équipe, ceux qui ont toujours été avec lui malgré les élections,
00:54et nous, malgré tout, nous essayons d'obtenir, d'arracher des avancées pour nos concitoyens, que ce soit pour leur pouvoir d'achat
01:01ou que ce soit pour le progrès social et je pense à la réforme des retraites en particulier.
01:07On imaginait bien que vous faisiez ça, évidemment, pour en effet les Français, tout ça, tout ça.
01:12Pas de problème si vous préférez prendre le temps de redonner la méthode.
01:16Moi, je vous pose quand même une question très concrète.
01:18Au moment où on se parle, on le sait bien, vous êtes en égo, vous avez été reçu à Bercy deux fois par Éric Lambart, le nouveau ministre de l'économie.
01:26Avant, après, pendant, vous vous êtes réunis avec le Parti socialiste et les écologistes pour vous mettre d'accord.
01:33Et ce que vous tentez d'obtenir, c'est la suppression de la réforme des retraites.
01:40Est-ce que vous avez l'impression que la discussion est saine ou est-ce que vous ne vous dites pas que peut-être vous êtes en train de vous faire avoir ?
01:49Je pense que non. Je vais vous dire franchement, on est encore un peu dans le brouillard.
01:54Monsieur Bérou a dit qu'il avait en face de lui l'Himalaya.
01:58On est encore dans le brouillard et donc il n'est pas là de gravir l'Himalaya.
02:02Sauf que c'est demain, là.
02:03Sauf que c'est demain, donc j'espère que dans les heures qui vont suivre qu'il va y avoir un petit peu d'éclaircie et que l'on en saura un peu plus.
02:12Nous avons formulé nos attentes modestement, humblement, celles que les Français d'ailleurs ont exprimées largement à travers les élections.
02:22L'abrogation de la réforme des retraites fait partie de ces demandes.
02:26Je dirais même qu'il y a une majorité à l'Assemblée nationale pour l'obtenir, très large majorité.
02:32Et donc nous attendons de la part du Premier ministre qu'il s'engage là-dessus.
02:36Non pas dans 9 mois, non pas en renvoyant à une conférence sociale qui, si elle n'aboutit pas, ferait qu'on en resterait à la réforme des retraites à 64 ans.
02:47En fait, vous voulez un engagement dès demain.
02:49Oui, parce qu'on ne veut pas de chèque en blanc.
02:51Nous, on ne signe pas de chèque en blanc.
02:53On ne signe pas de chèque en blanc.
02:54Ce n'est pas sur la base d'une vague promesse que l'on pourrait dire qu'on vous fait confiance, qu'on ne vous censure pas.
03:02C'est ce qu'on aimerait bien nous avoir.
03:04C'est un engagement clair.
03:05D'abord, qu'il n'y ait pas de nouvelles ponctions sur le pouvoir d'achat des Français, qu'il y ait un geste sur les salaires,
03:11mais surtout qu'il y ait cette avancée pour les 70 000 personnes qui auraient dû partir en retraite et qui ont dû faire 6 mois, 9 mois de plus.
03:22Et pour cela, je souhaiterais, nous souhaiterions, nous, écologistes, socialistes, communistes, qu'ils puissent partir en retraite le plus rapidement possible,
03:30c'est-à-dire le temps de mettre en place le système dans les mois qui viennent.
03:35Il y a plein de trucs dans ce que vous dites, Fabien Roussel.
03:37Il y a ce « nous » que vous prononcez quand vous dites « nous », on le comprend désormais, c'est un nouveau « nous ».
03:41Ce n'est pas la nouvelle gauche qui avait été promise avec le nouveau Front populaire.
03:48Non, c'est une gauche qui comprend le Parti socialiste, les écolos et le Parti communiste.
03:52Mais d'abord, il y a aussi des mots que vous avez prononcés.
03:54Vous avez dit « nous souhaitons l'abrogation de la réforme des retraites ».
03:57Or, on le sent bien, tout se jouera sur les mots.
04:00Abrogation, suspension, suppression.
04:04Si on vous fait le coup de la suspension, est-ce que vous estimerez qu'en fait, allez, ça passe, parce que suspension, ça veut dire suppression ?
04:10Non, mais je ne vais pas m'arrêter sur les mots.
04:13Je ne vais pas m'arrêter sur les mots.
04:15Demain, ce sera des mots.
04:16Demain, ça ne sera que des mots, puisque ce sera une déclaration politique.
04:18Non, c'est très concret.
04:19Je pense par exemple aux « rippers », ceux qui sont derrière les camions poubelles,
04:24qui ramassent nos poubelles tôt le matin, le soir, etc.,
04:27qui font un boulot hyper pénible et qui se sont pris deux ans de plus.
04:31Je m'en fous des mots qui seront employés.
04:34Eux, ils ne devaient pas prendre deux ans de plus.
04:39Je demande au Premier ministre que tous ces hommes et ces femmes qui auraient dû partir à 62 ans,
04:4762 ans, là et maintenant, et 9 mois, puissent partir en retraite, là, dans les mois qui viennent.
04:54Que ça s'appelle une suspension, un gel, un moratoire, une abrogation, quel que soit le mot,
05:00qu'ils puissent permettre à ces salariés de partir avec leurs 168 trimestres,
05:05comme c'était prévu avant la réforme, et sans cette mesure d'âge de 64 ans ou 62 ans,
05:11pour ceux qui pouvaient partir à 60 ans.
05:14Certains devaient partir à 60 ans, comme les « rippers », ils ont pris 62.
05:20Certains devaient partir à 62, ils prennent 64 ans.
05:23On demande, nous, quel que soit le mot employé, que ceux-là puissent partir sans cette mesure d'âge
05:29et avec leurs 168 trimestres, là, dans les mois qui viennent, le temps de mettre en place cette réforme et sans décote.
05:34Le temps de remettre en place cette réforme.
05:37Et c'est ça que je trouve très intéressant dans ce que vous dites, parce qu'on le sent bien.
05:40Vous dites les mots, bon, on s'en fiche, mais enfin, on s'en fiche pas, vous serez extrêmement attentifs à ce qu'il y a derrière.
05:45Quand vous entendez Ignelle Brune-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
05:48qui dit qu'on pourrait mettre sur pause pendant 6 mois, le temps de remettre en cause,
05:52de réfléchir, de voir ce qu'on lui fait, ça, ça vous va ?
05:55Ces 6 mois, pour l'instant, vous prenez ?
05:58Non, non, parce que mettre en pause, ça dépend de ce qu'on met derrière.
06:03Si c'est pour dire que ces salariés vont continuer de travailler, vont continuer à exercer des métiers pénibles,
06:10vont continuer à 62-63 ans de devoir aller travailler alors qu'ils auraient pu partir,
06:16ça, c'est pas mettre en pause, c'est continuer la réforme.
06:19C'est l'inscrire encore dans le temps.
06:21Donc il faut une suspension sans timing ?
06:24Si c'est pour nous dire, peut-être qu'éventuellement elle sera suspendue dans un an,
06:28parce que ça revient à ça, mais c'est se reprendre un an.
06:31Enfin, c'est nous mener en bateau.
06:33Nous ne nous laisserons pas mener en bateau.
06:36Voilà, ce que nous souhaitons.
06:38Vous avez encore un doute au moment où on se parle ?
06:40Ce que nous demandons, c'est qu'ils puissent partir en retraite avec leurs 168 trimestres.
06:46Si vous n'étiez pas un peu en train de vous faire avoir,
06:48c'est-à-dire que vous parlez avec Éric Lombard, le ministre de l'économie,
06:52et quand il vous voit, d'abord, il vous connaît, c'est un homme de gauche,
06:57Olivier Faure l'a d'ailleurs dit à mon micro,
07:00ils se connaissent dans la vie, c'est quelqu'un qui s'est toujours engagé à gauche.
07:03Donc spontanément, quand il est avec vous, il a envie de vous dire
07:06« Oui, bien sûr, je partage votre opinion ».
07:08Est-ce que derrière, il aura les moyens de le faire ?
07:10Est-ce que derrière, vous vous dites « Ce n'est pas juste pour nous amadouer ? »
07:13C'est toute la question que je lui ai posée, encore hier soir,
07:17encore ce matin avant de venir d'ici.
07:20On échange, mais...
07:21Ce matin, vous vous êtes parlé par téléphone ?
07:23Oui, on a échangé encore par SMS pour poursuivre la discussion d'hier soir, mais c'est pour vous dire...
07:29Hier soir, ce matin, Fabien Roussel, vous vous échangez par SMS avec Éric Lombard, le ministre de l'économie.
07:33Oui, pour pousser.
07:34Et il vous dit quoi ?
07:35Pour qu'ils comprennent bien que la balle, elle est dans leur camp.
07:39Pour qu'ils comprennent bien que s'ils arrivent à accéder à cette demande,
07:43sans dogmatisme, à ces 70 000 salariés,
07:47parce qu'on parle de 70 000 salariés,
07:49pour une mesure qui va coûter entre 2 milliards 5, 2 milliards 2 milliards 5 pour cette année.
07:54Pour cette année, évidemment, la question c'est la suite.
07:57Et l'année prochaine, c'est 3 milliards, et c'est jusqu'en 2027.
08:00En 2027, il y aura des élections présidentielles, et tout sera reposé à ce moment-là.
08:05Donc on n'est pas sur des sommes astronomiques, on parle de 70 000 salariés.
08:09Est-ce que vous lui avez demandé ?
08:10Et donc, je leur demande de ne pas être dogmatique.
08:13Fabien Roussel, est-ce que vous lui avez demandé ?
08:15Est-ce que dans les SMS que vous avez échangés avec le ministre de l'économie,
08:18hier soir et encore ce matin...
08:19Non, hier soir, on s'est parlé vivement.
08:21Ce matin, on s'est encore envoyé des messages.
08:23Vivement sur quoi ?
08:25Vivement sur quoi ? Sur quoi ça tend encore ?
08:27Sur cette réforme de retraite,
08:30sur la possibilité de faire partir le plus rapidement possible
08:34ceux qui auraient dû partir sans réforme.
08:36Il vous dit non ?
08:37C'est vague.
08:40On est dans le brouillard.
08:41On est dans le flou.
08:42Vous voulez des engagements.
08:43Et nous, on veut des engagements dès demain,
08:46clairs, de la part du Premier ministre,
08:48qui s'adressent à ces hommes et ces femmes qui auraient dû partir
08:52et que le Premier ministre puisse leur dire
08:55dans les mois qui viennent,
08:57le temps de faire valider votre dossier,
09:00avec vos 168 trimestres,
09:02quand vous avez 62 ans et 6 ou 9 mois,
09:05le temps que ce dossier soit validé,
09:07vous pourrez partir au mois de mai, au mois de juin,
09:12le temps de mettre en place les dossiers.
09:14Il y aura une conférence de financement
09:16qui doit pouvoir se tenir en même temps
09:18pour pouvoir inscrire ce budget dans le cadre
09:20du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
09:22Nous pouvons mettre ça en œuvre, là, tout de suite.
09:25Je n'ai pas parlé d'abrogation,
09:26je n'ai pas parlé de suspension,
09:28j'ai parlé de libérer des hommes et des femmes
09:30qui sont cassés par le travail.
09:32Fabien Roussel, lui avez-vous demandé
09:34s'il trouverait comme solution
09:36d'aller puiser dans le fonds de réserve des retraites ?
09:39Oui, j'en ai parlé.
09:40Et il dit quoi à ça ?
09:41Oui, c'est vague, c'est flou.
09:43On est d'accord, il y a 26 milliards dans un fonds
09:46dont il a été lui-même le président de ce fonds de réserve.
09:50Il sait qu'il y a beaucoup d'argent là-dedans.
09:52Nous avons tout mis sur la table.
09:54La balle est dans leur camp,
09:55le Premier ministre doit arbitrer
09:57qu'il prenne les décisions en responsabilité.
10:01En tout cas, vous vous dites,
10:02on peut trouver à court terme les 3 milliards là-dedans.
10:04La France a besoin d'un budget.
10:06Les Français, les communes, les entreprises,
10:09les ménages ont besoin de savoir
10:11où on va pendant l'année 2025.
10:13Nous sommes dans une situation extrêmement grave.
10:16Nos entreprises, des industries entières
10:19sont en train aujourd'hui de partir à l'étranger.
10:21On a besoin de donner un cap à la France.
10:23Nous, nous sommes prêts à faire en sorte
10:27de ne pas censurer ce gouvernement
10:29si nous avons des engagements clairs
10:32et précis sur un certain nombre de points,
10:34notamment cette réforme de retraite,
10:36sans la renvoyer à une éventuelle négociation
10:40dans 10 mois et qui en plus,
10:42si elle n'aboutissait pas,
10:43ferait qu'on reviendrait à la réforme actuelle.
10:46Fabien Roussel, sur les 3 milliards immédiats,
10:50vous dites, on peut aller les trouver
10:52dans le fonds de réserve des retraites.
10:53Il y a une autre idée qui est avancée,
10:55alors là pour le coup par le patronat,
10:57le patron du Medef qui le disait ici-même
10:58la semaine dernière,
10:59il proposait de supprimer
11:01l'avantage fiscal des retraités
11:03qui les exonèrent de 10%.
11:05Non mais lui, il charrie,
11:07mais il faudrait qu'il vive à la place
11:09des retraités sur lesquels il propose
11:13de leur supprimer encore du pouvoir d'achat,
11:15de voir leurs impôts augmenter.
11:16Non mais alors lui, il propose carrément
11:18d'augmenter les impôts des retraités
11:20puisque ça va aboutir à ça.
11:21Donc lui, il propose d'augmenter
11:23les impôts des retraités,
11:24mais il ne va jamais aller imaginer
11:26que par exemple, sur les revenus financiers,
11:28les revenus du capital,
11:29les dividendes, les plus-values boursières,
11:31on pourrait imaginer une petite cotisation.
11:34On pourrait imaginer...
11:35Non mais attendez...
11:37Qui roule sur l'or aujourd'hui ?
11:39Les retraités ?
11:40Ou eux, là, ces grandes entreprises
11:42qui distribuent par centaines de milliards
11:45des plus-values ?
11:46Non mais je vais vous dire...
11:47Il a compris que désormais,
11:48Michel Barnier le voulait,
11:50François Bayrou n'est pas contre,
11:51il y aura une contribution exceptionnelle
11:53sur les très hauts revenus.
11:54Je fais une contre-proposition.
11:56C'est gagné ça.
11:57Au lieu d'aller prendre 10%
11:58sur les impôts des retraités,
12:00je propose de prendre 10%,
12:02c'est le taux de cotisation,
12:03d'ailleurs, pour les impôts patronales,
12:05pour la cotisation patronale pour les retraites,
12:08je propose de prendre 10%
12:09sur les revenus financiers des entreprises.
12:1110% sur les revenus financiers des entreprises,
12:14c'est-à-dire ces entreprises...
12:15C'est quoi les revenus financiers des entreprises ?
12:16Les revenus financiers,
12:17c'est plus-values boursières,
12:19c'est distributions de dividendes
12:21qui ne cotisent pas,
12:22qui ne cotisent pas pour les retraites.
12:24Eh bien, que ces revenus financiers
12:26qui, d'ailleurs, pour des grands actionnaires,
12:28ils n'ont pas de salaire,
12:29leur salaire, c'est ça.
12:31Eh bien, qu'ils payent des cotisations sociales là-dessus.
12:33Et ça financera largement,
12:36largement notre système de retraite.
12:38Fabien Roussel, vous avez dit
12:40qu'on ne souhaite pas censurer.
12:43Il y a deux étapes.
12:45Il y a une possible censure dès cette semaine,
12:48puisqu'une motion de censure sera déposée
12:49par la France Insoumise
12:50à l'issue de la Déclaration de Politique Générale.
12:53Et il y a une autre étape
12:55qui sera ce qui a coûté le gouvernement Michel Barnier,
12:58dans l'Assemblée Nationale,
13:00le moment de la discussion du budget.
13:03Étape 1, cette semaine,
13:05si je vous entends, Fabien Roussel,
13:06vous ne censurerez pas d'office ce gouvernement ?
13:09Je n'ai pas dit ça.
13:11Et je vais même être clair.
13:13S'il n'y a pas d'engagement précis, clair,
13:15sur la réforme des retraites,
13:17sur le pouvoir d'achat des Français,
13:18il ne faut qu'il n'y ait aucune ponction
13:19sur le pouvoir d'achat des Français.
13:20Mais si, en plus, il n'y a pas la réforme des retraites,
13:22nous censurerons, dès cette semaine, le gouvernement.
13:25Dès jeudi ou vendredi ?
13:26Mais enfin, attendez.
13:28Déjà, la gauche arrive en tête des élections.
13:32Elle n'est toujours pas nommée au gouvernement.
13:34Le Président de la République, sans tête,
13:36a nommé ses amis.
13:37Préservez les intérêts des plus riches.
13:39Et il faudrait que nous, en ne disant rien,
13:43on laisse passer les mauvais coups
13:45contre l'industrie, les services publics, les Français.
13:48Mais ça, ce n'est pas acceptable.
13:49On a quand même des convictions.
13:53Demain, il faut qu'ils suspendent immédiatement
13:55l'application sur les 70 000 salariés
13:57dont vous parlez.
13:58Pour que l'on puisse ensuite avancer sur le budget.
14:00Pour que vous envisagiez de ne pas censurer tout de suite.
14:02Et ensuite, on verra.
14:03Et ensuite, on va travailler sur le budget.
14:06Est-ce que ça vaudrait, dans ces cas-là,
14:08s'ils donnent suite à votre demande ?
14:12Si vous l'entendez, et si c'est écrit noir sur blanc
14:14dans cette déclaration de politique générale demain,
14:17ça vaut non-censure cette semaine ?
14:19Est-ce que ça vaut aussi non-censure, là, dans un mois,
14:22lorsqu'il y aura à nouveau une possibilité de censurer ?
14:25Est-ce que ça vaut accord de non-censure ?
14:28Ça vaut accord de non-censure.
14:31Je l'ai dit au Premier ministre.
14:33S'il y a cette grande avancée pour notre système de retraite,
14:38ça vaut accord de non-censure.
14:40Ce qui ne veut pas dire que demain, sur un budget,
14:43on votera pour.
14:44On peut voter contre un budget
14:46s'il ne répond pas aux attentes du pays.
14:50Voter contre un budget, ça ne veut pas dire censurer.
14:52On est bien d'accord, il y a une distinction.
14:54Mais de toute façon, ce que nous attendons,
14:57c'est une avancée forte sur notre système de retraite.
15:01– Samia Roussel, aucun accord de non-censure du PS et d'Europe Écologie-Les Verts
15:04ne nous concernera jamais.
15:05Cette façon de négocier dans le dos du nouveau front populaire,
15:09contre son programme, est une forfaiture,
15:12un irrespect total pour notre alliance.
15:14C'est Jean-Luc Mélenchon qui le dit,
15:16je vois que vous levez les yeux au ciel.
15:18Mais nous dormirons tranquilles, ajoute-t-il,
15:20la petite gauche traditionnelle n'a rien à offrir.
15:23Et ces négociateurs sont juste ridicules de servilité.
15:26C'est vous qui parlez.
15:29– Écoutez, je m'adresse d'abord à nos concitoyens, aux Français.
15:34Est-ce qu'on peut nous reprocher d'aller discuter avec le gouvernement
15:38pour essayer d'arracher des mesures sociales ?
15:41Et si on n'y arrive pas ?
15:43Et si on n'y arrive pas, ça peut capoter.
15:45Le Premier ministre pourrait dire non,
15:47je vais continuer de discuter avec la droite et l'extrême droite.
15:50Est-ce que l'on pourrait encore nous reprocher d'avoir essayé ?
15:53Notre culture à nous, la culture communiste,
15:55c'est justement d'être et dans l'opposition
15:58et en même temps d'essayer d'arracher des histoires.
16:00– Je vous sens lassé par ces humiliations,
16:03par ces critiques de Jean-Luc Mélenchon, par ces injures.
16:07– Mais parce que Jean-Luc Mélenchon est dans l'injure permanente,
16:09dans la provocation et ça devient pénible, extrêmement pénible.
16:13Et d'ailleurs je sais que parmi même ses équipes,
16:17ses militants, c'est pas l'état d'esprit.
16:19Enfin les élus, les élus, même nous, élus communistes, maires,
16:24les maires communistes, quand ils ont des problèmes,
16:27ils vont discuter avec le préfet, ils vont discuter avec un ministre.
16:31C'est pas parce qu'on est dans l'opposition
16:33que l'on refuse toute discussion.
16:35Notre culture, quelle que soit notre couleur politique,
16:39de gauche et de droite d'ailleurs, c'est d'aller dialoguer d'abord.
16:41Et puis ensuite si on n'obtient pas, c'est tout.
16:44On le dit, on l'affirme et on continue de le faire.
16:47Lui il est dans l'opposition systématique.
16:50D'ailleurs ce qu'il attend c'est les présidentielles.
16:52Il a écrit à tous les maires pour présenter sa candidature
16:56à l'élection présidentielle pour commencer à récolter les parrainages.
16:59Lui il est ailleurs, il se met à côté.
17:01C'est pas grave, c'est son sujet.
17:03C'est son sujet, c'est même plus le vôtre.
17:05Ah ben non.
17:06C'est fini quoi.
17:07C'est une... ça n'a jamais véritablement commencé.
17:11Je ne sais pas, le nouveau Front Populaire quand même, non ?
17:13Oui mais là on parle de Jean-Luc Mélenchon.
17:17Vous savez, nous sommes trois forces politiques aujourd'hui.
17:19Il y a beaucoup se parlé.
17:20J'ai aussi parlé hier avec Marine Tendelier et Olivier Faure.
17:23L'union c'est un combat.
17:25L'union aujourd'hui, elle se construit autour de nos trois forces politiques.
17:29Ensemble on essaye de tenir bon.
17:31Nous avons fait le choix de dialoguer avec le gouvernement.
17:34On y arrive tant mieux.
17:35On n'y arrive pas.
17:37Je ne vois pas en quoi on pourrait nous reprocher
17:39d'avoir tout tenté pour essayer d'arracher des victoires.
17:41Fabien Roussel, l'influenceur algérien boilem,
17:44a été expulsé de France après des propos haineux.
17:47Direction l'Algérie.
17:49Il a un passeport algérien.
17:51Les Algériens l'ont refusé à l'entrée sur le territoire.
17:53Renvoyé en France où il est dans un centre de récension administrative.
17:57On fait quoi ?
17:58Je regrette que le Président de la République,
18:01son ministre Retailleau, ce gouvernement,
18:03fasse le choix de l'escalade politique.
18:10C'est eux qui font le choix de l'escalade politique ?
18:12Avec le gouvernement algérien,
18:14au regard de l'histoire que nous avons
18:16et des relations que nous avons encore aujourd'hui,
18:18y compris des relations commerciales.
18:20Vous vouleriez garder l'influenceur boilem ?
18:23Vous espérez qu'il peut rester en France tranquillou ?
18:25Je pense que d'abord il faut respecter l'état de droit.
18:29L'état de droit c'est de respecter la procédure judiciaire.
18:33Il est convoqué au tribunal.
18:35Je ne vois pas pourquoi le gouvernement décide
18:37de renvoyer quelqu'un avant qu'il ne soit passé au tribunal
18:40et respecter une décision de justice.
18:42Ça c'est l'état de droit.
18:43Mais vous excusez l'attitude de l'Algérie ?
18:46Non, non, non.
18:47Et en même temps...
18:49Il a un passeport algérien, je précise.
18:51Je n'ai pas d'affinité avec le Président Tebboune.
18:53Je ne suis pas pour le défendre.
18:55Y compris, je conteste le fait qu'il emprisonne
19:01ceux qui le contestent.
19:03Vous pensez à Boilem Sansal ?
19:05Et je pense à cet écrivain qui est aujourd'hui
19:07enfermé là-bas.
19:09Malgré tout, la diplomatie, les relations avec des pays
19:13et les relations avec ce pays avec qui la France
19:16a plus d'un siècle d'histoire,
19:18dont une grande partie de colonisation,
19:20nécessiterait qu'on ait des relations apaisées.
19:25Apaisées.
19:27Et des relations apaisées, ce n'est pas à chaque fois
19:30de tendre la corde.
19:31Depuis que M. Macron a décidé de traiter avec le Maroc
19:36et de lâcher le Sahara occidental.
19:40Donc c'est la faute de la France ?
19:42M. Macron a décidé il y a six mois maintenant
19:47avec le Sahara occidental de faire un choix,
19:49c'est-à-dire de tendre nos relations avec l'Algérie,
19:52de privilégier les relations avec le Maroc,
19:54alors que nous devrions avoir des bonnes relations
19:56avec l'ensemble de ces pays
19:58et avoir une position équilibrée.
20:00Ce qui n'est pas simple.
20:02Mais vous auriez fait quoi de l'influenceur Boilem ?
20:06J'aurais attendu la décision de justice de mi-février
20:09et puis ensuite, en fonction de cette décision de justice,
20:12de décider de le renvoyer.
20:13Et j'ai toujours été clair,
20:15quelqu'un qui est sur notre sol en attente d'avoir des papiers
20:19et qui...
20:21En l'occurrence, il avait son permis de séjour en France
20:24qui venait de lui être révoulé en décembre pour dix ans.
20:27Moi je dis que quand on commet des crimes,
20:30quand on fait l'apologie du terrorisme,
20:33on n'a pas vocation à rester sur le territoire.
20:35Donc l'expulser, oui, mais pas dans ces conditions-là.
20:37Mais j'attendrai une décision de justice
20:40pour savoir si effectivement il y a eu
20:42tous les faits qui lui sont reprochés.
20:44Merci Fabien Roussel, vous avez regardé votre portable ?
20:46Non, je suis en mode avion pour respecter, s'il vous plaît.
20:49Parce que comme vous nous avez dit que vous échangiez jusqu'à ce matin
20:51des SMS avec le ministre de l'Économie...
20:54Jusqu'à ce soir, jusqu'à demain matin,
20:57on a jusqu'à mardi, 15h,
20:59pour obtenir, arracher des victoires pour les Français.
21:02Merci Fabien Roussel d'avoir répondu à mes questions,
21:04secrétaire nationale du Parti communiste français.
21:07Il est 8h53 sur RMC et BFM TV.