Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, était l'invité de BFMTV ce lundi 11 novembre.
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00:00D'abord, il y a trois causes profondes dans ce que l'on vit en ce moment, Michelin, Hochelan et d'autres.
00:07Le coût du capital, le coût de l'énergie et le coût de la guerre.
00:12Le coût du capital, c'est d'abord les dividendes faramineux qui sont distribués par ces grands groupes.
00:18Eux disent le coût du travail, eux disent une heure d'un salarié.
00:22C'est plus cher qu'en Allemagne et c'est évidemment plus cher que dans des pays où...
00:25Ce sont des débats. Justement, poussons les débats.
00:28Le travail, ce n'est pas un coût. Le travail, c'est un investissement.
00:31Un travailleur qui est bien rémunéré, il est content d'aller au travail et en plus, il fait tourner l'économie.
00:36Aujourd'hui, les travailleurs n'ont pas vu leur salaire augmenter, hormis ceux qui sont au SMIC,
00:41mais les salaires ne sont pas indexés sur l'abstention.
00:43Ils ont perdu des sous.
00:44Non, mais laissez-moi aller jusqu'au bout, par contre, si je ne peux pas faire une démonstration,
00:47je vais avoir du mal à l'expliquer quand même.
00:49Parce que vous me parlez de la Chine, mais Michelin, il délocalise en Pologne,
00:53ce qu'il est en train de faire en France, il fait le choix de la marge.
00:56C'est le coût du capital. Il fait le choix de la marge à deux chiffres.
00:59Et le coût du travail, qui est moins important en Pologne que en France.
01:01Non, mais pour gagner, écoutez-moi, pour gagner beaucoup d'argent,
01:06pour faire une marge à deux chiffres, pour faire 3 milliards d'euros de bénéfices
01:11et en distribuer 1 milliard sous forme de dividendes à ses actionnaires,
01:14il fait le choix de délocaliser une entreprise en Pologne,
01:19parce que là, il va payer moins cher ses salariés.
01:21J'appelle ça, nous appelons ça des licenciements boursiers,
01:24et les licenciements boursiers, ils doivent être interdits.
01:27Donc, très concrètement, M. Roussel, vous dites que l'État, le gouvernement,
01:31doit faire au fond ce que demande la patronne de la CGT,
01:34c'est-à-dire, moratoire sur les licenciements, interdire à ces entreprises de licencier.
01:38Quand il y a près de 150 000 emplois en jeu, menacés aujourd'hui,
01:43je ne veux pas me résoudre à ce qu'ils soient disparus.
01:45Eh bien oui, on appelle à un moratoire, ça veut dire, on se pose, on regarde.
01:50Entreprise par entreprise, filière par filière,
01:52parce que quand on parle de Michelin, à Cholet et à Vannes,
01:55il faut penser aux sous-traitants qu'il y a derrière, c'est une boucherie.
01:58– Absolument, et à l'impact que peuvent avoir ces licenciements.
02:01– Donc, nous devons nous poser et regarder.
02:03Moi, je veux mettre en face des actionnaires de Michelin
02:06et de la direction de l'entreprise,
02:08les dividendes qu'ils versent aux actionnaires,
02:11l'argent public qu'ils ont reçu.
02:14Et ensuite, je dis que nous, l'État...
02:16– Ils doivent le rendre ?
02:18– Oui, ils doivent le rendre.
02:20Et d'ailleurs, la responsabilité de l'État,
02:22ça serait que les aides publiques que nous versions aux entreprises
02:24soient conditionnées, qu'il y ait des contreparties en échange.
02:27Non seulement ils touchent des aides publiques,
02:30mais quand ils ferment une usine,
02:32il y a le drame social qu'il y a derrière.
02:34Je pense à ces hommes et ces femmes qui perdent leur boulot,
02:3630 ans de boîte, licenciés en 10 minutes.
02:39D'accord ?
02:40C'est d'une violence que l'on a du mal à imaginer tant qu'on ne le vit pas.
02:44Mais derrière ça, l'État, lui, en plus,
02:46non seulement il a filé du blé,
02:48mais il va devoir payer, payer la casse sociale.
02:52Derrière, on va devoir financer
02:54ceux qui n'auront pas retrouvé du travail,
02:56du RSA, des aides par-ci, par-là.
02:59Ça veut dire que l'État fait tout là-dedans.
03:02Donc à un moment donné, l'État doit dire stop.
03:05Et les licenciements boursiers,
03:07nous devrions avoir une loi pour les interdire purement et simplement.