Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
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00:00Europe 1 13h. De 13h à 14h sur Europe 1, vous écoutez Céline Giraud et pour décrypter l'actualité de ce mercredi 4 septembre avec vous, Céline,
00:07Jules Theresse, journaliste politique au journal du dimanche et Gabrielle Cluzel, rédactrice en chef du site d'actualité Bourra-Voltaire.
00:14Que je salue, bienvenue à bord. Bonjour. Merci d'être là. Bonjour Jules, bonjour Gabrielle, ravie de vous accueillir pour la première fois. Merci de m'accueillir.
00:20Voilà, dans le studio d'Europe 1 13h. Alors on va commencer avec ce naufrage dramatique, hier, d'une embarcation de migrants dans la Manche,
00:28qui a fait donc 12 morts. Le parquet de Boulogne-sur-Mer a ouvert une enquête et le ministre de l'intérieur des missionnaires, Gérald Darmanin,
00:34réclame un nouveau traité migratoire avec la Grande-Bretagne. Alors je vous pose la question, Gabrielle, est-ce qu'il faut renégocier définitivement
00:41ces accords du Touquet qui visent, je le rappelle, à contrer l'immigration clandestine au Royaume-Uni, en renforçant les contrôles au départ de la France ?
00:49Il faut tout d'abord dire que c'est évidemment un drame à chaque fois qu'arrivent ces événements, et moi j'en ai une conscience aiguë parce que j'ai discuté avec des marins
00:58qui avaient participé à ces sauvetages. Vous savez, quand il y a des femmes et des enfants, c'est absolument terrible. Tout le monde en a évidemment conscience.
01:07Et à chaque fois qu'il arrive ce drame, se repose cette question, il faut renégocier, c'est le serpent de mer, il faut renégocier les accords du Touquet.
01:15Alors les accords du Touquet, on va le faire vite, finalement la Grande-Bretagne a fait de la France ce que l'Europe a demandé par exemple à la Turquie,
01:23c'est-à-dire de gérer ce qu'elle a délégué la gestion migratoire. Mais en réalité, cette renégociation, elle ne peut pas se faire si l'on ne vient pas à bout de l'hypocrisie politique dans ce domaine.
01:38Moi je suis très frappée de voir qu'à chaque fois, les ONG pointent du doigt la France, il faudrait ouvrir grand les frontières, c'est parce qu'on ne les ouvre pas assez grand que cela se passe mal.
01:49On voit bien que c'est le contraire, prenons l'exemple de l'Italie comparée à l'Espagne et à la Grèce aujourd'hui, c'est quand on est ferme que la pression migratoire est moins forte, et donc ces drames n'arrivent pas.
01:59Et fortement réduits, on voit les derniers chiffres, quand l'Espagne et la Grèce, c'est un peu le principe des vases communiquants, elle a vu augmenter ces flux.
02:10Moi toutes ces ONG qui finalement sont les idioticules des passeurs, j'ai envie de leur demander, est-ce que vous mettriez vos enfants sur ces rafios ? Non certainement, alors n'encouragez pas par les signaux que vous envoyez ces migrants à faire cette traverse.
02:20Donc pour vous c'est un serpent de mer et c'est insoluble ?
02:22En l'état actuel c'est insoluble, sans courage politique.
02:27Je pense que le terme de serpent de mer est vraiment le plus juste possible, étant donné que ça c'est vraiment un débat qu'on a depuis des années.
02:35Moi je me souviens de Xavier Bertrand qui a été montré très très très fort, vous savez le président de la région de France qui a été monté très fort, soutenu par Valérie Pécresse et notamment très fort contre Emmanuel Macron.
02:44Donc c'est un petit peu intéressant de voir aujourd'hui par rapport aux discussions qu'on pourra avoir notamment après sur le futur Premier ministre, qu'il y avait vraiment des crispations.
02:51C'était en 2020, en 2021, quand vous vous souvenez il y avait déjà eu une vague de décès dans la Manche.
02:59Donc évidemment c'est un sujet, le problème comme Gabriel l'a rappelé, c'est qu'on a décidé de déléguer contre des subsides, de déléguer le fait d'envoyer, de faire la passerelle entre la France et le Royaume-Uni.
03:19Le vrai problème qu'on a c'est qu'aujourd'hui le Royaume-Uni utilise ces accords du Touquet comme une sorte de levier diplomatique.
03:28Donc c'est non, on ne vous donnera pas par exemple les 63 millions qui étaient promis en 2021, car on considère aujourd'hui que vous ne faites pas le travail qui est nécessaire pour bloquer cette immigration illégale.
03:38Il faut quand même rappeler aux gens que pourquoi les gens veulent aller en Grande-Bretagne, c'est parce que notamment on peut travailler quand on est un clan des seins.
03:45La législation est beaucoup plus souple, en tout cas en termes de droit du travail qu'en France.
03:49Donc il y a toujours cette question de l'eldorado.
03:52On dit que la France, par exemple pour les habitants du Maghreb ou du Moyen-Orient, est un eldorado.
03:58Le Royaume-Uni est un eldorado qui est encore plus favorable.
04:03Tant qu'on n'aura pas gagné la bataille de la communication, c'est-à-dire le fait de dire que non, on n'est pas un eldorado, ce qui a réussi à faire par exemple le Danemark,
04:10qui est un des pays où l'état Providence est le plus grand en Europe.
04:16Tant qu'on n'aura pas réussi à montrer que non, on ne peut pas accueillir tout le monde, qu'ils vont faire en sorte que la Manche comme la Méditerranée va devenir un cimetière à ciel ouvert,
04:29on n'aura pas gagné, on n'arrivera pas à endiguer ce fléau que sont les traversées en mer.
04:34Et Gabriel Cluzel, la Grande-Bretagne a changé aussi de couleur politique.
04:39Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle non plus pour ses accords ?
04:43Oui, mais là aussi, on voit bien que c'est un peu comme en France.
04:47Les gouvernements passent et les atterroiements restent, si vous voulez.
04:54C'est vrai que le gouvernement passé avait une volonté très forte de traiter la question immigratoire.
05:00On est avec le Rwanda qui n'a rien donné, qui ressemble un peu mutatis mutandis, parce que ce n'est pas tout à fait la même chose.
05:08L'Italie aurait été en amont, mais aux accords qu'a signés l'Italie avec l'Albanie, qui ne sont pas encore mis en oeuvre, mais je crois que c'est incessant.
05:19Sachant que, et c'est vrai de toute l'Europe et du Royaume-Uni compris, même en tenant compte du Brexit,
05:27nous n'avons pas psychologiquement, politiquement, juridiquement, intellectuellement, on peut le dire de mille façons, les moyens de contrer cette immigration clandestine.
05:38La seule façon, c'est d'inciter ces migrants à mettre un pied sur notre sol, parce qu'une fois qu'ils sont là, nous sommes incapables de rien faire.
05:48Je ne suis pas sûre que le changement politique britannique soit la solution miracle pour les questions migratoires.
05:55Dernière question, Gérald Darmanin qui dit que ce ne sont pas des dizaines de millions que nous négocions chaque année avec nos amis britanniques qui feront cesser les départs.
06:03Londres a promis de verser 543 millions d'euros sur trois ans à la France et c'est un tiers de ce que nous dépensons, selon Gérald Darmanin.
06:09C'est évidemment des chiffres qui sont très élevés, mais le problème ce n'est pas tant ces accords du Touquet.
06:16Par exemple, pour l'immigration régulière, ces accords du Touquet sont super, je crois que ça englobe toute la réglementation et tous les besoins qui sont nécessaires.
06:26Le vrai sujet, c'est sur l'immigration irrégulière, c'est sur ces clandestins. On sait qu'en France, par exemple, on en a entre 600 000 et 900 000.
06:34Comme on l'a rappelé, il y a ce sujet où les clandestins veulent aller au Royaume-Uni parce que c'est plus favorable en termes de droit du travail.
06:42Donc c'est sûr qu'avec 600 000 ou 900 000 clandestins, le problème est loin d'être réglé.
06:46Et on continuera évidemment à débattre sur Europe. Dans quelques instants, on reste ensemble, on va poursuivre les débats autour de l'actualité politique.
06:52C'est 50 jours que le gouvernement Attal a démissionné, 50 jours qu'on avance sans Premier ministre. Alors qui ? Peut-être Xavier Bertrand. La piste se réchauffe, on en débat.
07:00Et vous réagissez au 01.80.20.39.21.13.27. Vous écoutez Céline Giraud sur Europe 1.