• il y a 2 mois
Daniel Auteuil, acteur et réalisateur du film "Le fil" (en salles le 11 septembre), est l'invité de 9h20 ce mercredi 4 septembre. Un film de procès, tiré d'une histoire vraie, inspiré des textes du blogueur et avocat Jean-Yves Moyart, mort en 2021. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mercredi-04-septembre-2024-4257524

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Transcription
00:00Et attention Mathilde Serrel, ce matin vous recevez un monument du cinéma français !
00:05Daniel Otteuil, bonjour !
00:06Bonjour !
00:07Si vous êtes un monument, je vous rassure, vous êtes d'un marbre souple !
00:10Vous continuez à évoluer avec le temps.
00:12Et ce qui vous a fait repasser d'air la caméra, vous qui vous étiez juré d'en avoir fini avec la mise en scène,
00:18c'est peut-être cette question de la vérité.
00:21Qu'est-ce qui vous travaille dans la vérité ?
00:25Ce qui me travaille dans la vérité, c'est les secrets et les mystères que chacun de nous porte en soi.
00:31Et cette histoire fondamentale de l'intime conviction dans un procès,
00:39où il n'y a ni preuve, ni alibi, rien, et que c'est la parole de l'un contre la parole de l'autre.
00:46C'est le talent de la persuasion de l'avocat et la douleur de la victime qui me travaille.
00:59La fragilité aussi de cet espace.
01:02Où peut naître la vérité ou pas ?
01:05C'est quelque chose d'éphémère, de fugace, un petit peu comme une cape de taureau dans une arène de corrida.
01:10Puisqu'on se retrouve dans cette région, vous connaissez très bien les alentours de Nîmes et la Camarde,
01:15pour une histoire qui se déroule à la base dans le Nord, qui a été racontée par un avocat pénaliste,
01:20Maître Mot, sur son blog, adapté en livre.
01:23Et vous, quand votre fille, qui produit le film, vous a montré ce texte,
01:27c'est là que vous avez envie de repartir derrière la caméra ?
01:30Oui, c'est là que je me suis aperçu que la réalité était cent mille fois plus forte que la fiction.
01:37Aucun scénariste n'aurait osé écrire les aspects terribles de ce drame.
01:45C'est ça qui m'a redonné envie de faire un film.
01:49Vous aviez dit, plus jamais, à moins d'être envahi par un besoin irrépressible de raconter ce quelque chose.
01:56Ce quelque chose irrépressible, c'est cette histoire de Maître Jean Monnier que vous incarnez, avocat pénaliste,
02:02qui n'a plus plaidé d'affaires criminelles depuis qu'il a fait innocenter un meurtrier récidiviste il y a une quinzaine d'années.
02:07Et puis, il va tomber sur le cas d'un père de famille accusé du meurtre de sa femme.
02:11Il va ressentir une sorte d'appel, de souffle, pour défendre l'innocent.
02:16On écoute un extrait.
02:18Il n'a pas de casier, pas d'antécédent, c'est ni un coupable crédible, ni un innocent évident.
02:25Il était dans quel état ?
02:27Nerveux, paumé.
02:29Je deviens fou, ici.
02:30Inquiet pour ses enfants plus que pour lui.
02:32Il ne comprend pas ce qui lui arrive, il est dans le déni.
02:36Tu veux le défendre ?
02:38Oui.
02:41Oui, en fait, il retombe dedans.
02:43Oui, c'est à la fois, effectivement, le sentiment d'avoir affaire à un type conviction, à un innocent,
02:53un type qui va vers une erreur judiciaire.
02:58Et le goût de retrouver la passion d'un métier, d'une vocation qu'il avait perdue.
03:04Et c'est ça qui le fait repartir et vibrer.
03:08Il a quelque chose qui le rallume.
03:10Oui, qui le rallume.
03:11C'est ce pourquoi il avait décidé de faire ce métier, c'est-à-dire garder cette part d'illusion
03:17que chaque avocat doit avoir en lui et confronter au malheur du monde.
03:22Lui, c'est vous aussi, Daniel Lotteuil.
03:24Un petit peu.
03:25Qu'est-ce qu'il a de vous, cet avocat qui retrouve le feu, et notamment, dans votre cas, le feu de la mise en scène ?
03:30Qu'est-ce qu'il a de moi ? Bien sûr, je dirais cette volonté, cette crédulité, cette volonté de croire toujours
03:39que son prochain est sinon meilleur et aussi bon.
03:46C'est un joueur, l'acteur, comme dans le livre de Dostoïevski, qui veut toujours voir s'il va se refaire ?
03:53L'acteur, oui, l'acteur est un joueur.
03:56L'avocat, non.
03:57Souvent, on me pose la question de savoir si c'est la même chose.
04:00Non.
04:01Le seul lien entre un avocat efficace et un acteur, c'est le talent.
04:07Mais sinon, moi, je risque juste d'être ridicule si je rate mon rôle.
04:14Mais l'avocat risque de foutre en l'air la vie de quelqu'un.
04:17Donc, ce ne sont pas les mêmes métiers.
04:19Ce ne sont pas les mêmes métiers.
04:20Le jeu, c'est important pour vous.
04:22Quand vous parlez du cinéma, j'avais lu dans une interview, vous dites, je suis encore dans la partie.
04:26Sachant que vous êtes sur scène depuis l'âge de 16 ans, vous avez fait énormément de théâtre,
04:30vous avez traversé tous les grands films du cinéma français, du cinéma de recherche, du cinéma populaire.
04:36Ça fait quoi d'être encore dans la partie ? Qu'est-ce que ça veut dire pour vous, cette formule-là ?
04:40La partie, c'est-à-dire, si vous voulez, moi, je fais la différence entre la popularité et le succès.
04:45Le succès est un truc plus vif, qui nous permet d'être toujours là, présent, d'être désiré
04:51et d'avoir le sentiment encore d'avoir des choses à dire et pas ressasser le passé.
04:58Le succès, ça autorise la liberté, l'élan créatif ?
05:02Oui, ça donne confiance, bien entendu. Point, ça donne confiance.
05:09Point, ça donne confiance. Il y a des succès aussi qui sont parfois embarrassants.
05:13Celui-ci, vous en avez parlé, on va l'écouter.
05:16C'est pas pour te faire retravailler, je t'ai mal dit. C'est parce que je t'aime. Je t'aime, Manon. Je t'aime d'amour.
05:25Je t'aime, ça m'étouffe. Ta mort est malade. Je t'ai vu quand tu te baignais dans les flaques de la pluie.
05:37Je te regardais l'autre jour. L'autre jour, tu étais belle. J'ai eu peur de faire un crime.
05:43Hugo Lin, Manon Dessources, ce personnage qui déclare sa flamme à Manon Dessources.
05:49C'est une séquence monumentale aussi du cinéma français.
05:52Français, c'est un personnage qui a été un peu caricatural pour vous aussi ?
05:55Non, non, pas du tout caricatural, parce que si vous voulez, la force de ce rôle, c'est
06:02que ce n'est pas qu'un rôle dramatique, c'est un rôle à la fois, on est dans une
06:08tragédie mais dans une tragique comédie, c'est-à-dire que ce personnage est ridicule
06:12et c'est son ridicule qui est tragique, donc ça m'a permis de passer de la comédie
06:19au grand rôle.
06:20Voilà, ce qui fait la carrière d'un acteur, c'est de travailler avec des grands metteurs
06:26en scène et ce qui fait les grands acteurs, c'est les grands rôles, tout simplement,
06:30donc il faut avoir la chance d'avoir des grands rôles.
06:32Vous avez donné un grand rôle à Grégory Gadebois qui joue dans votre film Le Fil,
06:37Le Fil, on comprendra que c'est un fil de veste, un fil malheureusement laissé sous
06:41un ongle, mais il ne faut absolument rien dire de ce thriller, la fin est totalement
06:46folle et vous poursuivra pendant de longues nuits, je vous le promets, mais il faut aller
06:49voir le film pour ça et attendre les dernières minutes, vous êtes sadique Daniel Otteuil.
06:54Grégory Gadebois, vous avez choisi pour incarner cet innocent parfait sur le fil peut-être
07:00de la culpabilité pour la justice, vous lui avez transmis des choses, il dit qu'en fait
07:04vous lui avez donné des indications en partageant avec lui vos indications, vous dans votre jeu
07:09d'acteur, vous comment vous l'abordiez, qu'est-ce que vous lui avez dit, est-ce
07:11que vous l'avez conseillé ?
07:13C'était tout simple, l'avantage je trouve d'être à la fois réalisateur et acteur,
07:19c'est qu'on est au centre, dans l'oeil du cyclone, qu'on partage avec les autres
07:24acteurs les mêmes angoisses, les mêmes inquiétudes et qu'on n'a pas peur de chercher ensemble.
07:31Ce que je lui ai apporté, en fait c'est lui qui l'a apporté, je lui ai demandé
07:38juste un peu plus coupable, un peu plus innocent.
07:41Et il savait y répondre physiquement sur son visage, un peu plus coupable, un peu plus
07:45innocent.
07:46C'est un film qui est traversé il me semble par les fantômes aussi de la carrière de
07:50Daniel Lauteuil.
07:51Vos autres films sont là, il hors rôde, on pense évidemment à l'adversaire de
07:55Nicole Karsia, adapté d'Emmanuel Carrère, ces types qui ont une autre vie dont on ne
08:01sait pas forcément tout, en tout cas on s'interroge.
08:03Ce sont des films qui sont venus vous chercher pendant l'écriture et puis récemment vous
08:09étiez dans un silence de Joachim Fauss aussi sur une accusation, c'est des choses que
08:13vous aviez en tête à la réalisation ?
08:15C'est-à-dire ce que je souhaitais c'était faire entrer le spectateur à l'intérieur
08:26de la tête des personnages, c'est-à-dire ces personnages dont vous parlez sont des
08:30personnages qui sont totalement envoûtés par leur vie et je souhaitais que le film
08:37soit une espèce comme ça, qu'il y ait des passages de fantômes dans la vie des
08:42gens.
08:43Je ne sais pas comment vous exprimer ça mais que le spectateur soit happé par la vie des
08:51personnages.
08:52Et vous, est-ce qu'il y a des rôles qui viennent vous chercher encore ?
08:54Non, je me laisse surprendre par ce qui arrive.
09:00Des personnages que vous avez incarnés qui vous travaillent ?
09:03L'adversaire m'a travaillé longtemps parce que j'ai occulté en tournant ce film les
09:10crimes.
09:11Je me suis axé uniquement sur le mensonge et un mensonge est suffisamment dramatique
09:17pour pourrir une vie.
09:19Donc j'ai occulté les crimes et je n'avais de cesse que ce film sorte pour donner aux
09:24spectateurs mes angoisses et qu'ils les prennent et m'en débarrassent.
09:29Est-ce que vous le voyez comme ça aussi le métier d'acteur ? Vous vous débarrassez
09:33de vos angoisses ?
09:34Non, je le vis d'une façon beaucoup plus ludique.
09:38Si vous voulez, tant mieux si on a le sentiment que je souffre mais ce n'est pas mes souffrances
09:46et celles du personnage.
09:48Moi je suis toujours dans ce métier et quelles que soient les histoires qu'on raconte,
09:58je m'attache beaucoup à la crédibilité et je pense aux spectateurs, j'ai envie
10:05de l'embarquer là où j'ai rêvé que je pourrais l'embarquer.
10:08Vous avez dit à 32 ans, vous aviez déjà passé 16 ans sur scène, à 32 ans au théâtre,
10:15je pense être un bon comédien mais je voudrais être un grand acteur.
10:19Je disais ça ?
10:20Oui.
10:21Est-ce qu'on y est et est-ce qu'on peut se le dire un jour qu'on y est ?
10:24On peut se le dire mais pas le dire aux autres.
10:26Mais là, il n'y a personne qui nous écoute.
10:30On peut penser qu'on n'est pas mal des fois.
10:34Pas mal seulement ?
10:37Non, mais là je ne peux pas dire ce que je pense de moi.
10:41Ce qui est génial, si vous voulez, c'est qu'il n'y a jamais de certitude et qu'on
10:48peut avoir fait 100 films et avoir fait plus de 100 millions de spectateurs.
10:53Quand on commence un film, qu'on répète une pièce, on a la même peur, la même chose.
10:57Est-ce que je vais être à la hauteur du truc ?
10:59Alors avec l'expérience, on sait qu'on va y arriver mais la peur reste la même.
11:03Ne pas décevoir le partenaire, ne pas se décevoir soi-même.
11:08On n'est jamais sûr de rien.
11:12Je pense que c'est cette fragilité qui fait la beauté de ce métier.
11:16Ça s'entretient cette incertitude, ce doute, pour être sûr justement de donner le meilleur
11:25quand on cherche un rôle ?
11:27Je ne sais pas si ça s'entretient.
11:29Il y a des gens qui sont très sûrs d'eux ou qui font semblant de l'être.
11:35Moi, j'aime l'idée du doute en sachant où je vais quand même.
11:42Je veux dire, j'aime m'interroger.
11:45Le doute, mais avec quelques limites au niveau de la crise existentielle ?
11:48Oui, absolument.
11:49Il y a quelque chose qui vous détend énormément, c'est quand vous allez sur scène.
11:53Vous avez attendu une vie pour vous mettre à chanter.
11:55Vos parents sont des chanteurs d'opérettes.
11:57Vous êtes nés en Algérie, ils sont passés par Avignon.
12:00La famille y est restée et vous vous êtes mis à chanter à 70 ans à peu près.
12:06Vous avez sorti votre premier album.
12:09Et alors là, c'est quelque chose dans lequel vous arrivez à être dix fois plus détendu,
12:13mille fois plus détendu qu'au cinéma, non Daniel Otter ?
12:16Détendu ?
12:17Alors la scène et le cinéma, c'est deux choses différentes, mais par rapport au théâtre
12:20en tout cas, c'est quelque chose qui est beaucoup plus ludique, qui me détend beaucoup
12:23plus que le théâtre.
12:24Quand je sors d'un concert, je suis en pleine forme.
12:28Quand je sors d'une pièce de théâtre, je suis exténué.
12:30Mais parce qu'il y a la musique.
12:31Si vous voulez, je suis venu à la chanson parce que tout d'un coup, c'était mes textes
12:35et mes musiques.
12:36Sinon, je pense que je n'aurais pas osé.
12:41Mais c'est tombé à une période qui s'est tombée pendant cette espèce de Covid, cette
12:47espèce de parenthèse bizarre, où tout d'un coup, on se dit qu'il faut, si on a envie
12:53de faire des choses, il faut absolument les faire parce qu'après, ce sera trop tard.
12:57Et donc là, vous avez enfin sorti un album, puis un deuxième album, les collaborations
13:01avec Gaëtan Roussel, qu'on retrouve dans le film, dans le rôle du meilleur ami de
13:06l'accusé, un sombre barman et gentil en même temps.
13:10Cette musique, en même temps, c'était quelque chose que vous recherchiez depuis
13:14très longtemps.
13:15Il y a quand même quelque chose qui vous a freiné avant d'y aller, avant de sauter
13:19le pas.
13:20C'était quoi ?
13:21Je dirais, il y a plusieurs choses.
13:22D'abord, le fait que mes parents soient chanteurs et chanteurs d'opéra, avec la voix que ça
13:29applique, la musique, tout ça.
13:31L'autre chose, c'est que j'ai eu la chance, au moment où je sors un premier disque qui
13:36était « Stop et que la vie me pardonne », un disque qui avait du succès, sort parallèlement
13:41à ça, Jeanne Flaurette, et tout ça, ça a tout emporté.
13:44Et que pendant 50 ans, ou 40, je ne sais plus, je ne compte plus, j'ai tourné avec les
13:51plus grands metteurs en scène, et donc je n'ai pas eu le temps.
13:55On vous écoute, c'est-à-dire Le Teuil.
13:57Si vous m'aviez connu du temps des matins souples Quand je marchais sur l'eau dans Venise
14:11à la Trôle Si vous m'aviez connu sur ces scènes indicibles
14:19Je lançais des couteaux sur de grâces illessibles
14:24Si vous m'aviez connu, madame tout tenue
14:30Croyez-moi, la dame s'en souviendrait.
14:32C'est faniardant, en tout cas, dans le clip.
14:35Daniel Le Teuil, on dit aussi, la légende raconte que vous vous êtes mis à la chanson
14:40parce que vous avez retrouvé un recueil de poésie, c'était quoi ça ?
14:45Un recueil de Paul-Jean Toulé, dédicacé par ma mère, qui disait
14:50Pour Dany, mon fils chéri, c'est un merveilleux poème à lire quand tu seras grand.
14:54C'est un livre que j'ai retrouvé il y a 5, 6 ou 7 ans, 8 ans.
14:59D'abord, dans un premier temps, j'ai trouvé que ma mère avait mis du temps avant de me trouver grand.
15:04Vous êtes devenu grand à 72 ans, c'est ça ?
15:08Oui, c'est ça.
15:10Moi, j'aime bien les signes, j'aime bien cette idée de signe.
15:13Quand ma mère m'envoie un signe, vas-y.
15:16Comme elle m'avait dit, ne t'inquiète pas mon fils, je veillerai sur toi, je suis devenu mystique un peu.
15:22Vous pensez toujours à votre mère, vous disiez, avant de monter sur scène, toujours, toujours.
15:27Vous savez, je crois qu'on reste, il me semble, un enfant toute sa vie.
15:33En tout cas, on reste le fils de sa mère et de son père toute sa vie.
15:37Il y a cette image très marquante d'Alain Delon, cet archive qu'on connaît.
15:41C'est ce que vous direz à Dieu quand vous arriverez.
15:43Conduis-moi à mes parents.
15:45Oui, ça m'a bouleversé.
15:47J'ai eu la chance d'être aimé, d'avoir passé ma vie avec mes parents et d'avoir eu des parents très aimants.
15:52Leur amour m'a donné une confiance absolue dans la vie.
15:57Vous êtes devenu père à 60 ans, vous avez élargi la famille.
16:01J'ai été père déjà plus jeune, j'avais l'expérience.
16:04Comment elle vit cette fratrie au toit, sachant qu'il y a deux filles qui travaillent avec vous sur le film ?
16:09C'est magnifique.
16:11D'abord, tout d'un coup, la canette de son enfant qui devient l'autorité.
16:18C'est elle, puisqu'elle est la productrice.
16:20C'est elle qui vous dit ce qu'il faut faire.
16:22Dans le premier temps, tu te dis « mais attends, merdeuse ! ».
16:26Et puis au fond, on s'aperçoit que la jeunesse a raison et qu'il faut la suivre.
16:32Ma deuxième fille, Aurore, avec qui j'ai joué au théâtre beaucoup,
16:35à qui j'ai donné un rôle très fort, très intense, très douloureux,
16:41mais à qui je voulais apprendre la légèreté.
16:44Je voulais qu'elle soit…
16:46Mais non, ça n'a pas marché, elle a été…
16:50Et là, le metteur en scène, il fait un petit pas en arrière, il n'ose pas contrairer sa fille.
16:56Non, mais je lui écris des scènes où elle peut régler son compte avec moi.
17:00Quelques mots avec vous, Daniel Otteu.
17:02Vous avez déjà fait cet exercice, cette torture, les impromptus,
17:07des questions rapides où vous répondez presque sans réfléchir.
17:10Quelques-unes, simplement.
17:12Le rire ou les larmes ?
17:14Les larmes.
17:16La vérité ou le mensonge ?
17:18La vérité.
17:21Les enfants ?
17:23Les enfants.
17:24Ou les petits-enfants ?
17:26Les enfants, les enfants, les enfants.
17:29Et Dieu dans tout ça, on en est où avec lui ?
17:31Avec Dieu, on y pense de temps en temps.
17:33Oui, oui, quand même.
17:35On entre dans les églises pour voir, pour se rafraîchir,
17:38et puis pour admirer le travail des hommes.
17:41Merci, Daniel Otteu.
17:43Le film, ça sortira mercredi prochain avec vous.
17:47C'est le film que vous réalisez également.
17:48Grégory Gadebois, Sits Babette Knussen,
17:50ceux qui l'ont découvert dans Borgen seront ravis entre autres de la retrouver.
17:54Alice Belahidi, Gaëtan Roussel, Souliane Brahim, de la comédie française.
17:58Merci, bonne journée à vous.
17:59Merci messieurs-dames, merci, au revoir.

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