Elle a repoussé ses limites pour rendre hommage à son père

  • il y a 4 jours
Après la découverte tardive d'une lettre posthume écrite par son père, Constance a décidé de respecter ses dernières volontés et de se lancer sans trop d'expérience, dans un incroyable périple à travers les plus hauts sommets du monde pour y disperser ses cendres. Ce voyage, bien plus qu'une aventure, s'est transformé en une mission de vie. Constance a en effet créé son association afin d’utiliser son histoire, pour aider des enfants qui ont un parent atteint d’un cancer en leur apportant un accompagnement, une écoute, et en leur proposant des activités qui leur permettent de sortir de leur quotidien.

Merci à Constance pour sa confiance et pour son témoignage puissant
Retrouvez-la sur Instagram : https://www.instagram.com/constance_sch/

L'instagram de son association : https://www.instagram.com/7sommets_constance/

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Transcript
00:00Mon père est décédé, j'avais 9 ans, et j'ai retrouvé sa dernière lettre pour sa cérémonie d'enterrement
00:0414 ans après son décès.
00:06Et je me suis dit, pourquoi je retrouve cette lettre 14 ans après en fait ?
00:10Pourquoi ?
00:11J'ai malheureusement perdu mon papa d'un cancer du pancréas quand j'avais 9 ans.
00:15Il s'est battu pendant 4 ans contre la maladie, donc il est tombé malade, j'avais 5 ans.
00:20Forcément, une grande partie de mon enfance a beaucoup tourné autour de sa maladie,
00:25les allers-retours à l'hôpital, la chimiothérapie.
00:29Ça a quand même été aussi très difficile de vivre pendant autant d'années avec une maladie incurable.
00:36C'est plutôt mon père qui m'a bien accompagnée à comprendre la maladie, à l'accepter,
00:41à comprendre qu'il allait mourir, etc.
00:43C'est lui qui a eu les bons mots pour que je puisse grandir le mieux possible après.
00:47C'est très difficile pour un malade de parler de sa propre mort, et surtout avec son enfant.
00:52Et je me rends compte aussi au fur et à mesure de la force qu'avait mon papa
00:56de vouloir bien me préparer à tout ça.
00:58Mon père est décédé, j'avais 9 ans, et j'ai retrouvé sa dernière lettre pour sa cérémonie d'enterrement
01:0314 ans après son décès.
01:04Et je me suis dit, pourquoi je retrouve cette lettre 14 ans après, en fait ?
01:09Pourquoi ? Quelles sont les raisons qui font que cette lettre me tombe dans les mains à ce moment-là ?
01:16Ça a fait un choc dans ma tête, mais de tout, de en haut jusqu'en bas.
01:21Et je me suis dit, c'est quoi ce challenge ? C'est quoi ce projet ?
01:24À la base, pour moi, c'était juste disperser les cendres de mon papa sur les 7 sommets.
01:29Parce que c'est ça qu'il avait demandé dans sa lettre, dans la cérémonie d'enterrement.
01:32Il dit, je souhaite, si possible, que mes cendres soient dispersées sur les 7 sommets.
01:37Quand j'ai découvert la lettre, je ne me suis absolument pas dit, je vais faire les 7 sommets.
01:41Ce qui s'est passé, c'est qu'au moment où j'ai découvert la lettre,
01:44j'avais déjà comme projet de partir en séjour humanitaire en Tanzanie.
01:47C'était du coup la première fois de ma vie que je me retrouvais à côté d'un des 7 sommets,
01:51puisque j'étais à une heure du rout du Kilimanjaro, qui est le plus haut sommet d'Afrique.
01:54Donc je commence un peu à me renseigner.
01:56Je vois que le Kilimanjaro est un sommet qui est accessible, difficile, mais accessible.
02:00Et en fait, une semaine passée en Tanzanie, je ne pensais qu'au Kilimanjaro.
02:04C'est-à-dire que mes journées, mes secondes, toutes mes émotions, tout me ramenaient au Kilimanjaro.
02:10Donc c'est ce que j'ai fait. J'ai tenté l'ascension du Kilimanjaro.
02:14Alors tout le monde m'a dit, mais si tu n'arrives pas au sommet, ce n'est pas grave, tu fais de ton mieux, etc.
02:19Parce que je n'étais pas du tout préparée, je n'avais pas le matériel.
02:22Je suis arrivée au sommet du Kilimanjaro, je n'avais même pas une grosse veste de ski.
02:25L'ascension du Kilimanjaro, elle a mis 5 jours, pour moi en tout cas.
02:29Mais en général, c'est entre 6 et 16 jours.
02:31Moi, je n'ai pas fait de jours d'acclimatation, je n'ai pas fait de jours off,
02:34parce que je me sentais hyper bien et que j'avais envie de continuer.
02:38Quand je suis arrivée au sommet, je me suis dit que c'était parmi les plus beaux jours de ma vie.
02:45Je me suis rendue compte à quel point j'avais besoin, depuis le départ de mon père,
02:50de lui rendre hommage officiellement.
02:53Je n'avais jamais dispersé ses sens nulle part,
02:55je n'avais jamais pensé à lui si fort que quand je suis arrivée au sommet du Kilimanjaro.
03:02Du coup, ça m'a donné envie de continuer.
03:04Je me suis dit aussi, il n'est plus là,
03:06mais même 14 ans après, il me fait vivre des expériences incroyables
03:11et finalement, c'est comme s'il vivait encore à travers moi.
03:14Après avoir gravé le Kilimanjaro, il s'est passé quelque chose de très important.
03:18Ma mère a envoyé un message à tous nos amis, dont un ami qui habite au Canada.
03:24Et encore une fois, le hasard a fait que quelques mois ou quelques semaines avant,
03:29je ne saurais trop dire exactement, il a trié tous ses mails
03:32et il a retrouvé un mail qu'il avait écrit en 2004 à l'explorateur MyCorn
03:36en expliquant la maladie de mon papa et surtout son projet.
03:39C'est le jour où j'ai lu cette lettre que j'ai compris que c'était le projet de mon père
03:46de faire les 7 sommets pour devenir un modèle pour toutes les personnes atteintes de cancer.
03:49Et en fait, être là aujourd'hui en interview, en dehors de gravir des sommets,
03:54c'est aussi ça qui l'aurait voulu mon père, que je parle de lui, que je parle de son combat,
03:58que je parle de mon combat maintenant pour les enfants aussi.
04:01Et c'est grâce à cette lettre où là je me dis vraiment, il faut que je fasse les 7 sommets.
04:06Parce qu'on changeait de dimension en fait.
04:09On changeait de dimension parce qu'avant, c'était disperser ses cendres
04:13et c'était un hommage très personnel, alors qu'après, c'était global.
04:20On touche tout le monde.
04:22En juillet 2021, après l'ascension du climat de jarre rouge,
04:26je me suis dit je vais faire les 7 sommets.
04:28Je vais vraiment faire les 7 sommets.
04:30Je me suis dit mais moi j'ai quand même vécu la maladie de mon père de mes 5 ans à mes 9 ans
04:34et il y a plein d'autres enfants qui vivent la même chose que moi.
04:36Et je me suis dit mais en fait je vais faire ce projet pour les enfants
04:40qui ont un parent atteint de cancer ou qui ont perdu un parent.
04:42Du coup, je me suis dit je vais créer ma propre association, 7 sommets contre la maladie.
04:46Et elle a pour but d'accompagner les enfants qui ont un parent atteint de cancer
04:50ou qui ont perdu un parent, de mettre en avant la recherche contre le cancer
04:53et surtout d'accompagner les familles.
04:56J'étais persuadée que ça allait être utile.
04:58C'est ce qui m'a manqué en fait.
04:59Donc après avoir commencé à médiatiser le projet, avoir fait l'émission sur France 2, etc.
05:04J'ai un très bon ami qui m'a contacté, un ami vidéaste,
05:08et qui m'a dit mais ton projet faut absolument le filmer.
05:11Vraiment, tu peux pas faire ses 7 sommets et avoir personne qui te filme.
05:15Il faut que t'aies des souvenirs, il faut que ça sache, il faut que tu montres.
05:18Je me suis dit mais oui, bien sûr, mais comment j'ai pu ne pas y penser avant ?
05:22Tu as raison.
05:23Et donc avec Hugo, qui va me suivre sur les 7 sommets
05:28et donc j'ai continué à réaliser l'ascension de ces différents sommets.
05:31On a réalisé ensemble le Mont Blanc.
05:34Donc ça c'était en juillet 2022, c'est le deuxième sommet qu'on a fait.
05:37Alors attention, le Mont Blanc ne fait pas partie des 7 sommets.
05:40Le plus haut sommet de l'Europe c'est l'Elbrus en Russie.
05:42Mais en fait, dans une lettre qu'avait écrite mon papa,
05:45il expliquait que son premier challenge c'était de réaliser le Mont Blanc en 2005.
05:49Et c'est pour ça qu'on a quand même voulu faire le Mont Blanc.
05:51Et c'est un sommet qui est mythique et en même temps pour Hugo,
05:54qui n'avait jamais fait d'alpinisme non plus.
05:56C'était aussi le moyen de découvrir un petit peu le monde de l'alpinisme,
06:02l'ascension, etc.
06:04Et heureusement, Dieu merci, tout s'est extrêmement bien passé.
06:07Et pour lui et pour moi, on a eu une météo fantastique.
06:10Et avec Hugo, on s'est dit bah go, on continue.
06:13On continue de faire les 7 sommets.
06:17Mais voilà, donc la Concagua, c'est le deuxième sommet qu'on a fait ensemble avec Hugo.
06:22C'est le plus haut sommet d'Amérique du Sud.
06:24On l'a fait en décembre 2022.
06:26Il est à presque 7000 mètres d'altitude.
06:28Et là, on a souffert.
06:30Ça a été hyper difficile.
06:32Honnêtement, vraiment, après le Kilimanjaro et le Mont Blanc,
06:37je me suis dit en fait, l'alpinisme, c'est facile, tout va bien.
06:39Mais quand on arrive à des altitudes au-delà de 6000 mètres, 6500 mètres,
06:44le corps...
06:46Enfin, c'est difficile pour le corps.
06:47On a eu des journées d'acclimatation.
06:49Là, pour le coup, c'était vraiment obligatoire.
06:51Et au bout de 12 jours, par miracle, parce que la météo n'était pas du tout favorable,
06:55on est arrivé au sommet de la Concagua.
06:57Et non sans difficulté.
06:58Vous le verrez dans le film, donc il faudra venir.
07:01Et ensuite, après l'ascension de la Concagua,
07:03on a tenté en juin 2023 le Denali en Alaska,
07:10le plus haut sommet d'Amérique du Nord,
07:12qui est à 6200 mètres d'altitude.
07:14Et en fait, le Denali, ça a été le premier échec du projet.
07:20Et ça a été super difficile à accepter.
07:23Mais en même temps, ça m'a permis de me dire,
07:26OK, oui, effectivement, c'est un projet pour mon papa.
07:31Mais en fait, il y a aussi la montagne, la météo
07:35et plein d'autres aspects qui rentrent en compte.
07:38Et pour le coup, je me suis dit,
07:41c'était pas de la blague.
07:42Ça a été quand même hyper intense.
07:45L'Alaska, la météo a été vraiment catastrophique.
07:48Et on est arrivé jusqu'au camp 4, donc à 6h du sommet.
07:51Et c'est au camp 4 que nos guides ont décidé de faire demi-tour.
07:56Alors, pour être honnête, ça a été très frustrant
07:58parce qu'il y a des équipes qui sont parties
08:00et que j'étais avec d'autres clients
08:02qui n'ont pas voulu continuer.
08:04Donc, c'est pour ça que là, on repart cette année
08:08pour retenter le Denali, mais pas dans les mêmes conditions.
08:11Avec la visibilité sur les réseaux sociaux,
08:13je sais qu'il y a quand même beaucoup de gens
08:15à qui ça donne envie de faire des choses.
08:19Et je sais qu'il y a aussi beaucoup de personnes
08:21qui ont vécu l'échec
08:22et qui n'ont pas forcément toujours réussi
08:24tout ce qu'ils ont tenté dans leur vie.
08:26Et finalement, je trouve que c'est aussi un bon exemple
08:29de montrer aux gens que même ceux
08:34qui sont sur les réseaux sociaux,
08:36ils vivent aussi des échecs.
08:38Et que c'est pas parce qu'on pense réussir
08:40qu'on réussit à tous les coups.
08:42Parfois, on va lancer une entreprise,
08:44elle va pas fonctionner.
08:46On va vouloir contacter une personne,
08:48elle va pas forcément nous répondre.
08:50Enfin, voilà, il y a plein d'aspects de la vie
08:52qui font que ça ne va pas forcément
08:54toujours dans le sens qu'on l'imaginait.
08:56Et c'est pas grave, c'est OK.
08:58Et c'est peut-être juste qu'il y avait une raison
09:00pour laquelle ça s'est pas passé à ce moment-là.
09:02Le Mont-Blanc, on l'a filmé.
09:04Le reportage du Mont-Blanc,
09:06il est sorti l'année dernière.
09:08Le 27 février dernier à Strasbourg,
09:10à la date d'anniversaire de mon papa.
09:12Il y a eu un grand succès.
09:14Il y avait plus de 450 personnes
09:16qui sont venues voir notre film.
09:18Donc l'objectif, c'est que chaque année,
09:20on sorte un film sur le sommet qu'on a fait
09:22pendant l'année.
09:24Donc là, le prochain film qui va sortir,
09:26c'est sur la Concagua, le plus haut sommet
09:28d'Amérique du Sud.
09:30Il sortira à nouveau le 27 février à Strasbourg,
09:32donc à l'UGC Strasbourg.
09:34En fait, on a décidé de le sortir à Lyon aussi.
09:36C'est le 14 mars.
09:38Et également à Paris, au Grand Rex, le 21 mars.
09:40Au niveau de l'association, l'objectif,
09:42c'est qu'on puisse accompagner toujours plus d'enfants
09:44qui sont dans cette situation,
09:46donc qui ont un parent atteint de cancer
09:48ou qui ont perdu un parent.
09:50Alors si vous connaissez quelqu'un qui est dans cette situation,
09:52ou une famille,
09:54n'hésitez pas à nous contacter
09:56sur les réseaux sociaux,
09:58donc sur Instagram, sur TikTok, sur Facebook.
10:00Donc 7 sommets contre la maladie.
10:02Et ensuite, le gros projet pour les ascensions,
10:04ça va être de réaliser à nouveau
10:06le Denali en Alaska en juin prochain.
10:08Donc tout sera sur nos réseaux sociaux.
10:10N'hésitez pas à suivre
10:12et à donner de la force pour,
10:14j'espère, je croise les doigts pour que cette année,
10:16ça soit la bonne.
10:18Et puis après, au niveau des projets pour les enfants,
10:20on a eu le plaisir d'accueillir Sébastien Loeb
10:22en parrain de l'association il y a quelques semaines.
10:24On a également Mehdi Zidane,
10:26donc footballeur,
10:28et Fabrice Amédéo
10:30pour la voile,
10:32et plein d'autres
10:34ambassadeurs, mais voilà,
10:36qui ont proposé l'année dernière des beaux événements
10:38qui nous en reproposeront cette année.
10:40Aussi, pour les personnes
10:42qui n'ont pas forcément
10:44de temps à consacrer, mais qui font peut-être
10:46de la course à pied ou du trail,
10:48on a des t-shirts de l'association,
10:50celui que je porte sur moi actuellement.
10:52On a plusieurs types de
10:54t-shirts et l'objectif,
10:56c'est de courir avec les t-shirts
10:58de l'association, de pouvoir essayer
11:00éventuellement de parler
11:02à la fin de la course du combat
11:04que l'on mène pour les enfants,
11:06pour pouvoir en accompagner
11:08toujours plus.
11:10On a différents groupes WhatsApp de course
11:12à pied aussi, pour avoir tout le planning
11:14des courses auxquelles on participe. On est une trentaine
11:16à Strasbourg, on espère que
11:18le reste de la France suivra
11:20aussi cette action-là, pour les personnes
11:22qui ne sont pas forcément malades, mais qui ont
11:24quand même envie de courir pour la bonne
11:26cause, il ne faut pas hésiter.
11:28Pour terminer, j'ai juste envie de dire
11:30croyez en vous,
11:32croyez en vos rêves
11:34et si vous sentez qu'au fond
11:36de vous, c'est vers ça que vous devez vous tourner,
11:38allez-y, foncez,
11:40parce que tout
11:42est possible dans la vie. Si on m'avait
11:44dit il y a trois ans que j'allais gravir
11:46des sommets et créer
11:48une association, je n'y aurais jamais cru et pourtant
11:50aujourd'hui, ça me semble
11:52évident
11:54de faire ça,
11:56d'aider les gens au quotidien
11:58et de donner de mon temps
12:00et c'est ça qui me rend heureuse,
12:02c'est ça qui fait
12:04que j'ai envie de me lever le matin
12:06et je me sens hyper épanouie et hyper
12:08reconnaissante d'apporter
12:10quelque chose aux autres. Aujourd'hui,
12:12l'association, en deux ans, a accompagné
12:14une centaine d'enfants, on a une cinquantaine
12:16de bénévoles, on est principalement
12:18à Strasbourg, mais avec
12:20la visibilité des réseaux sociaux
12:22et le partage de beaucoup de
12:24personnalités, on a pu créer un pôle
12:26à Lyon, un pôle à Lille,
12:28un pôle à Paris et on est en train de se développer
12:30dans le sud de la France et dans le sud-ouest.
12:32Pour le moment, on est en collaboration avec trois hôpitaux
12:34en France, donc à Strasbourg, c'est l'ICANS,
12:36donc que les centres de
12:38cancérologie, à Lyon,
12:40c'est le centre Léon Bérard et à Lille,
12:42c'est le centre Oscar Lambret
12:44et l'objectif dans les années à venir,
12:46c'est qu'on soit présent
12:48dans tous les hôpitaux liés au cancer,
12:50donc il y en a 20 en France et qu'on ait
12:52des bénévoles, des responsables de pôles
12:54dans chaque ville.

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