Abandonnée à la naissance, elle a retrouvé sa génitrice

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Découvrez l'histoire touchante de Ioana, née en Roumanie et adoptée par une famille française à l'âge de six ans et demi. Elle nous décrit son enfance dans un orphelinat roumain jusqu'à sa vie actuelle, explorant ses racines et les impacts de son adoption. Ioana partage ses sentiments complexes envers sa mère biologique et ses efforts pour établir un contact, tout en abordant les défis émotionnels et identitaires rencontrés en grandissant entre deux cultures.  Suivez O-Rigines le nouveau média qui s’intéresse à l’histoire des histoires.  Podcast : bit.ly/Origines_podcast  Youtube : https://www.youtube.com/@originesmedia  Instagram : https://www.instagram.com/origines.media  Twitter : https://twitter.com/Originesmedia  TikTok : https://www.tiktok.com/@originesmedia

Transcript

00:00J'ai pris contact avec ma mère biologique.

00:01Alors, dans un premier temps, voilà, je lui ai demandé un petit peu des renseignements,

00:06savoir si elle avait mis au monde une petite fille en 93,

00:09que peut-être ça pouvait être ma génitrice.

00:11Je lui ai posé quelques questions auxquelles elle n'a pas répondu.

00:14Peu de temps après, elle m'a bloquée sur les réseaux sociaux.

00:17Je suis née en Roumanie, à Vladimirescu.

00:20J'ai été placée à l'orphelinat dès le début.

00:23L'orphelinat roumain, c'est un petit peu comme on peut voir dans certains médias,

00:28c'est pas très très chaleureux, de ce qu'on peut voir sur les photos.

00:31J'ai pu y retourner l'année dernière,

00:34et j'ai pu voir justement à quoi ressemblait l'orphelinat quand j'y étais placée petite.

00:38Ça fait un petit peu froid dans le dos,

00:39donc je remercie ma mémoire de ne pas s'en souvenir finalement.

00:43Je ne sais pas réellement au niveau de l'histoire qu'on m'a racontée,

00:47à quel âge je suis arrivée.

00:49Dans cette famille d'accueil, c'est assez flou.

00:51Moi, je pensais y être arrivée avant 3 ans,

00:54donc peut-être que ça correspond un petit peu.

00:56Et finalement, j'y suis restée jusqu'à mes 6 ans et demi.

00:58Pour moi, c'était comme ma famille, j'ai été accueillie avec amour, bienveillance,

01:03incroyable la place qu'ils m'ont laissée au sein de leur famille.

01:06J'étais vraiment comme le troisième enfant finalement.

01:08Pour moi, c'est une deuxième famille, mes deuxièmes parents finalement.

01:11La relation et la discussion étaient claires dès le départ,

01:16et je pense qu'ils ont bien fait finalement d'être au clair avec mon histoire personnelle,

01:21pourquoi j'étais là, que ma génitrice m'avait abandonnée,

01:23qu'elle m'avait eue très jeune, donc à 15 ans,

01:25qu'elle avait été mise à la porte par sa propre famille,

01:28qu'elle n'avait pas pu me garder étant une jeune femme sans travail,

01:33forcément à 15 ans c'est compliqué, sans domicile fixe, etc.

01:36Dans un premier temps, je n'en ai jamais voulu à ma génitrice.

01:39J'ai toujours eu cette manière de penser qu'elle m'avait laissé une seconde chance,

01:45et elle m'avait offert une nouvelle vie,

01:47la possibilité de pouvoir avoir une vie meilleure que ce qu'elle aurait pu m'offrir.

01:51Finalement, c'était courageux et aimant de sa part,

01:54de se dire, je ne garde pas cette petite fille que je vais peut-être mettre en danger,

01:58du fait de mon jeune âge, de ma manière de vivre,

02:02et du coup, je ne lui en ai jamais voulu, dans un premier temps.

02:05Après, ça a un petit peu changé ma perception au fil des années,

02:08que j'ai découvert plus de choses.

02:10J'ai eu certaines réponses qui m'ont un petit peu refroidie concernant mon géniteur,

02:13d'où ma naissance finalement, qui n'a pas été d'amour et d'eau fraîche.

02:17Je me souviens d'un jour, j'étais dans ma chambre en train de jouer,

02:20et ma maman, elle me dit, si tu veux, je te donnerai un jour ton dossier d'adoption.

02:25Et plus tard, j'étais adolescente, et ma maman arrive dans ma chambre,

02:28elle me donne mon dossier d'adoption.

02:29On le lit ensemble, on regarde ensemble, ça n'a jamais été un sujet tabou.

02:33Elle m'avait fait une liste, en me disant, voilà,

02:35j'ai entamé des recherches pour toi, si un jour tu veux.

02:37J'ai cherché ta génitrice, avec nom, prénom,

02:40à peu près à tel endroit par rapport à ton lieu de naissance,

02:43par rapport aux informations qu'on avait sur le dossier.

02:45Il y a 7 ans, j'ai pris contact avec ma mère biologique.

02:48Alors, dans un premier temps, je lui ai demandé un petit peu des renseignements,

02:51savoir si elle avait mis au monde une petite fille en 93,

02:55que peut-être ça pouvait être ma génitrice.

02:57Je lui ai posé quelques questions auxquelles elle n'a pas répondu.

03:00Peu de temps après, elle m'a bloquée sur les réseaux sociaux.

03:03Je ne savais pas pourquoi, donc j'en ai fait part à ma famille actuelle,

03:07mes doutes, mes questions de manque.

03:08On ne s'est pas plus posé de questions que ça,

03:11on a un petit peu cherché sur Internet.

03:13Honnêtement, dans un premier temps, j'étais un petit peu déçue.

03:18Parce qu'il n'y a aucune ressemblance physique, aucune.

03:20Elle est très blanche de peau, elle a les yeux bleus,

03:22les cheveux très, très, très noirs,

03:24elle est de corpulence un petit peu forte.

03:27Je ne me revois pas du tout dans cette génitrice.

03:29Moi, pour moi, ma maman, c'est ma maman actuelle.

03:32Je suis sa fille.

03:33Notre trait physique, notre aspect, notre ressemblance, c'est ma maman.

03:38Alors que ma génitrice, c'est l'enveloppe qui m'a mise au monde.

03:42On a appelé en visio notre génitrice.

03:45Ouh là, moi, du coup, j'ai pu poser les questions que je voulais

03:48par Google Traduction et ma petite sœur communiquait.

03:52J'ai pu avoir quelques informations.

03:53Elle a pu voir en visio ma fille.

03:55C'était très bizarre, je me sentais...

03:58comme si finalement, je posais des questions

04:00à quelqu'un qui pouvait m'apporter des réponses,

04:03mais sans émotions et sans attache, sans affect.

04:07Je n'avais aucun ressenti.

04:09Je n'étais même pas triste, je n'étais pas en colère.

04:12J'avais l'impression d'être vide.

04:14C'était très étrange comme sensation.

04:16C'est une interview, quoi.

04:17J'ai interviewé une personne qui pouvait me donner des réponses sur ma vie.

04:20Je n'ai même pas eu envie d'entretenir ce lien-là, en fait.

04:22C'est tellement vide au niveau des échanges.

04:25Elle a apporté mes réponses, mais elle peut très bien me dire ce qu'elle a envie.

04:29Voilà, je lui ai demandé si c'était ma génitrice.

04:30Donc elle, elle me dit oui.

04:31Mais j'ai mes doutes.

04:33C'est pourquoi on a demandé mon dossier en Roumanie.

04:37Parce qu'il y a plein d'éléments qui ne coordonnent pas.

04:40Donc elle me dit qu'elle m'a mise au monde dans une ferme

04:43et que par la suite, elle m'a emmenée à l'orphelinat

04:46avec une vieille dame qui se trouvait là, qui l'accompagnait.

04:49Elle dit aussi que mon géniteur n'était pas un homme bien.

04:52J'évite de rentrer dans les détails

04:55parce qu'on sait tous que c'est quelqu'un de pas convenable.

04:59Avec une femme, en tout cas.

05:00Et après, elle m'a placée à l'orphelinat.

05:01De ce qu'elle peut dire, c'est qu'on est six.

05:04Les six enfants.

05:05Moi, elle m'a eue à 15 ans avec ce géniteur.

05:08Par la suite, elle a eu une autre petite fille un an et demi après.

05:11Elle a encore eu une autre petite fille.

05:13Après, elle a eu un garçon, on sait pas trop.

05:16Après, elle a eu encore un autre garçon, une dernière fille

05:18qu'elle a appelée comme moi.

05:20Et c'est là où c'est pas passé.

05:24C'est comme si moi, j'avais un autre enfant

05:26et je donnais l'identité de ma fille actuelle.

05:28C'est...

05:29C'est pas possible.

05:30Tu prends l'identité de quelqu'un,

05:31c'est comme si la première personne n'avait pas existé.

05:33C'est pas très convenable comme explication.

05:36Est-ce qu'il y a de la vérité ?

05:37Est-ce qu'il y a du mensonge ?

05:39L'essentiel est de retenir que j'ai une meilleure vie ici.

05:43Et que je suis très très contente d'avoir la vie que j'ai aujourd'hui.

05:45Et que malheureusement, j'aurais pu peut-être avoir une vie très très complexe

05:51si j'étais restée avec elle.

05:53Parce que finalement, je la remercie de ne pas m'avoir regardée avec elle.

05:56Je vois que c'est quelqu'un de fragile, sans doute.

05:59Elle a fait sûrement ce qu'elle a pu.

06:00Dans ce qu'elle a fait, elle nous a donné la chance

06:03avec du coup ma deuxième petite sœur dans l'ordre chronologique,

06:07d'avoir la vie qu'on a aujourd'hui.

06:08Et je suis pas sûre qu'on aurait eu cette vie-là si on était resté avec elle.

06:11Donc finalement, elle a agi de manière intelligente.

06:15Et peut-être en quelque sorte, elle nous a protégées.

06:17Quand on parle de troubles abandonniques, par exemple.

06:19Aujourd'hui, je sais que je suis une dépendante affective.

06:23C'est-à-dire que j'aime qu'il y ait du monde autour de moi.

06:25J'aime sentir mes amis autour de moi.

06:28Lors de mes relations, je m'engage très vite dans les relations.

06:32Parce que je veux que ça marche.

06:33Parce que je veux fonder une famille.

06:34Parce que je veux me marier.

06:36Parce que je veux la famille parfaite qu'on s'imagine et qu'on idéalise.

06:39Sauf que ça marche pas comme ça la vie.

06:41Et peut-être par le fait d'être toujours à la recherche de quelqu'un

06:46qui m'apportera l'amour, on va dire, un petit peu bancal que j'ai eu quand j'étais petite.

06:51Et le fait d'avoir été trimballée de gauche à droite.

06:53C'est finalement peut-être l'amour que je cherche chez quelqu'un.

06:55Et on peut pas demander à un homme de répondre à cet amour-là.

06:59Donc aujourd'hui, j'ai vu plusieurs psychologues.

07:02J'ai fait un gros travail sur moi-même.

07:04Donc aujourd'hui, ça va beaucoup mieux.

07:05Mais j'ai eu des périodes très très compliquées.

07:08J'allais pas forcément toujours vers les bonnes personnes.

07:10Parce que je voulais à tout prix avoir quelqu'un dans ma vie.

07:12Et je voulais que quelqu'un m'apporte de l'amour.

07:14Je voulais que quelqu'un m'apporte de la tendresse.

07:15Je voulais que quelqu'un soit là pour moi.

07:18J'avais très très peur qu'on m'abandonne.

07:19Donc on est capable d'accepter tout et rien par peur qu'on nous laisse tomber.

07:24Par peur de se retrouver seule.

07:25Par peur de devoir à nouveau recommencer.

07:27Quand on est un enfant adopté, en tout cas beaucoup d'enfants adoptés que j'ai côtoyés

07:33ou d'autres personnes de mon entourage sont dans cette carence affective.

07:38C'est-à-dire qu'on attend beaucoup des autres.

07:40Mais des fois quand on a, on fait en sorte de tout perdre.

07:42Parce que finalement c'est ce qu'on a connu.

07:44C'est un mécanisme très compliqué.

07:45Des fois on en a conscience, des fois on en a pas conscience.

07:48C'est compliqué d'expliquer à quelqu'un que des fois on va faire des choses

07:51complètement dingues ou complètement folles

07:53pour perdre la personne qu'on a en face de nous alors que finalement on a tendu qu'une chose c'est qu'elle nous aime.

07:57Mais parce que finalement on arrive mieux à gérer les émotions de perte que d'amour.

08:01C'est... très complexe.

08:03Même pour vous l'expliquer, heureusement que finalement j'ai eu réponse à beaucoup de choses à l'intérieur de moi

08:09par mon métier finalement aussi.

08:10Et des fois on me dit

08:11« Oui mais t'es éducatrice spécialisée pour te réparer. »

08:14Non non, je suis très réparée, tout va bien dans ma vie.

08:17J'ai la tête sur les épaules, je sais qui je suis, j'ai aucun problème avec mon histoire.

08:21J'aime les enfants que j'accompagne au quotidien.

08:23Et c'est très intéressant finalement parce que des fois les enfants ils vont me dire

08:27« Mais Yoana, de toute façon tu sais pas, est-ce qu'on a connu nous ? »

08:31Bah si.

08:31Alors j'ai pas été placée en foyer.

08:33Mais en fait toutes les carences que vous avez, j'en ai aussi.

08:36J'en ai eu aussi.

08:37Aujourd'hui je suis adulte, j'en ai beaucoup moins.

08:39Et j'apprends à les gérer, j'apprends à les appréhender, j'apprends à les communiquer.

08:43Donc forcément je vais pas avoir le même comportement qu'un enfant a quand je travaille avec lui.

08:48Mais ce qui est problématique c'est que je peux pas lui dire.

08:49Et c'est dommage, ça m'a souvent posé question.

08:52Aujourd'hui je fais cette vidéo et peut-être qu'il y aura des enfants que j'ai côtoyés dans mon travail

08:57qui vont être étonnés en disant « Ah mais d'accord, je savais pas. »

09:00Et finalement c'est ça.

09:01La complexité de notre travail c'est que des fois on peut pas échanger sur qui nous sommes.

09:05Et c'est dommage parce que finalement, aujourd'hui je sais qui je suis,

09:08c'est par quoi je suis passée que je suis qui je suis.

09:11Et finalement les enfants que j'accompagne, si je leur montre par quoi je suis passée,

09:16ça va rentrer dans les détails, parce qu'on n'a pas besoin de rentrer dans les détails.

09:19Mais peut-être que ça va leur dire « Ah mais attends, mais elle, elle y est arrivée. »

09:22Alors moi aussi je peux y arriver, parce que finalement eux ils ont encore leurs parents.

09:25Alors bon, des fois, bien ou à mal.

09:27Chacun de nous a une histoire à raconter.

09:29Que ce soit positif, que ce soit négatif.

09:31Aujourd'hui dans notre monde actuel, dans notre société actuelle,

09:34on est tous passés par des problématiques qui nous ont traumatisés,

09:37qui ont fait de nous ce qu'on est aujourd'hui.

09:39Alors après à nous de l'accepter ou de pas l'accepter.

09:42Mais finalement j'aurais aimé, à certains moments de mon travail,

09:47pouvoir communiquer mon expérience avec les jeunes.

09:49Pour leur faire comprendre que c'est pas les seuls.

09:51Le fait d'avoir été adoptée grande, on peut pas dire qu'on efface notre mémoire parce que c'est pas vrai.

09:57Forcément il y a des automatismes qu'on garde quand on est petite.

10:01Et je pense à des automatismes qu'on a dans nos gènes.

10:04Il y a des choses peut-être dans l'incompréhension.

10:06Je regrette que le suivi n'ait pas été un peu plus poussé aussi.

10:09C'est-à-dire qu'on m'a placée sans me demander mon avis.

10:12Heureusement je suis tombée dans une très bonne famille,

10:14mais malheureusement ce n'est pas le cas tout le temps.

10:16Les gens qui se sont occupés de mon adoption sont venus me voir.

10:19Je ne saurais plus exactement les dates à laquelle ils sont venus et combien de fois par an.

10:24Mais je ne me souviens pas les avoir vues beaucoup de fois.

10:27Et je me dis, il n'y a pas de suivi psy.

10:30Et sûrement que je n'avais pas besoin à l'époque.

10:31Mais notamment, l'adoption ça reste un traumatisme.

10:34Donc on te prend d'un endroit, t'as une petite poupée, on te repose à un endroit.

10:39On te dit tu resteras bien sage.

10:40Moi j'ai le souvenir que j'étais une enfant assez sage, très dynamique.

10:45Mais je n'ai pas le souvenir d'avoir fait énormément de bêtises.

10:47Parce que dans ma tête je me souviens me dire,

10:49si je fais des bêtises peut-être qu'on va me renvoyer.

10:51On va me renvoyer mais où ? Je ne sais pas, dans quel pays ?

10:54Dans une autre famille ? Est-ce qu'ils vont me garder pour toujours ?

10:56Et dans ma tête je me suis dit, tu n'as pas le droit de faire des bêtises.

10:59Et ça c'est quelque chose que je me souviens, j'ai dit à mes parents plus grandes,

11:02ils m'avaient dit mais non, tu seras toujours notre enfant.

11:05Parce que maintenant tu n'es plus pupille de l'état, tu es notre enfant.

11:09Tu ne pourras plus partir ailleurs, même si tu fais des bêtises.

11:11J'ai eu des moments difficiles, je pense comme je disais tout à l'heure,

11:14dans l'incompréhension d'une vie antérieure.

11:17C'est-à-dire que parfois j'avais l'impression qu'on ne comprenait pas que j'avais un passé.

11:21Qu'on ne comprenait pas que je n'ai peut-être pas les mêmes envies,

11:24la même manière de voir les choses, les mêmes perceptions de la vie,

11:28le même recul.

11:30J'avais l'impression un petit peu d'être à côté finalement de ce qu'on attendait de moi.

11:33Il a fallu que je défende mes points de vue.

11:36Bah non, moi je pense comme ça, parce que ça, parce que j'ai vécu telle ou telle chose.

11:41Et des fois on passe notre temps à se justifier alors qu'on est comme ça.

11:45Et ce n'est pas grave si on est différent, ce n'est pas grave si on ne pense pas la même chose,

11:48ce n'est pas grave si on ne s'habille pas pareil.

11:52Donc je pense que c'est surtout l'incompréhension et quand j'étais adolescente,

11:56je n'ai pas fait vraiment de crise d'adolescence.

11:58Il n'y avait pas de cri, il n'y avait pas de côté rebelle.

12:03Mais par contre j'étais assez mutique.

12:05Je parlais comme aujourd'hui parce que je suis une pipelette depuis de nombreuses années.

12:10Dès que mes parents par exemple rentraient dans des sujets un petit peu trop sérieux qui me concernaient,

12:14par exemple je n'avais pas fait quelque chose comme il faut,

12:16ou à l'école ça ne se passait pas forcément bien, je me mettais à pleurer, je ne répondais plus.

12:20Même si je suis arrivée dans une famille aimante où je n'ai jamais manqué de rien,

12:25où tout se passe bien, forcément il y a eu des moments difficiles, plus que d'autres.

12:28C'est obligé, mais comme dans une famille lambda j'ai envie de dire.

12:31J'ai envie en fait que les gens se reconnaissent à travers ce que je raconte.

12:34J'ai envie que les gens se disent qu'elle s'en est sortie,

12:37qu'elle est arrivée à être au clair avec elle-même, à être au clair avec son histoire.

12:41On dit souvent que quand on n'a pas toutes les pièces de son histoire,

12:43des fois on a du mal à créer sa propre vie, sa propre histoire.

12:47Moi je ne suis pas forcément d'accord avec ça.

12:49Alors oui, il me manque certaines informations et peut-être qu'il y a des choses dans ma manière d'être,

12:54qui font que oui, ce n'est pas toujours parfait.

12:57Même si aujourd'hui je vais bien, à un moment donné ça n'a pas été facile et il faut en prendre conscience.

13:03Il faut accepter qui on est pour pouvoir devenir qui on veut.

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