Dans cette vidéo poignante, Mélissa partage avec courage son histoire de survie face à la violence domestique. Après une relation destructrice marquée par l'isolement, la manipulation et l'abus physique et émotionnel, elle trouve la force de s'échapper. Malgré les défis, elle reconstruit sa vie grâce à l'art, la musique et finalement, une nouvelle relation basée sur la compréhension et le respect mutuel.
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AmusantTranscription
00:00Et là, il m'a dit « Ok, tu veux que j'arrête ? »
00:01J'ai dit « Ouais, je veux que t'arrêtes, je ne peux plus, je suis fatiguée. »
00:05Il m'a dit « Si tu veux que j'arrête, tu vas faire ce que je te dis,
00:08tu vas te mettre à genoux et tu vas faire la chienne. »
00:09Au début, je lui ai dit « Non, je ne ferai pas ça. »
00:11Et il m'a attrapé par la tête, il m'a dit « Si, tu vas le faire,
00:13parce que sinon, je ne vais pas arrêter.
00:14Donc, tu vas fermer ta gueule et tu vas faire la chienne par terre.
00:17Tu vas faire comme on m'a fait, tu vas faire la chienne. »
00:20Donc, il a fallu que je me mette à quatre pattes
00:21et que je fasse, que j'abois comme un chien.
00:24Ça a commencé à cette époque-là.
00:26J'étais dans une émotion psychologique assez délicate
00:29parce que mon ex venait de se suicider.
00:31Donc, on était assez proches et j'avais eu le téléphone la veille.
00:35On s'était un peu pris la tête.
00:36Le lendemain, j'apprenais qu'il était mort.
00:40Donc, c'était un choc assez violent, on va dire, pour moi.
00:45J'avais une vingtaine d'années, 21-22 ans
00:47et c'était extrêmement violent mentalement, psychologiquement.
00:51Quelques mois se passent et je rencontre une personne qui tout roule.
00:55Donc, un homme plus vieux que moi, un peu plus vieux que moi.
00:58Il était bien sous son rapport.
01:00Il était beau, gentil, un peu plus vieux.
01:03Good job.
01:03Tout avait l'air de coller sur le papier.
01:05Donc, au démarrage, tout allait très bien.
01:08Et puis, à un moment, je me sens bien, je me sens importante.
01:12J'ai l'impression de me reconstruire, de vivre des choses bien.
01:17J'ai l'impression que la roue, elle tourne pour moi
01:19et qu'après tout ça, je vais pouvoir aller de l'avant.
01:22Quelques mois passent et on emménage assez rapidement ensemble.
01:24Là où ça a commencé un peu à devenir compliqué,
01:28c'est ce fameux soir où je prends ma première gifle dans le visage.
01:35En fait, j'ai un ami avec qui je parlais beaucoup de musique,
01:38avec qui je partageais, avec quelqu'un que j'aimais beaucoup,
01:41qui était dans mon entourage, avec qui on partageait la musique électronique.
01:45On était assez amis et donc, visiblement,
01:48la personne avec qui j'étais a jugé que je lui mentais,
01:52que la relation n'était pas que de l'amitié.
01:54Là, je comprends que ça va être compliqué.
01:57Je comprends que mon choix d'être avec lui va être compliqué,
02:00mais je n'ai pas le choix.
02:01Je suis là et je ne sais pas comment faire, en fait,
02:04parce que je ne m'y attendais pas du tout.
02:05C'est que déjà, j'habitais, là où j'ai emménagé avec lui,
02:08c'était une heure de là où étaient mes amis, ma famille, etc.
02:13Donc, j'étais assez isolée.
02:14Je suis dans un endroit où je ne me sens pas forcément bien.
02:17Je me sens en danger.
02:19Je commence à découvrir.
02:20J'ai affaire à une personne qui est très tourmentée,
02:23qui boit beaucoup aussi, qui est très écorchée.
02:29Quelqu'un où on va toujours me dire que je ne suis pas assez bien.
02:33Je ne suis pas assez, physiquement, assez bien.
02:38C'est-à-dire que je suis trop grande.
02:40Je suis trop grosse.
02:42Je suis trop brune.
02:44Je suis trop tout, en fait.
02:45Et donc, à ce moment-là, je commence à me réfugier un peu à l'intérieur de moi.
02:51Moi, je me réfugie beaucoup dans la musique, dans l'art.
02:54J'écris des morceaux, pour moi, en fait, pour me soulager.
03:00Parfois, il y a des amis qui viennent à la maison.
03:03On me demande, j'ai un piano, on me demande de jouer, etc.
03:05Je joue et à chaque fois, ce n'est jamais assez bien.
03:08J'ai l'impression que ce que je fais, en fait, ça dérange tout le temps.
03:11Comme si je ne dois pas exister, en fait.
03:13On doit enlever toute ma personnalité.
03:15Je peins des toiles, on les cache, on les casse.
03:17Et je découvre une personne à laquelle je n'ai pas eu affaire au démarrage.
03:22Donc, il devient jaloux de mes émotions, d'une personne qui est morte, qui n'existe plus.
03:26Et donc, lui, il continue sa vie.
03:28Donc, il va travailler, il va au sport.
03:30Un week-end, il est sorti.
03:32Comme tous les week-ends, il est rentré.
03:33Donc, il est sorti avec ses amis et d'autres femmes, évidemment.
03:35Moi, je n'avais jamais le droit d'aller avec lui dans ses soirées,
03:38dans les pubs, dans les boîtes de nuit, etc.
03:40Et donc, un soir, il rentre complètement, complètement ivre.
03:44Moi, à ce moment-là, je commençais à vivre un peu dans la peur.
03:46Je vivais un peu dans la peur et dans l'angoisse,
03:48parce que j'avais toujours l'impression que tout ce que je faisais n'était jamais assez bien,
03:52parce qu'il y avait toujours des reproches.
03:53Donc, il rentre à 4-5 heures du matin.
03:55Je faisais semblant de dormir, parce qu'à chaque fois, je voulais être plutôt tranquille.
03:58Et il rentre.
03:59Donc, évidemment, il fait tout tomber dans la maison.
04:01Énormément de bruit, etc.
04:02Tout s'enchaîne.
04:04Et donc, il vient se coucher.
04:06Et évidemment, il pense que je dors, mais il me réveille.
04:10Et il me demande du sexe, en fait.
04:15Et évidemment, avec tout ce qui se passe,
04:17la vie que je mène avec lui, les gifles que je prends,
04:20les étranglements, les coups,
04:23évidemment, je n'ai plus envie de ça.
04:25Donc, je lui réponds que je ne veux pas.
04:27Il insiste.
04:28Donc, je me lève, je le pousse en me disant non, je ne veux pas.
04:31Et là, il me gifle par ouvert de main en me disant de toute façon, c'est comme ça.
04:35Mon ex, elle, elle pliait.
04:36Donc, toi aussi, tu vas plier, quoi.
04:38Donc, il y a des fois où...
04:43qu'il voyait noir, en fait.
04:44Il voulait complètement tout contrôler, tout maîtriser, me maîtriser.
04:48Et donc, je faisais pour être tranquille, quoi.
04:51Donc, je pliais.
04:52Et après, il est content, il avait ce qu'il avait, il dormait.
04:54Et le lendemain, quand je lui disais qu'il m'avait giflé, qu'il m'avait forcé, etc.
04:59Ce n'était pas vrai.
05:00C'était moi qui racontais des choses, que j'inventais des choses, en fait.
05:03Tout était faux.
05:04Donc, la vie continue comme ça parce que je ne sais pas comment faire.
05:08J'ai demandé de l'aide, j'ai demandé de voir...
05:12Voilà, de partir, de prendre un appartement.
05:14Je ne demandais pas d'aide ni à mes amis ni à ma famille puisque j'avais honte.
05:16J'étais isolée, je les voyais très peu.
05:18On porte la honte, en fait, quand c'est comme ça.
05:19Parce que déjà, on est une femme, donc ce qu'on va raconter, il va falloir forcément le justifier.
05:24On ne va pas nous croire, on va toujours dire qu'on en fait trop ou qu'on grossit les choses
05:28alors qu'on a tendance plus à les minimiser qu'à les grossir.
05:32Voilà, j'ai été tellement profondément brisée à l'intérieur de moi
05:35par ce que j'avais vécu déjà auparavant que je ne me sentais pas capable.
05:40J'avais peur du jugement, j'avais peur d'affronter les gens.
05:43Je n'avais pas forcément confiance en moi et j'avais peur qu'on ne me croie pas.
05:48Et comme tout allait bien au début et que tout était très, très bien
05:51et que quand on me disait alors comment ça se passe et tout,
05:54je disais super, tout va bien parce que c'était le cas.
05:57Je ne me voyais pas en fait revenir et dire, ah ben non, finalement, je me suis trompée.
06:02J'ai affaire à quelqu'un de narcissique, j'ai affaire à quelqu'un de méchant,
06:07j'ai affaire à quelqu'un de violent, quelqu'un qui me fracasse.
06:11Je ne me voyais pas dire ça.
06:12Donc, ce que j'ai fait, c'est que j'ai été demandée de l'aide à une assistance sociale,
06:16à des choses comme ça et on ne m'a jamais aidée en fait.
06:19Donc, tout doucement, j'ai élaboré un plan où j'avais préparé un petit sac
06:24que j'avais mis dans le coffre de ma voiture,
06:25un petit sac avec deux, trois vêtements, pas grand-chose, au cas où.
06:28Et en fait, je commençais à tout organiser comme ça en me disant, un jour, je vais partir,
06:32mais il faut que j'organise bien tout parce qu'à un moment, il va me rattraper.
06:35Parce qu'une fois, j'ai voulu m'installer et lui dire, écoute,
06:39je pense que notre relation, on s'est trompé.
06:41Je pense qu'on n'est pas fait pour être ensemble.
06:43Donc, idéalement, peut-être qu'on devrait prendre du temps et qu'on devrait peut-être se séparer.
06:47Donc, il me répond que oui, que j'ai raison, qu'en effet, je ne lui correspond pas,
06:51qu'il comprend que lui ne me correspond pas et que je sois déçue de la relation.
06:56Donc, il me laisse préparer une valise, je vais préparer une valise, je redescends.
07:01Et à ce moment-là, il m'avait séquestré dans la maison.
07:04Il avait fermé les portes, il avait pris les clés de ma voiture.
07:07Et là, il me regarde en me demandant où je vais et je lui dis, je m'en vais,
07:10je vais aller chez ma mère et on fait un petit break et on en parle en deux semaines.
07:14Et là, il part en furie en me disant parce que t'as cru que t'allais partir.
07:16Ici, t'es à moi, t'es chez moi, t'es à moi, tu vas rester ici.
07:19Tu vas rester là.
07:20Il me prend ma valise, il la balance.
07:22Et là, il m'attrape par les cheveux et il me claque le visage à terre.
07:25Il me fait dévaler toutes les marges de la maison par les cheveux, en fait.
07:34Il me fait dévaler toutes les marges de la maison.
07:42Par les cheveux.
07:45Et là, il se met à me gifler, à m'insulter de tous les noms de putes,
07:50que si je suis comme ça, c'est à cause de lui.
07:52Il prend des choses dans la maison, il les lance, il expose une table.
07:57Enfin, ça part un peu dans tous les sens.
08:00Et donc, moi, je comprends que là, je ne vais pas pouvoir sortir de la maison
08:03parce que tout est fermé.
08:04Je ne sais pas où sont les clés de ma voiture.
08:06Je suis complètement pris au piège, je crois.
08:08Dans cet épisode-là, lui, son truc, c'était de m'étrangler, en fait.
08:13Il me giflait, il me poussait à terre, mais il ne me donnait jamais le poing.
08:16Et il aimait m'étrangler, en fait.
08:18Donc, ce jour-là, il s'est mis sur moi à m'étrangler, m'étrangler, m'étrangler
08:22jusqu'à temps que je ne puisse plus respirer et je me défendais.
08:24Ça partait dans des bagarres pas possibles, quoi.
08:25Et donc, le lendemain, c'était...
08:29C'était moi, en fait. C'était ma faute, c'était moi.
08:31Je n'étais pas assez bien, je le sentais méchant.
08:34Et après, il était gentil.
08:35C'était un peu une claque, un cadeau, quoi, en fait.
08:37C'était un peu ça.
08:38J'ai continué à vivre ces scènes-là.
08:39J'ai continué à me réfugier dans la musique pour me soulager, en fait,
08:42et puis pour me donner aussi la foi, quoi.
08:45Et tout doucement, j'ai organisé mon départ.
08:47Et parce que j'ai compris que de toute façon, je ne pourrais pas partir
08:50tranquillement par la porte.
08:51Ça, ce n'était pas possible.
08:52Un soir, de trop, je l'entends rentrer.
08:55Au même moment, moi, je descends pour prendre un verre d'eau dans la cuisine.
08:58Et là, il est sur les réseaux, sur des sites de rencontres,
09:02en train de parler avec d'autres femmes.
09:03De toute façon, je savais qu'il allait voir d'autres femmes.
09:05Il a été surpris que je le voie.
09:07Et là, il s'est senti mal.
09:08Il ne pouvait plus cacher, en fait, ce qu'il disait, quoi.
09:10Et là, il s'est mis à courir vers moi de toutes ses forces.
09:12Il m'a attrapé à la gorge, comme ça.
09:13Il m'a levé.
09:14Et là, il m'a jeté contre le mur.
09:17J'ai atterri dans la table en verre.
09:19Sur le coup, je me suis cassé le coude, en fait.
09:21J'ai un morceau du cou de l'os.
09:23Je me suis fêlé le coude.
09:24Donc, j'avais une douleur énorme.
09:26Je n'ai rien dit parce que je savais que s'il savait que j'avais mal,
09:28il allait en profiter pour me faire encore plus mal.
09:31Je me suis relevé et là, il s'est jeté sur moi.
09:34Il m'a plaqué au sol, mais d'une violence.
09:37Il s'est mis vraiment sur moi et il s'est mis à m'étrangler complètement.
09:41Et moi, je vivais ça.
09:43C'était pratiquement toutes les semaines.
09:44Donc, à un moment, vous êtes fatigué, quoi.
09:46On est fatigué, on perd du poids, on n'en peut plus.
09:50Et là, je me suis laissé, en fait.
09:51Je me suis laissé.
09:52D'habitude, je me défendais, je donnais des coups,
09:54mais là, je me suis complètement laissé aller, en fait.
09:56Parce que je n'avais plus la force.
09:57Je n'avais plus la force de me battre et je n'avais plus envie.
09:59Et j'en étais à un tel point mental,
10:02à un point psychologique tellement difficile et tellement brisé
10:05que pour moi, ça devenait plus facile de mourir.
10:08Clairement, c'était plus facile de mourir que de survivre à ça, en fait.
10:14Parce que je me sentais bloquée et je m'étais bloquée.
10:17Je me sentais seule, quoi.
10:19Et mon seul refuge, c'était faire de la musique.
10:22Et même ça, on me l'interdisait.
10:23Donc, je me cachais.
10:25Je me cachais.
10:26Et donc, il m'étrangle, il m'étrangle, il m'étrangle, il m'étrangle de toutes ses forces.
10:30Et je sens, cette fois-ci, c'est beaucoup plus fort, c'est beaucoup plus violent.
10:34Et là, je sens que ma respiration commence à s'arrêter.
10:37J'ouvre les yeux, je le regarde droit dans les yeux, dans la profondeur de ses yeux.
10:41Je vois toute sa haine, en fait, qu'il a envers moi,
10:46envers peut-être d'autres choses, mais en tout cas envers moi.
10:48Il m'étrangle de toutes ses forces.
10:49Il me dit, tu vas crever.
10:50Il me dit, là, aujourd'hui, tu vas crever parce que je ne peux plus voir ta gueule.
10:54Et il m'étrangle, il m'étrangle à un tel point que je décide, en fait, de me laisser partir.
10:57Et je le supplie d'arrêter, il ne veut pas.
10:59Et j'arrête, en fait.
11:00C'est-à-dire que là, je sens mon cœur qui ralentit.
11:03Je ne commence plus à sentir mon corps, je commence à sentir des engourdissements.
11:06Et là, je sens que je suis en train de partir, en fait.
11:09Et là, dans ma tête, je me dis, OK, donc je vais mourir comme ça, en fait.
11:12Et ce jour-là, voilà, j'avais 22 ans, j'avais toute la vie devant moi.
11:18Et je me dis, je vais mourir comme ça.
11:21Et là, je me sens partir, je me sens planer, en fait.
11:29Et là, d'un coup, je ne sais pas, j'accepte, en fait, le fait de pouvoir mourir.
11:36Et là, je ne sais pas ce qui se passe.
11:38J'ai, comment dire, j'ai comme si j'avais quelque chose d'invisible, en fait,
11:44qui vient à côté de moi et qui me pousse comme ça sur l'épaule.
11:48Et je sens vraiment quelqu'un qui me pousse sur l'épaule.
11:51Et j'entends quelque chose qui me dit, non, ce n'est pas maintenant, quoi.
11:55Et là, je ne sais pas, j'ai ouvert les yeux.
11:58J'ai épuisé toute la force qui me restait en moi.
12:01Et là, en fait, je l'ai attrapé et je lui ai mis un gros coup.
12:06Et j'ai réussi à le dégager d'au-dessus de moi.
12:11Et mon réflexe, en fait, ça a été de partir en courant.
12:13Mais malheureusement, je me suis encore mis dans une voie de garage
12:15parce qu'on avait une maison à étage.
12:16Et je suis montée là-haut, je me suis enfermée dans une chambre.
12:20Et donc, évidemment, il était deux fois plus énervé.
12:23Il m'a poursuivie dans cette chambre.
12:25Je ne voulais pas ouvrir la porte, j'étais cachée sous le lit.
12:27Ce n'était pas un problème pour lui, il a défoncé la porte.
12:31Et là, il m'a attrapée par les pieds, il m'a sortie de sous le lit.
12:33Et là, c'est parti encore une fois en bagarre.
12:36Il m'a rétranglé de nouveau, etc.
12:38Et je l'ai supplié encore une fois d'arrêter.
12:40Et là, il m'a dit, OK, tu veux que j'arrête ?
12:42J'ai dit, ouais, je veux que t'arrêtes, je ne peux plus, je suis fatiguée.
12:45Il m'a dit, si tu veux que j'arrête, tu vas faire ce que je te dis.
12:48Tu vas te mettre à genoux, puis tu vas faire la chienne.
12:50Au début, je lui ai dit, non, je ne ferai pas ça.
12:52Il m'a attrapée par la tête, il m'a dit, si tu vas le faire, sinon je ne vais pas arrêter.
12:55Donc, tu vas faire mettre ta gueule et tu vas faire la chienne par terre.
12:57Tu vas faire comme on m'a fait, tu vas faire la chienne.
13:00Donc, il a fallu que je me mette à quatre pattes et que je fasse,
13:03que j'abois comme un chien pour le satisfaire.
13:05Donc, je l'ai fait à plusieurs reprises, il a été content.
13:09Et après, il devait peut-être être en passe de boule d'alcool redescendée.
13:15Et après, il a décidé d'arrêter et il est allé se coucher dans notre chambre.
13:19Il s'allongeait sur le lit et moi, j'attendais caché, en fait, dans la chambre
13:22avec l'os du cou de cassé, le doigt de pied cassé, des étranglements, enfin...
13:28Et j'étais là, presque nue en short, nue pied avec une petite brassière.
13:31Et j'attendais, en fait, j'écoutais à sa respiration,
13:34qui s'endorme profondément pour pouvoir prendre des affaires et partir.
13:37Parce que cette fois-ci, je me suis dit, c'est le coup de trop.
13:39Et là, je ne pourrais pas faire autrement.
13:41J'avais caché un double des clés de ma voiture dans mes sous-vêtements.
13:45Et donc, je vais dans la chambre tout doucement et j'ai pris la clé que j'avais cachée
13:49et j'ai pris mon petit chien.
13:51Et donc, je suis partie avec ma voiture sans rien, pratiquement.
13:55Et j'ai dormi trois jours dans ma voiture, aérée un peu dans la ville
13:59parce que je ne savais pas trop...
14:01Je ne savais pas comment faire, je ne savais pas qui allait voir.
14:05Et à la fois, on est tellement conditionnés à que la méchance, ce soit nous.
14:08Je ne savais même pas si tout ça, ça s'était vraiment passé tellement
14:11j'étais sous état de choc, en fait.
14:13Et au bout de 2-3 jours, j'ai appelé ma mère et je lui ai dit, écoute,
14:17ça ne va pas trop, ne me pose pas de questions, je n'ai pas trop envie d'en parler,
14:20mais est-ce que je peux venir chez toi ?
14:22Définitivement, en fait, je peux venir.
14:23Elle m'a dit, ouais, OK, viens.
14:26C'était fini définitivement, j'ai tout laissé derrière moi et je...
14:31Je suis allée me réfugier chez ma mère, quoi.
14:33Donc, après ça, c'est un petit peu difficile parce que...
14:37Parce qu'en fait, on ressent un soulagement de ne plus...
14:42De ne plus vivre ça au quotidien.
14:44Et à la fois, il y a une telle souffrance à l'intérieur que c'est très compliqué, quoi.
14:50Donc, je fais abstraction.
14:52Mon cerveau fait abstraction.
14:54Je... Comme si c'était rien passé, en fait.
14:57Je décide, c'est même pas moi qui décide, je crois que c'est mon cerveau.
15:00Je fais complètement abstraction et je fais comme si c'était rien passé.
15:05Et je me dis, il faut que je parte.
15:06Il faut que je parte, je ne peux pas rester comme ça, ce n'est pas possible.
15:10On oublie et on fait autrement, quoi.
15:12Et en fait, je suis partie voyager.
15:13J'ai tout quitté, je suis partie voyager.
15:15Et puis, quand j'étais dans cette période de destruction
15:18où j'avais besoin justement d'alcool, d'antidépresseurs, etc.
15:22pour me soulager, ça pouvait m'arriver aussi de...
15:26Voilà, je faisais des rencontres et je pouvais consommer, entre guillemets,
15:29la personne, en fait, un homme.
15:30C'est-à-dire que pendant une semaine, deux semaines, ça allait.
15:33Et au bout de ça, je ne pouvais pas assumer aussi bien physiquement que sexuellement,
15:37que mentalement, c'était extrêmement compliqué pour moi.
15:40Parce qu'il fallait que je me livre, ça m'a ramenée trop à mes blessures.
15:43J'avais vraiment du mal à ce qu'on touche.
15:46Une main posée sur moi tout de suite, j'avais l'impression de devoir quelque chose.
15:49J'avais l'impression qu'il allait se passer quelque chose de mauvais ou de violent.
15:54Il a vraiment fallu réapprendre à s'accepter.
15:57Je ne me trouvais jamais assez bien, toujours trop grosse, toujours trop maigre,
16:01toujours trop... Il y avait toujours quelque chose.
16:03Pour moi, il y avait quelque chose de très toxique, en fait, dans la relation.
16:06Alors parfois, c'était juste quelqu'un de gentil et quelqu'un de bien.
16:09Mais je n'acceptais pas ça.
16:10C'est comme si j'avais besoin de me punir et que je ne méritais pas ça.
16:13J'avais besoin de me laver dix fois dans la même journée.
16:16Après, on développe des thôtes.
16:18Je me sentais sale, je me sentais pas aimée, je me sentais ne pas méritée.
16:24Donc, j'ai fini par ne plus du tout rester seule et ça m'allait très bien.
16:30Et un jour, dans tous ces voyages, dans toutes ces rencontres,
16:33dans toute cette vie de thérapie,
16:37j'ai rencontré une personne avec qui je partage ma vie aujourd'hui,
16:40mais surtout avec qui je partage la musique, avec qui on écrit des textes.
16:44Et comme je disais, moi, ce qui me permet aujourd'hui de pouvoir vivre avec quelqu'un,
16:49c'est parce que j'ai rencontré une personne qui avait subi
16:53et qui avait vécu des violences extrêmes comme moi.
16:56Et en fait, il m'a montré qu'une relation sexuelle, ça pouvait être des choses différentes,
17:01qu'une relation sexuelle, ce n'est pas forcément un acte de pénétration,
17:06que juste de se donner l'amour, déjà, c'est bien.
17:09Et en fait, j'ai pu guérir et évoluer comme ça petit à petit.
17:13C'est-à-dire qu'il a été très bienveillant sur le fait de ne pas m'offenser
17:18et de normaliser surtout la chose, en fait.
17:21C'est ça qui est important, c'est de normaliser la chose,
17:23parce que c'est pas facile, en fait, de porter ça.
17:25Et lui, ses douleurs, elles n'étaient pas faciles non plus à porter.
17:28Et en fait, on a trouvé un équilibre avec d'autres choses.
17:32Dans un couple, il ne réside pas qu'une relation sexuelle et partager une habitation.
17:37C'est un contrat d'âme, en fait.
17:39C'est un contrat d'âme, c'est partager ses souffrances, c'est partager ses blessures,
17:43c'est se comprendre, s'aider, s'accompagner.
17:45Et on peut doublement s'aimer aussi comme ça.
17:48Et je pense que le message, en tout cas la conclusion de tout ça,
17:53c'est qu'il ne faut pas avoir peur du jugement, en fait.
17:57Il ne faut pas s'en servir, en fait, pour se donner une excuse
18:01et broyer du noir, être dans la noirceur, même si c'est une facilité parce que je l'ai fait.
18:06Mais ce qui est très important, c'est d'essayer au maximum d'en faire une force
18:09pour pouvoir aller plus loin et pour pouvoir, nous, après ensuite aussi,
18:12aider les gens et se trouver soi humainement et trouver ce pourquoi on est venus sur Terre.
18:17Et même si c'est des souffrances extrêmes,
18:19c'est important de continuer de croire en soi parce que dans la vie,
18:22n'importe quel chemin qu'on prend, on arrive toujours à un résultat positif.
18:28Donc, c'est vraiment important d'en faire une force et de croire en son étoile.