• il y a 2 mois
Avec Clémentine Autain, députée NFP/Écologiste de Seine-Saint-Denis

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-09-02##

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News
Transcription
00:00Il est 8h35, vous êtes sur Sud Radio, notre invité politique ce matin, Clémentine Autain, député NFP, Nouveau Front Populaire, 11e circonscription de Seine-Saint-Denis, Sevran, Tremblay-en-France et Ville-Pinte, bonjour !
00:19Bonjour !
00:20Merci d'être avec nous, député NFP, mais vous siégez dans le groupe écologiste, on est bien d'accord ?
00:28Ecologiste et social, nouveau groupe avec mes camarades qui avons été exclus de La France Insoumise et ce que je regrette.
00:37Oui, ça je reviendrai sur La France Insoumise dans un instant, mais je voudrais, avant de commencer à parler de La France Insoumise et notamment de sa proposition de destitution d'Emmanuel Macron, Clémentine Autain,
00:49vous parlez de ce résultat de notre balise IFOP fiduciale pour Sud Radio qui nous dit quoi en cette rentrée, l'état d'esprit des français à la rentrée, qui nous dit que les français ont meilleur moral.
01:0340% des français sont optimistes, 60% pessimistes, meilleur moral qu'avant l'été, pourquoi selon vous ?
01:09Déjà les vacances, peut-être que c'est pour une partie des français qui peut prendre des vacances, la trêve estivale, peut-être que cela permet aussi d'avoir meilleur moral,
01:23et les Jeux Olympiques qui sont aussi un moment qui galvanise l'espace commun, qui ont galvanisé la Seine-Saint-Denis et le pays,
01:34il faut le dire, avec, je dois le reconnaître, une cérémonie qui était une cérémonie assez intelligente dans la façon dont elle a été mise en scène et qui donnait à voir la France qu'on aime.
01:47Donc je ne suis pas plus étonnée que ça, si ce n'est que la situation dans laquelle on se trouve, où depuis deux mois nous n'avons pas de Premier Ministre, où la colère s'exprime...
01:57Ça n'a pas l'air d'affecter les français, pardon, pas de Premier Ministre, ça n'a pas l'air d'affecter les français.
02:01Ça affecte beaucoup la classe politique, ça la fait beaucoup parler, mais les français, je ne suis pas certain que ce soit la première de leur préoccupation.
02:09Leur préoccupation c'est de savoir ce qui va se passer pour toutes celles qui ont du mal à joindre les deux bouts, pour toutes celles et tous ceux qui ont des problèmes de transport,
02:19qui voient l'école des périls, enfin je veux dire, on a quand même beaucoup de problèmes qui sont devant nous et je pense que beaucoup de français attendent un changement de politique.
02:30Il faut que ça change, c'est une formule qu'on entend très très souvent, très très souvent.
02:35Ça fait 40 ans que je l'entends.
02:36Exact, ça fait 40 ans de politique qui se suivent et qui se ressemblent.
02:39Jean-Jacques Bourdin, vous avez remarqué, voilà, donc là il y a une exaspération et je pense néanmoins que si Emmanuel Macron n'est pas capable d'entendre ce qui s'est passé dans les urnes,
02:51la colère, elle n'est peut-être pas exprimée dans votre sondage sur la question du moral, mais en revanche, je pense qu'elle peut s'exprimer dans la rue très fortement.
03:00Alors, LFI, la France Insoumise, envoie à tous les parlementaires sa proposition de destitution d'Emmanuel Macron. Est-ce que vous la signerez ?
03:09Pour l'instant, moi je suis évidemment, comme d'ailleurs quasiment une majorité de français, la moitié des français,
03:15ils ont été sondés sur cette proposition de destitution, est favorable à la destitution.
03:20C'est-à-dire que moi je pense que l'ère Macron, ça suffit, ça fait 7 ans qu'il gouverne, il ne respecte pas...
03:25Vous voulez destituer Emmanuel Macron ? Est-ce que vous la signerez ?
03:29Nous allons en discuter dans le cadre de notre groupe.
03:31Je pense par ailleurs qu'il y a un sujet de faisabilité de cette destitution.
03:37C'est très bien qu'aller jusqu'au bout de ce processus, c'est quasiment impossible.
03:42Deux tiers des parlementaires réunis à haute cour pour destituer le Président de la République.
03:46C'est quasiment impossible. Je manifesterai le 7 septembre et j'appelle à manifester contre le Président de la République et son coup de force.
03:53C'est-à-dire qu'il ne reconnaît pas que la coalition qui est arrivée en tête est celle du Nouveau Front Populaire,
03:59contre toute attente, et notamment contre son attente à lui.
04:02Puisqu'il a dissous en espérant que le spectacle de déchirement à gauche lui permette de reprendre pied,
04:08et en tout cas d'assassiner son ennemi principal qui n'est plus l'extrême droite, qui est la gauche.
04:15Et ça n'a pas fonctionné puisque les partis ont été plus intelligents que peut-être il ne l'a pensé,
04:21les partis de gauche et écologistes, et qu'ils ont su se rassembler.
04:25Et que nous avons réussi non pas à être majoritaire, il nous manque encore une marche,
04:31mais en tout cas à déjouer les pronostics et à être en tête.
04:35Mais à titre personnel, est-ce que vous êtes prête à voter cette destitution ?
04:39Écoutez, pour l'instant elle n'est pas à l'ordre du jour.
04:42Mais si, elle est à l'ordre du jour, pardon, puisque le courrier est envoyé par la France Insoumise.
04:48Si on a un moyen de mettre dehors Macron, je le ferai.
04:53Vous dites que ce n'est pas le bon moyen, si je comprends bien.
04:56Non, je dis que je ne sais pas comment cette procédure peut aboutir,
04:59donc je ne veux pas non plus décevoir, mais la légitimité...
05:03Soyez claire Clémentine, soyez claire, moi j'aime bien la clarté.
05:07Mais j'aime bien aussi qu'on ait une discussion collective avec les camarades avant de vous dire les choses.
05:11Vous êtes favorable à une destitution d'Emmanuel Macron, on est bien d'accord ?
05:14Oui, je pense que ça suffit Emmanuel Macron.
05:16Vous dites que ça suffit Emmanuel Macron, donc vous voulez qu'il parte ?
05:19Oui, je pense que ce serait raisonnable qu'on puisse avoir une situation dans laquelle on ait un vrai changement.
05:26Est-ce que vous voulez qu'il parte ?
05:28Oui, je veux qu'on change d'air, je veux qu'on change d'air politique.
05:32Vous voulez qu'il parte ? Vous voulez qu'il quitte le pouvoir ?
05:35Jean-Jacques Bourdin, oui.
05:36Mais disons clairement les choses, moi j'aime mieux.
05:38Mais je ne vois pas en quoi je vous étonne, c'est une évidence.
05:43Je vous pose la question parce que tout le monde se pose la question.
05:46Moi je me suis battue contre cette politique qui s'accélère sous Emmanuel Macron,
05:52qui est une politique de dérégulation, qui est une politique de creusement des inégalités,
05:56qui est une politique au service des privilégiés et qui maintenant, et depuis un moment,
06:01mais là ça s'aggrave, est particulièrement autoritaire, sombre dans un contrôle social,
06:06un côté hors-sol qui est inacceptable.
06:08On est en dictature ?
06:09Non, écoutez, non, on n'est pas en dictature.
06:11J'ai entendu ça.
06:12Moi je ne suis pas d'accord pour mettre des termes.
06:14J'ai entendu la comparaison par des députés et les filles,
06:18comparaison avec ce qui se passe au Vénézuela par exemple.
06:21Ou alors il y a une inflation des mots, les mots ne veulent plus rien dire.
06:24Donc dictature certainement pas, nous ne sommes pas en dictature.
06:27En revanche, nous avons un président qui utilise le pire de la Vème République
06:31à son profit et au profit de ses idées.
06:33Dans quel pays, dans quelle démocratie, ceux qui ont perdu les élections
06:38décident de qui gouverne ? C'est ce qui se passe en ce moment.
06:41Vous avez un président de la République qui dénie au nouveau Front Populaire
06:44la possibilité de gouverner alors que c'est la coalition arrivée en tête
06:47et qui est en train de faire des consultations,
06:49au lieu de se référer et de consulter le résultat des urnes,
06:53fait des consultations pour lui-même chercher le mécano
06:57pour maintenir sa politique.
06:59Parce que c'est ça qu'il veut.
07:00C'est continuer la politique qu'il mène au service des privilégiés
07:04contre l'intérêt de la majorité des Français.
07:06Je vais y venir, mais je voudrais préciser votre pensée.
07:09Vous dites aujourd'hui, je suis favorable à une destitution d'Emmanuel Macron,
07:13je veux qu'il parte.
07:14Je résume bien votre pensée.
07:16Je veux qu'il parte, mais je ne suis pas certain
07:18que la solution préconisée par la France Insoumise soit la bonne.
07:23C'est exactement ce que vous pensez.
07:25C'est la raison pour laquelle vous n'êtes pas prête aujourd'hui
07:28à signer cette proposition de destitution.
07:30Non, je pense qu'on va avoir une discussion collective sur cette procédure.
07:36Je pense que c'est juste de dire que ça suffit Emmanuel Macron.
07:39J'appelle à manifester le 7 samedi, je suis d'accord avec cela.
07:43Destitution d'Emmanuel Macron par la rue ?
07:46Non, je pense que la procédure de destitution
07:49aurait dû être discutée au sein du Nouveau Front Populaire.
07:52Et que déjà, pour avoir une petite chance d'y arriver,
07:54ça aurait été bien d'avoir une démarche qui engage déjà la coalition.
07:59C'est la démarche de l'FI.
08:01C'est ce que je suis en train de vous dire.
08:03Je pense que c'est mieux, dans la séquence dans laquelle on est,
08:06de trouver les moyens de rester soudés
08:10dans le cadre du Nouveau Front Populaire
08:12et d'avancer avec des propositions qui ont une chance d'aboutir.
08:16Ça me paraît bien.
08:17Néanmoins, je vous le redis,
08:19je pense que l'objectif qui est d'en finir avec la Macronie
08:23et de contester...
08:24D'en finir avec Emmanuel Macron !
08:26D'en finir avec la Macronie, avec sa politique !
08:28Avec lui et avec lui à la présidence !
08:31Vous voyez bien comment il préside.
08:33Et vous savez très pertinemment que les Français n'en peuvent plus.
08:37Et c'est ce qu'ils ont dit dans les urnes à plusieurs reprises.
08:40Clémentine Autain, le 7, donc, manifestation,
08:43est-ce que si la proposition de la France insoumise n'aboutit pas,
08:48est-ce que c'est la rue qui doit destituer Emmanuel Macron ?
08:52La mobilisation sociale, qui va d'ailleurs avoir lieu ensuite,
08:55à l'appel des syndicats,
08:57que Sophie Binet a annoncé d'ores et déjà,
08:59pour ce qui concerne la CGT,
09:01qu'il y aurait un appel à manifester fin septembre,
09:04si j'ai bien compris.
09:05Oui, fin septembre.
09:06Cette mobilisation politique, d'abord le 7,
09:09ensuite sociale, à l'appel des syndicats,
09:12elle peut prendre une ampleur très importante
09:15et mettre le président de la République en difficulté.
09:17Donc la rue doit destituer Emmanuel Macron ?
09:20Non, la rue exprimera sa contestation du tout-pouvoir...
09:25Jusqu'au bout ?
09:26Jusqu'au départ d'Emmanuel Macron ?
09:28Je ne comprends pas ce que vous cherchez, Jean-Jacques Bourdin.
09:30Je cherche la vérité, ce que vous pensez, votre objectif.
09:33Votre objectif, c'est quoi ?
09:34C'est de faire partir Emmanuel Macron ?
09:36Si vous n'y arrivez pas avec les institutions,
09:38vous y arriverez avec la rue ?
09:39Jean-Jacques Bourdin, mon objectif, c'est de trouver une solution pour le pays,
09:42pour que les Français aillent mieux.
09:44Pour arrêter cette politique de destruction des services publics,
09:47pour qu'il y ait une possibilité de pouvoir vivre dignement
09:52pour la majeure partie de la population.
09:54Je veux qu'on lutte contre les inégalités entre les territoires.
09:57Je veux qu'on soit capable que le travail paye,
10:00que les gens qui bossent ne soient pas aujourd'hui dans une situation
10:03où ils n'arrivent pas à finir les mois correctement et à payer les factures.
10:06Que le travail paye ? C'est-à-dire que les Français payent moins d'impôts ?
10:08Non, mais pourquoi vous dites ça ?
10:10Bon, non, je dis ça comme ça.
10:11Avoue pour vous que le travail paye ?
10:13Je vous provoque, Emmanuel Tintin, je vous provoque.
10:15Vous savez que ce que vous appelez impôts, c'est-à-dire les cotisations sociales,
10:19c'est du salaire différé.
10:21C'est vrai.
10:22Le salaire différé, il fait que, vous savez,
10:24quand vous vivez, vous le savez très bien,
10:26il y a votre paye qui permet de payer votre logement, ceci, etc.
10:30Mais ensuite, il y a tout ce dont vous avez besoin.
10:33Des transports qui marchent, une école qui fonctionne,
10:35un hôpital où vous pouvez vous faire soigner
10:38et où aux urgences, vous n'attendez pas, parfois 24 heures, jusqu'à mourir sur des brancards.
10:42C'est ça le sujet. C'est ça le sujet dont on parle.
10:45Et là, on a un gouvernement et un président de la République
10:48qui a pris un chemin de destruction de ce qui fait le commun.
10:51Ce que je veux, c'est que l'esprit public, Jean-Jacques Bourdin,
10:54vous voyez ce que c'est l'esprit public, reprenne la main en France.
10:57Cet esprit public, il nous a quittés parce que nous avons un président de la République
11:01qui dirige comme s'il était à la tête d'une start-up,
11:04c'est-à-dire d'une entreprise.
11:06Et il méprise l'expression du peuple.
11:09Il méprise les médiations, les syndicats,
11:12tout ce qui permet de faire France ensemble.
11:14Donc oui, je veux que cesse cet air d'Emmanuel Macron
11:17qui brutalise la vie politique et qui méprise les Français.
11:21Clémentine Autain, Bernard Cazeneuve sera reçu tout à l'heure à l'Elysée.
11:24Xavier Bertrand sera reçu à l'Elysée.
11:26Nicolas Sarkozy, François Hollande, Emmanuel Macron consultent beaucoup.
11:31Si Bernard Cazeneuve est nommé Premier ministre,
11:35est-ce que vous le censurerez ?
11:38Oui.
11:39Oui ?
11:40Oui, bien sûr.
11:41Quel que soient ses propositions,
11:44quelle que soit sa volonté,
11:46même s'il vous propose une façon de gouverner plus à gauche
11:50que ce que fait aujourd'hui Emmanuel Macron.
11:53Nous verrons bien ce qui est capable d'être...
11:55Vous verrez bien ou vous censurez ?
11:56On verra bien ce qu'il propose, mais la question n'est pas celle-là.
12:00J'estime, écoutez-moi, j'estime qu'il y a eu un vote.
12:05Oui.
12:06Qu'à l'issue de ce vote, une coalition est arrivée en tête,
12:08celle du Nouveau Front Populaire.
12:10Je ne connais pas de pays, de démocratie occidentale en tout cas,
12:14qui, alors qu'il y a une coalition...
12:16Arrivée en tête, mais pas majoritaire.
12:17Mais personne n'est majoritaire.
12:18Personne.
12:19Et vous savez qu'Emmanuel Macron a dirigé le pays sans être majoritaire depuis un paquet de temps.
12:23Bon, alors pourquoi on dénie au Nouveau Front Populaire la possibilité de gouverner ?
12:28Pourquoi est-ce que Lucie Castex n'est pas déjà à la tête de ce pays, je veux vous le dire ?
12:31C'est parce qu'Emmanuel Macron ne veut pas que l'on détricote ce qu'il a fait,
12:35même sur des points qui sont pourtant majoritaires dans le pays.
12:38Il y a une majorité dans le pays pour revenir sur la loi sur les retraites.
12:42Mais Lucie Castex, c'est peut-être de l'histoire ancienne.
12:44Il y a une majorité dans le pays pour augmenter les salaires.
12:48Il y a une majorité dans le pays pour investir dans les services publics.
12:51C'est ce que nous proposons.
12:52Donc, si le président de la République ne veut pas nommer Lucie Castex
12:55et reconnaître ce résultat des urnes,
12:57il cherche une manière de constituer un gouvernement
13:01qui préserve tout ce qu'il a fait,
13:03ou en tout cas, la majeure partie de ce qu'il a fait.
13:05Et Bernard Cazeneuve...
13:07Il est socialiste, Bernard Cazeneuve. Il est socialiste.
13:10Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Elisabeth Borne vient de la gauche.
13:12Oui, qu'est-ce que ça veut dire ?
13:15Qu'est-ce que ça signifie, concrètement, pour les Français ?
13:18Qu'est-ce que ça veut dire ?
13:20Alors, vous ne savez pas, s'il est nommé,
13:22vous ne savez pas quelle politique il va conduire,
13:24et vous êtes prêts à le censurer tout de suite.
13:26Je ne sais pas s'il réussira.
13:29Imaginons qu'il suspende la réforme des retraites.
13:32Ça vous conviendrait ?
13:33Ce que je souhaite, c'est qu'on dégage à l'Assemblée nationale
13:36une majorité pour abroger la réforme des retraites.
13:38Et ça, je pense que c'est possible.
13:40Donc, vous savez très bien que
13:42quand il y aura un gouvernement, quel qu'il soit,
13:44nous jugerons chaque mesure sur pièce.
13:47C'est-à-dire que s'il y a des propositions de loi,
13:50des projets de loi qui vont dans le sens
13:52de notre programme, de notre vision de la société,
13:54nous les voterons.
13:56Si, en revanche, ils sont contraires à ce que nous croyons,
13:58nous ne les voterons pas.
13:59C'est très simple.
14:00En revanche,
14:02pour ce qui est de la motion de censure,
14:04je vous le redis,
14:05pourquoi elle se fera a priori ?
14:07Elle se fera a priori parce que
14:09nous ne pouvons pas donner notre confiance
14:11à un mécano qui méprise le résultat des urnes.
14:14Donc, si j'ai bien compris,
14:15quel que soit le Premier ministre nommé,
14:18vous le censurerez.
14:19C'est clair ?
14:20Pour moi, c'est clair, oui.
14:21C'est-à-dire que,
14:23j'ai entendu aussi certains dire
14:25si Lucie Castex est nommée Premier ministre,
14:29nous demandons ce qu'il n'y ait pas de motion de censure.
14:32C'est-à-dire que, si Lucie Castex est nommée,
14:34vous demandez à ce qu'il n'y ait pas de motion de censure.
14:36Si c'est une autre personnalité qui est nommée,
14:38alors là, vous censurez.
14:40Mais Jean-Jacques Bourdin, il y a quelque chose...
14:41Je ne comprends rien du tout.
14:42Eh bien oui, parce qu'il y a une chose
14:43que vous n'avez pas l'air de bien regarder.
14:45Allez-y.
14:46Et qui m'étonne d'ailleurs.
14:47Et qui m'étonne parce qu'en fait,
14:48je suis assez étonnée dans le débat public
14:50à quel point ce fait fondamental...
14:52Je le fais volontairement.
14:53Bien sûr.
14:54À quel point ce fait fondamental est éludé ?
14:57Nous sommes la coalition arrivée en tête.
14:59Vous demandez à ce que votre coalition ne soit pas censurée ?
15:02Ce n'est pas au Président de la République
15:05de décider si nous devons ou pas gouverner.
15:08Il aurait dû nommer Lucie Castex depuis deux mois
15:11et ensuite, le Parlement a tous ses droits.
15:14Donc oui, nous demandons à avoir notre chance
15:16puisque nous sommes arrivés en tête.
15:18On ne va pas être censurés a priori.
15:20Proposer à Cazeneuve sa chance.
15:23Il est arrivé en tête Bernard Cazeneuve ?
15:25Non.
15:26Bon alors, quelle est cette histoire ?
15:28Il n'est pas arrivé en tête.
15:29Est-il porté par le Nouveau Front Populaire ?
15:31Non, il ne l'est pas.
15:32Il n'est pas porté par la coalition.
15:34Donc vous savez très bien
15:35que ce que veut le Président de la République,
15:36c'est faire exploser le Nouveau Front Populaire,
15:39chercher à faire en sorte
15:43qu'il y ait une crise au Parti Socialiste,
15:45qu'il puisse en tirer un morceau,
15:47comme il a d'ailleurs détruit d'une certaine manière
15:51la droite.
15:52Donc maintenant il va s'occuper
15:53d'une partie de la gauche.
15:55C'est un peu ça son objectif
15:57pour à chaque fois refaire la même chose.
15:58C'est-à-dire pour essayer de maintenir
16:01une politique dont les Français ne veulent plus.
16:03Donc c'est ça qui devrait vous choquer.
16:04C'est-à-dire, vous vous rendez compte,
16:05le Président de la République
16:06va utiliser les rouages de la cinquième
16:08pour maintenir une politique
16:10qui a été massivement rejetée par les Français.
16:12Et il le fait.
16:13Et il le fait
16:14avec l'appui de l'extrême droite.
16:16Parce que l'extrême droite, que dit-elle,
16:17c'est qu'un gouvernement Cazeneuve,
16:18elle, elle ne le censurerait pas.
16:20Elle censurerait le Nouveau Front Populaire
16:22mais pas un gouvernement Cazeneuve.
16:24Ça devrait déjà nous interpeller
16:26et vous interpeller.
16:27Et interpeller le Président de la République
16:29qui, je le rappelle, a été élu.
16:30Pas m'interpeller personnellement.
16:32Je n'ai pas besoin d'être interpellé.
16:33Comme journaliste, vous pouvez être interpellé.
16:35Je suis interpellé par tous les propos,
16:38quels qu'ils soient.
16:39Et comme commentateur de la vie politique.
16:41Moi je n'en suis pas.
16:42Clémentine Autain,
16:43enquête Ipsos pour Fondapol
16:45et la Fondation Jean Jaurès,
16:4674% des Français
16:48estiment qu'elle est fille
16:49est une formation d'extrême gauche.
16:5072% qu'elle attise la violence
16:53et 69% qu'elle est dangereuse
16:55pour la démocratie.
16:56Vous le pensez ?
16:57Ah non, je suis très...
17:00Vous le pensez ?
17:01Je pense quoi ?
17:02Je ne sais pas,
17:03mais qu'elle est fille
17:04est une formation d'extrême gauche,
17:05qu'elle attise la violence
17:07et qu'elle est dangereuse pour la démocratie.
17:10Non, le plus choquant est dangereux...
17:11Pourquoi est-ce que les Français le pensent ?
17:12Le plus choquant est dangereux pour la démocratie.
17:14Écoutez, ça signifie bien qu'il y a un problème.
17:16Quand on est pour la 6ème République,
17:18pour renforcer la démocratie dans le pays
17:20et qu'on est perçu à l'inverse
17:22de ce que l'on pense, de ce que l'on porte,
17:24c'est qu'il y a un problème, Jean-Jacques Bourdin.
17:26Ce que l'on dit et ce que l'on fait
17:28entraîne les Français à avoir cette pensée-là.
17:31C'est un enjeu de profil politique.
17:33Et depuis deux ans, notamment,
17:35vous savez,
17:36et je l'ai dit des fois à ce micro,
17:38que je pense qu'il y a, en effet,
17:39un enjeu de profil politique
17:40pour la France insoumise.
17:41Profil ?
17:42De Jean-Luc Mélenchon, clairement.
17:45Ça n'est pas qu'un problème de Jean-Luc Mélenchon.
17:47C'est un problème collectif aussi.
17:49Je veux dire, c'est pas la peine de tout focaliser
17:51sur le leader principal de ce mouvement
17:54qui aussi a remis la gauche sur pied,
17:56qui aussi a fait 22% à la présidentielle.
17:59Mais aujourd'hui, je constate que ce sondage
18:01est un signal d'alerte très important.
18:03Et c'est une mauvaise nouvelle,
18:04non seulement pour la France insoumise,
18:05mais aussi pour toute la gauche.
18:06C'est le parti principal à gauche.
18:08C'est celui qui a le plus de députés.
18:09Donc si son image et sa perception
18:11est contraire à ce que l'on défend,
18:13c'est une mauvaise nouvelle pour tout le monde.
18:15Donc je pense qu'il faut regarder en face
18:18cette perception et essayer,
18:20toutes et tous ensemble,
18:22de faire en sorte que la gauche
18:24ne soit pas comprise
18:27à l'inverse de ce qu'elle porte.
18:29Je voudrais terminer sur une question de sécurité
18:31et des précisions.
18:32Clémentine Autain, à propos du décès
18:34du gendarme Éric Caumain.
18:35Sur LCI, récemment, vous déclariez
18:37qu'il faut aider les Français
18:38à ne pas détester la police ou la gendarmerie.
18:41Ça, je n'ai pas compris.
18:42Comment ?
18:43Comment peut-on aider les Français
18:45à ne pas détester la police ?
18:46Est-ce en défilant aux côtés
18:48de celles et ceux qui chantent
18:50tout le monde déteste la police,
18:52qu'on aide les Français
18:53à ne pas détester la police ?
18:54Pour moi, derrière cette phrase,
18:57ce que je veux dire,
18:58et je parle aussi d'un point de vue
19:01assez situé,
19:03puisque dans la circonscription
19:05que je représente à l'Assemblée nationale,
19:07j'ai vu et connu plusieurs morts
19:09qui ont été tués par des policiers.
19:12Et ces violences policières
19:14sont aussi à la racine
19:16d'une détestation
19:18et qui crée un cercle
19:20qui est un cercle catastrophique.
19:23Donc moi, je pense que l'impunité
19:25à l'égard de ces violences policières,
19:27de ces mauvais comportements
19:29de certains policiers,
19:30ça mine la possibilité
19:33d'un lien de confiance
19:34entre l'ensemble des citoyennes
19:35et des citoyens
19:36et l'institution qui doit
19:38nous protéger.
19:40Donc c'est pour ça qu'une refonte
19:42des méthodes policières
19:44au sommet de l'État,
19:47je veux dire, d'arrêter aussi
19:48avec l'aide de couvrir
19:50tous les actes qui sont des actes
19:51qui contreviennent
19:52à ce que doit faire la police,
19:54à nos règles républicaines.
19:55Les policiers sont responsables ?
19:56Il faut reconnaître leurs responsabilités ?
19:58Exactement.
19:59Et vous ajoutez quoi ?
20:00J'ajoute quoi ?
20:01Je ne sais pas, moi.
20:02Il n'y a pas que les policiers responsables.
20:04Clémentine Autain.
20:05Vous dites qu'il faut aider les Français
20:07à ne pas détester la police.
20:09Moi, je veux bien.
20:11Et je pense que pour aider
20:12les Français qui, aujourd'hui,
20:14détestent la police,
20:15ce n'est pas tous les Français.
20:16Vous pensez que les Français détestent la police ?
20:17Non, ce n'est pas tous les Français.
20:18Il y a plein de Français qui aiment la police.
20:19Mais moi, je vous parle
20:20de ceux qui n'aiment pas la police.
20:21Donc ceux qui n'aiment pas la police
20:23sont ceux qui peuvent être surcontrôlés,
20:26surcontrôlés, par exemple,
20:27parce que leur couleur de peau
20:29fait qu'ils sont contrôlés,
20:31quand moi, je n'ai jamais été contrôlé.
20:33Vous voyez, j'ai 51 ans,
20:34je n'ai jamais eu un contrôle de pièces d'identité.
20:36On ne m'a jamais demandé
20:37mon papier d'identité des policiers.
20:39Donc, il faut entendre ça.
20:41Quand nous, on dit qu'il faut un récépissé
20:43pour lutter contre le contrôle au faciès,
20:45il faut arrêter l'impunité
20:47contre les violences policières,
20:48c'est le moyen de renouer
20:50ce lien de confiance
20:51avec celles et ceux
20:52qui n'ont pas confiance dans la police.
20:53Ce n'est pas tous les Français.
20:55Vous voyez ce que je veux dire ?
20:56Ce n'est pas tous les Français.
20:57Et d'ailleurs, ce n'est pas tous les policiers,
20:59évidemment, qui ont des comportements
21:01qui contreviennent aux principes républicains.
21:04La majeure partie des policiers
21:05font correctement leur travail.
21:07Mais si vous avez des policiers...
21:09Et puis, il y a un cercle vicieux, vous savez.
21:11C'est-à-dire que comme il y a
21:13cette violence
21:15ressentie et réelle
21:17qui existe,
21:18qu'on m'a raconté plein de fois aussi,
21:20il y a un mécanisme
21:22qui est un cercle
21:24qui n'est pas vertueux.
21:26La violence contre la police aussi, évidemment.
21:28Oui, ça n'est pas vertueux.
21:30On a enlevé la police de proximité.
21:31Si vous me demandez comment on peut faire,
21:33je pense que l'erreur fondamentale
21:35a été de supprimer la police de proximité.
21:37Je pense que les méthodes policières
21:39doivent être révisées.
21:41D'accord ?
21:42Par exemple, dans les manifestations,
21:44ça devient dément.
21:45Moi, ça fait 25 ans que je manifeste,
21:46que je vois aujourd'hui,
21:47je ne le voyais pas il y a 25 ans.
21:49Et je sais aussi qu'en Allemagne,
21:50il y a d'autres méthodes pour calmer,
21:52pour abaisser la tension,
21:54là où, aujourd'hui, on a le sentiment
21:56que même dans des manifestations...
21:57En 1968, il y avait des affrontements.
21:59Bien sûr, il y avait des affrontements.
22:01Franchement, ce n'est pas tout à fait nouveau.
22:03Mais je pense qu'on peut progresser
22:04sur ce terrain-là.
22:06Et que les violences policières,
22:07elles, quand même, aujourd'hui,
22:08elles prennent des tournures.
22:09On l'a vu avec les Ginevion,
22:10on l'a vu dans beaucoup de manifestations.
22:12On le voit dans certains quartiers populaires
22:14avec des choses qui se passent
22:15dont je vous parlais tout à l'heure.
22:16Moi, je suis glacée par cela
22:19et par l'impunité politique.
22:21Et ce que je veux mettre en cause,
22:22c'est avant tout la responsabilité politique.
22:26Merci Clémentine Autain d'être venue nous voir ce matin
22:29sur l'antenne de Sud Radio.
22:30Il est 8h58.
22:31Merci de nous avoir suivis depuis 7h ce matin.
22:34Nous nous retrouverons demain,
22:35toujours avec le même plaisir, évidemment.
22:36Demain, entre 7h et 9h.
22:38Dans un instant, vous êtes avec Patrick Roger
22:41pour sa nouvelle émission.
22:43Restez bien à l'écoute.
22:44Merci.
22:458h58.

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