Annie Genevard : "Si la proposition m'en était faite, j'accepterais d'être ministre de l'Éducation nationale"

  • il y a 3 jours
Avec Annie Genevard, députée du Doubs, Vice-présidente de l'Assemblée nationale et Secrétaire générale des Républicains

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-09-11##

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00:00SUDRADIO, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Notre invité, il est 8h37, sur l'antenne de Sudradio ce matin, Annie Gennevard, qui est vice-présidente de l'Assemblée Nationale,
00:14Secrétaire Générale des Républicains et députée du Doubs.
00:18Bonjour.
00:18Bonjour.
00:19Merci d'être avec nous Annie Gennevard, rentrée parlementaire des députés LR à partir d'aujourd'hui à Aix-les-Bains en Savoie.
00:27Aix-les-Bains, Michel Barnier connaît bien, il connaît bien ce département.
00:32Alors j'ai une question très claire d'abord, va-t-il venir ?
00:35J'en suis persuadée.
00:37Je suis persuadée que Michel Barnier, Premier ministre LR, sera des nôtres pour nos journées parlementaires de la droite républicaine.
00:48Alors, Michel Barnier, Premier ministre LR,
00:52y aura-t-il des ministres LR dans le gouvernement de Michel Barnier ?
00:57Moi je pense que nous sommes animés du souhait de le soutenir, de l'aider,
01:02et donc la logique veut que nous ayons des ministres auprès de lui.
01:09Vous allez participer à ce gouvernement ?
01:10Moi je pense que c'est la logique des choses, il faut le faire sur des bases claires,
01:14c'est ce qui est en train de se discuter avec le Premier ministre,
01:17mais Michel est un homme qui a toujours été fidèle à sa famille poétique,
01:22qui connaît parfaitement les termes du pacte législatif que nous avons mis sur la table,
01:27et je suis persuadée qu'il sera attentif à être à nos propositions.
01:33Alors je vous repose la question, est-ce que vous allez participer ?
01:37Je ne parle pas à titre personnel.
01:38Oui, bien entendu.
01:40Mais est-ce que les LR vont participer à ce gouvernement ?
01:43Moi je pense que oui, la logique veut que nous participions au gouvernement,
01:49ça n'aurait aucun sens que nous ayons un Premier ministre issu de nos rangs,
01:53qui évidemment devra dépasser...
01:55Parce que Laurent Wauquiez n'était pas chaud, je me souviens de ce qu'il disait il y a quelques semaines.
01:59Oui, mais il y a quelques semaines la donne politique était différente.
02:03Lorsque nous avons vu que tout était bloqué,
02:06à l'issue des entretiens qu'on a eus avec le Président de la République,
02:10aucune solution ne se dessinait.
02:12Il faut bien que la France soit gouvernée.
02:14Donc Laurent Wauquiez a été l'artisan du déblocage.
02:16Il a dit d'accord, on veut bien soutenir un candidat à Matignon,
02:22issu de nos rangs, mais sur des bases claires que sont les propositions du pacte législatif.
02:28C'est ça qui nous a fait évoluer.
02:30Au fond, les Français n'auraient pas compris que,
02:33alors même qu'ils venaient de désavouer la politique du Président de la République,
02:36et qu'ils attendent des solutions parmi celles que nous proposons,
02:40que nous refusions l'obstacle.
02:42Enfin, ça n'avait aucun sens.
02:44On ne peut pas se dire parti de gouvernement et,
02:46lorsque l'opportunité se présente, ne pas y aller.
02:48Donc on a fait ce choix en responsabilité,
02:50mais, encore une fois, sur une base qui est claire.
02:53Ce n'est pas pour continuer une politique du même temps.
02:56Je vais revenir sur le pacte législatif proposé par les LR,
03:01par Laurent Wauquiez et la direction de votre parti,
03:06accepté donc par Michel Barnier.
03:08Que contient ce pacte législatif ?
03:10Nous allons en parler.
03:11Mais à titre personnel, Annie Gennevard,
03:13est-ce que Michel Barnier vous a demandé de participer à son gouvernement ?
03:17Alors, non, je n'ai pas eu de proposition formelle.
03:21Je vois que mon nom circule...
03:23Oui, au ministère de l'Éducation nationale.
03:26Est-ce un poste que vous accepteriez ?
03:29Ah, si la proposition m'en était faite, certainement.
03:32Parce que j'ai beaucoup travaillé sur ces questions.
03:35Je pense que l'école est un enjeu majeur.
03:37C'est identifié, d'ailleurs, dans le pacte législatif.
03:39C'est aussi ce qu'a rappelé Gabriel Attal, à Michel Barnier.
03:42Oui, bien sûr.
03:44Je comprends.
03:46Chaque candidat à la présidentielle a fait de l'école sa priorité.
03:49Oui, c'est vrai.
03:50On connaît les problèmes de l'école aujourd'hui.
03:54Ce sont des sujets que je crois connaître.
03:56Je vais vous en parler à la fin du débat.
03:59J'y apporterai évidemment toute ma contribution, le cas échéant.
04:04Mais vous savez, c'est le Premier ministre qui décide en fonction d'équilibres qui sont complexes.
04:09On le sait bien.
04:10Donc je me garderai bien de dire, oui, j'ai de bonnes chances.
04:14Non, c'est le Premier ministre qui décide.
04:16S'il juge que je peux être utile dans cette fonction,
04:20je l'accepterai avec enthousiasme et gravité.
04:25Et gravité.
04:26Annie Gennevard, le pacte législatif.
04:29Est-ce que Michel Barnier doit appliquer le pacte législatif ?
04:34Tout le pacte législatif présenté cet été par Laurent Wauquiez.
04:39Un pacte, c'est un document soumis à la délibération et à la discussion.
04:43C'est ça que ça veut dire pacte.
04:45Ça suppose un interlocuteur.
04:47Ça suppose de challenger nos propositions.
04:49Pardon pour cet anglicisme.
04:51Je le retire immédiatement.
04:53Oui, surtout si vous êtes le 8e ministre de l'éducation, Annie Gennevard.
04:57De soumettre nos propositions à la délibération collective.
05:01Alors, il y a des lignes rouges.
05:03Elles sont connues.
05:05Nous ne voulons pas augmenter une fiscalité qui est déjà la plus élevée d'Europe.
05:08Nous ne voulons pas que l'on touche aux pensions des retraités.
05:14Nous voulons améliorer la rémunération du travail.
05:17Une meilleure reconnaissance du travail.
05:19Un meilleur équilibrage entre la solidarité nationale et le travail.
05:23Nous ne voulons pas que soit aggravée la situation de l'immigration,
05:29qui est déjà bien difficile.
05:31Enfin bref, un certain nombre de lignes rouges et de priorités.
05:35Et c'est une chose que j'ai dite au Président de la République,
05:38lorsque nous l'avons vue, il faut des priorités.
05:41Dans la situation où se trouve notre pays,
05:43on ne peut pas aller tous azimuts,
05:45on ne peut pas se perdre et légiférer sur mille choses.
05:49Il faut se fixer des priorités.
05:51Quelques textes majeurs.
05:53Quelques textes majeurs.
05:54Et ne pas surlégiférer dans une assemblée nationale.
05:57Et c'est la vice-présidente qui le dit,
05:59qui est très fracturée
06:02et soumise à des débats qui peuvent être très éruptifs.
06:05Donc il faut aller à l'essentiel.
06:07Bon, alors allons à l'essentiel.
06:09Vous m'y conduisez.
06:11Maîtrise des flux migratoires.
06:13C'est ce que demande le pacte législatif,
06:16le pacte de Laurent Wauquiez, de LR,
06:19puisque c'est le pacte de votre parti.
06:22Que demandez-vous ?
06:24Maîtrise des flux migratoires, c'est vaste.
06:26Que demandez-vous précisément ?
06:28Je ne sais pas moi.
06:29Un moratoire sur l'entrée en France des immigrés ?
06:33Je vous dis ça parce que Michel Barnier avait proposé cela en 2021.
06:37Est-ce que vous demandez ce moratoire ?
06:39Alors, on sait qu'en matière d'immigration,
06:41il faut travailler sur les flux entrants.
06:44Aujourd'hui, beaucoup trop de personnes
06:47entrent sur notre territoire sans y être autorisées.
06:51Et après, il est très difficile de les expulser.
06:54Donc, que l'on appelle ça moratoire,
06:57ou qu'on durcisse, comme le fait l'Allemagne en ce moment,
07:01qui durcit le franchissement.
07:04Est-ce que la France doit faire la même chose ?
07:06La France doit impérativement donner un signal puissant
07:08à tous ceux qui veulent venir illégalement
07:11qu'on n'entre pas sur le territoire national à sa guise.
07:16Alors, on avait proposé un certain nombre de choses dans la loi immigration.
07:20Moi, je vais vous dire,
07:22cette loi immigration,
07:24nous l'avons travaillée très sérieusement
07:26avec des propositions puissantes
07:28destinées vraiment à changer le cours des choses,
07:31et pas des mesurettes.
07:33Le gouvernement de l'époque, de Mme Borne,
07:36a tout accepté pour faire tout retoquer ensuite
07:39par le Conseil constitutionnel.
07:40Donc, il y a un certain nombre de mesures
07:42que nous devons reprendre impérativement.
07:45J'en donnerais une, par exemple.
07:47Donc, réécrire la loi immigration.
07:49Ou du moins, la compléter.
07:50Parce que tout ce qui a été censuré,
07:52beaucoup de mesures ont été censurées,
07:54parce qu'elles n'étaient pas contenues dans le périmètre de la loi.
07:56Il faut simplement déterminer un périmètre de la loi
07:59qui permette de faire entrer un certain nombre de mesures.
08:01J'en citerais une.
08:03Le délit de séjour irrégulier, par exemple.
08:06Aujourd'hui,
08:09venir illégalement sur notre sol n'est pas un délit.
08:13Donc, ça veut dire qu'on ne peut pas poursuivre,
08:15qu'on n'a pas les moyens juridiques, aujourd'hui,
08:18de faire respecter l'entrée sur notre territoire.
08:22Une deuxième mesure.
08:24Est-ce que les prestations sociales
08:28pour lesquelles les personnes n'ont pas contribué
08:31doivent être accordées dès l'entrée des étrangers ?
08:34C'est une question qui se pose.
08:36Donc, il faudra un délai.
08:38Il y a un délai.
08:40Voilà, un autre exemple.
08:42Et l'AME ?
08:44L'AME, nous proposons, évidemment, de la transformer.
08:48L'Aide médicale d'État.
08:50Elle est aujourd'hui beaucoup trop large.
08:52Il faut la réduire à l'urgence,
08:55comme l'ont fait tous les pays, à l'exception de l'Espagne.
08:58Exemple que cite toujours la Macronie.
09:00Mais l'Espagne est dirigée par un gouvernement de gauche
09:03qui, sur ces questions, a des positions totalement contraires aux nôtres.
09:06Donc, il faut réduire le coût.
09:09Et l'immigration travaille ? Qu'en faites-vous ?
09:11Parce que vous étiez très réticent, je me souviens.
09:14Alors que l'immigration travaille, vous savez très bien qu'elle est utile.
09:17Jean-Jacques Bourdin, il faut...
09:19Elle est-elle utile ?
09:20Regardons les chiffres.
09:22Il y a 5 millions de demandeurs d'emploi dans notre pays.
09:253 millions de chômeurs.
09:27Il faut déjà regarder attentivement,
09:32et c'est l'objet de la réforme de l'assurance,
09:34l'anonymisation du chômage,
09:36il faut regarder déjà dans cette manœuvre
09:38qu'il faut pouvoir remettre au travail.
09:40Le travail, c'est vraiment un des mantras de la droite,
09:43et on le réaffirme fortement.
09:46Oui, revalorisation du travail.
09:48Et donc, bien sûr qu'il y a une immigration de travail,
09:51mais il faut qu'elle soit strictement encadrée.
09:53D'ailleurs, on l'a strictement encadrée dans la loi.
09:55On ne peut pas non plus, au motif économique,
09:57venir sur notre sol.
09:59Voilà, tout ça.
10:01Je crois que le maître mot en matière d'immigration,
10:04c'est d'afficher quand même une position.
10:06Nous, nous voulons réduire l'immigration.
10:08Parce que nous ne pouvons plus,
10:10nous ne pouvons plus accueillir dignement les gens.
10:13Donc, si je comprends bien, Annie Gennevard,
10:15vous voulez, avec Michel Barnier,
10:17appliquer une politique de droite.
10:19Que les choses soient claires.
10:21Il va falloir que vous trouviez une coalition, quand même.
10:23Michel Barnier cherche une coalition,
10:25cherche un rassemblement,
10:27pour composer son gouvernement.
10:29Vous voulez défendre les services publics.
10:31Vous voulez stabiliser la dette.
10:33Sur la réforme des retraites,
10:35est-ce que vous me dites ce matin,
10:37il ne faut pas toucher à la réforme des retraites ?
10:39Moi, je dis, il ne faut pas
10:41toucher à la réforme des retraites.
10:45C'est-à-dire, l'essentiel doit être conservé.
10:48Qu'il puisse y avoir des ajustements à la marge.
10:50Peut-être.
10:51Qu'il y ait quelques trous dans la raquette.
10:53Sans doute.
10:54Mais, il ne faut pas revenir sur cette réforme
10:58qui est indispensable pour protéger les retraites.
11:00Il n'y a pas 36 solutions.
11:02Soit vous diminuez les pensions,
11:04soit vous augmentez le temps de travail,
11:06soit vous augmentez les cotisations.
11:08Nous nous disons, il faut...
11:10Il était normal qu'on augmente
11:12la durée du temps de travail.
11:14La durée de...
11:16Parce que sinon, vous êtes obligés
11:18de baisser les pensions et d'augmenter les cotisations.
11:20Et ça, ce n'est pas possible.
11:22J'écoutais Dominique de Villepin
11:24qui vous disait
11:26c'est inouï ce qui se passe en France.
11:29C'est inouï.
11:31Michel Barnier est issu d'un parti minoritaire
11:33soutenu par le parti présidentiel
11:35avoué dans les urnes et adoubé par le RN
11:37que les français n'ont pas voulu mettre au pouvoir.
11:39Voilà ce qu'il dit.
11:41La situation est inouïe.
11:43Dominique de Villepin, un ancien de chez vous.
11:45Vous savez,
11:47là où je partage son avis,
11:49il n'y a que la politique
11:51pour de tels retournements de situation.
11:53C'est vrai qu'il y a un manque...
11:55Il retourne sa veste, si j'ai bien compris.
11:57Ah non, je ne parle pas de Dominique de Villepin.
11:59Je dis le fait qu'en effet,
12:01les républicains souhaitent un matignon.
12:03En ayant fait moins de 5%
12:05à la présidentielle avec 47 députés.
12:07Oui, mais fort aussi
12:09de l'opinion des français.
12:11Parce que les français attendent des solutions de droite.
12:13Toutes les enquêtes d'opinion le montrent.
12:15Et puis,
12:17Dominique de Villepin a quitté
12:19la politique depuis longtemps.
12:21Il a peut-être
12:23une appréciation qui n'est pas
12:25exactement celle
12:27qu'il conviendrait d'apporter.
12:29En ancien responsable de la droite,
12:31d'encourager Michel Barnier
12:33à réussir.
12:35Parce que je pense réellement
12:37que, et je le mesure
12:39aux réactions de l'opinion publique,
12:41Michel Barnier
12:43rassure son expérience,
12:45sa stature, sa tenue aussi.
12:47L'idée que le débat politique
12:49peut avoir une certaine tenue,
12:51c'est important.
12:53Et puis, rompu aussi à l'exercice difficile
12:55de la négociation. Il l'a montré dans le passé
12:57avec le Brexit, mais pas que.
12:59Donc je pense que les Français
13:01avaient besoin d'être rassurés. Il y avait une immense
13:03inquiétude qui traversait l'opinion
13:05publique après les législatives.
13:07Manuel Valls au ministère de l'Immigration,
13:09ça vous va ?
13:10Écoutez, Manuel Valls a toujours eu des positions
13:12je dirais assez claires
13:14en matière d'immigration. Il a compris,
13:16lui, avant
13:18tout le monde à gauche,
13:20que l'immigration était
13:22une difficulté. Soit
13:24on se réfugie dans une posture moralisante
13:26et on dit, mon Dieu,
13:28ne touchons pas à cette question. Et là,
13:30les mêmes déploreront
13:32la montée en puissance du RN. Moi, j'ai toujours
13:34considéré que les problèmes
13:36non résolus en matière
13:38d'immigration nourrissaient
13:40le rassemblement national.
13:42Et donc, il faut s'attaquer à cette
13:44question. D'ailleurs, Mezzo-Voce, j'observe
13:46quand même que certains socialistes disent
13:48qu'on s'est trompé sur l'immigration. Ils le disent !
13:50Ils n'osent pas le dire publiquement, mais ils le
13:52savent au fond d'eux-mêmes.
13:53Annie Gennevard, j'ai trois questions encore.
13:55Les jours de carence,
13:57est-ce qu'il faut, parce qu'il y a
13:59beaucoup, beaucoup, beaucoup
14:01d'arrêts de travail aujourd'hui,
14:03trop, est-ce qu'il faut augmenter
14:05le nombre de jours de carence ?
14:07Moi, j'observe que quand il y avait un jour de carence dans la fonction
14:09publique, les arrêts de travail ont
14:11spectaculairement diminué.
14:13Donc, il faut les augmenter ?
14:15Moi, je pense qu'il faut déjà les rétablir, pour ceux
14:17qui ont été supprimés.
14:19Un jour. Il faudrait passer à
14:21deux, trois jours de carence ?
14:23En tout cas, il est clair aujourd'hui
14:25qu'on a un sujet arrêt de travail
14:27énorme.
14:29Les arrêts de travail ont
14:31spectaculairement augmenté.
14:33Je ne peux pas croire que
14:35tous les employeurs soient devenus
14:37tout à coup maltraitants, et que ça
14:39justifie ainsi une explosion
14:41des arrêts de travail. Donc moi, je
14:43pense que les jours de carence,
14:45ils ont démontré
14:47qu'ils avaient un effet
14:49sur, effectivement,
14:51les arrêts de travail.
14:53Alors, il faut, évidemment,
14:55regarder les situations humaines,
14:57naturellement, mais peut-être
14:59y a-t-il des prescriptions un peu trop
15:01laxistes en matière d'arrêts de travail ?
15:03Il faut, sans stigmatiser les médecins,
15:05mais il y a des médecins qui prescrivent
15:07plus facilement que d'autres, il faut y regarder
15:09de plus près. Il faut considérer
15:11que la solidarité nationale
15:13n'est pas un dû, elle est le fruit de l'effort
15:15des Français, et donc,
15:17si on veut pérenniser
15:19le système, et
15:21aujourd'hui, c'est sa pérennité qui est en cause
15:23parce qu'on ne sait plus financer.
15:25La sécurité sociale
15:27a accru son déficit, enfin,
15:29la situation est grave, quand même, aujourd'hui.
15:31Donc, ça suppose
15:33quand même l'effort de chacun. Et donc,
15:35moi, je ne suis pas choquée
15:37par le principe des jours de carence.
15:39D'augmenter le nombre de jours de carence.
15:41S'il faut en passer par une augmentation
15:43raisonnable, pourquoi pas ?
15:45Mais, j'ajoute, j'insiste,
15:47il faut les rétablir là où ils ont été
15:49supprimés et où ils avaient fait leur preuve.
15:51– Bien, ministre de l'Éducation
15:53nationale, comment auriez-vous réagi
15:55devant ce qui s'est passé à Paris
15:57dans le 15ème arrondissement, une enseignante
15:59accusée d'avoir porté la main
16:01sur une enfant de 3 ans ?
16:03– Bon, d'abord, les faits sont choquants,
16:05évidemment, une petite fille de 3 ans qui vient d'arriver
16:07à l'école, et on sait
16:09que les enfants sont
16:11perturbés, ça pleure,
16:13ça crie, c'est sans doute
16:15voilà,
16:17une situation
16:19qui a échappé
16:21au contrôle de cette enseignante.
16:23C'est inadmissible,
16:25ça doit être naturellement
16:27sanctionné sévèrement.
16:29Ainsi, jeune enfant frappé,
16:31ainsi, c'est inadmissible.
16:33Maintenant, je me garderais bien
16:35de porter un jugement global
16:37sur l'école en disant que c'est une honte pour l'école.
16:39Non, ça reste un fait isolé,
16:41grâce à Dieu.
16:43Et donc,
16:45cette enseignante aura à s'en expliquer
16:47parce que c'est en effet
16:49inacceptable. – Et elle doit s'en expliquer.
16:51Question d'éducation aussi, Annie Gennevard.
16:53Le Conseil économique, social
16:55et environnemental, présidé par Thierry Baudet,
16:57appelle à diffuser largement l'éducation
16:59à la sexualité, précisément à la vie
17:01affective, relationnelle et sexuelle
17:03dans les milieux fréquentés
17:05par les jeunes, et notamment, évidemment,
17:07à l'école, au collège et au lycée.
17:09Un programme
17:11a été engagé,
17:13mais le programme n'est pas encore
17:15appliqué. Que dites-vous
17:17sur le sujet ? Que répondez-vous
17:19au Conseil économique, social et environnemental ?
17:21– D'abord, j'aurais à dire que,
17:23lorsqu'on a évoqué cette question à la commission des affaires
17:25culturelles et de l'éducation,
17:27j'avais insisté pour qu'on ajoute
17:29effectivement la vie affective, parce que
17:31la sexualité a à voir
17:33avec la vie affective,
17:35précisément.
17:37Je pense également
17:39qu'il ne faut pas
17:41livrer trop jeunes des enfants
17:43à cet enseignement, parce que
17:45comment est-il fait ? – Donc, pas à l'école ?
17:47– À l'école.
17:49À l'école,
17:51sans doute faut-il le faire,
17:53mais pas en veillant
17:55bien à la façon dont c'est fait.
17:57Il y a des messages,
17:59n'importe quel message
18:01en matière d'éducation à la sexualité
18:03ne peut pas être fait à n'importe quel âge.
18:05Et moi, je pense
18:07que... – Un programme
18:09a été publié, vous avez vu, par le conseil
18:11supérieur des programmes,
18:13qui donne des
18:15orientations.
18:17Par exemple, à l'école, la découverte du
18:19corps. – Oui, mais ça,
18:21c'est quelque chose qui n'est pas choquant en soi.
18:23Je pense que... – Au collège,
18:25le changement du corps à la puberté.
18:27Expliquez pourquoi le corps change à la puberté.
18:29– Bien sûr, ça, ça reste dans
18:31l'ordre du... – Expliquez les dangers de la pornographie.
18:33– Alors ça,
18:35la pornographie est un immense défi.
18:37C'est un immense défi.
18:39Lutter contre la pornographie
18:41est une mesure...
18:43C'est un objectif
18:45absolument essentiel.
18:47Et je pense que, en effet,
18:49l'éducation à la vie affective
18:51et à la sexualité doit s'accompagner
18:53d'une prévention
18:55de l'exposition
18:57à la pornographie.
18:59Parce que ça fait des ravages.
19:01Les psychiatres
19:03parlent d'effraction psychologique.
19:05Donc, c'est gravissime.
19:07Et quand on regarde les chiffres,
19:09ils sont absolument affolants.
19:11Donc,
19:13à l'occasion de l'éducation
19:15à la sexualité et à la vie affective,
19:17on puisse évoquer la question de la pornographie,
19:19me semble tout à fait essentiel, en effet.
19:21Mais pour ne pas heurter
19:23les enfants, il ne faut pas
19:25non plus les exposer trop tôt à des images
19:27dans le cadre d'un enseignement
19:29qui serait mal calibré. Donc, il faut bien choisir
19:31ce qu'on dit et à quel âge on le dit.
19:33Bien. Annie Jeannevard, j'ai une dernière question.
19:35L'Australie a décidé
19:37d'interdire l'accès aux réseaux
19:39sociaux aux moins de 14 ans.
19:41Est-ce que vous êtes favorable à cette idée ?
19:43Bon, vous le savez,
19:45j'ai fait plusieurs propositions sur l'exposition
19:47aux écrans.
19:49Et c'est une
19:51question de santé
19:53publique et mentale.
19:55Et mentale.
19:57Donc, toutes les mesures
19:59qui viseraient à diminuer
20:01l'exposition des jeunes aux écrans,
20:03des enfants et des jeunes aux écrans, me semblent
20:05de bonnes alloies.
20:07Vous seriez favorable à une telle mesure ?
20:09Moi, je suis favorable à une interdiction
20:11pure et simple avant 3 ans, ça c'est clair.
20:13Et je suis
20:15favorable
20:17à ce qu'on réduise
20:19donc, interdiction au collège
20:21et au lycée,
20:23à l'école, de façon générale
20:25à l'école, sauf quand c'est
20:27inclus dans les enseignements.
20:29Et puis les réseaux sociaux.
20:33L'interdiction pure et simple,
20:35il faut veiller
20:37à la rendre effective.
20:39Et on ne peut pas
20:41passer d'un
20:43hyper-libéralisme en la matière
20:45à une interdiction pure et simple. Il y a certainement
20:47des paliers intermédiaires qu'il faut
20:49travailler avec les parents, les parents
20:51et les jeunes, les associations
20:53familiales, parce que
20:55tout le monde n'a pas le même niveau
20:57de conscience
20:59de la dangerosité des écrans.
21:01Et donc il y a une éducation puissante à faire en la matière.
21:03C'est très important.
21:05Bien, merci beaucoup Annie Genevard d'être
21:07venue nous voir ce matin. Vous êtes
21:09sur l'antenne de Sud Radio. Patrick Roger
21:11va prendre l'antenne juste après les infos.

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