Avec Clémentine Autain, députée LFI (sortante) de Seine-Saint-Denis
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-06-14##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, vous voulez savoir ?
00:10Alors parlons vrai ce matin avec Clémentine Autain, députée LFI de Seine-Saint-Denis et peut-être futur Premier Ministre.
00:18Donc, je souris hein ? Je vous fais sourire Clémentine Autain.
00:22Oui, vous me faites sourire.
00:23Bon d'accord, on y reviendra.
00:24Bon, le nouveau Front Populaire présentera des candidatures uniques aux législatives et un programme de gouvernement.
00:33PS, Écologistes, PC, LFI et autres partis et mouvements de gauche s'engagent, donc des candidats dans les 577 circonscriptions, c'est bien cela ?
00:43Oui, c'est un accord historique, dans un contexte qui a été créé par le résultat des élections européennes
00:51où nous voyons que l'extrême droite a un pied dans la porte du pouvoir et donc les forces de gauche et écologistes ont pris leurs responsabilités
00:59et ont choisi d'unir leurs forces dans leur diversité mais avec une cohérence d'ensemble qui dit le choix de société
01:06dans lequel nous pouvons basculer dans quelques semaines parce que ça se joue dans 15 jours.
01:11Dans 15 jours, le 30 juin puis le 7 juillet, il faudra choisir si nous voulons un programme mis en place pour les Français
01:18qui permet d'augmenter les salaires, qui permet de développer les services publics, qui permet d'investir, de faire un choc pour la transition écologique
01:27qui permet de renforcer les droits des femmes ou alors si nous basculons dans une forme de chaos
01:33puisque l'extrême droite, ce serait une menace pour la paix civile, une menace pour la cohésion sociale,
01:39ce serait une menace pour les droits des femmes, ce serait un ministre non pas pour l'environnement mais climato-sceptique
01:46donc il y a un danger immense à voir la France basculer dans une logique de repli
01:51qui ferait croire aux Français qu'en choisissant la préférence nationale, la chasse aux immigrés,
01:57le quotidien de celles et ceux qui travaillent dur aujourd'hui, le quotidien des plus pauvres,
02:01le quotidien des chômeurs, le quotidien des ouvriers, des employés serait amélioré, ce qui est faux
02:06et d'ailleurs il n'y a qu'à prendre une mesure pour le comprendre.
02:09Vous savez que Jordan Bardella a expliqué qu'il ne reviendrait pas sur la loi imposée par le gouvernement sur les retraites
02:16qui nous oblige à travailler deux ans de plus.
02:18Nous, avec le Nouveau Front Populaire, nous nous engageons à ce que la loi sur la retraite soit abrogée
02:26et que nous revenions à un objectif d'une retraite à 60 ans.
02:31Bien, je vais revenir sur votre programme parce qu'on connaît maintenant les grandes lignes de ce programme qui est montinotin.
02:37229 candidats LFI, 175 PS, 92 écologistes et 50 PC.
02:43Ce sont les chiffres que j'ai. Tous les députés sortant LFI sont réinvestis ?
02:47Nous allons le savoir dans la matinée.
02:51Adrien Quatennens sera-t-il investi ?
02:54Je ne le sais pas. Je suis désolée mais je ne le sais pas ce matin, je ne peux pas répondre à votre question.
02:59Quelle est votre position ? Est-ce qu'il faut le réinvestir ?
03:01Écoutez, moi je fais le pari que la coalition a cherché par tout moyen à éviter des polémiques qui pourraient nuire à la campagne.
03:10Mais après, je pense que ce n'est pas le point essentiel.
03:13Oui, j'ai compris. Mais vous, à titre personnel ?
03:15A titre personnel, je vais vous dire, là ce qui m'obsède, c'est qu'on a 15 jours pour gagner.
03:20Ce qui m'obsède, c'est de dire aux auditeurs et aux auditrices aujourd'hui qu'il faut impérativement se mobiliser,
03:25aller manifester dimanche à l'appel des syndicats, discuter partout, à la machine à café, à ses voisins, à ses amis,
03:32tous les dîners en famille que vous avez d'ici là, parce que l'heure est extrêmement grave et ce qui se joue est essentiel pour l'avenir des Français.
03:40Donc, la question d'Adrien Quatennens, pardonnez-moi ce matin, elle me paraît assez marginale dans le débat.
03:45Oui, elle est assez marginale. Mais enfin, vous vous êtes engagé.
03:48Vous connaissez mon point de vue. Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin.
03:51Vous ne l'avez pas changé.
03:52Je ne crois pas avoir changé. Vous me connaissez depuis longtemps, Jean-Jacques Bourdin.
03:56Alors, disons-le clairement, vous n'êtes pas favorable à l'investiture d'Adrien Quatennens.
04:02Disons-le, on passe à autre chose.
04:04Je vous dis que j'ai confiance dans la coalition pour travailler au mécano qui nous permet d'éviter au maximum les polémiques et d'être rassemblés.
04:13En cas de victoire législative, est-ce que le Premier ministre éventuel, car c'est le Président de la République qui décide quand même,
04:20tout le monde l'oublie, c'est lui qui désigne le Premier ministre, est-ce que le Premier ministre éventuel...
04:25Il le désigne, mais il faut qu'il y ait une majorité derrière.
04:28Il faut qu'il y ait une majorité. Alors, si vous avez une majorité, est-ce que le Premier ministre sera membre du groupe de députés le plus important ?
04:34C'est ce qui est la coutume, en réalité. Voilà, c'est une tradition.
04:40Et d'ailleurs, je crois avoir entendu Olivier Faure le préciser, que c'était en effet en général comme cela que ça se passe.
04:47Vous êtes d'accord sur un nom à LFI ?
04:49Il n'y a pas eu cette discussion encore. On est dans une logique de mettre en avant un collectif.
04:54On est aussi, vous le savez, pour une 6ème République, très attachés à une forme politique qui revienne aussi au respect du législatif,
05:02qui nous sorte du bonapartisme dont on a largement soupé en France depuis très longtemps, mais aussi ces derniers temps.
05:09Vous avez vu avec le tout-pouvoir à Macron et l'hyper-présidentialisme, il faut une manière de gouverner, de diriger le pays
05:18qui sorte de ces clous-là. Je vous le dis de manière assez solennelle.
05:23C'est votre manière de gouverner, de diriger un pays ? Ce serait votre manière de...
05:27Oui. Alors peut-être aussi parce que je suis une femme, mais je crois profondément aux médiations, je crois profondément à l'intelligence collective.
05:37Et je pense que nous avons besoin de changer aussi le rapport au pouvoir.
05:42Et dans ce changement au rapport au pouvoir, c'est d'arrêter de penser qu'il y a une toute puissance d'un individu qui va écraser les autres.
05:49Donc là, ce qu'il y aura à faire, c'est à faire vivre ce collectif d'hiver et à chercher les solutions qui permettent d'améliorer le quotidien des Français sans brutaliser.
05:58Un des maîtres mots, qui est le mien en tout cas aujourd'hui, c'est l'apaisement.
06:02C'est l'apaisement ?
06:03Oui, l'apaisement, parce que les Français ont peur, les Français ont beaucoup de ressentiment.
06:08Et la politique que nous devons mener doit apporter un mieux vivre et permettre aux Français de se projeter dans l'avenir.
06:16Quand nous disons, nous allons immédiatement augmenter les salaires, immédiatement abroger la loi sur les retraites, immédiatement geler les prix.
06:23Parce qu'il y a quand même un problème dans ce pays sur les prix.
06:26Mais vous parlez d'apaisement, pardon, mais Eléfie n'a pas montré cet apaisement ces derniers mois.
06:33Vous en êtes consciente ?
06:35Je pense que le temps est venu.
06:37La fureur, le bruit et la fureur, rappelons-nous, le bruit et la fureur à l'Assemblée nationale et ailleurs.
06:43Vous êtes tue d'ailleurs, ça vous a gêné, franchement.
06:47Je pense que le moment que nous traversons avec la menace de l'extrême droite au pouvoir nous invite à être extrêmement responsables.
06:56Et je constate d'ailleurs que vous avez des figures aujourd'hui politiques de premier plan, comme Jean-Luc Mélenchon, comme François Hollande hier,
07:04qui sont à la mesure des événements et de l'histoire.
07:09Alors justement Clémentine Autain, vous ne me donnez aucun nom sur le futur Premier ministre, bien sûr, vous me l'avez dit, parce que rien n'est décidé.
07:16Mais accepteriez-vous de devenir Premier ministre si on vous le proposait ?
07:20Bien sûr, bien sûr.
07:22Sans hésiter ?
07:23Sans hésiter, évidemment.
07:24Si le Président de la République vous le propose, vous acceptez ?
07:27Si la coalition...
07:29Avec cette idée d'apaisement, si la coalition...
07:32Si la coalition le décide, moi je suis au service de la coalition. Je ne peux pas vous dire mieux Jean-Jacques Bourdin, je suis au service de la coalition.
07:39Je sais, je sais, parce que Jean-Luc Mélenchon et François Riffin se disputent aussi, quand même, à déclarations différentes.
07:48Je ne veux pas que nous donnions le spectacle d'une dispute pendant 15 jours.
07:52Donc il n'y a pas de dispute. Il n'y a pas de dispute, il y a la recherche du meilleur chemin, la recherche du meilleur profil,
07:59qui pourra être évidemment à la hauteur de cette responsabilité, mais aussi faire vivre la diversité de ce collectif.
08:06Avec, pour vous, cet apaisement indispensable, c'est ce que vous avez dit.
08:10Pour les Français.
08:11Pour les Français. François Hollande, vous avez cité François Hollande, dit, il était hier soir sur TF1,
08:16Mélenchon a eu des propos et une attitude qui ne le placent pas en situation de revendiquer une place.
08:22Il faut avoir de la décence, dit-il. Vous êtes d'accord ou pas avec cette déclaration de François Hollande ?
08:28Je n'oublie pas. Personne ne doit oublier que Jean-Luc Mélenchon a fait 22% à l'élection présidentielle.
08:35Heureusement qu'il était là quand François Hollande a mis la gauche dans une difficulté immense.
08:42Aujourd'hui, ce n'est pas le moment de régler les comptes passés, c'est le moment de regarder vers l'avenir.
08:48Moi, ce qui me frappe, c'est qu'on a un président de la République qui est complètement à côté de ses ponts.
08:56En tout cas, en dehors de la réalité du pays. Vous avez vu sa conférence de presse.
09:00Sans doute, comme moi, on avait l'impression qu'il vivait dans un monde parallèle.
09:04Et la décision qu'il a prise, c'est-à-dire au moment où l'extrême droite est à 40% de dire je dissous l'Assemblée,
09:10c'est évidemment rendre tangible la possibilité que l'extrême droite arrive au pouvoir.
09:15Heureusement, il y a un sursaut à gauche, il y a un réveil, il y a une mobilisation que je pressens depuis dimanche soir qui est incroyable.
09:21Incroyable, y compris les procurations dans ma circonscription, etc.
09:24Donc, ce que je veux vous dire, c'est que là, moi, ce que je trouve très intéressant depuis dimanche,
09:29c'est qu'on a l'impression que tout le monde est ressaisi et réussi à prendre les décisions, à adopter le profit, à se surpasser.
09:39Et tout le monde.
09:40Mais Clémentine, d'ailleurs, Raphaël Glucksmann, sur France Inter, il y a quelques minutes, a dit
09:44je voulais construire un pôle social-démocrate, vous étiez d'accord avec ça ?
09:48Comment ça ?
09:49Avec la construction de ce pôle social-démocrate.
09:51Il fait ce qu'il veut, je ne sais pas être d'accord.
09:53Non, mais vous étiez d'accord ? Bon, d'accord.
09:55Et puis, la dissolution est venue tout bousculer.
09:58Mais c'est vrai, mais c'est vrai, c'est vrai que la dissolution...
10:01Ecoutez, vous le rappeliez à l'instant, pendant la campagne des Européennes,
10:05moi j'étais pour qu'on ait une liste unique pendant ces élections européennes, ça n'a pas été le cas,
10:11et on a donné un spectacle où, en effet, les divergences...
10:14Oui, vous ne parliez plus que de Gaza, à la France Insoumise...
10:17Non, mais je parlais que des divergences ont apparu entre les différentes formations de gauche.
10:21On ne vous entend plus du tout parler de Gaza depuis dimanche, à la France Insoumise.
10:24C'est dans les propositions qui sont communes sur Gaza, nous demandons le cessez-le-feu, la libération des otages,
10:33la reconnaissance de l'état de Palestine, et c'est commun.
10:36Donc, si vous prenez la question de Gaza, précisément, vous vous rendez compte que ce qui paraissait un schisme incroyable
10:43entre les gauches et les écologistes, eh bien, on arrive à le régler aujourd'hui dans une formule.
10:47Je vais y revenir. Sur TF1, hier soir, dernière question, François Hollande était clair,
10:51il soutenait donc le Nouveau Front Populaire, mais il ajoutait, je le cite au second tour,
10:56si se retrouve un candidat RN face à un candidat LR ou un candidat de la majorité, je vote contre le candidat RN, vous aussi ?
11:04Là, l'enjeu, effectivement, c'est d'empêcher une majorité du Rassemblement National et d'Extrême-Droite d'arriver au pouvoir.
11:11Donc, vous votez contre le RN quand il arrive ?
11:14Je ne sais pas ce que la coalition a décidé en termes de...
11:17Mais vous, à titre personnel, vous votez contre ?
11:19Oui, je pense que là, le danger face auquel nous sommes, c'est d'empêcher l'Extrême-Droite d'avoir une majorité.
11:27Et que la Macronie, il faut quand même le dire à votre micro, ne peut pas empêcher l'Extrême-Droite d'arriver au pouvoir.
11:33Elle n'a plus aucune chance de gagner. Donc, la bataille, elle est entre le RN et nous.
11:38Donc, moi, j'appelle surtout, au premier tour, à prendre le bulletin de vote pour le Nouveau Front Populaire,
11:44car c'est celui qui peut concrètement améliorer vos vies très vite.
11:48C'est-à-dire que dans un mois, on peut prendre des décrets, on peut prendre le chemin de loi qui vont améliorer votre quotidien.
11:55C'est très concret, vous savez, Jean-Jacques Bourdin, cette histoire.
11:58Sur le pouvoir d'achat, vous proposez le SMIC à 1600 euros net par mois.
12:01Oui, nous proposons...
12:03Je vais vous dire, ce qui va se passer, c'est que...
12:05Le SMIC à 1600 euros net par mois.
12:07Si nous gagnons, il y aura une conférence immédiatement, une conférence sociale avec les syndicats.
12:12Évidemment qu'il faut donner un coup de pouce au SMIC.
12:151600 euros net par mois ?
12:17Ça vous choque, Jean-Jacques Bourdin ?
12:19Non, je ne vais pas être choqué ou pas, ce n'est pas mon rôle.
12:23J'ai découvert, comme vous ce matin, le programme.
12:27Je n'ai pas regardé le chiffre précis. Est-ce qu'il est dans le document que vous avez sous les yeux ?
12:33Non, mais ce sont des informations que j'ai, Clémentine. Nous verrons si je me trompe ou pas.
12:38Je ne veux pas, ici à votre micro, m'engager sur quelque chose que je n'ai pas lu ce matin,
12:42sauf si ma mémoire fait défaut ce qui est possible, puisque c'était au saut du lit.
12:46C'est à la coalition de le décider.
12:48Ce que je sais, c'est qu'il y aura une hausse du SMIC.
12:51Indexation des salaires sur l'inflation ?
12:53J'y suis absolument favorable.
12:55Absolument favorable, c'est indispensable.
12:57Est-ce que ceux qui nous entendent se rendent compte de ce que ça veut dire,
13:01cette indexation des salaires sur l'inflation ?
13:05C'est immédiatement la possibilité de vivre mieux.
13:08C'est immédiat. Ça, plus le blocage des loyers, plus le développement immédiat des services.
13:12Blocage du prix de l'énergie, des carburants, des produits de première nécessité.
13:16Et ce sont des... Ayez confiance dans la coalition, puisque ce sont des propositions
13:20qui ont déjà été soumises à l'Assemblée nationale, et que la NUPES a voté.
13:25Et que l'extrême droite n'a pas voté, parce qu'on l'oublie.
13:28L'extrême droite, il y a des votes concrets.
13:30Quand on a proposé la hausse du SMIC, ils ont voté contre.
13:32Quand on a proposé de taxer les superprofits, ils ont voté contre.
13:35Quand on a proposé de l'indexation des salaires sur l'inflation, ils ont voté contre.
13:39Donc ce que je veux vous dire, c'est qu'il y a une espèce de profil qui a l'air social,
13:46c'est comme le Canada Drive, vous voyez, l'extrême droite.
13:48On a l'impression qu'ils sont de votre côté, ouvriers, employés qui nous écoutaient.
13:52Et en fait, ce n'est pas vrai.
13:54C'est-à-dire qu'en fait, concrètement, ils vont privilégier des mesures qui sont des mesures antisociales,
14:00en vous racontant qu'il suffit de chasser les immigrés, de faire la préférence nationale,
14:04pour que le quotidien de la majorité des Français aille mieux.
14:07Mais ça, c'est un mensonge éhonté.
14:09Sur la sécurité de l'immigration, vous dites abrogation de la loi immigration.
14:14Évidemment.
14:15Régularisation massive.
14:18Évidemment qu'il va falloir régulariser, notamment celles et ceux qui travaillent.
14:22Donc régularisation de celles et ceux qui travaillent.
14:26Si vous ne les régularisez pas, en fait, vous créez de la pauvreté,
14:30vous créez de l'injustice et vous créez des situations de très grande précarité
14:34qui incitent à des formes de délinquance, en vérité.
14:38Donc si on veut non seulement être juste vis-à-vis de celles et ceux qui apportent
14:43à notre République, qui apportent à notre maison commune,
14:47d'abord et ensuite faire en sorte qu'il n'y ait pas de concurrence.
14:51Parce que quand vous avez les sans-papiers, qu'est-ce qui se passe dans le monde du travail ?
14:55Eh bien, on vous dit que vous, on ne va pas vous payer plus,
14:57parce que sinon on peut embaucher un sans-papier qui va faire le boulot pour moins cher.
15:00Donc quand vous les régularisez, en réalité, vous tirez tout le monde vers le haut.
15:04Tout le monde vers le haut, Jean-Jacques Bourdin.
15:06Clémentine Autain, les OQTF, accélération de l'expulsion...
15:10Mais non, on ne va pas accélérer, nous, les expulsions, vous le savez bien.
15:12Vous n'accélérez pas les expulsions.
15:14Non, on ne va pas accélérer les expulsions, non.
15:16Bien, le nucléaire, 8 centrales prévues,
15:208 nouvelles centrales, des petites centrales,
15:23et ensuite 6 EPR.
15:24Est-ce que vous continuez le programme ?
15:27Écoutez, vous savez que le nucléaire est une question épineuse,
15:31à l'intérieur de cette coalition.
15:34C'est la vérité, voilà.
15:36Vous connaissez aussi notre point de vue, à la France Insoumise,
15:39qui est que nous pensons que le nucléaire est dangereux.
15:43Ce n'est pas celui du PC, par exemple.
15:46Mais ce n'est pas le point de vue du PC.
15:48Donc, là encore, sur ce sujet-là, il va falloir discuter, pousser...
15:52Qu'avez-vous prévu dans votre programme ?
15:54Encore une fois, ce matin, vous avez les points majeurs.
15:59Je n'ai rien lu, encore une fois, au sceau du lit,
16:02qui concernait le nucléaire.
16:04Bon, ça veut dire qu'il va falloir travailler, mais...
16:07Vous êtes prête à accepter que l'on construise de nouvelles centrales ?
16:11Alors ça, je ne suis pas sûre qu'il y ait une majorité dans notre majorité
16:14pour dire qu'on va construire des nouvelles centrales.
16:17Entre construire des nouvelles centrales,
16:20et ne pas fermer toutes les centrales,
16:22vous voyez, il y a un petit espace.
16:24Donc cela doit être discuté,
16:26ce n'est pas moi qui vais vous dire ce matin ce que nous ferons,
16:29mais c'est la nouvelle majorité, si nous y arrivons,
16:32et je pense que nous pouvons gagner,
16:34qui aura ce sujet à cœur.
16:36Avec un objectif, c'est la responsabilité,
16:39la responsabilité de sortir du...
16:42parce qu'on est dans une urgence par rapport au climat,
16:45c'est de décarboner notre production d'énergie.
16:48Ca c'est fondamental si nous voulons atteindre les objectifs
16:51de diminution de gaz à effet de serre,
16:54ça c'est l'urgence.
16:55Et dans le même temps, je vous le dis,
16:57le nucléaire pose des problèmes de sécurité
16:59qui sont extrêmement importants,
17:02et la catastrophe de Fukushima
17:05nous a dit aussi, nous a envoyé un message très clair.
17:09Donc voilà, il va falloir faire vivre cette coalition,
17:12et trouver le chemin qui nous permet d'avancer.
17:15Alors sur le Proche-Orient, j'y reviens,
17:17vous avez trouvé le chemin,
17:19dans votre texte commun, vous qualifiez le 7 octobre
17:22de massacre terroriste commis par le Hamas.
17:24C'est bien cela.
17:25Est-ce que vous qualifiez le Hamas de mouvement terroriste ?
17:28Ah ça y est, vous pensez que c'est le grand sujet là ?
17:31C'est pas le grand sujet, non, c'est une question qui...
17:34qui doit venir, qui est naturelle.
17:36Vous savez, je me souviens très bien, ici à votre place,
17:39de Daniel Obono, qui qualifiait le Hamas
17:42de mouvement de résistance, Clémentine Autain.
17:44Je sais, je sais, je me souviens bien de cette séquence.
17:48Et en fait, toute la difficulté de ce qu'est le Hamas aujourd'hui,
17:52c'est que, évidemment que c'est une organisation
17:55qui a commis des actes terroristes,
17:57et que c'est une organisation qui incarne, sur place,
18:01la résistance du peuple palestinien.
18:03Et en fait, la réalité, c'est que c'est ces deux choses à la fois,
18:06et c'est toute la complicité de la situation.
18:08Donc c'est une organisation terroriste,
18:10et une organisation de résistance.
18:11Non, c'est qu'elle incarne, pour les palestiniens, la résistance.
18:14Et elle a commis des actes terroristes.
18:16Il n'y a pas de doute sur ce point.
18:18Voilà, c'est...
18:20Et encore une fois, c'est la difficulté de la situation
18:23dans laquelle on se retrouve.
18:24Mais aujourd'hui, le massacre des palestiniens
18:27fait que, dans l'accord que nous avons trouvé,
18:30nous réaffirmons le fait qu'il faut un cessez-le-feu immédiat.
18:33Moi, je n'ai qu'une obsession...
18:34Et vous demandez la reconnaissance d'un État palestinien.
18:36C'est la condition de la paix.
18:38En fait, c'est la condition de la paix.
18:39Et de la paix aussi pour les israéliens.
18:41Parce que l'opposition, aujourd'hui, entre les deux,
18:44cette guerre fratricide, qui date pas du 7 octobre,
18:48qui est très ancienne,
18:49en fait, elle met en péril les palestiniens,
18:51et elle met en péril les israéliens.
18:53Qui, aujourd'hui, sont avec Netanyahou,
18:56qui est rentré dans une espèce de furie de vengeance,
18:59qui commet des crimes de guerre.
19:01Et cette situation, il faut qu'elle cesse.
19:03Et il faut que les israéliens, qui sont un peuple,
19:06aient un État.
19:07Et que les palestiniens, qui sont un peuple, aient un État.
19:09L'antisémitisme est-il résiduel ?
19:12Comme l'a dit...
19:13C'était malheureux, cette phrase.
19:15C'était malheureux, ce texte.
19:16Ces mots employés par Jean-Luc Mélenchon.
19:18C'était malheureux ou pas ?
19:20Il y a une...
19:21Moi, je ne veux pas commenter les propos de Jean-Luc Mélenchon.
19:24Je vais vous dire mon point de vue.
19:25Vous les avez regrettés ?
19:26Je vais vous dire mon point de vue.
19:27Je ne fais pas du commentaire.
19:28Je vous dis ce que je pense.
19:29Et ça, ça me paraît être le plus important.
19:31Voilà.
19:32Et Jean-Luc Mélenchon...
19:33Parce que vous prenez vos distances.
19:34Non, je veux dire, Jean-Luc Mélenchon peut s'expliquer...
19:36Votre indépendance.
19:37On la connaît, votre indépendance.
19:38Écoutez, Jean-Luc Mélenchon peut s'expliquer sur ce qu'il a voulu dire par ces mots-là.
19:42Je vous dis les miens.
19:43Voilà.
19:44C'est tout.
19:45Je pense qu'il faut prendre la mesure de ce que le 7 octobre a généré comme angoisse,
19:52comme douleur, chez les Juifs partout dans le monde.
19:56Et là, puisque nous parlons de la France, les Juifs de France.
19:59Et il y a une recrudescence des actes antisémites.
20:02Et je vous appelle, celles et ceux qui nous écoutent, à bien avoir en tête qu'il y a plusieurs études
20:08qui montrent que les stéréotypes antisémites, on les trouve d'abord du côté de l'extrême-droite.
20:13Du côté de celles et ceux qui sont dans le champ politique de l'extrême-droite.
20:18Notre histoire, notre ADN...
20:19Extrême-gauche et extrême-droite se réunissent.
20:21Rivarol, qui est un...
20:23Comment ça, se réunissent de quoi ?
20:25Non, on se réunit parfois.
20:26Je ne sais pas ce que vous racontez, mais on ne se réunit pas dans l'accordant.
20:28Non, non, mais parfois.
20:29Se réunissent dans l'antisémitisme.
20:30Parfois.
20:31Rivarol, qui est un magazine d'extrême-droite extrême.
20:34Mais là, je vous parle de masse, je ne vous parle pas d'un journal, je vous parle d'études quantitatives.
20:39Parce que soutient les positions, par exemple, du NPA.
20:42Oui.
20:43Non, attendez.
20:44Rebettons les choses à plat.
20:45Là, il s'agit d'antisémitisme.
20:46Dans l'histoire, la gauche s'est construite avec la Révolution française,
20:49elle s'est aussi construite avec l'affaire Dreyfus.
20:52C'est notre ADN, c'est notre histoire.
20:54L'affaire Dreyfus, nous étions au rendez-vous.
20:56Le combat contre l'antisémitisme a toujours été notre histoire.
21:00Donc, il n'y a aucune raison de rompre avec cette histoire.
21:02Et il n'y a aucune raison de faire confiance dans l'extrême-droite,
21:06qui, elle, a été un soutien de Vichy, je le rappelle.
21:09Qui, elle, a toujours été du mauvais côté de la barrière.
21:12Et de se dire qu'il n'y a pas de problème.
21:13Maintenant, il y a un blanc-seing parce qu'ils ont manifesté, il y a quelques mois,
21:17de façon totalement opportuniste.
21:19Le projet même, l'idéologie, l'essence même de l'extrême-droite,
21:23c'est la haine de l'autre.
21:24Voyez ?
21:25Ce n'est pas le partage, ce n'est pas la solidarité, ce n'est pas l'humanité,
21:28c'est la haine de l'autre.
21:29C'est le fait qu'on veut découper en tranches les Français,
21:33en fonction de leur confession, en fonction de leur couleur de peau.
21:36Voilà.
21:37Ça, c'est la logique de l'extrême-droite.
21:39La nôtre n'est pas celle-là.
21:40La nôtre est une logique profondément républicaine.
21:43Et donc, je pense que le choix que nous allons avoir à faire le 30 juin et le 7 juillet,
21:48c'est un choix de société.
21:49Est-ce qu'on veut la haine de l'autre ou est-ce qu'on veut la solidarité ?
21:52Voyez ? C'est ça le sujet.
21:53Est-ce que vous acceptez le NPA dans votre coalition ?
21:58Ce que l'on accepte, c'est toutes celles et ceux qui sont d'accord
22:01avec les principes que nous avons posés et les propositions pour gouverner.
22:06C'est ça le sujet.
22:07Mais moi, mon problème n'est pas simplement de savoir s'il y a le NPA,
22:09c'est de savoir s'il y a les millions de Français qui vont se déplacer,
22:12s'il y a des millions de Français qui vont manifester ce week-end.
22:15C'est ça notre force.
22:16Notre force, ce n'est pas simplement les partis politiques qui se mettent d'accord dans un coin.
22:19Je veux dire, si vous croyez qu'on va gagner uniquement
22:21par une coalition formelle d'organisations politiques, même si c'est essentiel,
22:26et bien non, je vous le dis, c'est parce que celles et ceux qui nous écoutent
22:29vont se dire, ça me concerne, il y a une possibilité d'améliorer ma vie, je m'y mets.
22:33Deux questions pour terminer.
22:35L'Ukraine vous demandait le respect de l'intégrité des frontières.
22:39J'ai lu ça dans votre texte.
22:41Vous avez l'air étonné.
22:43Non, je ne suis pas étonné.
22:44Tout le monde a dit que...
22:45Est-ce que vous demandez aux forces russes de se retirer des territoires occupés en Ukraine ?
22:51Oui, du Donbass et de la Crimée.
22:54Écoutez, Poutine est un agresseur, d'accord ?
22:57Tout le monde l'a dit.
22:59Jean-Luc Mélenchon l'a dit dans la nuit même de l'agression.
23:02Il était dans l'avion, il a pendu un communiqué de presse immédiatement.
23:06Donc il n'y a pas d'ambiguïté, c'est-à-dire que c'est dans le communiqué.
23:09L'agresseur, c'est Poutine.
23:11Il doit se retirer.
23:13Retirer ses troupes.
23:14Retirer ses troupes, il doit y avoir là aussi un cessez-le-feu
23:17et il faut que les Ukrainiens puissent être libres.
23:20Moi, je crois profondément à l'autodétermination des peuples.
23:23C'est un combat fondamental chez moi.
23:25Je suis internationaliste et je vous le dis comme je le ressens.
23:28Bien. J'ai une dernière question.
23:30Il y a une manifestation prévue dimanche, vous irez ?
23:33Samedi.
23:34C'est samedi, oui.
23:35Samedi à 14h à République à Paris.
23:37Et après, il peut y en avoir peut-être dimanche en région.
23:39Je sais que c'est dans le week-end.
23:40Samedi à Paris, il y aura beaucoup de monde.
23:42Est-ce que vous ne craignez pas des violences
23:44qui pourraient nourrir le discours de l'extrême droite, justement ?
23:48Mais s'il y a des violences...
23:49Est-ce que ça vous appelle au calme que vous lancez ?
23:50Je vous l'ai dit.
23:51J'ai un maître mot, c'est l'apaisement.
23:53Cette manifestation doit être massive,
23:56bon enfant, joyeuse, déterminée.
23:58C'est ça l'état d'esprit.
24:00Maintenant qu'il y ait des groupes d'extrême droite
24:02qui viennent mettre le bazar...
24:04Ou d'extrême gauche.
24:05D'extrême droite, je pense.
24:06Je pense que l'extrême droite,
24:08d'ailleurs on en parle beaucoup moins,
24:10je trouve que de bien d'autres faits,
24:12alors qu'on les voit maintenant décomplexer,
24:15venir dans des manifestations, agresser.
24:20Moi je sens, en tout cas,
24:21cette espèce de façon décomplexée
24:23de ces groupes de se manifester.
24:25Donc non, moi j'appelle au calme,
24:27à une manifestation calme,
24:28et je pense qu'elle le sera.
24:29Sincèrement.
24:30Merci Clémentine Autain d'être venue nous voir ce matin
24:33sur l'antenne de Sud Radio.
24:34Il est 8h59, vous réagissez 0826 300 300.