Avec Martial Edouard, avocat de la famille de Medhi Narjissi
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00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Benjamin Gleize.
00:07Sud Radio, il est 11h48, deux semaines après la disparition de Mehdi Nargisi au large de l'Afrique du Sud.
00:13Sa famille porte plainte.
00:15Le jeune espoir du rugby tricolore, 17 ans, participait à un tournoi avec l'équipe de France des U18.
00:20Il a été emporté par une vague lors d'une séance de récupération musculaire dans l'eau froide sur une plage réputée dangereuse.
00:27Des panneaux alertent d'ailleurs à ce sujet des risques pris en cas de baignade.
00:31Bonjour Maître Edouard Martial.
00:33Bonjour.
00:34Et merci d'être avec nous ce matin.
00:36De nouveau, la ligne n'était pas bonne tout à l'heure.
00:38Elle l'est, on vous entend très bien.
00:41Vous êtes l'avocat des parents et de la sœur de Mehdi Nargisi.
00:46C'est vous-même qui avez saisi pour eux le procureur d'Agin.
00:50J'imagine, Maître, que cette famille est aujourd'hui anéantie,
00:54qu'elle veut tout simplement comprendre comment leur fils ou frère a pu se retrouver dans cette eau le 7 août dernier.
01:02Oui, le constat, c'est celui que vous faites.
01:05Moi, j'ai affaire à une famille totalement dévastée par le chagrin, par la douleur.
01:11Les larmes sont toujours affleure de yeux et difficile, bien sûr, d'apaiser tout ça.
01:18Ils veulent effectivement comprendre.
01:22Je ne compte même pas leurs amis qui sont à leur soutien.
01:26Ils veulent savoir pourquoi, comment leur enfant et d'autres enfants se sont retrouvés sous la responsabilité d'encadrants adultes
01:35sur une plage et dans un océan particulièrement dangereux,
01:39et ce jour-là, déchaînés, puisqu'il y avait des vagues de 3 et 4 mètres.
01:43Vous avez porté plainte. On va revenir sur les faits.
01:47Vous avez d'abord porté plainte, donc je le disais, saisi le procureur d'agent en vue de l'ouverture d'une information judiciaire.
01:53Est-ce qu'elle a été ouverte, cette information judiciaire, et est-ce que la famille a pu être auditionnée ?
01:59Alors, je vous réponds immédiatement sur les deux aspects.
02:03La procédure, bien évidemment, d'information n'est pas encore ouverte.
02:06Elle devrait l'être dans les jours qui viennent, mais je pense très rapidement.
02:10Et les parents de Mehdi, ainsi qu'Inès, la sœur de Mehdi, seront auditionnés très très rapidement par les services de police.
02:19J'en ai reçu l'assurance, et à partir de cet enregistrement de leur déposition,
02:25et donc de leur plainte, et de tous les éclaircissements qui appellent réponse,
02:32eh bien, la procédure d'information sera immédiatement ouverte.
02:36Oui, il y a urgence à entendre ces témoins, tant que les souvenirs, la mémoire, sont encore là.
02:44Le plus important, effectivement, dans le cadre de cette information,
02:48c'est de permettre le plus rapidement possible, et le plus complètement possible,
02:52de savoir les conditions dans lesquelles, pour ces jeunes gens, qui encore une fois sont tous mineurs,
02:57mais également pour les encadrants, qui sont tous majeurs,
03:00savoir, comprendre, comment ils se sont retrouvés à cet endroit-là,
03:04alors qu'il suffit de lever les yeux pour savoir qu'il ne faut pas y aller, qu'il ne faut pas y nager,
03:10et que toute personne avertie sait à quel point cette place est réputée dangereuse,
03:17et que même les plus avertis, des surfers notamment sud-africains, répugnent à y aller,
03:23sinon dans des circonstances particulièrement favorables.
03:25En tout cas, ce jour-là, ce n'était pas possible de lâcher des mineurs dans des conditions pareilles.
03:30Ça fait partie, j'imagine, des témoignages que vous avez recueillis de la part de certains jeunes
03:35qui étaient présents au moment de la disparition de Mehdi Nargesi,
03:39des jeunes, forcément, on le disait tout à l'heure, sous le choc.
03:42Qu'est-ce qu'ils vous racontent d'autres, et que vous apprends, tout simplement, leurs témoignages, aujourd'hui ?
03:46C'est-à-dire que les témoignages des enfants, nous n'en avons pas.
03:50En revanche, nous avons été très scrupuleusement tenus, informés,
03:55des auditions qui avaient été réalisées par les enquêteurs sud-africains,
03:59et notamment les auditions de certains encadrants.
04:02Donc on sait, pour reprendre d'ailleurs une expression qui a été employée par d'autres que moi,
04:07et pas par n'importe qui, mais par le président de la Fédération française de rugby,
04:10il y a une absurdité totale à décider de mettre les enfants sur cette plage,
04:17dès décembre, qu'on soit adultes ou mineurs.
04:20Mineurs, c'est encore plus grave, bien évidemment, et c'est la procédure qui, sans doute, démontrera.
04:25Mais personne ne devait y aller !
04:27Ce n'était pas prévu, même au planning, d'aller sur cet endroit-là.
04:31Donc, absurdité, sans aucun doute, mais l'absurdité, elle correspond à des fautes,
04:36et sans doute à des comportements qui pourraient être qualifiés, éventuellement,
04:40par la procédure judiciaire, d'une autre manière, et forcément, en terme, peut-être, de délit.
04:45Est-ce qu'ils ont fait un présent sur cette plage ?
04:48Est-ce que vous savez s'ils ont rapidement tenté de contacter les secours
04:52au moment de la disparition de ce jeune espoir du rugby ?
04:57Je pense que tout le monde va rester bouche aubée,
04:59en tout cas avec les oreilles qui auront envie de se fermer tout de suite,
05:03quand on saura que sur cette plage, aucun opérateur n'a de signal,
05:08c'est-à-dire qu'à cet endroit-là, à l'instant où on constate qu'il y a des problèmes,
05:13et que des enfants peuvent être en difficulté dans l'océan, ce qui s'est passé,
05:17il est impossible de prévenir les secours.
05:20Il n'y a pas de signal.
05:22Ce qui explique que l'un des encadrants va être obligé de remonter l'escalier
05:27qui conduit au phare qui est à l'aplomb de la plage de Diaz Beach,
05:32pour prévenir les secours.
05:34Heureusement, un des gardes du parc national,
05:37qui avait un poste d'observation au-dessus, sur la falaise,
05:41a vu que les enfants étaient en difficulté et a commencé à présenter les secours,
05:46de telle manière que tout de suite, hélicoptères et dinghys
05:50puissent être actionnés sur l'océan lui-même.
05:53C'est faux ce que vous racontez, Maître.
05:55Ça paraît totalement incompréhensible.
05:58C'est incompréhensible, surtout s'agissant de majeurs.
06:01Si c'était des gosses qui avaient décidé d'aller sur cette plage
06:05et qui avaient faim d'ignorer le danger auquel ils allaient être confrontés,
06:09on serait tous catastrophés.
06:11Mais là, on est encore plus dans l'incompréhension,
06:15puisqu'il y a des gens qui ont été missionnés
06:18par une fédération française de rugby
06:20pour accompagner des gamins qui sont en train de vivre leurs rêves
06:24et leurs passions, de la partager.
06:26Et il y a des majeurs qui ont reçu toutes les qualifications,
06:30en tout cas, c'est ce qu'on peut tous supposer,
06:32pour les encadrer et pour, bien évidemment,
06:35les éloigner et ne jamais les confronter au danger.
06:38Les membres du staff ont été suspendus temporairement.
06:42La fédération française de rugby a ouvert une enquête en interne.
06:46Est-ce que la famille se sent aujourd'hui soutenue
06:48par la FFR et par son président, Florian Grille,
06:51qui a reconnu, vous l'avez dit, une grave erreur ?
06:54Je crois que la famille Nargici reçoit ce message.
06:59C'est-à-dire qu'il y a un président de la fédération française
07:02qui dit qu'il lui s'est passé quelque chose.
07:05Ça confine à l'absurdité et il y a des fautes graves
07:10qui peuvent bien évidemment représenter des erreurs individuelles,
07:14mais qui peuvent aussi constituer une erreur collective
07:18sur laquelle il faudra bien se pencher.
07:20Ça, il le dit très clairement.
07:21Mais je crois que ce qu'il entend, le président de la fédération,
07:25c'est respecter de sa part et de la part de l'institution
07:29qu'il représente le devoir de vérité vis-à-vis de la famille Nargici.
07:33Ça, c'est important.
07:34Et deuxièmement, que de son côté administratif,
07:37il assure la transparence vis-à-vis de cette famille
07:40de telle manière qu'il puisse recevoir la vérité,
07:43qu'il puisse poser des questions
07:44et que l'institution judiciaire puisse y apporter des réponses.
07:47Maître, très concrètement, le corps de Medhi Nargici
07:51est toujours porté disparu.
07:52Est-ce que des recherches sont actuellement toujours en cours en Afrique du Sud ?
07:56C'est extraordinaire cet effort de solidarité qu'il y a
08:01puisque les autorités sud-africaines ont décidé d'aller bien au-delà du délai
08:07qui est prévu par la réglementation et par la loi sud-africaine.
08:10C'est-à-dire qu'à l'heure actuelle, bien évidemment,
08:12pas avec la même intensité, pas avec la même force,
08:15pas avec les mêmes moyens matériels.
08:17La surveillance de toute la côte à cet endroit-là
08:22est visitée pratiquement au quotidien de normes
08:26et toutes les plages et toutes les stations balnéaires
08:29qui continuent la côte ont été averties
08:32et il leur est demandé un devoir de vigilance accru,
08:36un devoir de surveillance accru.
08:38Avec quel espoir, Maître ?
08:40Tant que l'espoir existe, il faut y croire.
08:44Je crois qu'on n'a pas le droit, à la place qui est la nôtre,
08:47de dire stop au nom du réalisme, au nom de ce qui serait,
08:51je ne sais pas, notre espèce de certitude qui n'existe pas.
08:58Moi, je pense à la famille Nargissi et je vois les trois,
09:02j'écoute les trois qui sont en face de moi.
09:04Pour eux, il n'est que disparu.
09:07Donc toujours, il peut se passer quelque chose.
09:09C'est l'espoir.
09:10Et l'espoir, il n'a pas le droit d'être dégonflé
09:13ou éraillé par nos propres sentiments à nous
09:16qui ne sommes finalement que des observateurs.
09:18Merci beaucoup, Maître Edouard Martial,
09:20d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
09:22Vous êtes l'avocat de la famille de Mehdi Nargissi.
09:25Merci beaucoup pour nos pensées d'ailleurs à Sud Radio,
09:27à sa famille et aux proches bien sûr de Mehdi Nargissi.