JO de Paris 2024 : l'eau de la Seine était-elle vraiment baignable ?

  • il y a 2 semaines
Les Jeux dans tous leurs états, présenté par Maxime Lledo et Clément Arion, avec Jean-Claude Oliva, Directeur de la coordination Eau-Ile de-France.

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##JO_REVERS-2024-08-16##
Transcript
00:00Sud Radio, les Jeux dans tous leurs états, Maxime Liédo, Clément Harion.
00:06La dernière ligne droite de ces Jeux Olympiques dans tous leurs états avec le camarade Clément Harion.
00:11Et de quelques instants, on s'intéressera au sujet, mine de rien, qui a beaucoup fait parler, y compris sur cette radio,
00:18à savoir l'état de la scène, est-ce qu'elle était vraiment d'une certaine manière, alors n'allons pas jusqu'au mot potable,
00:23mais est-ce que c'était...
00:24C'est que c'était baignable.
00:25Est-ce que c'était baignable.
00:26Mais avant, on est rejoint par le fil rouge de cette émission et le fil rouge de cette radio qui est à la radio depuis 4h30 ce matin
00:33et qui nous a rejoint, Gilles Boscherini, bonjour.
00:35Bonjour à tous.
00:36C'est la fameuse...
00:37Faut arrêter de dire ça, les gens vont croire que j'habite ici.
00:40Mais ce n'est pas totalement faux, parce que j'arrive, vous êtes là, je pars, vous êtes là, alors soit j'arrive très tard et je repars très tard,
00:47soit vous passez beaucoup trop de temps ici, c'est l'heure de On en parle et On en parle.
00:51Aujourd'hui avec cette athlète australienne très critiquée pour ses performances au jeu
00:57et elle subit une vague hallucinante de cyberharcèlement depuis plus d'une semaine.
01:01Oui, tout à fait, c'est la big girl Raegun devenue la risée des réseaux sociaux depuis sa performance le 9 août dernier.
01:07L'australienne de 36 ans essuie les critiques, moqueries et insultes des internautes.
01:11Elle a publié une vidéo sur ses réseaux sociaux hier.
01:14Elle en profite pour remercier toutes les personnes qui l'ont soutenue, mais répond à ses détracteurs.
01:18Je n'avais pas réalisé que ça ouvrirait aussi la porte à autant de haine, ce qui a été franchement dévastateur.
01:27Mais j'y suis allée et j'ai pris du plaisir. J'ai pris la compétition très au sérieux.
01:34Celle qui est chercheuse universitaire en études culturelles ne manque pas non plus de souligner qu'elle a travaillé dur pour aller au jeu
01:40et qu'elle a vraiment tout donné, mais ce n'est pas le seul sujet qui fait parler,
01:44mais figurez-vous qu'il y a une pétition qui circule et qui remet en cause ses compétences et sa sélection pour les Jeux.
01:49La pétition affirme qu'elle aurait manipulé le processus de sélection olympique,
01:53qu'elle a placé son mari parmi les membres du jury grâce à des passe-droits
01:56ou encore qu'elle a créé une instance décisionnaire.
01:58Des informations qui ont bien évidemment été démenties par la Fédération Australienne de Breaking dans un communiqué.
02:03Et là aussi, la big girl s'est exprimée.
02:05J'aimerais demander à tout le monde de se référer au récent communiqué du comité olympique australien
02:13ainsi qu'au post sur la page Instagram de AUS Breaking et de la WDSF Breaking for Gold.
02:21Alors il faut quand même préciser que la fameuse pétition a déjà récolté plus de 50 000 signatures.
02:26On y lit notamment entre autres que l'apparence et la conduite de Raegun sont contraires à l'éthique du breakdance
02:31et le comité olympique australien défend son athlète.
02:34Il qualifie le texte de « vexatoire, trompeur et intimidant »
02:37et il a exigé le retrait immédiat de la pétition.
02:40Eh bien, temps de haine.
02:41Hallucinant. Et ça pose une fois de plus la question sur la modération des réseaux sociaux
02:45parce que vu le nombre de commentaires haineux qu'il y a,
02:47on se demande si les personnes qui se lâchent comme ça seront à un moment poursuivi.
02:51Ça fait quand même plus d'une semaine que ça dure.
02:53Plus d'une semaine. Dans une impunité totale.
02:5550 000 signatures sur la pétition.
02:58Et c'est à chaque fois en plus totalement, toujours, démesuré.
03:01Donc on comprend rien.
03:02On vous retrouve tout à l'heure, Jules, avant que, juste après, on va dire s'être intéressé à l'état de la scène.
03:07On va accueillir pour ce sujet Jean-Claude Olivia.
03:10Vous êtes le directeur de la coordination O Île de France.
03:13Bonjour.
03:14Oui, bonjour.
03:15Merci beaucoup d'être avec nous.
03:17Et on était obligé, un moment après avoir fait le bilan de ces Jeux olympiques,
03:20de faire aussi, mine de rien, le bilan de la scène
03:22parce que l'épreuve de triathlon masculine avait été reportée d'une journée,
03:25notamment à cause de mauvais relevés de la scène.
03:27Des athlètes suisses et belges ont été malades.
03:30Et donc, forcément, le débat est revenu sur le devant de la scène.
03:33Oui, Maxime, entre le 19 juillet et le 9 août, soit 22 jours,
03:37la scène n'a été baignable que 8 jours.
03:39C'est d'ailleurs pour cette raison que les épreuves en eau libre,
03:42ainsi que les journées d'entraînement parfois des athlètes avec le fleuve,
03:45ont dû être reportées à plusieurs reprises, 6 fois en tout.
03:48Est-ce que cela a été justifié, Jean-Claude Olivia ?
03:52Oui, tout à fait.
03:53Moi, je pense que le bilan n'est vraiment pas terrible
03:56sur la qualité de l'eau de la scène.
03:58Et encore là, on a des critères qui sont les critères
04:02de la Fédération internationale de triathlon.
04:06Ce sont les critères qui sont plus élevés.
04:09Ce qui est moins élevé, par contre,
04:11si on prend des critères pour une baignade des grands publics,
04:14ce serait encore plus sévère et il y aurait eu encore moins de jours baignables.
04:18Ce qui est intéressant dans ce que vous dites
04:21et qu'on va peut-être devoir rappeler,
04:23c'est quand même que ça a coûté 1,4 milliard.
04:27Vous nous disiez, Jean-Claude Olivia,
04:29directeur de la Coordination Eau-Île-de-France,
04:31que ce soit baignable très moyennement.
04:34Oui, tout à fait.
04:35C'est à peine plus baignable que l'an dernier, en réalité.
04:39On a des résultats qui ne sont pas bons.
04:44Je pense que ce ne sont pas les bons choix
04:46qui ont été faits en termes de dispositifs.
04:49Il y a la question des mauvais branchements,
04:51des branchements d'eau usée qui se mélangent avec des eaux de pluie.
04:58C'est extrêmement difficile à résoudre.
05:00Ça coûte très cher.
05:02On avait pensé à 1,4 milliard.
05:04Visiblement, en termes de coûts, on n'avait pas un problème de chéquier.
05:07Si, quand même.
05:09Parce que la réduction des mauvais branchements,
05:12au départ, on est parti sur l'idée qu'il y avait 23 000 mauvais branchements.
05:15Et en fait, il y en a 13 000 qui ont été traités.
05:19Mais là, maintenant, on s'aperçoit qu'il y en aurait beaucoup plus.
05:22C'est-à-dire qu'il y en aurait entre 63 000 et 126 000.
05:25Donc, on est très loin du compte.
05:27Et pour ces mauvais branchements, ça implique aussi des particuliers
05:31qui doivent faire des travaux.
05:33Il y a un reste à charge pour eux qui est entre 5 000 et 10 000 euros.
05:36Et on ne peut pas les obliger à le faire, bien entendu.
05:39Donc, c'est quelque chose de très difficile à résoudre, en réalité.
05:43Une question du camarade Jules Bosquerini qui est resté en studio, Jean-Claude Olivier.
05:47Ça a été très compliqué pour l'organisation du marathon.
05:50Les entraînements n'ont pas eu lieu.
05:52Pareil, la course des garçons a, elle aussi, été reportée.
05:55Il y avait un plan B qui était prévu.
05:57Et dans ce cas-là, pourquoi ne pas l'avoir activé, ce plan B ?
06:01Je ne sais pas.
06:03Ça, c'est la responsabilité du comité d'organisation.
06:06C'est peut-être aussi la responsabilité des politiques
06:09qui ont à tout prix voulu que ça se passe dans la Seine à Paris.
06:13Moi, ce que j'observe aussi, c'est qu'il y a une autre possibilité.
06:16C'est le canal de Lourdes, que c'est le canal Saint-Martin,
06:20c'est le bassin de la Villette,
06:22où la qualité de l'eau est toujours bien meilleure.
06:25D'ailleurs, il y a des Parisiens qui se baignent en ce moment,
06:29alors que dans la Seine, dans Paris, c'est vraiment problématique.
06:34Et Jean-Claude Olivier, vous qui êtes, je le rappelle,
06:36directeur de la coordination aux îles de France,
06:38la santé des athlètes, est-ce qu'elle a vraiment été mise en danger ?
06:41Est-ce qu'on peut dire ça ou non ?
06:43Écoutez, je ne pense sans doute pas,
06:47parce que les athlètes, ils sont bien préparés,
06:49ils sont en bonne santé,
06:52ils ont des vaccins,
06:55ils ont un régime alimentaire particulier,
06:58ils prennent des probiotiques, etc.
07:00Donc, a priori, non, j'espère que non.
07:04Ceci dit, pour le grand public, c'est une autre histoire.
07:07La ville de Paris a pour objectif de rendre baignable la Seine à partir de 2025.
07:11On le rappelle au grand public,
07:13d'après ce que vous nous dites,
07:15est-ce qu'on peut dire que c'est une utopie ou non ?
07:17Il y a trois sites de baignade qui ouvriront pendant l'été, dès 2025,
07:21à l'île Saint-Louis, à Bercy notamment.
07:23Oui, moi je n'y crois pas du tout,
07:25je ne crois pas que ce soit possible dans de bonnes conditions sanitaires,
07:29sauf si on a en 2025 un été très sec.
07:33Mais là, on a l'expérience,
07:352024 était un peu plus vieux,
07:372023 également,
07:39et là, les conditions n'étaient vraiment pas réunies
07:41pour une baignade des grands publics.
07:43Donc finalement, le dernier mot reviendra à la météo,
07:45si je comprends bien.
07:47On a qu'à y croiser les doigts.
07:49Oui, ou alors il faut changer de perspective,
07:51et ne plus courir derrière cette histoire de baignade en Seine dans Paris,
07:59se rabattre sur d'autres sites de baignade,
08:03qui sont possibles.
08:05Depuis à deux reprises,
08:07Jean-Claude Lilla,
08:09vous nous avez parlé des autres options possibles,
08:11aussi bien pour ces jeux,
08:13où on a fait les mauvais choix,
08:15vous nous avez dit que d'autres options sont possibles,
08:17admettons,
08:19on va essayer de rendre la Seine baignale d'ici 2030.
08:21Quels seraient les choix à faire,
08:23selon vous, très importants,
08:25pour justement que cela puisse être possible ?
08:27Dans ce cas,
08:29c'est d'autres dispositifs,
08:31il faut d'abord arrêter
08:33de mélanger les eaux de pluie
08:35avec les eaux usées,
08:37et de stocker éventuellement dans des bassins
08:39les eaux de pluie avec les eaux usées,
08:41parce que ça conduit à généraliser la pollution.
08:43Ce qu'il faut, c'est traiter les eaux de pluie
08:45à la parcelle,
08:47à l'endroit où elles tombent.
08:49Laisser l'eau de pluie s'infiltrer,
08:51laisser l'eau de pluie s'évaporer,
08:53et en plus ça c'est bien pour la ville,
08:55parce que ça rafraîchit la ville,
08:57et c'est plutôt bien en été.
08:59C'est ça le grand changement à faire.
09:01Question du camarade Jules Boscherini.
09:03Est-ce que ça veut dire
09:05qu'à partir de l'année prochaine,
09:07si la Seine est baignable,
09:09est-ce que ça veut dire que dès qu'il pleut,
09:11on ne pourra plus se baigner ?
09:13Dans les conditions d'aujourd'hui,
09:15c'est clair, bien sûr.
09:17Merci beaucoup Jean-Claude Oliva,
09:19directeur de la coordination eaux Îles-de-France,
09:21d'avoir été avec nous.
09:23On se retrouve dans quelques instants
09:25pour la suite de ces Jeux Olympiques
09:27Jules Boscherini et ce sujet.
09:29Évidemment, on va revenir et s'intéresser
09:31sur le succès
09:33des JO de Paris
09:35avec les nombreuses critiques
09:37qui ont été faites sur la France, pays de sport,
09:39ou pas. Ce sera l'occasion de dresser le bilan
09:41et de se projeter pour les quelques années qui arrivent.
09:43A tout de suite sur Sud Radio.

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