• il y a 2 mois
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00:00Mais pour montrer que c'est du nazisme monétaire, d'abord, je le rappelle avec force,
00:04ce n'est pas la monnaie créée par les Africains.
00:09Parce que vous parlez de la légitimité.
00:11Dans tous les pays du monde, la monnaie appartient toujours et toujours au peuple.
00:17Il y a un débat au niveau européen.
00:21Non, ça c'est un autre problème.
00:24On est dans le même état, nous sommes dans la même situation.
00:27On fait souvent ce genre de comparaison, mais j'aimerais pour ne pas noyer le poisson.
00:32On regarde le problème de l'Afrique de façon précise.
00:36Donc, je disais que le franc CFA n'appartient pas aux Africains.
00:48Ça appartient à 100% à la France qui l'a inventé.
00:54Par et pour les intérêts des colons.
00:57Donc, nous voyons bien.
00:59Alors, il va falloir préciser, quand vous dites que le franc CFA appartient à la France,
01:05aujourd'hui, quelle est la réalité de cette exception ?
01:08Très bien. La réalité est la suivante.
01:13C'est que, quand on regarde, il y a deux grandes parties qu'on peut dire.
01:17Les institutions de la zone franc CFA, d'une part,
01:21et d'autre part, les quatre principes de la zone franc.
01:25Lorsqu'on regarde, au niveau des institutions,
01:28où il y a la conférence des chefs d'état,
01:33il y a tout le reste, mais surtout les trois banques centrales.
01:38Mais tout ça, c'est dominé par la France,
01:41qui essaie de s'adapter, de s'harmoniser, tout ça, mais qui a un droit de veto.
01:46Un droit de veto. Je donne un petit exemple.
01:49Sur quel genre de décision ? Donnez des exemples.
01:50Je donne un exemple. Il est dit, par exemple, qu'au conseil d'administration
01:57de la banque centrale des Comores,
02:00où il y a huit administrateurs, à l'instant où je vous parle,
02:04il y a quatre Français et quatre Comoriens.
02:07Si tu veux dire, pour que le conseil d'administration se réunisse,
02:12il faut au moins cinq administrateurs,
02:16c'est-à-dire quatre Comoriens, mais au moins un Français.
02:20Si la France ne veut pas de l'ordre du jour,
02:24il n'a qu'à faire simplement la politique de la chaise vide,
02:26et puis le pays est bloqué.
02:27Le quorum n'est pas atteint, donc il n'y a pas de...
02:29Deuxièmement, toujours en restant dans ce même exemple,
02:32les décisions ne sont validées que si elles sont prises au moins par six administrateurs.
02:40Bon, ça, c'est ce que nous appelons le droit de veto.
02:42Maintenant, revenons sur le cas de la BCAO,
02:46Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest.
02:49C'est le même principe de l'unanimité.
02:52Par exemple, ils ont inventé il n'y a pas longtemps, en 2010,
02:56ce qu'ils appellent le Comité des politiques monétaires,
03:00où ils ont mis un seul Français.
03:02Mais c'est encore le principe de l'unanimité,
03:04c'est-à-dire que la politique monétaire, en fait,
03:07elle est décidée en dernier ressort par la France.
03:10Même chose, et ça s'écrit dans les statuts pour la BAC,
03:15Banque des États de l'Afrique centrale,
03:17où il s'écrit clairement que la France participe à la gestion et au contrôle de la BAC,
03:25Banque des États de l'Afrique centrale,
03:28parce que justement, elle garantit la convertibilité du franc CFA,
03:34hier un franc français et aujourd'hui un euro.
03:37Alors la question que tout le monde se pose, évidemment,
03:39c'est qu'aujourd'hui, ce n'est pas tout à fait nouveau,
03:42mais disons que ça a pris beaucoup d'ampleur dans les cinq dernières années,
03:45parce que notamment la Chine investit beaucoup sur le continent africain.
03:50Est-ce que finalement le franc CFA est une manière de protéger l'Afrique
03:57d'une nouvelle colonisation chinoise ?
04:00Ou est-ce que pas du tout ? C'est un peu la double peine.
04:03Comment ça fonctionne ?
04:04Par exemple, les Chinois, comment ils font pour investir, pour se développer,
04:08pour prendre possession, on le voit, d'un certain nombre de ressources ?
04:11Parce qu'il y a des luttes très féroces entre les États-Unis,
04:15on va dire, la Chine et la France,
04:18dans certains nombres, vous avez vu ce qui s'est passé avec les otages récemment,
04:21dans cette zone saharienne, cette zone du Sahel,
04:25où on voit toutes les ressources minières, l'uranium, etc.
04:29Comment ça se passe ?
04:30Est-ce que la Chine peut, d'une manière comme ça tout à fait libre,
04:36prendre possession des ressources ?
04:38Est-ce que le franc CFA est une manière de les bloquer ?
04:42Ou pas du tout ? Est-ce qu'il y a une convertibilité,
04:44par exemple, de la monnaie chinoise ? Parce que ça, c'est un point clé.
04:47Voilà. Le problème de la Chine et d'autres grandes puissances,
04:51les États-Unis, etc., on peut en parler.
04:54Mais, je pense, pour donner plus de clarté
04:58à ceux qui nous écoutent sur le problème du franc CFA,
05:02il faut, parce que nous sommes limités dans le temps,
05:05expliquer grossièrement, enfin, sommairement...
05:08Les avantages et les inconvénients.
05:09Voilà, les avantages et les inconvénients.
05:12Et après, on verra, parce que c'est vrai qu'il y a convertibilité,
05:14mais après, on verra le rapport avec la Chine.
05:16Mais, parce que souvent, les gens ont tendance à évoquer ce genre de problème
05:20pour, si vous voulez, faire peur.
05:23Et sans comprendre les enjeux. Il faudrait voir les enjeux en positif et en négatif.
05:26Donc, je vais rapidement donner l'information sur les quatre principes.
05:31Le principe de la centralisation des champs, ça veut dire,
05:36ou bien les comptes d'opération, ça veut dire,
05:39Depuis 19...
05:40Centralisation des quoi ?
05:41Pardon ?
05:42Centralisation des quoi ? Des changes ?
05:43Des changes, ou alors les comptes d'opération.
05:46C'est-à-dire, c'est du nazisme monétaire,
05:51dans la mesure où on oblige les Africains,
05:54depuis 1945 jusqu'en 1973,
05:58à déposer en France l'intégralité,
06:03100% de ce qu'ils gagnent quand ils vendent à l'extérieur.
06:07Jusqu'à quel année, vous avez dit ?
06:091973.
06:10Et après 1973, c'est 50% je crois, c'est ça ?
06:12Non, non, non.
06:13C'est curieux, c'est 65% ?
06:14Non, non. Je dis de 1945 jusqu'en 1973, c'est 100%.
06:19C'est 100%.
06:20S'ils ont gagné 1000 milliards de dollars,
06:22ils déposent dans un compte que la France a pu ouvrir pour eux, ici.
06:26Nicolas, il faut juste que vous preniez,
06:27il me semble pour ceux qui ne connaissent pas l'échange,
06:29il faut que vous preniez un exemple.
06:30En disant par exemple, quand un pays de la zone CFA
06:34a réussi à vendre, par exemple, de son coton à l'extérieur,
06:38il y a des devises qui rentrent.
06:39C'est ça qu'il faut expliquer.
06:40Et que ces devises, quand elles rentrent,
06:42c'est une richesse pour le pays.
06:43Parce que normalement, ça va lui permettre d'acheter autre chose.
06:45Et au lieu de s'en servir pour acheter autre chose,
06:47il faut qu'elle dépose cet argent,
06:51non pas dans sa banque centrale à elle,
06:53disponible pour participer au développement,
06:56mais il faut qu'elle le dépose dans une banque française.
07:00Donc, c'est au Trésor public français.
07:02Je rappelle, pour mémoire,
07:04le Trésor public, c'est l'expression financière de l'État.
07:08Donc, s'ils ont eu 1000 milliards de dollars,
07:12parce qu'ils ont vendu,
07:13eh bien, l'intégralité de ces 1000 milliards
07:16s'est déposée au Trésor public français.
07:18À l'étranger, dans le pays colonisateur.
07:20Dans le compte ouvert pour eux en France.
07:22C'est ça.
07:23Deuxièmement, de 1973 jusqu'en 2005,
07:27précisément le 20 septembre,
07:29eh bien, la France, dans sa générosité,
07:31a dit, bon, ce n'est plus la peine de prendre 100%.
07:34Il faut simplement prendre 65%.
07:38C'est-à-dire que si les Africains ont vendu
07:40pour 100 milliards de dollars, de yens, etc.,
07:43ils déposent 65 milliards.
07:46Mais, Nicolas, ils ne donnent pas cet argent,
07:49ils le déposent sur un compte,
07:51mais les pays peuvent s'en servir en faisant des chèques.
07:54Ça, c'est ce qu'on dit,
07:55mais nous sommes en train d'expliquer les faits.
07:59Et maintenant, à la seconde où nous parlons...
08:01L'argent n'est pas volé,
08:02ils peuvent s'en servir pour autre chose, non ?
08:04Mais non, je vais tirer les conséquences,
08:06vous allez voir tout de suite.
08:07Et maintenant, de 20 septembre 2000
08:10jusqu'à la seconde où nous parlons,
08:12ils déposent 50%.
08:13Aujourd'hui, on en est à 50.
08:14La question, c'est de dire,
08:16mais quels sont les inconvénients de ce compte d'opération ?
08:19Les inconvénients sont nombreux.
08:22La première conséquence, c'est logique,
08:25c'est que ces pays ne peuvent pas utiliser leur dévise
08:30pour acheter les biens d'équipement,
08:33les machines pour pouvoir transformer chez eux les matières premières.
08:38C'est pourquoi ils sont sous-industrialisés,
08:40et c'est pourquoi ils sont pauvres,
08:42parce que pour développer un pays,
08:44il faut, certes, l'outil monétaire,
08:46parce que l'économie d'un pays se gère par deux outils,
08:49l'outil monétaire et l'outil budgétaire.
08:54En ce moment, c'est du vol,
08:56on est obligé de déposer,
08:57et on ne peut pas s'en servir pour acheter tout le monde.
09:00Quand ils déposent les dévises,
09:07la France n'a qu'à appuyer sur sa machine qui se trouve à Chamalières,
09:11parce que ça aussi, il faut le savoir,
09:13ça se trouve à Chamalières,
09:15et elle produit des faux billets
09:17qu'on appelle le franc des colonies françaises d'Afrique.
09:20La France récupère des devises étrangères,
09:22et elle ne donne au pays en question que des francs CFA.
09:25Voilà, parce qu'il faut que les outils sachent,
09:28il faut que les outils sachent,
09:30le franc CFA ne se fabrique pas en Afrique.
09:33Le franc CFA, comme c'est une propriété à 100% de la France,
09:37se fabrique précisément à Chamalières,
09:40près de Clermont-Ferrand.
09:42A Chamalières, vous savez que c'est la patrie de Jusqu'à Destin.
09:46Près de Jusqu'à Destin.
09:48C'est un hasard.
09:49Ce n'est pas un hasard, justement.
09:51Vous êtes un Français, vous savez très bien ce que ça veut dire,
09:55Jusqu'à Destin et autres.
09:57Deuxième conséquence logique,
09:59vous comprenez que,
10:01lorsque cet argent des Africains est confisqué,
10:06et bien, une des conséquences est majeure,
10:09puisqu'il faut qu'ils déposent les devises.
10:13Alors, ils sont contraints
10:16à une austérité budgétaire sans fin.
10:19Parce que le budget c'est deux parties,
10:21d'un côté les recettes et de l'autre côté les dépenses.
10:24Déposer dans les comptes d'opération,
10:28les recettes, c'est un poste budgétaire.
10:32Donc, on comprend bien les conséquences.
10:34On voit bien les Africains qui sont là,
10:37le budget de l'éducation nationale,
10:40le budget squelettique.
10:42Ceux qui ont été en Afrique, ils savent très bien
10:44que les Africains sont tassés les uns sur les autres
10:47dans les bus comme le samedi, etc.
10:50Vous remarquerez que dans tous les pays de la zone française,
10:53il y a une expression qui vient constamment,
10:56il me manque les moyens.
10:58Quand en Afrique on dit il me manque les moyens,
11:00c'est qu'il me manque l'argent.
11:01Je disais, parce que vous nous donnez l'occasion,
11:04un des inconvénients majeurs de ce compte d'opération,
11:08comme le disent les Français eux-mêmes,
11:11je prends par exemple le cas de Xavier de Lafournière,
11:14il dit que la France utilise les dévises des Africains
11:20pour payer une partie de sa dette.
11:22Et il n'est pas le seul.
11:24Ça ne marche pas en l'occurrence.
11:26Jean Boissonnat, je reprends Jean Boissonnat,
11:30brillant journaliste c'est vrai,
11:32mais je ne le cite pas comme journaliste.
11:34Il était membre du comité monétaire de la Banque de France.
11:39Il dit exactement la même chose,
11:41que la France utilise justement ce compte d'opération
11:47pour prendre gratuitement les matières premières de l'Afrique.
11:52Vous savez ce qu'on appelle les 30 Glorieuses,
11:54de 1945 jusqu'à 1915.
11:57Toutes ces matières premières en provenant de l'Afrique
12:00étaient prises gratuitement,
12:02parce qu'on dit exporter vers nous la France.
12:05On n'a pas de pétrole, mais on a des idées.
12:07C'était l'objet pour l'utilité.
12:10C'est ce que dit Nicolas, je peux vous lire ce que dit Jean Boissonnat.
12:13Je vais continuer parce que c'est ce qu'il nous dit.
12:15Il faut qu'il soit puissé.
12:17Lisez le passage.
12:19C'est un pays d'occupation.
12:21C'est pour l'illustration de Nicolas.
12:26C'est très précis, très concret.
12:28La zone franc a permis, donc Jean Boissonnat,
12:31journaliste économique, créateur de l'expansion.
12:33La zone franc a permis à la France
12:37de se fournir en certaines matières premières
12:39sans débourser de devise.
12:40On a calculé qu'elle représentait en 1960
12:43250 millions de dollars par an d'économie de devise.
12:47On a estimé que 500 000 Français en 1960
12:50de la métropole tiraient leurs moyens d'existence
12:52de l'ensemble économique de la zone franc.
12:54C'est quel page François ?
12:56Ça c'est en page 55.
12:59Mais c'est ce que faisaient les nazis.
13:02Les nazis prenaient les matières, les richesses, gratuitement.
13:07Sans débourser de devise.
13:09Mais c'est ce que font les anglais aussi.
13:11Ils avaient les colonies, ils avaient la zone fermée.
13:13Oui mais quand on résout un problème...
13:15Non mais ce n'est pas que les nazis,
13:16c'est que tous les gens.
13:17Quand vous vous installez dans un pays
13:19et que vous niez la souveraineté de ce pays,
13:21vous vous servez.
13:23Vous n'êtes pas propre nazi.
13:24Voilà, donc moi je fixe là,
13:27parce que j'ai dit et je répète,
13:30quand les nazis ont pris la France,
13:32je ne vous fais pas un dessin,
13:33puisque tout le monde le reconnaît,
13:35l'Afrique a joué un rôle très important
13:38dans la libération de l'Afrique.
13:40De la France.
13:42Non, de la France, pardon.
13:43Or, à peine libérée,
13:45la France retourne contre l'Afrique.
13:48Donc c'est ce que je suis en train de décrire.
13:50Un des éléments importants
13:52que nous dit Jean Nené dans son rapport,
13:56il dit que la France utilise les devises africaines
14:00pour combler le déficit de la balance des paiements.
14:05C'est Jean Nené qui dit ça ?
14:06Oui, oui.
14:07Jean Noël, Jean Nené.
14:09Et nous continuons toujours.
14:11Donc vous voyez bien que
14:13cet approvisionnement gratuit
14:16que décrit avec justesse Jean Boissonnaz,
14:20c'est ce qu'il vient de rappeler,
14:22ensuite la France prend l'argent des Africains
14:27pour endetter les Africains.
14:29Alors ça c'est un deuxième point, c'est ça ?
14:31Un des inconvénients.
14:32Alors oui, parce qu'on est toujours sur le premier point centralisation.
14:35Oui.
14:36Et il y a une suite encore dans ce premier,
14:38on n'est pas encore passé au deuxième ?
14:39Voilà.
14:40Donc je suis prêt de vous citer quelques exemples,
14:42quelques inconvénients.
14:44Sinon, si vous voulez, je peux passer à l'autre.
14:46Non, non, non, finissez ce point-là.
14:48Soyons fluides, ne faisons pas des sous-ensembles
14:51sinon les gens n'arrivent pas à comprendre.
14:53La France utilise les capitaux des Africains
14:57pour endetter les Africains.
14:59Comment on le fait ?
15:00Prenons un exemple.
15:02Imaginons un seul instant, on vous prête
15:0612 000 milliards d'euros de France,
15:10on vous confie ça.
15:14Eh bien, pendant un an, même si vous n'allez pas garder cet argent
15:18sous le paillasson, sous le matelas,
15:20vous allez confier ça à un banquier.
15:22Le banquier vous dit, je vous rémunère pour 1% seulement.
15:26Ah ben, c'est l'histoire de Patrick Drahi,
15:28c'est un problème de l'air que vous racontez là.
15:30Non, non, non, je dis, on vous confie
15:32et vous placez ces 12 000 milliards
15:36dans une banque qui vous rémunère ne serait-ce que pour 1%.
15:391% de 12 000 milliards, c'est 120 milliards d'intérêts seulement.
15:44120 milliards.
15:45C'est comme ça que ça fonctionne.
15:46Eh bien, la France...
15:47C'est comme ça que le système tient.
15:48Oui, mais nous sommes quand même en train de parler aux gens.
15:51Nous sommes en train de parler aux gens.
15:52Pour comprendre le système.
15:54Finissez l'exemple.
15:55Voilà, un seul exemple.
15:56Donc, ces intérêts rapportés à travers la France,
16:01la France plus déçue,
16:03elle va aller prêter cet argent aux Africains
16:07tabourbatant, amutant tous les journalistes.
16:09On s'en va aider les Africains.
16:11C'est-à-dire, on s'en va prêter l'argent aux Africains.
16:15Je fais juste un petit point.
16:17Peu importe le taux, ça veut dire que c'est comme ça,
16:20ils tiennent qu'on crée de la monnaie.
16:22Parce que s'il y a une banque centrale qui crée, qui imprime des billets, etc.
16:27C'est en prêtant, vous avez un effet levier qui est de 9 par rapport à 10.
16:32Et chaque fois que vous prêtez de l'argent, vous faites de la création de monnaie.
16:35Et c'est comme ça, c'est ça ce qui est important à comprendre.
16:38Voilà.
16:39Le crédit, c'est pas du crédit.
16:40Nous avons d'autres...
16:41C'est la monnaie qui n'existe pas.
16:43Un des éléments que je voulais signaler,
16:46c'est que c'est une technique mise en place
16:50pour faire ce qu'on appelle la mise au pas des dirigeants africains.
16:54Sinon, c'est ce que moi j'appelle la violence nazie encore.
16:57Pourquoi ?
16:58Parce que tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre,
17:00tous ceux qui ont eu à aspirer à la souveraineté de leur pays,
17:07que ce soit Djibo Bakary du Niger,
17:13qui devait prendre le pouvoir parce qu'il était le président du parti Sawaba,
17:18c'est lui qui devait prendre le pouvoir.
17:20Comment il s'appelle ?
17:21Djibo Bakary.
17:22Djibo Bakary.
17:23En tout cas, Jérôme de Gaulle, lui a créé tous les problèmes
17:26et il l'a obligé à fuir le Niger et en lui a mis place Amani Dioré.
17:31C'était en 58.
17:33En 1958, ça a été le cas de Secoutouré.
17:36Je ne vous fais pas un dessin.
17:38Secoutouré, il a dit non.
17:40Quand on est souverain,
17:42on est indépendant, on bat sa monnaie.
17:44Général de Gaulle, lui, a créé tous les problèmes.
17:46On a même déversé sur la Guinée des faux francs français, guinéens,
17:51pour pouvoir...
17:52Des faux francs guinéens.
17:54C'est-à-dire qu'ils ont semé la panique monétaire.
17:56Pour pouvoir désorganiser.
17:58Les barbouzes en fabriquer.
18:00Une panique monétaire.
18:01Puisque le temps nous a compté, on va aller très vite.
18:03En 62, il y a eu Modibo Keïta du Mali,
18:06qui a battu monnaie.
18:08Eh bien, toutes les tracasseries,
18:10tous les ennuis lui ont été créés,
18:12avec même la complicité de certains dirigeants africains,
18:15sous lesquels s'appuyait la France.
18:17Mais je ne vais pas les citer volontairement.
18:19Eh bien, à la fin des fins,
18:22Modibo Keïta a été arrêté,
18:25mis en prison, empoisonné,
18:27et mort en prison.
18:29Ah ben oui !
18:30Ensuite, en 1963...
18:32Et le Mali est revenu dans le France-NFA.
18:35Et finalement, on a obligé le Mali
18:37à revenir dans la zone France-NFA,
18:39parce que c'était le mauvais exemple
18:41à ne pas suivre.
18:42Combien de pays, en pourcentage,
18:44aujourd'hui sont dans la zone France-NFA,
18:46sur le continent africain ?
18:48Non, il y en a 15.
18:50Ce sont ces 15 dont nous parlons.
18:52Essentiellement en Afrique de l'Ouest ?
18:54Non, en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale.
18:57Vous retrouverez tous ces exemples dans ce livre,
18:59qui est passionnant.
19:01On les présentera à la fin.
19:03En 1963,
19:05il y a eu Sylvanus Olympio du Togo.
19:09Le 15 janvier 1963,
19:12il devait mettre sur la place publique
19:14la monnaie du Togo.
19:16Et bien, deux jours avant,
19:18c'est-à-dire le 13 janvier 1963,
19:20il a été assassiné.
19:22Parce que, justement, il voulait battre monnaie.
19:24Après, il y a eu, en 1915,
19:27il y a eu Ndieta Tombalbay du Tchad.
19:33Et bien, parce qu'il voulait battre monnaie,
19:35il a été bombardé par l'armée française,
19:38par les bombes françaises,
19:40et il est mort dans son palais.
19:42Ensuite, vous connaissez l'histoire de,
19:44comment on appelle ?
19:46Kadhafi.
19:48Peu importe tout ce qu'on dit,
19:50mais nous, nous sommes dans le domaine de la monnaie.
19:52Il voulait créer la monnaie africaine.
19:54C'est-à-dire la banque centrale africaine
19:56avec la monnaie africaine.
19:58Par voie de conséquence, le Franc CFA allait disparaître.
20:01Vous savez ce qui est arrivé.
20:03Et enfin, je vais prendre le cas
20:05du président Laurent Babaud de Côte d'Ivoire.
20:07Rappelez-le, s'il vous plaît, ce qui s'est passé à Kadhafi.
20:09Non, on le sait.
20:11Il a été assassiné.
20:13Le pays a été dévasté.
20:15On va dire qu'il a d'abord beaucoup aidé,
20:17et que comme les gens ont commencé à parler,
20:20finalement, la politique internationale de la France
20:22vis-à-vis de la Libye a changé.
20:24Et on a des spécialistes comme
20:26M. Bernard-Henri Lévy, par exemple,
20:28qui décide d'un coup de poing
20:31en faisant de la philosophie
20:33entre Saint-Germain, Marrakech et New York
20:35de tirer sur un peuple.
20:37Il est complètement magnifique.
20:40Du jour au lendemain, ce peuple
20:42et ses dirigeants, il faut les assassiner.
20:44Donc, vous voyez bien que...
20:46Ce sont des faits.
20:48Voilà. Le cas du président Laurent Babaud.
20:51Ce n'est pas parce que Babaud est contre
20:53les intérêts de la France. Ce n'est pas ça.
20:55Mais comme on voulait absolument
20:59que le président Babaud ait des problèmes.
21:02Qu'est-ce qui s'est passé ?
21:04Eh bien, tout simplement, on a fermé,
21:06lors de la venue de Paris,
21:08on a fermé sans sommation,
21:10sans préavis, toutes les banques commerciales
21:12qui sont en Côte d'Ivoire.
21:14Alors, imaginez un seul instant.
21:16Vous êtes un chef d'entreprise.
21:18Vous avez tiré l'argent.
21:20Vous ne pouvez pas payer
21:22ni le salaire,
21:24ni les fournisseurs,
21:27vous faites faillite.
21:30Votre entreprise est bloquée.
21:32Vous êtes un ménage. Vous voulez retirer
21:34de l'argent pour nourrir la famille,
21:36payer les médicaments. Vous ne pouvez pas.
21:38C'est tout le système des enquêtes qui est bloqué.
21:40Mais la France a le moyen de fermer
21:42les banques commerciales ivoiriennes ?
21:44Si Nicolas me permet, j'ai vécu...
21:46C'est qui détient la monnaie.
21:48Écoutez bien.
21:50Y compris les banques commerciales ivoiriennes ?
21:52Oui, bien sûr. Puisqu'il y a la solidarité aussi.
21:54Parce que c'est ça qu'il faut savoir.
21:56Parce que quand on dit la BCC,
21:58c'est bien la BNP.
22:00La Société Générale, c'est bien la Société Générale.
22:02Et par commodité,
22:04et non, pas par solidarité,
22:06quand tout simplement, toutes les autres
22:08banques commerciales
22:10ont fermé. Mais ce que je
22:12voudrais dire, parce qu'il ne faut pas noyer le poisson,
22:14quand ces banques
22:16ont été fermées,
22:18vers la fin,
22:20eh bien, Babo était obligé.
22:22On a même retiré,
22:24on a interdit
22:26aux représentants
22:28du président Babo
22:30à la BCAO. BCAO, c'est la Banque Centrale
22:32de ces huit États.
22:34On les a renvoyés.
22:36Babo a été donc obligé
22:38de dire, bon,
22:40en tant que premier responsable du pays,
22:42eh bien, je suis obligé de créer
22:44la monnaie ivoirienne. Et selon
22:46Coné Katina, le ministre
22:48du budget de l'époque,
22:50au plus tard, le 15 mai
22:522011,
22:54eh bien, on devrait avoir la monnaie ivoirienne
22:56en circulation.
22:58Eh bien, tout ça, ça n'a pas plu à l'occupant français.
23:00Et
23:02la France s'est rattrapée sur le plan
23:04militaire.
23:06Quel mois ? Combien de temps après ?
23:08C'est-à-dire, vous avez vu
23:10ce qui s'est passé, les bombardements.
23:12C'est quand ça ? C'est quand
23:14les bombardements ? C'est avril ?
23:16On a bombardé Babo.
23:182011.
23:20Il y a bien un prétexte.
23:22Qu'est-ce qu'a dit le gouvernement français pour justifier
23:24le bombardement de la Côte d'Ivoire ?
23:26Il est évident qu'on vous donnera des faux
23:28arguments. Mais nous, nous sommes en train d'expliquer
23:30puisque moi, je suis sur le plan monétaire.
23:32Le deuxième principe,
23:34et surtout, rappelez-moi votre question
23:36parce qu'elle est très importante et je vais donner
23:38une réponse. Donc, le deuxième principe,
23:40c'est ce qu'on appelle le principe de la libre
23:42convertibilité des Français
23:44faillir en franc français,
23:46aujourd'hui, en euro.
23:48Bien. On vous dit toujours
23:50que c'est une bonne chose pour les
23:52Africains. N'oublions pas
23:54que ce sont des systèmes
23:56mis en place
23:58à l'époque coloniale
24:00par les colons et pour les
24:02intérêts des colons. Donc, vous voyez bien,
24:04la permanence ne fait que perpétuer
24:06la colonisation.
24:08Donc, ici, quand on vous dit
24:10le franc CFA est convertible,
24:12la réalité, c'est que le franc CFA
24:14n'est pas une monnaie convertible.
24:16Dans aucun pays
24:18du monde,
24:20on appelle une monnaie convertible
24:22une monnaie comme le dollar,
24:24l'euro. Vous allez dans n'importe
24:26quel pays, vous sortez l'euro
24:28ou le dollar, vous allez dans
24:30une banque, vous dites, bon, je viens d'arriver
24:32dans votre pays,
24:34changez-moi ça et donnez-moi la monnaie.
24:36Et ça ne marche pas avec le franc CFA ?
24:38Non, je dis, dans aucun pays, j'écris mes mots.
24:40C'est hallucinant. On vient avec des francs CFA
24:42aux Etats-Unis, on veut des dollars, c'est pas possible.
24:44Si vous allez avec les
24:46francs CFA, vous allez. En France ?
24:48Non, pas aux Etats-Unis. Fais-le en France.
24:50En France, on ne peut pas changer les francs CFA
24:52en euros ? Non. Il y a quelques
24:54points de... Non, non, non, ça c'est la
24:56diversion. Oui, bien sûr. Ça, c'est la diversion.
24:58Il y a quelques endroits où on peut en changer.
25:00Un peu, mais si peu qu'en fait, c'est...
25:02C'est un marché gris et parallèle. J'ai dit...
25:04Quelques bureaux de change.
25:06Monsieur Maty... Dans les bureaux de change,
25:08il y en a en plus. J'ai dit, nous sommes en train de
25:10donner des informations rationnelles
25:12au public. Je dis bien, le
25:14franc CFA... Il est bon. Il est bon
25:16parce que chaque fois qu'on lui demande quelque chose...
25:18Il dit, c'est soit des faits, soit c'est
25:20rationnel. Vous êtes très fort.
25:22Je vais aller plus loin.
25:24Vous devriez faire de la politique.
25:26Je vais aller plus loin. C'est une forme de politique.
25:28Vous prenez les francs CFA, CMI,
25:30BCAO, donc l'Afrique de l'Ouest.
25:32Vous les avez en poche. Vous allez...
25:34Donc vous, pardon, vous quittez la Côte d'Ivoire.
25:36Vous les avez en poche. Vous allez en Afrique centrale ?
25:38C'est même pas convertible en Afrique centrale ?
25:40Et vous allez sur le marché. On ne prend
25:42pas place. Les deux... Les deux francs CFA
25:44ne sont pas convertibles entre eux ?
25:46Ils ne sont pas convertibles entre eux.
25:48Il faut toujours... Non seulement ne pas convertible,
25:50mais il ne peut pas être utilisé à Yaoundé,
25:52le franc CFA de l'Ouest, et à
25:54Abidjan, le franc CFA de...
25:56Par rapport à la monnaie, pour être tout à fait dans la vulgarisation,
25:58quand vous
26:00empêchez les gens de sortir d'un pays,
26:02comme c'était le cas, par exemple, de l'Union soviétique
26:04pendant des décennies,
26:06vous faites des frontières, des miradors,
26:08vous faites une monnaie non convertible,
26:10et vous empêchez les gens de sortir,
26:12et tous ceux qui sortent,
26:14vous les tuez, voilà.
26:16Sauf que dans le cas des pays africains,
26:18ce n'est pas choisi,
26:20mais c'est subi. C'est ça que vous êtes en train de me dire.
26:22C'est imposé. Parce que,
26:24qu'est-ce qui se passe derrière ça ? D'abord,
26:26il y a un croisonnement commercial
26:28entre les deux zones dites
26:30monétaires. Vous voyez que les échanges...
26:32Il y a des normes qui ne sont pas compatibles entre
26:34elles et qui ne permettent pas de commercer.
26:36Il n'y a pas d'échange.
26:38Alors que commercialement, il pourrait y avoir des échanges.
26:40La monnaie est au cœur des échanges
26:42commerciaux. Donc,
26:44vous voyez bien que quand on voit
26:46le volume des échanges commerciaux
26:48entre 10 et 20 % en étant
26:50exagérément généreux.
26:52Mais ce n'est pas le cas. Maintenant,
26:54un des inconvénients majeurs...
26:56Parlez près du micro. Ah oui.
26:58Ils ne sont pas convertibles entre eux.
27:00Ils ne sont pas convertibles
27:02entre eux. Maintenant, la question
27:04c'est de dire mais,
27:06puisque le franc CFA n'est pas convertible finalement,
27:08pourquoi on parle
27:10de la convertibilité
27:12des francs CFA ?
27:14Eh bien, c'est pour deux raisons majeures.
27:16Première raison,
27:18car c'est écrit dans les statuts
27:20que comme la France
27:22garantit la
27:24convertibilité des francs CFA
27:26en euro maintenant,
27:28eh bien, elle a le droit.
27:30Elle a un droit de regard
27:32dans la gestion des francs CFA.
27:34Donc, elle est présente au conseil d'administration
27:36et au comité
27:38des politiques monétaires.
27:40Il suffit d'avoir l'unanimité.
27:42Si je ne l'ai pas, il n'y a pas l'unanimité.
27:44On ne peut pas dire ça, qu'ils disent
27:46que c'est convertible.
27:48Deuxième raison. J'aimerais bien qu'on vienne un peu
27:50sur le plan, sur l'aspect culturel
27:52et sur ensuite l'avenir de la Côte d'Ivoire.
27:54Deuxième raison majeure,
27:56c'est un enrichissement,
27:58c'est un principe qui permet à la France
28:00de réaliser ce qu'on appelle
28:02un enrichissement sans cause,
28:04c'est-à-dire sans travailler. Comment ?
28:06Écoutez-moi très bien.
28:08Lorsque les Africains ont
28:10vendu à l'extérieur et qu'ils ont
28:12eu la monnaie des eaux qu'on appelle les devises,
28:14eh bien, qui va
28:16convertir ces devises en CFA ?
28:18Il y a un pays, un seul,
28:20qui s'appelle la France.
28:22Donc, elle appuie sur sa machine
28:24qui est chamalière, elle prend les devises
28:26et elle donne des phobies.
28:28C'est ce qu'on disait tout à l'heure.
28:30C'est le premier avantage. Deuxième avantage...
28:32Est-ce que, selon vous, il y a une relation de cause à effet
28:34entre les biens mal acquis ?
28:36Non, non, non,
28:38ça c'est un autre problème.
28:40Est-ce qu'il y a une relation de cause à effet ?
28:42Est-ce que c'est un instrument de rétorsion
28:44de la France par rapport au pays africain ?
28:46Ou est-ce que c'est, selon vous, un problème réel
28:48de corruption ?
28:50C'est un problème réel.
28:52Je parle des dirigeants,
28:54on les connaît tous.
28:56Je reviendrai sur le problème des dirigeants.
28:58Deuxième occasion
29:00de la France
29:02pour s'enrichir sans cause.
29:04Quand les pays africains s'endettent,
29:06ils vont s'endetter auprès du Japon,
29:08de n'importe quel pays.
29:10Ces pays vont leur donner des devises.
29:12Mais ces devises,
29:14pour les utiliser en CFA,
29:16il faut un pays qui les convertisse.
29:18C'est la France.
29:20Même avec l'argent qu'ils empruntent,
29:22c'est incroyable.
29:24C'est incroyable.
29:26Ils sont verrouillés.
29:28Même quand ils s'endettent, on leur donne des devises.
29:30J'ai dit que je pèse mes mots.
29:32Troisième raison.
29:34Quand les membres de la diaspora
29:36font des transferts de fonds
29:38à leurs parents,
29:40Dieu sait que les transferts de fonds
29:42de la diaspora sont plus importants
29:44que les dons et ce qu'on appelle
29:46l'APDSA, l'aide publique au développement.
29:48Eh bien, le parent ne reçoit pas
29:50si pas celui qui est
29:52aux Etats-Unis.
29:54Il envoie les dollars.
29:56On ne paie pas le parent en dollars.
29:58Il faut convertir en CFA.
30:00Il y a un pays, un seul, qui peut convertir en CFA.
30:02C'est la France.
30:04On a compris le principe.
30:06Expliquez-nous le guichet.
30:08Le guichet unique.
30:10Ce sont les dons
30:12et l'APDSA, l'aide publique au développement.
30:14C'est la même chose.
30:16C'est incroyable.
30:18Vous comprenez pourquoi
30:20quel que soit le dirigeant
30:22français, depuis le général
30:24de Gaulle jusqu'au président
30:26Macron, vous voyez que c'est une
30:28manne financière.
30:30On ne peut pas renoncer à ça.
30:32C'est aux Africains et aux seuls Africains
30:34de comprendre tout ça.
30:36Vous voyez bien que c'est le principe de la libre
30:38convertibilité. Troisième principe
30:40qu'on appelle... Vous étiez déjà au quatrième.
30:42Non, c'était le quatrième.
30:44C'est le quatrième du deuxième.
30:46Il a plein de choses à dire.
30:48Il ne faut pas qu'il parle tout le temps.
30:50Si vous voulez, on peut toujours...
30:52Allez-y.
30:54Essayez de résumer Nicolas.
30:56Il faut qu'on recommence.
30:58On va arriver au bout et il faut que tout le monde ait parlé un peu.
31:00Je vais vous faire revenir.
31:02En fait,
31:04vous avez deux mots.
31:06J'ai une solution en deux mots.
31:08Il y a un troisième principe qu'on appelle
31:10le principe de la fixité de parité
31:12entre le franc CFA et l'euro.
31:14On veut faire comprendre
31:16que le franc CFA est une monnaie solide,
31:18est une monnaie stable.
31:20La réalité, c'est faux.
31:22C'est faux. Je vais donner deux exemples.
31:24Premier exemple.
31:26Lorsque...
31:28Vous connaissez bien le Niger,
31:30Centrafrique, qui sont derniers.
31:32Pour un euro,
31:34pour avoir un euro, ils donnent 656 francs CFA.
31:36Mais la Corée du Sud,
31:38dont le PIB
31:40par habitant est de
31:4239 400 dollars,
31:44pour ne pas dire 40 000.
31:46Pour avoir un euro, la Corée du Sud
31:48donne 1340 wong.
31:50C'est-à-dire que la monnaie de la Corée du Sud
31:52est deux fois plus faible
31:54que
31:56le franc CFA.
31:58Dernier exemple.
32:00À l'instant où je vous parle,
32:02pour avoir un euro,
32:04l'Iran donne 47 000
32:06rials.
32:08Or, le revenu par habitant
32:10est de 21 000 dollars.
32:12Dire que ces 47 000,
32:14ça veut dire
32:16que le rial d'Iran
32:18est 11 fois plus faible
32:20que
32:22le franc CFA.
32:24Question fondamentale, comment ça se fait
32:26qu'un pays, des pays extrêmement pauvres,
32:28ont une monnaie
32:30plus forte que des pays
32:32qui sont, par rapport à eux, bien sûr, très riches.
32:34Eh bien, la raison est la suivante.
32:36C'est parce que le franc CFA
32:38est soutenu.
32:40Il est surévalué. Non, est soutenu
32:42par qui ?
32:44Par ces pauvres Africains.
32:46C'est-à-dire, comme nous sommes sur
32:48le marché des monnaies,
32:50qu'on appelle le marché des changes, c'est la loi
32:52de l'offre et de la demande.
32:54Pour mémoire, quand l'offre d'un bien
32:56est supérieure à sa demande, son prix
32:58baisse.
33:00Et inversement, si sa demande est supérieure
33:02à l'offre, son prix augmente.
33:04Donc, nous sommes sur le marché des monnaies
33:06où, justement,
33:08ceux qui sont en Afrique,
33:10surtout les
33:12chefs d'entreprise, etc.,
33:14ils transfèrent
33:16les CFA.
33:18Quand ils les transfèrent, il faut les convertir.
33:20C'est un dollar. Non, un euro.
33:22Donc, on voit bien
33:24que l'offre des CFA
33:26est supérieure
33:28à sa demande.
33:30Donc, son prix, c'est-à-dire pour avoir un euro,
33:32on devrait donner, non pas
33:34656 francs, mais peut-être
33:363 000, 4 000,
33:385 000, ou même
33:4020 000 francs CFA.
33:42Mais on ne veut pas de ça.
33:44Donc, on demande au pays
33:46africain, à travers la Banque
33:48centrale, de racheter
33:50les francs CFA
33:52surabondants sur le marché.
33:54Oh, on ne rachète pas les francs
33:56CFA avec les francs CFA.
33:58On rachète les francs CFA avec
34:00des devises.
34:02Et ces devises devraient être utilisées
34:04pour acheter des machines,
34:06pour investir.
34:08Et on maintient l'asservissement
34:10et la pauvreté.
34:12C'est scandaleux, ça.
34:14Et c'est ça. Et aujourd'hui, les pays
34:16africains sont pris dans un étau.
34:18Ils souffrent.
34:20Et la conséquence est majeure. Il y en a plein.
34:22Puisqu'ils ont une monnaie
34:24artificiellement gonflée.
34:26Première conséquence, c'est le
34:28gaspillage de ces devises dont je viens de parler.
34:30Deuxième conséquence,
34:32C'est la difficulté à exporter.
34:34Il y a déjà ça, mais
34:36deuxièmement, le franc CFA est soutenu
34:38non seulement par les devises, mais
34:40avec des stocks d'or que les
34:42africains déposent.
34:44Donc, vous voyez bien...
34:46C'est encore une monnaie réserve, obligatoire.
34:48Donc, vous voyez bien que quand la France
34:50fait partie des 4 premiers pays
34:52qui ont plus de 3500
34:54tonnes d'or,
34:56c'est bien l'apport...
34:58Voilà. Ensuite,
35:00maintenant, une des conséquences est majeure.
35:02Puisqu'ils ont une monnaie forte,
35:04qu'est-ce qu'on a tendance à faire ?
35:06Ils ont tendance à importer
35:08les produits qu'ils sont capables de
35:10produire eux-mêmes. Par exemple, le riz.
35:12Ils vont dire, bon, on a un franc CFA fort,
35:14on importe le riz de Thaïlande, etc.
35:16Et du coup,
35:18ils créent à l'extérieur
35:20des emplois.
35:22Et eux-mêmes, ils sont dans la misère.
35:24Et la pauvreté, le chômage en local.
35:26Puis, c'est que
35:28ils subissent ce qu'on appelle l'inflation.
35:30Quand on dit que la vie est trop chère
35:32à Abidjan, un peu partout dans ce pays,
35:34de la zone franc CFA, c'est bien
35:36pour cette cause-là.
35:38On démarre tout de suite avec la toute première
35:40actualité et on est
35:42au Mali où
35:44les autorités maliennes ont
35:46décidé de suspendre le payage
35:48dans le pays pour 4 mois.
35:50Ils veulent prioriser
35:52la sécurité des mineurs.
35:54Donc, l'actualité dit essentiellement
35:56que le gouvernement malien
35:58a annoncé la suspension des activités
36:00de payage sur tout le territoire national
36:02pour une période de 4 mois.
36:04Du 15 juin au 30 septembre
36:062024, cette
36:08mesure prise par le ministère
36:10des Mines vise à garantir la sécurité
36:12des empailleurs pendant la saison des pluies.
36:14Période à haut risque
36:16d'éboulement métrier sur les sites
36:18d'exploitation artisanale.
36:20En effet, les fortes précipitations
36:22fragilisent les sols et augmentent
36:24considérablement les risques d'accident
36:26sur ces sites souvent précaires.
36:28La suspension temporaire du payage
36:30permettra donc de limiter
36:32les déplacements des mineurs face à
36:34zones dangereuses et de préserver
36:36leur vie. Une bonne décision.
36:38Je trouve quand même
36:40que c'est une décision louable
36:42espérant que
36:44les mesures soient prises en fait pour que
36:46ceux qui vont
36:48franchir l'année
36:50seront fonctionnels comme il se doit.
36:52Deuxième actualité
36:54et on est encore au Mali où il s'agit
36:56d'une coopération entre
36:58le Mali et la Russie. Le Mali
37:00attend un arrivage imminent de carburants
37:02et d'engrais en provenance de
37:04Russie. Le Mali se prépare
37:06à recevoir des livraisons de carburants et
37:08d'engrais en provenance de Russie
37:10dans un avenir proche,
37:12a déclaré le ministre malien de l'industrie
37:14et du commerce
37:16Moussa Alassane Diallo lors d'un entretien
37:18avec Sputnik Afrique.
37:24Troisième actualité,
37:26encore au Mali où la Banque mondiale
37:28refuse de décaisser 60 millions de dollars
37:30et impose des conditions
37:32inacceptables. Mais ces
37:34organisations là franchement
37:38ces organisations. Ok, on va voir
37:40quelles sont les conditions
37:42qui ont été
37:44données.
37:46Le ministre des Finances
37:48dénonce les exigences
37:50contraires aux intérêts du pays.
37:52Lors d'une intervention devant les membres du
37:54Conseil National de Transition, le
37:56ministre des Finances, M. Salou, a tiré
37:58la sonnette d'alarme sur la situation
38:00financière difficile du pays.
38:02Il a notamment dénoncé le blocage des 60
38:04millions de dollars promis par la Banque mondiale.
38:06Cette décision de la Banque mondiale
38:08est d'autant plus incompréhensible
38:10que le Mali a déjà conclu un accord
38:12avec le Niger pour l'achat de
38:14pétrole à un prix
38:16avantageux.
38:18Or, la Banque mondiale
38:20exige que
38:22les achats se fassent
38:24auprès des pays membres
38:26de l'OMVH,
38:28Organisation pour la mise en valeur
38:30du fleuve au Sénégal,
38:32dont le Niger ne fait pas partie.
38:36De plus, la Banque mondiale impose
38:38au Mali une condition inacceptable,
38:40la réduction de la masse salariale
38:42impliquant des licenciements massifs.
38:44Cette mesure
38:46est non seulement contraire
38:48aux intérêts des travailleurs maliens,
38:50mais elle risque également d'aggraver
38:52la crise sociale et économique
38:54que traverse le pays.
38:56Le ministre des Finances a dénoncé
38:58ces exigences de la Banque mondiale,
39:00les qualifiant d'inacceptables et contraires
39:02aux aspirations du peuple malien.
39:12Qu'est-ce qui peut bien se cacher
39:14derrière ces conditions-là ?
39:16On se pose la question.
39:18On se pose rièrement la question.
39:22Quatrième actualité,
39:24et c'est un fait divers,
39:26ça fait rire en fait,
39:28mais quand même, ce fait divers,
39:30c'est apprendre au sérieux.
39:32On est au Cameroun,
39:34où le palais présidentiel a été cambriolé.
39:36Et là, on se demande, en fait,
39:38est-ce que c'est un coup de folie
39:40du 15 au 16 juillet dernier,
39:4215 au 16 juillet 2024,
39:44un événement rocambolesque a eu lieu
39:46au cœur du pouvoir
39:48camerounais.
39:50Le bureau du directeur du cabinet civil
39:52de Paul Biasamuel Mfundo Ayolo
39:54a été cambriolé
39:56au sein même du palais des Tundis.
39:58Un vol audacieux qui a mis
40:00en émeute l'opinion publique et suscité
40:02une multitude de questions.
40:04Comment des individus ont-ils pu
40:06s'infiltrer dans cette forteresse
40:08d'un imprénable symbole
40:10de l'état camerounais?
40:12Quelles étaient leurs motivations?
40:14Et surtout, que cherchaient-ils?
40:16Des soupçons de détournement
40:18de fonds pointeurs du toit
40:20du directeur du cabinet civil lui-même,
40:22accusé d'avoir orchestré
40:24ce cambriolage pour s'approprier
40:26une importante somme d'argent
40:28destinée à un voyage présidentiel
40:30annulé.
40:32Mfundo Ayolo se retrouve au centre
40:34d'une tempête politico-judiciaire.
40:36Mais d'autres pistons
40:38sont également explorés.
40:40La rivalité notoire entre Mundo Ayolo
40:42et le secrétaire général de la présidence
40:44Ferdinand Ngunon Nguno
40:46fait de ce dernier suspect potentiel.
40:48D'autant plus que les services de sécurité
40:50ne sont pas non plus
40:52épargnés par des soupçons.
40:56Ce cambriolage inédit
40:58a mis en lumière les failles de la sécurité
41:00dans un lieu pourtant considéré
41:02comme l'un des plus protégés du pays.
41:04La question de la sécurité nationale
41:06est désormais au cœur des débats,
41:08et l'enquête confie au colonel
41:10Thiodoni Evina Ndou,
41:12directeur adjoint de la sécurité présidentielle
41:14est attendue avec impatience.
41:34En tout cas, on parle d'actualité, de géopolitique.
41:36Abonnez-vous,
41:38activez toutes les cloches de notification
41:40pour se dire à la prochaine.