• il y a 3 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Thomas Schnell pour débattre des actualités du jour.
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00:00Dix-neuf heures vingt sur Europe 1, merci de nous rejoindre Georges Fenech, ancien magistrat, bonsoir, Gilles Boutin, chef des informations au Figaro, merci d'être avec nous ce soir, on va se pencher sur la situation au Proche-Orient,
00:18la crainte d'une riposte iranienne, les menaces ce soir du chef du Hezbollah font redouter un possible embrasement du Proche-Orient, selon vous, il y aura incontestablement des représailles après cette série de frappes attribuées à Israël ?
00:33On a l'impression de vivre un jour sans fin, quelques mois d'écart, puisqu'en avril dernier on s'était retrouvé avec une situation à peu près similaire, lorsque Israël avait frappé le consulat iranien à Damas, l'Iran avait répliqué avec plus de 350 missiles et drones,
00:54Israël avec son dôme de fer et l'assistance des Etats-Unis ainsi que de la France et même d'autres alliés comme la Jordanie, enfin alliés, états non défavorables, il n'y avait eu qu'un seul missile qui était tombé, donc a priori si les choses se répètent, je pense qu'on ne va pas être surpris.
01:13Il y aura des représailles, la question maintenant c'est comment et quand ?
01:17Oui, qu'il y ait des représailles, il y en aura. La question c'est de savoir quelle sera la proportionnalité de la riposte iranienne, qui jusqu'à maintenant, il faut le dire, ont observé une certaine proportionnalité.
01:31Souvenez-vous, la dernière salve de drones et tout, je crois 300 tirs il me semble, n'ont pas atteint finalement Tel Aviv. Donc, les déclarations de Nasrallah, on s'en souvient aussi, qu'il n'entrait pas en guerre.
01:47Le chef du Hezbollah.
01:50Jusque là, ça a été des ripostes toujours proportionnées. Est-ce qu'ils vont maintenir ? Moi j'ai du mal à croire que l'Iran puisse franchir un palier tel que ce soit une guerre ouverte entre l'Iran et Israël.
02:06D'abord une guerre ouverte entre l'Iran et Israël c'est compliqué parce qu'au milieu il y a l'Irak, il y a d'autres pays.
02:14Donc, moi je pense que, si vous voulez, le fait que Netanyahou ait quand même osé s'en prendre au chef de l'Uamas, ça c'est une chose, mais sur le territoire iranien, au moment de l'investiture du président iranien,
02:33c'est sans doute aussi une démarche politique qui consiste à mettre le focus un peu plus sur l'Iran, un peu moins peut-être sur Gaza.
02:43C'est la stratégie politique. Mais on ne peut évidemment rien exclure, ce qui me surprend tout de même, c'est le silence abyssal et de la France et de l'Union Européenne.
03:00Alors qu'il y a effectivement un risque d'escalade et d'embrasement de toute une région, notamment aussi avec les proxys qui sont dans l'air d'influence de l'Iran.
03:11La France déconseille à ses ressortissants de se rendre tout simplement en Israël en ce moment. Et dans les territoires palestiniens, j'ai le boutin, personne n'a besoin d'un embrasement.
03:19Mais est-ce que la situation peut échapper aux dirigeants de l'Iran, d'Israël ?
03:24On n'a pas de boule de cristal, mais je me souviens qu'en avril dernier, vous parliez de la proportionnalité et l'Iran, très très rapidement après avoir envoyé sa salve de missiles et de drones, avait fait un communiqué expliquant
03:40On s'en tiendra là, sous-entendu, messieurs les Israéliens, nous avons répliqué, laissez-nous tranquille. Pour la forme, et bien pour faire comprendre aux Israéliens que ça n'irait pas plus loin et que l'Iran, pour des raisons internes, avait besoin de montrer à sa population que l'acte ne resterait pas impuni.
03:58Et telles que les choses se dessinent, on voit bien que l'Iran n'a pas spécialement envie d'aller trop loin non plus, même si en termes de fierté nationale, c'est quand même un coup extrêmement grave.
04:08C'est là où je pose la question, est-ce que ça peut échapper à ces dirigeants ? Si les dirigeants de l'Iran aujourd'hui ne veulent pas entrer dans une confrontation frontale avec Israël, est-ce qu'il n'y aurait pas des forces iraniennes qui souhaiteraient, elles justement, venger l'affront qui a été fait aux dispositifs sécuritaires iraniens avec cette attaque à Téhéran attribuée à Israël ?
04:30Est-ce qu'il n'y aurait pas des militaires ou d'autres puissances au sein du pays iranien qui souhaiteraient une confrontation brutale avec Israël ?
04:37Il y a toujours des luttes internes, de tendances au sein de l'Iran, mais c'est quand même un État qui est tenu avec une hiérarchie.
04:46Il ne peut pas y avoir de dissensions et de chiens fous qui vont tenter de faire des équipés un peu folles.
04:53La balle n'est pas encore, mais bientôt dans le camp d'Israël, c'est-à-dire qu'on attend la réplique de l'Iran en fonction du déroulé des événements.
05:02Si jamais le dôme de fer fonctionne et qu'il n'y a pas trop de pertes ou de ruines du côté d'Israël, à ce moment-là, il appartiendra à Israël de jauger sa riposte et de rester très calme.
05:19Georges Fenech, vous parliez des proxys, les alliés de l'Iran, les rebelles Houthis, les milices irakiennes, le Hezbollah.
05:26Est-ce que c'est eux qui pourraient peut-être provoquer l'étincelle en ayant une attitude de chien fou ?
05:32Ils l'ont déjà fait. Les Houthis ont déjà agressé Israël, le Hezbollah libanais également.
05:39Vous savez, le Liban n'a pas besoin de ça non plus. Et le Hezbollah, s'il bouge, le Hezbollah libanais, ça sera forcément au détriment du Liban de manière plus générale.
05:50Et donc ça, c'est de rentrer en ligne de compte. Quelle serait la marge de manœuvre du Hezbollah dans un Liban qui est déjà exsangue et qui n'a pas besoin d'une guerre avec Israël ?
06:02On est dans une position aujourd'hui d'atteinte. Ce qui est vraiment dommageable, c'est que toutes les négociations qui avaient pu être à nouveau entamées sur la libération des otages, notamment, et d'un cessez-le-feu éventuel, elles tombent à l'eau.
06:16C'est clair que ces négociations ne peuvent plus continuer. On ne sait pas quand tout cela pourra reprendre. N'oublions pas que nous avons des otages, également des otages français, qui sont actuellement retenus dans la bande de Gaza.
06:29Et donc c'est une situation particulièrement inquiétante.
06:32Est-ce que ça peut augurer d'une désorganisation du Hamas à Gaza, cette décapitation de ses principaux cadres organisés par Israël ?
06:41Depuis des années, on se souvient par exemple après la prise d'otages de Munich, l'opération colère de Dieu qui visait à assassiner les responsables.
06:53Derrière, vous avez toujours un retour de responsables, donc ça donne un délai peut-être de quelques années, mais il y aura toujours des personnes pour revenir et reprendre en main le système.
07:02C'est un coup dur pour le Hamas, c'est un beau coup pour les services israéliens qui avaient besoin de se redorer le blason, mais ce n'est pas un coup fatal, loin de là.
07:15Qui aujourd'hui a la maîtrise de tout ce qui est militaire ? Ce sont des chefs militaires du Hamas, on sait, qui sont dans les tunnels et qui continuent à diriger cette guerre.
07:25Souvenons-nous, ce n'est pas parce qu'on a éliminé al-Baghdadi que l'état islamique a disparu pour autant, même si le coup était dur, ce n'est pas parce qu'on a neutralisé Ben Laden qu'Al-Qaïda a disparu.
07:39Dès que l'un d'entre eux est neutralisé, tout de suite vous avez le successeur qui prend la place.
07:4719h28 sur Europe, nous sommes toujours avec Georges Fenech et Gilles Boutin, chefs des informations du Figaro et Georges Fenech, l'ancien magistrat.
07:55On continue de se pencher sur les tensions exacerbées au Proche-Orient, on y revient dans un instant après toute l'actualité.
08:02Guillaume Dominguez vient d'arriver dans le studio, à tout de suite.
08:05L'Iran promet un châtiment sévère après la mort du chef du Hamas, Ismail Haniye, tué hier à Téhéran.
08:13Israël ne revendique pas l'attaque mais annonce la mort du chef de la branche armée du Hamas, Mohamed Deyif, l'architecte des attaques du 7 octobre, il a été tué le 13 juillet dernier.
08:23À Gaza, nous sommes toujours avec Georges Fenech et Gilles Boutin, l'ancien magistrat, le chef des informations du Figaro.
08:30Israël est en train d'éliminer tous ses objectifs, un par un, on le voit depuis plusieurs jours.
08:35Oui, il ne reste plus que Yahya et Mohamed Sinwar, le plus connu étant Yahya, qui se terre quelque part dans la bande de Gaza, c'est le chef du Hamas dans la bande de Gaza.
08:52Maintenant, on se demande quelle sera la conclusion de cette séquence.
08:58Imaginons qu'Israël réussisse à les éliminer, la liste sera complète.
09:03Mais c'est un petit peu ce qu'on disait juste avant, pourquoi faire ensuite ?
09:07Au niveau de la politique intérieure pour Israël, vous aurez du mal à trouver des Israéliens qui vont vous dire que ce n'est pas une très bonne chose d'avoir éliminé ces personnes.
09:15Ils ont tous en mémoire qu'ils sont derrière un certain nombre d'attentats qui ont tué des dizaines de personnes.
09:18Cependant, encore une fois, pourquoi faire derrière si ce n'est avoir assouvi cette espèce de vengeance biblique qui caractérise bien souvent les réactions d'Israël face aux attaques dont il fait l'objet tous les cinq ou dix ans ?
09:32Dans cette liste de cibles, le prochain c'est Yahya Sinwar. Tant qu'il ne sera pas neutralisé, Benyamin Netanyahou ne pourra pas crier victoire ?
09:41Oui, je pense que son objectif c'est d'éliminer vraiment tous ces responsables qui sont responsables de ce massacre.
09:49Et n'oublions pas aussi le dernier massacre avec douze enfants qui ont été massacrés sur un terrain de jeu.
09:57Au regard de la communauté internationale, même si l'Israël est très critiqué, l'Israël est toujours dans son droit de défense, de légitime défense et de protection de son territoire et de ses ressortissants.
10:10Vous aurez remarqué, et ce qu'on peut regretter évidemment, c'est que plus personne ne parle de solution de paix, d'une solution à deux états.
10:21Donc tout ça, tout ce qui vient de se passer et qui continue de se dérouler sous nos yeux, montre que nous sommes sans doute dans une très longue période.
10:30Très longue période qui nécessitera d'une part que les Israéliens eux-mêmes décident de leur avenir, déjà politique.
10:39Les jours de Netanyahou sont comptés, c'est évident, après cette guerre.
10:45Et puis que les Palestiniens, mais ça c'est encore autre chose, que la solution puisse venir des Palestiniens eux-mêmes.
10:52Tant qu'ils auront, qu'ils donneront un soutien aux groupes terroristes à masse, il n'y aura aucune possibilité de sortie de cette guerre, voyez-vous.
11:01Donc vraiment la situation aujourd'hui, elle est très, très compromise.
11:06Il en a besoin Benjamin Netanyahou, de ses succès, de ses éliminations, de ses neutralisations.
11:12On sait que ce soir il y a des manifestations partout en Israël, alors que ça fait 300 jours que les otages sont aux mains du Hamas.
11:19Sa politique est contestée, ça participe à le crédibiliser ou en tout cas à faire durer son sursis ?
11:26Non, parce que de toutes les manières, l'issue politique pour Netanyahou sera effectivement de faire face à la justice,
11:34et notamment à une commission d'enquête qui sera a priori sans concession sur les failles qui ont conduit aux attaques du 7 octobre.
11:42Donc il est dans son rôle de Premier Ministre qui mène une politique d'élimination, comme on l'a dit, des responsables.
11:52À ce sujet, il ne fait rien de différent que ce qu'aurait fait n'importe quel autre Premier Ministre.
11:57Goldamer en son temps l'avait fait également après Munich.
12:01Donc ça ne changera rien, je pense, à son avenir.

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