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Aujourd'hui dans "Punchline", Thierry Cabanes et ses invités débattent de l'explosion du nombre de dépenses au sein de l'Élysée durant l'année écoulée.
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00:00Il est 18h15, bienvenue sur Europe 1, bienvenue sur CNews, c'est Punchline, été jusqu'à 19h,
00:22toujours avec moi Erwan Barillou, Mathieu Hoque, Xavier Roffer, Georges Fenech, Jacques Morel,
00:28les amis, chose promis, chose due, on a beaucoup dépensé du côté de l'Elysée, beaucoup dépensé,
00:35eh oui, les cocktails, les voyages, les dîners, ça coûte, ça coûte, et la Cour des Comptes,
00:40bah tapez sur les doigts, on voit tout ça avec Audrey Berto, et puis je vous fais réagir,
00:46évidemment, vous allez en penser quoi ? Audrey Berto.
00:49Ce sont des réceptions de plus en plus nombreuses, mais surtout de plus en plus coûteuses. La Cour
00:56des Comptes alerte sur les dépenses de l'Elysée. En 2023, seconde année du mandat d'Emmanuel Macron,
01:02171 réceptions ont été organisées, contre 146 en 2019, même augmentation pour le nombre d'invités
01:09qui a grimpé de 13% en un an. Les dépenses par convi vont-elles exploser de 20,5% ? Au total,
01:17les 20 principaux cocktails organisés par Emmanuel Macron ont coûté 202 000 euros. Les deux dîners
01:24d'Etat pour la venue du premier ministre indien et du roi Charles III ont respectivement coûté
01:29412 000 et 474 000 euros. Les remises de décorations ont quant à elles entraîné des frais de traiteurs
01:36qui ont doublé en l'espace d'un an. En 2023, elles ont coûté 66 000 euros. La Cour des Comptes
01:43explique en partie ces hausses par l'inflation, mais aussi par d'importants travaux dans les grandes
01:48cuisines qui ont obligé l'Elysée à faire appel à des prestataires extérieurs. De son côté,
01:53l'Elysée se justifie en soulignant que malgré ces fortes contraintes, le budget 2023 est à
01:58l'équilibre. La présidence rappelle également que de nombreux pays organisent des événements
02:03équivalents lorsqu'ils reçoivent le chef d'Etat. Enfin, comme après chaque rapport, la présidence
02:09précise qu'elle tiendra compte des remarques de la Cour pour améliorer son organisation et ses
02:13dispositifs internes. Allez, avant d'ouvrir le débat, je vous propose d'écouter Sabrina Aghesti
02:19Roubache, secrétaire d'Etat des missionnaires chargée de la Citoyenneté et de la Ville,
02:22qui était l'invité ce matin de Florian Tardif dans le rendez-vous politique de CNews et d'Europe 1.
02:30Écoutez ce qu'elle... Elle défend quand même l'Elysée. Ce n'est pas surprenant en soi,
02:34mais elle défend. Quand vous recevez beaucoup, quand vous vous déplacez beaucoup, regardez le
02:39contexte international. Le présent a eu beaucoup à faire, par exemple aux Outre-mer. Je pense que
02:44c'est trop facile de jeter l'opprobre, vraiment, sur telle ou telle dépense en oubliant tout ce
02:51que la France et tout ce que le président de la République a fait ces derniers mois et ces
02:55dernières années. C'est du plein temps pour le président de promouvoir la France. C'est du plein
02:58temps. Donc, est-ce qu'on va aller chercher dans sa note de téléphone ? En fait, moi, ça me paraît
03:02toujours très curieux de venir l'attaquer sur des détails alors qu'on oublie tout ce qu'il fait de
03:07formidable. 15 milliards d'investissements en étant le pays le plus attractif d'Europe sur
03:11la dernière année, je trouve ça formidable. Georges Feneca, ça vous inspire quoi ces dépenses
03:17de l'Élysée ? C'est vrai que recevoir les grands de ce monde, ça coûte. Bien sûr, ça coûte. C'est un
03:22budget, l'Élysée, je ne sais pas combien il y a de salariés, plusieurs centaines, je crois autour
03:26de 800. Vous avez des métiers, des tapissiers par exemple. Les métiers dans l'Élysée, c'est
03:31vraiment une usine. Avant, je voudrais rappeler qu'avant 2008, il n'y avait quasiment aucun contrôle.
03:38C'est Nicolas Sarkozy qui a institué le contrôle devant la Cour des comptes pour plus de transparence,
03:45démocratie. Et donc depuis 2008... Gros de transparence, tu la transparence. Oui, mais là,
03:50il avait besoin parce qu'il n'y avait pas une grande opacité avant 2008 sur le budget. Et il y avait
03:54un député en particulier cité, René Dozière, qui s'est spécialisé sur le budget de l'Élysée,
04:00qui a fait, qui a créé un observatoire, qui a écrit des ouvrages, député PS, et qui surveille
04:05ça de très très près, et qui a constaté effectivement en 2023 un dérapage du budget
04:10de l'Élysée, notamment en matière de dépenses, de déplacements. Alors c'est vrai qu'il y a eu la
04:15guerre, il y a eu beaucoup de déplacements, mais je voudrais dire par rapport à ce que dit Sabrina,
04:20en fait, chacun doit se tenir à son budget. L'Assemblée nationale a un budget, le Sénat
04:26a un budget, chacun doit faire avec son budget, essayer de s'y tenir. Là, on a un véritable
04:31dérapage, et donc à un moment où la France a plus de 3 000 milliards de dettes publiques,
04:36on est dans une situation compliquée, il faut aussi savoir donner l'exemple, même quand on
04:40est au château. Et moi, je me mets à la place des Français qui ont eu du mal à partir en vacances,
04:44à qui on leur demande de serrer tout simplement la ceinture. Évidemment, quand il y a cette forme
04:50de transparence, on peut comprendre un peu leur colère, je suppose, Mathieu. Non mais tout à fait,
04:56Emmanuel Macron est le seul président de la République où le pouvoir d'achat sur son premier
05:00quinquennat a baissé, c'est-à-dire que le pouvoir d'achat des Français en valeur a baissé sur les
05:04cinq dernières années. Or, comment vous pouvez demander aux gens de faire des efforts, d'être
05:09davantage, d'en faire toujours plus avec toujours moins ? Comment vous pouvez en demander à vos
05:14services publics, aux Français, de se serrer la ceinture ? Et vous-même, vous faites des dérapages
05:18qui sont considérables. Il faut que les pouvoirs politiques, et notamment le chef de l'État qui
05:23quand même incarne les institutions, soient exemplaires. Quand vous regardez, je reçois ce
05:26qu'a dit Georges, quand vous regardez depuis 2008 les dépenses de l'Élysée, les dépenses de l'Élysée
05:30ont baissé sous Nicolas Sarkozy. Elles ont baissé de 2 % entre 2008 et 2012. Elles ont baissé sous
05:35François Hollande entre 2012 et 2017. Emmanuel Macron, c'est le seul président où les dépenses
05:40ne baissent pas et le pouvoir d'achat des Français qui, du coup, souffre à cause de l'impôt... Le
05:46pouvoir d'achat des Français s'est érodé. Donc, ça pose véritablement un problème d'exemplarité
05:50des pouvoirs publics et d'Emmanuel Macron, d'autant plus qu'après, on dit souvent,
05:55l'argument, c'est les résultats à l'international. Mais quels sont les bons résultats à l'international
05:59d'Emmanuel Macron ? Je vous pose la question. Avec quel pays nos relations sont meilleures
06:03aujourd'hui qu'elles ne l'étaient en 2017 ? Les relations ne sont pas meilleures avec la Russie,
06:07évidemment. Les relations ne sont pas meilleures avec le Royaume-Uni. Les relations avec les
06:11États-Unis ne sont pas très bonnes. Il y a peut-être l'Inde éventuellement, peut-être
06:14éventuellement le Canada. Mais hormis ça, les relations avec le Maroc ou l'Algérie ne sont pas
06:19meilleures. Avec l'Afrique, on est battu en brèche en Afrique. Les relations ne sont pas meilleures
06:26avec la Chine également. En gros, les cocktails, les dîners, etc., ça ne servit à rien. C'est ce
06:32que vous êtes en train de nous dire, Mathieu. Xavier Roffert. Oui, je voulais continuer sur
06:37l'international. On a à l'heure actuelle des positions qui sont complètement incompréhensibles.
06:46On a commencé la guerre Ukraine-Russie en faisant un grand sens de l'équilibre,
06:51en ménageant Poutine, en l'invitant dans le sud de la France, là, à Brégançon. Et après ça,
06:58on est maintenant dans un alignement tout aussi violent sur la position américaine. En Afrique,
07:05ce n'est pas la France, mais c'est la personnalité de Macron. J'étais l'an passé au Sénégal pour une
07:11grande conférence sur le blanchiment d'argent. Moi, ça allait, mais j'ai entendu des verts et des
07:15pas mûrs sur la personne du président qui était amèrement, à qui on reprochait amèrement de ne
07:20pas comprendre les Africains, de ne pas avoir de sympathie avec eux. Alors, où il va l'argent ?
07:25Et moi, je peux vous dire, j'ai pris quelques jours, 4-5 jours, je suis allé sur la côte d'Azur.
07:29Plusieurs commerçants m'ont dit « Mais regardez, on n'a personne. Les Français sont partis. Ils sont
07:36partis anglais, mais ils ne sont pas chez nous. » Parce qu'évidemment, les Français se serrent la
07:40ceinture. Et ça, c'est un constat. J'étais sur un club de plage avec mes enfants. Il n'y avait
07:44personne, quasiment personne. Et midi l'an dernier, à la même époque, sur la Spensa, on me disait
07:48« Il y avait du monde. Les gens ne sont pas là. Ils ne sont pas là. » Le constat est là,
07:51parce qu'évidemment, les temps sont durs et ça se voit.
07:54Du temps du général de Gaulle, je crois que c'était Yvonne qui faisait attention au repas
08:00à l'Élysée. Il payait de leur poche. Oui, il payait de leur poche. C'est vrai, vous avez raison
08:04de le dire. Le général de Gaulle ne voulait pas… Ou alors l'horrificence, quand ils allaient pour
08:08un déplacement tout privé. Il payait même des bonbons des enfants. C'était une autre éthique.
08:12Aujourd'hui, c'est l'argent magique. Oui, mais dans un contexte de crise, c'est compliqué. Allez
08:19expliquer ça aux Français qui se serrent la ceinture. Compliqué. Les timbres pour les
08:24vœux de nouvel an du général. Jacques Morel. Payés par lui. Jacques Morel. Tous ces exemples
08:29ne sont pas très encourageants pour les citoyens que nous sommes, d'ailleurs qui ne partons pas en
08:34vacances. On montre le bon exemple, comme quoi on ne peut pas dépenser. On a entendu il n'y a pas
08:40très longtemps que les dépenses de la ville de Paris avaient dérapé aussi complètement. Comment
08:48vouloir demander des efforts aux Français alors que les piliers de l'État et des collectivités…
08:55C'est plus difficile, Jacques Morel. Vous avez raison. Aaron Barillot. Oui, ces chiffres sont
09:02quand même, au vu du budget global de l'État, symboliques. Mais les symboles sont importants.
09:06Oui, mais les symboles en période de crise, c'est important, vous le savez. Et quand les
09:09politiques ne règlent plus les problèmes, on se met à régler les politiques. Et là,
09:13c'est exactement ce qui se passe. Ça a commencé sous Nicolas Sarkozy à son initiative pour plus
09:17de transparence et on peut trouver ça louable. Le problème, c'est que quand les politiques sont
09:22efficaces, on n'estime pas le coût de leur dîner, etc. C'est parce que Macron est relativement
09:28inefficace sur plein de domaines qu'on s'intéresse au coût de ses réceptions. Après, effectivement,
09:32c'est utile. Il faut recevoir des chefs d'État dans de bonnes conditions. Mais on voit surtout
09:37qu'Emmanuel Macron est plus, en ce moment, préoccupé par l'après et que quand il remet,
09:41par exemple, la Légion d'honneur à Jeff Bezos, ce n'est pas spécialement pour le rayonnement de
09:45la France, mais c'est plus lui pour son CV personnel, si on peut dire.
09:49Ça, oui, voilà. C'est une attaque qui n'engage que vous. Oui, c'est une attaque qui n'engage que
09:55vous. Parce que là, c'est vrai, on voit beaucoup Emmanuel Macron avec les sportifs, etc. Il est
10:01aussi dans son rôle. Les mauvaises langues diront qu'il est en période de communication,
10:05de reconquête, etc. Mais il est aussi dans son rôle.
10:08Et quand il reçoit certaines personnalités du monde des affaires, qu'il les décore,
10:13qu'il les invite à dîner sur le budget de l'État, c'est aussi parce que quand il sera plus président,
10:19il faudra qu'il donne des conférences à l'international.
10:21Ah, ça y est, ça y est. Il faudra bien qu'il gagne sa vie,
10:24parce qu'il est jeune, encore, Emmanuel Macron.
10:26Il faudra bien qu'il ait une vie après.
10:27Exactement. Et puis, il n'est pas à la retraite tout de suite.
10:30On peut dire qu'il soigne sa vie d'après.
10:33Mathieu, aucun dernier sujet ?
10:35Ce que vous dites, c'est l'efficacité en réalité. Il faut revenir dessus. Je pense
10:40que c'est effectivement très important d'inviter les chefs d'État,
10:44les chefs de gouvernement les plus importants du monde.
10:46Mais je repose encore une fois la question.
10:48Quels sont les faits d'armes d'Emmanuel Macron en termes de politique étrangère ?
10:53Même, par exemple, un pays comme le Liban aujourd'hui,
10:55qui est un pays historiquement allié de la France et historiquement ami,
10:58avec des liens culturels, linguistiques très forts, créés par la France.
11:02Aujourd'hui, on a des relations qui sont très mauvaises avec le Liban.
11:05Où Macron était allé faire de l'ingérence.
11:07Effectivement, après l'ascendie au port de Beyrouth.
11:11Effectivement, ça pose quand même la question de l'argent.
11:13Comment est-il utilisé ? Et surtout, à quelle fin ?
11:16Si par cas, les résultats en termes de politique étrangère étaient bons,
11:19oui, ça pourrait marcher.
11:20Mais il faut le rappeler, c'est le seul président où les dépenses de l'Élysée n'ont pas baissé.
11:24Xavier Rofeur, un dernier mot sur le sujet ?
11:26Je le vois, le président Macron, là, en train de serrer M. Modi dans ses bras.
11:32Je veux dire, pour un hindou, la carte de M. Modi, c'est épouvantable.
11:37Je veux dire, on se tient à distance.
11:40Vous vous rendez compte ?
11:41Quelqu'un qui mange des steaks et qui va serrer un hindou dans ses bras, c'est horrible.
11:45Le président est très tactile.
11:46Oui, mais il pourrait se renseigner, d'abord.
11:49Erwann Barilhou.
11:50Et il faut faire très attention au symbole,
11:52puisque la Révolution française avait été déclenchée
11:55par une histoire de ce type, qui était le collier de la Reine.
11:58Donc, une affaire un petit peu financière de ce type.
12:02Et donc, là, pour l'instant, c'est juste des montants qui sont un petit peu abstraits.
12:04Les gens, quand on parle en millions, etc., ils ne comprennent pas.
12:07Par contre, il suffit qu'il y ait un homard qui se balade un jour dans un de ses dîners.
12:10Et là, il va cristalliser la colère.
12:13Vous faites référence à un ancien président de l'Assemblée nationale.
12:16Exactement.
12:17D'ailleurs, c'était l'angouste au homard.
12:18Je crois qu'il y a eu une confusion, d'ailleurs, si ma mère ne fait pas dépôt.
12:21Je ne suis pas un spécialiste.
12:22Mais il suffit qu'il y ait une assiette un petit peu trop de valeur ou autre chose
12:26pour se cristalliser sur un objet.
12:27Erwann Barriot, un homard, il y a des pinces.
12:32Il y a des pinces et l'angouste, il n'y a pas de pinces.
12:34Ah bah, merci pour ce petit four.
12:36On voit qu'elle a l'habitude de manger de l'artificiel.
12:39Erwann, quand les Français sont en vacances,
12:41ils nous parlent d'une révolution qui est en train de poindre.
12:45Je dis que le symbole peut être un élément déclencheur de mouvements sociaux.
12:48J'espère que vous vous trompez, Erwann.
12:50Mais moi, je ne suis pas là pour souhaiter quoi que ce soit.
12:52Je mets en garde simplement le chef de l'État.
12:54Bon, vous êtes bien sûr Europe 1 et sur CNews.
12:58Dans quelques instants, on va faire un petit tour de l'info avec Maureen Vidal.
13:03Mais j'aimerais qu'on fasse un cocorico à nouveau.
13:06Je vous donnais cette information.
13:07On va parler de judo.
13:10Clarisse Abieninou se console donc avec le bronze olympique.
13:14Et Georges Fenech, vous êtes un fan de sport.
13:17Ça marche pas mal, les médailles.
13:18C'est fantastique.
13:19Il y a une espèce d'euphorie des Français.
13:22Il y a un deuxième, je crois, derrière le Japon.
13:24Et les Etats-Unis aussi.
13:26Et puis j'attends, moi, surtout Léon Marchand.
13:28Ah ouais, Léon Marchand. Quel sport.
13:30C'est incroyable.
13:32Un champion comme on n'en a pas eu depuis longtemps.
13:34Une grande sportive devant l'éternel.
13:36Maureen Vidal nous a rejoints.
13:38Il est quasiment 18h30. On va faire un tour de l'info, ma chère Maureen.

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