Les Vraies Voix avec Joseph Thouvenel, René Chiche, Anne-Lorraine Rousseau
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00:00Nous ne pouvons pas les décevoir, a déclaré Yael Braun-Pivet juste après sa réélection en tant que Présidente de l'Assemblée Nationale hier.
00:08Félicité par le camp gouvernemental et salué par la droite républicaine, cette élection ne plaît évidemment pas à la gauche qui déplore une alliance contre-nature et un coup de force,
00:16quand l'ERN, pour sa part, parle de combine et d'un spectacle navrant.
00:20Sans oublier le parti à droite de Eric Ciotti qui parle carrément d'un hold-up démocratique.
00:24Mais les résultats sont là, chers auditeurs, le vote des députés reste un pilier inaliénable de la démocratie, tout comme son résultat.
00:30C'est le moment, parlons vrai, la gauche a bien cru prendre la main à l'Assemblée au soir du 7 juillet.
00:37Avant le deuxième tour des législatives, le Rassemblement National pensait être assuré d'occuper le perçoir.
00:43Et au bout du compte, c'est toujours Yael Braun-Pivet et le groupe présidentiel qui occupent la fonction la plus importante de l'Assemblée Nationale.
00:50Et nous sommes bel et bien après le 7 juillet.
00:53C'est la question du coup de projecteur en ce jour d'élection à l'Assemblée Nationale.
00:57L'élection de Yael Braun-Pivet est-elle une victoire d'Emmanuel Macron ?
01:02Ce à quoi vous nous répondez oui à 65% chers auditeurs.
01:06René Chiche, on est d'accord ?
01:08Alors moi écoutez, moi franchement, je dis chapeau l'artiste à Emmanuel Macron.
01:13Non mais sérieusement, tout est parti d'une décision désolante.
01:18Pourtant moi je suis plutôt pro-Macron, sans être un militant, plutôt pro-Macron moi.
01:23Cette décision de la dissolution était terrible.
01:26Et on prédisait un sort plus que funeste après les résultats des élections.
01:32Mais là, arriver avec finalement à retourner une situation qui n'est pas finie en plus à mon avis,
01:38parce que je vais terminer rapidement, vous inquiétez pas.
01:40Là déjà, Yael Braun-Pivet au perçoir.
01:43Le gouvernement certes est démissionnaire,
01:45mais vous allez voir qu'il va réussir à constituer à mon avis sa majorité certes relative,
01:51mais ce qui a été le cas durant les deux premières années de son second mandat.
01:54Avec LR, il va ramener quelques sociodémocrates, quelques écolos moderés.
02:00Et il va finalement tenir à mon avis, moi je dis chapeau l'artiste.
02:05Alors juste une parenthèse, parce que normalement et au cours de ce débat,
02:10nous avions prévu de vous annoncer le nom des caisseurs, des vice-présidents.
02:14Sauf que dix enveloppes se sont retrouvées en trop dans les urnes à l'Assemblée nationale.
02:20A l'Assemblée nationale, c'est-à-dire qu'hier c'était le chifoumi dont Anne Lorraine Rousseau nous parlait.
02:25Là c'est les origamis.
02:26Voilà, voilà.
02:27Donc là il y a dix enveloppes de trop, donc le premier tour pour les postes clés est annulé.
02:32Et ben voilà.
02:33Alors Joseph Touvenal, vous qu'est-ce que vous en pensez de tout ça ?
02:36C'est une victoire de notre président ?
02:38Oui, s'il avait été l'initiateur, mais pas du tout.
02:41Il a été complètement dépassé par les événements qu'il avait provoqués.
02:44D'ailleurs celui qui en parle le mieux, c'est sans doute son encore actuel premier ministre,
02:49Gabriel Attal, qui nous a dit déjà que lui il n'était pour rien dans la dissolution.
02:54Et qui nous a dit il y a deux jours aussi qu'il allait travailler avec son groupe,
02:59puisqu'il est aussi président de groupe, à apaiser et à rassembler.
03:03Ce qui veut dire à contrario qu'Emmanuel Macron n'a pas été capable d'apaiser ni de rassembler.
03:08Après ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale, les députés savent qu'on fait des majorités.
03:14Il y avait un bloc, le bloc RN avec Ciotti.
03:18Et puis deux gros agrégats, parce que de l'autre côté c'est plus compliqué.
03:22La gauche, un agrégat entre éléphi et socialiste modéré.
03:26Ce n'est pas la même chose, c'est pareil au centre.
03:29Ce qui a été fait, c'est quelque chose qui permet d'avoir une présidente.
03:34Ce qui est bien, parce qu'on a besoin de faire fonctionner les institutions.
03:37Donc je trouve que c'est bien pour la France.
03:40Après, quand on dit magouille, non ce sont des accords comme ça se passe dans toutes les démocraties.
03:45Ce qui m'intéresse là maintenant, c'est de voir si le RN aura des places dans le bureau de l'Assemblée.
03:53S'il n'a pas de place dans le bureau de l'Assemblée, c'est à mon sens un déni de démocratie.
03:58Puisque le règlement de l'Assemblée précise juste qu'au bureau, on doit être représenté en fonction de l'importance des groupes.
04:06Moi je suis favorable que le RN dépose la direction de l'Assemblée.
04:11Nous revenons à vous les vrais voix.
04:14Mais ça réagit au 0826 300 300, au répondeur Sud Radio, au téléphone.
04:20C'est Renaud de Rodez qui est avec nous. Bonsoir Renaud.
04:24Bonsoir Sud Radio et les vrais voix.
04:27Alors victoire ou pas victoire d'Emmanuel Macron ?
04:30Eh bien écoutez, ni l'un ni l'autre.
04:33Donc très honnêtement, mon point de vue c'est ni l'un ni l'autre.
04:37Parce que franchement, moi je pense que dans les 12 prochains mois, et il faut de plus qu'un anglaise comme moi,
04:43je pense que là on va se retrouver avec la même bordélisation qu'on a eue pendant deux ans,
04:49que Gaëlle Brantlier n'y changera rien.
04:54De toute façon, elle a été élue avec très peu de voix des cas.
04:58On sait très bien d'où viennent les voix qui lui ont permis de revenir au soir.
05:04Selon moi, c'est les LR qui vont faire en sorte.
05:07Aujourd'hui, moi ce que je trouve formidable,
05:10en plus du bourrage dur dans l'Assemblée Nationale, qui est phénoménal quand même,
05:15l'ancre de la démocratie, le lieu sain de la démocratie, on arrive à avoir des bourrages durs.
05:21C'est magnifique.
05:22Hier, on se retrouve avec des NFP, dans leur ensemble, sortis du résultat du perchoir,
05:31qui nous sortent, oui, un délit de démocratie, etc.
05:36Ce qui a été complètement rocambolesque,
05:39quand on voit les accords au second tour de ces législatives anticipées,
05:46pour faire ce fameux, entre guillemets, barrage républicain,
05:50contre le Rassemblement National.
05:52Si le Rassemblement National était un parti anti-républicain,
05:55on ne permettrait pas que ce parti existe.
05:58Déjà, il a des électeurs.
06:00Ceux qui y sont, y sont.
06:02Et légalement.
06:04Effectivement, Renaud, peut-être une réaction à ce que vous dites avec Anne-Lauren Rousseau ?
06:09Ce que je vois, c'est qu'on a une victoire qui est très limitée.
06:14Certes, on est d'accord qu'il a très bien réussi son coup.
06:16On ne s'y attendait pas forcément.
06:17Ils ont tous flippé, que ce soit André Chassaigne.
06:19Ils ont réussi à remettre la même tête.
06:21Mais de toute façon, il y a une chose,
06:23c'est que je pense qu'il y a une coquette minute,
06:25et qu'elle va pas tarder à exploser, et les Français le voient.
06:27La deuxième chose, c'est que Macron a gagné quoi ?
06:29Le droit, à la limite, de ne pas mettre de France Insoumise dans son gouvernement,
06:34avec cette présidente d'Assemblée, peut-être.
06:36Le NFP qui crie au vol, mais qui, finalement, a aussi participé à ce vol dans les urnes,
06:41en se désistant pour faire barrage au Rassemblement National.
06:45Et la dernière chose, c'est les Républicains,
06:47qui se sont alliés dans cette circonstance à Omacroniste,
06:51et qui signent leur arrêt de mort, parce que là, c'est tout vu.
06:54On voit clair dans leur jeu.
06:56Ou alors une place dans le gouvernement aussi.
06:58Oui, mais dans tous les cas, ils ont, avec cette alliance,
07:01récupéré 213 voix.
07:03Ça fait pas une majorité.
07:04Franchement, je pense qu'ils vont plus se perdre qu'autre chose en faisant ça.
07:07Si on peut parler un petit peu technique, contenue, aussi, maintenant,
07:10Joseph Touvenel.
07:12Parce qu'elle parle d'engagement, Yael Brown-Pivet,
07:14mais selon vous, qu'est-ce qu'elle doit prioriser
07:16pour répondre à ces attentes immenses des citoyens qu'elle mentionne elle-même ?
07:20D'abord, c'est pas elle le gouvernement, attention.
07:23Mais elle a réussi à faire une majorité relative.
07:28Et c'est un bon discours, hier, aussi.
07:30Elle a été applaudie de toutes parts.
07:33Elle a pas été mauvaise comme présidente.
07:35Et donc, elle arrive à faire un équilibre,
07:37qui est là un équilibre de centre droit.
07:39Ensuite, c'est les groupes parlementaires et le gouvernement
07:42qui vont amener soit des propositions de loi, soit des projets de loi.
07:45Elle, ça sera un peu l'arbitre pour que ça se passe bien.
07:49J'espère que ça se passera bien.
07:51Donc, sa priorité, c'est de faire en sorte que ça se passe bien.
07:53Avec des priorités qu'on connaît tous,
07:55quel que soit.
07:56C'est le pouvoir d'achat.
07:57C'est la sécurité.
07:58C'est l'immigration.
07:59Déjà, et la santé.
08:01Si on arrive à... et l'éducation.
08:04Si on arrive à aller sur ces cinq priorités,
08:06on aura fait un grand pas en avant pour la France.
08:08René Fich.
08:09Déjà, je suis d'accord avec José.
08:11Absolument, quand vous disiez qu'il n'est pas à la baguette
08:14de cette opération Macron, bien sûr,
08:16c'est pas ce que je voulais dire.
08:17Je voulais dire que, finalement, même s'il n'a pas été à la baguette
08:19de cette opération, il s'en sort, finalement,
08:21comme l'a dit Anne Lorraine, je trouve, quand même,
08:23comme un vainqueur.
08:25C'est un sacré coup politique, quand même.
08:27Il faut voir le résultat.
08:28Il y a que le résultat qui compte, non ?
08:30Exactement, c'est les résultats qui comptent.
08:32Parce qu'en politique, finalement, c'est toujours le résultat qui compte
08:35au-delà des projets, des idées, des programmes.
08:37Et il est limité, ce résultat.
08:38Parce que ce qu'on disait, la présidente de l'Assemblée nationale,
08:40c'est pas tout.
08:41Non, non, attendez, justement, je termine.
08:43Déjà, pour Yaël Braun-Pivet,
08:45bon, c'est bien qu'elle ait été réélue,
08:46mais finalement, vous voyez, moi, je trouve pas
08:48qu'elle ait été une grande présidente
08:50durant les deux ans, puisqu'on n'a pas arrêté de dire
08:52que l'Assemblée nationale était un bordel
08:54pour répondre à la question.
08:55Ben, c'est pas de sa faute non plus.
08:57On a connu dans l'histoire
09:01des assemblées agitées aussi,
09:04peut-être pas dans le même esprit
09:06que l'agitation créée par LFI,
09:08mais on a connu des assemblées agitées
09:10avec des présidents d'Assemblée
09:12qui savaient beaucoup mieux contrôler ces députés.
09:14Il y a eu des grands présidents,
09:15comme Philippe Seguin,
09:16comme Henri-Emmanueli,
09:17comme Fabius,
09:18comme même François de Rugy,
09:20il est une des vrais voix,
09:21il était un bon président.
09:22Ah bon, qui était là hier ?
09:23Ah bon, qui était là hier ?
09:24Ah bonjour, François de Rugy.
09:25Non, c'était hier.
09:26Et il y avait parfois des députés,
09:28je me souviens, des députés communistes
09:29qui étaient des véritables terreurs.
09:31Je me souviens d'un député communiste,
09:32Maxime Gremmets,
09:33qui était vraiment, quand même,
09:35un gros bulleterier du communisme.
09:37Il fallait le contrôler.
09:38Jean Lassalle aussi, pas facile.
09:40Et pour répondre à votre question,
09:42chère Judith,
09:43concernant le rôle de Yann Baudepilé,
09:46c'est vrai que le rôle du président
09:49de la présidence d'Assemblée
09:50n'est pas un rôle décisif.
09:52C'est pas que c'est un rôle...
09:54J'inaugure les chrysanthèmes,
09:55mais c'est un rôle, finalement,
09:56un petit peu de ressources humaines,
09:58d'avoir géré l'Assemblée.
10:00Mais sur les conséquences,
10:03est-ce que ça veut dire que déjà,
10:05Anne-Lauren Rousseau,
10:06vous avez un petit peu vendu la mèche.
10:08Cette élection,
10:09elle dicte un peu la marche à suivre
10:11pour le gouvernement ?
10:12Je pense que c'est ça,
10:13c'est plutôt la symbolique qu'il y a derrière.
10:14Que ce soit Yael Brown-Pivet
10:15ou quelqu'un d'autre,
10:16finalement, c'est pas vraiment ça
10:17qui importe.
10:18Qu'elle soit bonne maîtresse
10:19ou mauvaise maîtresse,
10:20c'est pas ça qui importe.
10:21C'est surtout, voilà,
10:24le Nouveau Front Populaire,
10:25c'est qu'ils vont avoir une grande difficulté
10:26à avoir des personnalités
10:27de la France Insoumise,
10:28notamment, surtout, d'ailleurs.
10:29Peut-être que le PS,
10:30ils vont s'en sortir
10:31s'ils se détachent, justement,
10:32un peu des Insoumis.
10:34Mais je pense que ça signe ça, en fait.
10:35Ça signe le fait
10:36qu'il ne va pas y avoir,
10:38en tout cas très peu, certainement,
10:40de députés ministres
10:42du Nouveau Front Populaire.
10:44Mais attendez,
10:45il n'y en aura aucun !
10:46Il n'y en aura aucun !
10:47Les discussions étaient encore en cours,
10:48mais là, en tout cas,
10:49ça montre que l'Assemblée...
10:50Vous parlez de quoi ?
10:51Vous parlez de quoi ?
10:52De ministres du Front Populaire ?
10:53D'LFI ?
10:54Non.
10:55Bah, du Front Populaire.
10:56D'LFI, c'est sûr que non.
10:57Ah non, d'LFI, c'est sûr que non.
10:58Mais du Front Populaire.
10:59Mais des socialistes, pourquoi pas ?
11:00Mais bien sûr !
11:01À mon avis,
11:02Macron va vouloir
11:03mettre en place
11:04une majorité relative
11:05avec quelques...
11:06Il va essayer de débaucher
11:07quelques députés
11:08socio-démocrates du PS,
11:09voire même...
11:10Qui sont déjà en train de dire
11:11d'ailleurs qu'ils sont des suédois.
11:12Voire même quelques écolos,
11:13parce que je me souviens
11:14que Marine Tondelier
11:15n'est pas tellement...
11:16Pas sourde.
11:18Il y a même quelqu'un
11:19comme Yannick Jadot
11:20qui pourrait très bien
11:21devenir président
11:22d'un gouvernement technique.
11:23On verra.
11:24On était bien avec vous.
11:25Vous me permettez,
11:26juste en deux secondes.
11:27Ah !
11:28Alors, allez-y,
11:29vous faites la conclusion.
11:30En dix secondes.
11:31Allez-y.
11:32Stop.
11:33Dix secondes.
11:34Vraiment très court,
11:35parce que vous parlez
11:36du discours de Braun-Pivet.
11:37Très honnêtement,
11:38elle a parlé de tout,
11:39bien évidemment,
11:40dans son discours
11:41sur l'immigration.
11:42Donc déjà, là,
11:43vous avez compris
11:44que ce ne sera pas
11:45la ligne directrice
11:46de ce gouvernement-là
11:47provisoire.
11:48Cinq secondes.
11:49Très honnêtement,
11:50et que, de toute façon,
11:51c'est un copier-copier
11:52de Macron
11:53qui nous voulait
11:54votre vote mobilisé.
11:55On vous en a entendu.
11:56Merci, Renaud de Rhodes.
11:57Bravo, ça a tenu dix secondes.
11:58Allez, on éteint ce soir
11:59avec Joseph Touvenel,
12:00René Chiche et Anne-Lauren Rousseau.
12:01Nous, cher Frédéric,
12:02on se quitte ce soir,
12:03mais on se retrouve tous les deux
12:04le 26 août.
12:05Oui, on m'a doute.
12:06Vous serez là avant.
12:07Oui, juste après les JO.
12:08Moi, je fais un petit peu les JO.
12:09On vous fait des gros bisous.
12:10Merci à nos vrais voix du soir.
12:11Merci à vous.
12:12Bonne vacances à tous.
12:13Bonne vacances à tous.
12:14On vous embrasse.
12:15Et puis bon JO.
12:16Et puis là,
12:17on va retrouver Thomas Binet.
12:18Oui, c'est Thomas Binet.
12:19À tout de suite.