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La secrétaire générale de la Confédération Générale du Travail (CGT) est l'invitée de Stéphane Carpentier dans RTL Matin.
Regardez L'invité de RTL avec Stéphane Carpentier du 17 juillet 2024.

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Transcription
00:00L'invité de RTL Matin, 7h47, est donc le leader de la CGT en direct en studio avec nous, Sophie Binet.
00:08Vous avez adressé une lettre aux partis de gauche, une lettre qui fait déjà beaucoup réagir en leur demandant
00:15il faut y aller maintenant.
00:17Oui, en fait, ce courrier a pour objectif de leur dire une seule chose,
00:21soyez à la hauteur des millions de salariés qui attendent un gouvernement pour abroger la réforme des retraites
00:28et pour augmenter les salaires, soyez à la hauteur des millions de retraités qui attendent une augmentation de pension,
00:33des millions de jeunes qui attendent des conditions dignes d'études.
00:37Il y a des millions de personnes qui se sont mobilisées pour ces élections,
00:40il n'y a jamais eu autant de participation.
00:42Maintenant, il y a de l'espoir et donc il faut y répondre et effectivement faire une proposition de gouvernement rapidement.
00:47Et pourquoi une lettre ? C'est une drôle d'idée, non ?
00:49Vous vouliez qu'on fasse quoi ?
00:50Je ne sais pas.
00:51Pourquoi une lettre ? Pourquoi cette idée ? Comment ça vous est venu ?
00:54Parce que quand j'ai des choses à dire à des gens, effectivement, en général, écrire des lettres, c'est pas mal.
01:00Et vous leur dites donc ne nous décevez pas.
01:03Oui, ne nous décevez pas et ça s'adresse d'ailleurs au-delà des élus du Nouveau Front Populaire, à tous les nouveaux élus.
01:11Il y a besoin de changements dans le pays, il y a besoin que les exigences sociales des salariés soient entendues.
01:18Nous voulons une augmentation des salaires, nous voulons de l'argent pour nos services publics qui sont en grande difficulté.
01:23Cet été, dans les hôpitaux, ça va encore être très compliqué et donc ça ne peut plus continuer comme ça.
01:28Nos services publics craquent, il faut du changement.
01:30Les électeurs qui ont fait un choix il y a dix jours maintenant, dix jours, il ne s'est rien passé en dix jours.
01:35Ils ont de quoi être déçus, là ?
01:37Oui, alors j'espère que tout n'est pas fait.
01:40Moi, je comprends évidemment que la situation soit très compliquée, c'est le chef de l'État qui en est le premier responsable.
01:44Mais ce que je veux dire aussi aux responsables de gauche, c'est que c'est pas la peine de faire des plans sur la comète pour 2027.
01:51Si le nouveau Front Populaire n'est pas capable de gouverner maintenant, il y aura une énorme désillusion,
01:56démobilisation des électeurs et des électrices lors de toutes les prochaines élections.
02:00Et le seul vainqueur, ça sera l'extrême droite.
02:03C'est pour ça qu'on ne peut pas jouer et qu'il faut être à la hauteur de la gravité du moment.
02:07On ne peut pas jouer, d'ailleurs, c'est à la une des quotidiens ce matin dans notre pays.
02:11Vous adressez à qui en particulier ? On ne peut pas jouer quand même.
02:13Vous visez quelqu'un ou un parti ou un mouvement qui n'est pas très actif et qui ne va pas dans le bon sens ?
02:19Non, pas du tout. Moi, je ne suis pas en situation de faire le tri entre ceux qui seraient des bons joueurs ou des mauvais joueurs.
02:26C'est un message collectif.
02:28Aussi pour dire qu'on n'a pas besoin d'un gouvernement de martyr qui tombe au bout de trois semaines.
02:32On a besoin d'un gouvernement qui puisse diriger le pays dans la durée pour, par exemple, mettre en place une vraie politique industrielle.
02:39Et ça, il faut du temps pour revitaliser nos services publics.
02:43Et ça, il faut du temps pour mettre sur le chantier une grande loi pour enfin éradiquer les violences sexistes et sexuelles.
02:48Voilà ce dont on a besoin.
02:50Et ça, c'est un gouvernement qui se donne les moyens de durée.
02:53Et donc, évidemment, d'être résolu pour mener des batailles très fortes, notamment contre les plus riches et le patronat,
03:00mais aussi qui aille chercher des majorités à l'Assemblée nationale et dans le pays en travaillant avec les syndicats, la société civile, etc.
03:06Sophie Binet, cette lettre, elle fait beaucoup causer, évidemment, depuis hier et notamment de la part des autres syndicats qui ne vous ont pas trop suivi dans l'histoire.
03:13Ils disent aujourd'hui que vous avez écrit aux partis, notamment de gauche, pour que ça bouge et qu'on trouve une solution.
03:20Et vous appelez à une mobilisation, notamment autour de l'Assemblée nationale.
03:23Les autres syndicats, ils pensent que vous allez un peu loin, que vous outrepassez votre rôle.
03:28Vous en pensez quoi de ça ?
03:29Non, en fait, cette lettre et cette mobilisation de demain, on l'a fait pour faire entendre les exigences sociales des salariés.
03:36La mobilisation de demain, elle a été appelée par la Fédération des cheminots.
03:40Pourquoi est-ce qu'ils ont été faire de lance ? Parce qu'actuellement, il y a une privatisation du frais de ferroviaire qui se traduit par la suppression, par exemple, du train des primeurs Perpignan-Ringis.
03:50Ça veut dire des dizaines de milliers de camions supplémentaires sur la route.
03:53Et donc, pour cela, ils ont besoin, pour empêcher cela, d'avoir très rapidement un gouvernement sur d'autres options qu'Emmanuel Macron.
04:00Voilà la raison pour laquelle ils ont lancé cet appel au 18, qui va avoir lieu dans plus de 50 départements de France et qui vise à envoyer deux messages.
04:08Un message à Emmanuel Macron, respecter le choix des urnes.
04:11Et puis, un message aux différents partis politiques et notamment au Nouveau Front Populaire, soyez à la hauteur du moment.
04:18Donc là, vous voulez être actif, justement, et notamment vis-à-vis des nouveaux députés, la nouvelle Assemblée Nationale.
04:24Mais on sait que ça va rester en statu quo, cette situation, tout cet été.
04:27Il ne va pas y avoir des réponses franches, concrètes.
04:29On a un gouvernement démissionnaire qui gère les affaires courantes.
04:32Et on sait ce que ça veut dire, c'est-à-dire pas grand-chose.
04:35C'est une catastrophe.
04:36C'est une décision irresponsable d'Emmanuel Macron parce qu'on a un deux poids, deux mesures qui est très dangereux.
04:41D'un côté, on a un gouvernement qui est supposé seulement gérer les affaires courantes et qui fait beaucoup plus.
04:46Puisque là, par exemple, Bercy impose à tous les autres ministères de faire des économies drastiques dans leur budget.
04:53Ils viennent de publier un décret, par exemple, pour autoriser le travail du dimanche dans les vendanges.
04:58Alors qu'il y a eu au moins quatre saisonniers qui sont morts l'année dernière du fait de leurs conditions de travail.
05:03On sait que c'est déjà un secteur où on travaille 60 heures par semaine.
05:06Ils font des nominations à tour de bras.
05:08Donc, on voit bien que c'est bien plus qu'un gouvernement qui gère les affaires courantes sans aucune légitimité démocratique.
05:13Et de l'autre côté, nous, on a une série d'urgences sociales.
05:15J'ai parlé du frais de ferroviaire.
05:17Mais je pourrais parler de toutes les suppressions d'emplois qu'on court actuellement, sur lesquelles on n'a aucun interlocuteur.
05:22Par exemple, Millie, c'est une entreprise qui fait de la distribution de prospectus et de journaux.
05:27C'est 10 000 emplois qui sont en jeu.
05:29Personne n'en parle parce que c'est des emplois extrêmement précaires.
05:32Eh bien, sur cette situation, on a besoin d'avoir un interlocuteur au gouvernement pour aider les salariés et trouver une solution.
05:38Et je pourrais multiplier les exemples.
05:40Il y a une journée de mobilisation demain.
05:41Ça veut dire qu'il pourrait y en avoir une demain et plus après ?
05:45Écoutez, ça, ça se décide au fur et à mesure.
05:48Ce qui est sûr, c'est qu'on est en plein été.
05:50Et donc, en plein été, ce n'est pas forcément le moment propice à la mobilisation.
05:54Mais les mobilisations, elles continuent dans plein d'endroits du fait des exigences sociales.
05:59Par exemple, aujourd'hui, c'est Duralex qui est en redressement judiciaire.
06:02Donc, Duralex, on connaît toutes et tous.
06:04C'est ceux qui fabriquent les verres qu'on a à la cantine.
06:06Là, encore une fois, on a besoin d'un gouvernement puisque la proposition de la CGT, c'est que l'État rentre au capital un petit peu
06:15et garantisse, donne des perspectives à Duralex grâce à la commande publique.
06:19On a besoin d'un interlocuteur immédiatement.
06:21Sinon, c'est un fleuron industriel qu'on va perdre.
06:23Sophie Binet, on a les Jeux Olympiques qui débutent dans neuf jours.
06:26C'est un événement planétaire.
06:27Toute la planète va nous regarder.
06:29Est-ce qu'il va y avoir des grèves pendant les Jeux ?
06:31Écoutez, je vais faire la même réponse que celle que je fais depuis six mois.
06:36Pour éviter les grèves, il faut négocier.
06:38À Aéroport de Paris, nous avions appelé à la grève aujourd'hui.
06:41La grève a été annulée parce que la direction a enfin négocié et il y aura des primes pour les 5000 salariés d'Aéroport de Paris.
06:48Donc, je veux vraiment féliciter la CGT à Aéroport de Paris qui a arraché cette grande avancée.
06:52Il faut que ça fasse tâche d'huile parce que, notamment dans le domaine de la sécurité,
06:56les conditions de travail sont très difficiles, les salariés vraiment maltraités
07:00et il y a plein d'entreprises de sécurité dans lesquelles on n'a pas de négociation.
07:03Donc là, si les négociations ne s'ouvrent pas, il y aura des grèves.
07:06Donc là, le patronat doit prendre ses responsabilités.
07:08Il y aura des grèves pendant les Jeux Olympiques ?
07:10Mais il faut justement, moi je pense que ce qui s'est passé à Aéroport de Paris montre qu'on peut les éviter.
07:15Et donc pour ça, il faut que le patronat soit responsable.
07:17Est-ce qu'on ne profite pas justement de cet événement pour obtenir des choses ?
07:20Bah écoutez, je pense que c'est quand même normal que les salariés demandent à travailler dignement
07:24sachant que cet été, du fait des JO, les conditions de travail vont être très dures.
07:28Avec une intensification du travail, des salariés qui ne peuvent pas prendre leur congé,
07:32qui ne peuvent pas passer l'été avec leur famille, ça nécessite des contreparties.
07:36Et dans le domaine de la sécurité, je ne crois pas que les salaires soient mis au bolant.
07:39Donc pas de grève olympique ?
07:41Bah écoutez, nous on veut pouvoir, tout le monde veut pouvoir profiter des Jeux Olympiques
07:45mais dans de bonnes conditions, donc il faut que les négociations aient lieu.
07:48Vous êtes solidaire des cheminots justement, mobilisés demain autour de l'Assemblée Nationale.
07:52Est-ce qu'il y aura des trains ? Je répète ma question pour ceux qui sont arrivés, les auditeurs.
07:55Des trains cet été pour tout le monde, pour partir en vacances, pour circuler ?
07:58J'espère bien, la CGT défend le transport ferroviaire et il faut le développer encore plus
08:03et prenez le train au lieu de prendre la voiture.
08:05Donc oui, j'espère que, et bien sûr, je pense qu'il y aura comme chaque année, comme chaque été,
08:10des trains pour pouvoir partir en vacances.
08:12Merci à vous d'avoir été l'invité de RTL en ce mercredi.
08:14Sophie Binet, leader de...

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