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Chef d'établissement scolaire et secrétaire national du syndicat SNPDEN, Bruno Bobkiewicz répond aux questions de Stéphane Carpentier dans RTL Matin.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:03 Le parquet antiterroriste saisit 8 personnes en garde à vue depuis hier soir et la France qui passe en alerte urgence, attentat.
00:09 Je vous rappelle l'essentiel, c'est un enseignant de 57 ans qui a été tué hier en fin de matinée au lycée Gambetta d'Arras.
00:15 Il était professeur de français.
00:17 Évidemment, il y a beaucoup d'émotions dans l'univers de l'éducation nationale.
00:21 C'est Bruno Bobkiewicz qui est donc en direct avec nous, qui est proviseur de la cité scolaire Buffon à Paris
00:25 et secrétaire général du syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale.
00:30 Bruno Bobkiewicz, vous avez été reçu par Gabriel Attal, hier le ministre.
00:34 Qu'est-ce qu'il en est ressorti concrètement ? Quel mot il a employé pour vous rassurer ?
00:38 C'était à la fois le partage de l'émotion et la prise en compte réelle de la difficulté
00:46 dans laquelle se retrouvaient l'ensemble des personnels de l'éducation nationale depuis hier matin,
00:51 en revivant malheureusement une deuxième fois ce qu'on avait vécu il y a déjà trois ans avec Samuel Paty.
00:57 Donc d'abord un mot de soutien et de réconfort.
01:00 Et puis ensuite, ça a été une deuxième partie liée à comment allons-nous gérer les jours qui viennent,
01:06 avec à la fois la question de la prise en charge des élèves,
01:11 mais aussi de la nécessaire prise en compte de l'émotion des personnels
01:16 pour un moment potentiel de recueillement en dehors de la présence des élèves.
01:21 C'est-à-dire qu'il va y avoir une demi-journée qui est prévue pour ça, c'est ça ?
01:23 Pour que les professeurs, les directeurs d'établissement, les élèves puissent s'échanger ?
01:28 Alors, ça a été une demande de l'ensemble des organisations présentes.
01:34 Donc un moment qui soit plusieurs heures, soit une demi-journée,
01:38 il n'y avait à ce stade pas de décision ferme prise sur le sujet.
01:45 Le ministre a bien entendu et a compris la demande et je pense qu'il en partagerait.
01:52 C'est une question d'organisation qu'il faut caler.
01:56 On est en train de perdre la ligne Bruno Vodkiewicz.
01:59 On va rétablir tout ça correctement pour bien vous entendre.
02:01 Bien sûr, on va retourner à Arras, puisque notre envoyé spécial est sur place,
02:04 devant le lycée Gambetta où ont lieu les faits hier matin.
02:07 Pierre Bazin, les portes, elles rouvrent à quelle heure et dans quelles conditions ?
02:11 Est-ce qu'il y a de la sécurité renforcée ?
02:13 Qu'est-ce que vous voyez devant vous ? Vous êtes devant le lycée en question.
02:15 Alors oui, d'abord, ce qui nous interpelle, c'est l'important dispositif de sécurité.
02:21 Il y a des dizaines de CRS notamment qui filtrent les entrées.
02:25 Toute personne qui se présente doit décliner son identité.
02:29 On a vu des adultes rentrer.
02:31 À travers les vitres, on aperçoit des agents d'entretien qui s'activent encore pour nettoyer l'établissement.
02:37 Pour l'instant, il n'y a pas beaucoup d'élèves.
02:39 On en a aperçu seulement un ou deux.
02:41 Ils ne se présentent pour l'instant pas beaucoup.
02:44 Et puis, on a vu aussi quelques personnes venir déposer des fleurs devant l'établissement
02:49 pour rendre hommage.
02:51 Pour l'instant, ici, c'est relativement calme.
02:53 Il y a quelques badeaux curieux qui se présentent, mais très peu d'élèves.
02:57 Merci Pierre. On va vous retrouver régulièrement dans la matinale, bien sûr,
03:00 avec Franck Hansen, nos envoyé spéciaux à Arras pour vivre les événements en direct.
03:04 On a retrouvé Bruno Bobkiewicz au bout de son téléphone pour cette demi-journée.
03:08 Donc, votre demande des syndicats de l'enseignement,
03:10 une demi-journée lundi pour échanger entre professeurs, directeurs d'établissement et les élèves.
03:16 C'est précieux, c'est nécessaire.
03:17 Gabriel Attal, le ministre, a annoncé hier soir qu'il aurait une commémoration,
03:21 un instant de partage.
03:23 Sous quelle forme ? Vous avez une idée ?
03:25 Il y aura quoi ? Une minute de silence dans les établissements ?
03:27 Alors, ça va dépendre de l'âge des enfants.
03:30 Parce que tout le monde a été d'accord sur le fait que le type de recueillement
03:34 ne peut pas être le même pour des élèves de maternelle et pour des lycéens.
03:38 Donc, ça, ce sera à l'appréciation potentielle des équipes sur place.
03:41 Mais oui, il est probable qu'avec notamment les plus grands,
03:44 on se dirige vers une minute de silence et puis surtout un moment aussi d'échange
03:49 avec les élèves autour de ce qui s'est passé à la fois en mémoire à notre collègue
03:54 Samuel Paty, il y a trois ans, mais également, évidemment,
03:57 pour revenir sur ce qui vient de se passer à Arras.
03:59 Qu'est-ce qu'on peut dire à un collégien aujourd'hui en France
04:01 qui retourne dans son collège lundi ou à un lycéen ?
04:04 Quel mot employer ?
04:06 Que l'école doit rester un lieu important.
04:11 Même s'il y a des attaques qui ont été faites comme celle-ci,
04:14 alors il faudra trouver les mots et les plus adaptés, évidemment,
04:17 mais que ça reste un lieu de sécurité important.
04:22 Parce que quand on voit le nombre d'élèves accueillis tous les jours
04:24 et le faible nombre d'incidents, c'est quand même des espaces qui sont extrêmement sécurisés.
04:28 Il faut le rappeler, le rappeler, parce qu'on va avoir ici ou là des discours
04:32 qui laissent penser que ça n'est pas le cas.
04:35 Il va y avoir des renforts, justement, en termes de force de l'ordre
04:38 et aussi de personnel dans les établissements de notre pays.
04:41 Ce ne serait pas un peu trop, justement, vous n'avez pas la crainte
04:44 qu'il y ait une espèce de psychose qui s'installe chez les élèves et les parents aussi ?
04:47 Si, évidemment, c'est un risque.
04:50 C'est une inquiétude qu'on peut comprendre.
04:52 Tout le monde est sous choc et après un incident, un drame pareil,
04:56 on peut comprendre l'émotion que ça génère,
04:59 mais effectivement, il ne faut pas tomber dans la psychose.
05:01 Il faut, de façon très objectif, regarder les difficultés
05:06 que peuvent poser un certain nombre de problématiques matérielles ou humaines
05:10 dans certains établissements.
05:11 Je pense à des écoles, par exemple, où la grille ne ferme pas.
05:14 Donc là, on a un vrai problème de sécurité,
05:17 mais il ne faut pas tomber dans une psychose.
05:19 Nous, on ne veut surtout pas monter des miradors autour de nos établissements
05:24 et faire en sorte que quand un élève aille en cours, il se fasse fouiller à l'entrée.
05:27 Merci beaucoup. C'est un lieu de savoir.
05:29 Bruno Votkevic, proviseur de la cité scolaire Buffon à Paris
05:32 et secrétaire général du Syndicat national des Personnels de direction
05:35 de l'éducation nationale.
05:36 Entretien qu'on peut retrouver évidemment sur notre site rtl.fr.
05:39 Merci à vous d'avoir été en direct.
05:41 en direct.
05:41 [SILENCE]

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