• il y a 4 mois
Transcription
00:00Bonjour à tous, comme Yann l'a dit, je suis Vincent Reynaud, je suis le secrétaire général du SNROC, Syndicat National des Industries de Roches Ornementales et de Construction.
00:18C'est l'objet de la première diapo. Pour ceux qui veulent me contacter, mon adresse est sous mon nom.
00:26Comme je le disais, le SNROC est un syndicat professionnel qui fédère les extracteurs, producteurs et transformateurs de pierres françaises.
00:38Notre périmètre, c'est la France, on défend les entreprises. Comme toute organisation professionnelle, on a une structure, un conseil d'administration, un bureau, un président.
00:52Depuis décembre dernier, c'est Bertrand Iribarren, carrière de l'UG, l'IMERA et carrière de la Vienne. Il est épaulé de différents représentants d'entreprises qui travaillent différentes pierres
01:06et également des représentants des instances locales, régionales. La structure, c'est un secrétaire général, c'est également une responsable de la communication qui est dans la salle.
01:20Le SNROC est une des branches de la Fédération UNISEM, une union nationale des industries de carrière et matériel.
01:28La mission d'un syndicat professionnel, la première, c'est de représenter les intérêts, les représenter et les défendre des entreprises qui adhèrent.
01:40Je reviendrai sur un diapo en suivant sur qui sont les adhérents. C'est aussi de faire la promotion de la pierre française, c'est un peu pour ça que je suis là aujourd'hui.
01:52Mais aussi des techniques de mise en oeuvre. Un autre crédit, nous avons quelques concours d'architectes, de cabinets d'architectes, mais aussi auprès des écoles d'architecture.
02:06Le dernier en date, vu sa remise des prix il y a trois semaines à peu près, est organisé par l'école d'architecture de Paris-Val-de-Seine.
02:16Nous avons également organisé un colloque en début d'année, en janvier, sur construire en pierre aujourd'hui, qui a peut-être mobilisé certains d'entre vous déjà.
02:32En tout cas merci si vous étiez déjà là. Donc on va essayer de faire une continuité.
02:38Et la dernière démission d'un syndicat professionnel, les deux premières étaient des missions d'ordre collectif. La dernière est plutôt une mission d'ordre plus particulier, même si le collectif est souvent présent.
03:02Quand des adhérents ont des problématiques, on essaie de leur apporter du soutien, en particulier sur les aspects environnement, juridique et social.
03:14Avant de rentrer dans le sujet de l'environnement et de l'extraction de la pierre, petit panorama de la filière pierre française en 2024.
03:34Les chiffres datent plutôt de 2020, mais la filière française en producteurs. 640 entreprises, 525 millions de chiffre d'affaires. Premier point d'alerte quand même, et c'est ça qui nous préoccupe, c'est que 15 ans en arrière, il y avait un peu moins de 1000 entreprises, 939.
04:00Ce qui fait une érosion en 15 ans, donc assez rapidement, de moins de 32%. Il y a différentes raisons à ça, mais si les entreprises disparaissent au rythme de 32% tous les 15 ans, il ne va plus rester grand monde en 2050, puisque c'est un peu l'objectif en termes de décarbonation.
04:26Ces entreprises, pas toutes, parce que la filière est composée d'entreprises qui sont des purs extracteurs, ou des purs transformateurs de la pierre, ou qui font les deux. Mais en tout cas, la filière, c'est un peu plus de 500 carrières. En 2015, le comptage était à peu près 560 carrières.
04:48On imagine qu'il y a eu un peu de pertes en ligne, et comme on a très peu d'ouvertures de carrières, toutes substances confondues, on pense qu'on est plutôt à 500. Une vraie particularité de la filière, c'est que 640 entreprises, c'est un peu plus de 6000 salariés de nos entreprises, en tout cas de la filière des producteurs de pierre française.
05:16Donc vous voyez, ça fait des effectifs moyens d'à peu près une dizaine de salariés par entreprise. Donc on a des TPE, PME. Et comme les carrières sont surtout en zone rurale, les ateliers y sont assez souvent à proximité. Donc ça, c'est des vraies particularités de notre filière.
05:38Alors, on parle de pierre française. Cette pierre française, elle est recherchée à l'export. Donc il y a des exportations. Les pierres renommées, les marbres s'exportent bien, ça voyage bien. Mais pas uniquement, on a de très beaux calcaires, d'autres types de pierres qui voyagent bien.
06:02Sauf que c'est sans commune mesure, avec la réalité et du gros des volumes, c'est qu'aujourd'hui, ce qu'il faut savoir, et la personne de l'ADEME parlait de localisme, c'est un très bon point d'appui pour mon intervention, on ne sait pas quoi en donner.
06:2250% des pierres utilisées en France sont importées. Donc quand on parle de réchauffement climatique, quand on parle de proximité, de bas carbone, c'est un peu un contresens. Le SNROC vise aussi à faire en sorte que la tendance puisse être inversée. Le plus rapidement possible sera le mieux, mais en tout cas qu'elle puisse être inversée.
06:50La filière est confrontée à un certain nombre d'enjeux, vous les avez tous ici, je vais les dérouler un par un mais sans rentrer vraiment dans le détail. On a parlé de bas carbone, aujourd'hui on parle de la pierre, un choix sociétal. La société est marquée par ce défi du XXIème siècle qui est l'atténuation et l'adaptation au changement climatique.
07:16La pierre a clairement une place de choix à jouer dans ce défi-là, puisque par nature c'est un matériau bas carbone. Bas carbone à condition d'être à proximité, si on lui fait traverser la moitié de la planète, il devient un peu moins bas carbone.
07:34J'ai entendu parler de localisme, ça a résonné chez moi et je pense chez tous les producteurs qui sont dans la salle. Il y a effectivement un objectif de relocalisation de la production. On est au pavillon de l'arsenal, peut-être qu'on va réarmer, le président de la République voulait réarmer le pays,
07:58donc on espère faire partie de ce processus de réarmement et aussi de protection de nos productions. Je l'ai dit, une pierre sur deux est importée, donc ça c'est un vrai défi, la concurrence internationale, mais en corollaire il y a aussi la pollution importée. Vous l'avez signalé, quand on importe, on importe des pays où les normes, qu'elles soient environnementales ou sociales, on peut imaginer qu'elles ne sont pas les mêmes que celles qu'on peut avoir dans notre pays.
08:26Les pays d'origine, ça peut être la Chine, ça peut être l'Inde, ça peut être la Turquie, ça peut être aussi l'Europe, mais quoi qu'il en soit, on pense que les conditions de travail et d'extraction sont radicalement différentes de celles qu'on peut avoir en France. Vous allez voir sur la diapo suivante qu'est-ce qui s'applique aux exploitants de carrières français, justement en vue de préserver l'environnement.
08:54La contrefaçon est un sujet, ce n'est pas le sujet du jour particulièrement, mais ça en est un. Des démarches ont été menées notamment avec les indications géographiques. Après, il y a les enjeux habituels. Les ressortissants de la filière sont des TPE-PME, donc il y a des aspects de compétitivité, de complexité administrative quand il s'agit d'ouvrir des carrières.
09:23Ou de les maintenir. De transmission d'entreprise également. Un peu plus en lien avec la journée organisée par les compagnons du devoir, justement, la pérennisation des savoir-faire. Et le dernier point, c'est l'accès à la ressource pour pouvoir construire en pierre. Il faut de la pierre, il faut qu'elle soit locale, il en faut encore, pourquoi pas des réouvertures.
09:47Et c'est là où il y a quelques difficultés qui méritent d'être portées à votre connaissance, difficultés et aussi peut-être opportunités.
09:57Les carrières. On a dit qu'il y en a un peu plus de 500 de carrières de roches ornementales. Pour resituer, les carrières de granulats, c'est 2500 à peu près. En France, on compte les carrières au total entre 3000 et 4000.
10:19C'est difficile d'avoir des chiffres précis. Mais en tout cas, elles sont toutes des installations classées pour la protection de l'environnement, ICPE. Et ça, ça date pas d'hier, c'est depuis 1993. Donc depuis 1993, un peu plus de 30 ans maintenant, quand vous voulez obtenir ou en tout cas exploiter une carrière, il faut demander une autorisation au préfet.
10:45Et pour obtenir cette autorisation, vous devez passer par un certain nombre d'étapes qui s'assimilent de plus en plus à un parcours du combattant, pour le porteur de projet. Mais en tout cas, qui se passe dans quand même pas mal de transparence.
11:05Pourquoi ? Parce que si vous voulez avoir une autorisation d'exploiter une carrière, vous êtes déjà tenu de demander l'avis de votre maire sur la remise en état final. C'est à dire qu'on n'a pas commencé à exploiter. Il faut quand même se projeter sur ce que ça deviendra après.
11:23Vous devez monter une étude d'impact. Les études d'impact, il y a 30 ans, c'était relativement léger. Aujourd'hui, c'est particulièrement complet, on pourrait dire complexe, et par moments compliqué, puisque si la réglementation française était homogène et appliquée de la même façon partout en France, ça serait plus facile. Malheureusement, ce n'est pas le cas.
11:45L'étape suivante, et c'est là aussi où la transparence intervient, c'est que l'autorité environnementale, qui est une autorité indépendante de l'état, comme il y en a d'autres sur différents sujets, donne un avis. Et cet avis, il est publié et il est joint au dossier d'enquête publique.
12:07Enquête publique qui permet à n'importe qui, concerné ou pas, de venir donner un avis, une opinion sur le projet en question. Donc tout ça, ça prend un certain temps. Ce certain temps, c'est quelques années. Il faut bien avoir en tête qu'on ne se lève pas un beau matin en disant à la fin de l'année que je suis carrié. Non, ça, ça ne marche pas. Et encore, je vous l'ai faite assez courte.
12:33Quand tout va bien, on arrive à une autorisation préfectorale, donc un arrêté préfectoral, qui constitue le contrat que passe l'exploitant de carrière avec la collectivité qui est représentée par le préfet de département. Les prescriptions sont de plus en plus détaillées. Là où il y a 25-30 ans, les arrêtés préfectoraux faisaient quelques pages, aujourd'hui ils font quelques dizaines de pages hors annexe.
13:02Donc c'est vraiment un cahier des charges particulièrement strict qui s'applique aux exploitants de carrière. Et ce, quelle que soit la taille de la carrière, petite, moyenne, grande, il y a une égalité de traitement par rapport à ça. Et c'est le bas de la diapo, mais j'y reviendrai.
13:22Ce n'est pas le tout d'avoir un contrat, encore faut-il le respecter. Et la confiance n'exclut pas le contrôle, donc les autorités locales, et en particulier les services du préfet, ou des préfets, en l'occurrence l'ADREAL, inspectent périodiquement les différents sites. Ils ont des plans d'inspection.
13:48Ce qui les amène à se rendre sur les sites et à vérifier que ce qui avait été dit, écrit dans l'arrêté préfectoral est bien tenu sur le terrain. Le pouvoir de l'ADREAL est quand même assez puissant, puisque c'est le pouvoir qui est lié à la réglementation des installations classées.
14:09En cas de non-respect manifeste, récurrent, volontaire, l'ADREAL peut aller jusqu'à l'arrêt de l'activité et des poursuites au pénal. C'est déjà arrivé dans la profession des carrières, pas forcément particulièrement dans les roches ornementales, mais c'est déjà arrivé des arrêts d'activité, des poursuites au pénal.
14:33C'est quand même relativement minoritaire, mais ça peut arriver et l'arsenal réglementaire est assez puissant.
14:45Vous allez me dire que tout ça c'est bien, ça s'écurise, tout le monde. Oui, juste un point, c'est que les carrières de roches ornementales sont plutôt des petites carrières. On parle de quelques hectares.
15:00Quand on dit quelques, ça peut commencer à 1 hectare, voire un peu moins. Quand on a des substances qui ne sont pas consommées en grand volume, ça peut être quelques hectares. On a quelques carrières qui font un peu plus de 10 hectares.
15:16Mais quelle que soit la taille et donc, en corollaire, quel que soit l'impact ou les impacts perçus, présumés, il n'y a pas de proportionnalité. Ce qu'on regrette, et c'est une des menaces qui pèsent sur la filière, c'est que cette réglementation qui se veut protectrice pour tous, finalement elle peut se retrouver destructrice de production locale.
15:39Au motif qu'une étude d'impact, c'est entre 80 et 100 000 euros, et vous n'êtes même pas sûr d'avoir le résultat. Ca prend des années, et donc inutile de vous faire un dessin. Pour des entreprises qui n'ont pas les capacités techniques internes de pouvoir suivre ça, et les disponibilités la plupart du temps, c'est soit qu'elles baissent les bras, soit qu'elles se lancent quand même.
16:05Avec des risques qui peuvent être de se décourager ou d'aller jusqu'au bout, et ça arrive. Ce qu'on constate aussi, ce que je n'ai pas mentionné, c'est qu'à partir du moment où il y a une autorisation préfectorale, elle est susceptible de recours. Recours devant la justice administrative.
16:27Ce qu'on ne voyait pas quelques années en arrière, c'est que des petites carrières sont aussi contestées devant les tribunaux, et on a deux de nos adhérents qui ont perdu leur autorisation dans les six derniers mois.
16:43Donc, oui, la pierre, il faut des carrières, mais un point de vigilance quand même, et là-dessus le syndicat milite pour qu'un principe qui est dans la loi de 1976 sur la protection de l'environnement, celui de la proportionnalité, puisse s'appliquer au regard des impacts présumés.
17:05Une carrière qui va sortir une semi-remorque, parce que ça va être un bloc tous les jours, elle n'a pas le même impact qu'une carrière qui va sortir 20, 30, 50 semi-remorques d'autres produits.
17:19Donc tout doit être calibré en fonction, en respectant bien évidemment l'objectif de prise en compte de l'environnement.
17:29J'espère ne pas avoir plombé l'ambiance.
17:37Aspect peut-être un peu plus réjouissant, et en même temps peut-être très contre-intuitif pour beaucoup dans la salle, carrière et biodiversité, il y a un vrai lien naturel.
17:49L'idée reçue voudrait que carrière, minéral, minéral égal lunaire, lunaire égal, pas de vie, pas de biodiversité, rien.
17:59C'est ça qui est très contre-intuitif, c'est qu'au contraire, les carrières sont des réservoirs de biodiversité.
18:09De nombreuses études, pas forcément produites par les roches ornementales, mais par les autres typologies de carrières et les autres organisations professionnelles l'ont montré.
18:21On aurait pu développer toutes les études et dire toutes les espèces qui peuvent aller dans la carrière, mais de manière peut-être un peu plus simple, pourquoi les carrières sont attractives pour la biodiversité ?
18:33D'abord, si vous souvenez la diapo d'avant, une carrière c'est une installation classée, donc il y a aussi des risques en sécurité.
18:41Par le fait, les carrières sont clôturées. N'importe qui ne rentre pas dans une carrière, et pour la nature, c'est un premier aspect, c'est sécurisant.
18:55Le deuxième point, c'est que l'activité n'est pas 24h24, ni 7 jours sur 7. Elle y est dans des horaires qui sont variables selon les entreprises, mais ce n'est pas du 3-8.
19:09Donc là aussi, il y a des moments où la carrière, les terrains, sont complètement au repos, il n'y a personne. Deuxième élément de sécurité pour les espèces.
19:23Et puis c'est aussi attractif pour la biodiversité, parce que ça constitue aussi dans des environnements qui sont soit agricoles, soit forestiers, des habitats qui sont nouveaux et qui sont variés.
19:39Parce qu'une carrière, c'est de la 3D, une carrière de rechamblementale. Vous allez le voir sur cette infographie que j'ai empruntée, je vais citer mes sources, au producteur de granulat.
19:53Les ressorts sont les mêmes. On est en 3D et donc les habitats qui sont constitués sont assez nouveaux par rapport, la plupart du temps, à ce que les espèces peuvent trouver autour.
20:09Pour la faire vite, si on prend l'infographie dans le sens des aiguilles d'une montre, vous avez des carreaux secs, ça c'est très différent de sols qui sont arables, qu'ils soient forestiers ou agricoles.
20:31Un carreau sec, c'est attractif pour certains types d'espèces, notamment les oiseaux. Vous avez également, quand ils sont humides, même quand vous êtes dans une carrière, il y a souvent de l'eau.
20:47Cette eau peut être avec des niveaux plus ou moins hauts. Là aussi, en fonction de l'épaisseur de la lame d'eau, vous attirez des espèces qui sont différentes, style amphibien par exemple, mais aussi des oiseaux qui y voient un joli garde-manger.
21:05Toutes les larves qui peuvent se développer dans l'eau sont très attractives pour les oiseaux. Il y a une chaîne alimentaire qui se constitue. Justement, je parlais des dépressions. Une flaque, une ornière, une mare en fond, tout ça c'est aussi attractif.
21:27Enfibien, batracien, reptile. Quand on remonte la chaîne alimentaire, tous les prédateurs de ces petites espèces.
21:37Si on prend un peu de hauteur, les fronts sont attractifs également. Ils sont limités à 15m de haut, mais même à 2-3m. L'image là s'applique assez peu, puisque c'est dans du sable.
21:57Mais quand vous êtes dans de la roche et dans des carrières de roche ornementale, le trait de scie, puisque la pierre est souvent découpée à même la montagne, est attractif pour certains types d'espèces, notamment les oiseaux ou pourquoi pas les chauves-souris.
22:17Qui peuvent venir y faire leur nid en surplomb, en ayant la sécurité que les humains ou d'autres espèces animales auront du mal à venir y accéder.
22:29Je ne vais pas vous faire l'inventaire exhaustif de tous les attraits d'une carrière, mais c'est tellement attractif qu'il faut avoir en tête que la réglementation environnementale est très protectrice des espèces protégées.
22:47Et qui dit développement de la biodiversité dit également attrait pour des espèces protégées sur les carrières. Ces espèces protégées sont soumises à une réglementation particulière.
23:01Et donc là aussi, victime de leur succès, il y a un risque que cette attractivité se fasse au final une menace puisque vous ne pouvez pas tenter aux espèces protégées sans autorisation.
23:17Et ces autorisations sont relativement lourdes à obtenir et susceptibles d'être contestées avec succès par les opposants devant les tribunaux.
23:29Il a été question d'artificialisation des sols. Les carrières ne sont pas artificialisantes. Je tenais à le préciser aujourd'hui. On est bien dans la cohérence du matériau bas carbone, du matériau qui est respectueux des grands objectifs de notre temps.
23:51Les carrières ne sont pas artificialisantes. C'est un décret de 2023. Pourquoi ? Parce que l'artificialisation à la base c'est l'étalement urbain, c'est la destruction d'espaces naturels agricoles et forestiers et c'est aussi l'imperméabilisation.
24:05Les carrières à la campagne ne contribuent pas à l'étalement urbain.
24:11On a passé la partie technique. Préserver l'environnement, on a parlé de localisme. Un matériau bas carbone a vocation à le rester. Préserver l'environnement c'est acheter local.
24:29La France est riche de ces roches, elle est riche de ces entreprises qui travaillent la pierre, qui la mettent en oeuvre. De ce point de vue là, préserver l'environnement c'est aussi se soucier d'où vient la pierre.
24:44Le SNROC, l'année dernière, en 2023, a confié une étude à la cellule économique de Bretagne parce qu'on avait besoin d'avoir des éléments objectifs, des gens qui utilisent des données et qui les consolident avec des méthodes économiques.
25:01Derrière l'économie, il y a aussi l'environnement. On va parler du coût carbone. Pour rentrer dans l'étude, la méthodologie qui a été retenue, c'est de comparer tous les coûts, visibles et moins visibles, de la fourniture de pierre.
25:25Avec du granit de Bretagne, 5000m², c'est le choix qui a été opéré au moment où on a lancé l'étude, et avec de la pierre de Bourgogne. On n'est pas sur de la construction massive, on est sur de l'aménagement urbain, mais les chiffres peuvent valoir dans d'autres circonstances.
25:47C'est aussi granit de Bretagne et pierre de Bourgogne, des pierres qui sont particulièrement concurrencées par des importations, donc il y avait besoin de se donner des éléments comparatifs pour montrer tout l'intérêt de travailler avec la pierre française.
26:02Après le prix d'achat, les économistes ont essayé de quantifier le coût carbone, pas en tonnes de CO2, mais en euros. En euros par mètre cube ou par tonne de pierre.
26:24Et également les aspects socio-sociétaux, puisqu'aujourd'hui on est sur une thématique qui est la pierre, un choix sociétal. On souhaitait aussi vous porter à votre connaissance cet aspect là.
26:39Rassurez vous, je vais dérouler. On va prendre le granit de Breton. Première planche, effectivement, l'acheteur, public ou privé, c'est beaucoup de l'achat public pour de la voirie, quand il se retrouve confronté à des remises de prix,
27:05il dit que le granit de Breton français est plus de deux fois plus cher que le granit d'importation. Ca se tient assez entre Chine, Portugal et Espagne qui étaient les trois pays d'origine qui ont servi de base de comparaison pour l'exercice sur le granit.
27:29Oui, sauf que acheter français, et ça ça vaut, et les agriculteurs l'ont pointé, mais d'autres métiers l'ont pointé en début d'année, acheter français ça embarque un certain nombre d'autres aspects. Notamment les aspects socio-sociétaux.
27:47Je vois certains prendre des photos. Cette étude est disponible in extenso sur notre site internet snrock.fr. Vous aurez tous les chiffres, les infographies, les synthèses de l'étude.
28:17Et l'entreprise et les salariés payent des charges sociales. Acheter de la pierre étrangère, c'est à l'inverse. Appauvrir, en tout cas il n'y a pas de salaire pour les français, il n'y a pas d'impôt sur le revenu, il n'y a pas d'alimentation des organismes sociaux et il n'y a pas la TVA liée à la consommation liée au salaire.
28:41Donc là il y a un premier élément et tout ça, ça se chiffre, on va voir sur une diapo juste après, quels sont les bénéfices. Donc là on est parti, si vous vous souvenez, on part à gauche d'un prix, la pierre française complètement distancée.
29:03On rajoute les bénéfices liés à l'emploi et sur la droite il y a aussi les bénéfices liés aux contributions fiscales. Les TPE, PME de la filière ne sont pas structurés pour optimiser leur fiscalité donc elles payent les impôts là où elles doivent les payer et comme elles doivent les payer.
29:23Donc sur le carbone, dès qu'on intègre le coût carbone et on l'a chiffré, en tout cas en 2023 la tonne de carbone était à 91,30€. Bon je ne fais pas un dessin, en Chine ça pèse en carbone, ça a beau être dans des vraquiers ou avec des porte-conteneurs,
29:51ça fait quand même 20 000km. Donc vous voyez les chiffres, on a un rapport de 1 à 10 en tonnes de CO2 quand il s'agit pour la ligne du bas et un peu moins quand on est sur les autres lignes.
30:09Donc au final, puisque c'est la conclusion, on arrive à une pierre française qui est bien plus compétitive, en tout cas pour la pierre de Bourgogne c'est à peu près pareil, on est sur à peu près les mêmes chiffres.
30:27Donc vous voyez, ce n'est pas l'épaisseur du trait, l'épaisseur du trait pointillé bleu, ça ne se joue pas à ça. Donc vous voyez qu'au final, quand on intègre tous les coûts cachés, on arrive à des pierres importées qui sont au final bien moins compétitives que la pierre française.
30:51Donc tous les chiffres sont sur notre site internet dans la rubrique actualité. On a fait faire l'exercice suivant aussi, c'est à dire qu'on a demandé à la cellule économique de Bretagne de se poser la question, ou en tout cas lui a posé la question,
31:07de savoir quand un acheteur public, particulièrement, mettait 100€ dans une pierre française, combien retourner à la collectivité. Et là, on a ce qu'on peut appeler un rendement de la dépense publique, par effet de ruissellement, on n'est pas de l'immédiat, une collectivité va acheter sa pierre,
31:29et puis la pierre va payer des salariés, les salariés vont payer des impôts, ça va alimenter les caisses de l'État, les organismes sociaux, etc. On arrive à un rendement de 72 à 75€ pour 100€ dépensés sur le chantier.
31:45Donc le choix sociétal de la pierre, il est aussi de se préoccuper de l'origine des pierres et de se tourner prioritairement vers des pierres locales, pierres françaises, mais là aussi au niveau national, d'essayer de voir dans quelle mesure il y a lieu de relocaliser les achats.
32:11Ma dernière diapo, et oui, c'est la conclusion. La pierre, c'est un matériau bas carbone par nature et il a vocation à le rester. Donc, travaillons, travaillez, achetez en circuit court.
32:27Pour les acheteurs, on les appelle à prendre un peu de hauteur, particulièrement quand ils gèrent des deniers publics, puisque, comme on l'a vu sur l'infographie avant, il y a quand même beaucoup plus d'avantages sociétaux, économiques, fiscaux, etc. et environnementaux à faire appel à de la pierre française.
32:51Ensuite, les entreprises qui composent la filière doivent être consolidées, puisque c'est bien qu'il y ait des ressources, mais encore faut-il qu'il y ait des entreprises. Et ces entreprises, elles vivent de commandes, publiques ou privées.
33:05Ce qu'on défend, c'est que les entreprises françaises qui produisent la pierre puissent être sécurisées par des commandes publiques ou privées, justement parce que la pierre française est très compétitive.
33:21Mais il y a aussi un autre aspect, c'est que c'est bien de commander de la pierre, mais encore faut-il avoir les ressources. Et donc on a un vrai besoin aujourd'hui de travailler avec les services de l'Etat pour sécuriser l'accès aux gisements, pour faire en sorte qu'il y ait encore des carrières dans 10, 15, 20 ans, justement pour répondre aux défis de 2030 à 2050.
33:43Et puis le dernier point, c'est qu'on attend de l'Etat son soutien à travers ses différentes politiques. Différentes politiques, c'est loi transition, loi climat et résilience, enfin bon, il y en a tout un cortège.
33:59Mais aussi à travers la réglementation puisque, comme vous l'avez compris, ouvrir et exploiter une carrière de pierre, c'est pas une sinecure. Merci de votre attention et à l'écoute de vos questions.
34:19Merci Vincent. Effectivement on a quelques minutes pour les questions.
34:23Bonjour, Pierre Navarro-Burtin, doctorant. Moi j'ai une question, alors on voit quand même que la pierre française est bien moins impactante en termes d'impact carbone et qu'il y a du coup un lien, enfin une grande partie de l'impact est liée au transport.
34:41On sait aussi qu'une grande partie est liée à la découpe et aux engins de découpe et notamment au diesel utilisé et à ces moyens là. Est-ce qu'aujourd'hui il y a une stratégie par les entreprises de découpe pour justement réduire cette part d'impact qui est plutôt liée aux moyens d'extraction et par exemple par de l'électrification et est-ce que ça se fait bien technologiquement ?
35:03Oui, il n'y a pas de stratégie formelle ou officialisée mais dans la pratique. Ce qu'il faut voir c'est que les ateliers de transformation sont branchés sur le secteur. Déjà c'est de l'électricité. L'électricité en France est plutôt bas carbone. Après il reste le point que vous soulignez sur l'extraction.
35:21C'est déjà électrifiable. On a certains adhérents qui utilisent des aveuses électriques. Après je n'ai pas la proportion exacte mais techniquement c'est possible. Il y a certains producteurs dans la salle qui pourraient compléter mais ce volet là est pris en compte.
35:43Peut-être qu'il mériterait d'être formalisé dans une stratégie mais en tout cas techniquement c'est possible.
35:51Merci. Ma question porte sur la sécurisation de la disponibilité de la ressource. Je voudrais savoir quelles sont les pistes étudiées actuellement ? Est-ce qu'il s'agirait de réserver la pierre pour certains usages uniquement ?
36:09Non, réserver la pierre pour certains usages non puisque là c'est l'offre et la demande. La bonne pierre au bon endroit au bon moment. La sécurisation de l'accès à la ressource c'est de faire en sorte qu'il puisse y avoir encore que les entreprises qui veulent continuer à extraire la pierre ne soient pas découragées ou n'aient pas à faire face à des difficultés telles que ça devient compliqué.
36:37Le droit français, la réglementation est particulièrement complexe, changeant. C'est une particularité de notre organisation française. Les pistes sont d'ordre réglementaire. Il y a un certain nombre d'outils réglementaires qui sont à la main de l'administration
37:05et qui sont dans les faits peu utilisés. Nous ce qu'on souhaite, quand je parlais de principe de proportionnalité, c'est qu'une petite carrière avec de petits impacts, ou en tout cas des impacts modérés sur l'environnement, bien connu, c'est très documenté tout ça, puisse être traitée en conséquence. Et pas comme si elle avait des impacts environnementaux 10 fois ou 50 fois supérieurs.
37:31C'est ce travail que nous comptons mener avec l'administration. On a commencé, on est dans les prémices des discussions, mais il n'y a pas de vocation à envisager une grande loi. On sait que le contexte politique ne le permettait pas avant hier et ça va être encore plus compliqué après pour dégager une majorité.
37:55Donc les pistes elles sont d'ordre réglementaire et dans la pratique des services d'aide réelle qui instruisent les dossiers de carrière. Et puis aussi dans la compréhension du métier, on a un certain nombre d'adhérents qui disent, moi j'arrête, parce que je n'y arrive pas, on ne se comprend pas avec l'aide réelle, ils me demandent des choses, je ne sais pas, donc j'arrête.
38:19Donc il y a aussi cette acculturation des services qui assurent l'inspection. Le message c'est de prendre de la hauteur. Qu'est-ce qui est vraiment grave ? Parce que l'exploitant qui n'est pas tous les jours dans son arrêté préfectoral, il a raté une ligne, est-ce que c'est grave ?
38:39Est-ce que la ligne qu'il a ratée dans les 40 pages de son autorisation, est-ce que c'est une ligne importante ou est-ce que finalement il a oublié de mettre à jour son panneau avec ses références réglementaires puisque ça va jusqu'à ce niveau de détail là ?
38:53Merci beaucoup Vincent, je suis désolé, j'ai devoir pour respecter l'ambulance. Il y a une question là-bas ou une réaction ? Oui, si vous voulez la garder. Je suis désolé, je suis garant de l'ambulance. Ah, c'était pour le compléter ? Bon allez, si vous voulez.
39:09Bonjour à tous, merci beaucoup. Camille DePaul, carrière de noyant. Je voulais juste apporter une précision à la question précédente de monsieur sur l'impact carbone de l'extraction de pierres naturelles. Donc aujourd'hui, que ce soit dans des carrières comme les nôtres de calcaire tendre ou des carrières de matériaux plus durs comme le granit ou le conblanchien, quasiment l'intégralité des outils de coupe, que ce soit des fils diamantés, des disques ou des haveuses, sont à l'élection.
39:39La très faible partie de consommation d'hydrocarbures, ça va plutôt être des engins roulants qui vont s'occuper de la découverte, du réaménagement du site, du transport interne sur lequel je ne doute pas que dans les années à venir, il va y avoir des possibilités d'électrifier ces engins roulants.
40:00Mais aujourd'hui, quasiment tous les engins fixes de découpe de pierres sont déjà électriques. Donc par différence avec les techniques constructives en béton qui, par définition, puisqu'on crée du ciment, on génère une réaction chimique très émettrice de CO2, la construction en pierre, à la condition comme l'a dit Vincent, que la pierre ne traverse pas la moitié de la planète pour être mise en oeuvre,
40:29est déjà très très peu impactante, et ça c'est démontré.
40:33Merci.
40:35Merci beaucoup pour ce complément.
40:37Merci Vincent, si vous voulez garder, puisque je sens que tout le monde a une petite question, si vous voulez bien, excusez-moi du coup de devoir couper le temps, merci beaucoup Vincent, de toute manière vous aurez l'occasion de poursuivre le temps de questions et réponses avec Vincent,
40:53puisqu'il participera à la table ronde de fin de matinée, et également aussi sur la pause du midi qui fait poursuivre l'échange, du coup rassurez-vous, vous aurez tout le luxe de finaliser vos questions avec Vincent.
41:07Merci beaucoup Vincent en tout cas d'avoir pu mettre en lumière du coup à la fois les retombées, la possibilité d'accès en local à moindre coût carbone, mais aussi du coup les retombées sur notre modèle économique et social.
41:21Aujourd'hui quand on parle modèle économique et social et impact carbone, on parle aussi réemploi, potentiel réemployable des matériaux, on se questionne sur ce sujet avant de le mettre en oeuvre, c'est une longue histoire avec les métiers de la pierre, leur emploi, on parlait ce matin de Spolia,
41:37et on s'est posé la question, c'est rester dans les habitudes des pros, encore aujourd'hui, de réemployer le matériau au bon sens ouvrier, mais pour se mettre un peu en perspective sur ce sujet là, sur de grandes opérations,
41:49qu'est-ce que ça donne les process, et sur ce sujet on a appelé les spécialistes Bellastoc pour nous partager le sujet du réemploi et qu'est-ce que ça donne sur des grandes opérations au travers de deux projets.

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