• il y a 4 mois
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Jean-François Copé, ancien ministre, maire LR de Meaux répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
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Transcription
00:00Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin l'ancien ministre et maire LR de Maux, Jean-François Copé.
00:10Bonjour Jean-François Copé, bienvenue sur Europe 1.
00:13Dites-moi, ça va pas fort chez LR ? 63 députés dimanche, certes, un de plus que lors de la précédente...
00:19Ça va plutôt fort, ça pour le moment.
00:20Ça c'est bien, mais écoutez ce qu'a dit hier soir Bruno Retailleau, c'était sur TF1.
00:24Je pense que la marque LR est morte et je pense qu'il faut reconstruire un grand parti de droite pour la France,
00:29faire en sorte qu'il y ait une droite qui propose que le travail pèse plus que l'assistanat,
00:34qui propose qu'il y ait plus de fermeté, moins de laxisme vis-à-vis de l'intégration, vis-à-vis de la délinquance.
00:39La marque LR est morte, Jean-François Copé ?
00:42Moi je pense que Bruno Retailleau, il a raison.
00:45Voilà, il a raison parce que cette marque LR ne correspond absolument plus à l'idée que je me fais,
00:53et qu'il se fait apparemment, mais on est bien d'accord,
00:55d'un grand parti de droite moderne qui est capable d'incarner l'ordre,
00:59l'ordre dans la rue, l'ordre dans les comptes, l'ordre à l'école,
01:02mais aussi le progrès, le progrès économique, social, scientifique, environnemental.
01:07Et je pense que ce qui fait cette grande force, qui en fait rassemblerait des millions de Français,
01:14eh bien aujourd'hui elle est réduite à sa portion congrue,
01:18faute de leadership, faute de lignes politiques claires,
01:21et je ne voudrais pas que ce score assez satisfaisant quand même,
01:26aux législatives, les Français nous ont adressé un petit signal,
01:29soit à nouveau bradé.
01:31C'est quoi le problème aujourd'hui Jean-François Copé ?
01:33Est-ce que le noyau dur des personnalités groupées autour de la marque LR
01:38aujourd'hui peine à incarner ce projet que vous décrivez, qui paraît quand même très évident,
01:43mais les électeurs semble-t-il le voient, vont le chercher ailleurs ce projet-là ?
01:47Ils vont le chercher ailleurs parce que pendant trop longtemps, il faut bien le dire,
01:51on a vraiment pâti d'une absence et de leadership et de lignes politiques.
01:56Mais pour avoir une ligne politique il faut qu'il y ait des débats,
01:58et pour qu'il y ait des débats il faut qu'il y ait un parti qui s'occupe de mener des débats,
02:03d'organiser, de susciter, de parter d'autres, des points de vue.
02:07Moi je sais que lorsque je présidais à l'UMP, c'était beaucoup beaucoup beaucoup plus important,
02:12on avait 400 000 militants et sympathisants à l'époque,
02:16j'avais organisé des courants pour permettre que des sensibilités libérales, sociales, européennes,
02:22ou même souverainistes puissent s'exprimer.
02:24Il n'y a plus rien de tout ça aujourd'hui, et c'est ça qui manque terriblement.
02:27Bon alors revenons à l'actualité politique,
02:29quel rôle pour la droite, pour les républicains,
02:33dans cette nouvelle assemblée divisée en trois blocs,
02:37certes relativement inégaux, mais en tout cas tous minoritaires,
02:39vous n'allez pas siéger, mais enfin vous voyez ça de l'extérieur,
02:42quel rôle doit jouer les républicains selon vous Jean-François Copé ?
02:45Je pense que ça doit être un rôle constructif, la situation est complètement bloquée,
02:48il y a un risque réel de voir une gauche très idéologique
02:53prendre la main et paralyser notre pays avec une politique fiscale d'un côté,
02:59mais également du point de vue sécuritaire très laxiste,
03:02qui va faire beaucoup de mal et aggraver encore les tensions.
03:05Donc je pense que les républicains ont un rôle constructif à jouer.
03:08C'est-à-dire travailler avec Emmanuel Macron ?
03:10C'est-à-dire, en fait c'est pas tant travailler avec Emmanuel Macron,
03:12parce que je pense que le Président de la République aujourd'hui est complètement démonétisé.
03:16Il est devoir, si on peut reconstituer tant bien que mal,
03:19un bout de majorité pour essayer de préserver ce qu'il doit l'être,
03:24c'est-à-dire au moins d'assurer la sécurité.
03:27Ce pays est très menacé du point de vue de la sécurité, il y a des choses à faire.
03:30Alors ça va d'où à où cette coalition ?
03:34Le plus loin de ce qui est acceptable.
03:36En clair on a une ligne rouge, il n'y a pas que M. Mélenchon qui a une ligne rouge,
03:41c'est qu'il faut évidemment prioriser les questions de sécurité,
03:44d'éducation et de justice avec des vraies réformes.
03:48C'est d'autre part, certes il y a un effort à faire sur le pouvoir d'achat,
03:53beaucoup de Français le demandent, mais ça ne doit pas être financé par une hausse d'impôts,
03:56ça doit être plutôt financé par des réorientations de dépenses publiques.
04:00Vous savez qu'il y a une majorité autour du projet,
04:02ce que vous dites aujourd'hui Jean-François Copé, on le voit dans l'expression
04:05que ses voix se portent sur le Rassemblement National,
04:09sur des candidats Les Républicains, même sur des candidats macronistes.
04:12Vous avez une majorité de projets en France, mais là,
04:15cette majorité à l'Assemblée que vous imaginez,
04:17vous y incluez des personnalités du Rassemblement National par exemple ?
04:20Parce que vous allez trouver des gens qui pensent comme vous.
04:22Je ne sais pas, moi je note que le projet du Rassemblement National,
04:26il faudra qu'il s'interroge quand même sur son échec.
04:30D'ailleurs tous ceux qui l'ont soutenu, si je peux me permettre, doivent s'interroger aussi.
04:33Elle a contribué à l'échec de Hélène aussi.
04:35En tout cas, ce qui est sûr, c'est que les premiers qui vont contribuer à leur échec,
04:39c'est eux-mêmes quand même.
04:40Pourtant on ne peut pas dire qu'ils n'aient pas été aidés
04:43par une partie de ceux qui commentent et qui regardent.
04:45Cet échec, il faut quand même le méditer.
04:47Peut-être que c'est lié à un programme économique très à gauche de Mme Le Pen,
04:53et objectivement complètement incohérent avec les attentes du pays.
04:56Je pense qu'à partir de là, c'est quand même compliqué,
04:59au-delà des différences de valeurs, de s'allier avec des gens
05:02qui préconisent le retour de l'ISF par exemple.
05:04C'est absurde.
05:05En revanche, je pense qu'il y a un certain nombre de gens
05:07qui doivent être capables de se mettre ensemble dans les partis de gouvernement,
05:10parce que sinon, effectivement,
05:12les Français vont voir des mesures qui n'ont rien à voir avec ce qu'ils souhaitent.
05:15Vous voyez-vous des personnalités, par dizaines,
05:18briser la discipline des partis pour dire
05:21« dépassons tout cela, formons une coalition des gens sensés »
05:24comme on l'a entendu la semaine dernière ?
05:26Vous croyez à ça, Jean-François Cobet ?
05:28Je crois surtout que personne ne peut faire la majorité absolue aujourd'hui.
05:32Donc à partir de là, il va bien falloir bricoler.
05:35C'est toute la folie de cette dissolution.
05:37Ce bricolage ne permettra pas de faire des grandes réformes pendant l'année qui vient,
05:41mais au moins de limiter un peu les dégâts
05:44en essayant de construire un budget qui soit stable
05:48et surtout qu'on ne parte pas dans des grands coups de virage
05:51sur les impôts, des dépenses publiques qu'on ne pourra pas financer.
05:54Voilà, vous me parliez du Rassemblement national
05:56qui préconisait quand même la nationalisation des autoroutes à 50 milliards.
06:00Il y a des idées plus modernes à imaginer, je pense.
06:02Deux questions très concrètes.
06:03Le patron du groupe LR à l'Assemblée,
06:06Laurent Wauquiez ou Olivier Marlex ?
06:08Selon vous, Jean-François Cobet ?
06:09Ça, je ne peux pas vous dire.
06:10Pour le coup, c'est les députés qui devront se prononcer.
06:14Mais ce qui moi m'importe, ce n'est pas tant ça,
06:17c'est surtout de savoir quelle attitude on adopte.
06:19Pour le moment, c'est la ligne d'autonomie qui est tenue.
06:21Mais je comprends.
06:22On dit qu'on ne travaille pas avec les macronistes,
06:23on ne veut pas travailler avec la gauche.
06:24Oui, mais je comprends.
06:25Mais moi, je vous dis juste une chose,
06:26vous avez des millions d'électeurs de droite
06:28qui attendent de LR, que LR gouverne,
06:30et que LR quand même prenne des responsabilités.
06:32On ne peut pas être simplement en train de dire
06:34qu'on est contre tout le monde.
06:35Il y a un moment où il va bien falloir qu'on choisisse,
06:37parce que sinon, on est, vous l'avez bien vu...
06:40Vous savez quel est le pari aujourd'hui de Laurent Wauquiez,
06:42par exemple, c'est de dire
06:44le chaos va advenir, et du chaos surgira un appel
06:48des Français à la responsabilité, et donc à lui-même.
06:51Oui, je vois bien le pari.
06:53Mais ça fait des années qu'on entend ça.
06:55Il faut arrêter avec ça.
06:56Des années qu'on nous dit
06:57vous allez voir ce que vous allez voir,
06:58on va se jeter dans les bras de la droite.
07:00En fait, pour l'instant, ce n'est pas vraiment ce qui arrive.
07:02C'est le paradoxe, puisque la France
07:03c'est quand même un pays majoritairement à droite.
07:05Donc on voit bien que ça ne suffit pas.
07:07Et qu'il faut bien, quelque part,
07:09à un moment, regarder avec qui on travaille.
07:10Parce que je rappelle au passage
07:12que des gens comme Gérald Darmanin,
07:13comme Édouard Philippe,
07:14comme même Gabriel Attal,
07:16qui maintenant est clairement à droite,
07:18si j'ai bien compris,
07:19aujourd'hui captent une partie de cet électorat.
07:21Donc moi, je veux bien qu'on continue de faire tout tout seul.
07:24Mais ça ne fait pas la maille, comme on dit.
07:28La gauche a très envie d'avoir le pouvoir là.
07:30Très clairement.
07:31Elle n'a pas la majorité absolue,
07:32on en est loin.
07:33Mais elle n'a cesse de dire à Emmanuel Macron
07:34vous devez appeler un Premier ministre issu de Norand.
07:37Oui, il y a un petit problème avec la gauche quand même.
07:39C'est que c'est une gauche qui est quand même très disparate.
07:42Et quand elle dit qu'elle a gagné, elle n'a pas gagné.
07:44Il y a une petite imposture intellectuelle.
07:45Elle est en tête avec l'extrême gauche.
07:48Alors donc, ça veut dire qu'elle n'est pas du tout en tête.
07:50Oui, mais elle va proposer quelqu'un.
07:51Oui, elle va peut-être proposer quelqu'un.
07:53Mais d'abord, elle n'aura pas la majorité absolue.
07:55Et deuxièmement, elle propose un projet sur lequel,
07:57objectivement, on est certain de couler la France quand même.
08:00Donc, il faut faire un peu attention.
08:01Les mesures portées par Mélenchon,
08:04c'est-à-dire l'extrême gauche,
08:05soutenues par l'EPS qui ne veut plus voir ce qu'il était avant,
08:08c'est-à-dire un parti de gouvernement,
08:10ils ont dit qu'ils étaient 90% d'accord avec les mesures folles de l'extrême gauche,
08:14va couler le pays.
08:15Donc, il faut quand même que là-dessus,
08:17on sache s'opposer avant qu'il ne soit trop tard.
08:19Merci Jean-François Copé,
08:20notre venu au micro d'Europe 1.
08:22Je vous rappelle, vous êtes maire Les Républicains de Meaux.
08:24Merci d'être venu.
08:25A bientôt.

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