Nouveau grand débat maintenant : à 12 jours des Législatives, la majorité doit-elle cacher Emmanuel Macron ? Pour en parler, l'ancienne ministre Roselyne Bachelot, Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue de gauche "Regards", et Tugdual Denis, directeur de la rédaction de "Valeurs Actuelles".
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 18 juin 2024
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00:00Allez, les grands débats avec l'ex-ministre Roselyne Bachelot, Pablo Piovivian à gauche,
00:09Tuck Duhaldeni à droite.
00:10Nouveau grand débat maintenant à douze jours des législatives, est-ce que la majorité
00:14doit cacher Emmanuel Macron ?
00:16Deux éléments tiens pour entamer le débat.
00:18D'abord, cet extrait d'une conversation hier au PO sur Marne près de Paris.
00:22Tendez l'oreille, le Premier ministre Gabriel Attal est interpellé sur le terrain par un habitant.
00:27Vous, vous êtes bien, mais il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule, c'est tout.
00:32Vous avez compris ? Vous savez, là, c'est une élection législative, on vote pour le Premier ministre.
00:37Non, comprenez-moi, vous, vous êtes bien, vous étiez même très bien dans l'éducation nationale,
00:42pour l'instant, ça va bien, mais alors, le président, c'est lui qui nous fout dans la merde, c'est tout.
00:47Bon courage, d'accord ? Mais c'est une élection législative.
00:50Autre extrait maintenant, c'était hier soir dans cette émission, Greg Monetti, c'est le candidat de la majorité.
00:57Face à Éric Ciotti, à Nice, écoutez-le.
00:59Est-ce que vous allez afficher, sur votre acte de campagne, le visage d'Emmanuel Macron ?
01:04Parce qu'on sait que certains candidats le refusent et ils nous expliquent en offre que cela risque de leur faire perdre leur voix.
01:08Là, d'abord, j'essaie de trouver un imprimeur disponible à Nice qui a la capacité de bien vouloir imprimer des grands volumes.
01:17Après, on tranchera cette question.
01:19Mais ce qui est certain aujourd'hui, c'est qu'il faut entendre cette colère des Françaises et des Français.
01:24Envers la personne d'Emmanuel Macron ?
01:25Absolument, et que l'exécutif doit totalement se remettre en question de A à Z.
01:29Et qu'en conséquence de quoi, il faut tirer les enseignements, parce que l'heure est grave.
01:33Alors, effectivement, on note sur les affiches de campagne de beaucoup de candidats un peu partout, l'absence, souvent, d'Emmanuel Macron.
01:38Roselyne Bachelot, j'en reviens sur le cri du cœur de cet habitant du Val-de-Marne.
01:41Dite au président qu'il l'affirme, est-ce que ça veut dire quelque chose ?
01:45Est-ce que c'est révélateur de l'état d'esprit d'une partie des électeurs d'Emmanuel Macron ?
01:49Les interpellations contre, etc. c'est un classique des élections.
01:55Et on ne fait pas une étude d'opinion à partir du cri de qui que ce soit.
02:00Enfin, ce monsieur, il a eu son quart d'heure warholien.
02:04Parce qu'on l'a passé, repassé, il a même l'endemain.
02:07Ensuite, moi j'ai fait cinq campagnes législatives, gagnantes.
02:12Je n'ai jamais mis la photo d'un président, d'un premier ministre.
02:16Alors, laissez-moi aller jusqu'au bout, moi je trouve que c'est anormal
02:20de mettre la photo de qui que ce soit, autre que la photo d'un candidat.
02:24Même vos premières élections ?
02:25Ah, même mes premières élections ?
02:26Avant d'être connu, quoi.
02:27Et quand, hier, un de vos collègues journalistes en doutait,
02:33il était donc allé chercher sur internet ma première photo,
02:36au conseil général de Manélois, en 82, je suis toute seule sur la photo.
02:41Et je dois dire, dans un secteur où Mitterrand avait fait 58% l'année auparavant,
02:47c'est moi qui les ai fait les 58%, j'avais besoin de personne pour les faire.
02:51Et j'avais toujours au moins 10 à 15 points de plus que les grands chapeaux à plumes.
02:56Moi, j'ai été aimé dans ma circonscription, c'est comme ça qu'on bâtit une élection législative.
03:02Et puis d'abord, l'article 27 est clair, tout mandat impératif est nul,
03:06donc je n'ai pas à me mettre sous la férule de qui que ce soit quand j'étais candidate.
03:10C'est ça, la bonne démocratie.
03:12Bon, alors, effectivement...
03:14Mais c'est la question de la personnalité d'Emmanuel Macron.
03:16Alors, c'est autre chose, mais franchement, moi, je conseille aux gens,
03:21surtout aux députés sortants, parce qu'ils ont créé des réseaux, des amitiés,
03:26ils connaissent les gens, ils habitent la circonscription, ils font le marché, ils voient les gens.
03:32On est élu aussi à cause de ça.
03:34Moi, il y a plein de socialistes qui votaient pour moi et qui ne votaient pas pour mon candidat aux élections.
03:40À l'élection présidentielle.
03:42Maintenant, il y a des jeunes candidats qui, sans doute, mettront la photo de leur mentor.
03:47Moi, je ne sais pas, mais quand on regarde le score aux élections européennes,
03:52je pense que le score d'Emmanuel Macron est évidemment...
03:58Ce n'est pas la majorité, mais il tourne autour de 25%.
04:03Il y a des gens qui pensent, des gens pas connus, qui pensent qu'ils peuvent profiter de cela.
04:08Aux élections européennes, il n'a pas fait 25%.
04:10Non, mais justement, c'est pour ça.
04:12Il ne faut pas tenir compte du résultat de Mme Hayé aux élections européennes.
04:16Vous pensez qu'il pèse plus que le score de Mme Hayé ?
04:18Je pense qu'il pèse plus que le score de Mme Hayé, oui.
04:22Non, écoutez, ce qui est paradoxal dans cette situation, c'est que la normalité,
04:27ce serait qu'Emmanuel Macron puisse quand même s'engager dans cette campagne.
04:30Oui, là, on fait campagne pour les environs et les pouvoirs.
04:32C'est lui qui a dit sous l'Assemblée nationale,
04:34c'est lui qui a orienté stratégiquement les décisions de sa majorité.
04:39Mais la vérité nous oblige à dire aussi que c'est son propre entourage
04:43qui lui a demandé de rester le plus silencieux possible.
04:47Je me souviens que déjà, ses conseillers étaient extrêmement mal à l'aise
04:51quand dans l'avion qui ramenait Emmanuel Macron de Nouvelle-Calédonie,
04:54il avait accordé aux Parisiens quelques convidences,
04:57dont celle qu'il relançait l'idée d'un débat contre Marine Le Pen,
05:00avant même le dimanche 9 juin des élections européennes.
05:03Et pour en avoir côtoyé quelques-uns à l'époque,
05:06ses conseillers étaient catastrophés en disant « mais c'est pas vrai quoi,
05:08il peut pas de temps en temps se mettre un peu en retrait
05:11et mesurer la détestation profonde que cet homme engendre dans le pays ».
05:16Et la conférence de presse qu'il a faite au début de cette campagne législative éclaire
05:22a été la confirmation qu'il n'était pas une plus-value pour son camp
05:26et elle a été son lendemain finalement.
05:28Pablo Piovivian, c'est quand même particulier,
05:29une campagne où Emmanuel Macron souhaite retrouver de l'air
05:33et en quelque sorte avoir les mains libres et du pouvoir avec sa majorité.
05:37Donc la campagne est lancée et en même temps on le cache,
05:41ses conseillers lui disent « reste discret », c'est quand même très très particulier.
05:45Oui parce que le cœur de la crise politique que l'on est en train de traverser aujourd'hui
05:50a un nom et il s'appelle Emmanuel Macron.
05:53C'est ça le problème, c'est-à-dire que comme vous l'avez très bien dit,
05:56c'est Emmanuel Macron qui a dissous l'Assemblée Nationale,
05:59donc il est l'auteur de ce dernier soubresaut finalement
06:03dans cette crise politique qu'on est en train de traverser.
06:05Mais en vérité, depuis 7 ans, c'est lui qui a mis par terre le clivage,
06:09enfin qui a terminé de mettre par terre plutôt le clivage gauche-droite.
06:13Ça vient de loin.
06:13Oui ça vient de plus loin, mais on va dire qu'il a accéléré l'histoire en la matière.
06:18C'est lui qui a assumé une présidence jupitérienne,
06:24comme on le disait et comme on devrait le dire encore,
06:27c'est-à-dire en prenant énormément de décisions,
06:29c'est lui qui a acté le fait que le Parlement
06:32n'était qu'une caisse d'enregistrement de ses désidératats,
06:36c'est lui qui a complètement mis de côté son gouvernement
06:39et il a été dans à peu près tous les ministres,
06:42Premier ministre compris.
06:43Donc il est tributaire, enfin il a un bilan,
06:46et ce bilan d'ultra-président,
06:48aujourd'hui forcément il n'en paye les pots cassés.
06:50Après moi je suis complètement d'accord avec Roselyne,
06:53les députés, et c'est un peu le problème aujourd'hui d'ailleurs
06:55de nos assemblées nationales, de nos députés même sortants,
06:58c'est-à-dire que personne ne les connaît,
07:00ils ne sont jamais sur le terrain,
07:01ils n'ont pas été élus,
07:02et là le problème c'est qu'il y a trois semaines pour faire une campagne,
07:05c'est un peu compliqué quand vous n'avez jamais fait de politique.
07:07Parce qu'on a enlevé les députés maires ça.
07:09Je ne dis pas, les députés maires en permettaient,
07:13permettaient en fait une assiste au terrain politique.
07:17Je ne dis pas que c'était mieux parce que je ne suis pas pour le cumul des mandats,
07:19mais ça permettait l'assiste politique.
07:20Aujourd'hui il faut que les députés retrouvent une assiste politique.
07:24Pablo Piovivien, Roselyne Bachelot,
07:27on vous garde tous en soutien,
07:28parce que le grand quiz arrive,
07:30et vous allez faire équipe.
07:31Vous avez encore ce...
07:33Mais non, vous allez voir.
07:34Vous allez faire équipe,
07:35Roselyne Bachelot avec Pablo et Tuck Duel,
07:37tout est possible pour aider un auditeur ou une auditrice
07:40à gagner un week-end au Futuroscope.
07:42A tout de suite.