• il y a 5 mois
Jean-Philippe Tanguy (RN), Éric Coquerel (LFI) et le ministre Roland Lescure débattent de la situation économique de la France, à 13 jours de la fin de campagne des législatives dans le Live Switek.

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Transcription
00:00Une clarification, Roland Escur, sujet capital, la réforme de l'assurance chômage, le gouvernement vient de la lancer, il faudrait, si elle va au bout, travailler plus longtemps,
00:07j'explique pour les téléspectateurs, pour toucher une indemnité chômage qui serait réduite par rapport à ce qui existe aujourd'hui.
00:12Est-ce que vous maintenez cette réforme ? Elle passera bien avant le deuxième tour, par décret, cette réforme de l'assurance chômage ?
00:19Moi, ce que j'aimerais, parce que je vais être très franc avec vous, j'aurais préféré qu'on la reporte.
00:25Il y a des contraintes législatives qui font qu'au 1er juillet, parce que les partenaires sociaux ne sont pas entendus, il faut qu'on passe un décret.
00:32Je considère que l'assurance chômage, ça doit faire partie des sujets essentiels qu'on doit discuter après le second tour. Pourquoi ?
00:39Parce que moi, je crois intimement qu'on est prêts, on doit être prêts à rassembler des gens raisonnables dans ce pays, du centre-droit au centre-gauche,
00:48pour éviter que les extrêmes l'emportent de l'un de l'autre. Donc, ça veut dire de manière très concrète, très concrète.
00:55Est-ce que ce que Gabriel Attal a dit sur 1er juillet, décret, la réforme s'appliquera par décret ? Il faut que ce soit plus souple.
01:00On doit passer un décret au 1er juillet, parce que le fait que les partenaires sociaux ne se soient pas entendus fait qu'il n'y a plus d'assurance chômage au 30 juin.
01:08Il faut passer un décret. Moi, je considère...
01:10Vous pourriez maintenir les règles actuelles.
01:11Mais même, il faudra un décret. Donc, on va passer un décret. Et moi, je considère qu'effectivement, ça fait partie des sujets qu'il faudra réouvrir une fois que les Françaises et les Français auront parlé.
01:22Et moi, je suis persuadé effectivement qu'on peut rassembler autour d'un programme économique, oui, de compétitivité, mais oui aussi de redistribution, les raisonnables de ce pays.
01:32Donc, ce n'est pas demain, on reste gratis. Ce n'est pas après-demain, on mange gratuit.
01:35C'est, on a un programme raisonnable entre des gens du centre-gauche et du centre-droite, pour lequel on doit pouvoir, sur des points particuliers, celui-là notamment, faire des compromis.
01:45Ce qui nous a manqué, il y a un truc que je reconnais, c'est que depuis 7 ans, on a été insuffisamment à l'écoute des oppositions que je qualifierais de raisonnables pour faire des compromis, et ça va falloir que ça change.
01:56Jean-Philippe Tanguy, qu'est-ce que vous faites de la réforme de l'assurance chômage ?
01:58Je lui serai rapidement, sincèrement, M.Lescure, cette espèce de vanité qui consiste à dire qu'il y a l'arc de la raison, alors que la France, 3 000 milliards de dettes, déficit public caché record,
02:09standard des pours qui vous dégradent parce qu'ils ne croient pas à votre rétablissement des finances publiques, déficit commercial monumental, déficit de la balance des paiements, bref.
02:18Mais l'assurance chômage, l'assurance chômage, un peu comme une nuance sur la crédibilité.
02:22Non, si, si, moi je suis très crédible parce que moi je n'ai pas votre bilan.
02:25Vous avez vu les taux d'intérêt depuis une semaine ?
02:28Oui, alors, ça on peut en parler, c'est très intéressant le fait que Bruno Le Maire est au gouvernement.
02:31On doit surtout parler de l'assurance chômage, s'il vous plaît, pour répondre là-dessus, pour que ce soit le bien, pour que le débat soit clair.
02:35Non mais il y a quand même 45 milliards d'euros d'épargne en action qui a disparu à cause de l'agitation de M.Le Maire sur les marchés.
02:4045 milliards d'euros de capitalisation qui a disparu parce qu'au lieu de rassurer les gens, votre gouvernement les inquiète.
02:45Pendant 7 ans, les taux français ont été au niveau des taux allemands.
02:48Depuis une semaine, les gens craignent que vous soyez au gouvernement à 1%.
02:53L'assurance chômage, je crois que c'est une bonne question, mais vous pouvez quand même dire cela.
02:58Nous l'abrogerons parce qu'en fait, aujourd'hui, les Françaises et les Français, les entrepreneurs sont excédés par les fraudeurs.
03:04Il y a des fraudeurs, il y a des gens qui pourraient occuper un emploi qui ne le font pas.
03:07On peut déjà, si on le voulait, lutter contre ces personnes ou trouver aussi des solutions.
03:11Moi, par exemple, en tant que député, ça m'arrive de trouver un logement pour une personne qui veut travailler dans la restauration,
03:16mais qui ne peut pas faire deux heures de trajet par jour.
03:18Donc, il y a des solutions concrètes ou des luttes contre les fraudeurs.
03:21Mais sanctionner tous les honnêtes gens, les 3 millions de chômeurs catégoriaux,
03:25les 2 millions de chômeurs dans les autres catégories, qui ne trouvent pas d'emploi.
03:28Il y a 300 000 emplois non pourvus, il y a 5 millions de personnes au chômage ou mal employées.
03:33Donc, c'est vraiment faire des voix sur le dos des chômeurs.
03:36C'est triste et surtout, ça ne fonctionnera pas mieux.
03:38Ça ne fonctionnera pas mieux.
03:39Par ailleurs, les cotisations, ça appartient aux salariés.
03:41Donc, vous abrogez, Eric Coquerel vous abrogez aussi.
03:44Évidemment, c'est une mesure absolument cruelle.
03:45Alors, juste pour répondre, deux ou trois petites choses.
03:47Un, ne laissez pas croire qu'il fallait absolument l'appliquer,
03:51parce que sinon, l'UNEDIC était en problème.
03:53L'UNEDIC est en excédent financier, d'accord ?
03:55En 2024-2027, elle a 20,6 milliards d'excédent grâce à la gestion des partenaires sociaux.
04:03Je vais y revenir.
04:04On peut...
04:05Je vous dis juste en passant.
04:06Donc, l'UNEDIC n'est pas en danger.
04:08Donc, sur l'idée, il faut vite le passer, c'est absolument faux.
04:11Deuxièmement, au niveau des chômeurs,
04:13là, l'idée, c'est de faire payer en réalité le chômage qui est en train de remonter.
04:17Et on nous avait expliqué, je vous le rappelle,
04:19que si le chômage remontait,
04:20c'est annoncé par tous les chiffres de l'INSEE à la fin de l'année,
04:22eh bien, en vertu de quelque chose d'appelé contracyclique,
04:25on n'allait pas continuer à aggraver la pression.
04:28Si la situation se détériore, on ne fait pas poser la responsabilité sur les chômeurs.
04:31C'est ce qu'on fait.
04:31Et avec l'idée qu'en réalité, s'il y a du chômage dans ce pays,
04:34c'est parce que les chômeurs ne voudraient pas aller travailler.
04:35Vous savez, c'est la fameuse phrase, il n'y a qu'à traverser la rue.
04:38Mais bien sûr que si, c'est ça qui devait être dans la logique.
04:40Donc je vous dis que c'est absolument cruel.
04:42Et en plus, économiquement, c'est évidemment une catastrophe.
04:46Je vous donne l'exemple des saisonniers, qui va être compris dans cette réforme.
04:50Donc ça veut dire qu'il y a des métiers qui sont saisonniers, on le sait.
04:52Donc il y a quelque part un système,
04:54alors on pourrait penser peut-être que c'est par des aides que c'est amélioré,
04:57mais c'est par notamment l'UDEDi que ces gens-là peuvent faire leur travail dans ce pays.
05:01Ce qui va se passer, c'est que ça va donner autant de centaines de milliers de travailleurs pauvres.
05:05Quand vous avez moins d'argent qui rentre dans les indemnités des chômeurs,
05:08donc je rappelle que seulement un sur deux est indemnisé au niveau de l'UDEDi,
05:11qu'est-ce qui se passe ?
05:12Eh bien, il y a moins de consommation populaire.
05:13Donc on a un paradoxe, parce que le gouvernement, l'an dernier,
05:16nous a expliqué qu'il avait réussi à maintenir 0,9% de croissance,
05:20alors que l'Allemagne était en récession.
05:21À votre avis, pourquoi a-t-il réussi ?
05:23Parce que la consommation populaire s'est maintenue.
05:25Et si la consommation populaire, c'est grâce notamment au matelas social
05:28qu'on essaye de protéger et que ce gouvernement n'arrête pas d'attaquer.
05:31Donc c'est une mesure qui est mauvaise pour les chômeurs,
05:34qui ne créera pas d'emplois,
05:35et qui, en plus, pour la consommation populaire, est absolument stupide.
05:38Donc oui, il faut la broger très rapidement.
05:39Quand on parle des impôts, Roland Lescure,
05:41si vous vous maintenez au pouvoir,
05:44et ceux qui nous regardent vous attendent ce matin là-dessus,
05:46qu'est-ce que vous faites ?
05:47Zéro hausse d'impôts ?
05:49Mais bien sûr, on ne change pas une politique qui,
05:52de ce point de vue-là, je le répète, il y a des choses qu'on n'a pas bien faites.
05:55Mais sur les impôts, sur l'économie,
05:57et n'en déplaise à ces deux messieurs, sur l'emploi et le chômage,
06:00on a fonctionné.

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