Éric Coquerel, président de la Commission des Finances à l’Assemblée et député La France Insoumise à l’Assemblée nationale, était l’invité ce mercredi du Face-à-Face sur BFMTV et RMC.
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00:00 Déjà, j'observe qu'il a besoin de recadrer Elisabeth Borne,
00:02 ce qui en dit quand même long sur le couple de l'exécutif,
00:05 comme on dit, qui montre qu'on a une majorité qui est fragilisée.
00:08 Deuxièmement, je ne sais pas très bien pourquoi il fait ça.
00:10 Manifestement, en plus, il veut le faire savoir.
00:13 Parce que si, en gros, ce que ça veut dire, c'est que l'extrême droite,
00:18 ce n'est plus l'extrême droite.
00:19 C'est qu'elle ne s'assoit plus sur des origines qu'on connaît,
00:23 qui sont celles effectivement qui ont...
00:25 - Il faut être très précis.
00:26 Il ne dit pas "ce n'est pas l'héritier de Pétain".
00:28 Il dit "ce n'est pas un bon argument".
00:29 Il dit "ce n'est pas une bonne manière de contrer le RN".
00:33 Et ce sont des arguments des années 90.
00:35 - J'ai lu le verbatim.
00:37 J'ai lu un peu plus que ça.
00:38 Voilà, j'ai lu un peu plus que ça.
00:40 - C'est quoi ? Il légitime le RN pour vous ?
00:42 - Je ne dis pas qu'il légitime le RN,
00:43 mais il fait la politique de ce gouvernement depuis un certain moment.
00:48 Il banalise les idées du RN.
00:49 Ça, oui, sans arrêt.
00:50 D'ailleurs, regardez, c'est M. Dussop, je crois, qui expliquait
00:56 que le RN, finalement, et les FI,
01:00 étaient finalement pire que le RN.
01:02 Donc, il banalise, en nous attaquant,
01:04 il banalise souvent le RN.
01:06 Et si Macron fait ça, je ne peux pas, moi,
01:09 m'empêcher de penser qu'il a envoyé des signaux depuis quelque temps,
01:13 en prenant les propos de Maurras,
01:15 en réhabilitant Pétain d'une certaine manière.
01:19 Et moi, je ne sais pas jusqu'où ça va.
01:20 - Ça veut dire quoi, "je ne sais pas jusqu'où ça va" ?
01:22 - Je vais vous expliquer.
01:23 Si vous décidez que le RN devient fréquentable,
01:27 vous le banalisez,
01:28 vous expliquez qu'il n'est pas l'héritier
01:30 d'une longue tradition de l'extrême droite,
01:32 mais pourquoi pas d'alliance avec lui ?
01:34 Quelle est, aujourd'hui, la limite vis-à-vis du RN ?
01:39 - C'est le souhait ou la stratégie d'Emmanuel Macron ?
01:40 - Je n'en sais rien, il faut lui poser la question,
01:42 parce que là, ça devient concordant.
01:44 Et comme, contrairement à ce qu'on dit,
01:46 la majorité vote plus de textes avec le RN
01:49 que le RN n'appuie de textes qui sont issus de la gauche.
01:53 Je dis ça parce que nous ne votons jamais
01:55 de textes qui sont proposés par le RN.
01:57 - Au fond, vous vous dites que c'est peut-être préparer les choses
01:59 pour qu'il y ait une alliance Macron-RN
02:02 contre la France insoumise ?
02:04 - En tout cas, manifestement, il envoie des signaux,
02:06 moi, qui me laissent perplexe.
02:09 Encore une fois, au niveau des élections législatives,
02:11 par exemple, il n'y a pas eu une seule consigne,
02:14 ne simplement de ne pas mettre un bulletin de vote RN
02:17 quand un candidat du RN était face à un candidat de la NUPES,
02:22 alors que l'inverse, ce n'est pas vrai.
02:24 Donc, voilà, ils sont en train de casser des murs
02:26 qui existaient depuis longtemps,
02:28 notamment que Jacques Chirac avait établi très clairement.
02:31 - Ils avaient de bonnes, ils l'avaient rétabli.
02:32 - Oui, mais Emmanuel Macron, manifestement,
02:34 n'a pas cette même optique.
02:36 Et donc, comme d'un autre côté, il y a ce que j'appelle
02:38 une droitisation de ce pouvoir sur bien des aspects,
02:42 vous me permettrez de m'inquiéter.