Jean-Philippe Tanguy (RN), Éric Coquerel (LFI) et le ministre Roland Lescure débattent de la situation économique de la France, à 13 jours de la fin de campagne des législatives dans le Live Switek.
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00:00Roland Lescure, si vous vous maintenez au pouvoir, et ceux qui nous regardent vous attendent ce matin là-dessus, qu'est-ce que vous faites ? Zéro hausse d'impôts ?
00:09– Mais bien sûr, on ne change pas une politique qui, d'un point de vue là, je le répète, il y a des choses qu'on n'a pas bien faites,
00:15mais sur les impôts, sur l'économie, et n'en déplaise à ces deux messieurs, sur l'emploi et le chômage, on a fonctionné.
00:21Je veux quand même, puisque j'imagine que vous donnerez la parole…
00:23– Oui, c'est le principe.
00:25– Essayez quand même de détricoter un peu ce qu'on vous annonce.
00:27– Vous savez ce qu'on fait ? Je donne la parole et ensuite, si vous voulez, vous détruisez votre tête.
00:30– Les nouveaux programmes, ils sont là, et ceux-là, ils me font peur.
00:34– Éric Coquerel, le nouveau Front populaire prévoit la mise en place d'une série de nouvelles taxes pour financer votre programme.
00:40Taxes sur les revenus de l'épargne, une hausse des droits de succession notamment, il y en a d'autres.
00:43Vous prévoyez aussi, et ça va intéresser ceux qui nous regardent ce matin, de créer plus de tranches pour l'impôt sur le revenu,
00:50que l'impôt soit plus progressif, il y aurait 14 tranches au lieu de 5.
00:53Qu'est-ce que ça change pour ceux qui nous regardent ?
00:55– Pour quelqu'un qui gagne 4 000 euros, qui est célibataire, rien, et même en dessous de 4 000 euros, ses impôts baissent.
01:00Pour quelqu'un qui est au-dessus, ça augmente, et plus ça augmente, plus effectivement, vous payez d'impôts.
01:05– La limite, elle a 4 000 pour vous ?
01:07– Elle est à peu près ça, elle était il y a deux ans, donc il faut refaire les calculs.
01:11Donc moi, je voudrais rappeler quelque chose, j'ai donné le chiffre tout à l'heure,
01:14mais qui va peut-être halluciner ceux qui nous écoutent, d'accord ?
01:19Il y a 150 personnes dans ce pays qui sont les plus riches personnes de ce pays,
01:23qui payent entre 0,1 et moins de 2% d'impôt sur leur revenu,
01:28parce qu'on leur a fait des cadeaux, notamment avec la flat tax,
01:30il y a une espèce de bouclier fiscal pour les détenteurs de capitaux, plus la suppression de l'ISF.
01:36Donc ça, c'est pas supportable, et quand je vous dis ça, c'est beaucoup d'argent.
01:40Ces 150 personnes par exemple, on leur appliquerait le taux d'impôt sur le revenu,
01:45en gros, de la tranche des 10% les plus riches,
01:49rien que ça, ça rapporterait 18 milliards d'euros à l'État.
01:52Donc oui, il faut un impôt sur le revenu plus juste, plus en tranche,
01:56en gros, c'est le retour à peu près aux 14 tranches de 80, pour aller vite, d'accord ?
02:00Et d'un autre côté, il faut faire en sorte d'aller reprendre par des taxes,
02:05sur les dividendes, sur les rachats d'actions, sur la question des transactions financières.
02:10– Un certain nombre de cotisations sur les salariés aussi, les cotisations vieilles.
02:12– Sur les cotisations, oui, sur les salariés, les mieux payés, les très riches salariés.
02:18Donc en gros, nous, ce qu'on a fait, et ce que je vous dis là,
02:21ce que j'entendais Roland Lescure dire tout à l'heure,
02:24oui, c'est les extrêmes, on peut s'entendre,
02:26mais ce que je vous dis là, une partie de ces mesures, figurez-vous,
02:28eh bien, il y avait des majorités à l'Assemblée nationale, dans ma commission,
02:32y compris avec des membres de la majorité pour les voter.
02:34On avait voté, par exemple, avec le MoDem, à peu près 15 milliards d'euros
02:38qui rapportèrent en allant taxer les superdividendes,
02:41c'est-à-dire en gros la part non investie des profits,
02:44en allant taxer les rachats d'actions, en allant taxer les transactions financières.
02:47Donc nous, nous sommes capables, assez rapidement, sans même,
02:50j'allais dire, la réforme globale et profonde,
02:53on pourrait attendre le projet de loi de finances 2025,
02:56mais nous sommes capables de récupérer assez vite 80 milliards d'euros.
02:5980 milliards, et pour clarifier les choses, pour que la chose soit très claire,
03:02je redis, pour l'impôt sur le revenu, pour l'impôt sur le revenu,
03:06vous dites avec nous, en dessous de 4 000 euros de revenu pour un célibataire,
03:09on baisse les impôts à 4 000, c'est neutre, et au-dessus, on augmente.
03:13Qu'est-ce que vous proposez ?
03:14Attendez, non, non, mais il faut que, le temps passe, le temps passe.
03:17Parce que Roland Lescure va dire, on parlait d'augmenter les impôts,
03:19nous, la question, ce n'est pas d'augmenter les impôts,
03:21mais c'est d'arrêter de mal les baisser, comme l'a fait ce gouvernement,
03:24notamment en faveur des plus riches, et surtout du capital qui ne s'investit pas dans les gens.
03:27Jean-Philippe Tanguy, comment vous faites pour financer vos mesures ?
03:30Est-ce que vous augmentez les impôts ?
03:32Non, nous, on veut une répartition de l'effort fiscal totalement différente.
03:35Je rappelle d'abord que c'est ce gouvernement, M. Lescure,
03:39qui a eu plusieurs records de taux de prélèvement obligatoire
03:41de toute l'histoire de la Sainte-Guerre République,
03:42c'est-à-dire que jamais les impôts n'ont été aussi forts par rapport au PIB.
03:46Vous savez, les gilets jaunes, c'était simple,
03:47c'était le croisement de deux décisions très injustes.
03:49À la fois la suppression de l'ISF, la mise en place d'une taxe unique et basse
03:54sur les gains financiers, sur les gains du capital,
03:58et la hausse des taxes sur le carburant.
04:00Ça a fait les gilets jaunes, puisque les Français ont soif de justice fiscale.
04:03Donc nous, on veut tout simplement revenir sur ces décisions injustes.
04:06Mais comment vous faites pour avoir plus de justice fiscale ?
04:08Est-ce que, par exemple, vous mettez un impôt sur la fortune financière ?
04:11Oui, nous allons créer ce qu'on a marqué de proposer à un IFF,
04:14c'est-à-dire un impôt sur la fortune financière.
04:16Aujourd'hui, vous avez l'IFI qui taxe le capital immobilier,
04:20l'enracinement, nous, on veut transférer et plutôt aller sur les revenus mobiliers,
04:26donc les revenus, les dividendes, les revenus du capital
04:28qui ne sont pas liés aux biens professionnels, aux biens productifs.
04:31Mais pour la grande majorité, ceux qui nous regardent ce matin,
04:33qu'est-ce qui change pour eux, pour les impôts ?
04:35Eh bien, il y aura une baisse massive de TVA et de prix du carburant,
04:38c'est-à-dire qu'en fait, les taxes sur la consommation qui font exploser
04:41ce qu'on appelle les dépenses contraintes.
04:43C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les Français,
04:44avant même de pouvoir dépenser un peu d'argent pour se faire plaisir
04:46ou pour faire des petits plaisirs à leurs enfants,
04:47ils ont ce qu'on appelle les dépenses contraintes.
04:49Mais où vous récupérez l'argent alors ?
04:50Qu'est-ce que vous dépensez avec ça ?
04:51Eh bien, je vous l'ai dit, on rétablit l'effort fiscal sur les plus faubarisés,
04:55sur les revenus très importants du capital.
04:57On m'a attaqué, par exemple, quand j'ai remis en cause la flat tax,
05:00la mesure que l'on propose, il faut avoir plus d'un million d'euros d'actions.
05:03Donc, s'il vous plaît, il n'y a quand même pas beaucoup de membres
05:04des classes moyennes en France qui ont un million d'euros de capital en actions.
05:07Mais ça, ça suffit pour financer la TVA, par exemple ?
05:09Il faut rester raisonnable. Il y a aussi, vous l'avez dit tout à l'heure,
05:10la taxe sur les surprofits, donc les profits abusifs par rapport à la situation.
05:14Sur l'énergie, ce ne serait-ce que 30 milliards identifiés par la Cour des comptes.
05:19Et par ailleurs, oui, la différence fondamentale,
05:21évidemment, avec M. Coquerel et le Front populaire,
05:24c'est que nous ne pensons que l'État dépense trop.
05:27Nous voulons une réforme de l'État.
05:28Nous voulons des suppressions d'échelons administratifs et territoriaux
05:31qui coûtent trop cher.
05:33Nous voulons renégocier notre contribution à l'Union européenne
05:36en demandant des baisses aussi de dépenses à l'Union européenne
05:39sur les aides à l'élargissement, sur la politique internationale de l'Union européenne.
05:43Bref, il y a des économies massives à faire qui ne touchent pas les Français.
05:45Parce que le coup de rabot depuis 20 ans,
05:47c'est qu'à chaque fois qu'il y a des économies à faire,
05:49ce n'est jamais sur la bureaucratie, ce n'est jamais sur l'oligarchie,
05:52c'est toujours sur l'État.
05:53Roland Lescure vous répond.
05:54Non mais, donc le programme de M. Coquerel, c'est 300 milliards de dépenses en plus.
05:59Mais non, mais arrêtez de donner ce chiffre.
06:00Ok, alors ça, c'est le chiffre qu'a donné Bruno Le Maire.
06:04Vous le divisez par deux, allez, 150 milliards.
06:07Vous faites ça comme ça en deux minutes, c'est fort.
06:09Mais tout à l'heure, M. Coquerel, vous venez de dire 70 milliards dès cette année.
06:17Et ensuite, à la loi de finances, on ira au-delà.
06:19J'apprécie, en deux minutes, je n'ai pas de news par deux
06:21ce que vous balancez comme faits news depuis deux jours.
06:24C'est quelque chose que les gens ont à témoin, de votre sérieux.
06:26Encore cinq minutes et c'est gratuit.
06:29Vous dites 70 milliards dès cette année, plus la loi de finances.
06:32Donc voilà, 150 milliards, trois fois l'impôt sur le revenu.
06:36Vous triplez l'impôt sur le revenu en moyenne.
06:395 000 euros en moyenne par an pour les Français.
06:43Moi, je considère que c'est 10 000 euros que vous allez prendre à tous les Français.
06:46300 milliards.
06:47Si je vous l'avais fait à 50 %, vous l'avez dit, c'est la journée des soldes.
06:50Vous triplez l'impôt sur le revenu.
06:52Quant à vous, M. Tanguy, vous êtes plutôt aux alentours de 120.
06:55Vous l'avez déjà dit déjà pour la retraite tout à l'heure.
06:57C'est rien de 15 milliards pour la retraite.
07:00150 milliards pour construire des auberts, M. Tanguy.
07:05La campagne électorale présidentielle avait annoncé 50 milliards d'augmentation de dépenses publiques.
07:10Vous en êtes à 133.
07:11Je suis désolé, M. Coquerel, mais vous nous avez reproché de geler les dépenses de 10 milliards d'euros.
07:23Et vous parlez de dépenses supplémentaires de 150 à 300 milliards.
07:28Il faut qu'on réalise de quoi on parle.
07:30Entre 3 et 5 fois ce qu'on touche aujourd'hui, il y a l'impôt sur le revenu.
07:35Vous triplez ou vous catuplez l'impôt sur le revenu en France.
07:38Quant à vous, vous financez des auberts, vous baissez la TVA en enrichissant les marges.
07:45Vous savez très bien que vous proposez des solutions sur les auberts.
07:48Aujourd'hui, on a le choix avec vous entre cramer la caisse à l'extrême gauche ou cramer la caisse à l'extrême droite.
07:55C'est des chiffres.
07:57Vous êtes ministre, mais c'est vraiment pas raisonnable.
07:59Je pense que vous êtes résident de la Commission des finances.
08:03Vous savez compter.
08:04Je prends les gens à témoin.
08:06C'est 350 milliards.
08:08Vous dites n'importe quoi.
08:10C'est terminé, s'il vous plaît.
08:12Merci à tous les trois d'être venus ce matin pour ce premier grand débat du live.