• il y a 6 mois
Jam Master Jay, plus connu comme le DJ de Run-DMC, est tué dans son studio d'enregistrement. Des décennies plus tard, un témoin fait la lumière sur cette affaire.
Transcription
00:00Bonjour à tous. Je suis le procureur suppléant du Bureau Est de New York.
00:16Les proches de la victime et la police essaient de comprendre qui aurait bien pu tuer l'un des pionniers du rap et pourquoi.
00:23Être une légende, c'est accomplir des choses dont la portée surpasse tout, même ce qu'on est en tant que simple individu.
00:32On surpasse une série, on surpasse une chanson, on surpasse un genre musical.
00:38Mais une légende reste un être humain faillible. Personne n'est parfait et personne n'est intouchable.
00:46Et quand la réputation d'une légende vient se ternir, on a du mal à y croire.
00:53Tout le monde y allait de son hypothèse, mais personne ne savait ce qui s'était passé.
00:58Ce meurtre a eu lieu il y a presque 20 ans et pourtant, il est resté sans réponse.
01:03Aujourd'hui, nous demandons justice.
01:23J'avais 11 ou 12 ans quand j'ai rencontré Jason Mizel.
01:28On venait du même quartier.
01:30Hollis dans le Queens, à New York.
01:37La mère de Jason était maîtresse d'école.
01:40J'allais chez eux.
01:42Ma mère adorait Jason.
01:44J'avais le droit d'aller où je voulais avec lui.
01:46C'était comme mon grand frère.
01:47Elle l'adorait.
01:48J'étais un cousin de Jason Mizel.
01:51Quand on était petits, on jouait surtout au basket.
01:56On parlait aussi beaucoup de musique.
01:59Jason savait jouer de la batterie et de la guitare.
02:06Un jour, j'étais à l'église quand j'ai vu un défilé dans la rue.
02:10Il y avait une fanfare et il était là en train de jouer du bongo.
02:13Il donnait tout.
02:14Il était à fond.
02:15C'est la première fois que je l'ai vu jouer.
02:18Sa famille était loin d'être riche, mais elles n'étaient pas pauvres non plus.
02:21Ils pouvaient s'acheter du matériel de DJ.
02:24Une ou deux platines, une table de mixage et c'est parti.
02:29Jason était DJ.
02:31Il savait bien mixer, on le remarquait.
02:34Il avait un don.
02:35Il scratchait comme personne.
02:37J'étais le seul à pouvoir le faire.
02:39Quand on grandit en cité, on est exposé au crime et à la pauvreté.
02:46Il fallait trouver un moyen d'échapper à cette pauvreté.
02:53Pour certains, ça voulait dire s'embarquer dans des activités illégales.
02:57Jason, lui, avait du talent.
03:00On le connaissait en tant que musicien, précisément en tant que DJ.
03:05À ce moment-là, en 1981, j'étais producteur d'un label.
03:09J'avais plein d'artistes.
03:12C'était les débuts du rap.
03:13Peu de labels représentaient des rappeurs.
03:17Russell Simmons venait souvent nous voir avec des propositions,
03:20mais on n'en avait pas besoin.
03:22On avait tout fait.
03:23On avait tout fait.
03:24On avait tout fait.
03:25On avait tout fait.
03:26On avait tout fait.
03:27On avait tout fait.
03:28On avait tout fait.
03:29On avait tout fait.
03:30On avait tout fait.
03:31Russell Simmons venait souvent nous voir avec des propositions,
03:34mais on n'en acceptait aucune.
03:36Et un jour, il est arrivé avec une démo du groupe de rap de son frère, Run DMC.
03:43Je vous présente la démo de leur première chanson, It's Like That.
03:48Il n'y en a qu'un seul exemplaire.
03:52Je lui ai répondu que j'allais voir.
03:54Le soir même, je l'ai écoutée en boucle.
03:57Ça sortait de l'ordinaire.
03:59Ça abordait des sujets plus sérieux que faire la fête.
04:03Je l'ai appelé le lendemain et je lui ai proposé de signer.
04:06Russell leur a dit qu'il leur fallait un DJ.
04:08Il n'y avait même pas pensé, mais c'était nécessaire.
04:12Ça sonne.
04:13Ma mère décroche et m'appelle.
04:16C'est Jason au téléphone.
04:17Ça roule ?
04:19Et là, il me dit qu'il a signé avec un label.
04:22J'étais fou de joie.
04:24L'aventure commençait.
04:26Il lui fallait un nom de scène pour se démarquer.
04:29Moi, je l'appelais Jay.
04:31On aimait bien l'argot.
04:32Par exemple, le mot « jam ».
04:34C'est un mot qui veut dire soirée.
04:36Plus particulièrement, une soirée dansante avec de la musique.
04:40Et de deux.
04:41À l'époque, Bruce Lee était l'icône de tous les gamins du coin.
04:45C'était un maître, un master.
04:48J'ai fait un mélange et c'est comme ça que j'ai commencé.
04:51J'ai fait un mélange et c'est comme ça qu'est né Jam Master Jay.
04:56Ça lui a parlé, il était fan.
04:59Run DMC est un groupe.
05:01Il y a Run, ou Joseph Simmons, et DMC, Darryl McDaniels.
05:07Quant à Jay, c'était le lien qui les unissait tous.
05:10En 1984, on a sorti l'album.
05:13On a vendu 500 exemplaires la première semaine, ce qui est peu.
05:18Le rap était encore assez mal vu par le grand public.
05:21Ça venait d'une autre planète.
05:23C'était bizarre.
05:26Mais, quand Run DMC est arrivé, la mentalité a évolué.
05:32On a commencé à faire du rap.
05:35On a commencé à faire du rap.
05:37Quand Run DMC est arrivé, la mentalité a évolué.
05:41On a vu que les choses changeaient.
05:45Et en fait, ça s'est mieux vendu la semaine suivante.
05:48On est les Run DMC, mon pote.
05:51Encore plus la semaine d'après.
05:54À la septième semaine, tout le monde parlait d'eux.
06:01Pour moi, il n'y avait que les requêtes qui se produisaient à Radio City.
06:04Et cette fois, c'était Jason.
06:07Un gars du quartier sur scène.
06:08Quand MTV diffusait des clips ou des portraits d'artistes,
06:12c'était uniquement des artistes blancs.
06:14C'est tout.
06:15Mais ça, c'était avant Run DMC.
06:18Ils ont changé la donne.
06:22Le clip de King of Rock est super sympa.
06:25Ça commence sur Run DMC qui toque à la porte d'un musée sur le rock'n'roll.
06:29Ils sont reçus par un petit bonhomme mécontent qui leur dit de partir,
06:33et qu'ils n'ont strictement rien à faire là.
06:35Run et DMC le poussent et passent quand même.
06:39C'est plus ou moins ce que le rap a fait à l'industrie musicale.
06:42Vous voulez pas de nous, on s'en tape.
06:46Leur premier album a été Disque d'or.
06:48Une première dans le rap.
06:49Deux millions de ventes pour le deuxième.
06:54Ils ont été le deuxième groupe de rap intronisé au rock Hall of Fame
06:57après Grandmaster Flash and The Furious Five.
07:01Run DMC est parti en tournée internationale.
07:04Ils passent à la télévision.
07:05Ils font la couverture du Rolling Stone Magazine.
07:09Ils avaient une façon de rapper qu'on n'avait jamais vue auparavant.
07:12Ils vous sortaient vos quatre vérités sans se défiler.
07:15Ils rappaient avec tellement de détermination.
07:19Ça changeait des autres groupes et artistes de hip-hop qui étaient du genre...
07:24C'était assez léger et il y avait des variations.
07:28Avec eux, c'était...
07:31Ça y allait.
07:35C'était pas fait pour danser, mais pour attirer votre attention sur les paroles.
07:39En plus de ça, Jay utilisait des morceaux de rock et de métal dans leurs chansons.
07:43Ils ont repris Walk This Way d'Aerosmith.
07:47On voit deux pièces différentes.
07:49Et puis tout à coup, Run DMC explose littéralement le mur qui les sépare.
07:53Ils les rejoignent de sorte que rap et rock coexistent main dans la main.
07:57C'était la première fois qu'on les voyait collaborer.
07:59Le rock s'engageait avec le rap.
08:02Jason Mason a mis le métier de DJ en lumière.
08:08En plus de ça, c'est son style vestimentaire qui a défini celui des membres de Run DMC.
08:13On est heureux et honorés d'être ici.
08:16Le Stetson sur la tête, la veste en cuir noir,
08:20le jean-levis et les baskets Adidas
08:24avec un jean-levis en cuir noir.
08:27Le jean-levis et les baskets Adidas portées sans lacets.
08:33Tout ça, on le doit à Jason.
08:42Ces photos datent de l'époque où j'étais dans l'industrie musicale.
08:46Celle-ci n'a aucun rapport, mais je l'aime bien.
08:48Mariah Carey et moi.
08:51C'est grâce à Jason et Run DMC que j'ai pu rencontrer autant de beaux mondes
08:55et partir en tournée internationale.
08:58Je me savais d'où ils venaient.
09:02Run DMC et Jam Master Jay formaient un groupe à l'influence super positive.
09:08Tout le monde devrait dire non au crack et à la drogue en général.
09:12On s'en fiche si ton pote en prend ou si ça te donne l'air cool.
09:15Chez Run DMC, on dit non au crack.
09:19Leur succès est à l'origine d'un tout nouveau mouvement musical.
09:23Ils ont encouragé des tas d'artistes à se lancer.
09:25Au bout du compte, Run DMC s'est créé une concurrence
09:29dont ils n'avaient pas eu à s'inquiéter depuis toutes ces années.
09:32Vous savez, je vous vois, les jeunes du public,
09:34avec les t-shirts Public Enemy et Naughty by Nature.
09:38Ils faisaient face à Slick Rick, Public Enemy et LL Cool J
09:41qui commençaient à leur faire de l'ombre.
09:43Il était un peu plus jeune qu'eux et il incarnait un groupe à lui tout seul.
09:48Ils ont commencé à baisser en popularité en 1988.
09:54Pendant ce temps-là, Jason prend une nouvelle direction artistique
09:58en créant son propre label de musique.
10:03Jam J Records comptait beaucoup pour lui.
10:05Il était très ambitieux et il a signé avec plusieurs artistes.
10:08Il a signé avec des artistes éminents comme Onyx et J-O Felony.
10:14Qui plus est, Jason est le premier producteur
10:17à avoir mis 50 Cent sur le devant de la scène.
10:21J n'a jamais quitté le Queens.
10:25Il a installé son studio sur Jamaica Avenue.
10:29À mon avis, c'était une mauvaise décision.
10:35J a gardé les amis qu'il s'était fait plus jeunes.
10:38C'était souvent des voleurs, voire des cambrioleurs
10:41adeptes du vol à l'arraché qui faisaient des allers-retours en prison.
10:46Un de ses amis s'appelait Ronald Tinnard.
10:48Dans le quartier, c'était un criminel qui avait toujours posé problème.
10:53Il y avait aussi Randy Allen,
10:55que je savais plus enclin à commettre des crimes que son copain Jason.
11:01N'oublions pas Big D ou Darren Jordan.
11:04Même enfant, c'était un criminel.
11:07Et Jason, lui, a été le chercher par la peau des fesses
11:11et lui a trouvé un vrai boulot.
11:15Malheureusement, il a commis une erreur.
11:19C'est triste à dire, mais...
11:23il a été trop gentil.
11:29Ce soir-là, j'ai travaillé jusque très tard.
11:33Il était 23h quand on m'a appelé.
11:35J'ai décroché.
11:37C'était un inconnu, un journaliste du Daily News.
11:41On se présente et il dit
11:43« Qu'avez-vous à dire sur la mort de Jam Masterjay ? »
11:49Pardon, c'est dur.
11:56Quand j'ai appris qu'il était mort,
11:59j'ai tout simplement fondu en larmes.
12:03Un rappeur du groupe Run DMC
12:05a été tué par balle hier soir à New York.
12:11J'en reviens pas.
12:23Les proches de la victime et la police
12:25essaient de comprendre qui aurait bien pu tuer
12:27l'un des pionniers du crime.
12:30Dans les années 90 et 2000,
12:32j'avais beaucoup d'enquêtes impliquant des artistes.
12:36Il y avait notamment celle sur le meurtre de Tupac.
12:39Je me suis chargé des rivalités
12:41entre les clans Est et Ouest,
12:43et j'ai eu l'occasion d'étudier
12:45l'histoire de l'artiste.
12:48J'ai étudié l'histoire de l'artiste
12:50et j'ai étudié l'histoire de l'artiste.
12:53J'ai étudié l'histoire de l'artiste
12:55et j'ai étudié l'histoire de l'artiste.
12:57J'ai étudié l'histoire de l'artiste
12:59et j'ai étudié l'histoire de l'artiste.
13:01J'ai étudié l'histoire de l'artiste
13:03et j'ai étudié l'histoire de l'artiste.
13:07En 2002, je venais tout juste de partir à la retraite.
13:10Puis un jour, tout le monde s'est mis à m'appeler.
13:14Ils me disaient tous que quelqu'un avait tué Jam Masterjay.
13:17Quoi ? C'est absurde !
13:19Qui a fait ça ?
13:22On m'a demandé de les aider à enquêter sur son meurtre.
13:27C'était son studio, il y a enregistré ses morceaux.
13:32Nous y voilà.
13:33Le 30 octobre 2002, Jam Master Jay a été tué ici,
13:37dans une salle de son studio d'enregistrement.
13:40Je suis arrivé après les faits.
13:42Je voulais voir la scène de crime.
13:49Le 30 octobre 2002, Jam Master Jay s'est rendu au studio comme tous les jours.
13:55Ils étaient cinq au total.
13:57Jay était assis près du canapé.
14:00Il jouait aux jeux vidéo en salle de repos avec Tony Rincon.
14:04Voici Tony Rincon.
14:07Il allait souvent en studio pour jouer avec Jay.
14:10Il y avait Randy Allen et Mike B. en cabine.
14:14Randy Allen était son ami et son associé.
14:18Ça, c'était au mariage de Randy Allen.
14:21Jason et moi étions ses témoins.
14:24Il s'est marié sur un yacht.
14:26Il y avait Lydia High qui travaillait pour JMJ Records.
14:30Pour résumer, il y avait deux personnes en cabine,
14:33deux en salle de repos et une à la réception.
14:38Quand la police est arrivée, on leur a dit que les deux assaillants
14:41qui étaient entrés avaient d'abord sonné à l'interphone.
14:47Deux hommes noirs sont entrés dans le studio.
14:50L'un d'entre eux avait un tatouage sur le cou.
14:54Ils ont débarqué alors que Jason et Tony jouaient à la console.
14:59Ils ont tiré.
15:01Jay a été touché en pleine tête et est mort sur le coup.
15:04Tony a été touché à la jambe et a survécu.
15:08Ils ne s'étaient pas introduits en douce.
15:10Leur intention n'était manifestement pas de le cambrioler.
15:13Ils voulaient le tuer.
15:15Ce n'étaient pas des gangsters.
15:17Ça n'avait ni queue ni tête.
15:19Ça ne collait pas du tout à l'image qu'on avait tous de Randy MC.
15:23Ni à celle que la plupart des gens associaient à Jam Master Jay
15:26ni de la vie qu'il menait.
15:29Randy MC avait une excellente image.
15:32Alors, le fait que Jason se fasse tuer était un vrai choc.
15:35C'était impensable que quelqu'un veuille du mal à Jam Master Jay.
15:41C'est vrai, personne n'arrivait à y croire.
15:43Aucun de ses morceaux n'insultait d'autres artistes.
15:46Il ne cherchait la bagarre avec personne.
15:49Il n'avait rien d'un agent double qui se frittait en secret.
15:53Il n'avait aucune raison d'être tué.
15:58Qui aurait pu vouloir lui faire du mal ?
16:00C'était déjà dingue de penser qu'il aurait pu être en danger tout court.
16:04Pourquoi l'avoir pris pour cible alors qu'il menait une vie sans histoire ?
16:10Tony Rincon était un des amis proches de Jam Master Jay.
16:14Personnellement, j'ai toujours trouvé que sa version des faits ne tenait pas debout.
16:19Tony Rincon dit qu'il n'a pas levé les yeux quand les assaillants sont arrivés dans la pièce.
16:24Il regardait ses pieds, apparemment.
16:28Je l'ai interrogé à deux reprises.
16:30Il m'a dit la même chose, à savoir qu'il n'avait rien vu.
16:33Il raconte que lorsqu'ils ont débarqué, il s'est détourné et on lui a tiré dans la jambe.
16:39Malheureusement, les autres témoins qui ont survécu à l'attaque étaient dans une toute autre pièce.
16:44Ils ne sont sortis que lorsque les coups de feu ont cessé et que les tireurs se sont enfuis.
16:50Quand on a la chance d'avoir quatre témoins différents,
16:54on pourrait penser que l'affaire va être résolue rapidement.
16:57Il y en a bien un qui serait en mesure d'identifier le coupable du meurtre.
17:01Le souci, c'est que les témoignages oculaires reposent sur plusieurs choses.
17:05La présence du témoin sur les lieux et son point de vue.
17:08Et en l'occurrence dans cette affaire, sur sa bonne volonté.
17:11Aucun des quatre témoins n'a voulu parler.
17:14Par chance, on a retrouvé une chemise sur la scène de crime.
17:19Si l'assaillant nous avait laissé de son ADN,
17:22ça devrait être simple de le prélever et de le mettre dans la base de données pour le comparer
17:26et le faire correspondre avec quelqu'un.
17:28Mais on n'avait pas encore cette technologie.
17:37Il faut sonner à l'interphone avant d'entrer.
17:39Une caméra permet de vous voir.
17:41Ensuite, on monte.
17:43Il paraît que la caméra a été cassée ce jour-là.
17:46Que quelqu'un m'explique, nous explique,
17:49pourquoi les caméras de surveillance étaient éteintes.
17:52Vous voulez me faire croire que personne n'a rien vu ?
17:55Rien du tout.
17:59On vous ouvre et vous montez les escaliers.
18:02À l'étage, il y a plusieurs pièces séparées.
18:05Vous voyez la réceptionniste qui vous a ouvert.
18:07Vous êtes dans le studio.
18:09Lydia High travaillait au studio à ce moment-là.
18:12Son travail était notamment d'ouvrir aux gens qui sonnaient.
18:15C'était un bâtiment sécurisé.
18:18C'était donc très probable qu'elle connaisse les assaillants.
18:21Elle leur a bien ouvert.
18:23Je trouve que ça en dit long
18:25sur tous ceux qui se trouvaient sur les lieux du meurtre.
18:28Est-ce qu'ils avaient tout prémédité avec les assaillants
18:31pour tuer Jason ?
18:37Ce qu'on a appris au cours de l'enquête,
18:39c'est que Jam Master Jay avait une arme à feu
18:42posée sur le canapé sur lequel il jouait.
18:46Je ne l'ai jamais vue avec un flingue.
18:51Ça veut dire qu'il était inquiet.
18:53Quelque chose se tramait.
18:58Et il devait certainement connaître ses assaillants.
19:01Ça devait être des gens qu'il lui en voulait,
19:04avec qui il s'était disputé peut-être des rivaux
19:06qui se seraient vengés.
19:09Ça n'a aucun sens.
19:11Je ne comprends pas comment ça s'est passé,
19:13pourquoi on lui a tiré dessus
19:15et qui aurait bien pu vouloir le tuer.
19:21Il y a l'ami de Jason, Randy Allen.
19:24C'est un des témoins.
19:26Il dit que quand il est entré dans la pièce,
19:28il a retrouvé Jason mort.
19:30Jason connaissait Randy Allen depuis qu'il était tout petit.
19:34Il me semble que le père de Jason
19:36n'a jamais beaucoup apprécié Randy.
19:39Il ne voulait pas l'avoir chez lui.
19:41Il trouvait qu'il avait une mauvaise influence.
19:46Les enquêteurs sont arrivés et m'ont demandé ce que je savais.
19:49J'ai dit qu'Allen était un associé et un ami
19:51en qui Jason avait confiance.
19:54Beaucoup étaient d'avis que Randy avait de mauvaises intentions,
19:57qu'il était intéressé.
19:59Il n'aurait fait qu'utiliser Jason
20:01pour obtenir tout et n'importe quoi.
20:03S'il s'agissait bien d'une conspiration de meurtre
20:06orchestrée par Randy Allen,
20:09il avait en effet les moyens, le mobile
20:11et l'opportunité de tuer Jam Master Jay.
20:14La sœur de Randy se trouve être Lydia High.
20:18C'est elle qui a laissé entrer les assaillants dans le studio.
20:23C'est une fratrie.
20:25Quand je l'ai su,
20:27j'ai trouvé sa louche.
20:29C'est-à-dire ?
20:31Allen était le plus suspect.
20:33À mon avis, il a manipulé tout le monde
20:35avant l'arrivée des flics.
20:38Il leur a dit quoi dire et de quelle façon.
20:40Tout pour brouiller les pistes.
20:44Il faut dire que Randy était assez suspect.
20:55Personne ne fait ça dans l'industrie musicale.
20:58C'était combien ?
21:00Un demi-million de dollars.
21:03J'ai entendu des tas de choses sur Randy.
21:05Il aurait pu faire tuer Jay pour récupérer son assurance vie
21:08et s'enrichir facilement.
21:10C'est une histoire de fou.
21:15Je n'ai jamais parlé de ce qui s'était passé
21:17à qui que ce soit en détail.
21:20Je m'appelle Randy Allen.
21:22Aux yeux du monde,
21:24je suis la pire d'Héraclure.
21:26Je suis la pire d'Héraclure.
21:41Jam Master Jay, c'était...
21:43un DJ.
21:46C'était Jason, mon pote.
21:48C'est de lui dont j'aimerais parler.
21:51On était très jeunes
21:53quand on s'est rencontrés.
21:55En gros,
21:57c'était à l'école.
21:59Et moi, j'étais...
22:01asthmatique.
22:03C'était sévère.
22:05Comme je sortais peu,
22:07je n'avais pas beaucoup d'amis
22:09et je restais chez moi.
22:11Et puis un jour, j'ai rencontré Jay.
22:13J'étais en train de faire une crise d'asthme.
22:15J'avais la respiration qui sifflait comme ça.
22:18Jay a couru pour m'aider.
22:20À partir de là,
22:22on est devenus inséparables.
22:24Après l'école,
22:26on allait chez lui
22:28et on écoutait de la musique ensemble.
22:30On faisait les 400 cons.
22:32Si on allait à l'école
22:34et que son pull était sale,
22:36il passait chez moi
22:38et je lui prêtais un des miens.
22:40S'il n'aimait pas ce que préparait sa mère,
22:42on allait manger chez moi.
22:44J'étais un peu déçu.
22:47Les années ont passé
22:49et on a formé notre premier groupe.
22:52C'était assez drôle.
22:54On avait un voisin
22:56qui s'appelait Victor Sturdivant.
22:58Son père avait un groupe de blues.
23:02C'est son père qui nous autorisait
23:04à venir jouer de la musique chez lui.
23:06Il nous a beaucoup appris.
23:08Selon lui, si on comptait devenir un vrai groupe,
23:10il fallait qu'on s'habille mieux.
23:12Quand des musiciens de blues jouent,
23:14ils sont toujours habillés avec style.
23:16Jay a commencé à porter la veste en cuir de son père.
23:18Il a aussi piqué son chapeau.
23:20On répétait toute la journée.
23:22On faisait toujours attention à nos tenues.
23:24Si on avait eu l'air débraillé,
23:26Monsieur Sturdivant nous aurait chassés.
23:30Et c'est comme ça qu'est né le groupe
23:32Run DMC.
23:36Quand Jay est devenu connu,
23:38je me suis dit,
23:40« Regardez, c'est mon pote. »
23:42Il m'invitait toujours à venir
23:44lors de ses tournées.
23:46Il m'appelait depuis l'Europe,
23:48depuis le Japon.
23:50« Salut, c'est Jay. Comment ça va ? »
23:52« Je pense à toi. »
23:54Voilà.
23:56J'ai gardé tous ses messages vocaux.
23:58« Rappelle-moi. »
24:02Il avait beau m'inviter,
24:04je ne l'accompagnais jamais.
24:06Ce n'était pas fait pour moi.
24:08Ce n'est pas mon univers.
24:10Dans notre quartier,
24:12il y avait plein de voyous.
24:14Et ce sont eux
24:16qui ont collé Jason au Basque
24:18quand il a commencé à se faire pas mal d'argent.
24:24Parmi les proches d'une star,
24:26il y a toujours un traître.
24:28Il y a toujours quelqu'un
24:30qui sera jaloux de son succès,
24:32qui estimera que ce succès lui revient de droit
24:34puisqu'il fait la même chose.
24:36Le jaloux trouvera ça injuste.
24:38C'est un entourage dangereux.
24:40Pour moi, ce sont les gens comme ça
24:42qui nuisent aux relations humaines
24:44et qui pourrissent un groupe.
24:54Il faisait beau ce jour-là.
24:56Tout allait bien.
24:58À ce stade,
25:00j'étais l'un des clients de JMJ Records.
25:02On s'entraînait tous les jours.
25:04Et ce soir-là,
25:06je suis arrivé,
25:08j'ai salué Jay.
25:10J'ai aussi salué Lydia
25:12qui était au studio avec nous.
25:14Il faut savoir que Lydia
25:16c'était la manager.
25:18Elle gérait JMJ Records.
25:20Elle ne traînait jamais en studio.
25:22Qui était là ?
25:24Eh bien, il y avait moi, Lydia,
25:26Tony et Mike B.
25:28C'est un rappeur qui écrivait pour moi.
25:30Je suis allé en régie
25:32pour écouter le morceau qu'on avait fait.
25:34Je suis arrivé dans la pièce
25:36et là...
25:42c'est le trou noir.
25:52À terre.
25:54Je me souviens du bruit,
25:56des coups de feu,
25:58des gens qui courent.
26:01C'était terrifiant.
26:03J'étais paralysé.
26:05Dites-vous bien que tout ça,
26:07ça arrive en l'espace d'un instant.
26:10J'entends ce qui se passe à côté.
26:12Ma sœur hurle.
26:14Quelqu'un s'est fait tuer.
26:16Je suis sorti.
26:18Je me tenais à côté de son cadavre.
26:22J'ai vu le sang s'écouler de sa tête.
26:26Je n'ai plus jamais été le même.
26:29Je me suis mis à courir.
26:31J'ai descendu les escaliers 4 à 4
26:33et je suis sorti du bâtiment.
26:35En face, il y a une ruelle.
26:37Et de l'autre côté de la ruelle,
26:39il y a un poste de police.
26:41Quand je suis sorti de là,
26:43mon premier réflexe a été d'aller au poste.
26:45Et quand je suis arrivé, j'étais en panique.
26:47Les policiers sont sortis
26:49et ont foncé au studio.
26:54On ne devrait pas avoir à vivre
26:56des moments aussi terribles.
26:58Certains ne s'en remettent jamais.
27:01Ils restent prisonniers du souvenir.
27:09Malheureusement, je n'ai pas vu celui
27:11qui l'a tué.
27:14Je sais que si j'avais vu qui c'était,
27:16je ne serais pas là en train de vous parler de tout ça.
27:18Je n'aurais eu aucun sang-froid.
27:20J'aurais perdu le contrôle.
27:22Personne sur cette planète ne sait qui c'était.
27:24Personne ne peut me dire
27:26avec certitude qui a tué Jason
27:28et pourquoi, à part le tueur lui-même.
27:32C'est toujours délicat
27:34quand on parle d'une légende.
27:36C'est difficile d'accepter
27:38que derrière la légende,
27:40il y ait un homme qui puisse être mort.
27:42Ça ne fait qu'agrémenter les rumeurs
27:44et les hondis.
27:46Ils m'ont interrogé
27:48à cause des rumeurs qui couraient.
27:50Tout le monde pensait
27:52que je l'avais tué.
27:58À un moment, j'ai reçu un SMS.
28:02Ça parlait d'un journaliste.
28:04Il allait sortir un article dans le journal
28:06comme quoi Jay et moi,
28:08on aurait souscrit à une assurance-vie l'un sur l'autre.
28:10Et que si l'un de nous mourait
28:12sur son lieu de travail,
28:14l'autre récolterait l'argent.
28:16La police a débarqué.
28:18Tout le monde a débarqué. J'étais choqué.
28:20C'est une blague ou quoi ?
28:22On est deux mecs noirs,
28:24pour rappel.
28:26Et on fait de la musique hip-hop.
28:30Vous croyez vraiment
28:32qu'on a pris le temps de penser aux assurances-vie ?
28:34Au cas où on se ferait mal ?
28:36On ne va jamais plus loin
28:38que l'assurance pour la voiture.
28:40Quand ils m'ont parlé
28:42de cette histoire d'assurance-vie,
28:44j'ai failli rigoler.
28:46On n'a jamais pris d'assurance-vie.
28:48On était trop jeunes
28:50pour penser à se mettre en sécurité
28:52ou à protéger nos familles.
28:54C'est du pipeau.
29:04Lydia,
29:06Randy Allen
29:08et Tony Rincon, qui jouaient alors
29:10aux jeux vidéo avec Jason,
29:12ont été rayés de la liste des suspects.
29:14Avec autant de témoins en vie,
29:16l'enquête n'aurait pas dû être
29:18si difficile à résoudre.
29:20Mais leur silence était justifié.
29:22S'ils parlaient, ils risquaient
29:24des représailles.
29:26Lydia a été profondément
29:28bouleversée.
29:30Elle avait peur.
29:38En pleine nuit,
29:40quelqu'un a appelé Lydia.
29:42Un type a demandé si c'était bien elle au téléphone.
29:44Elle a reconnu la voix de son interlocuteur
29:46et ça l'a terrorisée.
29:50Elle vivait dans la peur et l'angoisse.
29:52Elle avait peur que donner son nom
29:54la mette en danger.
29:58Elle avait peur pour sa vie.
30:02Alors, j'ai demandé à mes collègues du poste
30:04de me laisser la responsabilité de Lydia.
30:08J'ai veillé sur elle.
30:12Tous les matins, j'allais
30:14chez elle. Je restais.
30:18Je voulais qu'elle comprenne
30:20que je faisais tout mon possible pour l'aider
30:22et qu'elle pouvait me faire confiance.
30:26Plusieurs semaines plus tard,
30:28elle m'a dit quelque chose d'essentiel
30:30que je n'oublierai jamais.
30:34Elle m'a dit qui était entré dans le studio.
30:36Elle m'a donné un nom.
30:38C'est tout
30:40ce qu'on a obtenu d'elle.
30:42C'était qui ?
30:44C'était Ronald
30:46Tinnard Washington.
30:50Ronald Washington,
30:52c'est mon cousin.
30:54On a grandi
30:56ensemble. On habitait dans le même immeuble.
30:58Jason Mizell
31:00et Ronald Washington étaient amis
31:02vu qu'on avait grandi ensemble.
31:04C'était un voyou.
31:06Il est allé en prison
31:08des tas de fois.
31:10Quand on était jeunes,
31:12Tinnard faisait tout un tas de trucs
31:14qu'on ne cautionnait pas. Il restait de son côté.
31:16Il faisait
31:18des vols à l'arraché.
31:20Quand on avait 14 ou 15 ans,
31:22on traînait avec des gens de notre âge.
31:24Tinnard, lui, traînait avec des mecs
31:26de 25 ans qui sniffaient de l'héroïne
31:28ou des mecs qui prenaient de la cocaïne.
31:32Dans le quartier,
31:34c'était un criminel qui avait toujours posé problème.
31:36C'était un voleur endurci
31:38et entraîné.
31:40Seulement, il a été
31:42arrêté après le meurtre de Jason pour avoir
31:44braqué un magasin.
31:46On était dans
31:48l'impossibilité de l'interroger.
31:50Il était en prison et avait un avocat.
31:56Pendant qu'il était en prison
31:58pour une autre affaire,
32:00il a été interrogé par un journaliste.
32:02Il lui a dit qu'il avait été
32:04sur la scène de crime.
32:08Ronald Tinnard Washington lui a dit
32:10qu'il serait passé au studio.
32:12Jam Masterjay lui aurait demandé
32:14d'aller acheter des munitions.
32:16D'après ce qu'il a dit au journaliste,
32:18deux autres types se seraient rendus
32:20au studio de Jam Jerrycords.
32:22Lui est parti.
32:24Et quand il est revenu,
32:26il aurait entendu des coups de feu
32:28dans le bâtiment.
32:32Pendant que les assaillants s'enfuient.
32:36Ce jour-là, j'étais en studio
32:38et Tinnard n'est jamais venu.
32:40Son histoire me paraît assez louche.
32:44Sa version des faits ne tenait pas debout.
32:46Si on récapitule, il est parti,
32:48est revenu pile au moment de la fusillade
32:50et s'est caché
32:52jusqu'à ce que les coupables s'en aillent.
32:56Son témoignage le situait directement
32:58sur la scène de crime.
33:00Il aurait pu soit avoir tiré,
33:02soit avoir fait le guet.
33:04Mais d'une, on n'avait pas l'arme du crime.
33:06De deux, on ne pouvait que se fier,
33:08ou en l'occurrence se méfier,
33:10des témoins et de leur version des faits.
33:12Les procureurs avaient un obstacle supplémentaire,
33:14à savoir qu'il y avait
33:16beaucoup de mobiles possibles
33:18pour justifier le meurtre de Jay.
33:20Tout simplement parce que Jay
33:22était entouré de gens intéressés.
33:26Même s'ils avaient pu prouver
33:28qu'il était sur les lieux au moment du meurtre,
33:32ça aurait été loin d'être suffisant
33:34pour prouver de source sûre qu'il était coupable.
33:36Il leur fallait des preuves.
33:42Le temps passait
33:44et l'affaire n'était toujours pas résolue.
33:46Elle a pris la poussière sur l'étagère.
33:50Les gens étaient en colère contre la police.
33:52On a reproché aux enquêteurs
33:54d'avoir laissé tomber l'enquête
33:56sans considération pour la victime.
33:58Ils n'ont arrêté personne, ils n'ont rien fait.
34:00C'était une affaire classée sans suite.
34:02C'était très, très
34:04frustrant pour moi.
34:06Pourquoi on nous a laissé
34:08sans réponse ?
34:20Je dirais que je me bats contre le temps
34:22depuis le jour où Jay s'est fait tuer.
34:24Je me bats contre le temps
34:26qui passe sans que justice soit faite.
34:28Je me bats
34:32contre cet instant
34:34où j'ai vu le corps de mon meilleur ami.
34:38Je n'ai fait
34:40que regarder le temps qui passe.
34:42Jay est le seul
34:44ami que j'ai jamais eu.
34:46Il était comme un frère
34:48pour moi.
34:50Alors,
34:52j'ai attendu.
35:00Le FBI s'en est mêlé
35:02et deux enquêteurs sont venus me voir.
35:04Ils m'ont demandé si on pouvait parler de l'affaire.
35:06Ils voulaient la reprendre.
35:08Le FBI prend toujours
35:10ce genre d'enquête au sérieux,
35:12qu'importe qui est impliqué.
35:14Il travaille bien.
35:16Enfin, 18 longues années après que Jay a été tué,
35:18les enquêteurs creusent le passé
35:20comme un potentiel suspect.
35:26Je me présente ici devant vous
35:28afin de vous annoncer que les jurés
35:30ont rendu leur verdict.
35:44Honnêtement,
35:46je trouve ça fou que cette affaire
35:48ait quitté l'enceinte de New York
35:50pour atterrir entre les mains du FBI.
35:52Les fédéraux ont beaucoup plus de moyens
35:54que la police du coin.
35:56C'est une excellente chose qu'ils aient pris
35:58les choses en main.
36:00Ils se sont mis à chercher celui qui avait tué
36:02le DJ de Run-D.M.C.
36:06Dès le début, quand on a su que l'histoire
36:08d'assurance-vie était bidon,
36:10on s'est focalisé sur Ronald Tinard Washington.
36:14D'après ce qu'il avait raconté,
36:16on s'est dit que l'assurance-vie
36:18était entrée dans les studios de Jay.
36:20Ronald a accusé quelqu'un
36:22dont on n'avait pas parlé,
36:24un certain Carl Jordan Jr.
36:28Carl voulait devenir rappeur.
36:30Son père était l'un des organisateurs
36:32de tournées de Run-D.M.C.
36:36Sauf que Carl
36:38est le filleul de Jason.
36:40Jason était son parrain.
36:42Qui tuerait son parrain ?
36:44J'ai parlé avec Lydia.
36:46Dans sa première déposition,
36:48elle avait donné un indice.
36:50L'un des assaillants
36:52avait le cou tatoué.
36:54Pour moi, cette description
36:56correspondait à Carl Jordan.
36:58Il a tourné un clip
37:00dans le quartier où vivait Jay,
37:02devant la fresque murale qui lui rend hommage.
37:04C'était un Cuba très déplacé.
37:06J'ai vu ce clip,
37:08et je n'arrivais pas à croire
37:10qu'on puisse être aussi irrespectueux.
37:15On avait retrouvé une chemise
37:17sur la scène de crime.
37:21Ils ont prélevé de l'ADN
37:23et l'ont mis dans la base de données.
37:25Et là, bingo,
37:27on a une correspondance.
37:29Jay Bryant, dont les enquêteurs
37:31ont retrouvé l'ADN sur une chemise,
37:33se retrouve alors lié au meurtre de Jason.
37:40Le FBI apprend qu'entre
37:421996 et 2002,
37:44Jason participait au trafic de cocaïne
37:46dans la région de New York.
37:48Ronald a expliqué aux enquêteurs
37:50que Jason achetait de la cocaïne à crédit
37:52et la distribuait au dealer
37:54qui se chargeait de la vendre.
37:56Puis, en juillet 2002,
37:58il aurait acheté
38:00pas moins de 10 kilos de cocaïne
38:02à un fournisseur du Midwest.
38:04Là-bas, c'était Ronald Washington
38:06qui se chargeait de distribuer la drogue
38:08au dealer.
38:10Jason l'a évincé.
38:12C'est ce qui l'a poussé à tuer
38:14Jam Masterjay.
38:16Selon les enquêteurs,
38:18Carl Jordan avait menacé
38:20l'un des témoins de la scène de crime
38:22assez pour le dissuader de révéler
38:24quoi que ce soit aux forces de l'ordre.
38:28Quand est-ce que vous avez commencé
38:30à soupçonner Jason?
38:32Vous vous doutiez qu'il n'était pas
38:34qu'un producteur de musique,
38:36mais un dealer?
38:38Pas du tout.
38:44Je me revois lui poser des questions.
38:46Je lui ai demandé s'il connaissait
38:48des gens qui faisaient ce genre de trucs.
38:52Il m'a répondu qu'il avait des potes
38:54qui faisaient ça à Houston ou dans le Queens,
38:56qu'importe.
38:58Mais que lui le fasse?
39:00Je ne l'ai pas un seul instant
39:02imaginé être capable de sauter dans sa voiture,
39:04voir des trafiquants,
39:06se promener avec plusieurs kilos
39:08de drogue dans le coffre
39:10et jouer au livreur.
39:12Jamais de la vie je l'aurais soupçonné
39:14de faire ça.
39:16Jason n'était pas de ce genre-là.
39:18Tout le monde devrait dire non au crack
39:20et à la drogue en général.
39:22On s'en fiche si ton pote en prend
39:24ou si ça te donne l'air cool.
39:26Chez Run DMC, on dit non au crack.
39:28Personne n'arrivait à y croire.
39:30Les gens avaient peur
39:32que ça prenne le pas
39:34sur sa communauté et sur l'héritage
39:36formidable qu'il laissait derrière lui.
39:52C'est trop bizarre.
39:54C'est complètement absurde.
40:00Le plus horrible, c'est
40:04les gens qui sont impliqués.
40:06Ce sont des personnes
40:08qui viennent de mon quartier d'enfance.
40:10C'est ça que j'ai
40:12le plus de mal à accepter.
40:14On a grandi ensemble.
40:16On se connaissait.
40:18Il y a plein de stars
40:20qui viennent d'Hollis,
40:22mais il n'y en a qu'une qui a eu un impact monstre
40:24et dont les actions ont contribué à une meilleure société,
40:26et c'est Jason.
40:28Je sais qu'un jour,
40:30Jay a forcément veillé sur leur famille.
40:32Je sais qu'un jour,
40:34Jay a tendu la main à ses bourreaux.
40:36Vous voulez me faire croire
40:38que plusieurs de nos amis sont entrés dans son studio
40:40et l'ont tué ? C'est impossible.
40:44Je refuse de croire que les gars
40:46avec qui j'ai grandi,
40:48avec qui j'ai partagé une pizza et acheté des bonbons,
40:50que j'ai côtoyés à l'école toutes ces années,
40:52soient ceux qui l'aient tué.
40:56Je n'ai pas les mots
40:58pour exprimer à quel point je suis heureux
41:00que la suite soit peut-être résolue
41:02après tout ce temps.
41:04C'est vrai.
41:06Je suis...
41:08soulagé.
41:10Je suis content que la roue est enfin tournée.
41:12Certains des coupables du meurtre
41:14vont payer pour avoir assassiné Jay.
41:16Vous n'avez pas l'air convaincu
41:18que justice sera rendue lors du procès.
41:26Ça vous embête si on coupe le micro ?
41:30Non.
41:42Je dirais ceci devant la caméra, d'accord ?
41:44Voilà le topo.
41:46C'est une excellente chose
41:48qu'on ait chopé des suspects
41:50et qu'ils passent devant le tribunal.
41:52Mais il y a un truc qui me tracasse.
41:54À mon humble avis,
41:56il y a d'autres coupables
41:58qui vont finir par les démasquer.
42:02Quand j'ai appris qu'il y avait été accusé
42:04du meurtre de Jason,
42:06j'ai été surpris.
42:08Ce sont vraiment eux ?
42:10Je me le suis demandé.
42:12Pour moi,
42:14personne de notre quartier
42:16n'aurait pu tuer Jason.
42:18Je n'aime pas faire des théories sur l'affaire.
42:22Ça me fait souffrir.
42:26Je préfère me rappeler de son sourire,
42:28de tout ce qu'on a pu faire ensemble
42:30et de l'impact qu'il a eu sur notre communauté.
42:34C'est ça dont je viens me souvenir.
42:36J'ai toujours cette photo devant moi.
42:40C'est un bon souvenir que j'ai de son visage.
42:43Je ne veux pas qu'on se souvienne plus de son humour,
42:45de son sort,
42:47de sa vie.
42:49Je ne veux pas qu'on se souvienne plus de sa vie.
42:52Je ne veux pas qu'on se souvienne plus de son humour.
42:54J'ai toujours cette photo devant moi.
42:56C'est un bon souvenir que j'ai de son visage.
43:12de son meurtre et de son tueur que de tout ce qu'il a accompli.
43:15Je veux que Jason soit connu pour ce qu'il était,
43:18un ami loyal, un bon père, un homme généreux,
43:21un pionnier du hip-hop.
43:23Lors de l'enterrement, Run a fait un éloge funèbre.
43:27Il a prononcé son discours devant tout le monde depuis l'hôtel.
43:31Il a annoncé la séparation de Run-D.M.C.
43:34On ne peut pas continuer pas sans Jay.
43:39Jay était le lien.
43:41C'était celui qui les unissait tous.

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