• il y a 5 mois
Des femmes sont violées, des couples sont assassinés et sur les murs, tracés en lettres de sang, des symboles occultes.
Transcription
00:00Richard était intéressé par le sang, la mort, le meurtre.
00:06Des choses qui émergent du diable.
00:10Tant qu'il vous avait dans sa ligne de mire, vous aviez très peu de chances de survivre.
00:15Juste à le regarder, j'enlavais la chair de poule.
00:19Une des choses qui était toujours présente était la dimension occulte.
00:23Qui pourrait bien être cette créature démoniaque qui terrorisait toute la Californie?
00:28Au sous-sol de leur immeuble, Mélange, 9 ans, et son petit frère de 8 ans,
00:49sont à la recherche d'un billet de 1 dollar que le jeune garçon a égaré.
00:53Au bout d'un moment, le garçon remonte à l'étage laissant sa soeur chercher seule.
01:1330 minutes plus tard, le frère de May retourne au sous-sol pour rejoindre sa soeur.
01:23Horrifié, il y découvre pendu son corps dénudé, portant d'atroces marques de violence.
01:3025 ans plus tard, en 2009, grâce à son ADN, le meurtrier sadique de la jeune Mélange sera enfin identifié.
01:38Richard Ramirez
01:43Richard est le cadet d'une famille de cinq enfants.
01:47Pour sa mère Mercedes, enceinte de lui, ce fut une grossesse pénible, difficile.
01:53La mère de Richard Ramirez travaillait dans une tannerie lorsqu'elle était enceinte de lui.
01:59On utilisait beaucoup de produits chimiques dans cette entreprise
02:02et ça aurait facilement pu affecter Richard Ramirez alors qu'il n'était qu'un fœtus.
02:08Au cours de l'accouchement, elle l'a pratiquement perdu.
02:12Elle a beaucoup saigné et prié le Seigneur de sauver son enfant.
02:16Qui sait si c'était Dieu ou le diable qui a été responsable de sa venue au monde.
02:22Durant son enfance, Richard Ramirez était un très gentil garçon.
02:28Mais quelques événements se sont produits et l'ont mené sur une route plus obscure.
02:35Contrairement à ses frères, Richard est assez bon élève à l'école.
02:39Richard voulait être un joueur de football étoile.
02:42Il adorait jouer au football, mais à cause de son épilepsie,
02:46l'instructeur avait dû le retirer de l'équipe et cela l'avait vraiment blessé et attristé.
02:52C'est à ce moment qu'il a commencé à se replier sur lui-même et à devenir violent.
02:57À la maison, Richard est à la fois témoin et victime de la violence de son père Julian.
03:03Son père était d'origine mexicaine et avait été officier de police au Mexique.
03:10Il était venu au Texas et avait trouvé du travail pour une compagnie de chemin de fer.
03:16Mais c'était un homme très abusif.
03:19Son père était alcoolique et c'était un homme franchement horrible.
03:24Cet homme n'hésitait pas à corriger sévèrement ses fils,
03:27lesquels manifestaient tous une tendance à la délinquance.
03:31Un jour, le frère de Richard, Ruben, se fait arrêter par la police pour le vol d'une voiture.
03:37De retour à la maison, Julian perd le contrôle et bat sans pitié l'adolescent.
03:42Pendant ce temps, Mercedes, une fervente catholique,
03:46prie Dieu pour que son fils Ruben retrouve le droit chemin.
03:52Sous le règne de la terreur de leur père colérique,
03:55Richard, sensible, est affecté par la souffrance de son frère.
04:00Encore enfant, à l'heure âgée de 10 ou 12 ans,
04:03il a commencé à fréquenter de près son cousin nommé Mike.
04:07Au fil de son adolescence, le jeune Richard deviendra un adepte des drogues
04:12et pour financer ses besoins, il apprendra l'art du cambriolage auprès de son cousin Mike,
04:17un héros de la guerre du Vietnam.
04:19Son cousin lui apprendra également le maniement des armes
04:22et l'art de se déplacer dans la nuit sans être vu.
04:25Son cousin était un véritable sadique.
04:29Au Vietnam, il avait pris des photos polaroïdes de femmes qu'il avait violées,
04:33brutalisées, voire décapitées.
04:36Il gardait ces photos dans un carton de chaussures
04:39et de temps à autre, il les montrait à Richard, qui était encore un jeune enfant impressionnable.
04:44Mike n'avait pas reçu de soutien psychologique au retour de la guerre.
04:48Il avait été entraîné à tuer, y trouvant même un plaisir sadique.
04:53Pour Richard, Mike est comme un dieu.
04:56Il écoute avec beaucoup de fascination ses histoires de viols et de meurtres.
05:01Richard arrivait à l'âge où il commençait à éprouver des pulsions sexuelles
05:06et se sentait très confus face à ces images.
05:10D'un côté, elle montrait des femmes nues qui avaient certes un côté sexy,
05:15mais dans un contexte extrêmement violent.
05:20Et je crois que c'est ce qui a marqué le début d'une connexion dans sa tête
05:24qui l'a fait dévier.
05:28Richard sait que ce qu'il éprouve n'est pas bien.
05:31Il est clair que ni l'Église ni Jésus ne pouvaient plus l'aider
05:34à cesser de ressentir cette excitation incontrôlable.
05:38Ils se mettent à croire que Satan, lui, approuverait sans doute les pensées et sensations qu'il habite.
05:44Quand son père hurlait après sa mère et l'abattait,
05:49plutôt que de rester à la maison, il allait dormir dans un cimetière.
05:54Bien que les monstres dans les films d'horreur lui fassent peur,
05:57le cimetière représentait au contraire un refuge.
06:00Il y dormait profondément et paisiblement,
06:03sachant que lorsqu'il serait de retour à la maison le lendemain matin,
06:06son détestable père serait déjà parti au travail.
06:09J'ai l'impression qu'il y a quelque chose de pratiquement symbolique
06:13dans le fait que Richard, le gentil garçon, se rende dans un cimetière pour s'endormir
06:19et se réveille transformé en Richard le sataniste.
06:24Le 4 mai 1973, en après-midi,
06:27Richard passe un bon moment avec son cousin Mike.
06:30Ce dernier surveille ses enfants pendant l'absence de sa femme.
06:43Richard ne comprenant pas ce que son cousin veut dire, il n'en fait pas de cas.
06:56Jessie, la femme de Mike, revient à la maison.
06:59Elle se met aussitôt à réprimander son mari pour des questions d'argent
07:02en lui reprochant de n'être qu'un fainéant.
07:06Mike n'était pas en fait paresseux,
07:08mais il n'était pas encore prêt à gérer le stress d'un travail.
07:13Exaspéré par les plaintes incessantes de sa femme,
07:16Mike pointe son arme dans sa direction.
07:25Sans hésiter, il lui tire au visage à bout portant.
07:30Mike interdit à Richard de parler de cet événement à qui que ce soit.
07:34Il ne voulait pas que Richard soit impliqué dans cette histoire.
07:37Sous le choc, le jeune garçon quitte le domicile de son cousin.
07:41Cet événement dramatique marquera profondément la psychologie du jeune adolescent.
07:48Le cousin n'a jamais été reconnu coupable.
07:51Et quand je couvrais le procès, à l'époque,
07:55j'interviewais des gens, des psychiatres et des psychologues
07:59qui m'ont parlé de l'effet qu'un tel geste
08:03pourrait avoir sur quelqu'un.
08:07La personne qui avait commis le crime devant l'enfant
08:10était pratiquement en état d'extase.
08:13C'est du moins ce qu'aurait dit Ramirez au policier.
08:16Et il a ajouté que cela l'avait excité.
08:20On m'a alors dit qu'il n'était pas inhabituel que quelqu'un
08:23en arrive alors à commettre des crimes tout aussi violents.
08:28En 1978, à l'âge de 18 ans,
08:31Richard décide de quitter El Paso pour partir vers la Californie
08:34sans en informer personne.
08:37Richard Ramirez entend parler d'une église de Satan
08:40qui serait établie à San Francisco.
08:43Il décide donc d'aller y jeter un coup d'œil.
08:46Il y rencontre Anton LaVey, le grand prêtre de l'église de Satan.
08:50Richard participe à l'une des cérémonies d'Anton LaVey.
08:57Pour les personnes qui sont sataniques,
09:00ce sont des gens qui vont adhérer à une culture
09:03où Satan va remplacer, prendre la place de Dieu.
09:07Et les valeurs sont un peu inversées par rapport aux religions habituelles.
09:12Ce sont des gens qui vont prôner le mal
09:14et des gens qui vont invoquer les forces du mal.
09:18La version qu'a Anton de Satan n'est pas la même que celle qu'en a Richard.
09:23Cette église de Satan était plutôt associée
09:26à celle d'une version miltonienne du personnage de Satan.
09:29Un Satan qui est un fier rebelle,
09:32une sorte d'audacieux délinquant.
09:34Richard, lui, était plutôt intéressé par le sang, la mort, le meurtre.
09:39Il visait à provoquer le plus de méchanceté, de dommage et de souffrance possible.
09:44Ce n'était pas du tout la nature de l'église d'Anton.
09:47Ce n'est pas nécessairement parce qu'on est sataniste
09:50ou qu'on prône le satanisme qu'on va devenir un délinquant
09:54et encore moins un tueur en Syrie.
09:56Par contre, un tueur en Syrie va se retrouver dans ces valeurs-là.
09:59Ça, c'est sûr.
10:00Pendant cette cérémonie, Richard sent une main froide sur son épaule.
10:04Il sent la présence de Satan.
10:06Il est venu pour lui.
10:07Désormais, Richard Ramirez n'est plus qu'un simple petit voleur
10:11et vendeur de marijuana d'El Paso.
10:13Il devient Richard Ramirez, le diabolique rôdeur de la nuit.
10:20Ayant eu une enfance difficile marquée par la violence,
10:23Richard Ramirez développe peu à peu un intérêt pour l'occulte.
10:27Il ne se retrouve que dans les valeurs du satanisme.
10:30Il emprunte une voix sombre et inquiétante
10:32qui le mène vers la délinquance et la drogue.
10:36Par une chaude soirée du mois de juin,
10:38Richard, entièrement vêtu de noir, s'injecte une dose de cocaïne.
10:49Il démarre une voiture volée et se met à rouler dans les rues de LA
10:53tout en écoutant de la musique rêvée métal.
10:58Ramirez arrive à combler ses besoins financiers
11:01en cambriolant des résidences.
11:05Richard Ramirez se déplace la nuit
11:08et choisit instinctivement un appartement ou une maison.
11:13Il aperçoit un immeuble, s'approche
11:16et choisit une fenêtre qu'il peut ouvrir en retirant la moustiquaire.
11:22En cette nuit de canicule, certaines résidences ont des fenêtres ouvertes.
11:26Richard tente d'enlever la moustiquaire,
11:28mais comme il fait très chaud, son gant lui rend la tâche difficile.
11:32Il décide donc de le retirer.
11:38Après avoir soigneusement enlevé la moustiquaire,
11:41il la dépose dans l'appartement pour ensuite se hisser à l'intérieur.
11:48Rapidement, il constate la pauvreté des lieux.
11:51Cela le rend furieux, une émotion qu'il a de la difficulté à contrôler.
11:55Sur la pointe des pieds, il se dirige vers la chambre de Jenny Vinko, 79 ans.
12:01Il aperçoit une femme de 79 ans couchée sur son lit.
12:05Il commence à fouiller pour identifier ce qu'il pourrait voler,
12:09mais il ne trouve à peu près rien.
12:11C'est une femme de 79 ans qui a très peu de revenus.
12:16Cela le rend furieux, et comme il s'est injecté de la coke,
12:20il est très agressif, extrêmement mécontent.
12:23Il s'approche de la femme qui dort profondément.
12:26Il la fixe, immobile.
12:29La rage et la haine montent en lui.
12:31Il sort son couteau de chasse, excité à l'idée de ce qu'il s'apprête à faire.
12:42Il la poignarde à plusieurs reprises, si violemment qu'il la décapite presque.
12:48Et cette nuit-là sera la dernière où Richard Ramirez
12:51s'injectera de la drogue avant de partir en mission pour tuer.
12:56Il réalise alors que pour lui, la vraie drogue, c'est le meurtre, le sang.
13:02Et il se dit que plus il tuera de sang froid, plus Satan le protégera.
13:08Le lendemain, les policiers du département de police de Los Angeles
13:12ne trouvent sur la scène de crime aucune piste probante.
13:16Ils ne comprennent pas le motif.
13:18Elle n'est pas riche.
13:19Pourquoi quelqu'un voudrait-il s'en prendre à elle d'une manière aussi vicieuse,
13:23alors qu'il n'y a rien à dérober ?
13:25Le seul indice qui permet de pointer vers un intrus
13:28est une empreinte digitale sur la moustiquaire de la fenêtre
13:31qu'ils sont en mesure de relever,
13:33mais qu'ils sont pour le moment incapables de relier à qui que ce soit.
13:37Faute d'indice complémentaire,
13:39le dossier se retrouve rapidement sur le dessus de la pile des cas non résolus.
13:44Environ neuf mois après le meurtre de Jenny Vinco,
13:47Ramérez se procure un pistolet de calibre 22.
13:50En soirée, le rôdeur part à la chasse.
13:53À la hauteur du quartier Rosemead,
13:55il se lance à la poursuite d'une jolie fille au volant d'une Chevrolet modèle sport.
14:03À bord de sa voiture, Maria Hernandez, 20 ans,
14:07ne se rend pas compte qu'elle est suivie.
14:17C'est la première fois qu'elle voit un homme vêtu de noir.
14:40Alors qu'elle s'apprête à rentrer chez elle,
14:42Maria est alertée par un bruit inusité.
14:46Tout ce qu'elle voit, c'est un pistolet braqué sur elle.
14:49Elle lève les mains, tenant toujours ses clés dans une main.
14:53La minuterie de la porte commande l'extinction de la lumière, noire totale.
14:59Le coup de feu part.
15:03Incroyablement, par un quelconque miracle, la balle ricoche sur ses clés.
15:08Tombée au sol, Maria demeure immobile, comme si elle avait été touchée mortellement.
15:14L'agresseur, Richard Ramirez, entre alors dans l'appartement.
15:19Secouée, la main ensanglantée, Maria met quelques secondes à reprendre ses esprits,
15:24puis commande l'ouverture de la porte de garage et se précipite dans la rue.
15:30Sa colocataire, Dale, qui a entendu le coup de feu dehors, tente de se cacher.
15:36Elle s'accroupit simplement et reste baissée.
15:39Il repère rapidement la femme qui s'est cachée derrière le comptoir.
15:44Il sait qu'elle finira par se relever. Il pointe son pistolet dans le vide et attend.
15:49En silence, il ralentit sa respiration afin de mieux piéger sa proie.
15:54Comme elle n'entend plus rien depuis quelques minutes,
15:57elle relève tout doucement la tête au-dessus du comptoir.
16:08Ce fut à la fois une nuit miraculeuse et une nuit horrible pour deux femmes différentes qui vivaient ensemble.
16:23Quand je pense à Richard Ramirez, je pense à une personne incroyablement diabolique.
16:28Et juste à le regarder, j'en ai la chair de poule.
16:34Tous les meurtriers ne sont pas comme ça,
16:36mais lui vous fait sentir qu'il y a quelque chose de vraiment très, très mauvais en lui.
16:41La personnalité de M. Ramirez, elle est particulière, heureusement rare.
16:46On a un individu qui est à la fois antisocial, qui présente des caractéristiques psychopathiques,
16:52mais aussi nettement une perversion, soit le sadisme.
16:56À travers son histoire, on voit comment cet individu-là aimait faire souffrir les gens
17:01et se nourrissait de la peur qu'il pouvait générer et de la souffrance.
17:06Donc, le sadisme, c'est une perversion qu'on retrouve heureusement rarement chez les individus,
17:11mais qu'on retrouve de façon extrêmement intense chez M. Ramirez.
17:20Cette nuit-là, Richard Ramirez n'avait pas eu suffisamment de sang pour se satisfaire
17:26ou pour satisfaire Satan, qui, il le croyait, était là pour le protéger.
17:34Sur un grand boulevard du quartier Monterrey Park, Ramirez suit la voiture de Veronica Yu,
17:40une jeune femme de 30 ans d'origine taïwanaise.
17:44Tout en conduisant, elle réalise qu'il y a quelqu'un derrière elle et ça l'embête.
17:50Elle se range donc sur le côté en se disant que cette personne ne la suit peut-être pas
17:54et qu'il va simplement passer son chemin. Mais il se range et s'arrête.
18:02Ramirez s'approche de la voiture.
18:15Soudainement, Richard prend la main, attrape l'épaule de Veronica
18:18et essaie de l'extirper de la voiture par la fenêtre ouverte.
18:22Il contourne la voiture et ouvre la porte du passager.
18:29Une fois qu'il est entré, elle voit qu'il a une arme.
18:35Il la tire dans le bras, mais elle arrive quand même à sortir.
18:39Et il la touche alors dans le dos.
18:42Elle tombe et même si elle a perdu ses chaussures, elle tente de fuir mais succombe à ses blessures.
18:52Craignant d'avoir peut-être été vu, il se dirige vers sa voiture, admirant une dernière fois son œuvre.
18:59Il prendra l'autobus vers L.A., s'imaginant être un soldat de Satan revenant de la guerre.
19:05Monsieur Ramirez n'a pas beaucoup de modèles pour se reconnaître.
19:08C'est clair qu'il y a quelque part, il le sait, qu'il aime la violence, qu'il aime ce que la violence va apporter.
19:14Donc, il n'y a pas beaucoup de modèles auxquels on peut se rattacher quand on est comme ça.
19:18Ces gens-là vont trouver une explication à la façon dont ils sont par le fait qu'ils peuvent être possédés du démon
19:24ou qu'ils ont des caractéristiques qu'on retrouve dans les descriptions de Satan ou du démon.
19:34À bord de véhicules volés, Richard Ramirez, en quête d'aventure nocturne sanglante,
19:40traque, assassine et dérobe sans remords les pauvres âmes qui ont le malheur de croiser son chemin.
19:46Croyant bénéficier de la protection ultime de Satan, il se sent invincible.
19:53Richard Ramirez était un brigand qui savait ce qu'il faisait.
19:57Il prenait soin de ne laisser aucune empreinte digitale, de ne pas être vu, et s'il était vu, de ne laisser aucun témoin vivant.
20:05Il était donc très méticuleux pour éviter de se faire prendre, mais il a commis quelques petites erreurs en cours de route.
20:11À l'occasion, il lui est arrivé de laisser des témoins, soit qu'il souhaitait qu'ils survivent ou qu'ils aient eu de la chance.
20:19Certaines personnes l'ont donc vu et ont pu le décrire aux spécialistes de la police qui ont pu élaborer des portraits robots.
20:29Suite à l'autopsie de De Lo Casacchi, le détective Gil Cario reçoit une copie du portrait robot qui a été fait à partir du témoignage de Maria Hernandez.
20:41Quand les inspecteurs Galindo et Cario se rencontrent dans un poste de East LA, ils ont tous deux une série de cas très lourds en tête.
20:53L'un d'eux concerne un suspect qui a kidnappé et violé trois jeunes filles dans la région de Montebello.
21:01Tous deux décident de comparer les portraits robots qu'on avait fait de leurs suspects respectifs.
21:11En les posant côte à côte, ils réalisent « waouh, c'est le même type ».
21:18Et à ce moment, un long frisson leur est remonté le long du dos.
21:22Plus tard le même jour, en lisant les rapports des policiers qui parviennent à son bureau,
21:26Cario prend connaissance des circonstances du meurtre de Véronique Ayou survenue la veille en Ontario Park,
21:32une juridiction qui n'est pas sous l'autorité du bureau du shérif.
21:37Quelques heures plus tard, il apprendra que les deux balles retirées du corps de Véronique Ayou sont du même calibre que celles ayant tué Dale Okazaki.
21:48Cario demande l'avis du détective Frank Salerno, qui avait mené l'enquête sur l'affaire de l'étrangleur de Hillside.
21:56Le cas de M. Ramirez illustre bien comment l'intelligence peut jouer chez un criminel.
22:01C'était quelqu'un qui manifestement avait une assez bonne intelligence,
22:04donc ça lui a permis de faire plusieurs crimes sans être attrapé,
22:08ce qui lui permettait même d'être un peu effronté et même de jouer avec les policiers.
22:15Le lundi matin, Frank Salerno se rend au bureau de Cario pour lui parler des rapports du week-end.
22:21Ses collègues avaient été appelés le samedi matin dans le quartier Witcher
22:25pour enquêter sur le cambriolage et le double meurtre des époux Maxime et Vincent Zazara
22:30tués par des projectiles de calibre 22.
22:34Après avoir conversé avec leurs collègues,
22:36ils apprennent qu'on a retrouvé des empreintes des chaussures du tueur,
22:39sous la fenêtre par laquelle il s'est introduit,
22:42des souliers de sport de marque Avia, de la pointure 11,5.
22:46Avant d'être tué, Maxime a été violé, et fait encore plus macabre,
22:51le meurtrier est parti avec ses yeux.
22:54Mais pourquoi conserver des yeux ?
22:56Pour les enquêteurs, ce tueur est un monstre.
23:00Comme le fil conducteur de tous ces crimes sont les empreintes de chaussures laissées par l'agresseur,
23:05Cario et Salerno émettent l'hypothèse qu'ils ont affaire à un seul et même homme.
23:10Si tel est le cas, ils sont conscients d'avoir affaire avec un tueur hyperactif,
23:15dont le profil échappe à tout ce qu'ils connaissent jusqu'à maintenant,
23:18en matière de tueurs en série.
23:21Celui-ci ne semble pas choisir ses cibles en fonction de critères fondés sur le sexe, l'âge ou la fortune.
23:26Les victimes sont des hommes et des femmes, riches ou pauvres, peu importe l'âge et la nationalité.
23:33En somme, ils ont affaire à un dangereux prédateur susceptible de s'en prendre à n'importe qui.
23:39Le lundi 8 juillet 1985, on rapporte des nouvelles intéressantes.
23:44Le modèle de chaussure Avia Aerobic a été fabriqué en 1354 exemplaires.
23:50De ces 677 paires de chaussures, seules 6 paires ont été achetées par des boutiques de la côte ouest,
23:56et de ces 6 paires, une seule est de taille 11,5.
24:01Ils ont la confirmation qu'il s'agit bien d'un seul tueur.
24:06Suite à cette série d'agressions, les médias comprennent eux aussi que Los Angeles est la proie d'un tueur en série.
24:13Les ventes d'armes à feu et de systèmes anti-vol grimpent en flèche dans toute la région.
24:19Dans la nuit du 20 juillet 1985, Ramirez roule à bord d'une Toyota qu'il a pu voler facilement grâce à son passe-partout.
24:27Il s'éloigne de Glendale, où il vient de cambrioler et assassiner un couple de retraités, Maxon et Layla Nading.
24:36Layla et Maxon dorment lorsqu'ils sont attaqués par un intrus armé d'une machette et d'un couteau.
24:45Comme la machette n'est pas assez aiguisée pour faire les dommages qu'il voulait infliger à ces pauvres gens,
24:52il abandonne sa machette et les tue avec un pistolet.
24:57Mais ce n'est pas suffisant pour cette nuit. Richard Ramirez repart à la recherche d'une autre famille.
25:06Avec Richard Ramirez, c'est comme jouer à la roulette pour deviner où il va aboutir.
25:11Cette nuit-là, il va aboutir à Sun Valley et pénétrer dans la maison de Tina Rong et Somkid Covenant.
25:23Ramirez entre furtivement par la porte qui donne sur la cour.
25:34Comme Somkid a le sommeil léger, la présence du rôdeur la réveille.
25:39Ramirez court vers la femme et met sa main sur sa bouche.
25:43Richard lui demande de ne faire aucun bruit, sinon il la tue.
25:48Richard laisse Somkid terrorisé pour aller voir dans la chambre du jeune garçon de 8 ans et de la fillette de 2 ans.
25:54Puis, il se rend dans la chambre des maîtres.
25:57Il tire sur le mari, presque à bout portant, avec un pistolet de calibre 25.
26:02Il revient ensuite vers Somkid, à qui il réserve un sort horrible.
26:14Richard Ramirez la viole, puis il lui demande les objets de valeur.
26:19Où sont tes biens? Où sont tes bijoux?
26:23Elle lui donne tout ce qu'ils possèdent, mais il ne semble pas satisfait.
26:27À ce moment, il lui dit, jure sur Satan, tu dois jurer sur Satan que tu me dis la vérité.
26:33Tu n'oserais jamais jurer sur Satan et me mentir sur l'endroit où tu caches tes biens.
26:38Et elle a trouvé cela tellement étrange et inhabituel d'avoir à jurer sur Satan,
26:43alors qu'habituellement on demande simplement de jurer sur Dieu.
26:47Cela l'avait vraiment frappé.
26:49Il avait également laissé une empreinte de chaussure Avia à l'extérieur de la maison,
26:53ce qui constituait un indice important.
26:56Tous les éléments qui constituent la signature criminelle du rôdeur sont là.
27:01Le meurtre, perpétré avec un pistolet, le viol, le cambriolage,
27:06les traces de chaussure Avia qui s'avèrent être une piste importante à suivre pour les détectives.
27:11Le précieux témoignage de Somkid permettra de tracer un nouveau portrait robot du tueur plus détaillé et plus précis.
27:18Lorsqu'elle l'a décrit aux enquêteurs,
27:20elle a insisté sur son odeur abominable et sur ses vêtements noirs.
27:24Pour elle, il avait davantage l'aspect d'un démon que d'un humain.
27:28Ce nouveau portrait robot va, quelques heures plus tard,
27:31être publié dans tous les journaux de Californie
27:34et posé bien en vue sur tous les tableaux de bord des voitures de patrouille de la police.
27:39Ici, dans le cas de monsieur Amiraz, c'est comme si la presse avait récupéré ce cas-là
27:44pour vendre le plus de copies possible.
27:46Il y a beaucoup de médias qui l'ont récupéré et quand on suit l'histoire,
27:50même la mairesse de San Francisco aurait récupéré l'histoire à des fins politiques
27:55pour démontrer qu'elle rajoutait au montant de la prime si monsieur Amiraz pouvait être attrapé.
28:02Dianne Feinstein, alors mairesse de San Francisco,
28:06se présente devant les caméras de télévision avec un moulage de chaussures
28:10et des bijoux volés et annonce « Si quelqu'un reconnaît ces objets, s'il vous plaît, contactez-nous ».
28:16Quand les inspecteurs chargés de l'enquête ont vu ces images,
28:20ils se sont exclamés « Non, non, elle n'a pas fait ça ».
28:24Quand le suspect a pris connaissance de cet appel,
28:27il s'est rendu au milieu du Golden Gate Bridge
28:30et a jeté dans la baie ses chaussures et les quelques bijoux qu'il possédait.
28:34Et les inspecteurs se sont rendus au milieu du Golden Gate Bridge
28:37et a jeté dans la baie ses chaussures et les quelques bijoux qu'il possédait.
28:40Et les inspecteurs qui attendaient désespérément que cette empreinte de chaussures se manifeste à nouveau
28:45ont été simplement renversés.
28:47Ils ont pratiquement dû reprendre leur enquête à zéro.
28:56Richard Amiraz, alias « Le rôdeur de la nuit », continue de frapper.
29:01Suite au meurtre de Chen Yawang et du viol de Somkit Kovanant,
29:06de nouveaux éléments aideront les corps policiers dans leur enquête.
29:13Le 25 août 1985, conscient que la méfiance à son égard devient palpable à San Francisco,
29:20Ramirez décide de retourner à L.A.
29:23où prudemment il évite le centre-ville pour s'installer plutôt dans Chinatown, le quartier chinois.
29:28Le même soir, il vole une Toyota de couleur orange, puis emprunte l'autoroute en direction sud.
29:34Ce que le rôdeur ignore, c'est que la voiture appartient à Bill Gregory,
29:39un membre actif de la Christian Vineyard Fellowship Church.
29:43Sur la banquette arrière du véhicule, les cartons contenant des dépliants religieux
29:48ainsi que deux exemplaires de la Bible pourront-ils mettre en échec la protection satanique
29:53dont Ramirez avait su bénéficier jusqu'ici ?
29:55Ayant repéré un quartier tranquille, Ramirez éteint les phares de la voiture
30:00et roule très lentement à la recherche d'une cible.
30:03Le rôdeur ne remarque pas que son manège attire l'attention de James Romero,
30:08un jeune garçon de 13 ans affairé à réparer le moteur de son scooter.
30:12La pièce majeure du casse-tête tombe en place lorsqu'un jeune adolescent
30:17remarque un type à l'allure étrange au volant d'une Toyota orange.
30:21Un type vraiment bizarre aux yeux du jeune homme.
30:29Moins d'une heure plus tard, sans savoir que Ramirez vient d'agresser Bill Carnes, 29 ans,
30:35et qu'il a violé sa compagne Carol Carnes, 27 ans,
30:39le jeune James Romero revoit la Toyota orange et son inquiétant conducteur.
30:44Il prend en note le numéro de la plaque, et même s'il ne réussit à noter que trois chiffres,
30:50on retrouve quand même la voiture.
30:53Et quand on la retrouve, les enquêteurs se disent « ça pourrait bien être le type que nous cherchons ».
30:58Le 29 août, l'équipe de Salerno et Carillo apprend que la Toyota orange rapportée volée a été retrouvée
31:05et que trois des numéros de la plaque correspondent à ceux relevés par James Romero.
31:09Ils ont passé la voiture au peigne fin pour y retrouver des empreintes.
31:14Mais rien nulle part jusqu'à ce qu'ils regardent à l'arrière du rétroviseur intérieur de la voiture.
31:19Pas sur le devant, à l'arrière.
31:22Apparemment, leur odeur de la nuit avait appris à essuyer soigneusement
31:26toutes les traces d'empreintes qu'il aurait pu laisser.
31:29Sur le volant, les fenêtres, même le miroir sur le rétroviseur.
31:33Mais pas l'endos.
31:34Il avait donc laissé des empreintes que l'on fait analyser.
31:37Et quand le rapport revient, on se rend compte qu'on a affaire à un type
31:41qui n'a commis que quelques crimes très mineurs.
31:44Un vol de voiture, je crois.
31:46Mais un crime vraiment mineur.
31:48Aucune accusation de nature violente à son dossier.
31:51Rien du genre.
31:53Mais ils ont un nom.
31:55Richard Ramirez.
31:57Salerno et Carillo ont peine à croire que ce petit criminel sans envergure
32:00puisse être le redoutable tueur qu'ils pourchassent depuis cinq mois.
32:04Pourtant, la photographie judiciaire du suspect
32:07correspond aux divers portraits robots établis par les victimes.
32:11Et ses empreintes digitales sont identiques à celles qu'on vient de retrouver
32:15sur le rétroviseur de la Toyota.
32:17Plus tard, on apprendra qu'elles correspondent également
32:21à celles retrouvées sur la moustiquaire de l'appartement de Jenny Vinco,
32:25assassinée 14 mois plus tôt,
32:26dans le quartier Glassell Park.
32:28Ils savent qu'ils tiennent leur homme.
32:30Et plutôt que de garder le secret,
32:32ils mettent sa photo sur tous les journaux de Californie.
32:35Attraper ce type devient alors une entreprise collective.
32:38Pendant ce temps, Richard Ramirez était au Texas
32:41durant ce dernier segment d'enquête.
32:43En conséquence, il ne sait pas qu'on le suspecte
32:46d'être le rôdeur de la nuit
32:48et qu'il n'est pas le tueur de l'appartement de Jenny Vinco.
32:51Il ne sait pas qu'il est le tueur de l'appartement de Jenny Vinco.
32:53Il ne sait pas qu'on le suspecte d'être le rôdeur de la nuit
32:56et que son nom est partout.
32:58Il est à bord de l'autobus qui le ramène en Californie,
33:01alors que les enquêteurs cherchent à éviter
33:04qu'il ne quitte la Californie par autobus.
33:06En conséquence, ils surveillent étroitement la zone des départs,
33:09sans se douter que le rôdeur va bientôt débarquer dans la zone des arrivées.
33:13Ainsi, le rôdeur descend dans la zone des arrivées
33:16et aperçoit tous ses policiers,
33:18mais ne se doute pas le moins du monde qu'ils sont à sa recherche.
33:21Tout bonnement, il va s'acheter une pâtisserie
33:24et c'est là qu'il aperçoit son nom et sa photo en première page des journaux.
33:28Pendant ce temps, des femmes se sont mises à le pointer du doigt
33:31et à murmurer «El matador», c'est-à-dire «le tueur».
33:36Il continue à descendre la rue
33:39et se rend compte que de plus en plus de gens le pointent du doigt
33:42et des foules commencent à se rassembler.
33:45Alors, il panique.
33:47Ramirez prend la fuite et aboutit dans le quartier latino.
33:50Il provoque littéralement une explosion de haine auprès d'un groupe qui se met à sa poursuite.
33:55Comme il est agile et athlétique, il saute d'une cour à l'autre.
33:59Mais où qu'il atterrisse, il y a des gens qu'il reconnaisse.
34:03Finalement, quelques hommes le rattrapent, l'encerclent et le plaquent au sol.
34:08Il est rattrapé et immobilisé par trois hommes d'origine mexicaine
34:12qui résistent difficilement à l'envie de le tuer sur place.
34:15Et il est chanceux d'avoir eu la vie sauve.
34:19Les hommes de la bande l'auraient tué.
34:22Ils étaient prêts à le dépecer sur place.
34:25Mais à ce moment, une voiture de police est apparue
34:28et Richard Ramirez s'est lui-même dirigé vers la voiture.
34:31Pas de son plein gré, mais parce qu'il était en train de se faire battre.
34:36Il a trouvé refuge dans la voiture de police.
34:39Si les hommes avaient pu le rattraper, Richard Ramirez aurait été mis en pièce.
34:42Si l'arrestation de Richard Ramirez allait marquer la fin de la série de meurtres
34:46qui avait plongé Los Angeles dans l'effroi,
34:49en revanche, elle allait marquer le début d'une saga judiciaire unique
34:53dans les annales de la justice américaine.
34:57Pendant plus d'un an, Richard Ramirez réussit à assouvir ses désirs sanglants
35:02sans se faire identifier.
35:04Malgré sa prudence, il a laissé quelques indices sur certaines scènes de crimes
35:08qui finiront par s'accrocher.
35:09La folie meurtrière du rôdeur prendra fin le 31 août 1985
35:14lorsqu'il est appréhendé par des citoyens en colère.
35:17Le 10 janvier 1989, après trois ans et demi de délais de toutes sortes,
35:22le tribunal arrive enfin à s'entendre sur le choix du jury.
35:26À cette date, les frais juridiques engagés par l'État de la Californie dans ce procès
35:30s'élèvent à plus de 1,3 million de dollars.
35:33Le jury a décidé d'éliminer Richard Ramirez.
35:35Toute la Californie était fascinée par ce cas.
35:38De fait, la totalité des États-Unis.
35:41Qui pouvait bien être cette créature diabolique et démoniaque
35:45qui avait terrorisé toute la Californie durant tout ce temps ?
35:49Sitôt son arrestation rendue publique,
35:52Richard Ramirez devient une véritable vedette.
35:55Tous les jours, devant le palais de justice,
35:58des équipes de journalistes attendent son arrivée
36:01dans l'espoir de lui soutirer un coup de poing.
36:04Au début du procès, Richard Ramirez avait l'air d'un animal en cage.
36:09Il restait discret, en retrait.
36:12Mais quand il a commencé à recevoir de la correspondance de ses admirateurs,
36:16tout spécialement de la part de femmes,
36:19il est devenu plus confiant.
36:22Même s'il avait plaidé non coupable,
36:25il avait une conduite très répréhensible.
36:28Et plus il se comportait de la sorte,
36:30plus il recevait de la correspondance de ses fans.
36:33Et cela ne faisait qu'encourager son comportement outrancier.
36:37Il a commencé à afficher des pentagrammes
36:40et à crier « Gloire à Satan ! »
36:43Il riait ouvertement de ses victimes,
36:46tournait leurs témoignages en dérision,
36:49de même que les photos des scènes de crimes.
36:52Il avait l'air d'un animal en cage.
36:55Il est devenu plus confiant.
36:57Et plus il se comportait de la sorte,
37:00même que les photos des scènes de crimes.
37:03Il riait littéralement de la souffrance des autres.
37:06Il avait du plaisir à voir les photos de ses crimes
37:09et il les pointait du doigt.
37:12Tous ces gestes ne sont pas ceux d'une personne
37:15qui se prétend innocent.
37:18Il se comportait de cette manière extrêmement coupable
37:21parce qu'il souhaitait être perçu comme le sataniste numéro un,
37:24peut-être du monde entier.
37:27Dans le procès, un élément qui était toujours présent
37:30était la dimension occulte.
37:33Et quand on pense à un motif de crime,
37:37dans la plupart des nombreux meurtres,
37:40il ne semble pas y avoir eu de motif évident.
37:44Il semble que lorsqu'il commettait ses crimes,
37:48cela provenait d'une sorte de pulsion occulte
37:51ou de pulsion satanique.
37:54Si l'on se fie au graffiti qu'il a laissé
37:57dans le cadre de ce crime.
38:00Au cours du procès,
38:03le public apprendra divers détails épouvantables.
38:06Ses révélations à faire dresser les cheveux sur la tête
38:09auront souvent pour effet de faire sourire améresse
38:12et se tourner vers la bande des satanistes présents
38:15dans la salle d'audience, recherchant du regard, leur admiration.
38:18Durant toute la durée du procès,
38:21Richard attirait de plus en plus de très belles femmes
38:24assistantes au procès, lesquelles se plaçaient
38:27devant lui. Ils se tournaient et les regardaient
38:30longuement derrière ses verres fumés, et elle devenait folle
38:33comme s'il était une rockstar.
38:39Et ça le renforçait, cette présence de femme,
38:42au point où il ne se souciait plus d'être trouvé coupable ou non.
38:45Je crois qu'il aimait tellement ça.
38:53Il aimait ce sentiment d'être adoré par ses filles,
38:56qui venaient habillées dans des tenues référents
38:59aux rites occultes ou sataniques.
39:03Je ne pense pas que les téléspectateurs,
39:06dans ce procès que je couvrais, ou les lecteurs de journaux,
39:09croyaient qu'il y aurait autant de monde
39:12qui oserait se déplacer pour encourager
39:15cette horrible personne, Richard Ramirez.
39:18Je ne pense pas qu'ils aient cru que ce serait possible.
39:20Les grands criminels ont presque tous leur fan club,
39:24mais c'est un phénomène qu'on ne retrouve pas chez les hommes.
39:27Les hommes n'ont pas tendance à tomber en amour
39:30avec des grands criminels. Il faut dire par contre
39:33que des grands criminels, il y en a beaucoup moins.
39:36Les personnes les plus criminalisées sont majoritairement
39:39des hommes, donc on a moins de femmes pour faire la correspondance,
39:42mais ce n'est pas un phénomène qu'on retrouverait
39:45chez les hommes de façon générale.
39:47Il y a également cette idée des femmes
39:50fascinées par des hommes extrêmement dangereux,
39:53aussi dangereux qu'un tigre,
39:57qui n'aiment pas aller au zoo pour voir un animal
40:00vraiment dangereux qui pourrait vous tuer.
40:03Mais grâce au barreau qu'il y a entre vous et cette créature,
40:06vous vous sentez en sécurité.
40:09Vous pouvez même vous rapprocher pour dire
40:12« Viens, viens mon joli chaton,
40:14parce que vous avez un peu de sécurité. »
40:17Je crois que c'est une des raisons pour lesquelles
40:20les femmes ont été si fascinées par cet homme.
40:24Parmi ces partisans sympathiques aux rôdeurs,
40:27une femme en particulier va retenir l'attention.
40:30Doreen Leoy, une journaliste pigiste présente à chaque jour
40:34et qui ne ratera pas une seule minute du procès.
40:41Au fil des mois, elle lui écrira quotidiennement
40:44et finira par lui avouer son amour.
40:47On aurait pu croire que les femmes auraient été repoussées
40:50par cet homme qui avait l'air d'un diable,
40:53qui était terrifiant et qui était accusé d'avoir décapité des femmes,
40:57de les avoir battues, violées,
41:00qui leur avaient infligé les choses les plus horribles.
41:03Quelle sorte de femme voudrait avoir affaire à un homme comme ça?
41:06Le 9 novembre 1989, la sentence tombe.
41:10Richard Munoz Ramirez est condamné à la peine de mort.
41:14En plus des 13 meurtres, il est reconnu coupable
41:17de 30 autres chefs d'accusation.
41:20Tentatives de meurtre, viol et cambriolage.
41:23Le même jour, le rôdeur de la nuit est amené au pénitencier de San Quentin
41:27en prévision de l'exécution de sa peine.
41:30À mon souvenir, Richard Ramirez n'a jamais, jusqu'au jour de sa mort,
41:34exprimé le moindre remords.
41:37J'ai parlé à des gens, même à San Quentin,
41:40qui m'ont dit que Richard Ramirez était un personnage inhabituel.
41:44Même dans le couloir de la mort.
41:47Même confiné au couloir de la mort,
41:50Ramirez continue de susciter l'intérêt et l'admiration de ses fans satanistes
41:54qui continueront à lui écrire quotidiennement.
41:57Richard Ramirez recevait beaucoup de courriers de ses admiratrices.
42:02Je crois que l'une des raisons qui pourraient nous permettre d'expliquer ça,
42:07c'est quand vous regardez la nature du pouvoir.
42:10La nature du pouvoir, quand vous l'analysez,
42:14c'est le pouvoir de faire mal.
42:18Si vous avez du pouvoir, vous avez le pouvoir de blesser les autres,
42:22pas nécessairement physiquement, mais en termes de contrôle sur eux.
42:25C'est une question d'autorité.
42:29C'est une question de contrôle.
42:31Et je crois qu'il y a quelque chose d'inhérent à ces femmes
42:34attirées par les hommes de pouvoir.
42:36Certaines femmes sont attirées par des hommes violents
42:39justement à cause de cette idée qu'elles se font du pouvoir.
42:45En 1996, Doreen Leoy, son amoureuse déclarée,
42:50épousera Richard Munoz Ramirez à l'intérieur des murs de la prison de Saint-Quentin.
42:55Ces femmes-là qui tombent en amour avec des personnes comme M. Ramirez
42:59vivent des passions incroyables, en sachant même très bien
43:03que c'est un amour impossible.
43:05Ils vont pouvoir rencontrer ces hommes-là de façon très épisodique
43:11et ils vont vivre cet amour-là beaucoup plus au niveau du fantasme
43:14et des choses, mais ils sont prêts à consacrer des grands pans de leur vie à ça.
43:18C'est un phénomène qui demeure étrange.
43:20En 2009, Holy Perra, de la police de San Francisco,
43:25établit le lien entre Richard Ramirez et le meurtre atroce de la jeune Mei Long
43:29survenu 25 ans plus tôt.
43:31Les traces d'ADN laissées par l'assassin sont finalement traitées
43:35et analysées par le système CODIS,
43:38un système informatique qui contient pas moins de 1,2 million d'échantillons,
43:42y compris ceux de plusieurs criminels.
43:45Pour des raisons budgétaires, et comme le coupable est déjà condamné à mort,
43:50le procureur de la couronne n'entame pas de procédure judiciaire.
43:54En 2013, après 17 ans d'union qui n'aura jamais été consommée,
43:58Doreen Lee Hoy demande et obtient le divorce.
44:02Le 7 juin de la même année, 27 ans après son arrestation
44:06et après avoir passé la moitié de sa vie dans le couloir de la mort,
44:08Richard Muñoz Ramirez meurt de complications liées à une hépatite B
44:13à l'âge de 53 ans au Marine General Hospital de Greenbrae.
44:21Le destin de tueur de Richard Ramirez était-il tracé dès sa naissance ?
44:26Ou est-ce simplement le hasard qui l'a mené sur le chemin tortueux du mal ?
44:31Était-il réellement l'instrument de Satan ?
44:34Ou se plaisait-il simplement à le prétendre ?
44:36Peu importe, les crimes de Richard Ramirez sont la preuve que certains tueurs sont des monstres.
44:592011, suite à la découverte d'une scène de crime d'extinction,

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