• il y a 4 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il reçoit Manon Aubry, élue La France insoumise au Parlement européen. Ensemble, ils discutent des élections législatives anticipées, de la dissolution de l'Assemblée nationale et de la possibilité d'une coalition entre les différents partis de gauche.

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Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous

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Transcription
00:00 - Bonjour Madame Aubry, et je vous félicite pour votre score qui était assez important de 9,8 ce dimanche.
00:09 Et puis vous nous direz si le Front Populaire est établi ou s'il y a quelques divergences.
00:15 Je crois savoir par exemple que M. Glucksmann, c'est en tout cas une information que donnait l'opinion,
00:21 quitterait ce Front Populaire et ne serait pas sur la ligne de cette alliance qu'on peut imaginer des contraires
00:27 entre le Parti Socialiste, Europe Écologie Le Vert, le Parti Communiste, Place Publique, Génération S et la France Insoumise.
00:33 Notamment je crois qu'il y a une ou deux autres formations que j'ai dû oublier. Il est 11h12, à tout de suite.
00:38 - Vous écoutez Pascal Proévou d'11h à 13h sur Europe 1 et pour réagir, témoigner, vous composez ce numéro.
00:43 - Appelez Pascal Proévou au 01 80 20 39 21 Europe 1.
00:47 - Pascal Proévou d'11h à 13h sur Europe 1 et avec votre invité Pascal Manon Aubry, élue éléphie au Parlement européen.
00:53 - Madame Aubry, rebonjour. Où en est la coalition à 11h16, la possibilité de coalition du Front Populaire ?
01:04 Est-ce que notamment Place Publique et Raphaël Glucksmann sont toujours avec vous ?
01:09 - Écoutez, le principe de la coalition a été acté. Vous avez vu notre communiqué conjoint qui a été publié hier soir.
01:20 Maintenant les détails sont en train d'être finalisés. Le programme des 101er jours de gouvernement, la distribution de sa conscription,
01:28 mais je crois que l'essentiel est là. Et l'essentiel c'est un front commun, un front populaire de toutes les forces politiques progressistes de gauche
01:36 qui vont aussi construire sur les mobilisations sociales, sur les mobilisations syndicales, sur la jeunesse,
01:42 pour aller battre l'extrême droite et gagner. C'est le cap que l'on se fixe.
01:46 - J'entends ce que vous dites, mais vous ne répondez pas vraiment à ma question. Raphaël Glucksmann dit non au Front Populaire
01:52 aux conditions de la France Insoumise. Il n'y a pas eu d'accord, dit-il, et c'est ça qui m'intéresse.
01:56 Parce que Raphaël Glucksmann a fait 15 points ce week-end, donc forcément on a le sentiment que...
02:02 D'abord, il y a eu quand même des oppositions pendant la campagne, disons-le,
02:06 que Raphaël Glucksmann n'est pas sur la ligne de la France Insoumise, notamment sur ce qui se passe à Gaza,
02:13 puisque on rappelle que la France Insoumise n'a toujours pas dit une seule fois que le Hamas était une organisation terroriste
02:19 et que Raphaël Glucksmann n'est pas sur cette ligne-là. D'où mes questions !
02:23 - Alors, plusieurs choses. D'abord, sur les actes terroristes du 7 octobre, j'ai aucune difficulté à les qualifier comme tels.
02:30 La première chose. La deuxième chose... - Les actes terroristes, ce n'est pas la même chose que le Hamas, si vous me permettez.
02:34 - Non, non. Je n'ai pas de problème non plus à dire que le Hamas est une organisation terroriste.
02:38 Mais écoutez, Pascal Praud, là, ce n'est pas l'enjeu. Si on doit s'entendre sur ce qu'on fait sur le conflit israélo-palestinien,
02:43 je pense que toute la gauche parlera d'une même voie pour reconnaître l'état de Palestine.
02:46 - Mais ce n'est pas le cas. Ma question, c'est ce que s'est acté.
02:49 L'encourage de Raphaël Glucksmann, c'est une information de l'Opinion,
02:53 annonce son intention de quitter les discussions sur la constitution d'un front populaire dès ce mardi matin
02:58 s'il y a un alignement total sur les positions de l'AFI.
03:01 C'est ça, moi, qui m'intéresse !
03:03 - Vous inviterez Raphaël Glucksmann pour lui poser la question.
03:05 Moi, je peux vous dire que Place Publique participe toujours aux négociations et que je pense qu'il...
03:10 Excusez-moi, je n'ai plus de voix, comme vous le savez.
03:12 - Non, mais je vous en prie.
03:14 - Les nuits ont été courtes, voire inexistantes, ces derniers jours.
03:17 Mais je pense que nous devons tous faire face à nos responsabilités
03:22 et que ni Raphaël Glucksmann, ni Place Publique ne peuvent agir en diviseur.
03:27 Qu'il y a une attente colossale dans le pays pour une unité des forces de gauche.
03:33 Vous l'avez rappelé, c'est vrai, Raphaël Glucksmann a fait à peu près 3,5 millions de voix ce dimanche.
03:40 Nous avons fait pour notre part, et vous l'avez souligné,
03:43 un score qui était bien au-dessus des attentes des sondeurs notamment et de la campagne.
03:48 Et c'est un peu plus de 2,5 millions de voix.
03:51 Nous aurons besoin de toutes ces voix parce que si nous voulons gagner,
03:55 nous aurons besoin de toutes ces voix si nous voulons battre l'extrême droite.
03:58 Nous aurons besoin de toutes ces voix si on veut reprendre le pouvoir,
04:02 si l'on veut partager davantage les richesses, si l'on veut défendre les droits des femmes
04:06 auxquelles s'attaque systématiquement l'extrême droite.
04:09 Je pourrais vous faire une liste très longue, mais pour vous dire que les enjeux sont énormes.
04:12 - J'entends tout ce que vous dites, mais la difficulté c'est de trouver parfois des points communs.
04:16 Par exemple sur le nucléaire, vous êtes loin de penser tous la même chose.
04:20 C'est pas rien quand même.
04:22 - Ce que je veux dire c'est que sur le nucléaire, on est tous d'accord.
04:26 - Et je vous parle pas de ce que vous vous êtes balancé les uns les autres pendant la campagne électorale.
04:31 Ce que disait Jean-Luc Mélenchon notamment de Raphaël Glucksmann et de Place Publique
04:36 et de l'ancienne gauche, de ce qu'il appelle l'ancienne gauche et la gauche républicaine.
04:40 C'est ça qui peut paraître surprenant.
04:43 - Sur le nucléaire, on est tous d'accord pour investir massivement dans les énergies renouvelables.
04:49 Dès maintenant, le nucléaire étant une énergie de transition.
04:52 Le parti socialiste, dans leur positionnement à leur précédent congrès,
04:59 ils avaient l'objectif de 100% d'énergie renouvelable.
05:02 Mais on peut prendre si vous voulez chaque sujet séparé les uns des autres
05:06 et je pourrais vous répondre comme je suis en train de le faire.
05:08 Mais je pense qu'il ne faut pas perdre de vue le souffle politique de ce que nous sommes en train de construire.
05:14 J'ai 34 ans, je n'ai pas envie que l'extrême droite arrive au pouvoir dans notre pays.
05:19 Et je vous l'ai dit, ce qui nous rassemble est 100 000 fois plus fort que ce qui nous divise.
05:25 Et oui, quand il s'agira de taxer les super profits et les grandes fortunes,
05:29 quand il s'agira d'augmenter le salaire minimum,
05:32 quand il s'agira de réduire les écarts de salaire au sein des entreprises,
05:35 quand il s'agira de protéger notre industrie, notre agriculture, la concurrence déloyale,
05:40 et bien oui, la gauche peut parler d'une même voix.
05:43 Et je suis sûre, Pascal, que je suis déjà venue à votre antenne dire à quel point,
05:47 pour moi, la NUPES avait été importante,
05:50 à quel point nous aurions dû faire une liste commune pour les élections européennes.
05:54 Et bien écoutez, ce que nous n'avons pas réussi à faire pour les élections européennes,
05:58 tant mieux si nous arrivons à le faire pour les élections électorales.
06:01 Emmanuel Macron voulait nous diviser, en réalité il nous a rassemblés et il a échoué.
06:07 - Bon, le mot "extrême droite" que vous employez aujourd'hui,
06:11 force est de constater que les électeurs ne l'analysent pas comme vous.
06:16 Il y a près de 40% des gens qui ont voté ce dimanche pour Reconquête
06:21 ou pour le Rassemblement National, que vous qualifiez vous-même d'extrême droite.
06:25 Aujourd'hui, ce barrage républicain, ce chiffon rouge qui était agité dans les années 80,
06:32 manifestement, l'électeur ne le voit pas de la même manière.
06:36 Il ne pense pas que Jordan Bardella soit un fasciste,
06:40 ou un homme d'extrême droite, ni Marine Le Pen.
06:44 Et ça se traduit d'ailleurs dans les urnes.
06:47 Malgré tout, vous agitez ce chiffon rouge.
06:50 Et vous pensez qu'il est encore efficace ?
06:53 - Écoutez, je pense qu'il y a des millions de gens dans le pays,
06:57 qui sont apeurés par l'idée de l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir.
07:03 Je pense aux personnes LGBT, je pense aux personnes racisées,
07:07 je pense aux descendants d'exilés dont le Rassemblement National en a fait de la chair à canot électoral.
07:12 En revanche, là où je suis d'accord avec vous, c'est qu'il ne suffit plus de dire ça pour pouvoir l'emporter.
07:18 Et que notre famille politique de gauche doit mener la bataille aussi sur le terrain social vis-à-vis de l'extrême droite.
07:26 C'est ce que j'ai essayé aussi de faire dans cette campagne des élections européennes,
07:30 pour déminter, si vous le voulez, l'arnaque sociale du Rassemblement National.
07:34 Quand il s'agit de voter pour la hausse du salaire minimum, pour la hausse du SMIC,
07:38 quand il s'agit de voter pour la taxation des plus grandes fortunes ou la taxation des super profits,
07:43 le Rassemblement National a systématiquement voté aux côtés des macronistes.
07:47 Pardon, mais je veux le dire aux gens qui nous écoutent, et en particulier aux gens qui sont dans la galère.
07:51 Et je sais qu'il y en a beaucoup qui écoutent Europe 1 à l'heure actuelle.
07:54 Des gens qui se privent en leur fin de mois, des gens qui n'arrivent pas à payer,
07:58 je ne sais pas, juste un petit plaisir dans la vie du quotidien, une glace pour les enfants, un ticket de cinéma pour les enfants.
08:05 Des gens qui vivent et qui subissent la vie chère. Je veux vraiment m'adresser à eux et je veux vous dire,
08:10 ne vous faites pas avoir, ne vous faites pas arnaquer.
08:13 - C'est entendu, mais le grand paradoxe, c'est que les classes les plus populaires vous ont quitté,
08:18 et ont quitté souvent la gauche. Je lisais hier, vous l'avez peut-être lu d'ailleurs,
08:22 l'analyse de Christophe Guyouli dans Le Figaro, et que dit-il sur les gens qui votent pour vous ?
08:27 Il dit "La France Insoumise cible la banlieue et plus largement les musulmans,
08:32 elle et fille attire surtout des jeunes diplômés, et comme l'a montré l'historien Georges Bensoussan,
08:37 un prolétariat intellectuel, médiatique et du monde du spectacle.
08:41 La majorité de l'électorat musulman qui fournit les gros bataillons d'abstentionnistes
08:46 reste largement indifférente à sa théorie que sa stratégie est une impasse."
08:50 C'est l'analyse de Monsieur Guyouli, et c'est vrai que vous n'avez pas les classes populaires,
08:54 et je voyais hier les jeunes gens qui étaient dans la rue avec vous,
08:57 c'est vrai qu'ils correspondent assez bien à ces jeunes diplômés qu'on voit parfois à Sciences Po,
09:03 qu'on voit parfois à l'université bien sûr, et ce prolétariat intellectuel, médiatique,
09:08 on rencontre chez les journalistes, on rencontre chez des comédiens,
09:11 on rencontre chez des jeunes professeurs, c'est vrai que c'est plus cela que les classes populaires,
09:17 je dirais traditionnelles, Madame Aubry.
09:20 - Écoutez, je crois que Pascal Praud vous êtes sans doute... - Vous n'avez pas les ouvriers en clair.
09:23 - Attendez, je crois que Pascal Praud vous êtes sans doute la preuve vivante
09:27 que tous les journalistes ne soutiennent pas notre camp politique.
09:31 - Mais j'ai la chance de ne pas appartenir au prolétariat intellectuel, si vous me permettez,
09:36 et c'est une chance, mais c'est intéressant cette analyse.
09:39 - Vous faites partie d'une classe que vous avez identifiée qui est des journalistes, pardon pour la boutade,
09:43 mais ce que je veux vous dire derrière, c'est que c'est un peu plus nuancé que ce que vous présentez.
09:48 - Non mais c'est M. Julie, c'est un analyste qui avait fait, qui a beaucoup réfléchi là-dessus,
09:53 Christophe Julie, je vous demande ce que vous en pensez.
09:57 Je souligne que vous n'avez pas les ouvriers, vous n'avez pas forcément les employés et les ouvriers,
10:01 c'est ça que je veux dire.
10:02 - Alors, il y a une nuance entre les ouvriers et les employés.
10:05 Chez les ouvriers, il est vrai que le rassemblement national est très en tête,
10:09 c'est plus nuancé chez les employés, et à gauche, la France insoumise
10:13 et la formation politique qui est la plus forte chez les employés.
10:16 Mais là où vous avez raison, c'est qu'il faut mener la bataille sur le terrain social.
10:22 Et c'est pour ça que moi je me bats pour que cette gauche reprenne ce réempare de la question sociale,
10:27 que c'est notre ADN politique, c'est notre histoire politique,
10:30 pour dire aux ouvriers du pays, vous êtes en train de vous faire arnaquer
10:35 par le rassemblement national sur les questions sociales, pardon,
10:38 mais ce sera exactement la même chose qu'Emmanuel Macron.
10:41 - Eh bien merci Madame... Merci beaucoup.
10:44 - Merci, au plaisir. - Madame Aubry, alors j'imagine que vous n'avez pas eu le temps
10:47 de faire votre activité favorite, qui est le match de Waterpolo ce week-end.
10:51 - Je reprends l'entraînement cette semaine, vous voyez, même sans joie et même fatiguée.
10:56 - Parce que moi ça m'a beaucoup impressionné, je dis à tout le monde que vous jouez au Waterpolo.
11:00 Et puis ce que j'aime bien avec vous lorsqu'on échange, c'est que vous pouvez donner un...
11:04 Voilà, on peut échanger avec des idées peut-être qui sont différentes,
11:08 moi je ne suis là que pour poser des questions, comme vous le savez,
11:10 mais en tout cas, je le souligne à chaque fois, dans la forme, ça permet un dialogue
11:14 que je trouve agréable. - Merci. - Et c'est tant mieux.
11:18 - Merci en tout cas, et j'attends avec grande impatience notre match de Waterpolo ensemble,
11:23 vous me l'avez promis la dernière fois, mais rendez-vous et puis...
11:26 - Je pense que vous êtes infiniment plus forte et que vous avez plus de souffle
11:29 que moi qui suis déjà sur le tour de Corot, vous savez.
11:32 - Vous avez acheté le maillot de bain ? Vous avez acheté le maillot de bain, le bonnet de bain ?
11:35 - Oui, c'est parfait, ça, ça serait bien.
11:37 - Bon, je vais vous donner une information, Madame Aubry, qui est assez étonnante,
11:40 d'ailleurs la conférence de presse d'Emmanuel Macron est reportée à mercredi,
11:43 c'est quand même extraordinaire, je vous assure, il y a des choses qui nous étonnent.
11:46 - C'est la débandade ! - Bah écoutez, je trouve ça quand même extraordinaire.
11:50 C'est-à-dire que tu as une conférence de presse du président de la République
11:53 qui est annoncée le mardi après-midi, à l'arrivée, elle sera mercredi après-midi.
11:57 Il y a quelque chose qui peut étonner, disons-le.
11:59 Merci Madame Aubry, bonne journée. - Merci, à très bientôt.
12:02 - 11h27, et que vouliez-vous dire, Monsieur Guinec, sur le maillot de bain ?
12:10 Vous avez déjà joué au water polo ? - Non, jamais, mais vous non plus, je ne pense pas.
12:14 - Ah, vous vous rigolez ? Moi j'ai joué régulièrement, mais pas en compétition.
12:18 Mais bien sûr que si, dans une piscine, parfois tu joues,
12:20 vous n'avez pas de piscine dans votre propriété.
12:23 - Je sais que vous, vous avez un bassin olympique à Paris, mais...
12:26 Non, non, non, vous avez déjà joué au water polo, vous ?
12:29 - Comme ça, on joue, ça peut arriver, dans une piscine, dans un club de vacances,
12:33 il y a deux buts d'un côté, et puis il y a un petit ballon au milieu, mais c'est pas selon les règles.
12:39 - Je vous imagine bien avec une petite charlotte de bain, comme ça.
12:41 - J'ai pas de charlotte de bain, soyez beau, soyez poli avec moi, soyez aimable.
12:47 - Pardon, Monsieur.
12:49 - Monsieur, c'est bien. 11h28, à tout de suite.
12:51 - 0180 20 39 21, pour réagir avec Pascal Proudhon, 11h à 13h, sur Europe 1.

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