• il y a 4 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, une émission spéciale sur la dissolution de l'Assemblée nationale décidée suite à l'échec de la liste Renaissance aux élections européennes.

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00:00:00Europe 1, 11h-13h, Pascal Praud et vous.
00:00:08Et je salue Géraldine Hamon. Bonjour Pascal, bonjour à tous. Bonjour Géraldine, bonjour Laurent Tessier, c'est l'émission importante et qu'il y a une actualité nouvelle qui va nous emmener peut-être un peu plus loin.
00:00:19Cette saison, on avait imaginé, je crois, terminer le vendredi 5 juillet et nous allons terminer finalement le 18 août.
00:00:29Pas de vacances ?
00:00:31Non, on sera là peut-être le lundi 8 juillet quand même, au lendemain des élections et sans doute le mardi 9 juillet.
00:00:38On sera payé plus ?
00:00:39Vous serez payé moins.
00:00:41Ah non !
00:00:42Parce que vous aimez cette maison.
00:00:44Oui, bien sûr.
00:00:45Et vous savez donner votre temps.
00:00:47Je salue monsieur Olivier Guenec.
00:00:49Bonjour à tous.
00:00:50Vous avez voté hier ?
00:00:51Évidemment.
00:00:52Vous avez tous voté ? Vous avez voté monsieur Tessier ?
00:00:54Présent.
00:00:55Madame Hamon, vous avez voté ?
00:00:56J'ai voté.
00:00:57Monsieur Lafitte est là ? Non, monsieur Lafitte n'est pas là ?
00:00:59Il n'est pas là.
00:01:00Il est excusé.
00:01:01Il est où monsieur Lafitte ?
00:01:02Il se repose.
00:01:03Il se repose de quoi ? Qui est là ? C'est monsieur Blanc ?
00:01:05Non, je suis Philippe, bonjour.
00:01:07On ne me prévient même pas, personne ne me dit rien.
00:01:09Et sinon ça va la vue ?
00:01:11Je ne peux rien voir, je vous ai déjà dit qu'on est derrière une vitre et où on ne voit rien.
00:01:17Et comme on ne me dit pas qu'il y a un nouveau réalisateur.
00:01:19Non mais enfin franchement, ça y est, les élections sont passées, il y a des nouvelles mesures qui sont prises.
00:01:24Enfin, ça se voit que ce n'est pas Fabrice, il n'y a pas de blanc à l'antenne, c'est bien réalisé, ça va vite.
00:01:28C'est agréable.
00:01:29Et monsieur Lafitte, il est malade ?
00:01:31Mais non, il se repose.
00:01:32Il a fêté son anniversaire hier soir.
00:01:34C'est 85 ans.
00:01:35Non mais c'était prévu qu'il ne soit pas là aujourd'hui ?
00:01:37Ben oui.
00:01:38Il ne me l'a même pas dit vendredi, franchement.
00:01:39Si, il vous l'a dit.
00:01:40On n'est pas grand-chose.
00:01:41Vous n'écoutez rien.
00:01:42Monsieur Serey, bonjour.
00:01:43Monsieur Carasou-Mayan est là.
00:01:45Monsieur Florian Carasou-Mayan.
00:01:47Bonjour Pascal.
00:01:48Comment allez-vous ?
00:01:49Bon, vous n'avez pas d'anniversaire, vous, hier soir ?
00:01:51Non, non, non.
00:01:52Merci beaucoup.
00:01:53Bel échange.
00:01:54Par quoi nous commençons, chers amis ?
00:01:56La dissolution, peut-être ?
00:01:58À moi, avec vous, cher Jacques, qu'on ait les dernières infos du matin, avant d'écouter ce qui s'est dit hier.
00:02:04Qu'est-ce qui se passe en ce moment ? Je sais que le Président de la République est à Tulle.
00:02:07Absolument, en déplacement à Tulle.
00:02:09Je l'ai vu avec François Hollande et madame...
00:02:11Il se rendra cet après-midi à Horadour-sur-Glane,
00:02:13tout ça s'inscrit dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire du débarquement.
00:02:18Puisque, vous le savez, il y a eu ce massacre à Horadour-sur-Glane.
00:02:21Et donc, cet anniversaire, ce triste anniversaire qui a lieu aujourd'hui.
00:02:25Et donc, le Président est sur place, aujourd'hui.
00:02:27Bon, et l'important, effectivement, c'est d'écouter peut-être les Français, les auditeurs.
00:02:30Et c'est avec eux qu'on va commencer cette émission.
00:02:34Je pense que nous sommes déjà avec Pascal.
00:02:37Je peux vous dire deux, trois choses, bien sûr.
00:02:39Message, ce matin, du chef de l'État sur les réseaux sociaux.
00:02:42J'ai confiance en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste,
00:02:46pour lui-même et pour les générations futures.
00:02:49Ma seule ambition est d'être utile à notre pays que j'aime tant.
00:02:52Jordan Bardella mènera à la campagne du RN, mais ne sera pas candidat au législatif.
00:02:56Alors, il faut préciser, parce que j'ai entendu un commentateur pourtant célèbre,
00:03:00sur une autre radio, dire qu'il était surpris
00:03:04et que ce n'était pas possible d'être Premier ministre sans être parlementaire.
00:03:07La réponse est oui.
00:03:08Raymond Barra a été Premier ministre, il n'était pas parlementaire.
00:03:12Jean Castex, par exemple, n'est absolument pas député avant d'être mis à Matignon.
00:03:17Donc, ça, il n'y a pas d'incompatibilité, bien sûr.
00:03:20Et c'est le choix du Président de la République.
00:03:23Emmanuel Macron dissout l'Assemblée.
00:03:25C'est ce qu'écrit La Dépêche du Midi,
00:03:27ce qui permet d'avoir une petite revue de presse rapide.
00:03:30Le coup de poker pour le Béry républicain,
00:03:32coup de tonnerre pour la Charente-Libre,
00:03:34acquis tout double pour Corsematin,
00:03:36le RN au sommet, a écrit Lardonnet.
00:03:39Lardonnet, un choix grave et historique pour la voix du Nord.
00:03:43Écoutez, est-ce que pour vous, c'est un coup de poker, un coup de folie,
00:03:46une crise politique majeure ? Je ne sais pas.
00:03:48On va interroger les auditeurs, c'est ça qui est intéressant.
00:03:51Bonjour, Pascale.
00:03:52Bonjour.
00:03:53En Bretagne, d'ailleurs, j'ai l'impression que c'est un vote du Rassemblement national
00:03:59qui a été assez important.
00:04:02Écoutez, moi-même, on savait qu'il y allait avoir un sursaut
00:04:13et qu'en effet le Rassemblement national avait l'air de rassembler pas mal de monde,
00:04:18mais on a été quand même particulièrement surpris de voir l'ampleur,
00:04:22notamment dans des petites villes.
00:04:24C'était moi-même qui étais plutôt de centre-gauche.
00:04:27J'avoue que pour la première fois, j'ai voté le RN.
00:04:31Et alors pourquoi ?
00:04:33Écoutez, nous, en Bretagne, jusqu'à présent, on était relativement épargnés.
00:04:37C'est-à-dire que tout ce qu'on pouvait entendre qui se passait,
00:04:41notamment dans la capitale, dans les grandes villes,
00:04:44que ce soit les grandes villes du Sud.
00:04:47Nous, en Bretagne, dans l'Ouest, et notamment le Finistère, on était épargnés.
00:04:52Et j'avoue que la situation s'est dégradée.
00:04:56On le ressent depuis un peu plus de cinq ans.
00:04:59C'est-à-dire qu'on était une région paisible, tranquille.
00:05:04Les incivilités, il y en avait, mais pas tous les jours,
00:05:09pas des actes gratuits.
00:05:13Moi, je vous avoue que j'ai...
00:05:15Donc vous avez voté RN principalement pour des raisons de sécurité ?
00:05:20Pour des raisons de sécurité, oui.
00:05:24Vous habitez un village, une ville ?
00:05:27Non, j'habite une ville. Dans le Finistère. J'habite à Brest.
00:05:30Vous habitez Brest. Et vous trouvez que vous êtes moins en sécurité à Brest
00:05:34que vous ne l'étiez il y a quelques années.
00:05:37Ce qui est intéressant d'ailleurs, c'est qu'à Rennes,
00:05:39premier est arrivé Glucksmann,
00:05:42deuxième Manon Aubry, troisième Valérie Ayé,
00:05:45quatrième les écologistes.
00:05:47Et à Nantes, c'est exactement pareil.
00:05:50C'est-à-dire que dans les villes, en revanche,
00:05:52dans ces villes-là, à Brest, je ne sais pas...
00:05:55A Brest, c'est Glucksmann qui est arrivé en tête.
00:05:59Il y a une très grande différence entre les grandes villes,
00:06:02les grandes agglomérations, et l'ensemble du reste de la France.
00:06:05Ces grandes villes ont placé Glucksmann par-ci,
00:06:08sous régulièrement en tête, voire Valérie Ayé par endroit,
00:06:11notamment dans le secteur parisien,
00:06:13alors que 95% des communes françaises
00:06:18ont placé Jordan Bardel en tête.
00:06:20Qu'est-ce que ça signifie ? Comment vous l'analysez ?
00:06:22Parce qu'en ville, c'est là parfois qu'il y a le plus d'insécurité.
00:06:25Il y a deux Frances. Il y a une ville des métropoles,
00:06:29et le reste de la France.
00:06:32Et finalement, il y a une énorme différence.
00:06:35Au cas où ça se voit, on se vote, et là c'est criant.
00:06:38Je suis d'accord avec vous, mais si on cherche l'explication,
00:06:42à Brest, par exemple, Raphaël Glucksmann a fait 22%.
00:06:46Jordan Bardel a fait 21% quand même.
00:06:48Donc c'est quelque chose qui est différent de Rennes et de Nantes.
00:06:52Puisque à Rennes et Nantes, Jordan Bardel est cinquième,
00:06:56avec 10 ou 11%.
00:06:58Donc là, Glucksmann 22%, Bardel 21%, Ayé 13%, Manon Aubry 12%,
00:07:03et Marie Toussaint 4%.
00:07:04Et François-Xavier Bellamy est assez haut d'ailleurs, à 6%,
00:07:09et Marion Maréchal à 5%.
00:07:12Vous voyez, vous incarnez finalement le vote brestois, Pascale.
00:07:16Écoutez, je pense, et en plus, ce que je disais à Olivier tout à l'heure,
00:07:22c'est que je ne suis pas la seule.
00:07:23Moi j'étais surprise en parlant avec des amis,
00:07:26en disant ouvertement que j'allais voter à Rennes,
00:07:30et qu'il fallait que ça change.
00:07:32Et j'étais surprise de voir que des gens, des amis,
00:07:36étaient sur la même longueur d'onde que moi.
00:07:39Des gens qui étaient plutôt à gauche,
00:07:40qui m'ont dit mais moi je vais faire pareil, je vais voter à Rennes.
00:07:43Mes enfants, c'est pareil, qui étaient plutôt de gauche vont voter à Rennes.
00:07:46Des jeunes, des moins jeunes, moi-même,
00:07:49j'étais surprise par ce vote massif pour le rassemblement national.
00:07:52Mais un peu un vote quand même décomplexé,
00:07:54parce qu'on se dit que, de toute façon, on diabolise beaucoup le RN,
00:07:58mais c'est quand même un parti qui est républicain,
00:08:03qui n'est pas banni de la vie politique.
00:08:08Je pense aussi que ça a été un coup de semence.
00:08:11On a voulu montrer aussi, moi aussi pour ma part.
00:08:15Mais vous irez jusqu'au bout, par exemple, aux législatives ?
00:08:18Ah oui !
00:08:19Vous allez voter pour un candidat du RN ?
00:08:21Bon, restez avec nous Pascal, on marque une pause.
00:08:24A 11h14, on marque une pause,
00:08:26et puis nous revenons évidemment avec les uns et les autres,
00:08:28pour échanger et puis imaginer cet avenir.
00:08:31A tout de suite.
00:08:32Et vous pouvez réagir comme Pascal au 01.80.20.39.20.
00:08:37Europe 1.
00:08:38Pascal Praud et vous.
00:08:39Avec vous de 11h à 13h sur Europe 1.
00:08:40Et nous sommes donc avec Jacques Serret,
00:08:42qui va pouvoir nous donner des informations.
00:08:44L'Elysée a donc décidé hier soir,
00:08:47Emmanuel Macron a décidé de dissoudre.
00:08:49A votre avis, quand a-t-il pris la décision ?
00:08:52C'est une décision qui a mûri ces derniers jours.
00:08:55En tout cas, il y avait un cercle très restreint autour du Président.
00:08:58On parle de moins de 10 personnes,
00:09:00vraiment des très proches,
00:09:02qui réfléchissaient autour de cette potentielle dissolution.
00:09:07Après, quand la décision a été prise,
00:09:09je pense que le Président a attendu d'avoir les premières remontées de résultats,
00:09:13et que ça a été tranché,
00:09:15en tout cas, ça a été tranché devant témoins,
00:09:18hier à 19h15,
00:09:20au moment où Gabriel Attal est à l'Elysée,
00:09:23avec plusieurs ministres importants.
00:09:25C'est là que c'est...
00:09:26Et manifestement, Gabriel Attal,
00:09:28qui n'est pas intervenu d'ailleurs,
00:09:30qui n'est pas intervenu depuis hier,
00:09:31mais manifestement, lui, il a perdu,
00:09:32il aura été Premier ministre quelques mois.
00:09:34Oui, et puis il était un peu mis devant le fait accompli,
00:09:37c'est-à-dire qu'il a fait savoir au Président
00:09:39que ce n'était pas forcément une bonne idée,
00:09:42qu'il pouvait remettre un peu en cause, lui, son poste de Premier ministre,
00:09:46c'est-à-dire présenter sa démission,
00:09:48plutôt que de dissoudre l'Assemblée.
00:09:50Mais finalement, le Président lui a expliqué que c'était tranché,
00:09:54et pour dire que Gabriel Attal, lui, n'était pas justement
00:09:56dans cette réflexion de la dissolution,
00:09:58et que c'était vraiment quelques intimes auprès du Président qu'il l'était,
00:10:01c'est qu'à Matignon, hier soir, ils avaient installé un pupitre
00:10:04pour que le Premier ministre Gabriel Attal
00:10:06prenne la parole après l'annonce des résultats.
00:10:08Donc il y avait un pupitre dans la cour de Matignon qui était installé,
00:10:10finalement, il n'a servi à rien, ils l'ont rangé,
00:10:12parce que c'est le Président qui a pris la parole.
00:10:13C'est ça qui est toujours sidérant, effectivement,
00:10:14mais c'est l'univers politique, c'est-à-dire que
00:10:17quand tu veux garder un secret,
00:10:19tu parles au moins de gens possible.
00:10:24Bon, première chose, à votre avis, la motivation,
00:10:26pourquoi a-t-il fait ça ?
00:10:27Est-ce qu'il fait ça pour se sauver lui-même ?
00:10:29Est-ce que ce qui lui a été vendu,
00:10:31c'est un scénario à la Mitterrand 86-88 ?
00:10:35Un scénario à la Chirac 97-2002 ?
00:10:40C'est qu'à chaque fois, ces présidents en cohabitation
00:10:44ont su tirer les marrons du feu,
00:10:46et en l'occurrence, Mitterrand et Chirac se sont représentés,
00:10:49ont été vainqueurs.
00:10:51Ce n'est pas le cas pour Emmanuel Macron,
00:10:53mais il sortira en meilleur état
00:10:55qu'il ne sortirait si, pendant trois ans,
00:10:58il y avait un gouvernement qui n'était pas de sa majorité.
00:11:02Pour résumer, le sentiment qui se dégage du côté de l'Elysée,
00:11:06c'est que le président est gagnant dans tous les cas.
00:11:09Dans tous les cas, pourquoi ?
00:11:11Soit il remporte ces élections législatives à la grande surprise,
00:11:15ce qui n'est absolument pas attendu,
00:11:17en tout cas dans l'entourage présidentiel,
00:11:18tout le monde fait semblant d'en être convaincu,
00:11:21en tout cas de se dire, finalement, il y a eu ces européennes,
00:11:24les Français sont en colère,
00:11:26ils ont voulu montrer qu'ils n'étaient pas d'accord,
00:11:28ils ont voulu faire un vote contestataire,
00:11:30mais au fond, ils ne veulent pas du RN,
00:11:32et cette dissolution va créer un électrochoc,
00:11:34et ils vont finir par nous soutenir.
00:11:36Certains dans l'entourage présidentiel sont convaincus que ça.
00:11:39Ils feignent d'être convaincus parce qu'ils ne veulent pas dire
00:11:42peut-être que la vraie décision a été prise pour sauver Macron.
00:11:46Hypothèse numéro un,
00:11:48le président retourne à la table, le pari est gagnant.
00:11:51Soit ils perdent,
00:11:53et là, potentielle cohabitation,
00:11:55et on se retrouve avec deux ans et demi, finalement,
00:11:58de cohabitation avec un RN au pouvoir,
00:12:00qui a les mains dans le cambouis,
00:12:02et qui est là pour prendre les décisions.
00:12:04Et ça peut être le meilleur moyen pour Emmanuel Macron
00:12:09d'éviter de donner les clés de l'Élysée en 2027 à Marine Le Pen.
00:12:13Ça peut aussi être une possibilité de réussite,
00:12:16c'est à double tranchant,
00:12:18c'est préjugé que ça ne marchera pas.
00:12:21Mais le Rassemblement national,
00:12:23ce qui était intéressant hier,
00:12:25Marine Le Pen n'a pas hésité une seconde,
00:12:27elle dit j'y vais,
00:12:28et c'est un discours, d'une certaine manière,
00:12:30qui peut être reçu comme agréable,
00:12:32en tout cas intéressant,
00:12:34de dire qu'elle ne se dégonfle pas.
00:12:36Je traduis ça par des termes un peu triviaux.
00:12:38Elle y va, elle est contente d'y aller,
00:12:40ça fait des années qu'elle veut le pouvoir,
00:12:42on lui donne, on va voir ce qu'elle va faire.
00:12:44Et ils ont été pris par surprise,
00:12:47c'est-à-dire que côté RN, Jordan Bardella,
00:12:49il réclame la dissolution depuis des semaines, des mois,
00:12:51mais pour tout vous dire,
00:12:53au QG du RN hier soir,
00:12:55nos reporters d'Europe 1 et de CNews qui y étaient,
00:12:57c'était un peu la surprise générale,
00:12:59ils ne s'attendaient pas du moins à ce qu'il y ait une dissolution là, maintenant,
00:13:01qui plus est à quelques semaines des Jeux Olympiques,
00:13:03où il y a quand même un très fort enjeu d'un point de vue sécuritaire,
00:13:05où on a justement que le ministre de l'Intérieur,
00:13:07Gérald Darmanin, a été maintenu lors du précédent remaniement,
00:13:10justement parce qu'il y avait ces JO,
00:13:12et là finalement...
00:13:14C'est ça qui est absolument incroyable d'ailleurs,
00:13:16d'imaginer qu'on prépare une cérémonie d'ouverture
00:13:19qui sera vue par le monde entier.
00:13:21Et celui qui l'a organisée,
00:13:23qui l'a pilotée, qui l'a accompagnée,
00:13:25ne sera peut-être pas là.
00:13:27Alors c'est vrai qu'il y a les grands serviteurs de l'État,
00:13:29qui sont là, le préfet de Paris restera bien sûr,
00:13:31mais quand même on peut s'inquiéter,
00:13:33on nous dit que c'est à ce point important,
00:13:35et ça l'est, la cérémonie d'ouverture,
00:13:37d'avoir un changement de premier...
00:13:39Qui est d'ailleurs ministre de l'Intérieur
00:13:41dans les troupes du RN ?
00:13:43Parce que c'est pas rien, on va commencer à imaginer cela.
00:13:45Qui tient la corde pour...
00:13:47Alors je n'ai pas cette information,
00:13:49donc je ne voudrais pas vous dire de bêtises.
00:13:51Qui serait le potentiel ministre de l'Intérieur ?
00:13:53Monsieur Chenu, il est sur ces questions-là ?
00:13:55Sébastien Chenu, il est sur ces questions-là ?
00:13:57Mais après, ils sont beaucoup, en tout cas au RN,
00:13:59sur ces questions-là, puisque c'est une question de sécurité.
00:14:01Mathieu Vallée ?
00:14:03Il a cette expérience-là,
00:14:05on l'a souvent eue,
00:14:07c'était un policier...
00:14:09Voilà, un commissaire à...
00:14:11à un ministre de l'Intérieur,
00:14:13ce n'est pas exactement le même moment non plus.
00:14:15C'est-à-dire qu'il va donner des ordres
00:14:17à ceux qui, il y a encore quelques semaines,
00:14:19peut-être leur donnaient. Bon, on n'en est pas là, bien sûr,
00:14:21et je referme la parenthèse. Bon.
00:14:23Autre chose, les alliances. Alors on commence par la droite.
00:14:25Manifestement, est-ce qu'il y a alliance à droite ?
00:14:27Non. Pour l'instant, non.
00:14:29Qui la demande ? Qui la demande ? Reconquête Marion Maréchal,
00:14:31elle l'a lancée hier, d'ailleurs,
00:14:33on pouvait voir Éric Zemmour qui n'était pas spécialement...
00:14:35en tout cas au clair avec cette idée.
00:14:37C'est le seul qui n'a pas applaudi.
00:14:39C'est extraordinaire cette image, parce que le seul
00:14:41qui n'applaudit pas lorsque Marion Maréchal
00:14:43dit
00:14:45j'ai bien fait de ne pas attaquer
00:14:47mes adversaires qui sont des concurrents,
00:14:49je crois que c'est sa formule...
00:14:51Tout le monde applaudit, Nicolas Bey,
00:14:53Guillaume Pelletier a applaudi,
00:14:55le seul qui n'applaudit pas, la foule applaudit d'ailleurs,
00:14:57le public applaudit, c'est Éric Zemmour.
00:14:59Et on voit sa petite moue un peu gênée, en tout cas on va voir ce que ça va donner.
00:15:01Pour le moins. Donc pas d'alliance,
00:15:03Reconquête demande. Reconquête la réclame,
00:15:05ORN, il n'en est pas question à ce stade,
00:15:07ils sont très hauts, ils n'ont pas besoin de ça,
00:15:09et chez LR, ils n'en ont pas besoin.
00:15:11Ils pourraient, mais ils ne sont pas
00:15:13en tout cas dans cette position-là
00:15:15aujourd'hui, peut-être que ça bougera,
00:15:17il faut plutôt se décider rapidement, parce que la campagne va aller extrêmement vite,
00:15:19et côté LR pour l'instant,
00:15:21on ne sait pas d'alliance avec la majorité présidentielle,
00:15:23donc la question c'est est-ce qu'alliance ou pas
00:15:25avec le RN, ils n'en sont pas encore là non plus.
00:15:27On va demander à Pascale, et c'est ma dernière question,
00:15:29parce que Pascale, je vous ai un peu oublié, vous habitez
00:15:31la Bretagne et vous nous avez appelé, est-ce qu'au fond
00:15:33vous aimeriez une alliance des droites ?
00:15:37Écoutez, moi je pense que c'est la seule solution
00:15:39pour gagner, je ne vois pas autrement...
00:15:41Donc vous aimeriez par exemple
00:15:43que LR reconquête et
00:15:45le Rassemblement National puisse trouver
00:15:47une sorte d'accord ou de négociation
00:15:49de programme commun de la droite ?
00:15:51Bien sûr, bien sûr,
00:15:53parce que sinon je ne vois pas comment on va gagner, parce qu'on va
00:15:55se retrouver dans le
00:15:57même processus que pour les autres élections,
00:15:59c'est-à-dire qu'on va encore diaboliser le Front National,
00:16:01que les gens qui
00:16:03ont voté le RN
00:16:05aux élections européennes,
00:16:07qui ont voulu donner un coup de semence,
00:16:09n'iront pas jusqu'au bout,
00:16:11donc je pense qu'il faut, si on fait le total
00:16:13des voix de droite, on peut gagner,
00:16:15mais je crois qu'ils n'auront pas
00:16:17le choix, parce que sinon, ça ne sert à rien
00:16:19de tout le temps se plaindre
00:16:21du président en place,
00:16:23d'Emmanuel Macron en l'occurrence,
00:16:25et puis de rien faire pour gagner.
00:16:27Non, je pense
00:16:29qu'il faut qu'ils
00:16:31prennent le problème à bras-le-corps,
00:16:33et qu'ils s'unissent,
00:16:35et qu'on puisse changer
00:16:37de politique,
00:16:39parce que là,
00:16:41honnêtement, j'ai l'impression que depuis
00:16:43quelques années,
00:16:45tout va à volo,
00:16:47on a des cambriolages qu'on n'avait pas,
00:16:49les véhicules
00:16:51sont vandalisés
00:16:53régulièrement, un vélo, vous ne pourrez
00:16:55plus le laisser devant chez vous, même avec une chaîne,
00:16:57il est volé, c'est des choses qu'on ne connaissait pas,
00:16:59nous, dans le Finistère.
00:17:01C'est pour ça que c'est
00:17:03intéressant d'entendre votre témoignage.
00:17:05Alors, je vous remercie grandement,
00:17:07Pascal, parce que nous devons marquer une pause,
00:17:09il est 11h28, on est évidemment avec Jacques Serret,
00:17:11et puis vous pouvez lui poser des questions.
00:17:13Jacques, c'est le spécialiste, un des spécialistes
00:17:15politiques, avec M. Louis Dragnel,
00:17:17notamment, dans ce service
00:17:19politique d'Europe 1,
00:17:21et si vous avez des questions,
00:17:23des interrogations,
00:17:25n'hésitez pas à les poser.
00:17:27Nous revenons dans une seconde.
00:17:29Et pour poser vos questions à Jacques Serret,
00:17:3139, 21,
00:17:33vous écoutez Pascal Praet, vous de 11h à 13h.
00:17:35Bonne matinée sur Europe 1.
00:17:37Europe 1, le journal permanent.
00:17:39À 11h32, on va être avec Émilie Lidez,
00:17:41mais on a un invité tout à fait exceptionnel,
00:17:43maître à sciences politiques,
00:17:45M. Olivier Guénec,
00:17:47grand spécialiste,
00:17:49qui va pouvoir nous donner...
00:17:51Vous êtes au courant qu'il y avait un vote hier soir ?
00:17:53Bien sûr, oui, on m'a d'abord prévenu au courant.
00:17:55Je blague, je blague.
00:17:57Le spécialiste politique est enfin là !
00:17:59Sérieusement, parce qu'il faut toutes les voix
00:18:01dans un tour de table.
00:18:03Et ce qui est intéressant avec vous,
00:18:05c'est que vous pouvez avoir un avis que les autres
00:18:07n'ont pas, une fibre peut-être
00:18:09plus venue du terrain,
00:18:11puisque vous en venez.
00:18:13Alors que parfois, les éditorialistes
00:18:15travaillent depuis tellement longtemps
00:18:17dans les rédactions,
00:18:19et sont parfois coupés du terrain.
00:18:21Mais vous êtes un des plus jeunes
00:18:23de notre équipe, donc vous pouvez
00:18:25être connecté à une autre France.
00:18:27Une France qui n'est pas
00:18:29celle des beaux quartiers de Paris, mais une France
00:18:31plus rurale, plus provinciale.
00:18:33Et ça, cet avis m'intéresse.
00:18:35C'est-à-dire, qu'est-ce que vous voulez que je dise
00:18:37Pascal ? Je ne comprends pas trop le...
00:18:39Non mais dites-moi !
00:18:41Je ne comprends pas du tout la question !
00:18:43Mais il n'y en a pas de question !
00:18:45Si vous avez un sentiment sur cette élection,
00:18:47vous avez le droit de le donner.
00:18:49Non, je ne donne jamais de sentiment, rien du tout.
00:18:51Mais aucun sentiment, ça c'est sûr.
00:18:53Et on parlera, par exemple, Crépole, c'est intéressant,
00:18:55c'est Jacques Serret qui me disait ça, avant d'écouter Émilie Dez.
00:18:57Jacques Serret, vous disiez
00:18:59Crépole. Crépole, il faut rappeler ce qui s'est passé.
00:19:01Crépole, le meurtre du jeune Thomas, par une bande
00:19:03venue de la cité d'à côté. Crépole,
00:19:05en 2019, lors des dernières élections
00:19:07européennes,
00:19:09Jordan Bardella a fait aux alentours de 23%,
00:19:11à égalité, presque, avec
00:19:13la liste de la majorité présidentielle qui était
00:19:15emmenée par Nathalie Loiseau. C'était il y a 5 ans.
00:19:1723% pour Jordan Bardella, il y a 5 ans.
00:19:19Hier, il a fait 45%
00:19:21des voix à Crépole.
00:19:23C'est très intéressant
00:19:25d'écouter, effectivement,
00:19:27en tout cas, d'analyser
00:19:29ce type de résultat. Il est 11h34,
00:19:31Émilie Dez.
00:19:45C'est Thierry Pastor
00:19:47qui chantait le coup de folie,
00:19:49il y a de cela quelques années.
00:19:51J'ai l'impression
00:19:53que c'est un vieil enregistrement que vous avez trouvé.
00:19:55Ou un tour sorti.
00:19:57Ou alors, c'est mon retour,
00:19:59qui n'est pas bon, mais j'ai l'impression
00:20:01que c'est un vieux
00:20:0345 tours.
00:20:05J'ai l'impression que celui-là n'est pas
00:20:07terrible. Est-ce un coup de folie ?
00:20:09Jacques Serret, on ne le saura qu'après, bien sûr.
00:20:11En l'état, c'en est un.
00:20:13C'est un séisme politique,
00:20:15c'est un coup de folie, vous diriez ?
00:20:17Coup de folie,
00:20:19si il y a une défaite
00:20:21cinglante pour Emmanuel Macron,
00:20:23oui, ça pourrait dire que c'était un coup de folie, que le calcul n'était pas juste.
00:20:25Nous sommes avec Philippe,
00:20:27qui est routier. Bonjour Philippe, c'est notre
00:20:29ami Philippe qui est plutôt
00:20:31à gauche, me semble-t-il, voire très
00:20:33à gauche, Philippe.
00:20:35Oui, bonjour, ça va ?
00:20:37Cachez votre joie,
00:20:39camarade Philippe.
00:20:43Vous avez voté pour qui hier, Philippe ?
00:20:45J'ai voté
00:20:47Léphy. Donc vous êtes
00:20:49un peu déçu ?
00:20:51En fait, j'ai honte.
00:20:53J'ai honte qu'au lendemain
00:20:55de l'anniversaire
00:20:57du débarquement,
00:20:59que la partie créée par les nazis
00:21:01soit en première place. J'ai honte que le jour
00:21:03où on fait un hommage
00:21:05à Auradour-Sanglès,
00:21:07la partie créée par les nazis soit en première place.
00:21:09Mais il n'a pas été créé
00:21:11par des nazis, si vous me permettez.
00:21:13Excusez-moi, il a été créé par des collabos,
00:21:15il a été créé par quelqu'un qui fait partie
00:21:17de la Waffen-SS.
00:21:19Il ne s'est jamais passé à des nazis.
00:21:21Je ne sais pas si c'est faux.
00:21:23La difficulté de ces discussions,
00:21:25c'est qu'effectivement, il y avait
00:21:27dans l'entourage
00:21:29de Jean-Marie Le Pen un ex
00:21:31Waffen-SS qui restait, je crois,
00:21:33quelques jours. Mais vous ne pouvez pas
00:21:35résumer le
00:21:37Rassemblement National
00:21:39au fait qu'il soit
00:21:41issu d'une formation du Front National
00:21:43dans laquelle il y avait un en 1972.
00:21:45Moi, je pense, pour tout
00:21:47vous dire, que c'est contre-productif.
00:21:49C'est comme si je vous disais
00:21:51que le Parti Communiste,
00:21:53qui s'appelle toujours Parti Communiste,
00:21:55a soutenu Joseph Staline en 1953.
00:21:57Ça n'a pas de sens.
00:21:59Mais je suis le premier à condamner
00:22:01le soutien du Parti Communiste.
00:22:03Ce qui est intéressant,
00:22:05Philippe, ce qui est intéressant,
00:22:07c'est aujourd'hui,
00:22:09c'est ce qui vous fait
00:22:11ne pas voter pour le Rassemblement National
00:22:13qui, selon vous,
00:22:15le met au banc de la société.
00:22:17Ça, ça m'intéresse.
00:22:19Déjà, je vais vous répondre. Quand j'entends quelqu'un qui me dit
00:22:21« Moi, avant, j'étais centre-gauche.
00:22:23Mais j'ai voté Rassemblement National. »
00:22:25Excusez-moi, quand on est de gauche,
00:22:27comment peut-on voter pour un parti d'extrême-droite ?
00:22:29Au bout d'un moment, c'est des jours de construction.
00:22:31Je vous repose la question.
00:22:33Qu'est-ce qu'il y a, selon vous,
00:22:35dans le Rassemblement National
00:22:37qui soit d'extrême-droite,
00:22:39concrètement ? Quelle est la mesure où vous dites
00:22:41« Ça, c'est pas possible. »
00:22:43De toute façon, en gros,
00:22:45c'est un parti islamophobe.
00:22:47Voilà, c'est connu et c'est reconnu.
00:22:49C'est un parti qui ment.
00:22:51Philippe, je voudrais
00:22:53que vous me disiez, plutôt,
00:22:55que vous disiez « C'est un parti islamophobe. »
00:22:57Mais dites-moi en quoi,
00:22:59précisément, selon vous,
00:23:01quel acte, quelle déclaration,
00:23:03quelle prise de position ?
00:23:05C'est ça que...
00:23:07Moi, j'aime bien argument sur argument.
00:23:09Tout à l'heure, vous posiez la question à Olivier
00:23:11entre les beaux quartiers
00:23:13et le milieu rural. D'accord ?
00:23:15Vous lui avez posé la question. Alors moi,
00:23:17je vais vous expliquer. Vous savez très bien
00:23:19que dans les partis politiques,
00:23:21il y a le haut de la pyramide
00:23:23et il y a l'impasse de la pyramide. On est bien d'accord ?
00:23:25Maintenant, je vous invite
00:23:27à regarder
00:23:29sur Internet, etc.
00:23:31Et ne me dites pas « Oui, mais machin, Internet, machin...
00:23:33C'est pas vrai.
00:23:35La majorité des personnes
00:23:37qui sont à la base ont des propos
00:23:39racistes. D'accord ?
00:23:41Mais je veux bien tout. Citez-moi
00:23:43des exemples, c'est tout.
00:23:45Parce qu'autrement, on n'en sort pas.
00:23:47On va se rappeler Mme Taubira qui avait été attaquée,
00:23:49qui avait été traitée de singe ?
00:23:51On va s'en rappeler ça ?
00:23:53Mais Mme Taubira a été traitée de singe par des militants
00:23:55du Rassemblement National ?
00:23:57C'était une ancienne candidate au municipal, je crois,
00:23:59du RN, qui avait fait un post sur Facebook
00:24:01et qui a été condamnée pour ça.
00:24:03Moi, ce qui m'intéresse, c'est le problème.
00:24:05Enfin, c'est faible.
00:24:07Pourquoi vous votez en tout ?
00:24:09C'est pas raciste.
00:24:11C'est pas raciste de traiter
00:24:13une personne noire de singe.
00:24:15Monsieur Philippe,
00:24:17qu'il y ait dans les partis politiques
00:24:19de tous bords des gens qui disent
00:24:21n'importe quoi, vous en trouverez toujours.
00:24:23C'est pas ça qui m'intéresse.
00:24:25On peut dire n'importe quoi et dire des propos
00:24:27racistes dans les réseaux sociaux
00:24:30Philippe, ce qui m'intéresse,
00:24:32c'est dans le programme aujourd'hui.
00:24:34Est-ce que vous êtes, vous, pour l'immigration ?
00:24:36Régulé ou pas ?
00:24:38Ça, ça m'intéresse.
00:24:40Moi, je suis pour l'immigration. Vous savez très bien que je suis engagé
00:24:42au niveau des réfugiés dans l'école.
00:24:44Eh bien, vous avez le droit. Eh bien, moi, par exemple,
00:24:46je peux différer.
00:24:48Moi, je ne suis pas patriote ou quoi que ce soit.
00:24:50Moi, je suis citoyen du monde. J'estime que la terre, elle appartient à tout le monde.
00:24:52Les frontières, c'est ce qui fout la merde.
00:24:54Bon, ça, c'est une position.
00:24:56Vous avez le droit. Mais ça, au moins,
00:24:58vous avez une position. Moi, je ne suis pas du tout d'accord avec vous.
00:25:00Je ne suis pas du tout d'accord avec vous.
00:25:02Je pense qu'il y a une identité.
00:25:04Je pense qu'il y a une identité nationale
00:25:06à laquelle je suis attaché.
00:25:08Il y a une culture.
00:25:10Mais c'est quoi une identité nationale, monsieur Proulx ?
00:25:12C'est notre langue.
00:25:14C'est déjà notre langue.
00:25:16Alors, c'est quoi ? C'est notre langue.
00:25:18Je ne parle pas italien. Je ne parle pas espagnol.
00:25:20Je ne parle pas allemand. Déjà, c'est ça.
00:25:22C'est notre histoire. C'est notre culture.
00:25:24Excusez-moi.
00:25:26Mais Philippe, c'est pour ça qu'on parle.
00:25:28C'est parce qu'on n'est pas d'accord. Autrement, on ne parlerait pas.
00:25:30Je vous dis, l'identité,
00:25:32c'est une...
00:25:34L'identité, pour moi,
00:25:36c'est une forme de tolérance qu'a la France.
00:25:38Le pays des Lumières.
00:25:40Un rapport à la femme.
00:25:42La tolérance qu'a la France ?
00:25:44Pourquoi le Front National passe ?
00:25:46Je vous répète.
00:25:48Vous m'interrogez.
00:25:50Le rapport à la démocratie.
00:25:52Le rapport aux femmes qui est important à mes yeux.
00:25:54Vous avez également...
00:25:56Je veux dire...
00:25:58Je ne souhaite pas
00:26:00effectivement qu'en France
00:26:02une civilisation
00:26:04qui n'est pas née sur
00:26:06le territoire de France s'impose
00:26:08à moi. Je n'en ai pas envie.
00:26:10Cher Philippe,
00:26:12j'ai envie effectivement que perdure
00:26:14des us et
00:26:16des coutumes dans une France
00:26:18dans laquelle j'ai grandi.
00:26:20En gros, vous pouvez voter Zemmour.
00:26:22Vous allez faire du bon remplacement.
00:26:24Vous allez faire du bon remplacement.
00:26:26Je vous dis que je suis attaché
00:26:28à mes racines. J'ai le droit quand même.
00:26:30Mais écoutez, monsieur Proulx.
00:26:32On peut être attaché à ses racines.
00:26:34On peut être attaché à ses racines
00:26:36et accepter l'autre.
00:26:38Mais bien sûr. Mais j'accepte
00:26:40l'autre. Je ne veux pas
00:26:42qu'il m'impose son mode de vie.
00:26:44Au contraire, je l'accepte.
00:26:46Croyez-moi, je l'accepte.
00:26:48Mais je pense qu'effectivement,
00:26:50ceux qui viennent sur le sol de France
00:26:52doivent admettre l'idée
00:26:54de renoncer peut-être à une part
00:26:56de même au nom de l'assimilation
00:26:58et d'aimer la France. Oui, je suis plutôt
00:27:00sur cette ligne-là. C'est être raciste
00:27:02que d'être...
00:27:04Mais parce que vous trouvez que c'est
00:27:06raciste que de dire ce que je dis ?
00:27:08Non mais est-ce que vous trouvez
00:27:10que c'est raciste ? Je vous pose une question simple.
00:27:12Est-ce que vous trouvez que c'est raciste
00:27:14de dire que ceux qui viennent sur le sol
00:27:16de France doivent
00:27:18imaginer aimer notre pays
00:27:20au point de partager
00:27:22ces us et ces couleurs ?
00:27:24L'assimilation, c'est quoi pour vous ?
00:27:26Déjà, moi, je vous mets au défi de vous appeler
00:27:28Mamadou, d'habiter
00:27:30dans le 9-3 et de trouver du travail.
00:27:32Mais ce n'est pas vrai ce que vous dites, pardonnez-moi.
00:27:34Ce n'est pas vrai. Pourquoi
00:27:36le CV anonyme a été mis en place ?
00:27:38Mais il y a beaucoup de gens
00:27:40qui s'appellent Mamadou
00:27:42et ce n'est pas une affaire de prénom.
00:27:44Je peux aussi vous dire pourquoi le gars
00:27:46qui s'appelle Abderrahman ne trouve pas de travail.
00:27:48Ce n'est pas une affaire de prénom.
00:27:50C'est une affaire de...
00:27:52Comment dire ?
00:27:54Écoutez, je vais vous donner un exemple très concret.
00:27:56D'accord ? J'ai le cousin
00:27:58de mon ex-compagne
00:28:02qui s'est mariée avec une Tunisienne.
00:28:04D'accord ?
00:28:06Elle ne trouve pas de travail.
00:28:08Mais ne faites pas les raisonnements par l'exemple.
00:28:10Ne faites pas les raisonnements par l'exemple.
00:28:12C'est un exemple.
00:28:14C'est un exemple concret.
00:28:16C'est un raisonnement par l'exemple et puis moi je peux vous trouver
00:28:18un autre exemple. Ce n'est pas ça le souci.
00:28:20Pourquoi une dame qui va travailler dans un magasin
00:28:22dans un magasin de je ne sais plus quoi
00:28:24d'ailleurs j'ai dû passer l'info mais je ne sais plus quoi
00:28:26parce que cette dame a un voile
00:28:28cette dame se fait virer de son travail.
00:28:30Ce n'est pas un lieu de culte.
00:28:32Ce n'est pas un lieu public. Enfin c'est un lieu public.
00:28:34Tout le monde peut y aller.
00:28:36Alors là en revanche il y a discussion
00:28:38parce que nous pouvons considérer
00:28:40que le voile
00:28:42n'est pas une coutume française
00:28:44et qu'il n'a peut-être pas
00:28:46sa place dans la société française.
00:28:48Et ça s'entend.
00:28:50Alors pourquoi les gens qui ont
00:28:52une croix chrétienne autour du cou ça passe ?
00:28:54Pourquoi la kippa ça passe ?
00:28:56Parce que la religion chrétienne
00:28:58est chez elle sur le sol de France
00:29:00depuis 2000 ans.
00:29:02Et pourquoi la kippa
00:29:04ça ne choc pas ?
00:29:06La kippa je ne suis
00:29:08pas certain d'ailleurs que
00:29:10elle soit
00:29:12je parle sous l'autorité de
00:29:14Jacques Serret. Peut-être aussi
00:29:16parce que les revendications de la
00:29:18communauté juive ne sont pas les mêmes.
00:29:20Peut-être que la communauté juive
00:29:22a su se fondre
00:29:24dans la société française depuis
00:29:26tant d'années que les juifs sont parfaitement
00:29:28assimilés peut-être ?
00:29:30Alors en fait on tolère d'un côté mais on ne tolère pas l'autre.
00:29:32C'est quoi les revendications des musulmans ?
00:29:34Expliquez-moi je ne comprends pas bien. Parce qu'en fait vous mélangez deux choses.
00:29:36Vous mélangez la population musulmane
00:29:38et les extrémistes musulmans.
00:29:40D'accord ?
00:29:42Je pense qu'une kippa
00:29:44je pense que
00:29:46dans l'exemple que vous citez
00:29:48dans un
00:29:50magasin
00:29:52je pense que si un jeune
00:29:54homme vendait
00:29:56des articles
00:29:58avec une kippa de la même manière
00:30:00le propriétaire
00:30:02pourrait lui dire je ne suis pas sûr que
00:30:04c'est...
00:30:06Il n'y a pas de problème de revendication.
00:30:10Je ne pense pas.
00:30:12Parce qu'en France aujourd'hui
00:30:14ça revient toujours au même débat.
00:30:16Si on ne tient pas avec Israël on est
00:30:18antisémite. Donc en fait de peur
00:30:20de paraître antisémite on dira
00:30:22vas-y c'est pas grave. D'accord ?
00:30:24Par contre les médias qui depuis des années
00:30:26à longueur de journée tapent sur les musulmans
00:30:28là c'est normal.
00:30:30Et du coup en fait ça crée
00:30:32dans la pensée des gens
00:30:34qui sont lobotomisés par les médias
00:30:36ça crée un truc
00:30:38musulman égal terroriste
00:30:40égal machin
00:30:42ils vont nous obliger à porter le voile
00:30:44ils vont nous obliger à arrêter de manger du porc
00:30:46ils vont nous obliger à... Arrêtez !
00:30:48Je vous dis que c'est toujours
00:30:50intéressant de
00:30:52défendre pourquoi pas
00:30:54des us et coutumes dans un pays. D'ailleurs
00:30:56c'est très intéressant
00:30:58lorsqu'on parle de la Nouvelle-Calédonie
00:31:00les mêmes
00:31:02qui demandent
00:31:04en France que tout puisse
00:31:06exister sur la Nouvelle-Calédonie
00:31:08parlent du peuple
00:31:10qui était le premier sur le sol
00:31:12et qu'il faut respecter
00:31:14et dont il faut
00:31:16que les us et coutumes perdurent
00:31:18à travers les années.
00:31:20Donc je suis toujours étonné comment
00:31:22à front renversé
00:31:24quand un français
00:31:26explique qu'il veut garder
00:31:28ses racines sur le sol
00:31:30de France, on le traite de raciste
00:31:32mais quand un calédonien explique la même
00:31:34chose en Nouvelle-Calédonie
00:31:36on dit que c'est formidable.
00:31:38Donc c'est la position de la France Insoumise.
00:31:40Donc Philippe, pardonnez-moi d'être un peu étonné.
00:31:42Voilà, écoutez, moi j'ai voté
00:31:44France Insoumise parce que je voulais pas voter pour
00:31:46Front National, j'ai voté pour le Parti de Gauche
00:31:48qui pour moi pouvait aller un peu plus haut, voilà.
00:31:50Glucksmann le socialiste, moi je suis pas
00:31:52socialo, donc c'est réglé.
00:31:54Maintenant je vais vous dire un truc...
00:31:56J'ai vu Christiane Taubira
00:31:58avait demandé de voter pour la France Insoumise.
00:32:00Ancienne ministre de la Justice.
00:32:02J'en ai été un peu étonné. Il est 11h48,
00:32:04on marque une pause, on reste avec Philippe
00:32:06parce que c'est important le
00:32:08dialogue. Et d'ailleurs
00:32:10vous pouvez intervenir, M. Serret
00:32:12d'abord c'est intéressant parce que
00:32:14c'est argument contre argument, il a le droit Philippe
00:32:16de penser
00:32:18ce qu'il pense et évidemment
00:32:20il représente aussi une sensibilité.
00:32:22A tout de suite.
00:32:23Et comme Philippe vous pouvez réagir et témoigner au 0
00:32:2580 20 39 21
00:32:27le numéro et non se faire taxer. A tout de suite.
00:32:29Europe 1.
00:32:3112h à 13h sur Europe 1
00:32:33avec Philippe en ligne.
00:32:35Donc Philippe
00:32:37c'est intéressant notre discussion
00:32:39parce que vous êtes logique avec vous, vous pensez
00:32:41à un monde ouvert, vous pensez que
00:32:43les frontières n'existent pas, vous pensez qu'il n'y a pas
00:32:45d'identité de chaque pays, vous pensez qu'un
00:32:47italien, un cubain, tous ces gens-là peuvent
00:32:49vivre ensemble, vous pensez que les sociétés
00:32:51multiculturelles peuvent vivre ensemble. Vous êtes
00:32:53interdit par l'histoire, si vous me permettez, parce que
00:32:55les sociétés multiculturelles, elles ont beaucoup
00:32:57précisément de mal à vivre ensemble et c'est pour ça que
00:32:59l'assimilation souvent est une bonne chose, parce
00:33:01qu'elle permet de partager des valeurs communes.
00:33:03Mais c'est votre avis ?
00:33:05Moi je ne le conteste pas Philippe, et au contraire
00:33:07vous êtes là pour le donner.
00:33:09Philippe ?
00:33:11Non mais vous avez raison, moi il faut que vous me disiez
00:33:13quelle est la société multiculturelle
00:33:15qui marche ?
00:33:17Je ne sais pas si
00:33:19il y a une société multiculturelle qui fonctionne actuellement
00:33:21Vous nous apercevez que dans des
00:33:23pays par exemple bien souvent
00:33:25où l'islam
00:33:27domine
00:33:29que je sache,
00:33:31les chrétiens ont du mal à vivre.
00:33:33Alors regardez, je vais prendre un exemple
00:33:35Maintenant si vous avez un exemple
00:33:37contraire à me donner, je vous assure
00:33:39je l'entendrai
00:33:41avec
00:33:43beaucoup de...
00:33:45Et c'était vrai, je le dis de la même manière avant, c'est-à-dire
00:33:47que les guerres de religion, elles ont
00:33:49existé en France, sur le sol de France
00:33:51pendant très longtemps.
00:33:53De toute façon les religions
00:33:55et la politique c'est ce qui fout la merde dans le monde.
00:33:57Oui bah oui mais je veux bien que...
00:33:59Il y a beaucoup de choses mais...
00:34:01Je ne sais pas, vous prenez
00:34:03l'Angleterre par exemple.
00:34:05Alors en Angleterre par exemple
00:34:07il y a des femmes musulmanes
00:34:09qui portent le voile et qui sont policières.
00:34:13Je ne sais pas si
00:34:15Jacques Serret, est-ce qu'on peut
00:34:17citer l'Angleterre ?
00:34:19Alors l'Angleterre n'a pas la même histoire d'ailleurs que nous
00:34:21mais c'est vrai ce que dit Philippe.
00:34:23Là où Philippe a raison sur l'Angleterre
00:34:25c'est que la laïcité
00:34:27n'existe pas comme chez nous
00:34:29et que le modèle anglais
00:34:31a eu pendant
00:34:33nombreuses années, a permis
00:34:35un communautarisme
00:34:37qui vivait, bon an, mal an,
00:34:39plutôt bien. Il semble aujourd'hui que ce soit plus compliqué.
00:34:41Absolument, c'est-à-dire qu'on constate aussi
00:34:43une montée des partis
00:34:45nationalistes aujourd'hui
00:34:47en Grande-Bretagne. C'est aussi une preuve que cette
00:34:49société multiculturelle a fait face à quelques difficultés.
00:34:51Ils ont fait le Brexit les Anglais.
00:34:53Cher Philippe, ça va tellement
00:34:55bien qu'ils ont fait le Brexit.
00:34:57Ça n'a aucun rapport.
00:34:59Un petit peu quand même parce qu'ils ont voulu
00:35:01quitter l'Europe parce qu'ils ont voulu une identité
00:35:03tellement anglaise qu'eux ils ont quitté l'Europe.
00:35:05Si vous me permettez.
00:35:07Après c'est pareil, ils se sont fait mener en bateau
00:35:09par des politiciens comme aujourd'hui
00:35:11les Montréalais.
00:35:13Tout le monde est tord que les gens soient idiots,
00:35:15qu'ils comprennent rien et que vous ayez raison.
00:35:17Mais bon, il se trouve qu'ils ont voté le Brexit.
00:35:19C'est pas que j'en ne comprenne rien, ne dis pas ce que j'ai pas dit.
00:35:21Ils ont voté le Brexit, je n'y peux rien.
00:35:23Ils ne sont pas idiots, on leur a donné.
00:35:25Ils se sont fait manipuler.
00:35:27Donc ils sont idiots.
00:35:29Donc vous, vous n'êtes pas manipulé,
00:35:31vous êtes plus intelligent.
00:35:33Non mais attendez, je ne pense pas qu'il faille
00:35:35spécialement être idiot pour se laisser manipuler.
00:35:37Je pense aussi qu'après...
00:35:39Mais ils y croyaient.
00:35:41Vous oubliez,
00:35:43ils ont peut-être des convictions ces gens-là.
00:35:45Il n'y a pas que vous qui avez des convictions.
00:35:47Parce que moi je pourrais dire la même chose
00:35:49que vous.
00:35:51Je pourrais vous dire, cher Philippe,
00:35:53que vous vous êtes manipulé.
00:35:55Bah non, vous avez des convictions.
00:35:57Je suis certainement moins manipulé que certains.
00:35:59Oui, personne ne croit jamais qu'il est manipulé.
00:36:01Quand les gens croient le RN
00:36:03en disant qu'ils sont là
00:36:05pour les petites gens, etc.
00:36:07Je rappelle quand même que le RN a voté
00:36:09contre la taxe sur les super-profits,
00:36:11ce qui aurait pu permettre d'engranger de l'argent
00:36:13et de réduire les déficits de l'État.
00:36:15Quand ils disent oui, on est là pour le pouvoir d'achat.
00:36:17Je rappelle que le RN a voté contre l'augmentation du SMIC au Parlement.
00:36:19Bon, en tout cas,
00:36:21il y a un truc sur lequel vous devriez être d'accord,
00:36:23c'est que le RN, il veut la retraite
00:36:25à 60 ans. Et ça, je suis sûr qu'au moins
00:36:27vous êtes d'accord avec lui. Philippe, c'est un plaisir.
00:36:29Bah attendez, entre ce que Marine Le Pen a dit
00:36:31et ce qu'il dit actuellement, bizarrement, le religieux s'est changé.
00:36:33Marine Le Pen a dit qu'elle n'était pas contre la retraite
00:36:35à 64 ans, voire même à la montée à 67 ans.
00:36:37Philippe, là, pour le coup,
00:36:39le RN souhaite la retraite à 60 ans,
00:36:41ce qui, à mon avis, est...
00:36:43Mais les promesses n'engagent que ceux qui la font.
00:36:45Les gens croiront ce qu'ils voudront.
00:36:47Attendez...
00:36:49Philippe, il est 11h57.
00:36:51Il est 11h57, on va marquer la pause.
00:36:53Convenez que vous avez eu beaucoup d'espace pour échanger
00:36:55et puis c'est intéressant parce que Philippe, il nous appelle régulièrement.
00:36:57Donc,
00:36:59c'était bien d'avoir ce
00:37:01petit échange.
00:37:03Vous restez avec nous, M. Serret ?
00:37:05A vous de me dire, Pascal.
00:37:07La réponse est oui.
00:37:09Déjà, M. Guénet, qu'il est passé, il nous a fait une brillante analyse
00:37:11du scrutin et après,
00:37:13il est reparti.
00:37:15J'ai remarqué un truc, Pascal. Quand vous poussez un peu la voix,
00:37:17vous avez un peu l'accent suisse, je remarque.
00:37:19Quand vous poussez un peu...
00:37:21Non, vous ne remarquez pas ?
00:37:23Si, un peu l'accent suisse, je pense.
00:37:25Qu'est-ce qu'il y a ?
00:37:27Vous votez où, d'ailleurs ? Vous votez en Savoie
00:37:29ou vous votez à Paris ?
00:37:31A Boulogne-Biancourt, monsieur.
00:37:33Ah, c'est vrai ?
00:37:35Sérieusement, vous êtes domicilié maintenant ?
00:37:37Oui, vous savez que je ne dors pas dans le studio.
00:37:39J'ai un appartement, tout ça.
00:37:41Vous êtes au courant ?
00:37:43Ne partez pas, M. Serret, vous êtes en train de pire.
00:37:47Parfois, il y a des gens,
00:37:49ça m'amuse toujours,
00:37:51qui votent depuis 40 ou 45 ans
00:37:53chez leurs parents ou dans leur premier domicile.
00:37:55Ils n'ont toujours pas fait le changement de domicile.
00:37:57Je pouvais imaginer
00:37:59que vous votiez en Savoie.
00:38:01Il est 11h58, d'ailleurs, je précise
00:38:03qu'on n'a eu aucun téléphone de la Savoie aujourd'hui
00:38:05parce qu'on a surreprésentation
00:38:07des auditeurs de Savoie.
00:38:09Je ne sais pas pourquoi,
00:38:11si vous voulez, c'est une émission, c'est Radio Savoie,
00:38:13parfois, le matin.
00:38:15Notre émission avec M. Guedec est là.
00:38:17Je ne sais pas ce qu'il se passe ce matin.
00:38:19La Savoie doit être endormie.
00:38:21Europe numéro 1 en Savoie, exactement.
00:38:23La Savoie qui n'a pas toujours été française, comme vous le savez.
00:38:25Je le sais, je le sais. Très tard.
00:38:27Comme la Bretagne.
00:38:29La Bretagne, c'est au 15e siècle.
00:38:31Je le sais.
00:38:33Vous n'allez pas m'apprendre l'histoire, merci.
00:38:35Non.
00:38:37M. Olivier Guedec, qui est maître
00:38:39au Collège de France.
00:38:41Au collège tout court.
00:38:43Histoire politique,
00:38:45histoire de la France,
00:38:47il sait tout.
00:38:4901 80 20 39 21, pour Réagir avec Pascal Fraude,
00:38:5111h à 13h, sur Europe 1.
00:38:53Europe 1,
00:38:5511h, 13h,
00:38:57Pascal Praud,
00:38:59et vous.
00:39:01A 12h06, Benjamin Morel nous a
00:39:03rejoint. Vous le connaissez, il intervient régulièrement.
00:39:05Vous êtes professeur
00:39:07à l'université,
00:39:09professeur de sciences politiques.
00:39:11Droit public, sciences politiques.
00:39:13Et vous n'êtes pas
00:39:15professeur de micro, manifestement.
00:39:17J'ai quelques problèmes à mon amateur.
00:39:19Mais heureusement, Géraldine Hamon est la
00:39:21psychologue, maître de conférences en droit public.
00:39:23Bon, deux ou trois choses que je voulais vous faire écouter.
00:39:25D'abord, nous sommes le 7 mai 2017,
00:39:27et Emmanuel Macron parle au soir de son élection.
00:39:29C'est
00:39:31la première fois qu'il est élu.
00:39:33Et je veux enfin avoir un mot
00:39:35pour ceux qui ont voté
00:39:37aujourd'hui pour Madame Le Pen.
00:39:41Ne les sifflez pas.
00:39:43Ils ont exprimé,
00:39:45ils ont exprimé
00:39:47aujourd'hui une colère,
00:39:49un désarroi,
00:39:51parfois des convictions.
00:39:53Je les respecte.
00:39:55Mais je ferai
00:39:57tout durant les
00:39:59cinq années qui viennent
00:40:01pour qu'il n'ait plus aucune
00:40:03raison de voter
00:40:05pour les extrêmes.
00:40:09Bon, manifestement,
00:40:11ça n'a pas
00:40:13marché. Je ne suis
00:40:15pas persuadé que les gens qui ont voté pour Marine
00:40:17Le Pen hier ou pour
00:40:19Jordan Bardella pensent précisément qu'ils votent
00:40:21pour des extrêmes. Je pense
00:40:23qu'ils ont le sentiment de voter
00:40:25simplement pour un parti
00:40:27qui répond à leurs
00:40:29interrogations sur la sécurité,
00:40:31sur l'identité,
00:40:33sur nombre
00:40:35de choses,
00:40:37contre l'wokisme,
00:40:39contre
00:40:41beaucoup d'éléments
00:40:43avec lesquels
00:40:45ils ne se reconnaissent plus
00:40:47en France. C'est vrai. Contre
00:40:49l'Europe fédérale, bien sûr. Contre
00:40:51Macron, bien évidemment. Contre
00:40:53Madame van der Leyen. Contre la bordélisation
00:40:55du pays. Contre
00:40:57l'immigration incontrôlée.
00:40:59J'ai l'impression qu'ils ont plus voté, bien
00:41:01souvent, non, que
00:41:03une adhésion
00:41:05à un parti, fût-il
00:41:07le Rassemblement National.
00:41:09Donc je n'ai pas le sentiment, et je vais poser la question
00:41:11tout de suite à Benjamin Morel,
00:41:13qu'ils ont voté précisément pour un parti
00:41:15d'extrême-droite.
00:41:17Non, clairement. C'est aujourd'hui plus
00:41:19tout à fait le sujet. Et quand on parle du
00:41:21Rassemblement National, on a un parti qui s'inscrit
00:41:23dans ce qu'on appelle les droits de populistes au niveau européen.
00:41:25Ce qui est très intéressant dans la
00:41:27sociologie électorale de ce qui s'est passé hier. Je ne parle pas
00:41:29de la dissolution, mais vraiment du résultat des
00:41:31européennes. Ce n'est pas tant le niveau du RN
00:41:33qui soit à 30, 31, 32, 33%,
00:41:35ça n'aurait pas fondamentalement changé la donne.
00:41:37C'est la diversification de son électorat.
00:41:39Naguère, l'électorat du Rassemblement National
00:41:41était très stratifié sociologiquement,
00:41:43que ce soit en termes de revenus ou en termes d'âge.
00:41:45Là, on voit que c'est un parti qui
00:41:47perce dans toutes les catégories.
00:41:49Diplômés, CSP+, retraités,
00:41:51qui Naguère était totalement à part.
00:41:53Et comment vous expliquez ça ?
00:41:55Il y a plusieurs éléments. D'abord, on voit que
00:41:57ce parti s'est dédiabolisé
00:41:59et s'est également crédibilisé. La stratégie de la cravate
00:42:01à l'Assemblée Nationale fait qu'une partie de l'électorat
00:42:03de droite pouvait partager un certain nombre de valeurs
00:42:05sur l'immigration, etc.
00:42:07avec le RN, mais jugé que ce parti n'était pas en capacité
00:42:09demain de prendre le pouvoir
00:42:11et de l'assumer réellement. Aujourd'hui, cette période-là
00:42:13est en partie terminée.
00:42:15Mais vous ne pensez pas qu'au-delà de tout ça,
00:42:17c'est surtout parce que ceux qui sont au pouvoir
00:42:19depuis 30 ans ne répondent pas
00:42:21précisément aux interrogations
00:42:23que se posent les Français ?
00:42:25C'est-à-dire que les gens, manifestement,
00:42:27c'est ce que nous disait tout à l'heure une dame de Brest,
00:42:29elle nous dit que Brest a changé.
00:42:31Vous prenez les enquêtes d'opinion.
00:42:33On dit que la France se droitise, c'est moins évident.
00:42:35Quand vous prenez les enquêtes sur
00:42:37l'appartenance politique des Français,
00:42:39les Français sont paumés, en grande majorité,
00:42:41droite, gauche. En revanche, il y a deux points
00:42:43sur lesquels ils sont clairs. Ils veulent plus de social
00:42:45et, en effet, sur les sujets identité-immigration,
00:42:47on a des options plus à droite.
00:42:49La force du RN...
00:42:50Mais ça ne veut rien dire, d'ailleurs, à droite.
00:42:52Être sécuritaire, c'est d'être à droite ?
00:42:54Ils veulent plus de sécurité ?
00:42:56Vous traduisez ça en disant...
00:42:58On est d'accord, Pascal.
00:43:00La question, c'est
00:43:02le programme du RN aujourd'hui
00:43:04parvient à conjuguer les deux.
00:43:06Vous prenez, par exemple, la droite LR
00:43:08ou Éric Zemmour. Vous avez une option libérale.
00:43:10Vous n'allez pas chercher les classes populaires avec ça.
00:43:12Vous prenez la gauche, il n'y a pas de sujet sur l'immigration.
00:43:14L'AFI avait fait faire un sondage par Harris
00:43:16un an avant les dernières présidentielles,
00:43:18en ne sondant que ses propositions économiques.
00:43:20Bilan, 70% des Français
00:43:22étaient d'accord avec les propositions.
00:43:24L'AFI est arrivée sur les plateaux en disant
00:43:2670% des Français sont d'accord avec nous.
00:43:28Sauf qu'en fait, il n'y avait que les propositions économiques.
00:43:30La force de Marine Le Pen, c'est qu'elle parle
00:43:32de social et d'immigration.
00:43:34Écoutons là et après on va être avec Colette
00:43:36qui va pouvoir vous interroger.
00:43:38Écoutons Marine Le Pen hier soir.
00:43:40Le président de la République répondant à l'appel
00:43:42de Jordane Bardella vient d'annoncer
00:43:44la dissolution de l'Assemblée nationale,
00:43:46le retour aux urnes
00:43:48du peuple français dans quelques semaines.
00:43:50Je ne peux que saluer
00:43:52cette décision qui s'inscrit dans la logique
00:43:54des institutions de la
00:43:56Vème République.
00:43:58Nous y sommes prêts.
00:44:00Nous sommes prêts à exercer le pouvoir
00:44:02si les Français nous font confiance
00:44:04lors de ces futures élections
00:44:06législatives. En clair,
00:44:08nous sommes prêts à faire
00:44:10revivre la France.
00:44:14On va remercier notre ami Jacques Serret
00:44:16qui va retrouver la rédaction
00:44:18politique parce que je sais que vous avez beaucoup de choses
00:44:20à préparer pour le 13h.
00:44:22Et là je vais être avec Colette
00:44:24que je salue. Bonjour Colette,
00:44:26restez avec nous. Vous allez pouvoir interroger
00:44:28pourquoi pas Benjamin Morel
00:44:30et donner votre avis mais nous marquons une pause.
00:44:32Europe 1.
00:44:3412h à 13h sur Europe 1
00:44:36avec Colette qui nous a appelé Pascal.
00:44:38Bonjour Colette. Bonjour Pascal.
00:44:40Comment allez-vous ?
00:44:42Ça pourrait aller mieux. Pourquoi ?
00:44:44Vous avez voté où ? Si le vote était différent
00:44:46et si on n'était pas parti pour
00:44:48je ne sais combien de temps
00:44:50de discussions, de bagarres
00:44:52les uns avec les autres et voir le résultat
00:44:54qu'on va avoir, c'est quand même un peu
00:44:56inquiétant quand on aime son pays
00:44:58et qu'on a un oeil quand même sur ce qui se passe
00:45:00j'aurais préféré
00:45:02que ce soit autrement. Vous avez voté
00:45:04hier à Paris ?
00:45:06J'ai voté à Montrouge. Vous avez
00:45:08voté pour qui ? J'ai voté
00:45:10pour Mme Ayé. Ah oui effectivement.
00:45:12Donc vous êtes déçue ce matin.
00:45:14Parce que moi j'ai toujours voté à droite
00:45:16je n'ai jamais voté extrême droite
00:45:18et là franchement... Pourquoi vous n'avez pas
00:45:20voté pour M. Benhami ?
00:45:22Parce qu'il ne m'inspire pas du tout
00:45:24je l'ai vu, j'ai regardé les débats, je l'ai vu
00:45:26je l'ai écouté à la radio
00:45:28Et Mme Ayé vous a inspirée ?
00:45:30Oui parce qu'elle est présente
00:45:32voyez-vous comme députée européenne
00:45:34j'ai vu qu'elle faisait beaucoup de choses avec les autres
00:45:36et que son taux de présence
00:45:38était bien au-delà de ce qu'est
00:45:40la présence de M. Bardella
00:45:42par exemple
00:45:44qu'on appelle là-bas Bardella-Pala
00:45:46Oui mais bon Bardella-Pala
00:45:48hier soir il était là
00:45:50et c'est ça qui est important pour lui
00:45:52Quand on vote pour quelqu'un, il faut qu'il soit présent, c'est la moindre des choses
00:45:54Mais maintenant notre président il n'avait pas d'autre choix
00:45:56parce qu'il a sous le coude
00:45:58les lois qu'il devait passer
00:46:00pour la fin de vie, pour le changement
00:46:02pour le chômage
00:46:04et tout le monde se serait mis contre lui à l'Assemblée nationale
00:46:06d'ailleurs c'est un beau bazar en ce moment
00:46:08ils auraient voté des mentions de censure
00:46:10et ils auraient été obligés
00:46:12de faire ce qu'il a fait
00:46:14donc je pense que hier
00:46:16il a pris tout le monde de cours
00:46:18là ils ont plus que 3 semaines pour se mettre d'accord
00:46:20ils sont tous en train de se battre à droite comme à gauche
00:46:22et c'est jouissif de voir ça d'ailleurs
00:46:24donc on va voir
00:46:26le résultat
00:46:28mais tout à l'heure, je vous écoutais depuis ce matin
00:46:30vous avez remis quelque chose
00:46:32il y a 47% d'abstention
00:46:34dans ces 47%
00:46:36il y a des millions de français qui n'ont pas voté
00:46:38mais qui peuvent aller voter
00:46:40et ça, ça peut faire toute la différence, il ne faut pas oublier
00:46:44ceux qui s'abstiennent, là ça va peut-être leur donner un coup de pied aux fesses
00:46:46ils vont peut-être avoir envie d'aller dire ce qu'ils pensent
00:46:48voyez-vous monsieur ?
00:46:50monsieur pro
00:46:52ça peut tout changer
00:46:54oui mais bon
00:46:56c'est vrai
00:46:58et ça c'est vrai
00:47:00je ne sais pas ce qui est vrai
00:47:02il y a des millions de français qui n'ont pas été votés
00:47:04oui mais je pense que
00:47:066 millions de français correspondent exactement au reste
00:47:08de ceux qui ont voté intuitivement
00:47:10alors je n'ai pas la preuve de ce que je dis
00:47:12mais les 40% de français qui s'abstiennent
00:47:14je pose la question à Benjamin Morel
00:47:16est-ce que vous pouvez savoir s'il y a plus de gens de gauche
00:47:18plus de gens de droite, plus de mobilisés à droite
00:47:20ou pas à gauche ?
00:47:22on peut avoir une idée
00:47:24ceux qui ont le plus de réserve aujourd'hui c'est les insoumis
00:47:26parce que c'est ceux qui dans ce type d'élections
00:47:28se mobilisent le moins
00:47:30et donc il y a des réserves de voix très clairement pour la FI
00:47:32il y a également des réserves de voix importantes pour le RN
00:47:34qui est un électorat très populaire
00:47:36qui s'est plutôt bien mobilisé mais avec beaucoup plus d'électeurs
00:47:38en termes de nombre
00:47:40il y a des réserves de voix quand même pour Renaissance
00:47:42mais ces élections sont intéressantes à plusieurs titres
00:47:44l'électorat du centre
00:47:46se mobilise à toutes les élections
00:47:48c'est la poule aux odeurs en politique
00:47:50il est toujours là, c'est des retraités et des CSP plus
00:47:52là il s'est démobilisé comme il s'était démobilisé
00:47:54aux dernières législatives, ce qui montre que dans cet électorat-là
00:47:56il y a une forme de récrimination
00:47:58vis-à-vis d'Emmanuel Macron
00:48:00pour arriver à récupérer ses électeurs
00:48:02Emmanuel Macron va devoir ramer
00:48:04il rame déjà depuis plusieurs mois
00:48:06donc il peut y avoir un surplus de mobilisation
00:48:08il n'est pas certain que ce surplus joue en faveur de la majorité
00:48:10c'est même plutôt d'autres options
00:48:12qui s'imposent
00:48:14Qu'avez-vous de faire de la prospection électorale ?
00:48:16J'ai regardé les législatives
00:48:18de 2017 et 2022
00:48:20on va prendre par exemple
00:48:22le cas de 2017
00:48:24législative 2017
00:48:26au premier tour, parce qu'il n'y a que ça qui est intéressant
00:48:28le deuxième tour, les pourcentages
00:48:30comme beaucoup de listes n'existent plus
00:48:32on ne peut pas prendre en compte
00:48:34le pourcentage du deuxième tour
00:48:36en revanche on a une photographie
00:48:38sur un premier tour législatif
00:48:40j'espère que tout le monde me suit
00:48:42la répartition des partis politiques
00:48:44la majorité présidentielle
00:48:46en 2017 fait 32%
00:48:48à peu près, de mémoire
00:48:50et elle a plus de 50%
00:48:52elle a 60% des...
00:48:54alors je vous pose une question simple
00:48:56hier Jordan Bardella a fait 33%
00:48:58si au premier tour
00:49:00de la législative
00:49:02il garde ce score aussi haut
00:49:04est-ce que ça veut dire que la chambre
00:49:06parlementaire sera
00:49:08Rassemblement National ?
00:49:10j'aimerais que ce soit aussi simple Pascal
00:49:12je vais essayer de vous expliquer pourquoi ça ne l'est pas
00:49:14d'abord parce qu'on a une élection à deux tours
00:49:16et pas à un tour, et donc à partir de là
00:49:18il y a un fait qui va être extrêmement important à suivre
00:49:20dans les prochains jours, c'est est-ce qu'il y a une union de la gauche
00:49:22les circos-NUP
00:49:24qui sont tombés dans les mains de la NUP la dernière fois
00:49:26sont des fiefs pour la NUP parce que
00:49:28la gauche a fait un mauvais score en 2022
00:49:30mais c'est des fiefs si la gauche est unie
00:49:32si la gauche est désunie, et c'est le pari d'Emmanuel Macron
00:49:34à ce moment-là ces circos peuvent tomber
00:49:36dans les mains du RN mais également de la majorité
00:49:38et donc il peut y avoir un jeu à ce moment-là
00:49:40qui soit assez neutralisant
00:49:42la gauche disparaissant
00:49:44quasiment de l'assemblée, et très
00:49:46neutralisant pour le Rassemblement National
00:49:48avec un effet vote utile pour la majorité
00:49:50c'est une possibilité, ce que vous dites
00:49:52sur le taux
00:49:54est corrélé quand même avec
00:49:56une réalité, on estime qu'avec le mode de scrutin majoritaire
00:49:58à deux tours, quand vous êtes entre 35 et 40%
00:50:00vous pouvez parier sur une majorité
00:50:02absolue, il y a une condition pour le RN
00:50:04la condition c'est que
00:50:06il n'y ait pas de front républicain
00:50:08autrement dit que, en cas de duel
00:50:10ça ne marche plus le front républicain
00:50:12qui peut croire au front républicain ?
00:50:14en cas de major RN, l'électorat de gauche
00:50:16ne se mobilise pas en faveur
00:50:18de la majorité, sauf que plus personne n'y croit
00:50:20et là j'abonde dans votre sens, ça ne s'est pas passé
00:50:22en 2022 aux législatives
00:50:24ça n'a pas été un élément du vote
00:50:26qui a pu mobiliser l'électorat comme ça avait été le cas
00:50:28en 2019 pour ces européennes
00:50:30donc en faisant ce pari-là
00:50:32Emmanuel Macron fait un pari qui est quand même
00:50:34assez contre-intuitif au vu de tous les résultats
00:50:36autre question très technique
00:50:38si la France Insoumise
00:50:40est toute seule
00:50:42et il semblerait quand même
00:50:44qu'après ce qui vient de se passer, ça va être compliqué
00:50:46pour le parti socialiste
00:50:48de Raphaël Glucksmann
00:50:50de passer un accord
00:50:52avec la France Insoumise
00:50:54on a le sentiment vraiment que s'ils y arrivent
00:50:56je ne suis même pas sûr
00:50:58ils auront un instant de survie quand même
00:51:00pour répondre un peu à votre question
00:51:02il n'y a pas d'accord à gauche
00:51:04ça veut dire que probablement il n'y a plus de groupe PC
00:51:06il n'y a plus de groupe vert, il n'y a peut-être plus de groupe socialiste
00:51:08ou un groupe réduit à peau de chagrin
00:51:10il y a un groupe réduit à peau de chagrin pour la vie
00:51:12je pense que
00:51:14la raison s'imposant
00:51:16du point de vue purement arithmétique et électoral
00:51:18il y aura un accord peut-être à minima
00:51:20rééquilibré en faveur notamment du PS
00:51:22sur les circos
00:51:24vous pensez que Raphaël Glucksmann
00:51:26parce que Raphaël Glucksmann
00:51:28Raphaël Glucksmann n'est pas à la tête du parti
00:51:30et ceux qui vont jouer
00:51:32c'est les députés en fait
00:51:34c'est-à-dire que les députés socialistes
00:51:36s'ils ont un sens minimal de la survie
00:51:38savent qu'aujourd'hui malgré toutes les récriminations
00:51:40qu'ils peuvent avoir vis-à-vis Jean-Luc Mélenchon
00:51:42ils ne seront peut-être plus députés
00:51:44enfin ils ne sont déjà plus députés mais ils ne seront pas à nouveau députés
00:51:46dans un mois si jamais il n'y a pas d'accord
00:51:48en tout cas ces questions sont passionnantes
00:51:50Colette, est-ce que vous avez une question à poser ?
00:51:52il y a quelque chose d'important quand même
00:51:54j'ai regardé Marine hier soir
00:51:56elle n'était pas du tout détendue, aussi gaie
00:51:58elle est plus technique et joyeuse que d'habitude
00:52:00elle a lu son petit papier
00:52:02puis ils sont partis tout de suite avec Bardella
00:52:04parce qu'elle sait très bien qu'il n'est pas au point
00:52:06comme Premier Ministre
00:52:08et si jamais il se plante
00:52:10c'est fini pour elle en 2027
00:52:12je ne sais pas si vous vous rappelez quand Chirac
00:52:14on avait la majorité à l'Assemblée Nationale
00:52:16lui aussi il l'a dissous
00:52:18on s'est retrouvé avec Jospin
00:52:20et qu'est-ce qu'on a fait après ?
00:52:225 ans après Jospin il n'était plus bon à rien
00:52:24tout le monde l'a viré
00:52:26et c'est pareil avec son poulain
00:52:28je ne sais pas si vous avez vu le débat
00:52:30avec Gabriel Attal qui avait tout dans la tête
00:52:32et Bardella qui avait
00:52:34ses petites notes qui s'en mêlaient les pieds
00:52:36dans ses pourcentages
00:52:38il n'est pas prêt du tout
00:52:40pour être Premier Ministre à mon avis
00:52:42vous savez chère Colette
00:52:44il y a beaucoup de gens qui disent
00:52:46ça ne peut pas être pire
00:52:48qui depuis 7 ans
00:52:50mais je ne vous dis pas ça
00:52:52je vous dis que
00:52:54le bilan de la Macronie
00:52:56il y a beaucoup de gens
00:52:58qui le bilan de la Macronie
00:53:00on nous a dit c'est le Mozart de la finance
00:53:02à l'arrivée on a 3000 milliards de dettes
00:53:04donc il y a beaucoup de gens qui disent
00:53:06et c'est l'avantage numéro 1 sans doute du RN
00:53:08il n'a jamais été au pouvoir
00:53:10on verra ce qu'il est capable de faire
00:53:12forcément
00:53:14dans un pays
00:53:16qui a des difficultés XXL
00:53:18quand certains proposent
00:53:20de faire bouger les lignes
00:53:22il n'a jamais été au pouvoir
00:53:24il bénéficie d'un petit avantage sans doute
00:53:26en tout cas je vous remercie Colette
00:53:28je vous remercie grandement
00:53:30Benjamin Morel m'a un peu étonné
00:53:32parce qu'il pense à un accord
00:53:34France Insoumise
00:53:36Parti Socialiste
00:53:38Europe Ecologie
00:53:40les verts épaissés
00:53:42la reconduction de l'ANUPS
00:53:44je parie sur l'instant de survie
00:53:46j'entends ce que vous dites
00:53:48mais là il peut quand même
00:53:50il y a de ce passé
00:53:52où messieurs
00:53:54Roussel a dit
00:53:56l'ANUPS c'est fini
00:53:58où le PS a pris ses distances
00:54:00alors Olivier Faure il fera tout pour garder son siège
00:54:02parce qu'autrement il l'a perdu c'est entendu
00:54:04mais vous avez aussi Raphaël Glucksmann
00:54:06ça voit compte
00:54:08vous ne pouvez pas l'écarter comme ça
00:54:10ce qui va compter essentiellement
00:54:12d'ailleurs vous l'entendez depuis hier
00:54:14les parons du PS ont repris un petit peu le lit
00:54:16du point de vue de la communication
00:54:18il y a plusieurs moutures de l'accord
00:54:20il y a l'accord maximal type NUP
00:54:22où on s'accorde sur le programme
00:54:24il y a un accord strictement électoral
00:54:26pas de concurrence sur les circos
00:54:28et il y a un accord aminimal
00:54:30sur les circos qui sont déjà attribués
00:54:32et où vous avez déjà un député NUP
00:54:34il n'y a pas de concurrence
00:54:36sur les autres c'est ouvert
00:54:38dans tous les cas il est assez peu probable qu'ils aillent dans le mur
00:54:40écoutez on verra
00:54:42mais vous êtes cynique finalement
00:54:44vous ne croyez pas aux idées
00:54:46je suis réaliste Pascal
00:54:48j'aime les idées mais
00:54:50je constate qu'elles ne guident pas le monde
00:54:5212h29 à tout de suite
00:54:54dans un instant le journal permanent
00:54:56monsieur Giacomelli pardonnez moi sera là dans 2 secondes
00:54:58cher Laurent Giacomelli
00:55:00vous patientez quelques secondes
00:55:02et député du PS
00:55:04alors vous n'êtes plus député
00:55:06et non je ne suis plus député
00:55:08vous êtes au chômage
00:55:10en tout cas très actif pour un chômeur
00:55:12lorsqu'on est plus député
00:55:14d'ailleurs on touche son salaire
00:55:16encore pendant 6 mois c'est bien ça ?
00:55:18alors écoutez je ne connais pas les détails
00:55:20on sait jamais ce qui peut arriver
00:55:22vous avez raison
00:55:24mais je pense qu'on a d'autres
00:55:26échaflaissés en ce moment
00:55:28vous allez vous représenter ?
00:55:30oui
00:55:32je dis au revoir monsieur Morel
00:55:34c'était un plaisir il y a longtemps que je ne vous avais pas vu
00:55:36je reviens avec plaisir quand vous voulez
00:55:38pourquoi vous ne venez pas sur ces news ?
00:55:40alors on va vous inviter
00:55:42rendez-vous est pris
00:55:44merci beaucoup
00:55:54monsieur Giacomelli
00:55:56vous avez peut-être des origines italiennes
00:55:58avec un nom comme le vôtre
00:56:00je vous confirme mes grands-parents sont venus en France
00:56:02et ils viennent de Rome
00:56:04votre analyse
00:56:06de ce scrutin hier
00:56:08est-ce que vous avez
00:56:10comme Marine Le Pen accueilli
00:56:12avec joie cette dissolution
00:56:14que vous demandiez ?
00:56:16et oui évidemment parce qu'on l'a demandé pendant toute la campagne
00:56:18Gérard Bardella l'a dit
00:56:20si l'écart entre Valérie Haillet et la liste du RN
00:56:22est très prononcé
00:56:24il faudra dissoudre
00:56:26donc on a évidemment accueilli cette nouvelle
00:56:28avec bonheur
00:56:30parce que c'est le respect aussi de la 5ème République
00:56:32le peuple aujourd'hui ne veut plus de la politique
00:56:34d'Emmanuel Macron
00:56:36il lui a montré et donc il faut retourner au peuple
00:56:38et il va décider demain qui fera le gouvernement
00:56:40donc c'est une décision sage
00:56:42je ne dis pas souvent d'Emmanuel Macron mais là c'est une décision sage
00:56:44bon je disais
00:56:46j'avais le sentiment que la France hier avait dit non
00:56:48et qu'elle avait dit non à beaucoup de choses
00:56:50non à Macron bien sûr
00:56:52non à l'Europe fédérale
00:56:54non à Madame van der Leyen
00:56:56non à la bordélisation du pays
00:56:58non à l'immigration incontrôlée
00:57:00non à l'insécurité
00:57:02non au conseil constitutionnel ou au conseil d'Etat
00:57:04non au wokisme, non à l'islamisation
00:57:06mais est-ce qu'elle a dit oui au rassemblement national ?
00:57:10oui je le crois, elle a dit oui au pouvoir d'achat
00:57:12parce que les français l'ont compris
00:57:14les mesures qu'on proposait notamment de sortir
00:57:16de la tarification européenne de l'électricité
00:57:18est quand même augmentée de 45%
00:57:20en deux ans tout simplement parce que
00:57:22les centrales allemandes coûtent très cher
00:57:24ils ont compris que nous disions
00:57:26oui à notre culture, à notre identité
00:57:28en voulant
00:57:30tarir le flux
00:57:32migratoire qui vient en France
00:57:34en permanence et que l'Europe veut accélérer
00:57:36et puis ils ont compris aussi
00:57:38qu'on pouvait dire oui au respect
00:57:40le respect des français, le respect de ce qu'ils veulent
00:57:42ils vivent à coup de 49.3
00:57:44depuis 7 ans de Macronie, une forme de suffisance
00:57:46qui leur dit on est meilleur que tout
00:57:48et puis ils voient la dette filer, ils voient le chômage qui repart
00:57:50ils voient leur pouvoir d'achat diminuer
00:57:52leur quotidien
00:57:54enquiquiné par un tas de normes absurdes
00:57:56et parfois écolodingos
00:57:58donc je crois que les français ont envoyé un double signal
00:58:00effectivement on ne veut plus de la politique d'Emmanuel Macron
00:58:02mais on entend ce que dit le Rassemblement National
00:58:04et ça nous plaît.
00:58:06Vous-même êtes député
00:58:08vous allez vous représenter en Moselle
00:58:10dans la huitième circonscription
00:58:12dans la huitième circonscription
00:58:14où vous avez gagné
00:58:16avec 52%
00:58:18des suffrages
00:58:20la dernière fois contre Céline Léger
00:58:22qui était de la nouvelle union populaire
00:58:24écologique et sociale d'ailleurs
00:58:26France Insoumise, vous étiez donc face à
00:58:28un candidat de la
00:58:30NUPES, cette NUPES qui va peut-être
00:58:32ou non se reformer
00:58:34ces prochaines minutes ?
00:58:36Je vais, vous le savez, de débat en débat
00:58:38et j'entends effectivement la gauche
00:58:40nous reparler de la NUPES alors qu'ils changeraient
00:58:42le nom, qu'ils s'appelleraient le Front Populaire
00:58:44enfin ils sont en train de trouver un nom
00:58:46maintenant moi j'ai envie de leur poser une question
00:58:48est-ce que vous êtes là pour le bien
00:58:50des français, c'est-à-dire vous faire élire sur un programme
00:58:52ou est-ce que vous êtes prêt à tout accepter pour sauver
00:58:54votre poste, parce que quand on est prêt à s'associer
00:58:56à des gens qui nous expliquent que le Hamas
00:58:58est un mouvement de résistance, qui nous
00:59:00expliquent que finalement il n'y a pas d'antisémitisme
00:59:02en France, mais qui eux-mêmes
00:59:04font en sorte de le raviver
00:59:06et bien on se demande si des gens
00:59:08à gauche ont vraiment une conscience, ils peuvent
00:59:10se regarder dans le miroir pour certains
00:59:12sauver son poste et sacrifier
00:59:14ses valeurs, écoutez c'est une vision du monde
00:59:16on verra bien si c'est celle-là qui est
00:59:18suivie par la gauche ou l'autre d'ailleurs
00:59:20parce qu'ils ont une autre opportunité, ils sont dragués
00:59:22de manière assez lourde d'ailleurs
00:59:24par le parti présidentiel
00:59:26on verra bien de quel côté ils penchent, mais vous savez
00:59:28les alliances improbables faites
00:59:30pour le confort et les indemnités
00:59:32des élus, c'est je crois pas du tout ce qu'attendent
00:59:34les Français.
00:59:35Monsieur Jacobelli, qui est un des membres du Rassemblement
00:59:37National, député qui est
00:59:39avec nous, et une ou deux
00:59:41questions encore à lui poser
00:59:43Reconquête demande l'union des droites
00:59:45j'ai le sentiment que
00:59:47beaucoup d'électeurs sont sur
00:59:49cette ligne-là
00:59:51ils aimeraient, parce qu'ils voient des passerelles
00:59:53entre les républicains, entre Reconquête
00:59:55et entre le Rassemblement National
00:59:57ils aimeraient qu'il y ait une
00:59:59forme de programme commun
01:00:01de la droite, comme il a existé
01:00:03un programme commun de la gauche
01:00:05Marine Le Pen a fermé la porte
01:00:07pas de négociation
01:00:09avec Reconquête. Est-ce que vous pensez
01:00:11est-ce que vous êtes vous-même sur cette position ?
01:00:13Vous savez nous
01:00:15on veut unir les électeurs d'abord
01:00:17vous savez les accords d'appareil ça peut donner la nupes
01:00:19alors parfois c'est pas forcément
01:00:21le meilleur pour les Français. Nous ce qu'on
01:00:23croit c'est qu'il faut unir tous les patriotes
01:00:25vous votez en touche
01:00:27vous votez en touche. Moi j'en connais à gauche
01:00:29vous voyez, donc l'union des droites
01:00:31comme l'a dit Jordan Bardella
01:00:33c'est un peu limitatif
01:00:35c'est la stratégie Mélanie, moi j'observe une chose
01:00:37c'est que la seule hier
01:00:39qui a gagné en Italie
01:00:41avec l'union, avec cette
01:00:43stratégie-là, c'est Madame Mélanie
01:00:45et qui a réussi l'union
01:00:47des droites, alors évidemment
01:00:49il y a toujours négociation dans un programme commun
01:00:51on reproche par exemple
01:00:53au Rassemblement National d'être
01:00:55trop à gauche sur le plan économique
01:00:57et Reconquête est sans doute
01:00:59plus libérale et plus à droite
01:01:01j'imagine que c'est une négociation possible
01:01:03mais est-ce que ce serait intéressant pour vous
01:01:05parce que dans ces cas-là vous pesez un peu
01:01:07plus lourd ?
01:01:09Vous savez vous avez parlé de Mme Mélanie, hier elle a fait
01:01:11effectivement un score exceptionnel mais il y avait
01:01:13la liste de Mme Mélanie, il y avait aussi
01:01:15la liste d'autres mouvements
01:01:17qui se sont alliés avec elle au gouvernement
01:01:19mais qui ont présenté leur candidature
01:01:21écoutez, honnêtement...
01:01:23Pas d'alliance, nous sommes d'accord, pas d'alliance
01:01:25c'est le mot d'ordre, vous serez tout seul
01:01:27malgré les...
01:01:29Regardez notre liste, regardez
01:01:31vous avez des gens qui viennent de la société
01:01:33civile, il y en a qui étaient au LR
01:01:35comme M.Garrot ou M.Mariani, il y en a
01:01:37qui étaient... Non mais pas d'accord de parti
01:01:39c'est ça que je voulais vous dire, bon autre question
01:01:41qui me paraît primordiale, autre
01:01:43question, alors celle-là elle est primordiale
01:01:45les Jeux Olympiques arrivent
01:01:47Bon, Gérald Darmanin est le ministre de l'Intérieur
01:01:49il connaît parfaitement ce dossier
01:01:51qui est un dossier très lourd, j'imagine
01:01:53parce que au-delà de la politique
01:01:55techniquement c'est, j'imagine, pas simple
01:01:57d'organiser les JO et notamment la cérémonie
01:01:59d'ouverture. Qui est ministre de l'Intérieur
01:02:01si le Rassemblement National
01:02:03a la majorité le
01:02:057 juillet ? Alors j'ai pas la réponse
01:02:07il faudra poser la question à Jordan Bardella
01:02:09mais vous savez, aujourd'hui
01:02:11Gérald Darmanin... Non mais en un mois
01:02:13quelqu'un arrive
01:02:15découvre des dossiers
01:02:17et prêt à cela ? Je sais pas d'ailleurs qui
01:02:19au Rassemblement National est le plus
01:02:21pointu sur les questions
01:02:23de ce type.
01:02:25Alors, je vais vous répondre. D'abord
01:02:27aujourd'hui on nous annonce quand même que dans certains
01:02:29territoires, et c'est le cas dans le mien, on va prendre
01:02:31les deux tiers, on va les ponctionner, deux tiers
01:02:33des forces de l'ordre pour les ramener à Paris, protéger les Jeux Olympiques
01:02:35et dans le même temps, on nous annonce que des migrants
01:02:37vont être envoyés dans les villages, vous voyez bien l'effet de ciseau
01:02:39et l'effet que ça va avoir sur l'insécurité
01:02:41donc je suis pas sûr que M. Darmanin soit un modèle
01:02:43il manque encore des agents de sécurité, on a vu que parmi
01:02:45ces agents de sécurité, il y avait des infiltrés
01:02:47et des fichesses, donc honnêtement je pense
01:02:49qu'on peut faire mieux. Et puis j'espère
01:02:51que M. Darmanin est un bon républicain
01:02:53et qu'il ne partira pas en brûlant les dossiers
01:02:55et qu'il laissera à son successeur l'ensemble
01:02:57des données pour gouverner.
01:02:59Évidemment qu'il n'y a même pas, non seulement
01:03:01il n'y a même pas d'interrogation
01:03:03là-dessus, mais convenez
01:03:05que pour un parti
01:03:07qui arrive au pouvoir
01:03:09qui n'a jamais été
01:03:11aux commandes
01:03:13de l'État, convenez
01:03:15quand même que c'est pas simple
01:03:17sur un des événements les plus importants
01:03:19à organiser.
01:03:21Donc ma question, si j'étais même
01:03:23provocateur, si j'étais même provocateur
01:03:25et ça m'arrive de l'être
01:03:27est-ce que vous pourriez imaginer
01:03:29que Jordan Bardella
01:03:31propose à Gérald Darmanin
01:03:33de rester jusqu'au 15 septembre par exemple
01:03:35et de lui dire écoutez, vous avez fait
01:03:37vous connaissez ces dossiers
01:03:39je pense que nous pouvons travailler ensemble
01:03:41même si nous ne partageons pas à 100%
01:03:43les mêmes
01:03:45comment dire, les mêmes opinions politiques
01:03:47mais au nom de
01:03:49la connaissance des dossiers
01:03:51je vous propose de rester
01:03:53et d'assurer l'autorité pendant
01:03:55les Jeux Olympiques. Je rêve sans doute
01:03:57parce que ça se passe pas comme ça en politique.
01:03:59Oui, ça paraît Elika, mais surtout
01:04:01vous savez, si 31,5%
01:04:03des Français nous ont fait confiance hier
01:04:05pour le scrutin aux Européennes, c'est essentiellement
01:04:07pour l'immigration et la sécurité qui sont deux faillites
01:04:09de Gérald Darmanin. Je ne vois pas comment
01:04:11nos électeurs comprendraient
01:04:13qu'on laisse l'homme qui ouvre la porte
01:04:15à 1,5 million d'immigrants supplémentaires
01:04:17chaque année, qu'on laisse l'homme qui a fait
01:04:19s'envoler les taux d'insécurité
01:04:21les vols, les agressions etc.
01:04:23Je pense qu'il y aurait au moins une anomalie
01:04:25donc ça me paraît être une hypothèse
01:04:27Il n'y a pas de non ? Est-ce qu'il y a des non
01:04:29aujourd'hui ? Parce que j'imagine que vous allez tous réfléchir
01:04:31avoir le profil
01:04:33je ne sais pas par exemple
01:04:35Monsieur Jacobelli, vous
01:04:37faites partie des hommes qui sont
01:04:39importants dans ce mouvement
01:04:41j'imagine que vous, vous seriez
01:04:43très certainement dans ce gouvernement
01:04:45Bardella, et quel est votre domaine
01:04:47dans lequel vous semblez
01:04:49le plus compétent si j'ose dire, ou celui
01:04:51dans lequel vous aimeriez être
01:04:53consulté ?
01:04:55Pour une bonne et simple raison, c'est que
01:04:57quand on annonce que quelqu'un est nommé, en général
01:04:59on le respecte. Marine Le Pen
01:05:01est en course pour la présidence de la République, elle a dit que ce serait
01:05:03Jordan Bardella, Premier Ministre, et on est fidèle à ça
01:05:05mais vous savez, si nous devons former un gouvernement
01:05:07il ne sera pas à 100% Hérène
01:05:09nous ouvrirons les portes à ceux qui
01:05:11sont... Mais oui, mais si personne ne veut venir
01:05:13c'est ce que j'ai l'impression
01:05:15Vous verrez, vous verrez, et croyez-moi
01:05:17j'ai l'impression qu'il y aura du monde
01:05:19et nous prendrons le meilleur dans chaque domaine
01:05:21mais si je vous dis aujourd'hui
01:05:23M. Tartampion sera à tel ministère
01:05:25et M. Trucouch sera à tel autre
01:05:27Vous pensez qu'une fois que les places sont bonnes
01:05:29et qu'il y a des Républicains, vous pourrez débrucher
01:05:31des Républicains
01:05:33ou même des gens de Reconquête
01:05:35Marion Maréchal, elle vous rejoint ou pas ?
01:05:37Elle va quitter à votre avis
01:05:39Reconquête ?
01:05:41J'ai pas entendu ça
01:05:43Il faut lui poser la question mais j'ai pas entendu ça
01:05:45Bon bah écoutez
01:05:47merci beaucoup M. Jacobelli
01:05:49et bonne chance
01:05:51pour votre élection
01:05:53et votre candidature
01:05:55dans la Moselle
01:05:57et puis en revanche
01:05:59C'était une commune, nous arrivons premier
01:06:01dans toutes les communes
01:06:03Vous avez regardé, j'imagine, le score précisément dans votre circonscription
01:06:05hier
01:06:07et Jordan Bardella
01:06:09est arrivé en tête ?
01:06:11Oui, très largement en tête
01:06:13Il a la majorité dans beaucoup
01:06:15de communes
01:06:17On est au-dessus des 43%
01:06:19Donc il a fait dans votre
01:06:21circonscription un score au-dessus
01:06:23de la moyenne nationale
01:06:25Très largement, oui, tout à fait
01:06:27Donc on peut imaginer
01:06:29que vous soyez favori
01:06:31On peut imaginer que vous soyez favori
01:06:33dans cette circonscription
01:06:35Ce qui est intéressant c'est de voir le vote des grandes villes
01:06:37Paris notamment
01:06:39Par exemple à Nantes
01:06:41qui m'intéresse beaucoup
01:06:43M. Glucksmann en tête
01:06:45Deuxième La France Insoumise
01:06:47Troisième Valérie Haillet
01:06:49Quatrième
01:06:51Manon Aubry
01:06:53Et Jordan Bardella dans une ville comme Nantes
01:06:55est à 10%
01:06:57Et c'est la même chose pour Rennes
01:06:59Donc vous avez deux grandes villes, deux grandes métropoles
01:07:01Et c'est la même chose pour Paris
01:07:03C'est-à-dire que vous n'existez pas
01:07:05dans les grandes métropoles
01:07:07Je ne sais pas si vous avez une explication
01:07:09M. Jacobelli, en tout cas vous existez moins
01:07:11C'est probablement un électorat
01:07:13qui est un peu plus épargné
01:07:15par les grands problèmes de notre société
01:07:17Mais vous savez que c'est en politique que tout est question d'évolution
01:07:19Et quand on regarde les chiffres dans des catégories
01:07:21socioprofessionnelles ou dans des tranches d'âge
01:07:23Nous étions effectivement très loin
01:07:25Nous avons très largement augmenté
01:07:27C'est le cas des CSP+, des cadres et des retraités
01:07:29C'est l'évolution, la dynamique qu'il faut voir
01:07:31Parce qu'on ne sait jamais 100%
01:07:33On n'est jamais majoritaire partout et dans toutes les catégories
01:07:35En revanche quand ça progresse partout
01:07:37Là ça donne de l'espoir puisque effectivement
01:07:39plus de 90% des communes ont mis
01:07:41Jordan Bardella en tête
01:07:43Vous l'avez dit
01:07:45Mais nous y progressons dans beaucoup de catégories
01:07:47Et c'est ça qui nous donne de l'espoir
01:07:49pour demain avoir la majorité
01:07:51Merci beaucoup monsieur Jacobelli
01:07:53Il est 12h45, la pause
01:07:55Et ça va être le débrief de Laurent Tessier

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