• il y a 6 mois
Transcription
00:00 Bonjour, merci d'être encore là, alors que vous êtes là depuis 8h30, je crois, ce matin.
00:08 J'ai le plaisir, vous le connaissez tous, de vous présenter, mais je ne l'ai pas forcément reconnu,
00:13 parce qu'on y change d'éditeur, on y change de coiffure, Jean-Paul Delphineau,
00:17 dont le dernier livre va paraître chez Pocket en juin, je crois, c'est ça Jean-Paul,
00:23 qui nous a fait un, est-ce qu'on peut appeler ça une biographie, un livre extraordinaire,
00:30 qu'on va appeler "L'affranchissement martre", sur Suzanne Valladon.
00:35 Pour la bonne bouche, je vous annonce, parce qu'on n'a pas trop annoncé encore,
00:40 que le Centre Pompidou va faire en janvier une exposition Valladon,
00:47 l'exposition de clôture avant les 4 ou 5 ans de travaux pour des amiantages.
00:53 Et avant de te laisser la parole, tu as travaillé avec les commissaires de l'expo Valladon à Metz,
00:59 et pour avoir un peu travaillé avec des commissaires d'expo, je dois tirer mon chapeau,
01:04 parce que c'est très rare qu'un non-commissaire, un non-conservateur, soit adoubé par ces scientifiques,
01:11 et tu as même fait des actes du Congrès, tellement tu es devenu spécialiste de Valladon,
01:16 sur laquelle tu as beaucoup travaillé. Je te laisse la parole.
01:20 Bonjour à toutes et à tous.
01:23 Oui, en fait, il y a des livres qu'on décide d'écrire, et ce ne sont souvent pas les meilleurs.
01:29 Puis il y a des livres qui viennent vous chercher.
01:31 Un jour, j'ai reçu un coup de fil de Chiara Parisi, qui était avant directrice de la Villa Medici,
01:36 qui maintenant est directrice du musée Pompidou de Metz,
01:41 et qui m'a dit "J'ai lu Les Pêcheurs d'Etoiles", que j'avais publié aux éditions du passage.
01:45 Vous parlez de Bicky, l'un des surnoms de Suzanne Valladon.
01:48 Faites-moi toute la partie biographique du catalogue.
01:51 Donc je me suis exécuté, elle l'a lu dans la nuit, le lendemain elle m'a appelé un peu hystérique,
01:56 en me disant "Vous ne pouvez pas arrêter, il faut absolument faire un roman".
02:00 Donc j'ai réfléchi pas longtemps, parce qu'en fait, Suzanne Valladon, c'est juste une véritable rencontre amoureuse.
02:09 Je sais que ça a l'air impossible comme ça, mais en fait j'ai pris une énorme claque
02:13 en me lançant dans l'étude de l'histoire de Suzanne Valladon,
02:18 et vous allez comprendre pourquoi, me semble-t-il, parce que d'un point de vue romanesque,
02:22 et moi j'écris du roman romanesque, et je le revendique,
02:25 c'est une perle, c'est une trouvaille, c'est une mine.
02:31 Quelqu'un qui est né de père inconnu et de mère linger illettrée et alcoolique,
02:37 qui raconte à tout le monde qu'elle a quitté sa famille parce qu'elle a été enlevée par des gitans
02:44 qui l'ont mise dans un cirque, et la fois d'après c'est son père qui était un grand mania de la finance
02:50 qui s'est suicidé après un krach, ensuite elle a inventé qu'elle était entrée dans Paris déguisée en femme serpent.
02:57 Elle était complètement folle, mais c'était un véritable génie, vraiment.
03:01 Et moi ce qui m'a le plus touché, c'est le fait qu'elle a toujours été viscéralement attachée à sa liberté.
03:10 Donc ce livre, oui, c'est un livre sur une artiste, c'est tout ce qu'on voudra bien en dire,
03:15 pour les gens qui le liront, mais c'est surtout un hymne à la liberté phénoménal.
03:19 Il n'y a pas de grande réflexion de la part de Suzanne Valladon sur qu'est-ce que la liberté,
03:23 comment appliquer la liberté, elle non. Il y avait quelque chose qui lui plaisait, elle le faisait.
03:28 Donc effectivement, elle s'est appelée successivement Marie Clémentine de son vrai prénom,
03:32 après elle s'est appelée Olga Princess Zaporog, elle a été cuillère de cirque,
03:37 est-ce que c'est vrai ou faux, j'ai encore des doutes aujourd'hui.
03:39 Après elle s'est appelée Bikki, quand c'est Éric Satie qui est tombé fou amoureux d'elle.
03:45 Et après elle s'est appelée Suzanne, quand finalement elle est devenue l'amante de Toulouse-Lautrec.
03:50 Et ensuite il y a eu l'histoire avec De Gey, il y a eu l'histoire avec Renoir,
03:53 ça a été totalement hallucinant et c'était une femme libre sans revendication précise.
03:58 C'est-à-dire un jour, Anne Camach-Zöger, une Suisse extrêmement sérieuse, lui a dit
04:03 "je viens de monter l'association Femme FAM, Femme Artiste Moderne,
04:08 est-ce que vous accepteriez madame de présider le salon ?"
04:12 Et elle a juste répondu "vous êtes gentille, je connais le genre masculin,
04:16 je connais le genre féminin, moi je suis du genre artiste".
04:18 Donc vraiment toute sa vie, Suzanne Valadon a multiplié,
04:24 et d'ailleurs elle est contemporaine de De Blaise Sandrars,
04:27 mais c'est la plus grande menteuse que je connais, c'est quelque chose de juste hallucinant.
04:31 Et donc j'ai bâti ce roman avec des allers-retours entre le passé et le présent,
04:37 parce qu'elle meurt en 1938 alors que la guerre est aux portes de Paris.
04:43 Et effectivement ça ajoute encore de la tension,
04:47 et j'ai aussi voulu dans la partie contemporaine faire intervenir quelqu'un dont on ne parle plus,
04:51 mais qui pour moi était un immense écrivain, c'est Francis Carcault.
04:54 Plus personne ne parle de Carcault aujourd'hui, alors qu'il avait une goye absolument somptueuse,
05:00 une utilisation de l'argot qui moi m'a séduit.
05:04 Donc voilà comment je suis rentré dans l'histoire de Suzanne Valadon,
05:09 elle-même est un tableau vivant, et puis c'est une révolutionnaire.
05:18 Elle a été la première à dessiner un homme nu, jusqu'à présent,
05:21 jusqu'à ce qu'elle le fasse ça n'existait pas.
05:24 Pour qu'il soit exposé, elle a dû évidemment dessiner une feuille de vigne extrêmement chaste
05:28 sur les attributs masculins du monsieur,
05:31 mais dans sa vie privée c'était à la venante.
05:35 Son premier amant avait 14 ans et elle a été modèle d'abord,
05:41 mais son premier amant avait 47 ans de plus qu'elle.
05:44 Quand elle meurt, elle tombe.
05:46 Là encore, alors oui effectivement je fais la conférence d'ouverture et la conférence de clôture du colloque sur Valadon,
05:52 et il n'y avait que des femmes, toutes les conservatrices du monde entier sont venues me voir à la fin
05:58 en me disant "mais c'est merveilleux ce que vous dites".
06:01 J'ai répondu "je ne connais rien à la peinture", ce qui est vrai.
06:03 En revanche, mon matériau à moi c'est l'humain,
06:06 et l'humain de Valadon c'est quelque chose de totalement incroyable.
06:09 Imaginez-vous dans les rues de Paris dans les années 20,
06:12 une espèce de folle en cheveux qui se balade sur une voiture tirée par un âne
06:17 et qui a une meute de loup derrière elle, c'est incroyable.
06:20 Quand elle avait de l'argent, le vendredi soir elle donnait du caviar à ses chats.
06:24 Elle avait mis une chèvre dans son atelier pour que la chèvre mange les esquisses dont elle n'était pas heureuse.
06:31 Donc pour moi c'est un résumé de la liberté,
06:34 et c'est aussi ce que moi, mais ça n'engage que moi, ce que je pense de la littérature.
06:39 C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui vous ouvre des portes vers le rêve.
06:44 Après c'est à vous, lecteur, d'imaginer ce qui est vrai ou faux.
06:48 J'ai été journaliste d'investigation pendant une douzaine d'années,
06:51 donc toutes les informations que je donne ont été vérifiées au moins trois fois,
06:54 et certaines, notamment le fameux Ghazi le Tatar.
06:58 Je suis persuadé que personne ici ne connaît Ghazi le Tatar.
07:01 Alors j'espérais naïvement, c'était avant que j'écrive le livre,
07:07 j'espérais vraiment qu'elles allaient pouvoir me donner des informations,
07:13 mais Ghazi le Tatar, c'est un soir, elle a tout perdu.
07:18 Parce que Valadon, avec l'affaire du trio, est-ce que c'était son fils ou non,
07:21 je donne des éléments de réponse pour ceux que ça intéresse.
07:24 Et un jour elle fait la connaissance d'un gratteur de guitare
07:27 qui se dit Prince de Sébastopol, roi de Crimée, ce qui est totalement improbable.
07:32 Mais comme elle avait le cœur de la Jeanne de Brassens,
07:35 elle lui ouvre les portes de chez elle, il a 37 ans de moins qu'elle.
07:39 C'est un gratteur de guitare, il fait des tableaux,
07:43 elle en parle en disant "tu peins beaucoup mieux que mon enfoiré de fils",
07:46 donc eu trio.
07:48 Et en fait, toute sa vie durant, elle a été comme ça,
07:53 c'est-à-dire c'est du mensonge, c'est du rêve, c'est du fantasme,
07:56 et c'est aussi une façon d'appréhender la vie qui, à mon sens, manque beaucoup aujourd'hui.
08:03 C'est une formidable leçon de liberté.
08:06 Imaginez-vous comment on pouvait être à la fois femme,
08:09 fille de lingères illettrées, fille naturelle ou en tout cas sans père,
08:14 arriver à Montmartre et finalement devenir l'une des reines de Montmartre en matière de peinture.
08:20 Alors le point de départ pour l'écriture, ça a été vraiment ce poème de Lamartine,
08:26 je crois, qui s'appelle "Le Pélican", où le Pélican s'ouvre le ventre
08:29 pour donner à manger à ses enfants, ce qui est très romantique, très joli.
08:32 Mais c'est exactement ce qu'elle a fait pour son fils,
08:35 c'est-à-dire elle s'est ouverte le ventre, elle s'est assise sur son propre succès,
08:40 et elle a dit aux journalistes "s'il faut parler de quelqu'un, c'est pas de moi, c'est de mon fils".
08:45 Donc voilà, tous les éléments étaient réunis dans ce personnage de Suzanne Valadon.
08:51 Il y a un livre qui a été écrit il y a 25, 30 ou 35 ans, je ne sais plus, de M. Peyremort,
08:57 dont je ne dirais ni du bien ni du mal, ce n'est pas dans mes habitudes,
09:01 mais ça ne correspondait pas à ce que moi je cherchais à faire.
09:04 C'est pas un roman sur Suzanne Valadon, mère du trio, c'est pas un roman sur Suzanne Valadon,
09:09 amante de Degas, Renoir, Toulouse-Lautrec, Satie, Jean Passe et des meilleurs.
09:14 C'est un roman sur une femme qui, à un moment donné, décide de prendre les choses en main
09:19 et décide qu'elle sera une immense artiste.
09:22 Ce qui pour moi est à peu près aussi improbable que Cervantes quand il a écrit Don Quichotte.
09:28 C'était totalement impossible pour une femme d'être libre à l'époque
09:31 et en plus d'être une chef de file d'aucun mouvement.
09:35 On l'a mise un peu à tort à mon avis du côté des impressionnistes.
09:39 Donc Valadon, si vous aimez les personnages haut en couleur, j'espère que je ne l'aurais pas trahi,
09:49 c'est vraiment 300 pages qui sont dans une période bénie en plus
09:53 et ça va de 1870 jusqu'à 1938, essentiellement sur la butte Montmartre.
09:59 Moi j'avoue, avec un peu de honte peut-être, parce que la nostalgie n'est pas bien vue aujourd'hui,
10:05 j'aurais vraiment aimé habiter Montmartre à ce moment-là.
10:08 J'ai découvert des choses totalement incroyables, extravagantes, extraordinaires.
10:12 [Applaudissements]
10:21 Donc nous publions ça chez Istia.
10:23 Pour ceux qui l'ignoreraient encore depuis un an, Sladkin et compagnie est devenue Istia
10:29 puisque nous avons changé notre actionnariat.
10:31 Nous ne sommes plus avec les Sladkin en Suisse mais avec les Très Daniel.
10:35 Et ce livre évidemment qui fait la part belle à quelqu'un qu'on a, comme tu l'as dit,
10:41 souvent gommé pour son fils parce qu'on connaît le trio et on ne connaît pas du tout cette affranchie de Montmartre.
10:47 On la connaît mal.
10:49 Moi ça m'a permis de découvrir une très très grande artiste.
10:52 Et vous voyez sur le fond de la couverture, on a pris un de ses tableaux les plus célèbres.
10:57 Voilà, il me reste deux minutes.
10:59 Non, on est dans les temps.
11:01 J'ai pas de cheveux là aussi.
11:02 Ah oui ?
11:03 Non, je découvre moi aussi. Je découvre que j'ai pas de cheveux sur les photos.
11:06 [Rires]
11:09 Très bien. Alors je vais vous présenter, je crois avant peut-être que je vous présente l'autre.
11:14 On a envoyé le livre à quelques-uns des livraires.
11:17 Il me semble que Lidi Zanini voulait nous dire quelque chose sur ce livre.
11:23 Je veux simplement dire que j'ai eu la chance de le lire avant tout le monde.
11:28 Je l'ai demandé, je connais Jean-Paul.
11:31 Et je dois reconnaître la plus belle chose que j'ai vue dans ce livre, c'est que tous les personnages sont vivants, sont vrais.
11:38 On aurait envie de les tenir par la main.
11:40 On est en empathie avec eux, on est dans leur poche et on vit vraiment avec Suzanne.
11:45 Qui est une femme qui est libre, plus que libre.
11:48 Nous maintenant on l'est, mais je crois qu'elle l'était dix fois plus que nous.
11:52 Et surtout elle était vraie, vraie et vraie.
11:55 Voilà, c'est tout ce que je peux vous dire.
11:57 Mais c'est un bijou, jetez-vous dessus.
11:59 [Rires]
12:00 Merci Lidi.
12:01 [Applaudissements]
12:05 Donc ce livre qui va constituer notre entrée avec le livre que je vais vous présenter par elle, "22 août".
12:11 Nous avons, après je crois qu'il y a juste un livre en octobre.
12:16 On a vraiment essayé, peut-être à la différence de nos confrères, d'alléger notre entrée.
12:22 Puisque je crois qu'on fait partie des 82 titres qui sont présentés aujourd'hui.
12:26 Et je crois qu'il y en avait que 60 l'an dernier.
12:28 Donc on est vertueux et on le revendique.
12:31 Donc cet autre titre qu'on va vous présenter, qui s'appelle "La vie qui reste" de Roberta Recchia.
12:37 C'est un livre un peu magique qui est paru en avril en Italie.
12:42 Qui nous a rappelé par beaucoup de côtés notre auteur fétiche qui était le regretté Luca Di Fulvio.
12:49 Et ce livre est paru en avril en Italie.
12:54 Et il a déjà atteint le score colossal, on s'en fout, mais de 50 000 exemplaires.
12:58 Ce qui est énorme sur le marché italien.
13:01 Pourquoi ça a marché comme ça ce premier roman ?
13:04 Parce que comme disait Lidi en parlant des personnages de Jean-Paul.
13:10 La force dans le roman c'est toujours les personnages secondaires qui animent les personnages principaux.
13:16 Qui leur donnent corps, etc.
13:18 Et c'est véritablement ce qui se passe.
13:20 Cette histoire est très simple.
13:22 Elle se passe dans une station balnéaire imaginaire entre Rome et Naples.
13:27 A laquelle une famille se range chaque année.
13:31 Ça commence avant et ça finit après.
13:36 Avant c'est "Une vie heureuse".
13:39 Un film noir et blanc italien.
13:43 Un couple qui tombe amoureux contre toute attente.
13:47 Qui tient une petite épicerie dans les faubourgs de Rome.
13:51 Qui s'appelle donc Marisa pour la femme Estelvio.
13:54 Ils ont deux enfants et notamment une fille, Beta.
13:56 Ça c'est avant, la belle vie, le grand amour.
13:59 Et puis quand Beta a 16 ans.
14:02 Elle va accompagner, ce qu'on ne sait pas, au début, de sa cousine Myriam.
14:07 Elles vont se promener nuitamment sur la plage.
14:10 Il arrive un drame que je passe.
14:13 Qui est extrêmement bien décrit, sans aucune violence.
14:18 Mais qui est en fait un viol affreux de ces deux adolescentes.
14:22 Et Beta trouve la mort.
14:25 Et donc c'est la vie d'après qui commence.
14:28 La mère Marisa devient totalement dépressive.
14:34 Leur amour se distend.
14:37 Et puis cette Myriam, cette cousine, n'a jamais dit qu'elle était là.
14:41 Elle s'est enfermée dans une forme de dépression et de tristesse seule.
14:46 Et on découvre petit à petit qu'elle a été témoin.
14:51 Et qui le découvre ? C'est un petit gamin de la banlieue de Rome.
14:55 Un peu trafiquant, qui s'appelle Léo.
14:57 Et qui va lui permettre de remonter cette enquête.
15:01 Et puis dans ce livre de la résilience, tout finit bien et vous le verrez.
15:08 Autant que ça puisse bien finir après cette scène difficile.
15:13 Ce qui est très fort dans ce premier roman de Roberta Rechia,
15:17 qui parle parfaitement français, parce qu'il a enseigné en France.
15:20 Qui a donc surveillé la traduction qui est effectuée par Elsa Damien,
15:25 la traductrice de Ferrante ou de Di Fulvio chez nous.
15:28 Roberta Rechia, ce premier roman, elle a eu le génie de changer de style.
15:36 Ça commence comme une sorte de romance années 50.
15:39 Ça devient un drame, ça devient un suspense.
15:43 Après il y a cette sorte d'enquête que mène le voyou.
15:46 Et vous verrez la qualité non des moindres de ce texte,
15:49 auquel on s'attache et pour lequel tous les personnages vont vraiment vous habiter.
15:54 La qualité c'est ce changement de style imperceptible en fonction de l'action.
16:00 Pour moi c'est un des plus grands livres qu'on ait,
16:03 tout le monde vous l'a dit depuis ce matin, mais moi c'est vrai,
16:06 c'est un des plus grands livres qu'on ait publié en littérature italienne.
16:10 Et voilà, nous avons fini. Merci beaucoup.
16:13 [Applaudissements]

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