• il y a 7 mois
Mardi 28 mai 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Isabelle Guénard Malaussène (Présidente, Label Finansol-FAIR) , Régis Yancovici (Dirigeant et fondateur, Luxavie) , Alexandre Stachtchenko (Directeur de la stratégie, Paymium) et Marie Dauvergne (Responsable Investissements Solidaires, BNP Paribas Asset Management)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, l'émission qui vous accompagne dans la gestion de vos finances personnelles
00:13 mais l'émission qui décrypte également avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine.
00:18 Une émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur Bsmart, sur bsmart.fr, sur les réseaux sociaux de Bsmart
00:24 et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition,
00:30 nous commencerons tout d'abord avec l'écho des cryptos, le rendez-vous dédié aux cryptomonnaies, aux cryptos actifs de Smart Patrimoine
00:35 et en l'occurrence nous ferons le point dans un instant sur les différents revirements en matière de cryptos aux Etats-Unis
00:41 sur les derniers jours avec Alexandre Sashchenko, directeur de la stratégie chez Paymium.
00:46 Nous en profiterons également pour regarder un peu plus dans le détail la réglementation en ce qui concerne les données personnelles
00:53 et la limite qui peut exister entre réglementation et surveillance financière. Ce sera donc la première partie de l'émission.
00:59 Nous enchaînerons ensuite avec un enjeu patrimoine consacré aux fonds solidaires.
01:05 Pourquoi faut-il investir dans des fonds solidaires ? C'est la question à laquelle nous répondrons avec Isabelle Guénard-Malossenne,
01:11 présidente du label FinanSolFair mais aussi avec Marie Dauvergne, responsable investissement solidaire chez BNP Paribas Asset Management.
01:19 Ce sera donc la deuxième partie de l'émission. Et puis enfin dans la dernière partie de l'émission, dans l'œil du CGP,
01:23 nous aurons le plaisir de retrouver Régis Yankovici, fondateur et dirigeant de Luxavipointfr, avec qui nous tenterons de comprendre
01:29 quelle stratégie adopter sur les marchés face au consensus. On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:34 Et c'est parti pour l'écho des cryptos, le rendez-vous dédié aux crypto-monnaies ou aux crypto-actifs de Smart Patrimoine.
01:43 Aujourd'hui, nous allons commencer par regarder ce qu'il se passe aux États-Unis et les différents revirements politiques, voire réglementaires,
01:51 en ce qui concerne les crypto-monnaies aux États-Unis. Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine
01:56 Alexandre Staschenko. Bonjour Alexandre Staschenko. Bonjour Nicolas. Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
02:01 Vous êtes directeur de la stratégie chez Paymium. Et alors on a vu ces derniers jours plusieurs revirements quand même en matière de crypto aux États-Unis.
02:09 On pouvait dire quand même que la classe politique, voire les instances réglementaires, pouvaient être plutôt frileuses sur le sujet crypto.
02:16 Et là, d'un coup d'un seul, tout se réchauffe. Oui, ça a beaucoup évolué ces dernières années, mais tout s'est cristallisé vraiment la semaine dernière
02:22 parce qu'au début, dans les premières années des cryptos, jusqu'à il n'y a pas si longtemps, jusqu'à il y a quelques années, c'était vraiment presque
02:28 un consensus politique sur le fait que c'est un truc de geek, qui ne sert à rien et vraiment dans le pire des cas, ça tue la planète et ça finance le terrorisme.
02:35 Il y a quelques années, les Républicains en premier lieu, beaucoup d'États républicains, je pense au Texas en particulier, ont commencé à changer un petit peu de braquet
02:42 en comprenant que derrière Bitcoin, derrière les cryptos, il y avait aussi des enjeux de droit de propriété, des enjeux énergétiques, des enjeux d'emploi, de richesse
02:49 et puis des enjeux électoraux qui commençaient à monter puisqu'on arrivait à 8, 10, 15% de la population qui en avait. Donc on était sur ces dernières années
02:55 sur une forme de début de clivage où les Républicains étaient pour et les Démocrates plutôt contre, avec notamment Elizabeth Warren qui s'était présentée
03:03 avec sa anti-crypto-armie et qui en faisait presque un argument de campagne d'être contre les cryptos. Mais en fait, les Démocrates déchantent parce qu'ils sont en train
03:10 de perdre des voix, ils sont en train de perdre des gens et ils comprennent bien que ça ne sert pas à grand-chose de taper sur les cryptos. En fait, la tendance de fond est là.
03:16 Et donc la semaine dernière, on a eu plein de revirements parce qu'il y a eu premièrement le gendarme financier américain qui avait proposé, alors qui était plutôt anti
03:23 l'ASIC, exactement, qui était plutôt anti-crypto et qui avait tout bloqué pendant des années et des années pour ne surtout pas autoriser leur mise sur le marché
03:30 qui a en fait proposé ce qu'on appelle un SAB, un Staff Accounting Bulletin, dans lequel il disait on va mettre des normes en place, des normes comptables qui en fait
03:38 vont rendre la vie très difficile pour ceux qui veulent conserver des cryptos pour le compte de leurs clients. Et en fait, la Chambre des représentants américains s'est presque
03:45 révoltée contre le TEC avec une motion bi-partisane, les Démocrates ont massivement rejoint ce texte-là pour dire non, en fait, on va pas faire ça parce que c'est pas bien, ça ne soutient pas
03:55 l'innovation aux Etats-Unis. Dans le même temps, on a eu une autre loi qui s'appelle FIT 21, qui était Finance and Innovation in Technology, dans lequel, quelque chose que les
04:03 Américains décriaient depuis longtemps, c'est-à-dire qu'il n'y avait pas de clarification sur le rôle des différentes agences de réglementation, notamment la SEC dont on parle
04:09 qui régule les titres financiers et la CFTC qui régule les marchandises, les deux revendiquaient de pouvoir réguler les cryptos et ça faisait 10 ans que c'était pas clair.
04:17 Là, boum, ça a été clarifié. S'en suit la Maison-Blanche qui fait un texte pour dire finalement c'est super, on veut rester à la pointe de l'industrie financière de demain.
04:26 On a dans la foulée les ETF Ethereum Spot qui sont approuvés alors que ça faisait des années, on avait passé 10 ans avant d'accepter les Bitcoins. Donc il y a eu un vrai revirement au sens où
04:35 effectivement, il y a maintenant un consensus politique dans l'autre sens, on a l'impression que ça y est, on a passé le cap. Démocrate, exactement, sinon on perd des voix.
04:43 Et c'est allé aussi côté républicain parce que Donald Trump n'a jamais caché son amour pour le dollar mais il commence lui aussi à dire que le Bitcoin ne le dérange pas comme ça.
04:51 Oui, exactement. Donald Trump était même plutôt contre, très contre même, puisqu'il voyait le Bitcoin comme une menace monétaire, je pense que c'est toujours le cas au fond.
04:58 C'est-à-dire qu'il disait "moi le Bitcoin, bof, par contre le dollar américain, ça c'est super cool". Et en fait, je pense qu'il a des gens dans son équipe de campagne qui lui ont dit
05:05 "attention en fait, là il y a 20% de ton électorat qui a des cryptos, tu peux pas continuer de dire ça". Et donc il a complètement changé maintenant, il enchaîne les plateaux pour dire
05:13 "Bitcoin c'est bien" et sa dernière déclaration c'était "je préserverai vos Bitcoins des démocrates". Mais alors c'est peut-être justement là que se trouve l'explication à ce revirement.
05:21 Est-ce que la campagne électorale fait que les cryptos deviennent un sujet électoral parmi d'autres ? C'est clairement devenu un enjeu électoral aujourd'hui, comme je le disais,
05:29 si on regarde la population américaine, dans les électeurs américains c'est à peu près 1/5 qui a des cryptos. Donc ce n'est plus négligeable, on ne peut plus leur cracher dessus, on ne peut plus leur dire
05:36 "vous êtes des geeks, vous êtes des terroristes" parce qu'ils s'en vont. Et d'ailleurs c'est le cas aujourd'hui, il y avait un sondage qui était sorti il y a 2-3 mois par une firme d'investissement
05:42 qui s'appelle Paradigm, qui avait montré que dans les détenteurs de cryptos, les démocrates étaient légèrement surreprésentés, ils étaient à 19 contre 18%. Par contre, quand on leur demandait l'intention de vote,
05:51 eh bien en fait on passait à 48% pour Trump et 39% pour Biden, ce qui est un point d'écart, ce qui est monstrueux par rapport aux coups d'à-coups dans les sondages dans la population générale,
06:01 alors même qu'ils ont une sensibilité démocrate. Donc en fait, il est en train de perdre des voix dans des swing states et il ne peut plus se le permettre. Donc c'est pour ça que tout le monde change,
06:08 parce que c'est devenu un sujet de campagne. On ne va pas dire que c'est aussi important que l'Ukraine, la politique étrangère, la dette, etc. mais c'est devenu un sujet...
06:15 C'est devenu un sujet sur lequel on perd des voix. En Europe, on a la réglementation MICA sur laquelle on a beaucoup échangé et dont on attend la mise en application maintenant.
06:24 Est-ce qu'on peut s'attendre aux États-Unis à avoir une réglementation de la même ambition maintenant qu'effectivement la classe politique montre en période électorale, précisons-le, un peu plus d'intérêt sur le sujet ?
06:33 Oui et non, parce qu'aux États-Unis, ils ont fait les choses dans l'ordre, c'est-à-dire qu'ils ont d'abord attendu de voir ce que ça donnait. Il y a plein d'entreprises qui ont été fondées,
06:40 il y a eu des pots cassés, évidemment, il y a eu des faillites, il y a eu des choses, mais aujourd'hui, quand on regarde l'écosystème crypto au niveau mondial, les géants, ils sont aux États-Unis.
06:47 Pas de surprise, comme d'habitude, j'ai envie de dire malheureusement, mais les Coinbase, Kraken, etc., Circle, les Stablecoins sont aux États-Unis, tout est aux États-Unis presque.
06:56 Et c'est que maintenant qu'ils clarifient la réglementation pour dire "OK, si on veut passer à l'étape d'après, il faut un cadre qui permette de se projeter".
07:03 En Europe, on a fait tout l'inverse, c'est-à-dire qu'on a dit "Ouh là là, il y a un truc qui bouge, on ne sait pas ce que c'est, mais on va le réguler".
07:09 Alors, jusqu'à l'absurdité, puisqu'en France, on a taxé le Bitcoin, par exemple, à partir de 2014, alors qu'on l'a défini qu'en 2018.
07:15 Donc pendant 4 ans, on a taxé un truc qui n'avait pas de définition. On en est à ce stade-là d'absurdité culturelle.
07:20 Mais avec une volonté de protéger les petits épargnants et les données bancaires.
07:23 C'est toujours la même volonté, mais à la fin, les épargnants ne sont pas protégés puisqu'ils vont finir par se fournir dans des boîtes américaines qui elles-mêmes ne sont pas soumises à la réglementation.
07:30 Aujourd'hui, quand on regarde les Français chez qui ils passent pour acheter de la crypto, c'est en très très grande majorité, pas du tout chez les boîtes françaises.
07:36 Donc, on a eu cette volonté-là en Europe de faire ce cadre qui s'appelle MICA, Market Signed Crypto Asset, avec d'autres textes, je ne vais pas noyer les gens qui ont été excités.
07:44 Mais qui dit plein de choses, mais notamment qui préserve le marché en disant, pour pouvoir fournir tel type de services, il vous faut telle et telle licence, il faut tel agrément.
07:53 Il faut d'abord avoir telle et telle bonne pratique et on le mettra en place en 2026. On verra d'ici là. En fait, le temps est suspendu.
08:01 Quand on regarde l'écosystème crypto en Europe, il y a des gens qui attendent la régulation. Il y a des gens qui ne sont pas prêts, mais tout le monde attend qu'elle soit en place pour pouvoir faire quelque chose.
08:08 Et pendant ce temps-là, les Américains avancent. Et donc, c'est devenu vraiment contre-productif parce qu'on a un super cadre. C'est une expression que je reprends souvent.
08:15 On a un très beau cadre, on n'a pas de tableau dedans.
08:17 Alors, un autre de vos sujets, il nous reste quelques secondes pour le traiter, c'est effectivement la surveillance financière au niveau mondial et son impact sur les initiatives crypto en particulier.
08:25 Alors, en particulier, oui, mais les cryptos ne sont qu'un révélateur de quelque chose de plus profond, c'est-à-dire que comme il y a une forme de paranoïa sur les cryptos,
08:32 on le voit de plus en plus que dans les textes réglementaires, effectivement, la rigueur la plus élémentaire, elle est mise à la poubelle.
08:38 C'est-à-dire que dans tous les textes que je viens de mentionner, MICA, la régulation sur le transfert de fonds, etc., le début du commencement n'est pas respecté.
08:45 C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'études d'impact, il n'y a pas d'études d'impact sur les droits humains, il n'y a pas de proportionnalité.
08:49 Il n'y a aucune étude qui montre que, par exemple, les cryptos financent le blanchiment.
08:52 Tout le monde le dit, mais quand on fait le travail de regarder sur quoi ils se basent, le FMI renvoie à la Banque mondiale, qui renvoie au Gafi, qui renvoie à l'Europe, qui renvoie au FMI, qui renvoie à la Banque mondiale.
09:01 En fait, personne n'a jamais fait l'étude. Et donc, on s'aperçoit dans les cryptos parce que c'est une paranoïa, donc en fait, ça passe facilement, parce que personne n'ose s'opposer.
09:09 Mais en fait, quand on dézoome un petit peu, la réglementation financière en général est quelque chose qui a pris des dimensions conséquentes ces dernières années,
09:16 avec des conséquences sur les données personnelles, sur la vie privée, sur la présomption d'innocence, sur la censure financière, la fermeture de comptes bancaires,
09:22 qui sont devenues des choses démocratiquement très graves et sur lesquelles il faudrait se pencher un petit peu parce que ça ne respecte pas les droits fondamentaux humains.
09:29 Pour ceux qui seraient intéressés sur le sujet, je crois que vous avez écrit un long article qu'on peut retrouver sur votre compte LinkedIn notamment.
09:34 Merci beaucoup. Merci beaucoup Alexandre Stachenko de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
09:40 Je rappelle que vous êtes directeur de la stratégie de Paymium et qu'on se retrouve tout de suite dans Enjeu patrimoine.
09:44 [Générique]
09:48 Et nous enchaînons à présent avec Enjeu patrimoine. Nous allons tenter de comprendre ce que sont les fonds solidaires et quelles sont les raisons qui peuvent pousser
09:56 à mettre des fonds solidaires dans son portefeuille. Pour en parler, nous avons le plaisir d'accueillir deux expertes du sujet en plateau.
10:03 Nous avons le plaisir d'accueillir tout d'abord Marie Dauvergne. Bonjour Marie Dauvergne.
10:06 Bonjour.
10:07 Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine. Vous êtes responsable d'investissement solidaire chez BNP Paribas Asset Management.
10:12 Et nous avons le plaisir d'accueillir également Isabelle Guénard-Malocen. Bonjour Isabelle Guénard-Malocen.
10:16 Bonjour.
10:17 Vous êtes présidente du label Finançol Fair, label qui labellise notamment les fonds solidaires. Alors les fonds solidaires, on leur donne un autre nom.
10:26 Isabelle Guénard-Malocen, c'est également les fonds dits 90/10 pour définir quelque part la part des investissements dans le fonds qui doit être dédié à des entreprises solidaires.
10:37 Si je ne dis pas de bêtises. En tout cas, c'est l'idée générale. Mais comment est-ce qu'on définirait un fonds solidaire ?
10:41 Alors, vous avez tout dit.
10:43 C'est bon, c'est terminé.
10:44 Le label Finançol, qui est un label qui va certifier exactement des produits financiers, s'attribue à un certain nombre de produits financiers, des produits bancaires, mais aussi des fonds, comme vous l'avez dit.
11:04 Ce qu'on appelle des fonds 90/10, c'est qu'en effet, une partie de ces fonds, le 10%, en général c'est entre 5 et 10%, en tout cas pour l'instant, est investi dans le capital d'entreprises non cotées solidaires.
11:17 D'accord.
11:18 C'est-à-dire à forte utilité sociale, des projets qui ont un impact environnemental et social, surtout très important.
11:25 Donc voilà, il y a à peu près une centaine de produits bancaires qui sont certifiés et parmi eux, une grosse cinquantaine de fonds 90/10.
11:34 Parce qu'il n'y a pas que des fonds 90/10, il y a d'autres produits financiers que des fonds d'investissement dont on demande entre 5 et 10% d'investissement dans les entreprises solidaires.
11:43 Exactement. C'est ce qui fait un petit peu la particularité de ce label financier. Il y en a d'autres en France et en Europe.
11:49 Le label public ISR par exemple, le label Greenfin en France et d'autres en Europe. La particularité de ce label financier, c'est qu'un, c'est un label privé et que deuxièmement, il a voulu servir à un nombre d'épargnants le plus large.
12:02 Et certains de ces épargnants ont envie d'investir dans autre chose ou peuvent investir dans autre chose qu'uniquement un fonds 90/10.
12:08 Mais avec quand même la certitude d'avoir une partie de leur épargne qui soit dédiée à des entreprises solidaires ou à des projets solidaires.
12:13 Exactement. Il y a de certains produits bancaires comme je l'ai dit, des comptes à terme, des livrets, des produits d'assurance vie, des fonds de partage qui sont des fonds durables mais dont une partie de l'intérêt va pouvoir être reversé sous forme de dons à des associations ou des entreprises solidaires.
12:29 Donc c'est un ensemble en effet assez large qui permet à l'épargnant de se dire si moi j'ai envie de contribuer à un avenir plus solidaire, si j'ai envie de m'engager avec ce biais-là, je peux le faire sous différentes formes et avec différents produits d'épargne.
12:44 Marie Dauvergne, vous êtes responsable d'investissement solidaire chez BNP Paribas Asset Management. On va parler des fonds solidaires.
12:51 Quand on parle de fonds solidaires, il y a cette idée de 90/10 ou alors 90/15/5, ça dépend effectivement des stratégies. Comment on les construit ces fonds ? Parce qu'il y a deux parties.
13:00 Il y a la sélection des entreprises solidaires et puis qu'est-ce qu'on met dans le reste dans les 90/10/10 ? Est-ce que du coup on s'affranchit totalement de ce qu'on a mis dans les entreprises solidaires ou est-ce qu'il y a une cohérence quand même dans la construction du fonds ?
13:10 Comme vous le dites, il y a une cohérence. Il faut une cohérence notamment pour l'épargnant. Pour rappel, dans la poche 10%, on va investir dans l'économie sociale et solidaire. C'est des entreprises sociales, des coopératives, des associations qui en France œuvrent pour une économie plus inclusive et plus durable.
13:24 Et donc forcément, dans le 90%, on ne va pas les détruire. Les titres qui vont être sélectionnés, ce sont des titres d'action, d'obligation cotée, mais qui vont être gérés de manière responsable.
13:33 Donc on va les choisir selon des critères ESG par exemple, environnement, social et gouvernance, qui vont permettre d'avoir un portefeuille 90/10 équilibré pour l'épargnant et surtout un portefeuille qui est intéressant pour l'épargnant parce que d'une part, il peut avoir du rendement intéressant avec la poche 90 et d'autre part, il va en avoir un impact très fort, très local, très incarné grâce à la poche 10%.
13:53 Donc c'est un vrai outil pour lui pour avoir un investissement qui est en lien avec ses valeurs et pour donner du sens à son épargne.
13:59 C'est forcément du non-coté vu que la poche 10% est investie dans le non-coté, le 90% est aussi du non-coté ?
14:04 Non, c'est du coté.
14:05 C'est du coté, c'est ça. On mélange les deux du coup.
14:07 Le rendement et la liquidité, tout à fait.
14:08 Et alors justement, vous mentionnez un vrai point. On fait du rendement avec le solidaire aujourd'hui en France, Marie Dauvergne ?
14:16 On peut faire du rendement avec du solidaire. Après, l'objectif initial, c'est d'accompagner ces entreprises dans leur développement, ces entreprises, ces associations, ces coopératives.
14:24 Et donc au global, on peut parfois investir en ayant un objectif de rendement qui est très, très faible pour cette entreprise-là parce qu'on sait qu'au sein du portefeuille,
14:31 on a cette structure-là qui va nous rapporter un peu d'argent et qui va pouvoir au global nous faire un rendement.
14:35 Mais c'est un rendement très faible parce qu'on est solidaire et parce que pour l'épargnant, ce rendement se fait aussi beaucoup par la poche 90.
14:40 Oui, c'est ça. Pardon, je posais la question du point de vue de l'épargnant. L'épargnant, pour le coup, peut investir dans des fonds solidaires et espérer un rendement derrière.
14:47 Simplement ensuite, on n'investit pas que dans des entreprises qui font du rendement puisqu'il y a un équilibrage qui se fait au fond du fond, c'est ça ?
14:53 Exactement. L'épargnant, à la fin, il a du rendement comme il pourrait avoir sur un fonds classique. Il choisit d'ailleurs le fonds sur un équilibre rendement/risque.
15:01 D'accord.
15:02 Il peut rajouter la poche, la réflexion impact là-dessus.
15:05 En termes de thématiques, est-ce que le fonds solidaire est une thématique en soi ? Est-ce qu'ensuite, il y a des sous-thématiques dans des fonds solidaires ?
15:12 Isabelle Guénard-Malossenne, par exemple, je vois que vous...
15:14 Des thématiques ou des classes d'actifs, en effet, puisque sur cette poche 90, ça peut être de l'investissement en direct sur les marchés à action coté.
15:21 Ça peut être investissement dans des produits de taux. Ça peut être même des investissements dans des produits immobiliers.
15:26 Donc, ça offre quand même une palette en termes de type de produits financiers intéressants, donc en termes de rendement.
15:33 Et puis, il y a certains fonds solidaires qui, en logique, en cohérence, en effet, de gamme, peuvent donner à cette poche 90 un bien un peu plus social.
15:42 D'accord.
15:43 Donc, avec des investissements sur le lien social ou alors plus dédié sur la santé ou des thématiques sociales en général.
15:50 Donc, ça peut être aussi intéressant.
15:52 Et alors, sur cette poche 10%, Marie-Deverne, où est-ce qu'on va aller chercher ces entreprises ?
15:56 Où ces projets associatifs ? Où ces coopératives ?
16:00 Partout en France. Et là, on élargit un peu les frontières, d'ailleurs, pour aller un peu en Europe aussi.
16:05 C'est des entrepreneurs, en fait, qui montent ces projets-là, qui sont en Île-de-France ou dans d'autres parties de la France
16:12 et qui cherchent vraiment à résoudre une problématique sociale ou environnementale.
16:15 Et donc, c'est à nous, c'est notre métier, en fait, d'aller taper aux portes, d'aller voir les acteurs locaux pour identifier ces projets-là
16:20 et les accompagner ensuite dans un projet de levée de fonds parce que c'est des structures comme des associations, par exemple,
16:25 qui ne sont pas toujours routillées, qui n'ont pas forcément l'habitude de lever des fonds.
16:28 D'accord.
16:29 Et donc, notre rôle, il est financier, certes, mais aussi d'accompagnement stratégique pour amener ces projets à lever des fonds
16:35 et pérenniser leur impact.
16:37 Ils sont conscients, effectivement, du mécanisme qui existe, notamment des fonds solidaires, pour aller lever des fonds pour les projets en question ?
16:43 Beaucoup le sont. Et d'autres ne le sont pas encore. Et c'est là aussi que FaireFinancial peut nous aider à développer cette finance solidaire
16:51 puisqu'elle intéresse les épargnants et elle intéresse aussi, bien sûr, tous ces projets-là.
16:55 Oui, parce qu'il y a une double pédagogie à faire. En fait, il y a une pédagogie côté épargnant et il y a une pédagogie côté entreprise
17:01 ou projet bénéficiaire, oui, au global.
17:03 Et si je peux me permettre, justement, sur la partie bénéficiaire ou la poche 5-10%, si on parle des fonds 90-10,
17:09 il y a bien sûr ces références à l'ESS, à l'utilité sociale, quelque chose d'assez ancré, de toute façon, dans la culture d'investissement française
17:16 et économique française. Mais au-delà de ça, en tout cas, dans le règlement du label finançal,
17:21 on a essayé d'expliquer au mieux ce qu'on entendait, nous, par une entreprise solidaire et impact social et environnemental.
17:27 Et alors, qu'est-ce que c'est ?
17:28 Alors, il y a une référence à certains agréments comme l'agrément ESUS, mais au-delà de ça, c'est vraiment une entreprise non cotée,
17:34 pour commencer, dont l'objet est d'apporter une solution à une population plutôt défavorisée ou dans un territoire plutôt défavorisé,
17:44 afin de permettre à ces personnes d'accéder à des services de base, bien manger, bien se loger, travailler dignement, être éduquées.
17:53 Donc, ça couvre en fait une palette assez large et on parle bien sûr d'associations ou de coopératives, mais aussi d'entreprises commerciales
18:01 qui peuvent justement répondre à ces enjeux. Donc, on parle d'impact, évidemment, mais tout le monde parle d'impact.
18:07 Mais en premier lieu, je le précise, sur cette poche qu'on va continuer de qualifier solidaire, même si on dit maintenant solidaire à impact social et environnemental,
18:16 c'est vraiment du ciblage de populations, de territoires qui, a priori, ne sont pas aussi bien servis, notamment par les acteurs financiers, pour financer leurs projets.
18:27 Mais alors, j'en profite justement pour un petit mot de définition, peut-être avec vous Marie-Devigne.
18:30 Quand on parle d'investissement à impact, quelle différence avec de l'investissement durable, de l'ESG ou du solidaire ?
18:39 Oui, on nous pose souvent la question. C'est difficile parfois de démêler le vrai du faux dans tout ça. L'impact pour nous, c'est plus fort que l'ESG.
18:47 Si on devait retenir quelque chose, c'est on va plus loin que l'ESG. L'ESG, c'est la manière dont l'entreprise va gérer son activité.
18:54 On peut être une entreprise qui produit des armes ou qui est dans l'éducation, mais on peut être très bon en ESG. C'est la manière dont on fait notre activité.
19:03 L'impact, on va plutôt regarder l'intentionnalité, la mission de la structure. Et c'est ce qui nous intéresse dans les fonds solidaires, c'est de trouver des projets,
19:10 des entrepreneurs qui mettent au cœur de leur mission, de leur stratégie, la résolution d'une problématique sociale et environnementale qui touche les territoires notamment.
19:17 Et donc, nous, on va investir dans ces intentionnalités très fortes, dans ces missions fortes. Et bien sûr, on va faire une analyse de l'ESG pour s'assurer qu'on le fait bien.
19:25 Mais voilà, l'impact... Oui, l'ESG reste la méthode et l'impact est la finalité. Exactement. Et au sein de cet impact, l'impact solidaire, environnemental et social
19:35 est vraiment ciblé sur les entreprises et les projets non cotés. D'accord. Avec encore une fois... J'ai l'impression que c'est important le non coté.
19:42 C'est parce que ça a moins d'accès au financement peut-être ou... Alors, parce que c'est peut-être plus proche du terrain, parce que c'est plus direct, parce que ça
19:51 implique aussi un engagement de la part des financeurs plus long, plus important, un accompagnement aussi qui est nécessaire et qu'on regarde dans le règlement du label.
20:01 Mais surtout, ce qui est important pour le label FinanSol au sein de ce collectif de finances inclusives qu'est FAIR, c'est vraiment le ciblage vers les populations défavorisées,
20:11 les territoires défavorisés. Donc c'est à l'intérieur de la PACTE. On est encore sur un marché quand même niche. C'est au dernier chiffre 26 milliards, c'est 0,4% de l'épargne des Français.
20:23 Donc c'est très, très peu par rapport à l'investissement même dit durable. Mais néanmoins, c'est très ciblé. C'est pas la course au chiffre. C'est vraiment de continuer de financer
20:32 au mieux les acteurs de terrain. – Et alors, si on se place du point de vue des épargnants, pourquoi Marie de Vergnes intégrer des fonds solidaires dans son patrimoine ?
20:43 – Quand on veut donner du sens à son épargne, c'est un indispensable, je pense. Quand on veut avoir un impact proche de chez soi, c'est indispensable également.
20:51 Nous, par exemple, dans nos fonds solidaires chez BNP Paribas & Management, on finance des projets comme Fonds Sierra Habitat et Humanisme,
20:58 que vous connaissez sûrement, qui luttent contre le mal-logement. On finance des projets comme Phénix, qui va récupérer les invendus alimentaires des supermarchés
21:05 pour les distribuer à des associations, ou même des entreprises qui emploient des personnes en situation de handicap. Donc vraiment, ça permet à l'épargnant de s'assurer que
21:12 son investissement est en lien avec ses convictions personnelles. Et en même temps, sans faire une croix sur son rendement, c'est pas de la philanthropie, c'est de l'investissement.
21:19 Il récupérera son capital, il peut avoir un rendement, mais il ne fait pas de philanthropie, il a un véritable impact.
21:26 - C'est vraiment l'intérêt, en effet, de 90/10, c'est de concilier ce rendement avec cette valeur ajoutée sociale, j'insiste en effet sur le social, et de pouvoir...
21:39 J'ai lu qu'à l'époque, notre épargne était un bulletin de vote pour construire le monde de demain. Mais c'est un peu ça, le monde d'aujourd'hui, parce qu'il y a des structures toutes petites.
21:49 Et ce qui est intéressant dans le développement de la finance solidaire, c'est qu'il y a certaines grosses entreprises aujourd'hui qui sont des références dans l'ESS, par exemple,
21:57 qui ont commencé de rien et qui ne seraient pas devenues ce qu'elles sont avec laquelle... - Si, elles n'avaient pas eu ces investissements-là.
22:01 - Exactement, au départ. Donc ça, c'est quand même un point très différenciant par rapport à d'autres types de finances solidaires.
22:08 - Point de vue de l'épargnant ou de l'épargnante, toujours, combien de temps, quelle part de son patrimoine ? Il y a des règles à respecter là-dessus ?
22:15 Marie de Wern, peut-être ?
22:17 - Alors, moi, je ne suis pas conseillée... - Non, bien sûr, mais est-ce que vous voyez des choses régulières ?
22:21 - Oui, ce qu'on dit, généralement, en fait, l'épargnant de personnes physiques, il peut accéder à ce type de placement souvent grâce à l'épargne salariale.
22:28 L'épargne salariale, c'est participation et intéressement. Et on dit que, généralement, c'est 5 ans minimum pour avoir les avantages.
22:34 Donc c'est un placement d'au moins 5 ans. Après, il y a aussi de l'épargne retraite qui peut aller dedans. Donc ça peut être très long terme.
22:40 Et il y a l'assurance vie qui permet maintenant d'accéder à ce type de placement. Donc on peut vraiment moduler, je pense, la durée de placement
22:46 et l'horizon de liquidité grâce à ces différents véhicules qui sont disponibles.
22:50 - Voilà. Donc n'hésitez pas à vous renseigner sur les fonds solidaires. Et c'est une bonne excuse également pour aller vous renseigner sur votre épargne salariale
22:55 puisqu'on y a accès via l'épargne salariale. Merci beaucoup, Marie de Wern. Merci beaucoup, Isabelle Guénard-Malossenne, de nous avoir accompagnés dans ce Mat Patrimoine.
23:02 Et on se retrouve tout de suite dans l'œil du CGP.
23:08 - Et c'est parti pour l'œil du CGP avec un focus aujourd'hui sur le consensus. Et pour cela, nous avons le plaisir d'être avec Régis Iankovici.
23:16 Bonjour, Régis Iankovici. - Bonjour, Nicolas.
23:18 - Bienvenue sur le plateau de ce Mat Patrimoine. Vous êtes fondateur et dirigeant de Luxavie.fr. Le consensus, on parle de consensus de marché.
23:26 On dit qu'il vaut généralement mieux être quand même dans le sens du consensus. Est-ce que le consensus a toujours raison, Régis Iankovici ?
23:33 - Alors c'est vrai que ce consensus, cet acteur incontournable et invisible des marchés financiers, effectivement, il est fondamental de savoir où il se situe
23:43 pour savoir si on se positionne dans le consensus ou en dehors du consensus. - Bien sûr.
23:48 - Alors un mot, le consensus, c'est pas juste une moyenne des anticipations. Il faudrait que ce soit une moyenne, mais avec un écart-type très resserré.
23:56 - Effectivement, d'un certain côté, on est tenté de dire que le consensus a raison parce que l'exemple le plus récent et actuel, c'est l'intelligence artificielle,
24:05 dont on parle maintenant depuis presque plusieurs années et qui ne cesse de progresser en bourse. Mais si on se détache un peu, on dézoome cette vision,
24:15 on s'aperçoit, et c'est ce que nous disent un peu nos anciens, nos pères, qu'il vaut mieux être en dehors du consensus.
24:23 - Les maximes, les expressions qu'on connaît bien tous, comme « il faut acheter au son du canon et vendre au son du clairon »,
24:31 veut bien dire qu'il faut acheter quand il y a la guerre, quand tout le monde vend. - Bien sûr.
24:35 - Ou alors cette fameuse phrase de Sir John Tulpelton, « les marchés haussiers naissent dans le pessimisme et se développent dans le scepticisme ».
24:46 C'est bien que si on veut essayer de capter le début de la hausse, si on veut capter une plus grande vague haussière, il vaut mieux se positionner en dehors du consensus.
24:56 - Alors certains disent aussi, si on est dans les maximes, en bourse, il vaut mieux avoir tort avec les autres que raison tout seul. Là, pour le coup...
25:03 - Alors ça, c'est très vrai quand on fait de la gestion pour compte de tiers. - Oui.
25:07 - Parce que quand on fait de la gestion pour compte de tiers et qu'on parle à son client, si on se trompe, mais que le client sait que tout le monde s'est trompé sur la place...
25:14 - C'est pas grave. - Il pardonne plus facilement. - D'accord. OK, je comprends.
25:17 - C'est ça. Mais moi, chez Luxavie, c'est pas le genre de choses qui me préoccupent.
25:23 - Donc le consensus, il faut aussi accepter de ne pas être dans le consensus. Mais le consensus, il peut avoir tort ou il peut avoir raison.
25:31 Comment on fait pour discerner, pour essayer de se positionner ? Il faut soi-même avoir des convictions fortes.
25:35 - Absolument. Et d'abord, être en dehors du consensus, c'est pas la garantie de la réussite. - Oui, bien sûr.
25:42 - Si vous vous souvenez, au mois de novembre, le marché pensait que la Fed allait baisser ses taux 7 fois. Aujourd'hui, on en est venu à s'interroger.
25:49 Enfin, quand je dis « on », c'est le consensus. - Bien sûr, le fameux. - On appelle aussi M. Marché. Je mets la suppression, M. Marché.
25:57 S'interroge si la Fed va pas les relever. Et donc celui qui pensait que la Fed allait baisser ses taux achetait des actions.
26:04 Et effectivement, les actions ont monté pendant deux mois sur cette idée-là. Et pourtant, le consensus s'est trompé. Mais les marchés ont pas baissé.
26:12 Donc il suffit pas d'avoir raison contre le consensus pour effectivement gagner de l'argent en bourse.
26:18 - Justement, comment est-ce qu'on fait pour se positionner avec ou contre le consensus ? Comment est-ce qu'on l'intègre dans sa stratégie, Régis Yankovici ?
26:26 - D'abord, je trouve que c'est une diversification assez intéressante en dépassant le cap de la diversification géographique, sectorielle, de se dire
26:34 « je vais me diversifier en étant sur une partie de mon portefeuille dans le consensus et sur une autre partie en dehors du consensus ».
26:39 Parce que ça permet de créer de la décorrélation. Et ça, ça fonctionne bien. Le second point, c'est évidemment de comprendre où est le consensus.
26:47 C'est pas toujours facile. Et le deuxième point... - Oui, parce qu'on a l'impression que chacun a sa définition du consensus quand même aussi.
26:52 Il y a des grands consensus effectivement sur les futures hausses ou baisses de taux. Et puis il y a les consensus en termes de résultats d'entreprise
26:58 où là, chacun joue un peu aussi avec les anticipations. - Alors effectivement, notre domaine, notre « terrain de jeu », si je me permets l'expression,
27:06 c'est effectivement le consensus macroéconomique. C'est pas sur les entreprises puisqu'on fait pas de stockmaking chez Luxavit.
27:12 Mais effectivement, en essayant de dézoomer, en regardant les consensus très marqués, j'ai trois exemples de consensus dont on peut, je trouve,
27:21 tirer parti aujourd'hui. Le premier, c'est que le marché, de toute évidence, en montant de cette manière-là, estime qu'on va rester sur cette crête
27:29 entre une inflation raisonnable qui permet à la Fed de baisser les taux et une croissance suffisamment soutenue. Il n'est pas dit qu'on reste sur cette crête
27:37 et on peut très bien basculer d'un côté ou de l'autre. Et ça, c'est un impact majeur sur toutes les classes d'actifs. - Bien sûr.
27:44 - Le deuxième exemple, c'est la baisse du Yen, qui aujourd'hui est une monnaie au plus bas depuis 50 ans, qui est une monnaie de carry trade.
27:52 Les investisseurs estiment que les taux japonais vont rester bas, donc sans dette en Yen, pour placer sur des devises à rendement plus élevé.
28:02 Les taux japonais, aujourd'hui, sont au plus haut depuis 12 ans. C'est pas dit qu'à un moment, ça bascule de l'autre côté et que le Yen remonte.
28:10 Et ça sera sans doute très violent avec un impact majeur, là encore, sur toutes les classes d'actifs. - Et le troisième consensus très rapidement ?
28:16 - Et le troisième consensus très rapidement, le marché estime que ce qui se passe au Moyen-Orient n'aura pas d'impact sur le pétrole,
28:21 puisqu'aujourd'hui, le niveau du pétrole est plus bas que les niveaux du 6 octobre. C'est pas certain qu'on voit ce qui s'est passé entre Israël et l'Iran.
28:29 J'ai plus vite, là ? - On pose les bâtes. Et puis maintenant, chacun décide s'il se met avec ou contre le consensus. - Exactement.
28:34 Merci beaucoup en tout cas, Régis, sur Covid-C. Merci à vous également de nous avoir suivis. Et à très vite sur Vismart.
28:40 [Musique]

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