L'acteur Max Boublil est l'invité du jour de Télématin. Il est à l'affiche de « Neuilly Poissy », l'histoire d'un restaurateur de Neuilly qui finit en prison à Poissy.
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00:00 *Musique*
00:06 Notre invité n'est pas qu'un chanteur de charme, il est avant tout un comédien.
00:11 Bonjour Max Bourguignon.
00:12 Bonjour.
00:13 Eh vous chantez bien quand même.
00:14 Bah oui, je me suis fait connaître avec des chansons.
00:16 Et bien, moi aussi.
00:17 Je chante bien, je chante des blagues mais j'y mettais tout mon coeur.
00:20 Je voulais être un genre de Patrick Bruel mais avec des vannes.
00:22 Eh bien écoutez, vous y parvenez en tout cas.
00:24 Vous êtes à l'affiche d'un film que je vous recommande qui sort dans 3 jours, mercredi.
00:28 Ça s'appelle Neuilly-Poisy, premier film de Grégory Boudboule.
00:31 C'est une histoire à la base très drôle.
00:34 Donc vous êtes un restaurateur, vous êtes magouilleur.
00:37 Un petit peu magouilleur, un petit peu bon parleur, un petit peu petit con qui se la joue.
00:43 Tout va bien pour lui, il se réveille avec une belle femme à ses côtés.
00:47 Il est dans son 300 m² à Neuilly, il fait un peu de malversation, un peu de blagues.
00:50 Ouais, il fait pas mal de blagues.
00:52 Il met beaucoup de choses de côté.
00:54 Et tout va lui tomber dessus.
00:57 Il va tomber sur un juge qui va le casser.
00:59 Gérard Darmon.
01:00 Gérard Darmon, magnifique.
01:01 Il est toujours impeccable.
01:03 Et le soir, il va se coucher dans une cellule de 9 m² avec deux co-détenus à la prison de Poisy.
01:09 Tout va s'écrouler en une journée comme ça arrive beaucoup.
01:12 Il paraît.
01:13 Ça peut arriver à pas mal de monde.
01:15 D'où l'explication du titre, donc de Neuilly à Poisy.
01:17 Bande annonce, regardez.
01:19 Je vais vous faire conduire, M. Abysserat, à la maison d'arrêt de Poisy.
01:23 Allez, tiens.
01:24 Vous pouvez aussi vous tourner vers la religion.
01:27 Abysserat, c'est musulman.
01:28 Je suis juive.
01:29 Alors ça en revanche, il faut pas le dire.
01:31 C'est quoi ton prénom ?
01:32 Mon prénom, c'est Mustapha.
01:34 Mustapha.
01:35 Mustapha, ouais.
01:36 Je vais voir un rabbin.
01:37 Quand t'arrives, tu dis "Salam alaykoum".
01:41 "Salam alaykoum".
01:42 "Salam alaykoum".
01:43 Vous êtes Abysserat ?
01:44 Ah non, mais ça va pas, ça fait un Gucci, ça.
01:46 Mais non, c'est un Gucci, allez-y.
01:47 C'est l'heure de l'aquagym.
01:49 Quoi, il y a un quagym ?
01:50 Les douches.
01:51 T'approches pas.
01:52 Il t'est pris pour un tagnon.
01:53 Si tu fais ce que je te dis dans un mois, t'es dehors.
01:56 Ton audition, elle va durer 6 heures.
01:58 Si t'es pas prêt physiquement, le juge, il va te mettre KO.
02:00 Après moi, je me suis pas entraîné pour mon jugement.
02:02 C'est pour ça que t'as pris cette vie.
02:03 Ah, mais j'aime bien.
02:06 L'audience est ouverte.
02:07 Monsieur le greffier.
02:08 Monsieur, bonjour.
02:10 Tu vas faire semblant de taper.
02:11 Frère, j'ai l'habitude des tribunals, OK ?
02:13 Tu peux dire tribunaux, personne t'en voudra.
02:15 Alors, je dois vous dire un truc, Max,
02:18 et je m'adresse aux téléspectateurs.
02:19 Souvent, tout est dans la bande-annonce.
02:21 Et on est parfois un peu déçus.
02:22 Là, c'est l'inverse.
02:23 La bande-annonce, c'est 3%.
02:24 Il y a plein de surprises aux attentes dans ce film.
02:26 On voulait pas tout dévoiler.
02:27 On est tellement déçus quand on va au cinéma
02:30 avec les meilleurs gars qui sont dans la bande-annonce.
02:32 C'est très gentil de le dire et c'est très généreux de votre part.
02:34 Non, mais je le pense.
02:35 Donc, je le dis.
02:36 On est d'accord que sur le papier, Max est hyper touchy.
02:39 Hyper touchy.
02:40 La thématique.
02:41 Les vis-en-sambles, juifs musulmans, les prisons.
02:43 Tout le monde a des préjugés sur tout le monde au début du film.
02:46 Et petit à petit, ils vont découvrir que finalement,
02:49 derrière les préjugés, c'est une histoire d'une bande de copains.
02:52 Au début, ils se regardent comme ça.
02:54 Ils sont méfiants.
02:55 Il ne faut pas dire que tu es juif.
02:56 Il ne faut pas dire machin et tout.
02:57 Et finalement, ça va devenir une vraie bande de copains.
03:00 Et dans les prisons, c'est sûr que c'est terrible,
03:03 mais il y a beaucoup de vivre ensemble
03:05 et aussi des moments de fraternité.
03:07 Et on a voulu aussi les montrer.
03:08 Et puis, ce film, c'est surtout beaucoup de comédie.
03:11 Oui, bien sûr.
03:12 Le tour de force, c'est qu'au début,
03:14 les 20 premières minutes, c'est de la comédie, de la comédie.
03:16 Ensuite, on bascule dans des moments d'une intensité.
03:19 Là, c'est dramatique.
03:20 Et au moment où ça pourrait durer, le drame,
03:22 on re-switch sur de la comédie.
03:24 Je trouve que c'est...
03:25 Bravo à Grégory Boudboul, le réalisateur.
03:27 C'est son premier film.
03:28 C'est son premier film.
03:29 C'est un tour de force, vraiment.
03:30 Oui, c'est vrai.
03:31 Lui, il est très fan des films de Nakashé Toledano,
03:34 où justement, on passe du rire aux larmes.
03:36 Et c'est ce qu'il voulait.
03:38 Et je trouve que ça marche.
03:39 Et pour vous, à jouer, quelle partition ?
03:40 Oui, parce qu'on ne voulait pas non plus que ça soit la prison s'amuse.
03:43 Donc, il y a des moments dramatiques dans la prison,
03:45 quand il se retrouve du jour au lendemain,
03:46 ce petit bourgeois de Neuilly, enfermé.
03:48 Et par moments, le monde s'écroule et il va pleurer.
03:51 Et c'est drôle parce qu'il y a une scène où vraiment,
03:53 mes co-détenus sont terribles avec moi au début du tournage.
03:55 Et en vrai, il avait laissé tourner la caméra, le réalisateur.
03:59 Et tout ce qu'ils me disaient, en fait, ils étaient en impro.
04:02 Et comme c'était le début de tournage et que je ne les connaissais pas bien,
04:05 les larmes qui coulent, c'est des vraies larmes à ce moment-là.
04:07 Je me suis remis dans mes trucs de collégien.
04:10 Tu sais, quand tu arrives, tu es le nouveau dans un collège
04:12 et tout d'un coup, tout le monde te boulebète et tu deviens un peu le chat noir.
04:15 - Tu te boulebètes ? - Oui, en anglais, c'est-à-dire harcèlement.
04:17 - Ah oui, ok. - Parce que je suis aussi bilingue.
04:19 - Je pense que vous préparez votre carrière pour...
04:21 - À l'international, exactement. - À l'international, évidemment.
04:23 - Yes, I do. I speak English. Well, street English. Thank you.
04:26 - Congratulations, dire Max Boublile.
04:28 Gérard Junio en rabbin, il est formidable.
04:31 - Alors, déjà, c'est un honneur d'avoir Gérard Junio
04:34 parce que Gérard Junio, c'est M. Batignolles, c'est les Bronzés,
04:37 c'est les Bronzés fondusquis pour nous.
04:39 - C'est l'époque formidable. - C'est une époque formidable,
04:41 qui a un grand film. - Un grand film, oui.
04:43 - Exactement. Et on lui a proposé le rôle du rabbin.
04:46 Alors, au début, quand il a accepté, on était hyper contents.
04:48 On s'est dit, attention, est-ce que ça ne va pas faire un petit peu blague ?
04:51 Et lui avait peur de ça aussi. - Qu'on n'y croit pas, quoi.
04:53 - Qu'on n'y croit pas. Il a mis le chapeau, il a mis les tchit-tchit,
04:56 les trucs sur les côtés, les petits fils et tout.
04:58 Tout d'un coup, on s'est dit, mais en fait, on le connaît.
05:00 En fait, Gérard Junio, en rabbin, est très crédible.
05:02 - On oublie Junio. - On voit un rabbin.
05:04 - On voit un rabbin, oui. - Exactement.
05:06 - Donc Gérard Junio, on l'a dit, Claudia Taguebot en gardienne de prison.
05:11 Vous allez voir, elle est formidable.
05:13 Il y a de l'humanité dans l'œil de Claudia.
05:15 Je vous montre une photo d'un petit garçon.
05:17 Vous me dites ce que cette photo va vous inspirer, cher Max Boublil.
05:22 - Ah, bah oui, oui, oui. - C'est qui, lui ?
05:24 - Ça, c'est moi quand j'avais, je pense, 10, 11 ans.
05:27 - C'est vrai que vous étiez casse-cou, vous étiez plein de bêtises.
05:30 - Oui, en même temps, j'étais très timide, mais ça se voit.
05:32 J'étais très lunaire, très pensif.
05:35 - Et vous rêviez de cinéma, déjà ?
05:37 - Je rêvais de cinéma, j'allais beaucoup au cinéma avec mes parents.
05:40 J'allais au moins deux fois par semaine au cinéma.
05:42 Je sais qu'aujourd'hui, avec les plateformes et tout,
05:44 on voit moins au cinéma, mais j'étais...
05:46 Quand je voyais les acteurs sur le grand écran et tout, je rêvais.
05:49 Je crois que j'ai vu mes premiers films.
05:51 Mes parents m'ont amené à 6, 7 ans au cinéma.
05:53 - Déjà initié par papa, maman au 7e an.
05:55 - Et j'y allais souvent, très souvent.
05:57 Pour moi, c'était incroyable, le cinéma.
05:59 Puis ça paraissait très loin de moi, tout ça.
06:01 Jamais je me disais qu'un jour, je pourrais en faire, quoi.
06:04 - Quelques années plus tard, regardez comment il est séducteur, ce Max Bouguile.
06:07 Vous l'avez eu, d'une période un peu...
06:09 Un peu...
06:10 Freemer, etc., ou pas ?
06:12 - Oui, oui, j'ai eu des périodes... Je suis passé par plein de périodes,
06:14 mais j'ai commencé l'humour et les blagues, tout ça,
06:17 pour vaincre une espèce de timidité.
06:19 Moi, j'étais timide...
06:20 Mais c'est marrant, parce que je retrouve cette timidité
06:22 chez ma grande-fille, qui a 11 ans aujourd'hui.
06:25 Et qui peut être très expansive par moments, dans l'écriture et tout.
06:28 Elle se lâche, vraiment.
06:29 Elle écrit des histoires folles et fantastiques.
06:31 Et dans la vie, tous les jours, quand je lui présente des gens,
06:34 elle est très timide, au point de ne pas parler du tout.
06:36 Et j'étais presque comme ça.
06:37 - Mais en fait, je trouve que c'est un point commun,
06:39 parce que j'ai cette chance de recevoir beaucoup d'humoristes
06:41 et de comédiens sur ce canapé.
06:42 Et souvent, c'est né comme ça.
06:44 Il y a une part de timidité à combattre.
06:46 - Ah bah oui.
06:47 - Et derrière, le gars à l'aise...
06:49 - Et les gens, quand je dis ça, ils me croient pas.
06:51 Mais je suis encore timide.
06:52 - Et ils luttent contre cette timidité tout le temps.
06:54 - Tout le temps.
06:55 - Et c'est pour ça qu'on est celui qui fait les plus grosses blagues,
06:58 celui qui monte sur scène, qui se met le plus en avant et tout.
07:01 Et c'est pour faire rire, pour se cacher derrière les rires,
07:05 pour se cacher derrière quelque chose, c'est sûr.
07:07 - En tout cas, on vous conseille, mercredi, d'aller découvrir en salle Neuilly-Poissy.
07:12 - Mais c'est pas très loin.
07:14 - Neuilly-Poissy, donc...
07:16 - Parce que de Neuilly-Poissy, il y a 2 ou 3 stations de métro.
07:19 Alors que Neuilly-Poissy, il doit y en avoir une dizaine.
07:21 - C'est quelque chose d'inconnu, Autogne-Neuilly-Poissy, bien évidemment.
07:23 - Dont on est fan.
07:24 - Dont on est fan. Vous restez avec nous, Max ?
07:26 - Avec plaisir.
07:27 - Parce que vous êtes réveillé en ce dimanche matin.
07:28 - Oui, maintenant que je suis réveillé, je peux plus me rendormir.
07:30 - Évidemment. Petite pause et on revient pour la suite tout de suite.
07:32 Putain.
07:32 [Musique]