Aujourd'hui, l'équipe de Télématin reçoit le romancier Philippe Besson. L’auteur de best-sellers est venu présenter son nouveau roman « Un soir d’été », publié aux éditions Julliard.
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00:00 Et un grand coucou à notre invité, Philippe Besson.
00:03 Coucou, coucou alors.
00:04 Le romancier Philippe Besson, merci d'être là Philippe, en direct sur notre plateau.
00:08 Votre dernier livre s'intitule "Un soir d'été chez Julliard".
00:11 On en parle dans quelques secondes, mais on a préparé parmi tous vos best-sellers un petit mur de couvre.
00:17 Allez, franchement, celui qui vous a donné le plus de fils, la retordre, Philippe.
00:21 Arrête avec tes mensonges, je pense que c'est un livre écrit beaucoup dans la douleur, dans le chagrin.
00:25 Ça raconte un disparu que j'ai beaucoup aimé.
00:29 Et le plus facile, "Finger in the nose".
00:31 "Paris brillons sans", je me suis beaucoup amusé à l'écrire.
00:33 Je trouvais que c'était marrant ce truc un peu à la "Catachristie" où je mettais des gens dans un train et j'en tuais quelques-uns.
00:38 Je me suis amusé à l'écrire.
00:39 C'est kiffant ça.
00:40 C'est mon préféré, "Paris brillons sans".
00:41 Et "Vintilli", on avait parlé de ça très très bien.
00:43 "Il n'y a pas un retour parmi les hommes".
00:44 Moi, c'est "Un garçon d'Italie".
00:45 Non mais il fallait choisir.
00:46 Et il en a fait quoi, c'est le 20e ? 19e ?
00:48 23e.
00:49 Il n'y avait pas assez de place sur la façade.
00:51 C'est ça, le vieil écrivain maintenant.
00:53 Ça va, vous êtes encore très bien.
00:55 Allez, votre actualité, c'est un soir d'été.
00:58 On va se plonger dans l'ambiance, Philippe.
01:00 Parce qu'il est très musical, votre livre.
01:03 On est en 1985, été 1985, sur une île de Ré.
01:07 Donc Philippe, le narrateur, va passer un peu de vacances chez son ami François.
01:13 Il y a une petite bande, ils sont six en tous, un garçon et une fille.
01:16 Et c'est un été entre oisiveté, bronzette, dragoûle.
01:20 C'est ça.
01:21 L'idée, c'est que je revienne dans ce lieu qui est le lieu de mon enfance, l'île de Ré,
01:24 où j'ai passé tous les étés justement, en enfant et adolescent.
01:27 Je retrouve François, qui est mon ami, et Christophe, qui est le fils d'un pêcheur.
01:31 Et puis, il y a d'autres gens qui s'agrègent à notre bande.
01:33 Et en fait, notre seule ambition à ce moment-là, c'est d'aller à la plage l'après-midi,
01:37 d'aller boire des bières le soir venu, et puis d'aller danser dans des boîtes de nuit.
01:41 Vous avez pu entendre déjà, tout doucement, et Bibi qu'on salue.
01:45 Et donc, voilà, c'est ça, cette oisiveté, cette indolence et cette insouciance.
01:49 Et c'est ce moment où on a 18 ans, on est à l'âge des possibles,
01:53 on a l'impression que rien n'est sérieux, rien n'est grave,
01:55 on est animé par notre libido balbutiante.
01:58 - Oui, à cet âge-là, ça frémit, quoi ! - Voilà, c'est normal.
02:01 Et en même temps, il y a cette espèce de fondamentale qui est les amitiés.
02:06 C'est-à-dire qu'on a envie de dragoûler, mais on se dit finalement,
02:09 c'est plus simple avec nos potes, quand même.
02:10 Voilà, parce que c'est sans enjeu, sans ambiguïté,
02:12 ça, c'est une certitude sur laquelle on peut s'appuyer.
02:15 - Il y a cette période, et puis il y a quand même une ambiance particulière,
02:18 à ce moment-là, 1985, sur l'île de Ré, où on ne peut accéder encore que par les bacs,
02:23 ces bateaux, ces grands bateaux à fond plat,
02:25 ce qui est une... Il y a du coup cette ambiance un peu huis-clos, là, sur l'île.
02:29 On a l'impression qu'on est coupé du monde, il n'y a pas de téléphone, il n'y a pas Internet.
02:32 - Alors, c'est ça. D'abord, effectivement, on est coupé du monde,
02:34 parce qu'à ce moment-là, l'île de Ré est encore une île, le pont n'existe pas.
02:37 Et ça se méritait d'aller dans l'île. Alors, à travers, ça, c'était court,
02:39 ça faisait 20 minutes, mais enfin, vous patientez 6 heures avant pour rentrer,
02:42 donc voilà, il fallait vouloir y aller.
02:44 Et puis, effectivement, il n'y a pas Internet, pas de téléphone portable,
02:47 donc d'abord, le fracas du monde ne nous arrive pas.
02:49 C'est-à-dire qu'au fond, on regarde à peine la télévision,
02:51 et évidemment pas les journaux, parce qu'on a 18 ans,
02:53 et donc on ne sait pas ce qui se passe autour de nous.
02:55 Donc on est très protégés, très préservés, en fait, des alentours,
02:59 et on est juste ensemble.
03:01 - Oui, ça joue vachement sur le groupe, quand même.
03:03 - Oui, on est ensemble, et je me disais ça au fond, c'est assez curieux,
03:05 parce qu'aujourd'hui, quand vous mettez des gens ensemble,
03:07 ils sont tous sur le téléphone portable. - Ah, c'est terrible, ils ne se regardent plus.
03:09 - Ils ne se regardent plus du tout.
03:11 Et là, nous, en fait, sans doute qu'on devait un peu s'ennuyer par moments,
03:13 sans doute, mais je ne m'en souviens pas, parce qu'il y avait ce côté bandes, groupes.
03:16 - Parce qu'on le comprend, c'est totalement autobiographique.
03:19 - Oui, absolument. - C'est totalement autobiographique.
03:21 Alors, on croise au détour de la lecture la référence à Pierre Cossot,
03:24 le très beau gosse du film "La Boum", ou encore une allusion au film "Se Mouait".
03:28 - "Se Mouait", ça veut dire, Philippe, que quand on est l'écrivain du sensible,
03:33 des sentiments, comme on aime à vous décrire,
03:36 le diable se niche dans les détails cinématographiques, musicaux.
03:40 - Oui, parce qu'au fond, on est pétri de références culturelles.
03:43 On a grandi avec des chanteurs, des films, des choses comme ça, qui nous ont marqués.
03:48 Moi, quand je regarde "La Boum" et que j'ai 13 ans, voilà,
03:51 alors bon, moi, évidemment, le problème, c'est que je ne tombe pas amoureux de Sophie Marceau,
03:53 mais plutôt de Pierre Cossot, mais bon, c'est des choses qui arrivent.
03:56 Mais en tout cas, il y a cette idée-là, ça nous accompagne.
03:59 J'écoute Goldman, à ce moment-là, comme un multilivre, voilà.
04:02 Et donc, c'est vrai que ça me forge.
04:04 Et puis, oui, il y a Luc Besson qui sort "Se Bouet".
04:07 On commence déjà à me poser la question.
04:09 Et donc, c'est votre cousin ou votre oncle ou je ne sais pas quoi.
04:12 Non, évidemment, il n'y a pas de lien de parenté.
04:13 - Ce n'est pas un Besson d'autre famille.
04:14 - Non, non, c'est un nom très répandu, Besson.
04:16 Et donc, l'idée, c'est qu'on vit avec ça, avec ces références culturelles, oui.
04:20 - Alors, on ne va pas en dire plus, parce qu'il va se passer.
04:23 Certains dans les articles disent qu'il va se passer.
04:25 Moi, je ne veux pas le dire.
04:26 Il va se passer quelque chose qui va faire basculer ces jeunes dans l'âge adulte.
04:30 - Oui, c'est ça.
04:31 Au fond, c'est un livre sur ça, sur la fin de l'innocence.
04:34 C'était une des choses importantes que je voulais raconter.
04:36 C'était de dire, on est là, insouciants, indolents et paresseux.
04:40 Et puis, le temps d'une chanson dans une boîte de nuit, tout va changer.
04:44 Notre vie va basculer dans autre chose.
04:46 - Il y aura un drame.
04:47 - Il y a un drame qui arrive et cette épée de Damoclès est au-dessus de nos têtes
04:50 et on ne la voit pas venir.
04:51 C'est aussi un livre sur ça, sur comment on ne voit pas venir le danger.
04:54 - Bon, en tout cas, nous, on voit venir la pause.
04:56 - C'est bien, c'est bien.
04:57 - Vous restez avec nous, s'il vous plaît, chère Philippe.
04:59 On croise l'Erita Mitsouko dans votre livre.
05:02 Donc, on part en pause avec l'Erita Mitsouko et on va revenir avec,
05:04 on va découvrir de quel chanteur était fan Philippe Besson, de la Sabine, celui...
05:08 - Mais il l'a déjà dit.
05:09 - Non, il ne l'a pas dit.
05:10 - Il l'a dit.
05:11 - Il y a un gros indice.
05:12 - Il n'écoute pas.
05:13 - Mais si, mais si.
05:14 Bon, bref, vous ne le savez pas.
05:15 A tout de suite.