• il y a 6 mois
Avec Julien Vick, délégué général du Syndicat des équipements de la route (panneau de signalisation, murs anti-bruits, équipements pour les sécurité de chantier)

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-05-01##

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Transcription
00:00 (Générique)
00:02 - Allez, Sud Radio vous explique, à 7h46 depuis le 18 avril,
00:07 l'accès à la autoroute A13 est fermé dans les deux sens au niveau de Saint-Cloud à cause de fissures.
00:12 L'A13, pour vous rappeler, c'est l'autoroute qui relie Paris à la Normandie.
00:16 Réouverture prévue, alors elle sera très progressive à partir du 11 mai.
00:21 Julien Vic, bonjour.
00:22 Julien Vic qui est avec nous, bonjour.
00:26 - Oui, bonjour.
00:27 - Et merci d'être avec nous ce matin.
00:29 Vous êtes délégué général du syndicat des équipements de la route, Julien Vic.
00:34 La préfecture qui indique que les fissures seraient dues à des travaux réalisés en contrebas.
00:38 Pour autant, cette fermeture d'une partie de l'A13 doit-elle nous inquiéter sur l'état de nos routes aujourd'hui ?
00:46 - Écoutez, il y a un phénomène manifeste.
00:47 C'est que malheureusement, l'état des routes en France se dégrade.
00:51 Pour preuve, un cassement.
00:52 Avant, dans les années 2010, on occupait encore la première place en termes d'état de nos infrastructures, nos routes, nos ponts.
01:01 Aujourd'hui, depuis 2019 globalement, on dégringole et on est à la 18e place en termes de qualité du réseau routier.
01:09 Donc c'est un constat, les routes se dégradent, de plus en plus de nids de boule, de panneaux dégradés, de marquages effacés, de ponts qui s'effondrent.
01:16 Et c'est malheureusement bien triste, oui.
01:17 - Pour quelle raison ? C'est la logique de décentralisation qu'on a pu avoir sur l'entretien de nos routes, de laisser cela aux collectivités territoriales ?
01:27 - Écoutez, c'est la Cour des comptes elle-même qui pointe effectivement le manque de vision au niveau de l'état depuis plusieurs années
01:34 en termes de maintenance et de stratégie routière et d'infrastructure.
01:40 Et aujourd'hui, chaque gestionnaire de réseau routier gère, j'allais dire, comme il le peut, son réseau.
01:47 Donc il manque, on va dire, une unité globale, il manque aussi une expertise technique.
01:51 Je pense notamment aux petites mairies, aux petites communes qui n'ont pas des fois de service technique,
01:56 où il n'y a pas beaucoup de personnel communal.
01:58 On sait que c'est très compliqué et malheureusement on arrive à des situations aussi dramatiques qu'aujourd'hui, oui.
02:04 - Bon, en ce qui concerne cette portion de la 13, elle est gérée par qui ? Par l'État, par la région, le département ?
02:12 - Elle est gérée par l'État.
02:13 Elle est gérée par l'État, on pense que c'est bien une autoroute qui est gratuite, donc gérée par l'État aujourd'hui.
02:19 Et l'État fait comme il peut.
02:21 En France, pour avoir une idée, il y a un million de kilomètres de route.
02:24 On a un cinquième du réseau routier européen.
02:27 Donc on a beaucoup de routes à s'occuper et sur ce un million de kilomètres de route,
02:31 les autoroutes non concédées représentent 10 000 kilomètres de réseau routier qui sont gérés par l'État.
02:36 Il y a 10 000 kilomètres de réseau routier gérés par les sociétés d'autoroutes
02:40 et on a à peu près 600 000 kilomètres de route communale et 300 000 routes départementales.
02:46 - Ces routes, est-ce qu'elles sont mieux gérées en meilleur état, justement, sur les portions gérées par les sociétés privées d'autoroutes ?
02:53 Peut-être plus que celles gérées par l'État ? Il y a une différence notable là-dessus ?
02:57 - Oui, il y a une différence notable.
02:59 Vous me direz qu'on paye pour ça.
03:01 - Bien sûr.
03:02 - Effectivement, il y a un péage et du coup il y a un entretien du réseau routier, des équipements de la route,
03:07 des infrastructures au sens large qui est réalisé.
03:11 Et c'est ce qui fait un petit peu défaut de manière générale en France et qui explique la dégringolade.
03:15 C'est qu'il y a malheureusement la prise en compte de l'entretien, de la maintenance, n'est plus assurée, n'est plus effective par temps.
03:22 - Alors on paye des péages, vous l'avez dit, notamment.
03:25 C'est, on va dire, l'option de report par rapport à la 13.
03:29 La 14, qui est très chère, sur quelques kilomètres, c'est plus de 10 euros.
03:34 L'État va prendre en charge la moitié de ce prix pendant que l'autoroute, tant que l'autoroute à 13 sera fermée.
03:41 Décision limitée aux covoiturants.
03:43 Est-ce que vous comprenez cette décision ?
03:45 Est-ce qu'elle est suffisante ?
03:46 Est-ce qu'elle a du sens, Julien Vic ?
03:48 - Écoutez, c'est un geste qui a salué pour tous les automobilistes, c'est certain.
03:53 Après, la vraie mesure, encore une fois, c'est de mettre l'argent sur l'entretien, de prendre en compte la maintenance
04:00 et d'avoir une vraie politique globale pour toutes nos infrastructures routières, afin d'éviter ce type d'événements assez récurrents.
04:08 Les ponts qui s'effondrent, les routes en fissure, aujourd'hui en mauvais état.
04:12 Voilà, il y a un cycle qui est lancé depuis quelques années et pour le stopper, il n'y a pas de 36 solutions, j'allais dire.
04:21 Il faut effectivement pouvoir maintenir les routes et sanctuariser ce poste de maintenance.
04:26 - Et à cela s'ajoute également, Julien Vic, la multiplication des aléas climatiques, le gel, la sécheresse, les inondations.
04:33 Ça aussi, c'est quelque chose à prendre en compte. On ne l'avait pas forcément pris en compte à la base, à l'origine.
04:38 - Oui, tout à fait. J'allais dire, la route en tant que telle, c'est un organe vivant, en quelque sorte.
04:42 Il y a plusieurs couches au niveau de l'infrastructure.
04:47 Et donc, aujourd'hui, le changement climatique provoque un stress au niveau des matériaux.
04:53 Les matériaux sont changeants et surtout nos routes ont été construites il y a plus de 50 ans.
04:56 Ça aussi, il faut le prendre en compte. Il y en a des véhicules qui sont de plus en plus lourds.
05:00 On parle maintenant au niveau de l'Europe de mégacamions qui pourraient arriver sur les routes françaises.
05:07 Tout ça fait qu'effectivement, il y a urgence et il y a besoin d'avoir une vraie stratégie routière au niveau de l'État,
05:14 avec un service technique qui soit dédié et déployé sur tout le territoire pour accompagner tous nos territoires.
05:19 - Merci beaucoup Julien Vic, je le rappelle délégué général du syndicat des équipements de la route.
05:24 Merci pour toutes ces explications et bonne journée à vous.

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